CHAPITRE 8 :
Novembre 2007
Il en était capable. Il était totalement et complètement capable de le faire. C'était absolument dans les capacités de Draco Malfoy de demander à Hermione Granger si elle voulait aller dîner un soir de ce week-end. Il serait au summum de la décontraction quand il le lui demanderait. En tant qu'amis. Enfin, presque amis. Comment qualifier deux-là ?
C'était lors de son rendez-vous mensuel que le Guérisseur Browning avait finalement convaincu Draco que ça devenait ridicule. Ça ne l'avait malgré tout pas empêché de s'en prendre au vieil homme.
- Si vous pensez que j'agis comme un gamin, alors bordel dites le ! Bouillonna Draco.
Browning avait à peine levé un sourcil par dessus ses lunettes avant de patiemment rencontrer le regard furieux de Draco.
- Tu penses que tu agis comme un gamin ?
Draco leva les mains en l'air de frustration.
- Putain mais j'en sais rien, c'est pour ça que je viens vous voir ! Tout ce que je veux savoir c'est comment je suis supposé l'inviter à dîner !
Browning rencontra de nouveau son regard avec calme, ne cédant pas face à la crise émotionnelle de Draco.
- Tu utiles tes mots, Draco. Une question simple et directe.
- Mais je ne veux pas qu'elle pense que c'est euh... un rencart ou quoi...
- Tu ne veux pas ?
- Non.
Menteur.
Attendez, quoi ?
- Non, répéta Draco fermement en ignorant la petite voix dans sa tête. Une sortie platonique. Je veux voir si elle est ouverte à ça... Parce que vous savez, on passe toutes ces matinées ensemble et ça fait bizarre que l'on ait pas... Evolué au delà de ça.
Parce qu'apparemment évoluer vers l'amitié avec Granger c'est quelque chose que je veux maintenant. Je suis en contrôle.
Gratte, gratte, gratte, fit la plume flottante.
- Eh bien Draco, je dois admettre que je pense que c'est un incroyable pas en avant pour toi. Inviter quelqu'un pour une activité, sans garantie qu'il ou elle accepte, montre une volonté d'être vulnérable.
Draco haussa les épaules et essaya de ne pas frémir à la mention de vulnérabilité. Parce que c'était exactement ce qu'était Draco en présence d'Hermione Granger. Complètement vulnérable.
Le lundi matin s'en était allé. A chaque fois que Draco avait ouvert la bouche pour proposer à Hermione d'aller dîner pendant le week-end, une autre question stupide et banale était sortie à la place.
Le mardi, Granger avait fait un commentaire sur à quel point il avait l'air fatigué et lui avait rapporté une autre tasse de café de manière spontanée. Mais l'avait-il remercié et invité à dîner ensuite ? Non, il avait aboyé qu'elle ferait mieux de s'occuper de ses propres habitudes de sommeil, tel le connard hargneux qu'il était, et avait bu le café qu'elle lui avait offert d'un air maussade. A la décharge d'Hermione, elle n'avait eu qu'un bref sourire suffisant quand il l'avait doucement remerciée alors qu'ils marchaient vers leur travail.
Mercredi allait sans aucun doute être le matin où Draco allait poser la question pour le dîner du week-end. Mais quand Hermione s'était lancé dans l'un de ses monologues passionné au sujet de l'utilisation de ses connaissances sur les Anciennes Runes dans l'étude et les relations de quelques vieilles tribus des peuples Mer en Méditerranée, Draco avait été absorbé pendant qu'elle bavardait le long du chemin. Et, au moment où elle lui avait fait un signe d'au revoir, il s'était souvenu qu'il ne lui restait plus que deux jours dans la semaine pour accomplir cette tâche apparemment simple.
Et à présent nous étions jeudi et Draco n'avait toujours pas demandé à Hermione ce qu'elle avait de prévu ce week-end.
- Tu as déjà visité Venise ?
Sa question interrompit le discours d'encouragement intérieur qu'il se donnait et le distraya suffisamment pour le moment.
- Au printemps prochain il va y avoir une conférence académique sur les méthodes de communications des civilisations magiques et on doit soumettre une proposition officielle pour participer. Ils n'envoient pas des gens de mon département habituellement, tu vois, parce que les liaisons avec le peuple Mer ont leur propre bureau au Département de la Coopération Magique Internationale, mais vu mon intérêt pour les Anciennes Runes –
- Tu veux dire : vu ton génie absolu et tes talents inégalables pour les Anciennes Runes ? Interrompit-il avec un sourire en coin.
Hermione rougit doucement face au compliment.
- Eh bien je n'irai pas jusque là..., murmura-t-elle timidement en mordillant légèrement ses lèvres qui souriaient.
- Qu'en est-il de Venise ?
Draco redirigea la conversation vers son sujet initial pour qu'elle puisse arrêter de mordre dans sa lèvre inférieure et qu'il puisse de nouveau ignorer son estomac - qui s'était mis à papillonner à sa réaction face à son commentaire.
- Oui, donc, comme je le disais, je vais soumettre à la direction de mon département une demande pour assister à la conférence de Venise et si c'est approuvé alors je vais devoir travailler sur ma proposition au comité d'examen de la conférence. Et tu te souviens de ce que je te disais hier, au sujet des anciennes tribus des peuples Mer ?
