Disclaimer : Rien de tout ceci n'est réel, uniquement de la fiction.
Se passe en 2012, avant l'European Black Album Tour. ATTENTION : THÈMES SENSIBLES ET VOCABULAIRE EXPLICITE !
Après avoir passé la matinée à répéter, peu de temps avant le début de la tournée, le groupe avait décidé de se retrouver à la maison des Hetfield le midi afin de faire retomber la pression. Tout se passait très bien. Ils étaient entre amis et le soleil était au rendez-vous. Les enfants de tous âges confondus jouaient dans le terrain, et les quatre hommes accompagnés de leurs compagnes préparaient le barbecue en buvant l'apéritif. Cela se déroula avec des ressources très hétérogènes, car le chanteur avait refusé tout alcool fort pour lui, préférant la bière. Ils ne parlèrent pas de musique, juste d'eux-mêmes. Chacun allait et venait à sa guise chez Hetfield. Lars, Kirk, Robert et leurs familles étaient également la sienne à lui. En l'occurrence, ils avaient le droit de faire ce qu'ils voulaient quand ils venaient chez lui.
Regardant ses amis un à un, James analysa discrètement leur retenue. Il enviait cette neutralité et cette dignité envers leurs petites amies. Lui avait un problème qu'il taisait tellement il en avait honte. Chacun d'eux pouvait croiser le regard de sa bien-aimée sans qu'il ne se passe quoi que ce soit de déplacé. Ils pouvait discuter avec elles, passer par un contact physique ou même faire des sous-entendus. Mais pas James ! Il ne savait pas se contrôler. En temps normal, il s'en fichait. Dès qu'il le pouvait, il se livrait corps et âme à ses pulsions, mais là il avait des invités. Leur présence était une barrière presque suffisante, bien que frustrante. Mais s'il parvenait à s'en écarter, il pouvait perdre le contrôle. Malheureusement, il cherchait souvent à ce que cela arrive pour être en présence de celle qu'il aimait.
Alors qu'il aidait James à sortir assiettes, verres et couverts, Ulrich ouvrit la fenêtre de la cuisine afin de permettre à la chaleur du soleil d'y entrer. Lorsqu'il sentit la délicate odeur des gazons tondus un peu partout dans le voisinage, mêlée à celle du barbecue, il ferma les yeux en gémissant d'aise. Il en oublia son activité et ne finit par réagir qu'en entendant son ami se racler la gorge. Il rouvrit les yeux, mais ne put se retenir de pencher la tête vers l'extérieur pour s'enivrer à nouveau de ce mélange de parfums sauvages.
- N'en fais pas trop surtout, je ne voudrai pas que tu te casses quelque chose ! ironisa James.
Lars lança un faux air réprobateur à son ami.
- Un peu de respect pour la nature, monsieur Hetfield. Je n'y peux rien si ça sent aussi bon.
- Ouai mais sois prudent. Ne te fais pas trop "plaisir", ça va finir par te mettre en érection.
Cette fois, Lars se retourna en éclatant de rire et en se penchant sur l'évier.
- T'es mal dans ta tête, Hetfield. Ça ne m'excite pas. Sauf si... je veux faire ça en pleine nature.
- Tu m'en apprends...
Le batteur voulut renifler l'odeur par la fenêtre une dernière fois, mais il n'eut pas le temps de la savourer plus d'une seconde car une présence attira son attention. Un homme longeait le trottoir et s'approchait de la maison. Il était blond, finement barbu, plutôt jeune et même suffisamment beau pour que cela saute aux yeux de Lars. Grand, massif et à l'esthétique attrayante, il avait un charme indéniable qui émanait de lui. Il avança vers la pelouse avec les mains dans les poches, observateur. Malgré son assurance, il paraissait réservé et regardait la maison comme s'il attendait quelque chose ou quelqu'un. Les bras chargés, Francesca arriva sur le porche et lui parla. Soulagé que l'inconnu ne reste pas dans l'ignorance, Lars retourna à sa tâche.
Connaissant la maison de son ami par cœur, il savait où chercher telle ou telle chose.
- Tu veux des assiettes en carton pour mettre les entrées dedans ? Ou on prend un grand plat pour tout ?
- Putain ! Mais qu'est-ce qu'il a à la regarder comme ça, celui-là ?
Alors que son ami venait de grogner, Lars sortit la tête du buffet et se tourna vers James. Ce dernier avait la tête par la fenêtre et fixait froidement l'homme qui avait attiré son attention précédemment. Regardant l'échange avec intérêt, Lars demanda :
- C'est qui ?
- Bud Lambert ! Mon emmerdeur de voisin, il vit juste à gauche.
Lars hocha la tête avant de passer à autre chose, ce qui ne fut pas le cas de James. Au contraire, il continua de regarder par la fenêtre avec une trace de haine dans les yeux, et qui ne fit que croître lorsque ce voisin qu'il semblait détester, franchit la frontière de son domicile en marchant sur son gazon. Il parla avec Francesca en toute politesse, celle-ci étant également descendue du porche afin de lui parler.
- Putain mais tu cherches le drame, toi ? murmura James.
Pas habitué à son hostilité, Lars lui posa une main sur le bras.
