Alicia est jolie. Elle a ses yeux et les cheveux châtains de Molly ; le nez de Jonas et les longs doigts de sa mère. Alicia est merveilleuse. Alors qu'il la berce doucement, Jonas ne se rappelle pas avoir jamais été aussi heureux. Il sourit largement, penche son visage vers le bébé endormi et sent son odeur.
C'est sa fille. La chair de sa chair.
Jonas ne se souvient pas avoir aimé quelqu'un aussi fort que le petit être qu'il tient dans ses bras.
— Encore un peu, souffle-t-il à Molly qui veut la remettre au lit.
Il a du mal à croire qu'il est père. Ça y est ! Il entre dans le monde des grands. L'arrivée de leur fille a été une totale surprise pour Molly et Jonas. Alors qu'il la tient dans ses bras, il a des difficultés à se rappeler pourquoi il ne voulait pas que Molly la garde au début. Maintenant qu'elle est là, Jonas ne voit pas son avenir sans elle.
Jonas se souvient avoir pris James pour un fou lorsque sa petite amie et lui avait décidé de garder leur fille en dernière année. Il se rappelle avoir dit à Louis juste avant son mariage avec Eurydice de ne pas se précipiter et de profiter de la vie. Il se souvient les avoir pris pour des fous lorsqu'ils ont annoncé la grossesse d'Eurydice moins de six mois plus tard.
Lui voulait profiter de sa vie. Il ne souhaitait pas s'enfermer dans une routine, même avec Molly qu'il aimait pourtant sincèrement. Ils n'étaient même pas mariés et Jonas n'était certainement pas encore prêt à la demander en mariage.
Jonas se rappelle le regard outré de Mamie Molly, la grand-mère de sa compagne, lorsqu'ils avaient annoncé sa grossesse à la famille Weasley. Il n'avait pas pu manquer son air courroucé et l'avait entendue murmurer plus tard quand elle faisait la vaisselle :
— Et encore un enfant hors-mariage. Ils m'auront tout fait.
Jonas se souvient de la joie de son père et du visage plus réservé de sa mère lorsque Molly et lui leur ont appris la nouvelle. L'homme s'était levé et avait serré Molly dans ses bras. Jonas sait que, bien qu'ils ont peu en commun, son père adore sa petite amie. Sa mère aussi les avait félicités mais Jonas n'avait pas pu pas rater l'inquiétude qui se lisait dans son regard. Il savait très bien ce qu'elle pensait à ce moment-là : « Il n'a que vingt-deux ans. Que vont-ils faire avec un bébé ? » Plus tard, il avait tenté de la rassurer. Après tout son père et elle s'étaient mariés à vingt ans à peine et avaient eu Eurydice à vingt-deux, non ? Il se rappelle qu'elle a fini par simplement lui demander s'il était heureux. Quand il avait répondu qu'il l'était, elle avait simplement souri avant de le prendre dans ses bras. Tout ce qui comptait pour sa mère était son bonheur.
— Il faut vraiment la mettre au lit, Jo, souffle Molly.
Sa compagne le sort de ses pensées. Il relève son visage vers elle. Molly semble fatiguée et un peu lasse. Il a des difficultés à comprendre pourquoi. Ils ont une merveilleuse petite fille et, malgré les entraînements de Quidditch intensifs, il fait de son mieux pour être présent pour elle et leur Alicia.
Doucement, il pose la petite dans son lit, effleure délicatement son visage endormi. Son cœur se gonfle de bonheur. Il pourrait passer des heures à la regarder dormir.
Elle est si jolie, Alicia.