- Oui, coupa Draco avec empressement. Tu disais que certaines des plus vieilles colonies Mer n'avaient été découvertes que récemment sur la côte italienne, et que certaines ne parlaient même pas Mer mais avaient plutôt recours à des runes, gravées dans leurs maisons, et des tablettes de pierres pour communiquer.
- Exactement !
Et elle lui fit un large sourire. Par Salazar, est-ce que quelqu'un dans la vie de Granger l'avait déjà écouté parler ? Elle avait toujours l'air sur le point de lui décerner un Ordre de Merlin de Première Classe à chaque fois qu'il était capable de se souvenir de quelque chose qu'elle avait dit dans une précédente conversation.
- La conférence se tient pendant toute une semaine, et j'espère avoir un peu de temps libre le matin ou en fin de journée pour visiter la ville. Je sais qu'il y a une des plus vieilles librairies magiques avec des rouleaux de –
- Granger, sérieux ? Tu vas à Venise pour te terrer dans une librairie ?
- Dit moi ce que je devrais aller voir alors, répondit-elle avec un regard méprisant. Je suppose que tu y es déjà allé.
- Evidemment, ricana-t-il bien qu'il n'y ai plus de méchanceté derrière ses mots ces jours-ci – du moins quand il s'agissait de Granger. Je vais te donner une liste de restaurants et de vignobles. Et si tu ne prends pas le temps d'aller voir le Pont des Deux Soleils alors ce n'est pas la peine d'aller à Venise.
- Ohh, qu'est-ce que c'est ? Je n'en ai jamais entendu parler !
- Tiens tiens, Granger. Viendrais-tu d'admettre que je sais quelque chose que tu ignores ? Dit-il d'une voix traînante qui fit lever les yeux au ciel d'Hermione. Je ne suis pas sûr de la façon dont les italiens l'appelle, mais il y a un pont, au dessus de l'un des canaux, qui fonctionne selon une très ancienne magie. Si tu te tiens sur ce pont pendant le couché du soleil, en faisant face à l'est, une sorte de portail apparaît et tu peux voir le levé de soleil du lendemain. Personne ne comprend réellement la magie derrière tout ça, mais les locaux l'utilisent pour prédire la météo du jour suivant.
Elle le regardait pendant qu'il parlait avec les yeux écarquillés de fascination et les lèvres légèrement entre-ouvertes – ce qui déclenchait une curieuse réaction dans ses entrailles ces derniers temps.
- Waouh, ça à l'air magnifique, merci pour la recommandation !
Et il y avait ça. Les remerciements constants pour les choses les plus futiles. Putain ! On aurait pu penser qu'il lui avait offert un rein, avec le ton sincère avec lequel elle le remerciait à chaque fois qu'il lui parlait ou qu'il lui apportait son thé ou qu'il lui recommandait du vin.
- On devrait y aller, je pense.
La voix de Granger perça à travers son monologue interne et Draco commença à paniquer. Sa mission d'invitation à dîner restait inachevée et il n'avait plus beaucoup de temps. Il marchèrent en silence de bonne compagnie jusqu'à leur point de séparation habituel devant le Chaudron Baveur, mais, à l'intérieur, Draco était à bout de nerfs.
- A demain Malfoy ! Gazouilla-t-elle en commençant à s'éloigner.
Fais le maintenant, fais le maintenant, fais le maintenant. Je suis en contrôle.
- Eh ! Granger attends !
Elle se retourna et lui lança un regard curieux. La brise fraîche de novembre joua avec la pointe de ses cheveux et Draco compta les petites bouffées d'air de sa respiration, rendues visibles par l'air froid du matin. Il compta ensuite plusieurs battements de cœur avant de traverser la courte distance entre eux, se sentant de plus en plus stupide à chaque pas.
- Demain c'est vendredi.
Waouh. Subtil.
Elle l'observa avec un regard confus face à cette déclaration évidente.
- Oui, en effet.
Si quelqu'un avait simplement pu lui lancer un Avada, là, maintenant, ça aurait été terriblement pratique. Il prit une profonde inspiration d'air glacial.
- D'accord, oui, est-ce que tu as des plans? En soirée, je veux dire, je sais que tu travailles la journée.
Par le putain de cul de Salazar, aurait-il possiblement pu être plus gênant ?
Granger continuait de le fixer avec confusion. Aller Granger, fais le lien, s'il te plaît sors moi de ma putain de galère là.
- Euh non, je n'ai rien de prévu. Pourquoi ?
Putain il allait devoir le dire. Lâche.
Une autre profonde respiration.
- Si tu es disponible dans la soirée, ce que je crois que tu es, puisque tu viens de dire... Est-ce que tu voudrais aller dîner dehors ?
Ses yeux devinrent immensément grand sous le choc et Draco souhaita ravaler ses mots pour ensuite les oublietter tous les deux. Cela n'étant pas une option réaliste, il essaya désespérément de remédier à la situation.
- Ce serait juste pour discuter autour d'un dîner, pas comme un... euh... Enfin on pourrait parler un peu plus de Venise sans avoir à partir en vitesse pour arriver à l'heure au travail.
Il avait été inconfortablement proche d'utiliser le mot « rencart ». Pourquoi était-il soudainement devenu un idiot empoté ?
Elle n'avait pas l'air de pouvoir sortir de son expression de choc.
- Tu veux que l'on dîne ensemble ?