- Calme-toi, ils sont en train de parler alors c'est normal qu'ils se regardent. Pourquoi tu es comme ça ? Il y a un passif entre vous ?
- Non ! répondit sèchement James.
- Bon, alors reste zen et souris.
Mais à peine deux secondes plus tard, le blond ferma brusquement les yeux et souffla en serrant ses mains sur le bord de l'évier.
- Jamie, arrête. C'est le printemps, qu'est-ce que tu veux ?
James tourna si vite la tête vers lui que Lars leva les bras en riant et s'excusant, craignant presque pour sa vie. Il aurait pensé qu'une petite référence à l'amour et aux douceurs printanières l'aurait détendu, mais loin de là. Le chanteur était apparemment surprotecteur lorsqu'il s'agissait de Francesca.
- Regarde ailleurs, et aide-moi plutôt. C'est toi qui me bousculais tout à l'heure, alors maintenant c'est moi.
- J'ai pas besoin d'avoir une bonne vision périphérique pour voir qu'il louche sur ma femme depuis le début.
Alors qu'il se perdait des de mauvaises pensées, Hetfield serra si fortement un verre dans sa main que Lars craignit qu'elle n'en pâtisse. Il lui conseilla de le poser doucement avant que le drame ne se produise ici et maintenant, et il lui déposa une tape dans le dos.
- Tu sais, c'est aussi chez Francesca alors si elle s'entend bien avec ton voisin, elle a le droit de lui parler !
- Mais c'est tout le temps comme ça avec lui... c'est quoi son problème ?
- Tu es jaloux ou quoi ? Ta femme t'aime, elle n'ira jamais voir ailleurs.
- Elle n'a pas à l'inviter sur mon gazon, elle sait très bien que je ne peux pas le blairer.
- Oui mais pourquoi ? insista Lars.
Alors que Kirk et Robert revinrent les bras vidés, ils soupirèrent en les voyant inactifs.
- Les gars, c'est quand vous voulez ! les sermonna Kirk.
- Il doit y avoir un défilé de nanas en bikinis dans la rue.
Dans sa tête, Lars pesta car James en avait profité pour échapper à sa question. Ils s'attelèrent donc à tout amener dehors, faisant plusieurs allers-retours dans le silence pour l'un d'eux. Le batteur le sentit rien qu'en lui jetant un regard en biais, son ami n'allait pas passer à autre chose aussi facilement. Pour preuve, lorsque Francesca arriva par l'allée de garage sur le côté de la maison, Jim se redressa et la regarda sans parler. Priant pour que son ami ne lui fasse pas une scène devant tout le monde, Lars ne s'arrêta pas de bouger et demanda même de l'aide à Hetfield afin de tout éparpiller élégamment sur la table. Il voulait le distraire à tout prix.
Deux minutes plus tard, alors que tout était parfait, Robert et sa compagne partirent chercher les enfants pendant que les autres commencèrent à faire des selfies. Sauf James, qui avait discrètement suivi son épouse en la voyant repasser par l'allée. Sous la paranoïa, il s'était senti obligé de la suivre de loin. Une fois dans la cuisine derrière elle, il la regarda prendre le reste des bouteilles.
- Qu'est-ce qu'il voulait encore, ton pote le voisin ?
Francesca sursauta, ne l'ayant pas entendu. Pas dupe, elle leva les yeux en soupirant car elle savait où cette conversation allait les mener tous les deux. Et ce n'était pas le moment pour ça.
- Ah ça faisait longtemps ! Ça m'avait manqué. Pour ton information mon chéri, mon "pote le voisin" m'a juste demandé s'il pouvait venir récupérer sa tondeuse après. Avant que tu ne répondes à ma place, je lui ai dit oui.
Elle ne lui donna pas l'occasion de s'opposer à sa décision. Elle le dépassa avec nonchalance en l'encourageant à la suivre, pour s'amuser à l'extérieur plutôt que de se poser d'interminables questions.
Après un somptueux déjeuner concocté par leur couple d'amis, Kirk et Robert ordonnèrent aux dames de rester tranquillement dehors. Galants, ils avaient proposé leur aide à James pour débarrasser. Quant à Lars, il avait cherché un moyen d'y échapper et avait réussi... pour au final subir le karma. À se porter "volontaire" pour coucher les plus petits devant un dessin animé, et ainsi éviter la vaisselle, le plus jeune s'accrocha fermement à lui au point de l'empêcher de se relever. Le batteur ne put alors que regarder l'écran en espérant que l'enfant relâcherait la pression sur lui.
Lorsque que les trois hommes finirent d'œuvrer dans la cuisine, ils y burent un dernier verre tranquillement avant de sortir, et une bière pour James. Ses amis étaient fiers de lui, il n'avait plus de véritable problème avec ça. Ils passèrent derrière Lars sans même le voir ni l'entendre. Ce dernier ne pouvant crier pour se faire entendre, il était seul et préféra se plier dans le canapé pour ne pas être vu. Mais c'était sans savoir que James avait une très bonne vue. Après avoir fait les gros yeux, il s'approcha discrètement du canapé puis s'abaissa derrière son ami, avant de susurrer :
- Ce rêve bleuuuuuu...
Lars sursauta et tourna la tête vers lui.
