Salut!
Alors me voilà enfin en congé de maternité! Il était temps, avec le travail, la vie de famille et la grossesse qui se complique un peu plus que prévu, je n'avais pratiquement plus le temps d'écrire :( Mais voilà que ce petit temps d'arrêt avant la naissance me donne plus de temps pour cette fic!
Et puis, je vous rassure tout de suite, le prochain chapitre sera pour bientôt :3
xx
Chapitre 18 - Végéta
Végéta avait toujours été perçu comme un Saiyan particulièrement dévoué. Depuis sa naissance, le prince portait d'ailleurs avec fierté cette étiquette de rigueur et d'assiduité qui lui collait parfaitement à la peau.
Cette dévotion, toutefois, se retrouvait souvent à se transformer en obsession.
Que ce soit pour son entraînement par exemple, lorsqu'il se levait aux petites heures du matin pour répéter incessamment le même enchaînement de coups de pied qu'il n'avait pas maîtrisé exactement comme il le voulait. Ou pour son aspiration à gagner en puissance, et à progresser encore et encore, jusqu'à devenir l'un des Guerriers Saiyan les plus forts n'ayant jamais existé.
Et c'était sans oublier cette obsession qu'il nourrissait depuis l'enfance, celle de parvenir à se transformer en Super Saiyan, ce guerrier légendaire dont il était souvent question dans les mythes anciens de son peuple.
Végéta avait toujours été ainsi. Et jamais il n'avait considéré ce trait de personnalité comme problématique. Au contraire, il croyait que c'était cette rigueur maladive qui lui permettait d'atteindre chacun de ses objectifs les plus irréalisables, et qui faisait de lui le guerrier d'exception qu'il était devenu et dont il était fier.
Jusqu'à ce qu'il rencontre Bulma.
Cette Humaine, faible, sans intérêt particulier, à première vue complètement inoffensive.
Avec ces magnifiques yeux bleus et vifs, ses cheveux longs et son sourire radieux, honnête.
Cette femme, qui avait la mauvaise habitude de froncer les sourcils et de le réprimander ouvertement lorsqu'elle n'était pas d'accord avec lui. Celle-là même qui n'hésitait pas à foncer dans une salle remplie de soldats beaucoup plus puissants qu'elle pour distribuer un sermon mémorable au plus fort d'entre eux.
Cette femme, qui avait d'abord suscité un intérêt curieux de sa part, et qui s'était tranquillement mis à monopoliser son attention. Cette femme qui, malgré toute sa rigueur, sa dévotion et son assiduité, qu'il n'arrivait pas à chasser de son esprit.
Depuis des jours et des nuits, c'était cette Humaine qui occupait tous ses songes. Pas son entraînement. Pas le combat. Pas le Guerrier Saiyan légendaire.
Elle. Bulma.
Elle l'obsédait.
Et pour la première fois de sa vie, Végéta sentait que l'une de ses obsessions ne le mènerait nulle part.
Objectivement, il s'était toujours dit que de penser à une femme ne lui serait d'aucune utilité. Il s'agissait là de quelque chose de non seulement futile, mais aussi d'une distraction qui l'éloignerait de ses objectifs principaux.
Le problème, c'était qu'avec elle, Végéta n'arrivait pas à se raisonner. Il n'arrivait pas à faire taire ses envies au profit de son entraînement, ni même de son sommeil, et cela le rendait complètement non fonctionnel.
Et tout cela avait pris une ampleur démesurée depuis qu'il avait perdu le contrôle et s'était mis à l'embrasser, un peu plus tôt dans la journée.
Sa peau pâle et douce sous ses doigts.
Son cœur qu'il avait entendu faire des folies lorsqu'il s'était approché d'elle.
La fraîcheur de sa bouche sur la sienne.
Le parfum d'excitation et de désir qu'elle avait dégagé lorsqu'il l'avait touché.
