Et bien j'ai été inspirée de publier le chapitre 4 lundi vu que j'ai passé mercredi au lit à comater. Oui, ma fille a partagé le covid avec moi, qu'elle est généreuse. Encore fiévreuse mais, pas de panique, j'ai écris ce chapitre AVANT d'avoir de la fièvre donc il ne devrait pas avoir trop de délire bizarre dedans. Il faudra que je relise le chapitre 6 avant de le publier par contre...
Bref, voilà la suite !
Harry venait de fêter son douzième anniversaire et il commençait à perdre patience. Le jardin était de nouveau le mieux entretenu de la rue, la maison était rutilante et ses devoirs étaient tous terminés.
De nouveaux hématomes ornaient ses bras là où son oncle l'avait plusieurs fois attrapé, souriant sadiquement lorsqu'il serrait le membre jusqu'à faire grimacer son neveu avant de le relâcher. Heureusement, il avait l'air d'avoir abandonné les sanctions plus lourdes, sans doute effrayé à l'idée que les sorciers puissent découvrir s'il allait trop loin.
Et Harry était à deux doigts de craquer. Dudley venait de le poursuivre dans tout le quartier avec son gang. Bien sûr, ils ne l'attrapaient jamais, des années de pratique l'avaient rendus rapide et agile, mais c'était tellement humiliant de devoir fuir devant une bande d'ados moldus alors qu'il avait le pouvoir de les en empêcher. Saleté de Ministère et saleté de Trace.
Au moins, sa chambre était protégée par quelques runes gravées sur le chambranle de la porte et Dudley oubliait ce qu'il venait y faire à chaque fois qu'il en passait le seuil. Mais en extérieur, il était vulnérable.
Il avait réussi à semer les garçons qui le chassaient et se tenait dans le parc, caché entre un mur et un gros buisson. Penché, les mains sur ses genoux, il reprenait difficilement sa respiration. Si son cousin était toujours aussi gros et se fatiguait vite, Piers avait été pris dans le club d'athlétisme de son collège et avait beaucoup gagné en endurance.
C'est alors qu'il entendit le bruit d'un gros pétard. Cela ressemblait fortement aux bruits qu'il avait entendu près du point d'Apparition dans le Chemin de Traverse. Il se redressa aussitôt, à l'affût, scrutant les alentours à travers le feuillage qui le masquait. Il n'y avait personne dans le parc, la journée avait été grise et pluvieuse et les mères de famille avaient gardé leurs bambins bien à l'abri.
Des bruits de pas attirèrent son attention vers la sortie du parc. Un homme d'allure massive s'y tenait, il avait la tête légèrement penchée en arrière, semblant humer l'air.
Après avoir pris une profonde inspiration, l'homme tourna la tête vers Harry qui tressaillit légèrement.
- Trouvé.
Le mot avait été dit calmement, d'une voix rauque. L'homme aux cheveux gris donnait une impression sauvage et ses yeux de couleur ambrée fixaient Harry avec intensité.
- Sors de ta cachette, louveteau, c'est un ami commun qui m'envoie. Ça fait plusieurs jours que j'essaye de t'approcher mais une barrière m'empêche d'accéder à ta maison.
Harry pesa le pour et le contre, son courage affrontant son instinct de préservation. D'un côté, il y avait des chances pour que l'homme ait été envoyé par Voldemort, d'un autre il semblait presque naturel, viscéral, de se méfier de lui. Il regarda autour de lui mais ne vit aucun moyen de s'échapper. L'homme était visiblement un sorcier donc courir dans la direction opposée ne servirait à rien. Il décida donc de ramasser une pierre, la gardant dans sa main qu'il tint en retrait, avant de sortir de derrière le buisson. Cela ne serait pas forcément utile si l'homme l'attaquait magiquement mais il n'avait pas d'autre option.
- Qui êtes-vous ?
- Je m'appelle Fenrir, gamin. Notre ami commun m'envoie avec un message. Il a utilisé l'objet dont vous aviez parlé et se porte mieux mais n'est pas encore au meilleur de sa forme. Il m'a chargé de te remettre ceci, à utiliser pour communiquer avec lui. C'est indétectable.
Le dénommé Fenrir lui tendit ce qui ressemblait à une corde tressée d'un cuir particulièrement sombre et sertie de deux pierres d'un rouge vif.
- Tu le portes et tu dis « Mirus » et vous pourrez discuter.
- Mirus ?
- Ouaip. Me demande pas pourquoi ce mot, il m'a pas dit.
Harry, n'ayant plus aucun doute sur la véracité des propos de Fenrir, s'approcha et prit le bracelet. L'homme lui attrapa soudain le poignet. Il releva la manche du garçon et un grognement animal se fit entendre lorsque les hématomes furent visibles.
- Gamin, tu veux que je m'occupe du bâtard qui t'a fait ça ?