Draco leva les yeux au ciel d'un air moqueur et essaya de reprendre son ton sarcastique habituel.
- Eh bien oui, Granger, je crois que c'est bien ce que j'ai demandé. Tu te joins à moi ou pas ?
Elle cessa finalement de le regarder bouche bée comme un poisson et retrouva quelque peu sa composition.
- Très bien dans ce cas. Quelle heure ?
Par la barbe de Merlin... ça veut dire oui, n'est-ce pas ?
- 19h ?
Draco avait déjà fait une réservation, mais il n'était pas prêt de laisser échapper ça.
- Où ?
- Tu es déjà allé à La Rose Fanée ? C'est dans le quartier des théâtres.
C'était l'un des seuls restaurants que Draco fréquentait encore au Chemin de Traverse.
- Non, jamais ! J'imagine que je le testerai avec toi alors ! Toujours partant pour un café demain matin ?
- Evidemment Granger.
- A plus tard Malfoy !
L'avait-il imaginé ou son sourire avait l'air un peu plus grand lorsqu'elle s'était retourné pour partir ? Draco secoua la tête et reprit son chemin vers le travail en essayant d'ignorer le fait qu'il se sentait plus léger qu'il ne l'avait été depuis des années. C'est simplement un dîner. Je suis en contrôle.
Evidemment, Granger arriva en avance. Draco la trouva gesticulant nerveusement dans ses robes grises professionnelles, devant l'accueil du restaurant. Ses cheveux tombaient maintenant sur ses épaules, contrairement à ce matin au coffee shop où ils étaient nettement épinglés en arrière. Draco se demanda si c'était à ça qu'elle ressemblait à la fin de chacune de ses journées de travail : ses ondulations sauvages n'étants plus contenues car elles s'étaient défaites, douces mèches par douces mèches, de ce style dans lequel Granger essayait de les apprivoiser chaque matin pour aller au bureau.
De son côté, Draco était immédiatement rentré chez lui après le travail et s'était changé pour des robes un peu moins formelles et un costume noir tout frais. Il n'avait pas osé s'appesantir sur le fait que ça lui avait prit bien plus de temps que d'habitude pour décider quoi porter pour un dîner à l'extérieur. Il était devant la large coiffeuse de sa chambre, pinaillant avec ses cheveux, quand il avait jeté un coup d'oeil à sa montre et réalisé qu'il arriverait en retard s'il n'arrêtait pas de se préoccuper de son allure comme un insipide homme du monde. Ce n'était qu'un dîner avec Granger après tout, pas besoin de se préoccuper autant de son apparence.
Quand Hermione se tourna face à lui et lui lança un sourire soulagé, Draco prit conscience du regard suspicieux qu'avait lancé le maître d'hôtel à Hermione dans son dos. Draco se serait mis des gifles.
La raison pour laquelle il était toujours le bienvenu dans cet établissement en particulier, était parce que, durant les années précédents la guerre, il avait eu l'habitude de fréquenter la Rose Fanée avec ses parents. La famille Malfoy avait été une présence plus que bienvenue dans ce commerce de sympathisant de Sang-Pur, fréquenté par énormément de membres des Vingt-Huit Sacrés* à son apogée.
Furieux contre lui-même d'être si facilement retombé dans le confort de sa vie d'avant, Draco se redressa de toute sa hauteur en s'approchant du maître d'hôtel.
- Granger, la salua-t-il avant d'immédiatement tourner son attention vers le maître d'hôtel avant qu'Hermione ne puisse ouvrir la bouche pour répondre. Y a-t-il une raison pour que mon amie n'ai pas été installée directement après son arrivée ?
Il avait pris son ton le plus glacial et levé un sourcil incrédule face au vieil homme, qui eu l'intelligence d'avoir l'air momentanément penaud.
- Toutes mes excuses, Monsieur, je ne savais pas que cette jeune femme dînait avec vous.
Draco eu un rictus, ne croyant pas un mot de cet obséquieux magicien.
- En effet. Granger, as-tu informé cet homme que nous avions une réservation ce soir à mon nom ? Dit-il en se tournant vers Hermione dont il avait remarqué que le visage était devenu rose.
- Oui, mais Malfoy tu n'as pas à –
- C'est bien ce que je pensais, la coupa-t-il en se tournant vers le maître d'hôtel. Maintenant, pourquoi est-ce que vous ne vous rendriez pas utile en nous indiquant notre table.
L'homme acquiesça docilement et fit léviter des menus devant lui alors qu'il guidait Draco et Hermione à une salle du fond faiblement éclairée. Le restaurant entier était décoré avec de riches meubles bordeaux et gris foncés, des tables, des chaises et des colonnes en acajou. Des peintures de toutes tailles ornaient les murs, chacune contenant l'image d'une rose rouge sang qui tournait lentement et palpitait presque – la peinture rouge des pétales étant si brillante que Draco s'était souvent demandé s'il aurait la main mouillée en touchant la peinture.
La salle de devant était pleine, mais Draco avait sécurisé une table plus privée dans la salle à l'arrière, espérant que cela mettrait Hermione plus à l'aise d'être vue en publique avec lui. A présent, il réalisait que c'était une erreur monumentale. Personne dans ce restaurant ne leur aurait prêté attention dans tous les cas : il y avait principalement des vieilles familles, et personne de la Gazette n'était admis dans l'établissement. C'était ce qui faisait que les commerces haut de gamme, exclusivement réservé au Sang-Pur, étaient si couronnés de succès : la promesse d'une expérience extravagante sous un modeste manteau d'intimité. Si les familles de Sang-Pur voulaient de la notoriété et de l'attention, elles savaient comment l'obtenir – particulièrement venant des sbires de la haute société dans la presse. Mais les endroits comme la Rose Fanée répondaient aux penchants plus raffinés et secrets des vieilles familles.