Tout cela était en train de le rendre fou. Et plus le temps passait, plus il pouvait sentir son habituelle discipline lui être dérobée. Si bien, qu'il avait été incapable de s'entraîner après cet épisode, et que son sommeil, dernièrement perturbé par des rêves particulièrement explicites, commençait lui aussi à lui glisser entre les doigts.
La nuit était déjà bien entamée. Végéta était étendu sous ses draps depuis plusieurs heures. Après tout ce temps à dormir dans le minuscule lit de l'unité médicale, il aurait cru que de retrouver sa propre chambre lui aurait permis de se reposer convenablement. Il aurait cru que la fatigue physique de son entraînement, ainsi que ses blessures qui n'étaient pas encore complètement guéries, lui aurait permis de fermer l'œil facilement.
Mais non. Cette femme aux apparences inoffensives était en train de lui faire perdre la tête, et de faire de lui ce qu'il avait toujours considéré comme déplorable. Un simple homme, affaibli, sous l'emprise de ses désirs les plus bas.
Furieux, Végéta repoussa ses couvertures et s'assit sur le bord de son lit. Les pieds posés bien à plat au sol, il ferma les yeux pour tenter de faire le vide dans son esprit et de se concentrer sur autre chose que cette putain d'Humaine.
Mais dès qu'il ferma les paupières, un éclair bleu lui transperça les yeux.
Un grognement lui échappa, et il tenta de chasser cette vision envahissante. Il inspira profondément, comme il avait l'habitude de le faire lors de ses séances de méditation.
Mais son odorat aiguisé capta cet arôme féminin et particulièrement aguichant qui s'était accroché à sa peau.
Dans le noir, un juron lui échappa.
Apparemment, les deux douches précédentes n'avaient pas suffi à effacer les traces qu'avait laissées cette femme sur son corps.
Végéta, impuissant, résigné, serra les poings et la mâchoire pour contenir sa rage. Il allait devoir recourir à quelque chose de plus efficace pour retrouver un semblant de contrôle.
Et quoi de mieux pour oublier l'une de ses obsessions que de la remplacer par une autre.
C'est donc sans prendre la peine de revêtir son habituelle combinaison qu'il se leva et sortit de sa chambre pour se diriger directement vers la salle d'entraînement. À cette heure, l'endroit était complètement vide, ce qui était parfait comme ça, parce qu'il n'avait pas besoin que qui que ce soit puisse témoigner de la folie qui était en train de s'en prendre à lui. Il s'activa dès qu'il y mit les pieds, et pendant des heures durant, il s'entraîna sans prendre la peine de se reposer.
Sa tactique fonctionna… partiellement. Il lui était facile de rester concentré sur ses enchaînements de coups de pied et de poings. Mais cet état de focalisation était ébranlé à la moindre distraction. L'arrivée des autres soldats après la première ration du matin, par exemple, lui rappela rapidement les regards curieux qui s'étaient posés sur lui lorsqu'il avait traversé la salle d'entraînement en trainant Bulma avec lui. Végéta, déterminé à retrouver sa concentration, s'isola dans l'une des annexes réservées aux combattants d'élite. Raditz et Nappa, qui avaient l'habitude de se joindre à lui pour s'entraîner, furent également rapidement considérés comme une nuisance. Il les chassa irrévérencieusement, ses deux compatriotes ne protestant même pas un peu en constatant l'humeur massacrante de leur prince.
Ce n'est que vers la fin de l'après-midi que Végéta s'arrêta. Éreinté, le corps meurtri par l'effort, il s'effondra sur le sol après avoir complété une dernière série de coups de pied. Il était de nouveau presque seul dans l'unité d'entraînement, les autres soldats étant partis manger leur ration du soir alors que lui en était toujours privé. Il lui en fallut de peu pour sombrer dans l'inconscience, mais c'est en passant distraitement sa main sur son torse nu qu'il sentit que quelque chose n'allait pas. L'une de ses plaies, celle qui lui zébrait le thorax, n'avait pas résisté à l'intensité de son entraînement et s'était réouverte. Sa peau, couverte de sueur, était rougie par le sang qui s'en échappait.
