Merci pour les reviews !

J'ai dû couper le chapitre en deux quand j'ai vu que 1) j'arrivais à 5 000 mots, 2) mercredi arrivait mais mon cerveau n'arrêtait pas d'écrire.


- Et voilà, louveteau. C'est pas le grand luxe mais c'est mieux qu'être avec ces bâtards chez qui tu vivais.

Après qu'Harry et Sirius soient revenus de chez les Dursley (Sirius laissant un petit cadeau marron sur le beau tapis du salon), ils avaient retrouvé Fenrir au parc.

Ils s'étaient demandé un moment comment faire pour passer inaperçu jusqu'à ce qu'Harry ne se rappelle qu'il avait sa Cape dans sa malle. Une fois qu'il s'était glissé en dessous, Fenrir attrapa le chien par le cou et demanda à Harry de tenir bien fort son bras.

Les sensations de l'Apparition étaient loin d'être les favorites d'Harry mais il était enchanté de voir qu'il était possible de se déplacer aussi rapidement d'un point à un autre à plusieurs dizaines de kilomètres. Il reconnut rapidement le Chemin de Traverse et fut étonné. Il n'imaginait pas un homme tel que Fenrir vivre dans ce type de quartier lumineux et animé (la journée, là c'était plutôt désert).

Il ne fut donc pas étonné lorsque le loup-garou tourna dans une allée sombre, aux pavés irréguliers et aux maisons si proches les unes des autres que, même en plein jour, toute lumière semblait couverte. Une vieille plaque rouillée annonçait le nom de la rue qu'ils empruntaient. La protection offerte par la Cape était la bienvenue. La population de l'allée des Embrumes était douteuse en journée, c'était encore pire la nuit. Il reconnut plusieurs établissements comme des bordels, si l'on en croyait la lanterne rouge postée à côté de chaque porte de ces bâtiments. Il avait beaucoup lu sur l'histoire et, bien que ne sachant pas très exactement ce qu'il s'y passait (il n'avait encore que douze ans et ce n'étaient pas les Dursley qui allaient avoir une discussion sur le sexe avec lui), il savait que c'était un endroit où des gens payaient pour profiter du corps d'autres gens.

Il était sûr d'avoir croisé au moins quatre vampires sur le chemin, ceux-ci s'étaient retournés dans sa direction en humant l'air. Heureusement, l'odeur de loup de Fenrir les découragea efficacement.

Le trio entra dans un bâtiment dont les murs étaient sales et les fenêtres tant obscurcies par la crasse qu'on ne savait si la lumière étaient allumée ou non à l'intérieur.

Cependant, dès que la porte fut passée, Harry fut surpris de voir que le hall d'entrée était immaculé. Et les fenêtres laissaient voir ce qu'il se passait dans la rue. Le hall n'était pas très grand et avait un air plutôt vieillot, avec ses poutres apparentes et son tapis élimé et ne semblait mené qu'à deux endroits : une porte avec une vitre fumée et un écriteau « gardien » cloué dessus et un escalier.

Fenrir les mena dans l'escalier, leur faisant monter quatre étages. Il ouvrit une des deux portes présentes sur le pallier et les fit entrer dans son appartement.

Tout comme le hall, on voyait que l'appartement était assez ancien. Les murs étaient recouverts d'un papier peint dont la couleur était fanée et les meubles avaient cet air usé d'avoir bien vécu. Mais, là encore, tout était propre.

- C'est qu'un appartement secondaire. Normalement, je vis avec ma meute dans un village caché dans une forêt mais, quand j'ai des affaires à faire dans le monde sorcier, je crèche ici. Y a qu'un lit mais je pense que le sofa sera amplement suffisant pour toi, petiot.

Harry ne put que hocher de la tête après avoir regardé le canapé en question. Même plié en deux, Fenrir ne tiendrait pas allongé dedans tandis qu'Harry était petit pour son âge (merci la malnutrition…) et serait confortablement installé pour la nuit.

- On parlera demain. Ton animagus peut pioncer avec toi ou sur le tapis, c'est vous qui voyez.

