Bonsoir !

Comme promis, je reprends cette fiction trop longtemps laissée à l'abandon... J'ai mis beaucoup de temps à y revenir et j'en suis désolée.

C'était ma première fanfiction, je l'ai entamée sans avoir de plan en tête, juste une vague idée, et je m'y suis jetée tête baissée.

Entre temps, mon écriture a évolué. j'ai changé. J'ai appris à ne plus publier d'histoires non terminées, j'ai appris à planifier et à réfléchir un peu plus à ce que j'allais raconter, plutôt que de me laisser mener par les mots.

Cependant, je suis déterminée à la mener jusqu'à son terme. J'ai pris un peu de recul ces derniers temps, j'ai cessé de publier quotidiennement (provisoirement) le temps de retrouver un équilibre dans ma vie. Je travaille sur plusieurs projets et j'espère pouvoir recommencer à publier régulièrement, comme avant.

En attendant, voici donc le chapitre tant attendu, le suivant viendra très vite normalement ;)

Bonne lecture,

Lili


Le directeur eut une légère grimace, comme s'il avait avalé un de ses bonbons de travers. Cependant, il connaissait suffisamment l'adolescent pour savoir qu'il n'accepterait pas le moindre refus, qu'il chercherait un moyen de protéger toutes les personnes autour de lui quoi qu'il arrive.

Avec un soupir, Dumbledore hocha sèchement la tête, éludant la question habilement.

— Autre chose dont je devrais être informé ?

Personne ne répondit, et le vieil homme soupira en secouant la tête.

— Très bien. Inutile de vous demander de m'informer immédiatement en cas de nouveaux éléments. En attendant, je suppose que ce qui se passe dans vos appartements, Severus, reste à votre discrétion.

Sirius afficha un rictus insolent, mais Severus hocha la tête sèchement.

— Bien évidemment, monsieur.

Dumbledore se lissa la barbe d'un air fatigué, et fixa longuement Harry et Lily, l'air pensif. Puis, il leur adressa un vague sourire avant de quitter les lieux d'un pas pressé.

Hermione attendit quelques secondes en se trémoussant, sous l'œil rieur de Blaise qui commençait à bien la connaître.

— Et maintenant ?

Il y eut un long silence, mais tous les regards se tournèrent vers Harry, comme s'il était celui qui aurait la décision finale. Il grimaça, détestant être de nouveau le centre de l'attention. Être celui qui devait avoir un avis sur tout, et celui dont la parole devrait être suivie.

Le visage fermé, il haussa les épaules. Astoria, devinant son trouble, prit sa main et lui adressa un sourire, lui montrant son soutien inconditionnel.

Harry soupira et son regard croisa celui de sa sœur. Les jumeaux se fixèrent un long moment, comme s'ils communiquaient silencieusement, puis le jeune homme se redressa, décidé.

— Tant que nous ne savons pas où se trouve exactement monsieur Malefoy, nous devrions rester tous ensemble et… nous cacher. Je veux dire, pas la peine de se balader dans les couloirs, ensemble ou séparément. Ceux qui… sont à l'origine de tout ça ont montré qu'ils pouvaient avoir une emprise sur certains élèves.

Severus pinça les lèvres, mécontent, mais Sirius et Narcissa semblèrent en accord avec lui. Harry croisa le regard d'onyx de son professeur de potions, et il lui adressa un léger sourire d'excuse.

— Vous aussi, professeur. Parkinson aura compris que vous étiez de notre côté et vous allez être en danger.

L'homme renifla, le visage impassible.

— Potter, j'ai été espion pendant des années. J'ai survécu à bien des machinations, bien plus que ce que pourrait faire une stupide adolescente qui essaie d'impressionner son Mangemort de père.

— Professeur…

Harry n'eut pas l'occasion de plaider pour qu'il reste en sécurité puisque Lily l'avait interrompu, fixant son parrain avec insolence.

— Tu as pensé que compte tenu de nos liens tu ferais une cible parfaite, Severus ? Je viens juste de retrouver la famille dont j'ai rêvé toute ma vie et je refuse que tu sois blessé !

La détermination du potionniste vacilla, et Drago et Harry échangèrent un regard amusé. Il n'y avait que Lily qui soit capable de faire plier l'homme, sans se préoccuper de le vexer ou non. Elle était peut-être la seule au monde à pouvoir lui parler avec une franchise brutale sans crainte d'être repoussée. Et elle était probablement la seule dont l'avis comptait à ce point aux yeux de l'homme.

Comme toujours, Severus capitula avec mauvaise volonté. Il fusilla sa filleule du regard — sans qu'elle semble impressionnée — et il grogna.

— C'est sûr. Mieux vaut s'entretuer parce que nous aurons été forcés de cohabiter.