Pourquoi avait-il pensé que c'était le bon endroit pour sortir avec Granger et tester les nouvelles eaux de l'amitié ? Draco n'en avait aucune idée et bouillonnait de regrets.
Quand Hermione eu retiré la cape d'extérieur de ses robes, Draco l'arracha presque de ses mains et la donna brutalement, avec la sienne, au maître d'hôtel.
- Prenez soin de ça. Aussi, je pense qu'une bouteille de votre meilleur vin d'elfe ne serait pas de refus, étant donné les difficultés que vous avez causé à mon amie, grogna Draco.
Le maître d'hôtel pali et marmonna quelque chose qui ressemblait à « tout de suite monsieur » et détala.
Draco prit une profonde inspiration et s'assit face à Hermione.
- Tu n'avais pas à faire tout ça, dit-elle doucement.
- Bien sur que si, se moqua-t-il, ce petit vermisseau avait besoin d'être remis à sa place.
Hermione laissa échapper un rire et Draco fronça les sourcils.
- Qu'est-ce qui te fait rire ?
Elle lui adressa un sourire d'excuse mais révéla ensuite le fond de sa pensée.
- Ça m'a un peu fait penser à quand nous étions à l'école. J'aurais pu jurer que les mots qui allaient sortir de ta bouche seraient « mon père en entendra parler ! ».
Draco rit à ses taquineries et senti un peu de sa tension quitter son corps.
- Eh bien heureusement pour moi, ça ne sera pas possible.
Le visage d'Hermione pali et elle eu l'air complètement honteuse.
- Par Merlin, Malfoy je suis tellement désolée, j'ai oublié. Je ne voulais pas... dire ça comme ça...
Elle s'interrompit maladroitement et Draco évita ses yeux, mal à l'aise. Elle était désolée ? Désolée que son bâtard de père soit mort ? L'homme qui avait personnellement essayé de tuer et/ou blesser ses propres amis en plus d'une occasion et elle était désolée ?
Non, ce n'était pas possible. Draco ne pouvait plus le retenir.
Avant qu'il n'ai pu ouvrir la bouche, une bouteille de vin flotta gracieusement sur la table et deux verres en cristal apparurent devant eux. Le bouchon sauta de la bouteille et une carafe en suspension se mit à leur servir une généreuse dose.
Draco bu la moitié de son verre de ce millésime grotesque (1876, bordel) et remarqua qu'Hermione avait fait de même. Visiblement, ils avaient tous deux besoins de courage liquide – prodigué en sifflant un verre de vin assez cher en une gorgée. Son regard était partout mais pas sur lui et Draco savait qu'il faisait de même. C'était le moment ou jamais de demander pénitence auprès de la seule personne qui pouvait véritablement lui accorder l'absolution. Il n'avait pas prévu que la soirée se déroule ainsi, mais après elle partirait et serait cette personne désintéressée qu'elle était, et Draco imploserait sous la culpabilité. Nombres de rendez-vous chez un guérisseur avaient amené Draco à penser qu'il se sentait enfin prêt à exorciser les démons qui entouraient son comportement vis-à-vis d'Hermione Granger.
Et, sans Philtre de Paix, sans aucune potion dans son système, il s'élança.
Draco posa fermement son verre. Ses yeux bruns rencontrèrent finalement les siens et il chercha le courage dans leur chaleur. Je suis en contrôle. Draco prit une dernière profonde inspiration et puis il plongea.
- J'ai besoin de tout sortir, et Granger, je sais que tu aimes interrompre et poser des questions quand une idée te frappe, mais s'il te plait, s'il te plait, si je ne sors pas tout d'un coup maintenant, je ne suis pas sûr que je pourrais le faire un jour.
Elle acquiesça, ses grands yeux ouverts et étrangement brillants.
Il prit une profonde inspiration et une généreuse gorgée de vin. La bouteille senti que le liquide était bas dans son verre et flotta au-dessus pour le remplir ainsi que celui d'Hermione. Tu peux le faire. Tu dois le faire putain.
- Je te dois, probablement, une vie entière d'excuses. Quand j'étais un écolier pourri gâté et que j'allais à Poudlard en pensant que j'étais meilleur que tout le monde... Je t'ai traité horriblement. Ces préjugés et valeurs dont j'ai hérité, cadeau de ma famille... Ça a façonné toute mon enfance. Je croyais honnêtement que j'étais meilleur que toi à cause de mon sang. Mais une infime partie de moi, même à l'époque, savait que c'étaient des conneries. Quand tu me battais à chaque examen, quand tu étais la meilleure dans toutes les matières... J'ai commencé à être à court d'excuses pour justifier pourquoi j'étais inférieur. Donc je m'en suis tenu à la seule chose que je pouvais détester à ton sujet : tes origines. C'était de la mesquinerie, pure et simple, Granger. Tu étais meilleure en magie et ça me brûlait de l'intérieur. Et au lieu de te respecter pour ça, j'allais te démolir de la seule façon que je connaissais : avec des insultes contre toi et ta famille. Te rappeler, à toi et tout ceux comme toi, que vous ne seriez jamais nos égaux dans notre monde a renforcé ma confiance pendant un temps et je pouvais avancer et prétendre que tout ça avait de l'importance. Mais ce n'était que des conneries... Je le sais maintenant.
