Note de l'auteur : Bonjour tout le monde ! Me voici avec une nouvelle fanfic dans un nouvel univers. C'est la première fois que j'écris une fanfic sur l'univers du dernier des Mohicans. Je ne prétends pas être une experte de cette époque mais j'ai essayé de mon mieux de la respecter. Cette fanfiction s'appuie sur l'univers du flim et non celui du livre.
Titre : Nouvel Horizon
Résumé : Alice avait toujours rêvé du Nouveau Monde. L'enfant qu'elle était, attendait toujours les lettres de son père avec impatience et les lisait avec délice. Elle dévorait tous les livres qu'elle pouvait trouver sur les habitants qui peuplaient cette contrée lointaine et rêvait du jour où elle pourrait enfin les rencontrer. Après le décès de leur mère, Cora et elle avaient dû quitter Londres pour Boston. Le voyage avait été éprouvant mais Alice était loin de se douter de l'avenir que lui réservait ce territoire plein de promesses.
Disclaimer : Le Dernier des Mohicans ne m'appartient pas et je ne touche pas un centime pour cet écrit.
Remerciements : Merci à Lyssa d'avoir accepté de corriger cette fanfiction.
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Tout était flou. Son père était mort, Alice le savait au plus profond de son être. Elle ne doutait pas non plus que ce Huron, ce Magua, n'aurait pas de repos avant de les avoir tuées sa sœur et elle. La caverne dans laquelle ils se trouvaient était cachée derrière une cascade. D'après Nathaniel, cela devait leur permettre de rester cachés assez longtemps pour mettre en place un plan. Quel plan ? Alice n'en avait pas la moindre idée.
La jeune femme s'éloigna de sa sœur et de Duncan, ne prêtant aucune attention à la conversation qu'ils avaient avec Nathaniel. Elle monta vers une petite cavité, espérant échapper à l'attention de sa sœur. La cascade semblait l'appeler. Que se passerait-il si elle tendait la main ?
— Arrête ! s'exclama Uncas en la ramenant vers lui.
L'homme la serra doucement contre lui et passa sa main dans ses cheveux, son visage collé au sien. Alice, hagarde, passa ses bras autour de son torse tandis qu'elle le sentait déposer un baiser sur son front. La jeune femme savait que leur position n'avait rien d'appropriée, mais à cet instant tout ce qui comptait pour elle était d'être dans les bras du guerrier. Son calme, son courage la rassuraient. Pour une raison qu'elle ignorait, Alice savait qu'elle ne craindrait rien tant qu'il était près d'elle.
— Uncas, souffla-t-elle en en le sentant s'éloigner d'elle.
Elle se tourna complètement vers lui, le cœur battant. Son regard se posa sur ses lèvres et, sans la moindre hésitation, elle combla la distance qui les séparait. Alice avait déjà été embrassée. Le fils de leur voisin en Écosse, amoureux d'elle, lui avait volé un baiser peu de temps avant qu'elle quitte la Grande-Bretagne pour le Nouveau Monde. Baiser qu'Alice avait été loin d'apprécier. Nicholas avait été maladroit et trop empressé à son goût.
Elle posa sa main dans la nuque du guerrier mohican tandis que leur baiser se faisait plus passionné. Elle sentit les doigts d'Uncas sur ses avant-bras puis dans son dos. Des frissons de plaisir commencèrent à parcourir son corps. Était-ce normal ? Les lèvres de l'Indien s'éloignèrent des siennes doucement avant de se poser dans son cou en une douce torture. Alice poussa un soupir de bien-être.
Que faisait-il? Ne devrait-elle pas l'arrêter ? N'étaient-ils pas en train de commettre un péché ? Si pécher était aussi agréable que cela, Alice comprenait que plus d'un y ait succombé avant elle.
Elle tourna légèrement la tête donnant, par la même occasion, un meilleur accès à son cou à Uncas. Elle se sentait si bien dans les bras de l'Indien. Comment un tel sentiment pouvait-il être vu comme mauvais ? Doucement et avec une certaine hésitation, la jeune fille posa ses mains sur le corps d'Uncas. Avec délicatesse et, sans doute, un peu de maladresse, elle caressa son dos par-dessus sa chemise et le sentit frissonner légèrement contre elle.