Végéta se remit péniblement sur ses pieds. Il se dirigea vers les douches de l'unité d'entraînement pour se laver et mieux constater les dégâts. Il avait retiré ses pansements plus tôt dans la journée et pour des raisons évidentes, il n'avait pas demandé à ce qu'on les remplace. Mais voilà qu'il en payait le prix. S'entraîner avec autant d'ardeur et pendant aussi longtemps mettait son corps encore blessé à rude épreuve. Si la plupart de ses plaies étaient bien consolidées, d'autres demeuraient encore fragiles. Et maintenant qu'il s'y attardait, il était évident qu'il ne pourrait retourner à sa chambre dans cet état.
Il nécessitait des soins, et une visite à l'unité médicale était inévitable.
Végéta termina vite sa douche. Il en sortit en grommelant, anticipant sa visite puisqu'il risquait d'y rencontrer Bulma et de se retrouver privé de sommeil pour une seconde nuit. Avec un peu de chance, elle serait déjà retournée à sa chambre pour manger, comme les autres. Il pourrait alors subtiliser quelques pansements et faire le travail lui-même sans se faire embêter.
Il se sécha rapidement, enfila un short propre, et décida qu'il valait mieux rester torse nu pour éviter de tacher ses vêtements de sang. Puis, il se dirigea vers l'unité médicale en tentant d'ignorer la petite voix qui lui disait qu'elle aurait peut-être décidé de manger plus tard, comme il savait qu'elle faisait souvent…
Une fois là-bas, c'est Idris qui l'accueillit. Elle était assise au poste principal de l'unité pour remplir des papiers. Ses yeux jaunes se posèrent immédiatement sur le Saiyan lorsqu'il entra, puis sur son torse ensanglanté. Elle comprit la raison de sa venue. Mais, étrangement, elle ne fit pas mine de se lever pour lui venir en aide. Elle se contenta de pointer nonchalamment en direction de l'un des lits situés derrière les chambres de régénération et sans même lui adresser la parole, elle se remit à compléter les documents comme s'il n'était pas là.
Végéta grinça des dents. Elle aurait très bien pu s'occuper de panser sa blessure. Mais il était évident qu'elle savait ce qu'il espérait. Il s'était toujours un peu méfié de cette vieille harpie, qu'il suspectait de détenir des habiletés de télépathie. Et en le dirigeant automatiquement vers ce que son subconscient désirait vraiment, voilà qu'elle confirmait ses soupçons.
C'est donc en se disant qu'il serait préférable de rester loin de cette mégère que Végéta traversa l'unité médicale. Une fois arrivé à l'endroit désigné par Idris, le Saiyan ouvrit le rideau qui cachait le lit sans prendre la peine de s'annoncer.
Et il la vit. Elle était là.
Bulma.
Et tel un junkie incapable de se priver de ce qui lui faisait perdre la tête, il prit une fraction de seconde pour s'imprégner de ce qui s'offrait à lui. Même si cela l'horripilait de la faire.
Elle était de dos. Ses cheveux turquoise étaient soigneusement attachés en une longue tresse qui lui tombait juste au-dessus des omoplates. Le foulard rouge était noué autour de son cou, remplaçant sa main qui avait, pas plus tôt que la veille, caressé la peau qui se trouvait en dessous. Sa nuque, fine, délicate, lui semblait si fragile qu'il se demanda s'il ne l'avait pas blessé lorsqu'il s'était laissé à y enfoncer férocement ses doigts. Il s'attarda à observer avec envie sa peau blanche derrière son oreille, et s'imagina y planter son nez pour sentir le parfum qui s'en dégageait. Il dut même serrer les dents pour éviter d'inhaler profondément dans l'espoir de pouvoir en capter un effluve.
