Salut les compatripotes ! Je sais ma régularité en publication est surprenante (Léna calme toi...)

Voici donc le troisième chapitre de cette histoire. En vrai il est prêt depuis un moment MAIS j'ai eu plein de trucs de prévu alors bon ^^'

Gros remerciements à Léna évidemment qui est toujours chaud patate pour lire (et pour harceler les gens 3), Ayumi Akamatsu, Sei bien-sûr et Music-and-Musing :) J'espère que la suite vous plaira toujours autant en tout cas ! :)

Bonne lecture !


Tout le monde était déjà prêt et dès que Roy et Riza se retrouvèrent dehors, la petite troupe se mit en route en direction du village. Les enfants mettaient à profit leur liberté et leur énergie pour courir et jouer avec Hayate, heureux comme tout, tandis que les adultes prenaient leur temps et discutaient tranquillement. Riza observa un instant comment Roy interagissait avec sa sœur et son beau-frère, participant de temps à autre à la conversation. Son regard se porta sur Evan et Amy qui marchaient quelques pas devant eux, épaule contre épaule. Elle se demandait quel genre de relation ils entretenaient lorsque Roy lui demanda si tout allait bien et elle hocha la tête silencieusement. Il en profita pour passer un bras autour de ses épaules et elle ne dit rien.

Riza savait au fond d'elle-même qu'il en profitait mais elle ne voulait pas le repousser. Il était évident qu'elle essayait de se convaincre de son rôle et qu'elle refusait de voir la réalité en face. Pour la jeune femme, il était invraisemblable que son supérieur partage ses sentiments. Ne souhaitant pas que ses pensées jouent sur son moral et sur sa bonne humeur, elle reporta son attention sur le groupe, appréciant secrètement la chaleur du bras de Roy autour d'elle.

Les enfants Mustang entreprirent de raconter à la jeune femme tous les lieux par lesquels ils passaient. Ils atterrirent sur la place principale du village et Roy s'arrêta de nombreuses fois, interpellé par des habitants. Il était vraiment heureux d'être de retour dans son village et il devait s'avouer qu'en plus de cela, il passait son temps avec Riza. Cependant, une rousse s'approcha de lui, un peu trop familièrement et perturba ses bonnes ondes.

- Oh Roy, ça fait longtemps ! s'exclama la jeune femme qui devait avoir à peu près le même âge que lui.

Il se tendit lorsqu'il l'aperçut et la manière dont elle roulait le "R" le dérangeait fortement. Amy grimaça fortement tandis que Kay laissa échapper un "Oh non pas elle" plus ou moins discrètement. Riza fut surprise lorsque cette étrangère embrassa la joue de Roy et se colla à lui. Rapidement, il la repoussa et garda son bras autour de Riza, resserrant légèrement sa prise. La nouvelle venue remarqua la posture de Roy et sembla enfin s'intéresser à Riza. Elle la toisa de haut en bas et esquissa un air écoeuré. Elle reporta son attention sur le brun qui était visiblement mal à l'aise.

- Alors, tu deviens quoi ? minauda-t-elle. Ça fait longtemps qu'on ne t'a pas vu dans le coin, tu m'as manquée !

- Tu parles, il voulait juste te fuir, marmonna Amy en faisant rire Kay et Rhys.

Les deux soeurs s'attirèrent un regard noir de la part de la rousse qui ne répondit rien. Elle commença à vouloir évoquer le "bon vieux temps" avec Roy mais Marek s'agrippa à la jambe de Riza et interrompit Cindy.

- Tata, on peut continuer la balade ? demanda-t-il impatiemment en lui tendant les bras.

La jeune femme était étonnée de voir à quel point les enfants avaient cette facilité à mettre des titres sur chaque nouvelle personne. Certes, en annonçant qu'elle était avec Roy, le lien était déjà établi mais cette aisance la surprendrait toujours. Pour autant, ce qui la surprit davantage, ce fut son cœur qui s'emballa un peu à l'entente de cette appellation. Laissant de côté ses pensées, elle se pencha à sa hauteur pour le récupérer et regarda Roy. Cindy blêmit en comprenant comment l'enfant avait appelé cette blonde à laquelle Roy était accroché.

