Merci pour vos reviews !
Je préviens, il y a un moment "beuuuuurk" dans ce chapitre (sauf si c'est votre truc, ce que je respecte) mais rien de graphique.
- Voilà, louveteau, mon village.
Harry regarda autour de lui. Les maisons, un peu plus d'une vingtaine, étaient rudimentaires mais semblaient chaleureuses, en pierres et toits de chaume. Des enfants jouaient, courant partout entre les adultes qui s'affairaient, certains transportaient des charges impressionnantes. Ils venaient de passer une demi-heure à marcher dans la forêt et les arbres qui entouraient le village étaient immenses, le protégeant et l'isolant du monde extérieur .
- Le village est entièrement autonome. Tout ce dont nous avons besoin, nous le produisons. Nourriture, habillement, meubles… Tu dormiras dans ma maison, avec ma louve, Ignata.
Fenrir désigna la maison centrale, plus imposante que les autres et la seule entourée d'une petite barrière en délimitant le terrain. Une femme aux longs cheveux bruns et portant une robe beige si longue que l'arrière touchait le sol, lavait du linge à côté de la porte. Elle leva la tête et un grand sourire apparut sur son visage délicat tandis que ses yeux ambrés semblaient enregistrer le visage de l'homme devant elle.
- Fenrir ! J'ai l'impression que tu es parti depuis trois lunes !
- Ignata, je suis parti moins d'une semaine…
- Même !
La femme laissa la chemise qu'elle était en train de laver retomber dans la bassine d'eau devant elle et se jeta dans les bras de l'alpha.
- Ignata, je te présente Harry. Il va rester avec nous jusqu'à la rentrée à Poudlard.
Ignata se recula de son loup pour observer Harry. Son regard s'arrêta une fraction de seconde sur ses yeux verts et sa cicatrice.
- Harry Potter. Enchantée, je suis Ignata, la femme de Fenrir. Et puis-je savoir la raison de ta présence parmi nous ?
Son ton n'était pas agressif mais méfiant. Les loups-garous souffraient beaucoup des préconceptions des sorciers à leur encontre. Accueillir l'un d'eux dans le village n'était pas sans conséquence bien que personne ne prendrait le risque d'aller à l'encontre de l'alpha, pas même sa femme.
- Enchanté madame. Fenrir a eu la gentillesse de m'inviter suite à un désaccord avec ma famille. J'espère que ma présence ne vous gênera pas trop.
Fenrir leva un sourcil, étonné. Le Harry qu'il avait à côté de lui n'était pas le même qu'il connaissait. Ce Harry était poli à outrance, montrant du respect et une certaine timidité dans sa gestuelle. Le Harry qu'il avait appris à connaître ces derniers jours parlait sans prendre de pincettes et le mot « timidité » ne semblait pas faire partie de son vocabulaire. Il l'avait même entendu jurer comme un charretier à l'encontre d'une harpie qui avait voulu lui tendre un piège, la veille alors qu'il se promenait dans l'allée des Embrumes.
Pire, l'odeur même du garçon avait changé. Il sentait de la gêne et une pointe de peur. Or, Fenrir savait parfaitement qu'un gamin qui n'avait pas peur de confronter une harpie en plein milieu de l'allée n'avait certainement pas peur de sa femme. À la pleine lune, peut-être, mais pas dans sa forme humaine. Le gamin était bon acteur à ce point ?
- Ok, alors tu vas laisser tomber ce ton avec moi, garçon. T'es pas à l'école, là. Moi, je suis pas « madame », je suis Ignata. Et bien sûr que tu gêneras pas, les enfants sont sacrés pour nous. Allez, suis-moi, je te montre ta chambre.
Fenrir était encore plus incrédule. Il n'avait jamais vu sa femme plier aussi rapidement devant qui que ce soit. Bon, il n'avait jamais vu quelqu'un parler aussi poliment à sa douce Ignata non plus. Comment le gamin avait-il su que ce serait la bonne attitude pour s'attirer ses faveurs ? Il avait l'instinct de survie inscrit dans les gènes, c'était pas possible autrement.
Haussant les épaules, il suivit sa femme et le garçon dans sa maison. Il était fier de cette bâtisse qu'il avait construit lui-même. Si les maisons du village ne comportaient qu'un rez-de-chaussée, la sienne possédait un étage comprenant trois chambres et une salle d'eau parfaitement fonctionnelle. Le plus compliqué avait été de raccorder son village à un réseau d'eau potable. Bien sûr, la plupart des loups présents pouvaient faire de la magie et lancer quelques Aguamenti ou autres sorts de Récurage ne posait pas de problème mais il était tellement plus agréable de prendre une douche bien chaude après une longue journée de labeur.