- Que… ?

Fenrir fit un sourire en coin avant de tapoter son nez de manière significative : odorat de loup-garou. Il indiqua ensuite la porte de la salle de bain avant de disparaître dans la chambre.

Haussant les épaules, Harry décida de faire une toilette sommaire avant d'aller se coucher. Sa course pour échapper à Molaire l'avait fait suer et il refusait de dormir sale. La propreté avait une valeur particulière à ses yeux après des années de conditionnement. Il agrandit sa malle et en sortit un pyjama.

Une fois sa toilette faite, il s'allongea sur le sofa, tirant la couverture qui était drapée sur le dossier sur lui et calant un coussin sous sa tête. Le sommeil vint très rapidement, il était épuisé physiquement et moralement. Il n'en revenait toujours pas d'avoir manqué de peu d'être tué par la propre famille de sa mère adoptive, aussi éloignée fut-elle dans le cas de Marge.

.oOÔOo.

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Harry ouvrit les yeux. Habitué à être réveillé à l'aube par la voix acerbe de Pétunia, il fut confus pendant quelques minutes avant que les évènements de la veille ne lui reviennent en mémoire.

Il s'assit subitement en entendant du bruit. Ses yeux se posèrent sur Fenrir qui s'affairait dans la kitchenette.

- Bonjour louveteau. J'ai pas voulu te réveiller, t'avais besoin de repos avec ce qu'y s'est passé hier.

- Bonjour Fenrir, merci de m'avoir laissé dormir.

L'homme indiqua une petite table d'un geste de la main. Deux tasses fumantes y trônaient ainsi que deux assiettes.

- Je te préviens, j'suis pas un cordon bleu. Mais je fais une omelette du tonnerre.

À ces mots, le loup-garou se détourna de sa plaque chauffante, poêle en main, et servit une part dans chacune des assiettes. Après un gémissement plaintif de la part de Sirius, Fenrir sortit une troisième assiette qu'il posa au sol et servit une troisième part.

- On parlera après avoir mangé, petit.

Et ils mangèrent. Un gémissement de plaisir sortit de la gorge d'Harry, le surprenant lui-même. L'omelette était, effectivement, délicieuse. Parfaitement assaisonnée et cuite exactement comme il le fallait.

Une fois leur repas terminé, les trois s'installèrent dans la partie salon de la pièce principale. Harry et Fenrir s'installèrent sur le sofa tandis que Sirius s'installa à proximité.

- Bon. On va pas parler de ta famille de merde, je pense avoir bien compris que t'as pas eu la vie facile depuis la mort de tes parents malgré les rumeurs qui disent le contraire. On va pas entrer dans les détails tout de suite, j'espère que tu m'en parleras quand tu seras prêt.

Harry hocha de la tête, soulagé de ne pas avoir à parler en détail des Dursley tout de suite. Après ce qu'il s'était passé hier, il avait besoin d'un peu de temps. Non seulement Marge avait essayé de le tuer mais le fait que les autres dormaient paisiblement lorsqu'il était venu chercher ses affaires montrait bien qu'ils n'en avaient rien à faire du fait que leur neveu n'était pas rentré alors qu'un supposé meurtrier avait été vu près de Little Whinging. C'était la confirmation de ce qu'il avait toujours su mais c'était malgré tout blessant. Quand bien même lui savait qu'ils ne partageaient pas le même sang, eux étaient censés le penser.

- Par contre, j'aimerais savoir ce que tu voulais dire à propos de Black hier. Qu'il était ton parrain d'adoption.

Harry ne savait pas si c'était le fait que le loup-garou l'avait visiblement adopté comme son louveteau ou l'aura protectrice qu'il avait hier mais il décida que Fenrir, au même titre que Voldemort, méritait de voir un Harry sans masque. Et Sirius… et bien, s'il s'avérait qu'il ne pouvait pas lui faire confiance, le sort d'Oubliettes n'était pas un sort compliqué si l'on avait une bonne organisation mentale.