- Oui oui, on va y aller, répondit Roy à la place de Riza, heureux de l'intervention de son neveu.

Il souhaita une bonne fin de journée à la rousse puis s'empressa de rejoindre les autres. Il soupira de soulagement lorsqu'ils reprirent leur route. Écoutant les explications des deux jeunes femmes, Riza comprit que Cindy avait toujours eu le béguin pour Roy. Lui n'avait jamais été intéressé mais elle n'avait jamais cessé de s'accrocher.

- Puis c'est pas comme si Roy lui avait sauvé la vie non plus, ajouta Kay. Il l'a juste aidé à réparer son vélo alors qu'elle avait déraillé avant de quitter l'école.

Le militaire ne dit rien et préféra changer de sujet. Il avait uniquement appliqué les valeurs que ses parents lui avaient enseignées, comme aider ceux dans le besoin. Et depuis ce fameux jour, Cindy s'était entichée de lui et ne pouvait s'empêcher de lui sauter dessus lorsqu'il revenait au village. Et malheureusement pour lui, ses parents avaient bien remarqué ce vif intérêt que la jeune fille lui portait depuis cette fois, tant et si bien qu'ils avaient envisagé que Roy puisse se marier avec elle.

Le brun lança un regard d'excuse à Riza qui haussa les épaules, comme insensible à la scène qui venait de se produire. Dans les faits, ils jouaient la comédie devant tout le monde et en dehors de cela, il n'avait pas à se justifier de qui il fréquentait. Dans son coeur, elle devait s'avouer que cela la contrariait plus que de raison.

Ils arrivèrent devant un bar et le gérant, heureux de voir une partie de cette famille qu'il ne connaissait que trop bien, offrit un verre à chacun. Ils s'installèrent sur la terrasse, non loin de la fontaine de la place. Bienveillant, il s'assura d'emmener une gamelle d'eau pour Hayate, qui se précipita dessus. Amy alluma une cigarette sous l'air réprobateur d'Evan et, pendant ce temps, la conversation se détourna bien vite sur la fête du village qui aurait lieu dans deux jours.

- Le village est divisé en trois équipes, expliqua Roy. Les bleus qui habitent en bas du village, les rouges qui sont au milieu et enfin les jaunes, nous, qui résident dans les hauteurs.

Riza hocha la tête, comprenant peu à peu comment tout ceci était organisé. Elle apprit également que, selon Kay, la première édition de ces jeux avait eu lieu il y a très longtemps et que cette tradition perdurait encore maintenant.

- Il y a beaucoup d'activités ? demanda alors la jolie blonde, curieuse.

- Chaque année les épreuves changent mais ça se tient toujours sur deux jours, informa à son tour Rhys. L'an passé, ils ont décidé de remettre le tir à la corde, qui était une des épreuves phare quelques années auparavant. En résumé, des activités sont enlevées, d'autres reviennent et de nouvelles sont créées.

La jeune femme acquiesça et demanda plus de renseignements sur les différents types d'activités.

- Il y en a certaines qui sont récurrentes, expliqua Evan. Par exemple, le lancer de précision, la course en brouette, le slalom les yeux bandés où l'un guide l'autre sur un parcours, un relais, des jeux d'adresse et d'autres de vitesse.

- Et puis, ils adaptent au maximum les activités pour les plus petits, compléta Amy en ébouriffant les cheveux de Jude, assis à côté d'elle.

L'enfant lui offrit un grand sourire et continua à boire son jus d'orange.

- Cette année, enchaîna alors Kay, ils ont décidé de remettre l'épreuve de chant mais elle se déroule en deux parties cette fois-ci. Le premier jour, les jurys donnent un thème le matin et le candidat doit performer le soir pour clôturer les activités avant le barbecue commun et c'est la même chose le deuxième jour.