De cet angle, il n'arrivait pas à voir son visage. Penchée sur la jambe d'un soldat Gultirien, elle était concentrée à placer une attelle qui stabiliserait la fracture dont il souffrait. Tous deux n'avaient pas encore remarqué son arrivée, et Végéta ne put s'empêcher de sentir la rage bouillonner dans ses entrailles lorsqu'il vit que l'immonde créature était en train de reluquer les courbes que la robe bleue moulante mettait en valeur.
Le putain de pervers… s'il avait pu, il lui aurait arraché les yeux sur le champ.
-Tu sais qu'il y a les Quartiers pour ce genre de choses, dit-il d'une voix forte à l'intention du soldat.
C'était sorti tout seul. Ça avait été plus fort que lui. Vraiment.
L'Humaine et le Gultirien sursautèrent. La perversité s'effaça subitement du visage de ce dernier lorsqu'il vit les yeux sombres et menaçants du Saiyan en train de l'examiner.
-Vé… Végéta… Général… je… oui vous avez raison. Je suis vraiment…
-La ferme, coupa le prince d'un ton implacable.
Il n'avait vraiment pas envie d'entendre cet imbécile plus longuement. Il s'en désintéressa rapidement, et posa ses yeux sur la femme. Elle s'était tournée pour le regarder avec stupéfaction.
-Qu'est-ce que tu fais ici? demanda-t-elle, à mi-chemin entre la colère et l'étonnement.
-J'ai besoin que tu refasses mes pansements. Maintenant, exigea-t-il.
Elle battit des cils à quelques reprises. Ses yeux bleus bifurquèrent vers la blessure qu'il portait sur son torse. Puis, elle fronça les sourcils.
-Je suis occupée, dit-elle sèchement. Demande à Idris.
Et comme ça, sans un mot de plus, elle se détourna de lui et recommença à poser l'attelle. Végéta, irrité que l'une de ses demandes soit ignorées avec autant d'aplomb, fronça les sourcils à son tour. D'instinct, il voulut se mettre en colère. Mais il se ravisa. La voir s'opposer à ce qu'il quémandait lui procurait un étrange sentiment de satisfaction, et il dut serrer la mâchoire avec encore plus de force pour éviter d'afficher un sourire narquois.
-Elle est occupée, elle aussi, justifia-t-il.
Théoriquement, il ne s'agissait pas d'un mensonge puisqu'elle était en train de remplir des papiers… non?
-Il y a d'autres soignants qui ne le sont pas. Tu n'as qu'à aller les voir, eux, ajouta-t-elle d'un ton implacable.
Le soldat qu'elle était en train de soigner ouvrit de grands yeux. Mis à part Frieza, personne sur ce vaisseau ne s'aventurait à ordonner quoi que ce soit au prince des Saiyans. Et surtout pas avec autant de désinvolture.
-Je n'ai vu personne d'autre que toi. Ils sont tous partis manger, ajouta Végéta, qui, lui, se délectait secrètement de cette opposition qu'elle lui remettait toujours en plein visage.
Cette fois, il n'était pas certain qu'il s'agisse de la vérité. Mais comme il n'avait croisé personne sur l'unité en venant jusqu'ici…
Bulma laissa échapper un long et dramatique soupir.
-Très bien, je vais faire tes pansements. Mais tu devras attendre. J'irai te voir quand j'en aurai terminé avec cette attelle, conclut-elle sans même lever les yeux vers lui.
Végéta sentit le rouge lui monter aux joues. Même si une part de lui appréciait le caractère de cette femme, il n'avait pas l'habitude qu'on lui refuse ce qu'il demandait. Et la perspective de la laisser seule avec ce pervers le rendait étrangement inconfortable.
-Je n'ai pas à attendre. Je veux que ce soit fait maintenant, exigea-t-il avec impétuosité.
-Je… je peux attendre, ajouta le soldat Gultirien d'une voix un peu tremblante. Mademoiselle, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais il a droit de priorité sur moi. Il s'agit du Général Végéta, le prin…
-Oh que non! s'offusqua alors la femme d'une voix forte.