- Oui. Quand j'ai été à Gringotts pour la première fois, le gobelin à qui j'ai parlé a trouvé très suspect le fait que ce soit Hagrid qui présente ma clé. Ou alors il n'a pas trouvé ça suspect et a utilisé ça comme excuse, qui sait comment pense un gobelin ?

- Personne à part un autre gobelin, louveteau.

- Tout à fait. Du coup, il a réclamé que je passe un test d'héritage. Hagrid a essayé de protester, que c'était pas quelque chose que Dumbledore avait autorisé, mais je lui ai fait un bon regard de chien battu et il a cédé. Il a même accepté de me laisser aller dans un bureau seul avec le gobelin.

- Manipulateur, glissa Fenrir avec un sourire en coin révélant quelques dents pointues.

- Bien obligé pour survivre. Bref, j'ai passé le test d'héritage. Et le gobelin a été aussi étonné que moi en voyant le résultat. Les Potter étaient listés comme mes parents d'adoption, Sirius Black et Alice Londubat en parrains d'adoption et Henry Potter comme mon frère d'adoption, mort-né en juillet.

- Oh bordel. Ils ont adopté un bébé juste après avoir perdu le leur ?

- C'est ça. Je ne connais pas les circonstances. Qui m'a enlevé à mes parents biologiques, pourquoi les Potter m'ont adopté, qui est au courant ? Aucune idée. Je sais juste que les Potter se sont bien occupés de moi, peut-être même qu'ils m'aimaient vraiment comme leur fils. Mais je sais aussi que je n'aurais pas vécu l'enfer aux mains de la sœur de Lily pendant plus de dix ans si ça n'était pas arrivé.

- Comment tu peux savoir ? Si tes parents biologiques t'ont laissé, c'est pas dit qu'ils t'auraient bien traité s'ils t'avaient gardé.

- Justement, c'est ça le truc, ils ne m'ont pas abandonné.

- Comment ça ?

- Mes parents sont des Sangs-purs. Tu sais à quel point ils ont du mal à avoir des enfants et que, pour eux, chaque enfant sorcier est sacré. Alors imagine à quel point un couple de Sangs-purs a été heureux de prévoir l'arrivée de jumeaux.

- Des jumeaux ? Tu veux dire que t'as un frère quelque part ?

- Ouaip. Donc ils sont heureux d'avoir des jumeaux même s'ils n'en parlent pas autour d'eux, sans doute pour éviter la jalousie des autres familles de leur cercle social. Bref, ils vont à Ste Mangouste où ma mère donne naissance à mon frère et moi. Les naissances de jumeaux magiques sont difficiles, les bébés ont souvent besoin de rester un mois ou deux à l'hôpital. Ils reviennent chez eux avec un seul bébé sans même se rappeler qu'ils en ont eu un deuxième.

- Comment tu sais ça ?

- Notre ami commun a interrogé mes parents mais aussi leurs elfes de maison. Et c'est eux qui ont confirmé que les… mes parents n'ont jamais montré de signe qu'ils connaissaient l'existence de leur deuxième fils.

- Putain… C'est tordu. Pour résumer, quelqu'un t'a enlevé pendant que t'étais à Ste Mangouste avant de jeter un sort d'oubli sur tes parents et peut-être d'autres personnes. Après ça, t'as été confié aux Potter qui t'ont adopté à peu près deux semaines après avoir perdu leur fils. Vraiment tordu.

- C'est ça. Je pense que les parrains désignés par mes parents ont aussi reçu un sort d'oubli ou quelque chose. Sinon ils auraient demandé à mes parents où était le deuxième bébé. Les elfes n'ont pas demandé par peur de rendre leurs maîtres tristes mais des parrains n'auraient pas les mêmes scrupules.

- C'est qui, tes parrains ?

Harry jeta un regard indécis en direction de Sirius qui écoutait attentivement, allongé sur le tapis face à la cheminée, de l'autre côté de la pièce. Il espérait qu'il n'aurait pas une trop mauvaise réaction.

- Severus Snape et Bellatrix Lestrange.