Harry était toujours stupéfait de découvrir la langue acérée de Lily. Sa jumelle était si timide en apparence, discrète et renfermée. Puis, lorsqu'ils étaient entre eux, lorsqu'elle était en confiance, elle devenait une espèce d'amazone sans peur, ne mâchant pas ses mots. Elle disait tout ce qu'elle pensait avant de s'en rendre compte et de le regretter.

Timide ou non, elle était pétrie d'incertitudes. Elle semblait se préparer à chaque instant à être rejetée, et Harry connaissait ce sentiment. Cette peur de voir tout leur univers s'effondrer et disparaître.

Il lui posa une main sur le bras, l'empêchant de s'enflammer. Ils étaient encore presque des inconnus l'un pour l'autre et pourtant ils se comprenaient instinctivement comme si leur lien gémellaire n'avait jamais été rompu.

Sirius claqua des mains, faisant sursauter tout le monde.

— Nous sommes tous épuisés. Il y a eu beaucoup de choses à gérer ces dernières heures, et peut-être serait-il judicieux d'en reparler lorsque nous serons… moins à cran ?

Si Blaise s'avachit sur son fauteuil en serrant Hermione dans ses bras, et que Drago attira Lily plus près de lui encore, la ceinturant avec tendresse, Harry se leva d'un bond, non sans avoir pressé avec affection la main d'Astoria au passage.

Sirius l'intercepta lorsqu'il passa près de lui, l'attirant dans une étreinte solide.

— Calme-toi, gamin.

— Mais…

— Ta sœur est de retour, en bonne santé. Nous sommes tous ici, autour de toi. Tu n'as plus à tout porter sur tes épaules, Harry.

Le jeune homme se frotta le visage, un peu perdu. Sirius lui ébouriffa les cheveux avec un large sourire.

— C'est… surprenant de voir à quel point ta sœur et toi ressemblez à vos parents. Je ne parle pas du physique, mais surtout du caractère. Lily, ta mère, était comme ta sœur, l'air doux en apparence, mais elle était un volcan prêt à entrer en éruption à chaque instant. Quant à son caractère… bon sang, j'aimais James comme un frère, mais il pouvait être aussi terrible à supporter. Et pourtant tout le monde pourra te dire que j'étais moi-même… compliqué.

Les yeux brillants, Harry laissa échapper un rire amusé. Sirius reprit, avec un large sourire.

— Tout comme toi. Tu es plus posé que James, plus réfléchi. Et surtout ta façon de vouloir toujours aider les autres… tu le tiens de ta mère.

Ému, Harry hésita un instant, avant de parler doucement, la voix rendue rauque par l'émotion.

— Tu ne me l'avais jamais dit, avant. Que… que je ressemblais à maman.

— J'ai vu James en toi en premier, tu sais. Tes cheveux, ton sourire. Je crois qu'après mon séjour à… Azkaban j'étais… Enfin, j'avais l'impression de retrouver mon ami perdu.

Ils échangèrent un sourire complice, et Harry se laissa aller contre Sirius, fermant un instant les yeux. L'homme murmura tout doucement.

— J'en veux terriblement à Dumbledore de t'avoir placé dans cette situation. Tu étais bien trop jeune pour avoir à endosser ce rôle. Et quand je pense qu'il espérait que tu te sacrifies…

— Ça devait être fait Sirius. J'aurais dû… il y a eu tellement de victimes déjà. Le professeur Rogue… j'ai cru qu'il allait mourir lui aussi, tu sais.

Sirius eut un bref rire rauque et lui passa une main dans les cheveux.

— Je croirais entendre Lily à son sujet. Elle… croyait en lui. Et je dois reconnaître que nous avons été des idiots et qu'elle avait raison. Ce bon vieux Severus n'est pas si mal.

— Surtout parce qu'il t'a ramené non ?

Sirius ricana de nouveau et détourna la conversation, avec une étincelle de malice dans son regard gris.

— Plutôt que de penser à te mettre en danger inutilement, va donc séduire cette charmante jeune fille qui n'attend que toi… Il me semble que le courant passe plutôt bien entre vous deux, non ?

Harry prit une teinte rouge brique, et marmonna, mal à l'aise. Sirius lui tapota l'épaule avant de le pousser avec douceur en direction du sofa où une partie de ses amis — dont Astoria — s'entassaient, et l'observa les bras croisés.

L'homme secoua doucement la tête face à ce filleul qui faisait face à la mort sans trembler, qui se battait avec le courage d'un lion sans la moindre hésitation, mais qui se retrouvait privé de tous ses moyens face à la fille qui faisait visiblement battre son cœur.

Narcissa Malefoy observait les interactions entre les adolescents un peu à l'écart, curieuse.