- Oh James, tu tombes bien. Je n'en peux plus, sors-moi de là !
L'aîné analysa la situation et comprit rapidement pourquoi son batteur n'avait pas été là pour les aider. Avec un grand sourire, il se pencha sur le canapé pour se moquer de lui.
- Alors voilà où tu te trouvais, espèce de lâcheur !
Face au désespoir de son batteur, James regarda les enfants avant de lui envoyer un air sadique.
- Tu as l'air très à l'aise ici, je ne voudrais pas te déranger...
- Allez Jamie, enlève-le ou fais-moi remplacer... Je vais finir par m'endormir avec eux si ça continue. En plus, il me bave dessus comme un danois.
- D'un danois à un autre...
- Hetfield !
Après un nouveau sourire, Hetfield s'éloigna très lentement en marchant à reculons pour le regarder dans les yeux et déguster son air contrit. Dépité, Lars ferma les yeux et laissa retomber sa tête en avant. Il entendit le blond éclater de rire, puis se tourna à nouveau pour le voir dans l'encadrement de la porte de la salle à manger.
- Je te hais ! murmura Lars en articulant exagérément.
Savourant la rancune sur son visage, le blond se rapprocha dans le but d'en rajouter une couche et après lui avoir serré le cou doucement, il y déposa un long et dur baiser mouillé. Au lieu de le voir dégoûté, il constata que son ami rougissait.
- Moi qui voulais te faire chier, il me semble que j'ai échoué mais... ravi de vous faire rougir, monsieur Ulrich ! Encore un ? demanda t-il.
- N'y pense même... ah non !
Lars se débattit à peine lorsque son ami attaqua de nouveau son cou. Pour le peu qu'il en avait envie de toute manière... Il lui fit croire qu'il ne voulait pas réveiller les enfants, mais c'était surtout qu'il adorait ça. En effet, il avait toujours été attiré par James depuis leur rencontre. Mais depuis plus de dix ans, il en était réellement tombé amoureux. Les opinions de Hetfield sur les orientations sexuelles étant difficiles à cerner puisqu'ils n'en parlaient jamais, Lars craignait donc que son ami ne ressente de la haine envers lui si jamais il venait à le savoir. Il préférait donc se taire même s'il lui fallait rester malheureux. Il était déjà heureux de pouvoir passer du temps avec lui. Par curiosité étant donné son comportement de l'instant, de façon affectueuse mais suspicieuse, Lars chercha à savoir une chose.
- Dis, t'aurais pas un peu bu là ?
Comme s'il avait reçu une décharge électrique, Hetfield se redressa avec un net froncement de sourcils qui fit regretter sa question à Lars. Mais le batteur était réellement étonné par ce qu'il venait de recevoir de sa part, il était donc normal qu'il se soucie d'en connaître la raison. Peut-être qu'en effet, le blond avait bu mais regrettait d'avoir été découvert en agissant ainsi ! Peut-être avait-il bu à l'écart afin de ne pas attirer l'attention en public ! Pourtant, Lars n'avait pas senti d'odeur autre que celle de la bière. Alors si James n'avait réellement pas bu à outrance, il avait du très mal prendre cette question et Lars se retrouva incapable de trouver la parole adéquate pour le réconforter ou s'excuser. Cependant, il n'eut plus à chercher lorsque Francesca les dépassa pour aller vers la cuisine. Cela servit de raison à James pour s'éclipser, mais Lars s'en voulait encore. Non seulement il l'avait sûrement blessé, mais en plus il n'avait plus la moindre chance d'échapper au dessin animé. Il pouffa longuement en regardant la tâche de salive qui séchait sur sa cuisse, puis essaya de ne pas fermer les yeux devant la télé.
Dans la cuisine, Francesca venait de s'allumer une cigarette. Lars ayant laissé la fenêtre ouverte avant de passer à table, elle sursauta lorsque le ballon des enfants claqua contre le mur tout près.
- Faites attention à la fenêtre ! Éloignez-vous avec votre ballon.
Après avoir fait un rappel aux aînés concernant le règlement, elle les vit s'éloigner et put enfin prendre une bouffée de sa cigarette sans avoir à surveiller. Cependant, sa tranquillité prit fin au bout de trois lattes. Elle sursauta lorsque deux mains la saisirent par les hanches. James se colla lascivement à Francesca avant de ravager son cou, alors qu'il passait ses mains devant son ventre pour l'empêcher de se défiler. Ayant l'habitude avec son mari, elle ne chercha pas à se débattre, ce qui aggravait toujours les choses. Elle chercha à le dissuader verbalement, mais sans grand espoir d'y parvenir.
- Chéri, non ! Les autres sont juste à côté.
Les lèvres avides, son mari murmura entre deux baisers voraces :
- Mais non, ils sont dehors.
Gênée par ce baiser qui avait de grandes chances de marquer sa peau à la vue des invités, Francesca jeta un œil par la fenêtre avant de remuer l'épaule pour tenter de chasser sa tête.
- Et Lars, il est dehors peut-être ? En plus, il y a les petits avec lui.