Ignata mena Harry vers la chambre d'ami tout en lui expliquant les règles en vigueur. Il n'y en avait pas beaucoup, principalement le respect des heures de repas et l'importance de tenir sa chambre propre et rangée.
La chambre était sobre, contenant seulement un lit simple, une armoire et une commode, sans décoration. Elle n'avait jamais servi avant mais pas un mouton de poussière ne traînait par terre, au plus grand plaisir d'Harry.
- Bien, petiot. Pose tes affaires et rejoins-moi dehors, que je te présente à mes bétas. Tu vas voir, d'ici la fin des vacances, tes brindilles de membres vont avoir pris de la largeur.
Harry fit la moue, regardant ses bras. Effectivement, s'il était efficace avec une baguette, il n'avait pas vraiment une musculature efficace. Ses jambes étaient plus puissante grâce aux nombreuses fois où il avait couru pour échapper à Dudley mais ses bras… faire la vaisselle ou désherber le jardin ne développait pas vraiment la force.
Une fois ses vêtements soigneusement rangés dans l'armoire, le garçon descendit et sortit de la maison.
Il vit Fenrir accompagné de deux hommes torse-nu. L'un était grand, large et brun, l'autre était petit, large et blond. Tous deux avaient les yeux ambrés typiques des loups-garous et avaient plusieurs cicatrices sur leurs bras et leur poitrine.
- Louveteau, je te présente Marc, indiqua-t-il en pointant le blond du pouce, et Daniel, ajouta-t-il en pointant le brun. Ce sont mes bétas et c'est eux qui vont s'occuper de ton entraînement. Marc, Daniel, c'est Harry. Vous allez me faire gonfler ses muscles. Il reste avec nous jusqu'à la rentrée.
Les deux hommes hochèrent la tête puis tournèrent autour d'Harry, l'observant et jugeant son apparence.
- Ok, gamin. On va y aller progressivement pour pas que tu t'amoches quelque chose. T'as des fringues qui craignent rien ?
Harry hocha la tête, prenant à nouveau un air timide. En même temps, il formait des plans dans sa tête. Avoir l'air timide lors de la rencontre, prendre petit à petit plus de libertés, tester les limites de manière subtiles afin de voir où il pouvait se situer par rapport à ces deux loups.
.oOÔOo.
- C'est bien gamin ! Ça fait qu'une semaine et t'arrives déjà à porter un sac de farine avec beaucoup moins de difficultés qu'au début !
L'entraînement physique d'Harry se comportait principalement de tâches physiques utiles pour la meute. Ainsi, il participait à la vie du village tout en développant petit à petit sa musculature. Une semaine de ce régime portait déjà ses fruits. Il savait que Fenrir voulait aussi l'entraîner au combat au corps-à-corps mais cela devrait attendre encore. Pour le moment, le garçon était trop épuisé après ses nombreuses tâches pour faire autre chose que lire un peu avant de s'effondrer dans son lit.
Fenrir et Ignata avaient accueilli Harry chez eux de manière très chaleureuse. Si le déjeuner était souvent pris en dehors, souvent un repas rapidement pris entre deux travaux à faire, le petit-déjeuner et le dîner était toujours pris ensemble. Harry s'était un peu plus ouvert à la louve mais gardait malgré tout un masque d'enfant innocent et impressionnable devant elle. Il n'avait aucune affection particulière envers elle mais il tenait tout de même à passer un moment agréable pendant son séjour.
On aurait pu penser qu'Harry, avec son passé, se plaindrait des tâches manuelles qu'il devait faire quotidiennement et qu'il se jetterait sur la personne qui semblait capable de lui apporter une affection maternelle qu'il n'avait jamais eu. Mais Harry avait, depuis longtemps, abandonné l'envie d'un parent aimant ou d'un câlin maternel et le travail qu'il effectuait lui permettait de se renforcer, ce qui améliorerait ses chances de survie. Ni plus, ni moins.
Seules quatre personnes comptaient à ses yeux.