Tout à coup, un homme apparu là où un chien se trouvait auparavant.

- QUOI ? Snivellus est ton parrain ? C'est quoi ce bordel !?

Sirius fut immédiatement plaqué au sol par Fenrir.

- Écoute-moi bien, Black. La seule raison pour laquelle je t'ai laissé venir, c'est parce que je pensais que t'avais le bien-être d'Harry comme priorité. Si tu me montres le contraire, tu sortiras pas d'ici vivant. T'as pigé ?

Sirius se débattit quelques instants mais dû s'avouer vaincu lorsqu'il ne parvint même pas à légèrement faire bouger l'homme sur lui.

- Oui, ok, oui. Pardon mais Snivellus était mon ennemi à Poudlard et… Attends, t'as dit Snape et Lestrange ?

Fenrir laissa Sirius se relever en voyant que celui-ci se calmait et reprit sa place à côté du garçon. Il restait visiblement tendu, prêt à réagir au moindre soupçon d'agressivité de la part du détenu en fuite.

- Euh, oui. Ce sont les deux personnes désignées par mes parents biologiques. Pourquoi ?

- Le seul couple en commun entre ces deux personnes, à ma connaissance, sont les Malfoy. Lucius est le meilleur ami de Snape et Narcissa est la sœur de Bellatrix. T'es un Malfoy ?

Le regard d'Harry passa d'un homme à l'autre, hésitant.

- Oui… En effet, Lucius et Narcissa Malfoy sont mes parents biologiques. Et Draco est mon frère.

- Ooooh… Du plus en plus tordu, dis donc, ricana Fenrir.

Sirius s'assit lourdement au sol, visiblement submergé par ce qu'il venait d'apprendre.

- Je n'ai pas pris contact avec les Malfoy, en dehors de quelques discussions inintéressantes avec Draco à l'école. J'ai toujours vécu sans parents, je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'en avoir maintenant. J'ai plus l'impression qu'ils me gêneraient qu'autre chose. En plus, Draco est un gamin arrogant et immature, trop pourri gâté pour penser à autre chose qu'à lui-même.

- T'inquiète, je dirais rien. Pas mon secret à révéler.

- Merci Fenrir. Sirius ?

- Hein ? Ah, euh, de toute façon, je peux rien dire sous ma forme de chien et les Malfoy ne sont pas franchement les premières personnes à qui j'irais parler.

- Et Dumbledore ?

- Je sais ce que tu m'as dit sur lui hier, Harry. J'ai encore du mal à le voir autrement que le papy gâteau que j'ai connu à Poudlard ou le chef de la Lumière pendant la guerre. James et moi étions proches de lui, nous étions membres de l'Ordre du Phénix qui luttait contre les Mangemorts que Dumbledore a fondé. Alors c'est dur de le voir comme tu me l'as décrit.

- Peut-être que ça va te faire réfléchir, quel poste occupait Dumby pendant ton procès ?

- J'ai pas eu de procès. Mais il était président-sorcier du Magenmagot à l'époque.

- Il était donc en mesure de t'obtenir un procès. La preuve, il l'a fait pour Snape qui, lui, avait bien la Marque des Ténèbres, en arguant qu'il était son espion. Pourquoi aider Snape, qui est entré volontairement chez les Mangemorts, même s'il a supposément retourné sa veste après, et pas toi qui était un membre de son Ordre ?

- Voldemort venait d'être vaincu, il devait être occupé ?

- Et pourtant, Snape.

Sirius posa sa tête entre ses mains. Il n'avait jamais pensé à ça. Pendant toutes ces années à Azkaban, il s'était persuadé que son vieux mentor avait tout essayé pour le faire sortir de là. Mais s'il avait réussi à faire sortir Snivellus de là, il aurait pu faire en sorte que, lui, ait un procès dans les règles.

- Bon, louveteau, on va laisser le clébard réfléchir à tout ça, ça fait beaucoup. Il reste un mois et demi de vacances, il va falloir les occuper. Et déjà, on va t'entraîner.