Après avoir soupiré, James repoussa la fenêtre et la retourna vivement. Sans trop de surprise, il commença à l'embrasser en lui tenant le visage. Bien qu'elle haïssait ce comportement risqué et possessif, elle ne pouvait se retenir de temps en temps de répondre à ses baisers, qui étaient d'une divinité peu commune. Elle se contenta donc de l'embrasser aussi en espérant pouvoir le raisonner au milieu, mais elle savait bien où allait le conduire sa réponse positive. James était incontrôlable et en cet instant, il se fichait pas mal de se faire surprendre par quelqu'un. Ou alors, il n'avait plus aucune conscience de rien. Détachant brusquement ses lèvres, son épouse baissa les yeux.
- Arrête, James !
Blessé, le blond demanda :
- Hé ! Qu'est-ce que tu as à me repousser en ce moment ? Qu'est-ce que j'ai fait ?
- Je ne te repousse pas, mais je n'aime pas quand tu bois et tu le sais.
- Deux bières ne changent pas mon humeur. Allez, viens un peu là.
- Non... j'ai dit non...
Malgré sa volonté de chasser les lèvres et les mains envahissantes, elle fut soulevée par les cuisses avec force. Se retrouvant au bord de l'évier, elle ne put appeler à l'aide ni raisonner son mari, sans risquer de révéler sa position trop embarrassante. Quelques secondes plus tard, James était déjà en elle à faire son "sale travail", comme disait souvent Francesca lorsqu'elle n'avait plus la volonté de lui résister. Ce n'était pas la première fois qu'il la pénétrait sans érection, et plus d'une fois elle l'avait mis en garde. Mais ce facteur la poussait également à se questionner sur l'origine des poussées de James, car il n'avait pas forcément besoin d'être excité pour lui demander un rapport sexuel, brutal ou non d'ailleurs. Bien qu'il l'embrassa en même temps pour varier les plaisirs, son épouse n'en ressentit aucun bienfait. Elle se cramponna juste au bord pour ne pas flancher sous ses assauts, craignant un douloureux choc contre son dos. Elle se prit à espérer que cela passerait vite ou que James se lasserait, déjà qu'il exprimait un peu trop son plaisir... Réalisant ensuite qu'il la maintenait suffisamment pour ne pas qu'elle glisse, Francesca desserra sa prise sur l'évier. La seule chose qu'elle put faire pour compenser sa faiblesse, ce fut de lui couvrir la bouche lorsqu'il commença à grogner comme une bête.
- Jamie, sois discret au moins... chéri ! murmura t-elle, désespérée.
Cet aspect primitif chez son mari, elle l'aimait car il l'excitait, mais dans des circonstances rien qu'à eux où ils avaient toute leur intimité. Elle n'aimait pas lorsqu'il prenait ce genre de risques, car sa dignité à elle était aussi en jeu. Aucun des deux n'en avait jamais parlé, mais Francesca ne comprenait pas ce qui poussait James à agir ainsi sans ressentir une once de culpabilité, lui qui pourtant était d'une nature réellement pudique autrefois. Elle ôta sa main de sa bouche, le chanteur laissant libre cours à ses grognements bestiaux. Francesca en profita pour s'évader en caressant son torse, croyant qu'il finirait plus vite si elle l'aidait en l'excitant par des contacts. Elle adorait le style vestimentaire de son homme. Hetfield portait un t-shirt blanc sous son gilet sans manche bleu, ainsi qu'un jean bleu délavé avec deux chaînes sur le côté. Le tout était harmonieux sur lui, mais malgré cette élégante apparence de rock star, son épouse n'y voyait plus que "l'homme" en dessous. Non pas qu'il ne restait jamais longtemps habillé, mais plutôt parce qu'elle avait fini par résumer leur vie de couple à ses violentes pulsions sexuelles. Et pour y répondre, le chanteur avait rarement besoin d'être nu. Alors qu'elle perdit son regard dans ses yeux bleus, s'accrochant à lui à chaque coup de reins et lorgnant sa peau luisante sous la chaleur, Francesca entendit un bruit de fond.
CLAC
- James, arrête ! Chéri, j'ai entendu la porte d'entrée ! murmura t-elle.
Hetfield fronça légèrement les sourcils mais ne s'arrêta pas pour autant.
- Tu te fais des idées...
Alors qu'il l'embrassa de nouveau, elle caressa ses cheveux blonds en bataille. Son compagnon était totalement inconscient.
- Oh putain, ça vient !
"Comme par hasard, maintenant" pensa Francesca, terrifiée à l'idée que son mari ne jouisse devant leurs invités. Là-dessus, elle repensa à une chose primordiale.
- Tu te retireras ! ordonna t-elle.
Indifférent ou ailleurs, le blond l'attira jusqu'au sol sans douceur et s'allongea sur elle à l'en écraser, avant de la reprendre brutalement et à toute vitesse. Être au-dessus lui garantissait toujours la passivité de sa femme à cause de sa stature, et rien ne l'excitait plus que la domination de sa partenaire. Sa respiration haletante se perdit dans le cou de sa femme, dont le parfum lui enivra les sens, jusqu'à ce qu'il ne gémisse en embrassant sa douce chair. Mais alors que Francesca espérait vite en finir, elle repensa à ses derniers mots.
- Tu n'as pas de capote alors je t'interdis d'aller au bout.
- Oh oui !
- James, ne fais pas...
- Laisse-toi faire... OH !