Ainsi, tous les habitants étaient conviés même sans forcément prendre part aux activités. Rhys participait ainsi avec sa fille à la course de brouette et Jay et Evan, avec d'autres habitants, s'occuperaient des joutes. Riza voulut alors savoir à quelle activité Roy prendrait part mais ce dernier refusa de lui répondre. Décidément, il était coriace. Pourtant, la jeune femme était assez têtue et cela l'étonnait que son supérieur ne craque pas. Elle apprit alors que Kay préférait encourager que de participer et Amy l'informa qu'elle aiderait Roy pour son activité.

- De toute façon, on sait très bien que Roy ne peut pas s'en sortir sans femme à ses côtés, rigola Amy en faisant un clin d'oeil lourd de sens à Riza.

- Eh ! protesta son frère pour tout argument.

Il chercha du soutien auprès de son Lieutenant mais cette dernière se contenta d'hocher la tête, étant totalement en accord avec la jeune fille. Il soupira et dû s'avouer qu'elle n'avait vraiment pas tort. Jamais il n'en serait là actuellement sans femme et surtout, sans Riza pour l'épauler, le soutenir et le ramener face à ses objectifs.

Voyant que le soleil commençait à décliner et avisant l'heure, ils convinrent de remonter à la demeure Mustang pour le dîner. Ils refirent le chemin dans le sens inverse et les enfants semblaient bien plus calmes qu'à l'aller. Cette fois-ci, Aiden quémanda les bras de Riza. La jeune femme sentit qu'elle commençait à s'attacher fortement à ces enfants qui l'avaient rapidement adoptée et Roy se fit la même réflexion. Il aurait tellement aimé avoir pris son appareil photo pour immortaliser ce genre de moments. Parfois, il se demandait si Riza jouait vraiment un rôle, elle semblait si à l'aise avec sa famille, comme si sa place était d'être ici, avec lui.

Il l'observait marcher devant, ses longs cheveux blonds et ondulés dans son dos, Kay et Rhys à ses côtés tandis qu'Evan courait après les enfants. Eux-aussi semblaient l'avoir acceptée au sein du clan Mustang. Il était soulagé mais sa voix intérieure ne pouvait s'empêcher de lui rappeler que rien de ceci n'était réel, tout n'était qu'illusion. Et comme Jay l'avait fait remarquer, elle pouvait largement prétendre à mieux que lui. Maes se serait bien moqué de lui s'il était encore de ce monde. Son meilleur ami avait soupçonné Roy d'avoir eu un énorme coup de cœur sur son assistante et ce, depuis le début. Il avait toujours nié, voulant probablement se persuader lui-même mais, le temps passant, il avait dû se rendre à l'évidence et comme bien souvent, Maes avait raison. Il soupira et baissa les yeux, perdu dans ses pensées. Amy le bouscula légèrement.

- Pourquoi tu prends cet air triste et dépité ? Tout se passe comme sur des roulettes, non ? questionna-t-elle assez bas pour qu'il soit le seul à l'entendre.

Il considéra un instant sa jeune sœur et se demanda s'il pouvait lui confier ses doutes et appréhensions. Il hésitait mais après tout, elle était la seule au courant de la supercherie qu'ils avaient orchestré. Peut-être que cela lui ferait du bien d'en parler avec une personne en qui il avait une confiance aveugle.

- Je ne sais pas si c'était une si bonne idée que cela de demander à Riza de jouer ce rôle, avoua-t-il.

- Parce que tu l'aimes et que tu as peur que votre relation change ? interrogea Amy de but en blanc.

Il regarda sa sœur avec de grands yeux et eut dans l'idée de nier, comme il l'avait toujours fait. Mais il savait qu'il ne pouvait pas lui mentir alors il hocha simplement la tête, soupirant et déçu de s'être fait percer à jour aussi rapidement. Mais avant qu'elle ne s'emballe de trop, il reprit.

- Mais je ne pense pas que ce soit réciproque. Depuis le temps qu'on travaille ensemble, rien ne s'est jamais passé et je sais qu'elle est trop attachée à son travail pour entretenir une quelconque relation.

- Vous êtes vraiment bêtes, vous les garçons, fit remarquer Amy, sortant à nouveau une cigarette de son paquet. Dans un certain sens, c'est toi son travail, et je ne connais pas beaucoup de personnes qui accepteraient ce genre de rôle sans être un minimum attachées.