La jeune fille était collée à lui mais avait le sentiment que cela n'était pas suffisant. Elle voulait être au plus proche de lui et ne plus jamais le quitter. Cette pensée la terrifiait et l'enivrait à la fois. Elle n'était pas censée faire ça. Alice poussa un nouveau soupir de bien-être quand les lèvres d'Uncas commencèrent à explorer son décolleté. Elle n'était pas censée se trouver dans les bras d'un de ces peaux-rouges. Que dirait son père s'il était encore de ce monde ?
La jeune fille se tendit légèrement et Uncas dut remarquer son changement d'émotion car il cessa immédiatement son exploration.
— Miss Alice ?
La jeune Ecossaise plongea son regard dans celui du guerrier mohican. Il lui laissait le choix : continuer ou arrêter. C'était à elle de décider. Son cœur battait à une vitesse affolante dans sa poitrine.
— Les autres risquent de... Ils... Ils vont finir par nous chercher, lâcha-t-elle apeurée.
Qu'est-ce que sa sœur dirait-elle si elle les trouvait dans cette position ? Et Duncan ?
— Vous avez raison, répliqua Uncas en détachant ses bras d'elle.
Alice ne put s'empêcher de regretter la chaleur de son corps contre le sien. Toutefois, la jeune fille savait qu'elle avait pris la bonne décision. Elle ne pouvait tout de même pas perdre sa vertu dans une caverne et encore moins avec un Indien.
La jeune fille leva la main et prit délicatement entre ses doigts la natte qui dépassait des longs cheveux du guerrier.
— Vous en voulez une ? questionna-t-il.
Alice hocha la tête. Une natte ? Cela n'était pas pécher, n'est-ce pas ?
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Uncas avait été blessé sous ses yeux et Alice n'avait rien pu faire. La jeune fille avait senti les battements de son cœur s'accélérer lorsqu'elle l'avait vu mousquet à la main. Il avait affronté trois guerriers avant de se trouver face à Magua. L'homme était en meilleure forme qu'Uncas et avait eu le dessus. Alice avait vu le sang maculer la chemise d'Uncas, et avait eu peur. Pour la première fois depuis qu'elle l'avait rencontré, Alice avait douté de sa capacité à la protéger. Il n'était qu'un homme après tout. Puis était venu le coup de feu qui l'avait surprise et Alice avait profité de la confusion pour fuir. Magua était à terre, une balle de mousquet dans le dos l'avait terrassé. Ne voyant que son objectif, atteindre Uncas, la jeune fille ne chercha pas à savoir d'où était parti le tir. Elle se doutait que Nathaniel et son père avaient suivi le guerrier mohican dans sa quête pour la retrouver.
Uncas était aux prises avec l'un des Hurons et Alice avait deviné qu'il n'arriverait pas à lui faire face encore longtemps. Elle n'avait hésité qu'une demi-seconde avant de se baisser pour récupérer une pierre assez grosse et avait donné un violent coup sur la tête du Huron. Alice avait entendu le crâne de l'homme craquer et il s'était effondré.
Uncas lui avait jeté un regard à la fois surpris et admiratif. Son teint était plus pâle que la normale et il perdait bien trop de sang. Alice s'était précipité vers lui, paniquée. C'était sa sœur la guérisseuse pas elle.
— Uncas, avait-elle entendu le père du jeune homme hurler.
Elle venait juste d'atteindre le guerrier mohican quand ce dernier s'était effondré.
Plusieurs jours étaient passés depuis ces terribles événements. Plusieurs jours durant lesquels le petit groupe avait dû se résoudre à se cacher en territoire huron. Uncas se remettait doucement de ses blessures mais ne pouvait pas encore se déplacer sous peine de rouvrir ses plaies.
Alice passait la plupart de ses journées dans la cachette qu'ils s'étaient trouvés – une sorte de caverne – avec sa sœur. Parfois, cette dernière allait chercher de l'eau à la rivière ou nettoyer les bandages d'Uncas avec Nathaniel ou Chingachgook. Elle préférait rester en retrait lorsque sa sœur s'occupait des blessures du guerrier mohican. Alice ne se faisait pas confiance et avait bien trop peur que sa sœur découvre son affection pour Uncas. Que dirait-elle si elle l'apprenait ?
Alice se doutait que sa sœur ne le prendrait certainement pas bien. Elle voyait bien que Cora avait des sentiments pour Nathaniel, mais ce dernier, contrairement à Uncas, était blanc malgré ses manières sauvages. Plus important encore, il était né chrétien. Cora et lui pourraient se marier à l'église s'ils le désiraient, Alice n'était pas certaine qu'Uncas et elle puissent le faire. La jeune fille secoua la tête. Elle le connaissait seulement depuis deux semaines et voilà qu'elle songeait déjà à la possibilité d'épousailles.