Rien n'y fit, elle sentit son sperme s'écouler en masse à cet instant. Une larme à l'œil de le sentir se déverser en elle de cette manière, sans l'avoir écoutée une fois de plus, Francesca lui reposa une main sur la bouche pour le faire taire. En effet, le son de ses gémissements s'intensifiait toujours au moment de l'orgasme. Mais au point où ils en étaient, elle en vint presque à espérer qu'un de leurs amis ouvrirait la porte de la cuisine et la "délivrerait". Elle se sentait même prête à tout balancer à tout le monde, quitte à humilier son mari s'il le fallait, lui et ses fichues pulsions. Sa besogne accomplie, James s'abaissa un peu et laissa doucement tomber sa tête sur Francesca. Alors qu'il sentit ses doigts fins et délicats lui caresser les cheveux, il déglutit et calma sa respiration.
- Tu n'es vraiment qu'un égoïste.
Après un moment de silence, James releva la tête et l'embrassa longuement. Le pire étant passé, Francesca le lui rendit mais ce baiser n'eut pas la même saveur que ceux qu'elle aimait partager avec lui d'habitude. Elle en profita pour remonter le caleçon de James en même temps, ainsi que son pantalon.
- Tu es tout pour moi. Je t'aime, ma chérie.
Bien qu'elle était touchée par ces mots, elle savait qu'elle ne devait pas y succomber sans risquer de se montrer trop souple avec lui après cela. Elle l'aimait tant qu'elle se laissait facilement attendrir, au point de passer à autre chose à chaque fois.
- Relève-toi, que je puisse me nettoyer. Je dois avoir l'air d'une putain maintenant.
Une fois James debout, elle ne fut pas étonnée de le voir lui tendre les mains pour l'aider à se relever.
- Tu n'as rien d'une putain ! dit-il avec douceur en caressant ses cheveux.
Puis il l'embrassa encore, comme si rien ne s'était passé. Une fois de plus, il redevenait le tout innocent et gentil mari après coup, la laissant impuissante sur la conduite à tenir. Il rattacha le bouton de son jean pendant que Francesca réajustait sa culotte et sa robe.
- Il faut que j'aille me recoiffer. Sache qu'un jour, tu vas vraiment te faire mal à ne pas vouloir attendre de bander. On dirait que tu n'en as même pas conscience ou que tu t'en fous. Tu n'as pas vingt ans, Jimmy...
- Je n'y peux rien si je t'aime. Tu vas me reprocher d'avoir envie de ma femme ?
Francesca détestait son côté macho, surtout lorsqu'il commençait à s'en servir pour justifier ses envies.
- Je te reproche de vouloir "baiser", parce que c'est tout ce que tu me fais. Quand tu me passes dessus comme tu viens de le faire, je n'y ressens aucun amour. Surtout en présence d'invités et au détriment de ta santé. Jamie, mais parle-moi ! Pourquoi tu es tout le temps comme ça ? Partout, n'importe quand...
- Ah ben vous voilà !
La porte s'était ouverte en silence sur Robert, qui réagit instinctivement en les voyant amorphes. Il semblait les chercher depuis longtemps à en juger par son entrée, mais il remarqua qu'il arrivait au mauvais moment. Les voyant rester étrangement silencieux, il brisa ce silence gêné par une question anodine.
- Vous avez fait cuire quelque chose ?
James déglutit avant de secouer la tête.
- Euh non, pourquoi ?
Avec une moue d'incompréhension, le bassiste désigna l'arrière du doigt.
- La fenêtre est couverte de buée, regarde !
Pris au piège, le couple n'osa plus parler ni le regarder et encore une fois, Hetfield hocha la tête avec un petit gémissement qui ne trompa pas son ami. Il n'était pas ignorant, Robert avait parfaitement compris que l'atmosphère de la pièce ne s'était pas réchauffée toute seule. De plus, le couple était légèrement épuisé, décoiffé et évitait de le regarder. Il serra les lèvres pour retenir son sourire, puis les laissa en refermant la porte.
- Alors ça c'est malin.
Se sentant aussi sale que déshonorée, Francesca souffla et rouvrit la fenêtre. Elle sortit pour se rendre à la salle de bain, laissant James seul dans la cuisine. Dans la pièce à côté, elle se pencha sur Lars pour lui dire qu'il pouvait se relever, le petit ayant le sommeil très lourd. "James, espèce de connard, tu t'es bien gardé de me le dire" pensa le batteur, avant de se dégager doucement.
Décidant de se reprendre, James alla changer de t-shirt car son blanc était couvert de sueur. Debout et torse nu devant son lit, il regardait le vêtement sale sur les couvertures en pensant à ce que lui avait dit celle qu'il aimait. "Non, je m'en fous pas. Mais c'est plus fort que moi" pensa t-il. De rapides pas raisonnèrent sur la tapisserie du couloir, mais il n'y prêta pas attention.
- Hetfield, tu aurais pu me dire que je pouvais me lever sans que le gamin se réveille.
Les paroles de Lars ne manquaient pas d'humour, mais il réalisa que James était complètement ailleurs et n'avait pas du écouter. Il fut en plus surpris de le voir torse nu dans cette position étrange, à regarder avec insistance un simple vêtement.