Il ne répondit rien et se contenta de soupirer.

- Et puis il n'y a qu'à voir la façon dont elle te regarde et comment vous vous comportez l'un avec l'autre. Même un aveugle pourrait le voir, se moqua-t-elle.

Il lui jeta un regard noir, sachant pertinemment qu'elle faisait référence à après le Jour Promis, quand il avait perdu la vue. Peu convaincu, il se mura dans le silence.

- Après, si tu ne fais rien, peut-être qu'elle ira voir une des connaissances de Jay, fit-elle avant de partir devant lui.

Il enfonça ses poings dans les poches de son short et maudit sa sœur de lui avoir rappelé la proposition que son frère avait faite à Riza. Non. Elle n'était pas comme cela, il en était persuadé. Alors pourquoi l'idée qu'elle puisse trouver quelqu'un d'autre que lui était tant insupportable ?

Ils arrivèrent enfin à la maison. Marek et Aiden se précipitèrent vers leurs parents tandis que les autres mettaient la table afin de dîner. A nouveau, le repas était excellent et Jay ne put s'empêcher d'attaquer à nouveau Amy.

- Tu devrais vraiment cuisiner avec papa et maman, c'est quand-même drôlement meilleur.

Elle soupira mais préféra le laisser parler.

- Au moins, elle fait quelque chose, elle, marmonna Evan dans sa barbe.

Il avait dû parler un peu trop fort car il remarqua bien vite que tout le monde le regardait avec des yeux ronds.

- Si ça ne te convient pas, tu peux retourner chez tes parents, rétorqua alors Jay, sèchement. Personne ne t'a invité.

- Jay, ça suffit ! intervint alors Sanya, d'un ton qui n'amenait aucune réponse. Evan est le bienvenu chez nous, que cela te dérange ou non.

Personne n'osa ajouter quelque chose et le repas se termina sur un ton plus léger, si ce n'est que Jay et Evan ne cessaient de se lancer des regards noirs. Rapidement, ils débarrassèrent et ils décidèrent de se retrouver sur la terrasse, afin de prolonger la soirée. Les enfants protestèrent lorsque leurs parents décidèrent qu'ils devaient aller dormir et, après une intense lutte, ils fermèrent les yeux, épuisés par leur journée.

Tous les adultes étaient assis autour de la table de la terrasse, éclairée par un projecteur leur permettant de voir ce qu'ils faisaient. Sanya et Riza rejoignirent tout ce petit monde avec un plateau de tasses, de thés et d'eau chaude, tandis que Kirsan ramenait des verres et de l'alcool pour ceux qui le désiraient. Voyant qu'il ne restait qu'une place à côté de Roy sur la balancelle, Riza s'installa. Le bras du brun reposait contre le dossier et il semblait perdu dans ses pensées.

Ils eurent une conversation silencieuse, comme à leur habitude mais pour la première fois, elle eût du mal à déchiffrer son regard. Il tenta un sourire rassurant mais Riza resta soucieuse, tout en sachant qu'il lui parlerait lorsqu'il serait prêt. Roy parvint pourtant à faire bonne figure devant sa famille et personne ne se douta de son état d'esprit quelque peu confus. La soirée continua son cours, et à nouveau, Roy fût soulagé et réellement heureux de voir Riza dans son environnement familial, interagir aussi aisément avec ses proches.

D'un coup, la conversation dévia sur le couple que Roy et Riza formaient. Ils savaient que, tôt ou tard, ils devraient passer par là et c'était maintenant le moment de convaincre tout le monde. Roy commença alors par l'évolution de leur relation et à quel point il avait été difficile de se rendre compte de leurs sentiments.

- En fait, ce n'est qu'après le Jour Promis que nous avons commencé à nous voir en dehors du travail. Nous sortions plus souvent avec nos collègues au début puis le temps passant, on a commencé à sortir tous les deux. Et pour la suite, ça s'est fait naturellement.

Il lui lançait quelques regards de temps à autre et il voyait qu'elle approuvait d'un léger signe de la tête. C'était somme toute assez basique et banal mais l'un savait que l'autre n'aimait pas forcément les effusions amoureuses en public.