— Comment va-t-il ? questionna-t-elle l'air de rien lorsque sa sœur vint s'asseoir à côté.
— Mieux. Il devrait commencer à pouvoir marcher d'ici quelques jours, répondit-elle.
Alice hocha la tête avant d'ajouter :
— Je suis pressée de pouvoir retourner à Albany.
Elle espérait avec sa remarque faire croire à sa sœur que la seule chose dont elle se souciait était leur retour vers la civilisation. Cacher son affection pour Uncas était la meilleure chose à faire. Cora lui lança un regard outré.
— Je te rappelle tout de même qu'il t'a sauvé la vie, Alice. Tu pourrais faire preuve d'un peu plus de gratitude.
— Je suis désolée, Cora, souffla-t-elle, les joues rouges.
— Va lui donner ces baies ! ordonna sa sœur en lui tendant un tissu dans lequel se trouvaient une vingtaine de baies. Il n'a pas encore pu manger aujourd'hui.
— Je...
— Alice !
La jeune fille attrapa le tissu et se dirigea vers l'endroit où était allongé Uncas. L'homme était installé sur le dos et était en train de tailler un morceau de bois avec son couteau. Il dut l'entendre arriver car il arrêta son travail et tourna son regard vers elle. Alice se sentit rougir en se rappelant ce qu'ils avaient fait la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés seuls dans une caverne.
— Bonjour Mr Uncas, lança-t-elle.
L'homme lui lança un regard visiblement surpris qu'elle s'adresse à lui de manière aussi formelle.
— Comment vous portez-vous ?
— Bien et vous ? questionna-t-il en se redressant.
— Vous ne devriez... commença-t-elle en se précipitant à ses côtés. Je veux dire... Vos blessures risquent de se rouvrir, ajouta-t-elle d'une voix plus neutre.
— Votre sœur m'a dit que je pouvais me tenir assis un peu plus longtemps, répliqua-t-il.
— Ah ! Elle m'a demandé de vous ramener cela, déclara-t-elle en lui tendant le tissu.
Uncas leva son bras pour récupérer le petit paquet et ses doigts effleurèrent ceux d'Alice. La jeune fille écarquilla les yeux et avant qu'elle n'ait pu se retenir lâcha le tissu. Ce dernier tomba au sol et quelques baies s'en échappèrent roulant dans la poussière.
— Oh ! Je... Je suis navrée, Mr Uncas ! s'exclama-t-elle en rougissant.
Elle se sentait stupide d'avoir gâché ainsi de la nourriture. La jeune femme se mit à genoux pour les ramasser terriblement gênée.
— Miss Alice, souffla-t-il en posant sa main sur la sienne. Ce n'est pas grave !
Pourquoi était-il si gentil avec elle ? Elle venait de gâcher de la nourriture, bien sûr que cela était grave. Le jeune homme récupéra les quelques baies qui étaient tombées par terre et les mangea sans le moindre dégoût. Alice écarquilla les yeux, étonnée par son attitude. La main d'Uncas était toujours sur la sienne et la jeune femme la retira prestement. Elle avait trop peur de ce qui pourrait advenir si elle se laissait aller à ce genre de contacts physiques.
Alice crut remarquer une pointe de tristesse dans les yeux presque noirs d'Uncas.
— Je souhaitais aussi vous remercier, lâcha-t-elle finalement. Vous m'avez sauvé la vie.
— Et vous la mienne, rétorqua-t-il.
La jeune fille baissa le regard,gênée. Elle n'aimait pas repenser à ce qu'elle avait dû faire pour qu'Uncas survive. Elle entendait encore le bruit sinistre du crâne qui se brise.
— Merci Miss Alice, déclara-t-il.
Les yeux gris d'Alice se perdirent dans ceux d'Uncas. La jeune fille sentit un intense désir grandir en elle ; le même que celui qui l'avait envahi dans la caverne. Elle secoua la tête. Que pensait-elle faire ? Elle n'allait tout de même pas l'embrasser à nouveau. Alice se redressa et épousseta ses jupes.
— Je... Reposez-vous bien, Mr Uncas, dit-elle avant de s'éloigner.
Que lui arrivait-il à la fin ?