Elle laissa vivement retomber l'attelle qu'elle tenait dans ses mains, arrachant une plainte au soldat. Elle se tourna vers Végéta et s'approcha de lui à pas fermes, ses yeux azurs teintés d'une détermination rarement égalée.
-Non mais! Tu te prends pour qui? Tu n'es pas à l'article de la mort à ce que je sache. Général ou pas, ici, c'est moi qui décide. Alors si tu tiens vraiment à ce que je refasse tes pansements, tu vas retourner au lit qui t'est assigné et attendre ton tour, comme tout le monde! J'irai te voir quand j'aurai le temps. Et tu vas pratiquer ta patience! pesta-t-elle avec fermeté.
Et d'un coup sec, elle lui referma le rideau en plein visage.
Le prince se retrouva bien vite seul devant ce rideau tiré, figé, déconcerté de s'être fait rejeter de la sorte sans qu'il trouve les moyens nécessaires pour s'y opposer. Il fut tenté d'arracher ce putain de rideau et de déverser sa colère sur ces deux minables. Mais il se retint, conscient qu'il ne ferait qu'alimenter sa fureur face à une femme aussi bornée.
C'est donc assis comme un gentil soldat bien docile que le Saiyan se mit à attendre sur le lit médical qui lui était encore assigné. Il patienta de longues minutes que la femme ne daigne se pointer le bout du nez, furieux, mais aussi fébrile et curieux de voir comment les événements se dérouleraient.
Puis, au bout d'un moment, son ouïe aiguisée capta le son de pas décidés qui s'approchaient. La seconde d'après, Bulma apparut devant lui, telle une tempête bleue qui, il le savait, ne tarderait pas à déverser ses torrents agités. Il posa ses orbes noirs sur elle, et sans un mot ni regard, elle prit la direction du chariot médical pour y prendre son matériel. Les bras chargés d'eau saline, de tissus propres et de bandages, elle fit volte-face et planta ses yeux bleus droit dans les siens. Il prit plaisir à soutenir ce regard déterminé alors qu'elle s'approchait de lui. Un fossé s'était creusé entre ses sourcils et sa bouche, naturellement pulpeuse et rosée, ne formait plus qu'une mince ligne aux contours blanchis par la pression.
En la voyant ainsi, il sentit le coin de ses propres lèvres s'étirer de manière incontrôlable. Elle avait l'air aussi en colère que lui. Bien.
Sans un mot, la femme déposa son matériel sur le matelas et entreprit d'humidifier quelques linges propres, qu'elle utilisa pour nettoyer la plaie sur son torse. Végéta demeura lui aussi silencieux, appréciant bien malgré lui cette routine qu'ils s'étaient construite au fil de journées passées à l'unité médicale. Il profitait alors de cette intimité forcée ainsi que de l'état de concentration dans lequel se mettait Bulma pour étudier avec attention ses jolis traits. Ses yeux cristallins, rivés sur ses mains appliquées. Son nez qui se plissait imperceptiblement sous l'effort de concentration. Ses paupières qui se refermaient de quelques millimètres pour mieux voir ce qu'elle était en train de faire. À tout coup, il se retrouvait vite absorbé lui aussi, son cerveau accaparé par elle et rien d'autre. Elle était tellement belle, tellement agréable à regarder, qu'il en venait inévitablement à oublier tout le reste.
Et cette fois-ci n'y faisait d'ailleurs pas exception, sa colère se volatilisant rapidement dès qu'elle se mit à travailler.
-Je croyais que tu voulais que je te laisse tranquille, dit Bulma d'un ton sec pendant qu'elle passait l'un des bandages sous son bras.
S'il n'avait pas été un Saiyan aussi bien entraîné, il aurait sursauté d'avoir été tiré de la transe dans laquelle elle l'avait plongé.
-Ce n'est pas comme si j'avais le choix d'être ici, rétorqua-t-il en grommelant.