Voldemort qui l'avait pris sous son aile quand il avait onze ans. Il y avait comme une connexion avec lui qui s'était faite presque naturellement. Harry ne saurait l'expliquer mais il se sentait plus proche de lui que de n'importe qui d'autre. Il l'avait appelé le soir-même de son arrivée au village. Voldemort lui avait semblé réellement inquiet à propos de ce qui s'était passé le jour où il avait envoyé Fenrir chercher son journal. Harry n'avait pas revu l'homme depuis la fin de sa première année à Poudlard et sa présence lui manquait terriblement plus que ce à quoi il s'attendait, comme s'il lui manquait une partie de lui-même.
La seconde personne était évidemment Luna. Ça avait été une surprise complète. Il ne savait pas ce qui l'attirait chez la jeune fille, peut-être son côté farfelu ou son air de venir d'un autre monde. Toujours est-il qu'il savait instinctivement qu'il pouvait avoir confiance en elle. Si elle ne pourrait l'accompagner dans une bataille, il savait qu'elle assurerait toujours ses arrières. Il ne ressentait aucun sentiment amoureux pour elle mais s'il devait choisir un mot pour la décrire, ce serait « âme sœur ».
Fenrir, bien sûr, était la troisième. Le soir où il l'avait pris dans ses bras après l'attaque de Molaire, un lien s'était formé entre eux. Peut-être était-ce à cause de la nature du loup, peut-être tout simplement un effet de l'adrénaline à ce moment-là… Peu importe, un lien s'était créé et il semblait puissant. Harry n'irait pas jusqu'à dire qu'il s'agissait d'un lien paternel mais plutôt un besoin de protection du plus âgé envers lui. De son côté, le garçon éprouvait un immense respect envers le loup.
La semaine passée à l'appartement et celle passée au village avaient permis à Sirius et Harry de faire connaissance. Là encore, il ne s'agissait pas d'un lien filial, le garçon ne voyait pas l'homme comme un père de substitution. Sirius avait du mal à se remettre de son séjour à Azkaban et Harry l'aidait beaucoup lors de leurs discussions tandis que Sirius essayait de comprendre l'histoire de son filleul, de comprendre comment le bébé souriant qu'il avait connu était devenu cet adolescent expert à cacher ses émotions et possédant un tel instinct de survie.
Les autres personnes, Harry les voyait autrement. Ils étaient soit des ennemis, auquel cas il jugeait s'il valait mieux les confronter, les manipuler ou les fuir, ou des outils qu'il pouvait utiliser pour son bien.
.oOÔOo.
- Louveteau.
- Oui, Fenrir ?
Harry leva les yeux de son livre. Après presque deux semaines de dur labeur, il lui était enfin accordé un jour de repos. Il avait passé la journée à lire les livres qu'il avait acheté pendant son court séjour dans l'allée des Embrumes et était, actuellement, en train de dévorer le livre portant sur les runes de différents peuples disparus depuis longtemps. Il essayait de les comparer les unes aux autres, jugeant les bénéfices de chaque alphabet runique afin de déterminer dans quels cas les uns étaient mieux que les autres. Les runes mayas, par exemple, n'avaient pas du tout la même nature que les runes celtiques et étaient plus avantageuses si l'ont souhaitait les utiliser pour tout ce qui avait trait aux étoiles, donc à la temporalité, chaque instant étant déterminé par la position des étoiles dans le ciel.
- Je sais pas si t'as fait attention au calendrier mais c'est la pleine lune ce soir.
Harry écarquilla des yeux. Il n'avait effectivement pas fait attention. Ce soir, toutes les personnes du village qui l'avaient si bien traité depuis son arrivée allaient se transformer en loups sanguinaires qui n'hésiteraient pas à l'attaquer. Il ne pourrait rien faire contre une cinquantaine de loups-garous.
Voyant la panique dans les yeux du garçon, Fenrir lui sourit.
- T'inquiète, gamin. Tu crois que je vais laisser quelque chose t'arriver dans mon propre village ?
- Comment ?
Il n'eut pas besoin d'en dire plus, le loup comprit la question.
- Ok, alors déjà, tu sors pas de ta chambre. Tu gardes Black avec toi, il craint rien sous sa forme de chien. Et… ahem. Il va falloir que tu portes mon odeur pour que tous, dont moi, saches que t'es intouchable.
- Ton… odeur ? Comme dans l'allée ?
- Mon odeur mais en plus fort que dans l'allée. Tu sais comme les loups marquent leur territoire ? Ben faut que je te marque comme mon territoire.
- Tu… tu veux dire… Sérieusement ?
- Ouais. C'est pas terrible mais y aura pas de protection plus puissante pour ce soir.