- Et vous avez songé aux enfants ? questionna Kay, excitée par les histoires d'amour.

Cette fois-ci, Roy laissa à Riza le soin de répondre. Sa famille savait que lui désirait des enfants mais il n'avait jamais évoqué le sujet avec Riza. Elle le regarda un instant et se mordit la lèvre inférieure avant de détourner les yeux pour répondre.

- Oui, assura-t-elle, mais pas pour l'instant. Nous avons encore beaucoup à faire.

Roy ne sût pourquoi mais la réponse de la jeune femme le soulageait considérablement. Cependant, il aperçut l'air déçu de ses parents, et Riza le remarqua aussi. C'est pour cela qu'elle crût bon d'ajouter qu'ils avaient tout de même déjà des idées de prénoms.

- Nous sommes d'accord pour choisir Maes s'il s'avère que c'est un garçon. C'est déjà un bon début, dirons-nous, ajouta-t-elle.

Roy la regarda hébété mais plus amoureux encore. Il ne savait pas si elle jouait la comédie ou non mais il s'en moquait. Il ne lui avait jamais dit mais il était persuadé que s'il avait la chance d'avoir un fils, son prénom serait celui de son défunt meilleur ami. L'attention de l'assemblée fût détournée par l'arrivée de Jude, en larmes. Il venait de faire un cauchemar et se blottit dans les bras de sa mère. Voyant l'heure plus que tardive, les adultes décidèrent d'aller eux-aussi se coucher. Riza, déjà debout, voulut aider à ranger mais elle se retrouva contre le torse de Roy.

- Merci, murmura-t-il en lui caressant tendrement les cheveux.

Elle resta stoïque quelques secondes et passa à son tour ses bras autour de lui, appréciant l'étreinte plus qu'elle ne le devrait. Elle ne savait pas pourquoi il la remerciait mais, présentement, elle n'en avait que faire. Ils restèrent un long moment enlacés, étrangers à leur environnement, jusqu'à ce que la voix moqueuse d'Amy les tire de leur torpeur.

- C'est bien mignon mais il y a des chambres pour ce genre de choses.

Reprenant pied avec le monde réel, Riza s'éloigna vivement de Roy en rougissant. Il tira la langue à sa sœur et embrassa délicatement la joue de Riza dont les pommettes se colorèrent davantage. Tout le monde monta se coucher sauf Amy et Evan, qui repartirent en annonçant qu'ils allaient rejoindre des amis dans le village, même si la nuit était tombée depuis un long moment.

Roy et Riza allèrent dans la salle de bain et se brossèrent les dents, côte à côte mais silencieux. La jeune femme remarqua bien les nombreux coups d'oeil qu'il lui jetait mais elle n'en releva aucun, assez perturbée par son comportement au cours de la journée. Elle avait toujours fait en sorte de faire taire ses sentiments vis-à-vis de lui mais tout était chamboulé. Il lui laissa la salle de bain pour qu'elle se mette en pyjama, tandis qu'il se changeait dans la chambre. Riza se mordit la lèvre en regardant ses vêtements de nuit. Ils lui semblaient bien courts à présent, même s'ils étaient parfaitement adaptés aux chaudes nuits d'été. Mettant de côté ses pensées, elle enfila son short et son haut en satin et attendit quelques instants, voulant être certaine que Roy était lui aussi prêt. Elle prit une bonne inspiration pour se donner du courage et abaissa la poignée.

Lorsque la porte s'ouvrit, Roy était assis sur son côté du lit et, sans s'en rendre compte, il admira un long moment le corps qui s'offrait à lui. Bien loin du moment présent, il laissa ses yeux vagabonder le long des jambes de Riza, dont le short montrait bien plus que les robes qu'elle avait porté jusque là. Voyant qu'il ne réagissait pas, Riza se racla la gorge et lui indiqua que ses yeux étaient plus hauts. Il s'excusa, cramoisi, tandis qu'elle faisait le tour du lit. Elle s'allongea sur le dos et elle le sentit faire de même avant d'éteindre la lampe de chevet. Roy attendit un long moment avant de finalement prendre la parole, doucement.