Il se pencha plus en avant sur la table, déterminé à purger ses longues confessions enfouies. Elle était pendue à chacun de ses mots. L'intensité de ses yeux l'encourageait et l'effrayait simultanément.
- Quand j'étais enfant, tu étais cette chose insupportable. Comment quelqu'un dont mon père m'avait dit être sale, stupide, inférieure à moi... Comment cette personne pouvait être si brillante ? Tout ce qui concernait la magie et nos cours, tous les amis que tu avais... Tout semblait si simple pour toi. Je ne pouvais pas concilier ces deux réalités dans mon esprit donc j'ai choisi la facilité. J'ai choisi de te rabaisser et je me suis abandonné à te détester, toi et tout ce que Potter et toi représentiez. Ce n'était pas juste et ça m'effraie quand je pense à la facilité que j'avais à vivre dans cette haine.
Il fit une pause pour reprendre son souffle.
Il but une gorgée de vin une nouvelle fois et remarqua que ses mains tremblaient. La deuxième partie le mènerait peut-être à sa perte et son corps l'avertissait d'un stress imminent. La main d'Hermione bougea sur la table entre eux et il se demanda si elle avait pensé à prendre sa main dans la sienne. Draco posa son verre et croisa ses mains sur ses genoux. Il ne méritait pas sa gentillesse.
- Je suis désolé pour la façon dont je t'ai traité à l'école et pour les horribles, terribles, choses que j'ai dites. Je suis désolé de t'avoir déjà appelé Sang de Bourbe. Je suis désolé d'avoir associé ce mot à toi, putain. Mais surtout, j'aimerais pouvoir effacer cette nuit au manoir.
Ça le tuait de l'intérieur – éventrait une blessure encore fraîche qui avait à peine commencé à cicatriser – mais il se força à soutenir son regard. Plus Draco parlait, plus il se sentait comme si Potter lui jetait des Sectumsempra, encore et encore, des entailles de toutes tailles sur son corps, le saignant à blanc.
- Je pouvais t'entendre. Je n'ai pas pu me forcer à regarder, mais je pouvais l'entendre te torturer et je n'ai rien fait. Je ne pourrais jamais oublier que je suis resté planté là pendant que tu hurlais, pendant que tu souffrais. Je fais encore des cauchemars de cette nuit là... Parce que j'aurais du faire quelque chose, n'importe quoi, mais j'étais un lâche. Tu devrais me haïr.
Les mots qu'il dit ensuite le firent souffrir, mais elle devait savoir qu'il ne lui reprocherait pas ses prochaines actions.
- Et si, après tout ça, tu voulais sortir d'ici ce soir et ne plus jamais me revoir... Je comprendrais.
Les yeux d'Hermione avaient gardé cette nature étrange et brillante alors que le silence tombait entre eux.
- Est-ce que c'est ce que tu veux ?
Sa voix était à peine plus forte qu'un murmure.
- Pardon ?
- Est-ce que c'est ce que tu veux ? Répéta Hermione avec la même petite voix. Est-ce que ce n'était que ça ? Est-ce que tout le temps passé ensemble, tous ces matins, n'ont menés qu'à ce moment ?
- Non.
Sa réponse était ferme, mais sa voix était rauque d'émotion. Non, bien sûr que non, comment peux-tu penser ça Granger ? Les matinées avec toi sont la seule chose qui font que je sors de mon lit. Je devais faire amende honorable et t'offrir une issue de secours, je t'en prie, je t'en prie, putain ne part pas.
- Je ne pouvais juste... plus te voir tous les jours et prétendre qu'il n'y avait pas d'histoire entre nous. Et il fallait que je le fasse avant de tout échapper au mauvais moment et de tout foutre en l'air, si je ne te disais pas à quel point je regrettais tout... Ça me dévorait en permanence, Granger. Ce n'est pas bon d'agir comme si nous n'étions que des simples vieux camarades d'école.
Il avait l'impression que sa respiration n'était que de courtes rafales. Il termina son vin et baissa les yeux sur la table, se sentant épuisé. Elle avait l'opportunité de partir, mais ça ne voulait pas dire qu'il voulait le voir. Toujours un égoïste lâche.
- Je te pardonne, dit-elle doucement. Et je ne veux pas partir. Je ne veux pas arrêter de te voir le matin.
Ce sentiment d'espoir grandissant empli sa poitrine alors que ses doux mots pénétraient son âme. Son pardon coula dans ses veines, palpita avec sa magie et construisit une puissante vague d'émotion. Il ne savait pas comment exprimer la profondeur de sa gratitude, alors Draco hocha simplement la tête en rencontrant son regard une nouvelle fois, et remarqua qu'une larme s'était échappée de ses yeux. Elle ne prit même pas la peine de l'essuyer.
Hermione s'éclaira la gorge.