Harry baissa la tête. Il était prêt à tout pour survivre, il le savait. Et le fait qu'il ne soit pas si réticent montrait qu'il était VRAIMENT prêt à tout.
- Ok… ok… Quand ?
- Une heure avant la nuit, ça devrait le faire. Et tu files te doucher dès l'aube, bien sûr.
Le dîner de ce jour se passa en silence. Même Ignata, qui était plutôt bavarde d'ordinaire, ne décrocha pas un mot du repas.
Harry et Fenrir se dirigèrent vers la chambre, suivis par Sirius qui semblait rire, autant qu'un chien peu sembler rire.
Fenrir ressortit de la chambre, les joues en feu. Il était un loup-garou depuis de nombreuses années et il n'y avait, pour ainsi dire, plus tellement de choses qui pouvaient l'embarrasser mais pisser sur un gamin pour le protéger, c'était autre chose.
Harry jeta un regard noir à Sirius qui convulsait sur le dos tant il riait.
- C'est ça, marre-toi. Tu as intérêt à m'apprendre rapidement à devenir un Animagus. Je peux même pas aller me coucher, j'ai pas envie que cette odeur s'incruste dans mes draps. Dire qu'on va devoir refaire ça en Août…
Harry attrapa le livre qu'il lisait plus tôt et s'installa sur le sol. Ce ne serait pas le première nuit qu'il passerait dans cette position, après tout, et il n'avait même pas de blessure pour l'empêcher de s'installer confortablement.
Aussi dégoûtante la méthode fut-elle, elle était efficace et aucun loup ne s'approcha de sa chambre de toute la nuit.
Dès que le premier rayon du soleil fit son apparition, Harry courut dans la salle de bain prendre une très longue et très chaude douche.
.oOÔOo.
Allons voir ce qu'il s'est passé à Privet Drive depuis ce fameux soir.
- PET ! Pourquoi le petit-déjeuner n'est pas prêt ?
- Je ne trouve pas le monstre, Vernon. Il n'est pas dans sa chambre. D'ailleurs, je ne l'ai pas vu rentrer, hier soir.
Le couple se regarda. Un assassin était en liberté à proximité et leur neveu n'était pas rentré.
- Tu crois que…
- Non ! Non, non, non ! Il… il est juste parti se promener. Tu lui rappelleras les règles quand il sera de retour.
Le couple sursauta lorsqu'ils entendirent un « MOLAIRE ! » retentir de la chambre de Marge. Celle-ci ne tarda pas à descendre l'escalier, portant une robe de chambre par dessus sa chemise de nuit.
- Où est Molaire ? Il n'est pas dans ma chambre !
- Ton chien ? Celui qui a laissé un étron sur le tapis du salon et qui a uriné sur nos chaussures ? Marge, je croyais que Molaire était bien dressé mais…
- QUOI ? JAMAIS MOLAIRE N'AURAIT FAIT ÇA !
Pétunia renifla dédaigneusement. Si ça n'avait tenu qu'à elle, jamais un animal aussi sale qu'un chien n'aurait mis les pattes chez elle. Mais c'était la sœur de Vernon donc elle n'avait pas eu son mot à dire.
- Je ne sais pas où est Molaire, Marjorie. Tu l'as peut-être laissé dehors hier soir, le monstre n'est pas là non plus. Il l'a peut-être coincé dans un arbre comme il l'avait fait il y a quelques années.
Marge fila dans sa chambre et en redescendit complètement habillée. À nouveau, Pétunia renifla, sa belle-sœur n'avait même pas pris la peine de se doucher. Et, ivre comme elle l'avait été la veille au soir, elle n'avait pas non plus dû se laver avant d'aller dormir. Heureusement que son Vernon avait une hygiène impeccable ou elle ne l'aurait jamais épousé. La propreté était son obsession, plus encore que les ragots. C'était d'ailleurs la seule chose qu'elle accordait à son bon à rien de neveu : peu importe dans quel état il était, peu importe si ses corvées étaient terminées ou non, elle lui accordait une douche chaque jour et un accès illimité au savon de la cuisine.
Marge sortit en trombe, appelant le nom de son molosse de son horrible voix de crécelle. Elle s'éloignait petit à petit, appelant « Molaire » toutes les trois secondes.
Au bout d'un quart d'heure, Pétunia, qui faisait le petit-déjeuner afin que son Dudlynouchet ne soit pas affamé lorsqu'il se réveillerait (il était bientôt onze heure, après tout), fut surprise d'entendre la voix de sa belle-sœur criant « NOOOON ».