- Ça va ?
Sachant que l'autre homme n'était pas du tout tactile s'il était torse nu, Ulrich pencha la tête pour regarder ses yeux. Il ne comprit pas son regard de chien battu, mais se sentit comme percuté par lui. Pour le faire réagir, il attrapa au hasard le t-shirt noir qui était plié sur le lit mais dut l'aider à l'enfiler. Seulement à ce moment-là, l'aîné le regarda.
- T'as jamais eu l'impression de ne pas savoir qui tu es ni ce que tu veux ?
Lars recula la tête, puis le dévisagea en fronçant les sourcils. Son ami commençait à déprimer, il l'avait déjà vu comme ça. Mais là, le changement était brutal alors qu'il riait il y a moins d'une heure.
- Oh, ça ne va pas toi. Tu devrais t'allonger un peu, je dirai aux autres que tu avais besoin de te reposer.
Le chanteur lui fit un signe négatif de la tête.
- Tu as bu quelque chose et tu t'en veux, c'est ça ? chercha Lars.
Il eut droit à une nouvelle réponse négative. Malgré le mystère entourant son mal-être, c'était déjà une bonne chose si James n'avait pas trahi son vœu de sobriété. De nouveaux pas se firent entendre à l'étage, et Lars vit Francesca arriver avant de se planter à la porte.
- Tu comptes redescendre un jour ? demanda t-elle à James.
Ce dernier ferma les yeux sans se retourner, puis hocha positivement la tête cette fois. Pas de son avis, Lars lui posa une main dans le dos et se tourna vers l'épouse.
- Il est patraque, laisse, il va se reposer un peu.
James voulut l'empêcher de parler inutilement.
- Lars...
- Oh crois-moi, il va très bien ! coupa Francesca avant de repartir.
Ulrich lui lança un regard réprobateur. Malgré le peu de mots échangés, il était persuadé d'avoir assisté à une dispute. James semblait avoir fait quelque chose et Francesca lui en voulait. Lars connaissait cela puisqu'il s'était souvent disputé avec ses compagnes. C'était la vie, et aucun couple ne passait pas par la case dispute. Mais s'il était une chose qu'il ne supportait pas du tout, c'était que l'un ne cherche à diminuer l'autre en public.
ooOOoo
Pour le plus grand plaisir de Lars, son ami avait fini par redescendre après quelques tentatives fructueuses pour lui remonter le moral. Mieux, Francesca avait le sourire aux lèvres et se comportait comme à son arrivée. Alors même si leur différend demeurait un mystère pour lui, Lars voulait juste que ce soit réglé. Au moins, personne n'avait fait de remarque sur le changement de t-shirt du chanteur. Les petits continuaient leur sieste, les plus grands jouaient avec le chien de Robert, et les adultes parlaient tranquillement autour de la table. Malgré la torture de voir ses amis musiciens embrasser ou tenir la main de leurs compagnes sans pouvoir en faire autant et s'emporter, il s'accrocha. Il finit par plonger dans ses pensées, certaines apaisantes mais d'autres démoralisantes. Au moins deux minutes plus tard, son épouse se rendit compte qu'il s'était renfermé. Nora, la compagne de Kirk, le remarqua et lui murmura quelque chose avec inquiétude.
- Chéri, qu'est-ce qui ne va pas ? murmura Francesca.
Il fallut qu'elle ne pose une main dans son cou pour qu'il sorte de son petit monde. Bien que ce contact se voulait tendre et attentionné, le regard du blond brilla de tristesse. Il se retrouvait prisonnier d'une sensation physique à laquelle il devait s'interdire de répondre pour garder contenance le plus possible. Il ne se considérait pas comme normal, il savait qu'il avait un problème. Il refusait juste de l'admettre. La réalité lui revenant brutalement à la figure, il hocha la tête sans la regarder puis se leva sans un mot.
- Jimmy ! James !
Il ignora ses appels et commença à faire le tour de la maison. Comme si le hasard n'était pas avec lui, il croisa celui qui lui sortait par les yeux dans l'allée de garage. Bud venait récupérer sa tondeuse, il avait juste attendu que tout le monde ait déjeuné par politesse. Ce dernier arrivait, détendu et lui envoyant un sourire qui déplut à James. Pourquoi ? Il n'en savait rien. Peut-être parce que lui venait de "quitter" visuellement sa femme et que comme par hasard, lui allait se planter face à elle ! C'était ce genre de hasards qui faisaient perdre toute notion de confiance à Hetfield, et qui le rendait paranoïaque. Il savait pourtant que c'était ridicule, car son voisin ne pouvait tout de même pas les espionner de là où il vivait. Au moment où ils se croisèrent, James s'arrêta le premier et l'avertit silencieusement d'un regard.
- Ne me regarde pas comme ça, Hetfield, c'est pour ta femme que je viens.
Face à l'ambiguïté de ces mots, James s'arrêta. "J'espère bien que non" pensa t-il, la rage au ventre avant de faire un mauvais pas vers Bud.
- Ah Bud !