- M'entraîner ? Je peux faire que de la magie sans baguette pendant les vacances, ça risque d'être assez limité.

- Je pensais plus à un entraînement… physique. T'es tout maigrichon ! Ok, t'as une bonne forme, t'es visiblement un coureur. Mais va falloir améliorer ton endurance et, surtout, ta force. Parce que, là, y a du boulot. On va passer quelques jours ici, le temps d'acheter tes affaires pour l'année prochaine et que je finisse ce que j'avais à faire ici. Après, on ira dans mon village. T'inquiète pas que mes bétas vont se faire un plaisir de te faire faire de l'exercice.

- Bétas ?

- On est une meute, petit. On fonctionne un peu comme une meute de loup. Je suis l'alpha de la meute, le chef. Tous les membres me respectent et m'obéissent au doigt et à l'œil. En échange, je les protège et assure la cohésion de la meute. Les bétas sont mes seconds. Ils dirigent la meute quand je ne suis pas là et font respecter mes ordres. Les omégas sont les plus faibles, ils servent surtout à apaiser les tensions dans la meute. Quoiqu'on reste humains donc ils ne sont pas malmenés comme ils le seraient s'ils étaient vraiment des loups. Entre tout ça, il y a les autres membres, qui font vivre la meute en travaillant.

- Ok. Ah, il faut que je te donne le truc pour notre ami commun ! J'ai failli oublier avec tout ce qui s'est passé !

- Ouais, ça fait partie de ce que je venais faire ici. Donne-le moi, je dois le voir en fin de matinée. Pendant ce temps-là, tu vas acheter ce qu'il te faut ou tu finis tes devoirs, comme tu veux. Il m'a dit qu'il allait te contacter hier pour te prévenir que je venais mais avec le chien, t'as pas dû sentir l'appel.

- Je l'appellerait quand on sera dans ton village, une fois posé. Tu lui diras de ne pas s'inquiéter quand tu le verras. Par contre, comment je fais pour sortir sans être reconnu ? Les sorts de camouflage sont un peu compliqués pour de la magie sans baguette.

- Hmm… C'est pas mon fort non plus, jamais eu envie de me cacher. Tiens, mets ça sur ta tête et enfile ce manteau. T'auras l'air d'un clodo mais on s'en fout. Et tu restes dans l'allée, tu vas pas sur le Chemin de Traverse. On a tout ce qu'il faut ici pour Poudlard, faut pas croire. Mais tu prends le chien avec toi et tu parles à personne. Si on te demande, t'es là avec moi, ça devrait suffire. Pis mon odeur est partout sur le manteau donc y aura pas de doutes.

Harry sortit le sac de soie contenant le journal de sa malle et le remit à Fenrir. Celui-ci fit rapidement la vaisselle avant de partir remplir sa mission auprès de Voldemort.

Une fois le manteau enfilé et le vieux chapeau noir élimé tombant sur son front, Harry sortit de l'appartement, Sirius sur les talons.

Il trouva rapidement la librairie qui était à deux portes de l'immeuble dont il venait de sortir. Il n'avait pas encore sa liste de fournitures mais il savait que la plupart des professeurs ne changeaient pas de manuels d'une année sur l'autre. Donc, en dehors de la Défense et des options qu'il avait choisi, il savait quels livres il devait acheter. Pour les trois matières manquantes, il passerait commande sur catalogue.

La librairie était déserte lorsqu'Harry y pénétra. Les étagères étaient poussiéreuses, le faisant froncer du nez. Il se dépêcha de mettre les manuels scolaires dont il aurait besoin de côté afin de pouvoir consulter les étagères. Les choix étaient bien différents de ce qu'on pouvait trouver à Fleury et Bott et, au bout d'à peine un quart d'heure, il avait mis de côté une bonne dizaine d'ouvrages traitant de sujets variés comme « Des créatures de abysses aux sommets : les dangers des extrêmes » ou « Les runes des peuples anciens ». Dans un coin, il trouva une étagère ne portant aucun intitulé. Il s'en approcha lorsqu'une main se posa lourdement sur son épaule. Aussitôt, Harry se retourna et se trouva nez à nez avec un homme âgé d'un air bourru. Il n'était pas très grand mais ses épaules larges lui donnaient une allure imposante.

