Plus de 2 ans après le dernier chapitre publié, nous voici à la fin.

Je voulais présenter mes excuses à ceux qui attendaient la suite de Mirus. J'avais perdu l'inspiration pour cette histoire et j'avais décidé en décembre 2022 de la traduire en anglais afin de me replonger dedans. Deux semaines après avoir pris cette décision, mon mari a eu un AVC et est décédé en janvier 2023. J'ai continué à la traduire de manière très sporadique, enchaînant les périodes où je le faisais de manière obsessive et les période où ne serait-ce que toucher mon ordinateur portable (offert par mon mari) me paraissait insurmontable.

J'espère que cette fin ne vous décevra pas.


Mirus arpentait les couloirs du château comme il le faisait souvent le soir. Il venait de raccompagner Luna à la tour des Serdaigles après une longue soirée de révisions.

Il savait qu'il n'aurait pas le temps d'arriver à la Salle commune des Serpentards avant le couvre-feu mais ne s'en inquiétait pas. Les deux professeurs qui patrouillaient ce soir ne poseraient pas de problème. Severus ne le punirait pas et Ombrage semblait vouloir obtenir ses faveurs (beurk) étant donné la manière qu'elle avait de lui parler.

Dès le premier cours de Défense, Mirus avait détesté son professeur. Elle n'avait rien pour elle, ni la beauté ni l'intelligence ni la puissance magique ni même une personnalité agréable, et pourtant elle semblait se croire meilleure que tout le monde.

Son sourire faux et sa manière de leur parler comme s'ils étaient des bébés lui tapaient sur les nerfs. Le pire étant qu'elle s'approchait bien trop près de lui lorsqu'elle lui parlait, battant des cils. Il avait bien failli lui demander si elle avait une poussière dans l'œil la première fois qu'elle l'avait fait. Même le flirt infantile de Ginevra était plus attirant que… ça.

- Hum, hum.

Le blond s'arrêta net. Perdu dans ses pensées comme il l'était, il n'avait pas entendu le crapaud rose arriver du couloir adjacent.

- M. Malfoy, que faites-vous donc dans les couloirs à cette heure-ci ? Le couvre-feu a commencé il y a cinq minutes.

- Professeur Ombrage, vous m'avez fait peur ! Je suis sincèrement désolé, je pense m'être perdu. Vous savez que cela ne fait que deux semaines que je suis à Poudlard comme élève et le château est si grand…

Le crapaud émit un petit rire doucereux qui fit frémir Mirus intérieurement. En regardant les yeux globuleux de son interlocutrice, il se prit à imaginer les lui arracher avec une petite cuillère.

- Bien sûr, M. Malfoy, c'est tout à fait compréhensible. Laissez-moi donc vous accompagner à votre Salle commune.

- Oh merci, Professeur.

Et merde, lui qui voulait éviter cette monstruosité…

Ombrage lui fit signe de le suivre. Le garçon commençait à désespérer en voyant qu'elle prenait le chemin le plus long, en tout cas pour ceux qui connaissent les passages secrets.

- Je voulais vous demander, M. Malfoy…

- Oui, Professeur ?

- Vous êtes un jeune homme distingué, intelligent et venant d'une famille prestigieuse et je me demandais…

Mirus attendit patiemment qu'elle trouve ses mots.

- Pour être tout à fait honnête avec vous, la question m'a été demandée par le Ministre mais j'y porte un intérêt tout personnel.

La patience du blond commençait à arriver à son terme.

- C'est embarrassant à demander mais…

Si Mirus n'avait pas une telle maîtrise de ses émotions, il était sûr qu'un tic nerveux aurait fait son apparition.

- Avez-vous un contrat de fiançailles, M. Malfoy ? Je sais que c'est le cas pour votre cousin mais nous ne savons presque rien à votre sujet.

À nouveau, le crapaud battit des cils et un reflux de bile remonta dans la gorge du blond. Un « intérêt tout personnel » ? Elle n'était pas en train de sous-entendre ce que Mirus pensait qu'elle sous-entendait ? Quelle horreur.

- Puis-je savoir pourquoi monsieur le Ministre porte un intérêt à ce sujet ? répondit Mirus très calmement, prétendant ne pas avoir vu la ridicule expression du crapaud.

Ombrage sembla déçue que le jeune homme ne se pâme pas devant ses « charmes ». Elle allait devoir aller plus loin s'il ne se rendait pas compte de l'honneur qu'elle lui faisait en lui montrant de l'intérêt. Elle méritait ce qu'il y a de mieux, après tout, elle était la sous-secrétaire du Ministre de la Magie.