-Humph! fit-elle avec un amusement forcé.
Elle se pencha en avant pour contourner son épaule avec le pansement. Une mèche s'échappa de sa tresse. Végéta fut tenté de la replacer doucement derrière son oreille, et d'en profiter pour toucher sa peau qu'il savait lisse et douce à cet endroit.
-Si tu ne t'étais pas entraîné comme un imbécile, on n'en serait pas là, ajouta-t-elle d'un ton implacable.
Ce fut au tour de Végéta de feindre l'amusement. Mais il n'en rajouta pas, sachant pertinemment qu'il ne gagnerait pas cet argumentaire avec elle. Il la laissa entourer son épaule gauche avec le bandage, le bras soulevé dans les airs pour lui donner un meilleur accès. Telle une chorégraphie soigneusement élaborée, ils avaient répété si souvent cette routine au cours des derniers jours que le prince pouvait facilement anticiper les mouvements qui lui faciliteraient la tâche avant même qu'elle ne lui demande quoi que ce soit.
Cette fois-ci cependant, la séance fut beaucoup plus courte qu'à l'habitude et le dernier bout de tissu fut rapidement collé.
-Voilà, dit-elle. J'ai terminé. Les autres blessures n'ont pas besoin d'être recouvertes. Tu peux partir maintenant.
Végéta se redressa, soudainement alerte. La femme lui tourna le dos et se rendit jusqu'au chariot médical sans même lui jeter un regard. Elle avait été étonnamment expéditive. D'habitude, elle prenait plaisir à prendre son temps, à prolonger ce moment de proximité et de quiétude qui, il le savait, elle appréciait autant que lui.
Comment osait-elle mettre fin à cette séance de façon aussi abrupte?
-C'était rapide, commenta-t-il platement.
-... Monsieur le Général doit être bien occupé, trancha-t-elle sans même le regarder. Tu dois avoir bien mieux à faire que de passer du temps à te reposer ou à te faire soigner par une faible Humaine comme moi.
En entendant sa réponse et son ton sec, Végéta souffla de l'air par le nez. Décidément, elle avait décidé de lui faire payer pour le petit incident de la veille. Il est vrai qu'il lui avait très explicitement demandé de le laisser tranquille… juste après l'avoir férocement embrassé contre un mur. Son attitude et ses paroles étant plutôt contradictoires, elle ne faisait probablement qu'appliquer sa requête au pied de la lettre, après tout.
Mais, en toute honnêteté, maintenant qu'elle obéissait sans rouspéter à ses exigences, Végéta réalisait qu'il ne s'était jamais vraiment attendu à ce qu'elle soit si docile. Il s'était attendu à ce qu'elle soit plus combattive. Il aurait cru l'entendre contester sa demande, et remettre en question ses réels désirs, comme elle l'avait fait la veille lorsque, les yeux brillants d'envie, elle lui avait demandé si c'était vraiment ce qu'il voulait.
La réponse à cette question était évidente. Végéta avait beau crier dans toutes les langues de la Voie lactée qu'il voulait qu'elle le laisse tranquille, il savait que c'était son orgueil qui parlait réellement, et qu'il aurait préféré qu'elle n'obéisse pas pour qu'il n'ait pas à se justifier. Son insatisfaction du moment en était la preuve.
Mais la voilà qui l'ignorait royalement, pendant qu'elle rangeait méticuleusement son matériel en attendant qu'il quitte l'unité médicale.
Et Végéta, assis sur le lit, ruminait sa déception.
Il n'y pouvait rien. Même s'il se répétait en boucle qu'elle n'était qu'une simple Humaine insignifiante, même s'il se forçait à se mettre sur ses jambes pour quitter l'unité médicale et s'éloigner d'elle, Végéta se savait complètement impuissant. Ses désirs étaient si ancrés, et son obsession si envahissante, qu'il savait que d'ignorer son attirance ne le mènerait absolument nulle part.