Les rejoignant, Francesca lui avait sauvé la mise. Elle le constata par la posture ainsi que le regard de feu que James lui adressait. Néanmoins, elle s'avança d'abord vers lui pour l'empêcher de partir en vrille, ne comprenant pas du tout où il voulait en venir et ne souhaitant pas voir jusqu'où il serait capable d'aller. Elle lui prit le visage et le caressa en murmurant :
- Attends-moi dans la cuisine.
Afin de pallier son propre manque de confiance mais surtout pour rabattre les grands airs de son voisin, James embrassa chaudement son épouse sous ses yeux. Prise de court en sentant la langue de son mari, celle-ci comprit immédiatement son petit jeu et y mit fin, avant de tendre un doigt vers lui pour l'avertir. Hetfield la regarda alors accompagner Bud à l'arrière.
Dans la cuisine, il s'alluma un cigare et le savoura en s'occupant l'esprit comme il pouvait. L'envie nocive de boire un verre d'alcool ne s'était pas autant manifestée depuis des mois, et James vit ses mains trembler. Il savait qu'il était bon pour la leçon de morale si quelqu'un s'en apercevait, même s'il n'y touchait pas. Sa femme serait dure et le menacerait en mettant l'accent sur leur équilibre familial, mais il aimait cette intransigeance chez elle. Francesca était son socle, son plus fort pilier et elle lui avait souvent permis de tenir bon. Kirk montrerait un peu plus de retenue mais il agirait par de bons conseils. Robert ne dirait rien mais il le surveillerait. Il disait toujours que plus on conseillait une personne, et moins cela lui donnait envie d'écouter. Et c'était vrai, alors il se taisait mais veillait sur lui à distance. Quant à Lars, il n'aimait pas porter des jugements. Il excusait sa conduite en disant que James était juste comme eux : un homme simple, pas parfait, avec ses forces et ses faiblesses. Il se contentait de rester son meilleur ami. Plus d'une fois, il lui avait tendu son épaule et ses bras pour pleurer. Tous autant qu'ils étaient, leurs attentions se complétaient les unes avec les autres. Si un seul avait un problème, tous les autres étaient là pour lui.
Il repensa à la demande de Francesca de l'attendre dans la cuisine. Sentant venir une remontrance par rapport au voisin, James décida de ne pas y passer et ressortit par la porte d'entrée principale pour ne croiser personne. C'était ce qu'il aurait voulu, mais ce ne fut pas ce qui arriva. Non seulement le temps défila et personne ne passa, mais en plus son épouse ne semblait pas être à sa recherche pour le gronder. Cela prouva que Bud devait encore se trouver chez lui malgré ses avertissements. Il décida alors d'aller bousculer les choses afin de le faire disparaître de son territoire. Il repassa par l'allée mais plus il s'approchait de l'arrière, plus il entendait rire. Ce rire-là, il ne l'aimait pas. Il osait parler et plaisanter avec ses amis, sa famille. Ce type le poussait vraiment à bout. James vint se planter derrière celui qui semblait avoir toute l'attention de ses proches, et lui tapa durement sur l'épaule. Ce geste inamical attira l'attention de tous mais James était hors de lui.
- Je ne te dérange pas trop... voisin ?
- James !
Francesca se refusait à discréditer son époux dans sa propre maison, mais elle préféra empêcher tout début de conflit. Les autres restèrent interdits, et Lars se leva tout doucement de sa chaise alors que le blond murmurait agressivement :
- Casse-toi de mon territoire ou je te refais le portrait.
Lars arriva près de lui et lui prit le bras.
- Jamie ! Allez, laisse-le et viens plutôt avec nous. S'il te plaît !
Impétueux et satisfait, Bud se rapprocha de lui avec un air supérieur.
- Si encore tu en avais le cran !
James savait de quoi il parlait. Hammett et Trujillo n'apprécièrent pas le ton de celui qui n'était pas chez lui, et se levèrent en changeant d'émotion. James exagérait peut-être, mais Bud n'avait pas à le provoquer chez lui sous le nez des siens. Voyant que son excès de confiance commençait à se retourner contre lui, Lambert se détourna et emprunta l'allée en poussant son appareil. James serra le poing et regarda ses phalanges blanchir. "Bordel de merde ! Je donnerai tout pour pouvoir t'éclater la gueule" pensa t-il. Par précaution, Ulrich se pencha sur la table et s'adressa aux compagnes :
- Les filles, rentrez un moment s'il vous plaît.
Mais ce qui devait arriver arriva lorsque le blond suivit Lambert.
- Hé !
Après avoir soupiré, Bud se retourna. Étrangement, il faisait moins son provocateur lorsqu'il se retrouvait seul face à James.
- Dis, Hetfield, tu es comme ça à chaque fois que quelqu'un récupère quelque chose chez toi ? Tu fais des histoires pour rien. Je récupérais juste la tondeuse que j'ai prêté à Francesca. Elle s'occupe bien du terrain, elle a de très bonnes mains. Au fait, j'ai appris que ça bat un peu de l'aile entre vous.
Hetfield ricana sans le vouloir, car ces paroles commencèrent à éclairer les pensées floues qu'il espérait complètement faussées par sa paranoïa depuis des années.
- Ça te regarde ? Et c'est quoi cette allusion ?
- J'en sais rien, mais il y a bien une cause à ça... Tu ne t'es jamais demandé si ce n'était pas une question de longueur ?