- Oh, c'est très politique, vous savez. Les alliances qui se forment au fil des générations, les partis qui gagnent ou perdent des membres…

- Je vois. Vous pourrez informer le Ministre que je n'ai aucun contrat à mon nom. Mon père avait décidé de me laisser le choix de trouver ma ou mon partenaire de vie.

Mirus fut rassuré de voir qu'ils étaient arrivés au mur camouflant l'entrée de sa Salle commune. Sans lui laisser le temps de répondre, il souhaita une bonne nuit à son professeur et se faufila rapidement après avoir énoncé le mot de passe.

Lorsqu'il arriva dans la Salle commune, il vit le groupe des Serpentards de cinquième année juché sur les canapés entourant l'âtre de la cheminée. Il s'affala sans grâce à côté de Blaise qui remarqua tout de suite qu'il y avait un problème.

- Mio caro, que se passe-t-il ?

- Juste Ombrage qui me fait du gringue.

Cette unique phrase suffit à rendre la moitié des élèves du groupe un peu vert et l'autre moitié hilare.

- Mio povero tesoro. Dis-moi tout.

- Je revenais après avoir déposé Luna et je suis tombé sur le crapaud rose. Elle a tenu à me raccompagner et, en chemin, m'a demandé si j'avais un contrat de fiançailles. Apparemment, le Ministre veut savoir quelle famille sera alliée à la nôtre par mariage. Politique… Sauf qu'elle m'a dit qu'elle portait un « intérêt tout personnel » à ma réponse en me faisant son regard de merlu.

- Pffff, comme si elle pourrait un jour espérer faire partie de la famille Malfoy, se moqua Draco.

Blaise tira Mirus jusqu'à ce qu'il soit à moitié allongé sur lui avant de faire passer ses doigts dans ses cheveux. Le blond soupira d'aise et s'installa confortablement. Ils se rapprochaient petit à petit, se permettant de plus en plus de gestes tendres.

.oOÔOo.

De nouveau, Mirus arpentait les couloirs du château après une longue soirée de révisions. Il était plus tard que d'habitude, Luna l'ayant traîné dans la Salle sur Demande pour un entraînement en bonne et due forme. Il se montrait plus prudent etattentif depuis sa rencontre inopinée avec son professeur de Défense.

C'est pourquoi il se tendit en entendant un bruit provenant d'une alcôve. Il s'en approcha silencieusement jusqu'à ce qu'il se rende compte que le son qu'il entendait venait de pleurs contenus.

- Euh… Salut ?

Les pleurs s'arrêtèrent brusquement.

- Tout va bien ? Désolé, je passais par là et j'ai entendu du bruit.

Une tête sortit timidement de l'alcôve et Mirus reconnut un élève de première année qu'il avait vu être réparti à Poufsouffle quelques semaines plus tôt. Étant donné la hauteur à laquelle était la tête, l'élève était assis dans l'alcôve.

Le septième année s'accroupit pour paraître moins imposant et tendit la main vers le jeune enfant.

- Hey, ça va ? Il est tard, qu'est-ce que tu fais là ? Comment t'appelles-tu ?

- Je… Je… J'étais en retenue… avec Ombrage, parvint à articuler le garçon entre deux hoquets. Je suis Harvey Ainsworth.

- Je suis Mirus Malfoy. Il est tard, tu devrais déjà être retourné dans ta Salle commune. Viens, je vais t'emmener, tu devrais pas être seul dans les couloirs aussi tard.

Lorsque Mirus lui tendit la main pour l'aider à se relever, il remarqua du sang sur le dos de cette main.

- Lumos. « Je dois rester à ma place. » Harvey ? Pourquoi ces mots sont-ils gravés dans ta main ?

Le garçon regarda Mirus dans les yeux, les larmes débordant à nouveau.

- C'est… Le Professeur Ombrage me fait écrire des lignes. Avec une plume mais sans encre. À chaque fois, ça grave ça.

Le sang battit dans les oreilles de Mirus. Une plume de sang. Cette salope utilisait une plume de sang sur un gamin de onze ans.

- Pourquoi cette phrase en particulier ?

- Elle… Je… En cours, j'ai essayé d'aider un autre élève. Elle a dit qu'un stupide Né-moldu comme moi n'avait pas à essayer de corriger un Sang-pur.

- Tu sais quoi, Harvey ? Elle se trompe complètement. Ton origine ne change en rien tes compétences. Tu sais, la mère d'Harry Potter était une Née-moldue et elle était la sorcière la plus intelligente de sa génération. À côté de ça, on a des Sangs-purs comme les Flint qui produisent des sorciers plus que moyens en terme d'intelligence.

- Merci Mirus, répondit le garçon avec un petit sourire.

.oOÔOo.

- Mirus.

- Mirus ? Que me vaut cet appel tardif ?

- Ombrage dépasse les bornes, Marvolo !