- Tu te trompes sur plusieurs choses, en revanche, dit-elle en prenant une inspiration tremblante. Les choses n'ont jamais été facile pour moi, loin de là. Il y a eu des moments, quand j'étais avec Harry pendant la dernière année de la guerre, où j'ai eu envie d'abandonner. Nous avions cette mission impossible devant nous et il y a eu des moments où je voulais m'endormir le soir et ne jamais me réveiller le lendemain matin. Je ne pouvais pas le dire à Harry ou Ron, bien sûr, mais certains jours, tout paraissait momentanément injuste. Les choses que l'on attendait de nous.
Elle fit une pause et lui sourit avec peine. Une autre larme coula.
- Nous étions des enfants. Nous tous. Toi, moi, mes amis..., murmura-t-elle alors que Draco remarquait l'amertume dans sa voix.
Elle s'éclaircit la gorge et reprit son ton autoritaire et sec.
- Et en ce qui concerne les « valeurs et préjugés dont tu as hérité », eh bien c'est tout simplement faux. On hérite pas de préjugés, on nous les enseigne. Les enfants, les gens, apprennent à haïr. Personne n'entre dans ce monde avec ce genre d'idées préconçues. Ne te méprends pas, Malfoy, c'est comparable à de la maltraitance, d'imposer ce genre de croyance aux enfants.
Draco secoua la tête. Bien qu'il ne puisse pas décrire le soulagement qui le parcourait du fait qu'elle ne soit pas complètement dégoûtée par sa présence, elle devait savoir qu'il n'était pas une bonne personne. Pourquoi est-ce que tu n'as pas peur de moi Granger ? Je suis le méchant dans ton histoire.
- Mais j'avais le choix, n'est-ce pas ? A un moment, j'étais assez vieux pour comprendre, contra-t-il amèrement.
Hermione acquiesça pensivement.
- C'est vrai. Mais tu comprends mieux maintenant. Il n'est jamais trop tard pour faire le bon choix.
Elle était beaucoup trop indulgente et ça le désarçonnait. Pourquoi est-ce que tu ne me fuis pas ? Ne te l'ai-je pas déjà montré ? Je suis le méchant. Tu as hurlé et tu t'es tordue de douleur et tu as souffert à quelques mètres de moi et je n'ai rien fait.
- J'aurais pu t'aider –
- Voldemort t'aurais tué, le coupa-t-elle abruptement. Toi et toute ta famille.
- Peut-être qu'il aurait dû.
- Ne dis pas ça.
Elle avait immédiatement répondu avec un ton sévère, ce qui donna l'espoir à Draco qu'elle puisse réellement – d'une certaine façon – se soucier de lui. Ses yeux brillaient toujours mais il semblait que ses larmes aient arrêté de couler. Draco s'adossa à son siège et passa une main dans ses cheveux.
- Eh bien, ce n'était pas comme ça que j'avais imaginé mon vendredi soir, dit-il – ce qui lui valut un faible rire d'Hermione.
Elle tamponna ses yeux pour les sécher et quand elle les releva, son expression s'éclaircit.
- Et si on prenait une autre bouteille ?
Draco accepta joyeusement et fit un signe à un serveur qui passait. Lorsqu'ils eurent deux verres pleins devant eux à nouveau, Hermione leva son verre vers lui.
- Aux anciens-nouveaux amis.
Il fit tinter son verre contre le sien puis le reposa.
- Le sommes nous ? Amis ?
Hermione pencha la tête sur le côté, une question dans ses yeux.
- Je le croyais.
Draco acquiesça.
- Très bien, alors. Amis.
Le mot paraissait étrange lorsqu'il sortait de sa bouche, bien que ce ne fut pas de manière déplaisante. Le calme s'installa finalement autour de leur table sombre, et ils se détendirent tous les deux.
Après un début de soirée émouvant, les choses retournèrent à la normale alors qu'ils commandaient leurs entrées et discutaient de leur journée de travail respectives. Suivant la suggestion d'Hermione, ils allèrent marcher dans le quartier des théâtres après le dîner.
En dépit du fait qu'il était tard dans cette soirée de novembre, ni Draco, ni Hermione, n'avait particulièrement froid, surtout après avoir partagé deux bouteilles de vin au cours du repas. De son côté, Draco était heureux d'avoir accepté sa suggestion de promenade, ne fut-ce que pour dissiper la légère effervescence de son système.
Il se baladèrent dans un silence confortable pendant quelques minutes, suffisamment proches pour que leurs épaules se frôlent, mais aucun d'eux n'y prêtait attention. S'il se concentrait, même s'il n'avait pas à le faire, Draco pouvait sentir la mystérieuse odeur florale de ses cheveux.
Hermione rompit le silence la première.
- A propos de ce que tu as dis pendant le dîner...
Elle s'interrompit et Draco leva un sourcil et baissa les yeux vers elle, attendant qu'elle poursuive.
- Merci de t'être excusé. Je sais que c'était probablement difficile pour toi.
Draco haussa les épaule et évita ses yeux. Tu n'en as pas la moindre putain d'idée, Granger. Mais je devais essayer.
- C'était nécessaire, répondit-il avec raideur.
Hermione hocha la tête.
- Mais néanmoins apprécié.
Ils recommencèrent à marcher le long des pavés à une allure plus lente. L'air de novembre était glacial, mais Draco se sentait agréablement au chaud, même sans sortilège. Que ce soit à cause du vin, de ses mots ou de sa compagnie, il ne pouvait le dire et préférait ne pas s'y attarder du tout.