Ce cliché masculin ne fonctionna pas du tout comme règlement de compte avec James.
- Ma longueur m'a toujours convenu...
Il s'approcha complètement de Bud en désignant son entrejambe.
- ... et au moins, je suis capable d'avoir des gosses.
Profondément vexé, l'autre homme serra le poing à son tour. Lambert avait eu recours à l'adoption après avoir essayé pendant plusieurs années d'avoir un enfant avec sa femme. Ces tentatives se soldant par des échecs, il avait donc décidé de passer un spermogramme et avait appris être infertile. Si sa fille Becca était tout pour lui, son orgueil était aussi dangereux que sa façon de la surprotéger.
- Débarrasse-moi le plancher avec ta ferraille, allez. Et mes amitiés à Becca !
- Ne crois pas qu'elle remettra un pied chez toi, Hetfield. Elle ne sais pas qui tu es au point de venir te lécher les bottes.
James ne s'en aperçut pas, mais ils perdirent l'intimité de leur dispute alors que Francesca et les trois musiciens arrivèrent juste derrière lui... au moment où il parla beaucoup trop.
- Ta fille ? Avec ce qu'on a fait elle et moi, je la connais sûrement mieux que toi.
- Quoi ?
James sursauta et vit Francesca qui s'était arrêtée derrière lui, horrifiée. Les autres les regardaient avec appréhension, inquiets. Le père, dont les yeux exprimèrent la rage et la folie en perdit la voix.
- T'as touché à ma fille ?
Hetfield répondit avec un sourire mauvais :
- Touché est un euphémisme. D'ailleurs, ce ne sont pas mes bottes qu'elle a léché ! murmura t-il dans sa direction.
- ORDURE ! hurla Bud.
Robert arrêta son élan de justesse mais le voisin en tomba au sol, alors Kirk décida de faire reculer James afin qu'il ne profite pas de sa position de faiblesse pour lui donner un coup au sol.
- Qu'est-ce que tu as fait ? demanda Francesca.
- Si tu as osé la toucher...
- Oh hé ! Elle était majeure, hein ! justifia James.
Pour la sécurité de Bud, Robert le laissa se relever doucement mais lui, Kirk et Lars se placèrent au centre afin d'éviter le pire. Kirk les menaça même de s'en prendre à tous les deux physiquement, si jamais les enfants venaient à être témoins d'un geste déplacé ou de grossièretés. Malheureusement, les deux hommes semblaient prêts à en découdre sur la pelouse. Lambert par les coups et Hetfield par la provocation.
- Ça fait à peine un an qu'elle est majeure, alors c'était quand ?
James lui répondit uniquement par un sourire, mais cela choqua tous ses amis.
- Jim, qu'est-ce que t'as foutu ? grogna Lars.
- Je vais te défoncer, Hetfield.
- Arrêtez tous les deux.
Lorsqu'un bus passa dans la rue, tout le monde calma le jeu de peur de se faire pointer du doigt par les passagers, qui justement les regardaient tous. Un portable, c'était vite sorti et faire la une de la presse à scandale était la dernière chose que voulaient les membres de Metallica. Lambert le fixa avant de jeter une œillade étrange à James. Francesca s'avança vers lui après s'être assurée qu'il était calmé.
- Maintenant, ça suffit ! Tout le monde se sépare. Bud, il faut que je te parle alors il n'est pas question que tu restes seul chez toi pour le moment. On va aller tous les deux sur la terrasse et on va parler tranquillement.
- Non mais hé, pourquoi pas dans notre piaule non plus ? l'attaqua James.
Lars et Kirk le dissuadèrent d'en rajouter de leurs simples regards courroucés. Le cas de la fille du voisin, majeure ou non, allait être une pilule très dure à avaler. Hetfield commença à tourner en rond sur la pelouse pour se calmer, pendant que les autres retournèrent à l'intérieur avec leurs compagnes. Même Lars avait décidé de le laisser seul. Robert en profita d'ailleurs pour conseiller aux enfants d'aller se promener, permettant ainsi de leur épargner un tel spectacle. Les voyant passer, Hetfield se plaça de façon à ne pas être vu par eux.
Les trois couples alternaient entre la cuisine pour fumer, et le salon pour surveiller les petits qui commençaient à se réveiller. Ils étaient mal à l'aise et hésitaient entre partir par peur pour les enfants, et rester au cas où les choses s'envenimeraient. Ne pas évoquer le sujet sensible était difficile car tout les y ramenait.
Lucy, la copine de Lars, demanda en regardant par la fenêtre :
- Vous croyez que c'est vrai pour cette gosse ?
- Ça m'étonnerait, je ne vois pas comment il aurait pu en arriver là avec la fille d'un gars qu'il n'aime pas. Il a peut-être dit ça juste pour lui faire du mal ! dit Kirk.
- Mais pourquoi il ferait ça ? Il se passe quoi entre eux ? demanda Nora.
- Là se trouve le mystère ! conclut Lars.
Il resta muet là-dessus, mais il était certain que l'attitude jalouse de son ami dans la cuisine y était pour quelque chose. Quand il avait un problème qui risquait de se répandre sur le groupe, James finissait toujours par leur en parler, mais là c'était différent et sûrement personnel.
à suivre...