- Proposition alléchante, mais non merci. J'ai déjà quelque chose de prévu pour lui même si ça doit attendre quelques années.
- Si tu le dis. Si tu changes d'avis, n'hésite pas.
La proposition était accompagnée d'un sourire de prédateur et Harry constata que les dents de Fenrir étaient pointues, prêtes à mordre.
L'homme hocha de la tête avant de disparaître dans un grand bruit, faisant légèrement sursauter Harry. Celui-ci enfila le bracelet puis, voyant que le crépuscule arrivait, décida de rentrer « chez lui ». Il attendrait d'être seul dans sa chambre protégée avant de tenter d'entrer en communication avec Voldemort.
Comme d'habitude, il entra dans une maison sans odeur alléchante. Il s'y attendait, ça n'était pas une surprise, sa tante abhorrait faire la cuisine. C'était à se demander ce que mangeait Vernon et Pétunia lorsqu'il était à Poudlard… Il se faufila discrètement jusqu'à la cuisine, ouvrant les placards et le réfrigérateur afin de commencer à préparer le dîner. Son oncle n'allait pas tarder à rentrer du travail et si le repas n'était pas au moins en cours de préparation, ça allait barder. Il avait assez de bleus comme ça, merci bien.
Heureusement, il trouva de quoi faire un repas correct rapidement. Une chance pour lui que la charge de faire les courses lui revenait, c'était plus simple. Sa tante n'avait aucune idée des ingrédients à acheter et les placards finissaient souvent avec des aliments complètement incompatibles qui lui réclamaient de longs moments de réflexion avant de savoir quoi en faire.
Vernon rentra de bonne humeur, pour une fois, et le repas se passa calmement. Son roast-beef aux pommes de terre sautées plu suffisamment à Dudley, celui-ci « oubliant » d'accuser son cousin de quoique ce soit pendant qu'il se bâfrait.
C'est donc relativement tôt, après avoir fait la vaisselle, qu'Harry se retrouva enfermé dans sa chambre. Il s'installa aussi confortablement que possible sur le fin matelas de son lit.
- Bon… Ben il n'y a plus qu'à essayer. « Mirus ».
Aussitôt son prénom prononcé, il entendit une voix dans sa tête.
- Ah, Mirus, il était temps. J'ai presque cru que Fenrir ne pourrait jamais te donner mon cadeau pour ton anniversaire.
- Euh… Merci pour le bracelet. Monsieur Fenrir m'a dit que vous aviez utilisé la pierre mais que vous n'étiez pas encore au mieux ? Pourquoi Mirus, au fait ?
Il entendit un éclat de rire sifflant. C'était vraiment étrange d'entendre son interlocuteur sans le voir et sans tenir un objet comme un téléphone.
- Oh, « monsieur » Fenrir a dit ça. Plus sérieusement, ne l'appelle jamais comme ça en face de lui, il te le rappellerait dans dix ans encore. Fenrir ou Greyback, c'est bien suffisant. Le bracelet que tu portes est une relique assez ancienne de ma famille maternelle, prends-en bien soin, il est unique en son genre. Il ne te permettra de communiquer qu'avec les descendants de Salazar Serpentard. Et je suis le seul encore en vie. Et Mirus est ton prénom, personne ne le connaît donc personne ne soupçonnera à qui ou de qui je parle. Harry est un prénom commun chez les moldus mais il est très rare chez les sorciers.
- D'accord. Qu'avez-vous prévu de faire à présent ? Si ça n'est pas indiscret, évidemment.
- Avant de parler de ça, dis-moi comment tu es traité actuellement.
Le ton était sérieux et Harry n'eut aucun doute que Voldemort n'hésiterait pas à s'en prendre à sa « famille » immédiatement s'il en était besoin.
- Pour l'instant, ça va. Rien qui ne menace ma santé. J'ai gravé des runes à ma porte donc ma chambre est un lieu sûr et je peux travailler mes devoirs sans problèmes. Ils pensent toujours que mes affaires restent à l'école donc ils ne me posent pas de problèmes.
- Parfait. Il me sera impossible de te faire partir de chez eux pour le moment sans éveiller les soupçons. Et si je les élimine, il n'est pas dit que Dumbledore ne trouve un endroit encore pire où te faire vivre. Je souhaiterais t'envoyer des livres supplémentaires afin d'agrandir tes connaissances. Je ne peux certes pas encore m'occuper de ton entraînement pour le moment mais quand le jour viendra, je veux que tu aies déjà un certain niveau théorique.
- Je comprends. J'imagine que c'est logique. Je ne peux pas aller avec une famille sombre sans révéler à Dumbledore ma vraie nature et il risque de me coller au mieux avec une famille comme les Wealsey. Et de ce que j'ai vu et entendu de la mère Weasley, très peu pour moi. J'espère juste que je ne devrais pas revenir ici trop longtemps. Et pour les livres, ce serait avec plaisir ! J'ai finis tous mes devoirs et il reste presque un mois de vacances. En plus, j'ai lu tous les livres que j'ai acheté l'été dernier. J'avais peur de m'ennuyer. Par contre…
- Par contre… ? Qu'y a-t-il Mirus ?