Marge revint, portant dans ses bras le cadavre ensanglanté de son chien. Vernon accourut à ses côtés pour la soutenir. Dudley, qui descendait les escaliers à ce moment-là, jeta un œil sur le chien, haussa les épaules et rejoignit sa mère dans la cuisine pour manger.
Après des heures de discussion afin de réconforter la « pauvre » femme, Marge et Vernon déduisirent qu'elle avait laissé Molaire dehors la veille et qu'il s'était battu contre un autre chien.
La disparition d'Harry fut bien vite oubliée, ils avaient des funérailles à prévoir et Marge tenait absolument à ce que Molaire soit enterré dans son jardin. Aussi, les quatre Dursley firent-ils leurs bagages et partirent en voiture, sans voir la vieille fille qui observait leur départ de loin.
.oOÔOo.
Miss Figg rapporta le départ des Dursley auprès de Dumbledore.
Celui-ci consulta ses instruments et, constatant l'absence du garçon dans la maison, déduisit qu'il les avait accompagné. Tant mieux, pour une fois qu'ils emmenaient le garçon en vacances. Il avait craint pendant de nombreuses années que Pétunia ne soit trop aigrie envers Lily pour s'occuper correctement d'Harry mais il semblerait enfin qu'ils réussissent à créer un lien.
Et puis, le garçon était équilibré, bien habillé, poli… C'est qu'elle avait tout de même réussi à l'éduquer mieux que ce à quoi il s'attendait. Une partie de la culpabilité qu'il ressentait depuis qu'il avait laissé l'enfant à sa tante s'envola de ses épaules.
Souriant, Albus Dumbledore enfourna un bonbon dans sa bouche avant de se remettre au travail en chantonnant.
.oOÔOo.
Les semaines s'enchaînèrent pour Harry. Son anniversaire fut un petit événement dans le village, chacun lui souhaitant gentiment. Ignata lui avait préparé un gâteau pour le dîner et Fenrir lui offrit une figurine de bois en forme de loup qu'il avait lui-même taillé. Sirius se contenta de le lui souhaiter chaleureusement, lui promettant de lui offrir quelque chose dès qu'il le pourrait. Devoir rester sous sa forme canine la plupart du temps ne lui permettait pas d'aller faire les boutiques.
Fenrir avait commencé à l'entraîner au combat à mains nues et, bien qu'il ne serait jamais aussi fort que le loup-garou, Harry apprenait vite. Ses coups portaient la plupart du temps et son agilité lui permettait d'esquiver efficacement.
Une semaine après son anniversaires, en plus de transporter des charges de plus en plus conséquentes, Harry fut chargé d'aider une nouvelle famille à construire sa maison.
Bâtir une maison à partir des éléments disponibles à proximité présentait un certain challenge. Il devait aider deux loups à tailler des pierres dans la carrière qui se trouvait à quelque kilomètres du village avant de rapporter les pierres au village.
Seules les tâches purement physiques lui étaient désignées, les finitions et les petits travaux étaient réservés aux loups qui avaient une certaine expertise dans le domaine de la construction mais il appréciait de voir la maison sortir de terre petit à petit. C'était la première fois qu'il participait à la construction de quelque chose et c'était une sensation qu'il appréciait.
Il voyait son corps changer au fil des jours. Ses muscles avaient pris de la largeur et étaient de plus en plus définis. Il était loin d'avoir un physique de body builder mais tout de même, cela l'inquiétait un peu par rapport à l'école. Il avait déjà une horde d'admirateurs, Ginerva Weasley en tête, et il craignait que son physique n'attire encore plus d'indésirables.
Ce fut Voldemort qui lui apporta la solution, quelques jours avant la rentrée. Harry était déjà installé confortablement dans son lit lorsqu'il senti son bracelet vibrer.
- Mirus. Bonjour Marvolo !
- Ah, jeune Mirus, comment vas-tu ?
- Plutôt bien. Merci pour les livres de cours, je les ai reçu hier. C'était bien ceux-là qu'il me manquait.
- De rien. J'ai l'impression que ton professeur de Défense ne sera pas un incompétent l'année prochaine. Au moins, il a choisi un livre qui semble plutôt complet.
- Oui, je l'ai feuilleté et c'est vrai qu'il est pas mal. De toute façon, dur de faire pire que le paon qu'on a eu l'année dernière… Heureusement qu'il n'a pas fini l'année, celui-là.