- Merci pour tout ce que vous faîtes pour moi, Riza, murmura-t-il. Je vous en serai éternellement reconnaissant.

Elle ne bougea pas et Roy regarda son visage, paisiblement endormi. Les rayons de la lune filtraient à travers les volets, donnant à la jeune femme un air céléste, presque irréel.

- Toujours, marmonna-t-elle, à demi inconsciente.

Roy lui sourit et attrapa sa main, comme pour se rassurer et se dire qu'elle était bien présente auprès de lui, dans son lit. Ce n'était pas de cette manière qu'il avait imaginé la première fois qu'ils se retrouveraient dans un lit mais il préférait cette version. Bercé par la respiration calme de la jeune femme, il se laissa lui aussi emporter dans les bras de Morphée.

Le matin les trouva dans une position bien trop étrange pour deux êtres qui n'étaient pas amants. Roy n'avait pas bougé d'un centimètre et pourtant, il sentait un poids sur sa poitrine. Quelque chose chatouillait son nez mais l'odeur de vanille qui s'en dégageait était des plus agréables. Péniblement, il ouvrit les yeux et découvrit la chevelure blonde d'une Riza totalement abandonnée dans ses bras. Il mit un long moment avant de réaliser qu'il tenait sa collègue par la taille. Une des mains de Roy était posée sur le bas du dos de la jeune femme, sous son haut à une place anodine, tandis qu'elle avait posé la sienne sur son torse.

Roy commença à prendre peur de la réaction de la jeune femme lorsqu'elle se réveillerait. Il était certain de finir avec une balle entre les deux yeux, il devait absolument se dégager de cette situation, et le plus vite serait le mieux. Il essaya de se décaler lentement, voulant la laisser dormir encore. Il avait presque réussi son coup lorsque Riza marmonna et se raccrocha à lui, le privant de tout mouvement. Il la regarda se réinstaller confortablement contre lui et soupirer de bien-être. Si quelqu'un lui avait annoncé que son Lieutenant était câline, il aurait certainement ri au nez de la personne. Elle semblait si vulnérable à cet instant, si paisible aussi. Le jeune homme ne sut combien de temps il resta dans cette position mais certainement un moment. Il aurait voulu que cela dure pour toujours mais une envie pressante le força à se dégager du lit et donc de Riza.

Au moment même où il fermait la porte de la salle de bain, Riza ouvrit les yeux, perdue. Elle se frotta les yeux, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu une nuit aussi reposante. Remarquant qu'elle prenait aisément plus de la moitié du lit, elle ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi ce qu'elle prenait pour son oreiller sentait si bon et était si confortable. S'imaginant sans peine la transposition qu'elle avait faite, elle enfouit sa tête sur son vrai oreiller et rougit. Roy sortit alors de la salle de bain et comprit que Riza était bien réveillée.

- Bien dormi ? demanda-t-il avec un sourire en coin. Je peux être ton coussin pour les prochaines nuits si tu veux.

La jeune femme comprit immédiatement ce qu'il sous-entendait et lui lança l'oreiller à la figure. Il rigola en l'interceptant et le visage de Riza s'empourpra de plus belle, à l'entente de son rire. Il ouvrit les volets et la fenêtre, laissant la douce chaleur matinale envahir la chambre. Pour le moment, la température n'était pas trop élevée alors il était encore temps d'aérer.

Ils descendirent les escaliers silencieusement, ne sachant pas si d'autres membres de la famille étaient réveillés. Ils furent profondément surpris de voir Evan et Amy affalés sur la table du petit-déjeuner. Les deux jeunes semblaient être dans un état plutôt second à en juger par leurs têtes et l'état de leurs vêtements. La nappe était froissée sous leurs bras et ils n'entendirent ni Riza ni Roy. Un sourire moqueur se dessina sur les lèvres de ce dernier qui n'était pas étranger au même type d'état lorsqu'il avait leur âge. Il décida de les laisser émerger et entreprit de faire couler du café tandis que Riza l'aidait. Alors qu'il remplissait quatre tasses du délicat breuvage béni de tous, un grognement attira leur attention et ils virent Evan et Amy se redresser tant bien que mal. Roy voulut faire une remarque mais il s'arrêta aussitôt en voyant le visage de sa sœur qui présentait une coupure au niveau de la pommette. Il vit également que la main du jeune homme était gonflée et prenait une couleur étrange.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! s'alarma-t-il en se précipitant vers Amy, abandonnant le café.