- Malgré ce que tu as pu penser, reprit-elle doucement, je ne t'ai jamais détesté, tu sais. C'était plus un sentiment de... déception.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
Les battements du cœur de Draco s'accélérèrent et il se demanda si l'épée n'était pas sur le point de tomber.
Il s'arrêtèrent devant le théâtre. Hermione se tourna pour regarder son visage pensivement.
- Quand tu me harcelais à l'école, je n'ai jamais pu me forcer à ressentir de la véritable haine envers toi. Bien évidemment, je ne t'appréciais pas particulièrement vu que tu as quelque peu ébranlé ma confiance en moi et que j'ai versé plus qu'assez de larmes à cause de toi dans mes premières années d'école...
Draco grimaça à ce souvenir. Par Merlin, qu'il avait pu être con à l'époque.
- Mais j'ai toujours cru que tu avais bien plus à offrir au monde que la vie que ton père voulait pour toi. Je sais que tu avais de bonnes notes à l'école, et apprendre à te connaître m'as permis de voir que tu es intelligent, perspicace et ambitieux. Je veux que tu saches que j'ai vu tout ce potentiel en toi quand tu étais jeune, mais à chaque fois que tu ouvrais la bouche et crachais des inepties à propos de la pureté du sang ou que tu provoquais Ron sur le manque d'argent de sa famille, j'étais déçue que tu gâches ta valeur comme ça.
Son souffle se coupa. Son évaluation de lui était l'une des choses les plus honnêtes que Draco avait entendu de la part de quelqu'un. Comment Granger pouvait-elle être aussi à l'aise de partager ça avec lui ? Ça devait être ça d'avoir un véritable ami : elle ne l'avait pas complètement laissé s'en tirer – bien qu'elle aurait dû – mais elle avait aussi fait la liste des choses qu'elle admirait chez lui. Elle croyait en lui. Draco ne se souvenait pas de la dernière fois où quelqu'un lui avait fait un compliment sincère.
Il déglutit péniblement.
- Merci, Granger. Ça veut dire beaucoup... Surtout venant de toi. Je suis désolé d'avoir déjà –
Elle leva la main pour interrompre son discours repentant.
- Malfoy, écoute, j'ai eu assez d'excuses pour ce soir. Sincèrement, je t'ai pardonné il y a longtemps déjà pour ton comportement puéril. Crois moi, dit-elle en laissant aller un rire vide, j'ai vu assez de véritables horreurs dans ma vie pour ne plus m'attarder trop longtemps sur tes vieux préjugés datant de l'époque où nous étions des gamins.
Draco l'observa lever les bras autour d'elles et se tourner vers la devanture brillamment éclairée du théâtre. Ses yeux bruns regardaient quelque chose au loin, semblait-il.
- Moi aussi, je fais toujours des cauchemars sur ce que m'a fait ta tante chez toi, continua-t-elle.
Draco mordit l'intérieur de sa joue et senti ses poings se serrer, un mélange de honte et de peur à la fois, irradiait à travers lui.
- Et je te pardonne, sincèrement. Je sais que tu étais dans une position impossible avec tes parents. J'aimerais bien qu'on en parle, un jour, lorsque nous serons tous les deux prêts.
Elle se retourna pour lui faire face et Draco fut perplexe face au petit sourire qui naissait sur ses lèvres.
- Mais pas ce soir. Je passe un trop bon moment.
- Ah oui ?
La question lui avait échappé et il se maudit intérieurement pour son manque de contrôle. Pourquoi est-ce que Granger le faisait se sentir autant en décalage ? Je suis en contrôle.
- Oui. Je suis contente que l'on soit amis, Malfoy.
- Moi aussi, Granger.
Elle lui fit un un autre sourire sincère et Draco senti de nouveau cette sensation de chaleur dans tout son corps. Il remarqua que Granger regardait autour et avait l'air légèrement gênée. Elle devait chercher un moyen pour gentiment terminer la soirée. Comment dit-on habituellement au revoir à un ami ? Draco eu le sentiment que le « à plus mon pote » qu'il échangeait avec Théo ne fonctionnerait pas avec Granger. Alors qu'il luttait intérieurement sur la façon d'accomplir une interaction sociale de base, il manqua presque quand elle se remit à parler.
- Le ballet reprend du service après les vacances.
Hermione fit un geste vers les grandes affiches animées des danseurs ornant les portes sombres du théâtre.
- Le ballet de Moscou est l'un des meilleurs et on dirait qu'il s'en tiennent à un spectacle classique, lança-t-il.
- Je ne sais pas, je ne suis jamais allée voir un ballet magique, admit-elle doucement.
- Sérieusement ? Dit-il en arquant un sourcil et qu'elle acquiesçait.
- J'allais à des ballets moldus avec mes parents quand j'étais petite. On faisait en sorte d'aller voir Casse-Noisette pendant la période de Noël tous les ans, dit-elle en souriant avec nostalgie.
Draco fronça le nez mais décida de ne rien dire de négatif à propos des ballets moldus aux noms ridicules. Casse-Noisette ?
- On devrait y aller alors. Ma famille est toujours l'une des mécènes de ce théâtre, donc je suis quasiment sûr que l'on a des abonnements.
- Attends, vraiment ? Tu as un abonnement pour le théâtre et tu m'emmènerais ?