- Je suis un peu gêné de demander… Mon oncle m'a clairement fait comprendre qu'il refusait de m'emmener à Londres pour acheter mes affaires de deuxième année. Je pensais donc utiliser ma chouette pour acheter par correspondance mais serait-il possible que vous mettiez les livres que vous voulez que j'étudie avec ? Si jamais ma tante voit le paquet arriver, j'aurais une excuse, je dirais qu'un ami m'a envoyé des livres et elle ne saura pas que mes affaires d'école sont là.
- On devrait pouvoir s'arranger. Fait tout livrer au Manoir Malfoy, c'est là que je réside actuellement.
- Mal… Malfoy ?
- Pas d'inquiétude, je ne leur ai pas parlé de toi. D'ailleurs, j'ai fouillé un peu, interrogé Lucius et Narcissa, et ils n'ont aucun souvenir d'un second enfant. Ce qui est étrange. De plus, un elfe m'a entendu et m'a dit en privé qu'il se rappelait que « Maîtresse » portait deux enfants pendant sa grossesse et qu'il aurait dû être le serviteur personnel du deuxième enfant. Mais quand les Malfoy sont revenus de Sainte Mangouste, ils n'avaient que Draco. Ils y étaient restés longtemps car les jumeaux magiques sont souvent fragiles à la naissance, la magie de la mère étant partagée entre les deux fœtus pendant la grossesse. Il en a déduit que l'autre enfant n'avait pas survécu et les elfes n'ont jamais reparlé de ce jumeau. Ils ont enlevé tout ce qui était en double pour ne pas blesser leurs maîtres qu'ils supposaient en deuil.
- Oh ? Donc ils savaient qu'ils allaient avoir des jumeaux et ont préparé l'arrivée de deux enfants mais ils ne sont rentrés qu'avec un sans se rappeler du deuxième ? Comment c'est possible ?
- Ma théorie est qu'ils ont subit un sort d'amnésie entre votre naissance et leur départ de Sainte Mangouste. Ce qu'il s'est passé exactement, je n'en ai pas la moindre idée. Les Potter t'ont adopté quelques jours avant que les Malfoy ne rentrent chez eux. Sont-ils ceux qui leur ont fait oublier l'existence d'un fils ? Ont-ils trouvé un bébé oublié de ses parents ? On ne peut émettre que des hypothèses pour l'instant. Je ne connaissais pas les Potter personnellement mais un vol d'enfant, peu importe les circonstances de la guerre, ne ressemble pas à ce que j'ai entendu sur eux.
- Oh. Tant mieux, finalement.
- Comment ça ?
- Et bien, s'ils ne se rappellent pas de Mirus, ils n'ont pas pu souffrir de sa disparition. Donc tant mieux pour eux. Et moi, et bien ça me permet d'attendre de voir ce que je veux faire. Draco est un tel prétentieux pourri gâté… Je ne sais pas ce que valent les Malfoy comme parents mais quand je vois comment il se comporte, ça ne me donne pas tellement envie.
- Il se fait tard Mirus. Passe ta commande demain, je devrais ainsi la recevoir d'ici deux à trois jours et tu recevras ensuite le tout avant la fin de la semaine.
- Très bien… Comment on coupe la communication ? Et suis-je toujours obligé de parler à voix haute ?
- Ah ah ! Je vois que Fenrir ne t'a pas tout dit. Tu peux chuchoter, je t'entendrai quand même. Pour couper la communication, il suffit tout simplement de dire le mot d'activation à l'envers. Ce soir, c'est toi qui a commencé la communication donc je vais te dire ce qu'il se passera lorsque ce sera moi qui souhaiterai t'appeler. Tu sentiras le bracelet vibrer doucement et chauffer légèrement. Pour accepter la communication, tu dis « Mirus ». Si tu ne peux pas répondre, tu ignores l'appel, les vibrations s'arrêtent d'elles-mêmes au bout de quelques minutes. Bonne nuit Mirus. Surim !
Les oreilles d'Harry tintèrent à cause du silence soudain. Il fixa un moment le bracelet et un petit sourire apparut sur ses lèvres.
Il avait une communication directe avec le seul adulte en qui il avait confiance pour le moment, il allait recevoir des livres auxquels il n'aurait pas accès autrement (soyons honnêtes, Voldemort n'allait pas lui envoyer des livres de magie blanche) et il avait une solution pour ses affaires d'école.
Trois semaines et demi avant la rentrée et Harry retrouvait enfin la bonne humeur qu'il avait perdue en sortant de King's Cross.
Et non, pas encore débarrassé des Dursleys. Mais ça viendra.