Elle s'était volontairement mise à l'écart, elle était restée discrète et silencieuse comme elle avait l'habitude de le faire pendant son mariage. Avec les années, Lucius avait cessé de prêter attention à sa présence, tout comme ses « amis ».

Elle porta d'abord son attention sur son fils. Il n'y avait plus trace du garçon qu'elle avait vu grandir. Le fils parfait que Lucius avait modelé, avec son air arrogant, n'était plus. Il n'était plus le petit lord, la marionnette de son époux, et c'était probablement la meilleure chose qui lui soit arrivée.

Il était plus détendu, plus naturel. Il riait et souriait, ce qu'il s'empêchait autrefois de faire.

Il tenait contre lui la sœur de Harry Potter, et d'après ce qu'elle avait compris, son fils s'était rapproché d'elle alors qu'il pensait qu'elle était une moldue. Leur complicité était évidente, et chaque geste tendre envers la jeune femme gonflait son cœur de mère de fierté.

Narcissa était heureuse d'avoir pu retrouver l'amie de son fils, quelle que soit son identité. Voir Drago aussi détendu et heureux était sans prix…

Son regard passa rapidement sur miss Granger et le jeune Zabini. Ce couple-là n'était pas surprenant. L'ami de Drago avait toujours été ouvert et bien plus démonstratif que la plupart des Serpentard. Sa fantaisie contrebalançait le sérieux de la Gryffondor.

Puis, enfin, elle arriva jusqu'à Harry Potter.

Lucius s'était plaint tant de fois de l'adolescent qu'elle avait imaginé un gamin frondeur, insolent. Un jeune intriguant ivre de pouvoir et de célébrité.

Mais elle avait été aveuglée, et elle se rendait compte que le garçon exceptionnel devant elle avait traversé bien des épreuves.

Et pourtant, malgré tout ce qu'il avait perdu, tout ce qui lui avait été arraché, il avait choisi de tendre la main à son fils, de lui offrir son amitié malgré leur rivalité passée. Il l'avait invité à rester à Poudlard, pour qu'elle soit protégée.

Personne n'aurait reproché à Harry Potter de la laisser rentrer chez elle, à la merci de Lucius — s'il s'était réellement évadé d'Azkaban. Personne n'aurait même pu lui reprocher s'il lui était arrivé quelque chose.

En le voyant parler avec Astoria, elle eut un sourire amusé. Il était visiblement aussi mordu que son fils l'était de la jeune Lily. C'était rassurant de voir que pour ces enfants la vie continuait, malgré les tragédies qu'ils avaient traversées.

Elle croisa le regard de son cousin, et elle inclina doucement la tête. Ils avaient été proches dans leur enfance, jusqu'à ce que Sirius décide de tourner le dos à leur famille. La rupture avait été définitive lorsqu'il était entré à Gryffondor, et ils ne s'étaient pas reparlé depuis.

C'était encore un miracle qu'elle devait à Harry Potter, l'avoir rapproché de sa dernière famille. De ce cousin perdu depuis si longtemps.

Elle sursauta presque lorsque Severus se posta près d'elle, et elle lui offrit un sourire amical. Droit comme un « I », comme à son habitude, il resta silencieux.

Avec un soupir, Narcissa s'appuya discrètement contre lui, trouvant du réconfort dans sa chaleur. Elle murmura discrètement.

— Ils ont l'air d'aller bien.

Le professeur grogna sans chercher à s'éloigner d'elle, ses yeux sombres faisant le tour de la pièce.

Après un long moment, il soupira, et haussa les épaules.

— Il semblerait. Je dirais qu'ils ont vu pire.

Narcissa lui jeta un regard en coin.

— Je ne t'ai jamais remercié d'avoir veillé sur Drago. Tu as fait bien plus que ce que j'avais exigé de toi avec ce serment inviolable que je t'avais imposé…

— Je suis professeur, Narcissa. Mon rôle est de veiller sur ces foutus adolescents bourrés d'hormones.

Un instant, Narcissa redevint la jeune femme espiègle qu'elle avait été autrefois, avant Lucius. Elle laissa échapper un gloussement bien peu aristocratique et se pencha vers Severus, de manière à être collée à lui, pour lui chuchoter à l'oreille.

— Tu as conscience que personne dans cette pièce ne se laisse avoir par ton air d'ours mal léché ? Nous savons tous ici quel homme tu es, à quel point tu t'es montré héroïque…

Severus se tendit, et resta silencieux, mais Narcissa découvrit avec satisfaction que les pommettes de l'homme impassible s'étaient colorées d'un rose soutenu. Elle se redressa, et croisa le regard de Lily Potter qui semblait avoir vu ce qui venait de se produire. La jeune fille lui adressa un sourire lumineux, assorti d'un clin d'œil malicieux, et il fallut toute une vie d'une stricte éducation pour que Narcissa ne se mette pas à rire bruyamment.