Draco haussa les épaules et essaya d'avoir l'air nonchalant. Il n'était pas allé au théâtre depuis qu'il était tout petit et, pour tout dire, ça l'ennuyait à mourir. Mais Granger avait l'air si foutrement excitée, comment ne pas le lui proposer ? C'était ça l'amitié, après tout ?
Mais peut-être ne voulait-elle pas y aller avec lui. Etre vue avec lui en publique. Il gratta le bout de sa chaussure en cuir de dragon contre le pavé et fourra les mains dans ses poches.
- Evidemment, tu pourrais inviter une de tes amies à la place. Peut-être Weasley ou Lovegood ?
Hermione renifla en riant.
- C'est Potter, et bon dieu non, je ne peux en emmener aucune d'elles. Ginny préfèrerait qu'on la gave de Branchiflore et Luna est convaincue que les ballets sont une conspiration inventée par les gazelles pour mettre les humains mal à l'aise.
- Pardon, quoi ?
- Laisse tomber. Ce que je veux dire c'est que tu es mon seul ami qui accepterait de m'accompagner. S'il te plaît ? Je payerai même pour mon billet.
Draco agita une main impatiente et essaya d'ignorer l'étrange impression que son estomac lui était tombé dans les talons lorsqu'elle avait dit « s'il te plaît ».
- Ne soit pas ridicule. C'est bon, je t'emmènerai à ce maudit ballet. Choisi une date en janvier ou février et nous irons.
Hermione frappa dans ses mains avec excitation et Draco essaya d'ignorer la sensation de légèreté dans sa poitrine à l'idée qu'il l'ai rendue heureuse. Apparemment, il essayait d'ignorer et de réprimer beaucoup de choses ce soir. Je suis en contrôle.
- Excellent ! Je choisi un soir et je te le ferai savoir lundi.
Elle leva les yeux vers son visage avec un sourire large et sincère.
- C'était sympa, Malfoy. Merci d'avoir proposé un dîner.
Il pencha la tête vers elle.
- Je t'en prie, Granger, murmura-t-il.
Hermione fit un pas en arrière et lui fit un petit signe de la main.
- Je suppose que je te verrai lundi, alors. Passe un bon week-end.
Il lui fit un simple signe de tête avant qu'elle ne transplane en laissant Draco regarder l'endroit vide qu'elle occupait quelques instants plus tôt.
Lorsqu'il retourna chez lui quelques instants plus tard, deux lettres l'attendaient. La première - et la plus excitante - venait de McGonagall. Les représentants de l'école avaient accepté sa proposition visant à revoir les fonds pour les enfants de parents non sorciers, et il devrait recevoir une liste de commentaires de leur part après le nouvel an.
Mettant les bonnes nouvelles de côté, il ouvrit le second - et bien moins intéressant - courrier. C'était une lettre de sa mère, actuellement en France, lui demandant s'il souhaitait lui rendre visite avant qu'elle ne revienne en Angleterre pour les fêtes de fin d'année.
Draco emmena la lettre de sa mère jusqu'au bureau de sa chambre. Il écrivit un rejet cordial à Narcissa, expliquant qu'il serait trop occupé avec ses obligations sociales au travail (ce qui était en quelques sortes vrai) dans les semaines à venir, avec la saison de Noël qui arrivait et qu'il ne pourrait pas libérer de temps pour lui rendre visite. Il nota qu'il attendait impatiemment son retour et n'aborda délibérément pas le paragraphe de Narcissa détaillant les noms et attributs de plusieurs jeunes sorcières françaises qui s'étaient inquiétées de sa bonne santé.
Draco renifla tout haut en imaginant la réaction de sa mère suite à son dîner avec Granger. Oui, Mère, je suis sûr que ces adorables jeunes femmes se sentent concernées par mon bien être et pas par le fait qu'un mariage avec moi serait une clé pour les coffres des Malfoy à Gringotts. D'ailleurs, je viens de passer la soirée en compagnie de mon amie, Hermione Granger. Tu dois certainement la connaître en tant qu'héroïne de guerre et comme la jeune femme qui a été torturée par ta sœur dans la salle à manger de notre manoir. Oui ? Eh bien le temps que nous passons ensemble est généralement une stimulation intellectuelle à un niveau dont la plupart des humains ne peuvent que rêver parce qu'elle est vraiment brillante et –
Evidemment, il n'écrirait pas ça à sa mère ce soir. A la place, il inclus un bref paragraphe sur son travail et siffla pour appeler son hibou.
*Vingt-Huit Sacrées : un « Registre des Sang-Pur », qui fut publié anonymement en Grande-Bretagne répertoriant vingt-huit familles qui, selon l'auteur, étaient de vrais Sang-Pur et que l'on appelaient les « Vingt-huit sacrés ». On découvrit plus tard que l'auteur était en fait probablement Teignous Nott, ce dernier appartenant à une des familles citées dans le registre. (source : Harry Potter Fandom )
Hello !
Je tenais à m'excuser pour les jours de publications un peu aléatoires ces derniers temps, mais je tente de trouver le jour idéal de publication (pour vous comme pour moi). Le dimanche est le jour où tout le monde à l'air de publier, le jeudi est en semaine alors pas idéal pour tout le monde... Je tente donc le vendredi! Dites moi ce que vous en pensez!
Je remercie également toutes les personnes ayant pris la peine de me faire des remarques en commentaires, et tiens à leur dire qu'elles ont été prises en compte ;)
A bientôt!