Comme pour ses autres obsessions, Végéta allait devoir passer à l'action s'il ne voulait pas se retrouver dans une impasse.
Sans plus réfléchir, le Saiyan se mit donc sur ses pieds. Il parcourut la distance qui le séparait de la femme à une vitesse bien supérieure à ce que l'œil Humain était capable de détecter, et une fraction de seconde plus tard, il se retrouva près d'elle, son torse nu contre son dos, frôlant le tissu élastique de sa robe.
Il fallut une fraction de seconde à Bulma pour constater sa présence derrière elle. Son corps frêle se tendit automatiquement. Elle ne sursauta pas, mais son souffle s'interrompit. Immobile, il attendit un moment dans cette position, afin de lui laisser le temps de s'habituer à cette soudaine proximité.
Puis, lentement, lorsque son corps se détendit un peu, il se pencha de quelques centimètres vers l'avant pour aller porter sa bouche près de son oreille.
-Je t'ai demandé de me laisser tranquille, souffla-t-il à voix basse.
Ses lèvres effleurèrent son lobe d'oreille lorsqu'il parla. Sous le foulard rouge noué autour du cou de la femme, il put voir sa peau blanche frissonner. Il leva le bras droit et se mit à jouer avec le bout de tissu écarlate avec ses doigts, tenté de les faire distraitement glisser sur son épiderme.
-Mais je n'ai jamais dit que c'est ce que je ferais, moi, conclut-il.
Bulma demeura silencieuse. Végéta pinça l'une des extrémités de son foulard et tira dessus. Le nœud se défit et l'étoffe tomba sur le sol dans un léger bruissement. Le prince observa la peau ainsi découverte avec envie. Il la toucha du bout des doigts, et se mit à caresser le cou délicat de la femme, laissant derrière lui une trainée de petites bosses qu'il pouvait facilement voir apparaître à mesure qu'il bougeait sa main. Sous la peau, il pouvait également sentir les battements de son cœur qui augmentait la cadence.
-Je peux entendre ton pouls qui s'emballe, gronda-t-il dans le creux de son oreille en utilisant volontairement un ton menaçant. Tu es effrayée?
Le guerrier avait l'habitude de sentir la peur s'installer chez tous ceux qu'il approchait. Et l'augmentation de la fréquence cardiaque faisait inévitablement partie des réactions suscitées, avant qu'ils ne se mettent à le supplier de les épargner.
Bulma, elle, se mit à rire doucement.
- Tu ne me fais pas peur, Végéta, répondit-elle simplement.
Le Saiyan sourit, étrangement satisfait. C'était bien la première fois qu'il se réjouissait d'une telle réponse. Non seulement cette femme n'avait pas peur de lui, mais cela signifiait également qu'un sentiment bien différent était à l'origine de son accélération cardiaque.
-Bien. Mais tu devrais savoir que la peur est un sentiment beaucoup plus raisonnable dans des circonstances comme celle-ci.
Bulma rit de nouveau, nullement impressionnée par ses paroles à la limite de l'intimidation. Le guerrier cessa de caresser son cou. Il encercla sa nuque de sa paume et serra un peu. Puis, lentement, il remonta ses doigts dans ses cheveux bleus tressés pour les agripper. Avec une force mesurée, il incita la femme à basculer la tête vers l'arrière, juste un tout petit peu, afin d'exposer son cou. Le nez juste derrière son oreille, il se mit à humer le parfum qui se dégageait de cette région particulièrement odorante. La fragrance, exquise, indescriptible, le fit saliver. Jamais il n'avait senti quelque chose d'aussi bon.
Il grogna, incapable de contrôler ses envies, et son sourire satisfait disparu.
-Est-ce que les Humains possèdent des pouvoirs de séduction? demanda-t-il alors en fronçant les sourcils.