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Uncas fut capable de prendre la route trois semaines après avoir été blessé. Le jeune homme n'était pas entièrement guéri mais le petit groupe savait qu'ils ne pouvaient rester plus longtemps en territoire huron. Plus d'une fois, ces derniers avaient failli les découvrir et chacun savait qu'ils finiraient pas le faire s'ils restaient au même endroit.
— Tu es ridicule, Alice, remarqua sa sœur en passant à côté d'elle.
La jeune fille venait de refuser la main qu'Uncas lui tendait pour l'aider à descendre une pente rocailleuse. Cora lui lança un regard agacé avant de poursuivre son chemin, et Alice fut certaine, à cet instant-là, que sa sœur ne se doutait nullement du tourment qui la hantait. Être proche d'Uncas était devenu pour elle impossible. La jeune Écossaise ne pouvait ne serait-ce que poser les yeux sur lui sans qu'un sentiment étrange la gagne. Le même sentiment qui l'avait envahi lorsqu'elle s'était retrouvée dans ses bras derrière la cascade. Alice savait parfaitement qu'il ne fallait pas tenter le Diable et préférait donc par conséquent rester le plus éloigné de lui possible, même si cela la faisait passer pour une enfant capricieuse et mal élevée.
— Uncas et Alice pourraient aller chercher de l'eau ensemble pendant que nous préparons le feu, remarqua Cora lorsqu'ils eurent choisi l'endroit où ils allaient passer la nuit.
Il était rare que le petit groupe fasse un feu mais ils devaient cuire la viande que Nathaniel avait attrapé plus tôt dans la journée. Alice lança un regard outrée à sa sœur mais cette dernière fit mine de ne pas le voir. Cora se contenta de lui tendre sa gourde faite de peaux animales et suivit Nathaniel. Alice tourna son regard vers Uncas qui prit le chemin de la rivière. Chingachgook, quant à lui, devait mettre en place leur campement pour la nuit.
Alice soupira légèrement avant de partir à la suite du fils de ce dernier. Elle ne put s'empêcher de l'admirer tandis qu'ils descendaient vers le lit de la rivière. Alice avait toujours envie de le regarder et devait prendre sur elle chaque fois qu'il entrait dans son champ de vision. La jeune fille ne se rappelait pas avoir déjà ressenti cela.
Le jeune homme marchait de manière déterminée sans pour autant faire le moindre bruit. Ses pas étaient légers et agiles à la fois tandis que ceux d'Alice étaient lourds et maladroits. La jeune fille savait parfaitement que si elle devait un jour aller à la chasse avec lui, elle ferait fuir les animaux.
Alice grimaça légèrement lorsqu'elle marcha sur une pierre plus pointue que les autres. Ses pieds la faisaient souffrir depuis plusieurs heures déjà.
— Vous allez bien, Miss Alice ? questionna-t-il.
La jeune fille lui lança un regard surpris. Distraite par sa douleur, elle ne l'avait pas vu se retourner pour vérifier qu'elle le suivait. Il revint vers elle avant qu'elle n'ait pu lui répondre. Alice tenta de poser son pied par terre mais n'y parvint pas.
— Que faites-vous ? demanda-t-elle en voyant qu'il se baissait pour la porter.
— Vous ne pouvez pas marcher, remarqua-t-il.
— Je... commença-t-elle en essayant à nouveau de poser son pied par terre.
Sa jambe se déroba sous elle et Uncas la rattrapa de justesse. Il la souleva et la jeune fille dût se résoudre à passer ses bras autour de son cou pour se maintenir. Alice se sentit rougir en le sentant si près d'elle. Les battements de son cœur s'accélèrent tandis que sa joue se trouvait si près de son torse, séparée de sa peau par une fine chemise. Lorsqu'il arriva près de la rive de la rivière, Uncas l'installa sur un rocher.
— Enlevez vos souliers !
Ses souliers ? Pourquoi voulait-il qu'elle les enlève ? Elle le fixa alors qu'il se baissait pour remplir sa gourde et celle de son père. Que devait-elle faire ?
— Vous n'arrivez pas à les enlever ? s'étonna-t-il.
— Il... Mr Uncas, une dame ne doit pas montrer ses pieds à un gentleman, déclara-t-elle.
Il arqua un sourcil.
— Si je ne regarde pas, vous ne pourrez sans doute plus marcher, expliqua-t-il d'une voix calme.