Riza prit la main d'Evan entre les siennes et il grimaça fortement, retenant à grande peine un juron.

- Moins fort, marmonna la sœur en dégageant son visage des doigts de son frère.

Les yeux dans le vague, elle bailla et passa une main incertaine sur ses traits. Elle grimaça en sentant le sang séché et planta son regard vert embrumé dans ceux noirs de son frère.

- Qu'est-ce que j'ai fait ? demanda-t-elle.

Roy soupira et chercha des réponses auprès d'Evan qui semblait ailleurs lui aussi. Le militaire se leva pour prendre un torchon humide et entreprit de nettoyer sommairement Amy qui se laissa faire. De son côté, Riza avait donné au jeune homme un sachet de petits pois trouvé au congélateur, dans l'espoir que sa main n'enfle pas plus. Intérieurement, Roy remercia le ciel que personne ne soit descendu avant eux. Il savait que sa sœur avait tendance à s'emporter facilement et qu'elle avait plus de facilité à faire parler ses poings que sa bouche. En revanche, il était étonné de voir qu'Evan n'avait pas été épargné non plus. Habituellement, c'était lui qui la canalisait.

- Je voulais juste aider Mara, son copain avait trop bu et il commençait à être violent avec elle et…

- Attends, l'interrompit Roy. Mara ? La même Mara qui t'as toujours fait la misère depuis que t'es gamine ? Mais qu'est-ce qui te prend Amy, tu n'as rien à faire avec ce genre de personne.

Elle avait à présent un air farouche sur le visage et lui arracha le torchon des mains pour se débarbouiller elle-même. Elle ne baissa pas les yeux et Roy tentait tant bien que mal de comprendre ce qu'il se tramait dans le cerveau de sa petite sœur.

- Je la détesterai toujours pour ce qu'elle m'a fait mais tu aurais laissé quelqu'un se faire frapper par une autre personne ?

Le visage à présent plus propre mais surtout plus froid, elle se leva et monta dans sa chambre. Roy passa une main sur son front et trouva un peu de réconfort dans les yeux noisettes de Riza. Il appréciait ne voir aucun jugement dans ses prunelles. Il savait que sa sœur se battait pour tout et n'importe quoi mais ce qui l'étonnait était qu'elle avait défendu une des personnes qui lui a fait le plus de mal dans sa vie. Evan prit la parole à son tour, calmement.

- Je sais que tu n'aimes pas la voir dans cet état, Roy, mais elle a pas tout à fait tort là-dessus. On ne pouvait pas rester les bras croisés sans rien faire. Il a sorti son couteau sans qu'on ne puisse le voir, il a touché Amy d'abord et ils se sont battus tous les deux le temps que j'aille mettre Mara à l'abri.

Roy l'écouta sans broncher. Le jeune homme avait une voix tellement douce qu'il se sentit apaisé. Il hocha légèrement la tête et finit par demander dans quel état se trouvait le soi-disant copain de Mara.

- Des passants ont appelé les pompiers. Ils l'ont emmené à l'hôpital.

Le Général ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. Sa sœur était vraiment douée pour se défendre mais par expérience, il savait qu'à trop jouer comme elle le faisait, elle finirait par tomber sur plus fort qu'elle. Le jeune homme prit congés des deux militaires et rejoignit la chambre de son amie. Roy sentait que Riza voulait lui poser des questions mais qu'elle n'osait pas, pensant que cela ne la regardait pas.