Végéta savait que certaines espèces pouvaient détenir de telles capacités. Il y avait d'ailleurs déjà été confronté dans le passé, avec des créatures femelles rencontrées sur la planète Misk. Celles-ci se fiaient sur leur pouvoir de séduction pour se reproduire avec les mâles de toutes les espèces possibles. Contrairement à Raditz et Nappa, qui s'étaient fait prendre tous les deux, il avait su y résister. Heureusement pour ces deux imbéciles, il existait très peu de créatures suffisamment dignes pour porter la progéniture d'un Saiyan, et la séance de fornication n'avait pas porté ses fruits.
-Des pouvoirs… de séduction? balbutia la femme. Non, les Humains ne savent pas faire ça.
Rien que par son honnête confusion, Végéta savait qu'elle ne mentait pas. Il était suffisamment lucide pour réaliser que cette attirance était bien réelle, et que l'attraction injustifiable qui le tenaillait n'était pas le fruit d'un tel pouvoir.
D'un autre côté, cela signifiait que cette fois, il lui serait complètement impossible d'y résister.
-Tu veux m'expliquer pourquoi tu me fais cet effet alors, femme? demanda-t-il d'une voix sourde.
Le Saiyan prit une profonde inspiration. Il appuya fermement son torse contre le dos de Bulma, certain qu'elle pourrait sentir l'effet en question forcer contre ses fesses rebondies. Elle rit doucement, et le son de sa voix l'aguicha encore plus. Il fit glisser sa bouche sur son cou en la touchant à peine, et sortit un peu la langue pour la goûter. Il entendit son rire se transformer en soupir, et Bulma se mit elle aussi à bouger. Ses mains, jusqu'alors immobiles le long de son corps, reculèrent pour atteindre les cuisses de Végéta, et elle se mit à jouer distraitement avec son short d'entraînement.
Végéta grogna. Il s'empara de ses poignets avec sa main libre pour les garder emprisonnés dans son dos. La femme, surprise, émit un petit cri.
-Je t'ai dit de me laisser tranquille, réitéra sévèrement le Saiyan en se redressant.
Il tira un peu sur les cheveux de Bulma pour la forcer à tourner la tête vers lui. Elle le regarda dans les yeux, ses iris turquoise, vitreux, mais vifs, alertes. Ses lèvres roses s'entrouvrirent lorsqu'elle vit que son visage était si près du sien.
-J'ai très envie de toi, femme. Mais si tu veux que je continue, tu vas devoir me laisser faire, souffla le Saiyan avec sérieux. Compris?
Elle battit des cils à quelques reprises, comprenant qu'il ne la laisserait pas le toucher à sa guise et qu'elle allait devoir se plier à son désir de contrôle si ses désirs étaient réciproques. Voyant qu'elle ne s'objectait pas, mais qu'elle ne consentait pas non plus, Végéta desserra sa queue de sa taille et la fit glisser doucement sur la partie dénudée de sa jambe. La femme tressaillit dès qu'elle sentit le contact de la fourrure sur sa peau et le guerrier prit plaisir à voir la surprise s'inscrire sur son visage lorsqu'il se mit à onduler habilement en remontant le long de sa cuisse. Végéta l'entendit retenir sa respiration, et il sentit qu'elle arquait instinctivement le dos lorsque l'extrémité de sa queue s'aventura discrètement sous sa robe.
Il voulait qu'elle comprenne ses intentions, et qu'elle sache qu'elle pouvait lui faire confiance même s'il la plaçait dans un état de vulnérabilité.
-Compris, murmura-t-elle enfin, les yeux perdus dans les siens.
Satisfait, Végéta ne put s'empêcher de sourire de côté. Il retira doucement sa queue de sous sa robe, et l'enroula possessivement autour de sa jambe pour la serrer peu plus contre lui.
Elle venait de lui donner le feu vert. Enfin, il pourrait mettre un terme à ces désirs irrationnels, et retrouver un peu de contrôle sur ce qui l'obsédait depuis des jours.
Et Végéta s'assurerait qu'elle ne le regretterait pas.