- Qu'a-t-elle encore fait ? Elle m'irrite déjà à cause de ces lois qu'elle a fait passer. Fenrir se plaint régulièrement de l'état de ses loups à cause d'elle.

- Elle utilise une plume de sang lors de ses retenues ! J'ai croisé un élève de première année qu'elle a puni parce qu'il est Né-moldu et a eu le culot, selon elle, d'aider un de ses camarades Sang-pur !

Un long silence prit place et Mirus commençait à se demander si Marvolo n'approuvait pas les actions du crapaud.

- ELLE A FAIT QUOI ?

Ah, non, tout va bien, il était juste sans voix.

- J'ai croisé le jeune Harvey Ainsworth avec « Je dois rester à ma place » gravé sur le dos de sa main droite.

- C'est inacceptable ! Les enfants sont l'avenir, on doit prendre soin d'eux, pas les torturer ! Pour qui se prend cette parvenue ?! Mirus, tu vas devoir agir. Je le ferais bien mais je suis pieds et poings liés pour le moment.

- Je sais, mais comment ? Si elle disparaît, le ministère va s'en mêler et c'est mauvais. Soit les gens vont se poser des questions sur ton soi-disant retour étant donné la position du ministère à ce sujet soit Dumbledore va être accusé et il va fuir. Et je préfère savoir où il se trouve.

- Tu dois trouver un moyen de la faire disparaître sans que cela soit suspect.

- Hmm… J'ai peut-être une idée. Tu as des contacts dans le monde moldu ?

- Quelques uns, pourquoi ?

- Alors voilà…

.oOÔOo.

Lors du petit-déjeuner, un mois plus tard, Dumbledore annonça que le Professeur Ombrage était à l'infirmerie et que ses cours étaient annulés en attendant qu'elle se remette.

Des murmures circulèrent, racontant comment Ombrage avait eu des pertes de mémoire en classe, qu'elle voyait et entendait moins bien.

Mirus sourit intérieurement tout en prenant un air affecté. Il était peu probable que le virus avec lequel il avait infecté Ombrage puisse être soigné par Mme Pomfresh. Il s'agissait d'un virus modifié génétiquement que Marvolo lui avait fait parvenir. En temps normal, il aurait fallu plusieurs semaines après l'infection initiale pour que les symptômes les plus graves n'apparaissent mais les scientifiques moldus aimaient bien s'amuser avec ce qui pouvait les tuer. C'est ainsi qu'Ombrage présentait déjà des signes avancés de la syphilis sans en avoir présenté les premiers signes. À la vitesse à laquelle le virus progressait, elle ne serait plus un problème pour très longtemps et serait bientôt transferrée à Ste Mangouste.

- Mirus, dis-moi, amore mio, as-tu des informations sur ce qui affecte Ombrage ?

- Ah-ah. Où serait le fun si je te disais tout, mon cœur ?

- Ça suffit, les amoureux, vous me donnez la nausée tellement vous dégoulinez de tendresse.

Même s'ils n'avaient encore dépassé le stade du baiser, Draco était heureux de voir que Blaise prenait soin de son petit frère. Il savait que la mère de Zabini avait commencé les négociations avec leur père pour écrire un contrat de mariage entre les deux garçons.

.oOÔOo.

- Oh… Oh… Je crois que je vais vomir.

Les Serpentards à proximité de Mirus le regardèrent étrangement. Le Professeur McGonagall venait juste de se rasseoir après avoir fait son annonce.

- Qu'est-ce qu'il y a, Mirus ? demanda Draco. Est-ce si étrange que Dumbledore attrape la même maladie qu'Ombrage ? Je veux dire, à son âge, il ne doit plus avoir un système immunitaire très performant et il était souvent assis à côté d'elle.

- Draco, ce n'est pas qu'il l'ait attrapé qui me donne la nausée, c'est COMMENT il a pu l'attraper.

- Que veux-tu dire ?

- Draco, Ombrage a une MST.

Le regard vague de son frère rappela à Mirus que les sorciers vivaient encore au Moyen-Âge, médicalement parlant.

- C'est une maladie vénérienne, Draco.

Le jeune blond pâlit puis prit une teinte verdâtre tout comme le firent les autres élèves assez proches pour avoir entendu.

- Le côté positif de tout ça, c'est qu'on a fait d'une pierre deux coups. Non seulement Ombrage ne reviendra pas, laissant Marvolo libre de passer les lois en faveurs des créatures comme il le souhaite mais, en plus, Dumbledore est hors-jeu sans que le côté sombre soit suspect. Et vu la nature de sa maladie et de qui il l'a attrapé, sa réputation est irrécupérable.

Il regarda son frère et l'homme dont il était tombé amoureux.

- Je ne sais pas vous, mais je trouve que toute cette histoire se termine bien.