- Ah ah, c'est vrai. J'ai entendu dire qu'il a fini à Azkaban. Il n'aurait vécu aucune des histoires qu'il a écrit, finalement, seulement volé les histoires avant de lancer un sort d'Oubli à ses victimes. Qui aurait cru qu'être interrogé sous Veritaserum pour ses histoires frivoles avec ses élèves aurait déterré tout ça ?
- Un clown, ce mec, de toute façon. Ça se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'il n'avait pas vraiment fait tout ce qu'il a écrit.
- Bien. Dis-moi un peu, tu retournes bientôt à Poudlard, tu te sens prêt ?
- Yep. J'ai même hâte de revoir Luna. Je n'ai pas beaucoup communiqué avec elle et je suis sûr qu'elle a des tonnes de choses à me raconter. Les cours… J'espère qu'ils vont être plus intéressants que l'année dernière. Avec les options, j'espère devoir un peu plus réfléchir.
- Mirus, tu sais que ce n'est pas la faute des professeurs si tu t'entraînes en dehors de leurs cours et que tu prends de l'avance, hmm ?
- Ouais, ouais, je sais. Dis, tu crois que si je brasse n'importe comment en classe, Snape va enfin me ficher la paix ?
- Ah ! Connaissant son caractère, ça ne changerait strictement rien. Il a une dent contre James Potter et tu lui ressembles.
- Comment ça se fait, d'ailleurs ? Je suis adopté mais je ressemble à mon père adoptif ?
- Sans doute un glamour lié à ton sang. Normalement, c'est définitif mais je vais faire des recherches si tu souhaites retrouver l'apparence que tu aurais dû avoir. Il doit exister une solution, j'en suis persuadé.
- C'est pas pressé mais j'apprécierais d'avoir l'option. Si, un jour, être Harry Potter devient trop dangereux, ça serait bien qu'il puisse disparaître.
- Je t'avoue que j'espérais que tu dirais ça. Le vieux bouc ne sait pas encore que je suis revenu mais ça ne durera pas éternellement. Et le jour où il saura que je suis de retour, il essayera de faire de toi son arme contre moi.
- Oh, laisse-moi deviner. Il veut faire de moi l'étendard du côté de la Lumière ! Le jeune héro au passé tragique qui doit sauver son peuple de la menace que tu représentes, le garçon courageux qui servira à rallier les sorciers. Et dans tout ça, il jouerait au vieux mentor, affaibli par l'âge mais toujours prêt à défendre la veuve et l'orphelin. Enfin, tant que je suis pas l'orphelin en question.
- Ça lui ressemble, oui, totalement un plan dont il est capable.
- Et donc, il fait ça et, pouf, Harry Potter disparaît. Les gens paniquent et perdent espoir en la Lumière et se tournent vers toi.
- Tu as tout compris Mirus. Et moi, je gagne un jeune homme aux nombreux talents que personne ne pourra lier à Harry Potter. Et tu seras en sécurité.
- En parlant d'apparence, j'ai un problème. L'entraînement de Fenrir a été très efficace et j'ai déjà dû altérer mes vêtements plusieurs fois.
- Tu veux que je t'en envoie d'autres plus adaptés ?
- Non, c'est bon, c'est pas ça le problème. Le problème, c'est que mon physique va attirer encore plus de regard qu'avant et, franchement, j'ai pas hâte que ça arrive.
Harry attendit patiemment que Voldemort cesse de rire en imaginant les fans d'Harry Potter baver devant ses muscles. Une fois la crise passée, le plus âgé promit d'envoyer au plus jeune une bague sur laquelle il aurait appliqué un sort de glamour qui ne changerait rien d'autre que cet aspect. Ainsi, pour la population estudiantine, Harry Potter serait toujours un petit ado maigrichon.
Ils discutèrent encore un long moment. Afin de permettre à Harry de ne pas devoir retourner chez les Dursley l'année suivante, il fut décidé que l'innocence de Sirius devait être prouvée. C'est Voldemort lui-même qui désigna le plan qui le permettrait. Pour cela, Sirius devrait rester au village de Fenrir afin d'éviter qu'il ne se fasse attraper et ne soit livré aux détraqueurs avant qu'ils ne puissent l'aider.
Voilà, la fin des vacances !
Je voulais un peu mieux définir Mirus et sa relation aux autres dans ce chapitre.
Teaser : Euh... ah oui, détraqueurs, rat, rouquin... Bref, troisième année à Poudlard ! (Ah, et y a quelqu'un qui meurt, aussi, et pas un figurant mais chuuut)