Après quelques hésitations, Alice finit par se baisser pour retirer ses souliers. Elle grimaça, la douleur était bien trop forte. Elle retira les bas qu'elle portait et constata que celui habillant son pied droit était taché de sang. Les mains d'Uncas étaient froides mais la sensation était plus agréable que gênante.
— Vous avez dû vous couper sur une pierre, expliqua-t-il après avoir examiner son pied.
Alice se sentit rougir. Jamais avant ce jour-là, un homme ne l'avait touché à cet endroit. Les mains d'Uncas quittèrent ses pieds.
— Il faut laver votre pied, déclara-t-il en l'aidant à se lever.
Alice perdit momentanément l'équilibre et se retrouva contre son torse. Elle releva son visage vers lui, gênée, et ne put manquer l'intensité dans le regard du jeune homme. Lui aussi sentait cette tension étrange qui les entourait. Uncas leva la main et prit délicatement la natte qui ornait ses cheveux entre ses doigts. Alice ne put s'empêcher de retenir sa respiration tandis qu'il l'empêchait de perdre son équilibre à l'aide de son autre bras. La course de son cœur s'accéléra lorsqu'elle vit le visage d'Uncas se rapprocher du sien. Le jeune homme s'éloigna d'elle aussi vite qu'il s'était rapproché. Il porta son doigt à ses lèvres pour lui faire signe de se taire et attrapa son mousquet. Que se passait-il ?
Il se dirigea vers la lisière de la forêt. Alice se rassit sur le rocher tout en l'admirant. Qu'avait-il vu ? A moins qu'il l'ait entendu ! Elle le vit lever son mousquet, viser et tirer. Il avança encore d'une vingtaine de mètres avant de se baisser et de récupérer une dinde sauvage. Alice l'entendit murmurer des paroles dans la langue et tourna la tête juste avant qu'il ne brise le cou de la bête.
Le jeune homme revint vers elle avec sa prise qu'il déposa à côté du rocher.
— Venez Miss Alice, dit-il en lui tendant la main.
Alice se redressa et claudiqua jusqu'à la berge sur laquelle il l'aida à s'asseoir. Le courant n'était pas fort à cet endroit-là mais l'eau était fraîche malgré le fait que le mois d'août ne se soit pas encore terminé.
— Uncas ! Alice ! entendirent-ils venir de derrière eux.
Alice tourna son visage vers la forêt et vit Nathaniel suivi de près par Cora. Le premier s'adressa en Mohican à son frère qui lui répondit calmement et lui désigna la dinde qui reposait près du rocher.
— Que se passe-t-il Alice ? questionna Cora en venant vers sa sœur.
— Je me suis fait mal au pied.
— Elle se l'est entaillée, intervint Uncas.
— Oh ! Alice ! s'exclama Cora en la prenant dans ses bras.
L'aînée des deux sœurs l'aida à se relever. Encore une fois, Alice dût s'asseoir sur le rocher sur lequel elle était installée quelques minutes plus tôt. Sa sœur s'occupa de son pied et l'entoura d'un bandage après avoir appliquer une sorte de pâte qu'Uncas lui avait donnée.
— Cela devrait faire l'affaire, déclara-t-elle. Quand nous arriverons à Albany tu pourras le reposer.
Albany. D'après ce qu'Alice avait compris, la ville se trouvait à six jours de marche de là où ils s'étaient cachés pendant trois semaines. Encore quatre jours et Alice pourrait enfin dormir dans un vrai lit. Sa tante, Elizabeth McAllister, habitait Albany depuis près de cinq ans. Elle y était venue avec son mari, le propriétaire d'une compagnie maritime. A son décès, un an plus tôt, la veuve avait tout vendu et vivait désormais sur son pécule.
Alice hocha la tête avant de remettre ses bas puis ses souliers. Elle grimaça légèrement en se levant et retint les larmes qui menaçaient de poindre.
— Père nous attend, déclara Nathaniel avant de se diriger vers la forêt.
Alice jeta un coup d'œil dans la direction d'Uncas qui finissait de remplir la dernière gourde. Ses yeux croisèrent les siens et la jeune fille se sentit rougir. Était-elle en train de devenir folle ?
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Alors qu'avez-vous pensé de ce premier chapitre ? A votre avis que va-t-il se passer dans la suite de l'histoire ? Cora va-t-elle enfin deviner ce qui se passe entre Alice et Uncas ? Alice va-t-elle céder à ses sentiments naissants ?