- Tu cherches quelque chose, gamin ?

- Euh, j'ai trouvé ce que je cherchais, maintenant je regarde le reste.

- Ouais, je t'ai vu faire. T'es sûr que t'as assez pour tout ça ?

- Oui, bien sûr. Vous êtes le propriétaire ?

- Ouais.

- C'est quoi cette étagère ? Tout le reste est plutôt bien indiqué mais y a rien sur celle-là.

- Les invendables. C'est des bouquins qui sont dans le magasin depuis des décennies et personne n'en veut. Jette un œil, tu comprendras pourquoi.

Harry regarda les tranches des livres et, effectivement, il comprit. La plupart étaient dans un état déplorables tandis que d'autres étaient dans écrits dans des langues étranges. Deux livres pourtant lui sautèrent aux yeux. L'un d'eux était intitulé « Les milles et unes vertus des serpents » et l'autre « De la baguette à la main, guide pour la magie instinctive ». Ce n'étaient pas tant les titres qui l'avaient attiré mais le fait que, bien qu'écrits dans un autre alphabet, il n'avait eu aucun problème à les lire. Il en tira un et ouvrit la première page. Il ne fut pas déçu lorsqu'il vit qu'il avait écrit par un certain Sibilus Serpentard, sans doute descendant de Salazar. Cet alphabet étrange était donc du Fourchelangue. Parfait.

Une fois les deux livres pris, il rejoint le comptoir avec les autres livres qu'il avait sélectionnés. Le vieil homme haussa un sourcil face aux deux livres qu'Harry avait choisi mais ne dit rien. Il avait l'habitude des étrangetés dans cette allée et ne mettait jamais son nez dans les affaires qui ne le regardaient pas. Tant que le petit avait de quoi payer.

Harry sortir de la librairie et remarqua qu'il y avait passé plus de temps que ce qu'il avait prévu. Aussi se hâta-t-il de faire le plein d'ingrédients chez l'apothicaire. Snape était peut-être un mauvais professeur mais il n'allait pas laisser ça nuire à son éducation. Là encore, il trouva une sélection d'ingrédient bien différentes de la boutique du Chemin de Traverse. Les ingrédients de base étaient les mêmes mais il doutait que l'on trouve du sang de Kelpie ou un morceau de cape de Moremplis dans l'autre magasin. Il resta un moment à observer les ingrédients qu'il ne connaissait pas avant d'aller payer ses achats.

Une fois les achats faits pour sa troisième année, Harry retourna à l'appartement de Fenrir. En dehors des vendeurs des deux boutiques, personne ne l'avait approché à moins de deux mètres, reculant parfois après avoir humé l'air. Sirius, qui n'avait pas quitté son filleul d'une semelle était un peu déçu de n'avoir rien eu à faire.

En attendant le retour du loup-garou, Harry se plongea dans ses nouveaux livres. Il avait déjà lu ses livres de cours dans la salle commune l'année précédente, les empruntant aux élèves plus âgés, et se concentra donc sur ses trouvailles. Il avait vite caché ses deux livres en Fourchelangue dans sa malle. Il tenait à ce que le fait qu'il puisse parler la langue des serpents reste son secret pour le moment. Il le révélerait en temps voulu.


Teaser : au prochain chapitre, la découverte du village de Fenrir, l'évolution des relations Harry/Fenrir (avec un passage un peu dégueu, sorry), Harry/Sirius, Harry/Voldy (et sortez de vos esprits malsains l'idée même d'un slash, il a 13 ans, le môme, si, je vous vois, les deux du fond qui y ont pensé), un voyage du côté de Privet Drive et... et d'autres choses que mon cerveau fera poper dans l'histoire au fur et à mesure que je vais l'écrire (sérieusement, y a des trucs, j'y ai même pas pensé avant que mes doigts ne les aient tapés).