- Depuis qu'elle est gamine, elle a toujours eu ce désir d'aider les plus faibles. Quand elle était enfant et jusqu'à ses douze ou treize ans, elle a toujours un style de garçon manqué et cette Mara n'arrêtait pas de la harceler à cause de ça. Elle lui a fait tellement de mal, elle s'acharnait sans cesse et nous ne l'avons su que lorsqu'Amy avait dix ans. Nous avons dû aller la chercher à la sortie de l'école parce qu'elle s'était battu et le directeur nous a annoncé qu'elle était renvoyée définitivement de l'établissement. Personne n'avait rien vu, elle gardait tout pour elle et disait à chaque fois que tout allait bien. Mais elle mentait. Elle mentait tellement bien qu'on ne la croyait pas au début. Jusqu'au moment où les parents de Mara sont venus à la maison, s'excuser du comportement de leur fille. Mes parents ont exigé qu'ils contactent l'école afin qu'Amy soit réintégrée mais le père de Mara était influent et il était inconcevable que l'on ébruite le fait que sa fille était une peste.

Riza resta muette tout au long de l'histoire. Elle aurait aimé dire qu'elle ne comprenait pas que l'influence d'une personne pouvait donner des passes-droits sur tout mais, malheureusement, elle venait d'une armée plus que corrompue. Et encore une fois, ceux qui en payaient le prix étaient les honnêtes citoyens qui n'avaient rien demandé. Elle remarqua tout de même que Roy avait un air désolé pour sa sœur. Il ne voulait que son bien mais elle ne semblait pas en avoir pleinement conscience.

Ils entendirent du bruit dans l'escalier et préférèrent clore le sujet pour le moment, même s'ils savaient que lorsque les deux jeunes redescendront, ils allaient devoir s'expliquer. Tout le monde s'était visiblement réveillé en même temps et une joyeuse cacophonie prit place dans la cuisine et dans la salle à manger. Marek et Jude se précipitèrent vers Riza pour se mettre chacun d'un côté.

- Ah je vois que je ne suis plus le préféré, soupira Roy gravement.

- Mais tu ne l'as jamais été, frangin, dit alors Jay tandis qu'il passait derrière lui.

Roy laissa son regard dans celui de Riza, ne souhaitant pas se donner en spectacle devant tout le monde. Une fois que tout le monde fut à table, Zakhar donna le programme de la journée. Riza comprit alors que c'était le dernier jour où ils étaient à peu près tranquilles car, la grande fête avait lieu dès le lendemain. Ainsi, ils avaient quartier libre pour la matinée. En revanche, ils avaient rendez-vous dès quatorze heures pour se réunir avec ceux qui avaient la même couleur qu'eux dans le but de faire les derniers réglages.

Après ce joyeux petit déjeuner, Riza et Roy remontèrent dans la chambre du jeune homme, ayant prévu se balader et de profiter du calme avant les deux jours à venir. Riza fut la première à pénétrer dans la salle de bain et elle s'excusa en voyant Amy face au miroir. Elle tenait dans ses mains un coton et à côté du lavabo se tenait un flacon de désinfectant. Elle semblait visiblement hésiter à nettoyer sa plaie correctement.

- Je vais le faire, dit-elle.

La blonde ne savait pas trop si elle cherchait à se convaincre elle-même ou bien à dire si elle n'en avait plus pour longtemps. Voyant qu'elle ne bougeait toujours pas, Riza s'avança et prit délicatement le coton pour l'aider. Amy se laissa faire mais elle n'osait pas la regarder dans les yeux. Elle avait probablement peur de se faire juger ou de voir de la pitié chez Riza. Cette dernière jeta le coton dans la poubelle et plaça deux petites bandelettes de steri-strip sur sa joue.

- Tu es une bonne personne, Amy, dit simplement la jeune femme.

Elle se décida enfin à regarder Riza, ne sachant pas si elle se moquait ou si elle cherchait juste à la faire réagir. Tout ce qu'elle pu lire était une profonde sincérité mais pour le moment, elle ne voulait plus parler de cet incident alors Amy haussa les épaules et disparut.


Alors ça dit quoi ? J'espère que vous vous êtes amusés, en tout cas moi c'est ma grande passion de torturer certains personnages 0:)

La suite est en préparation mais vous comme moi, on sait pas quand ça va arriver hein ! Au pire faites vos pronostics en laissant une review !

Allez la bise,

Cam