Tout d'abord, pardon pour le long délai avant la publication de ce chapitre. Ma vie est un peu chaotique en ce moment, des maladies graves dans la famille, des dilemmes professionnels... Bref, je n'étais pas vraiment dans l'état d'esprit nécessaire pour continuer.

Et je souffre également d'un syndrome bien connu : le syndrome de l'imposteur. Quand je relis ce que je poste, je trouve tout nul, mal écrit, illogique... Bref, je suis perpétuellement insatisfaite et ça bloque régulièrement l'écriture.

Et donc un grand merci pour vos reviews qui aident beaucoup à dire à cette petite voix "la ferme, regarde, il y en a qui apprécient ce que tu écris !".

Des tortures ont lieu dans ce chapitre. J'ai mis un (TW) au début et un (fin TW) avant et après. Vous pouvez sauter ce passage sans problème en ce qui concerne la compréhension de l'histoire.


Harry détestait les modes de transport sorciers. Oh, il arrivait parfaitement à rester sur ses pieds mais la sensation d'être aspiré dans un tube restait désagréable.

Il regarda autour de lui et constata qu'ils étaient sur une route au beau milieu d'une prairie à l'herbe rase. Quelques moutons étaient visibles et l'odeur iodée indiquait que la mer n'était pas loin.

- Euh, Siri ? On est où ?

- Ah, mon petit Harry, on se trouve devant ma nouvelle maison.

Harry lui lança un regard interrogatif, levant légèrement un sourcil.

- La demeure de Sirius Black se trouve aux coordonnées 53°42'00 Nord et 10°07'00 Ouest.

Aussitôt, une maison de plein pied apparut là où la plaine était vide auparavant. Directement à côté se tenait une serre et deux granges se tenaient plus loin.

- Et voilà ! Notre chez nous pour les quelques temps à venir.

- Fidelius ?

Sirius hocha la tête avec un grand sourire.

- Tu es au courant que c'est ce sort qui a coûté la vie à mes parents adoptifs ? Qui est le Gardien ?

Le sourire de l'homme retomba en repensant à son meilleur ami.

- Nous avions fait une énorme erreur en prenant Peter pour Gardien… Mais cette fois, je n'ai pas pris de risque, je suis moi-même le Gardien.

Harry posa une main réconfortante sur le bras de son parrain. Il se fichait éperdument des Potter mais le chagrin de Sirius le gênait. Il se demanda s'il ressentirait la même peine si Luna perdait la vie, ou Fenrir ou même Marvolo…

- Tu sais, je me demande si Marvolo accepterait que tu prennes ta revanche sur Pettigrow. Il est à Azkaban mais peut-être que…

- Non ! Non, Harry. Crois-moi, les détraqueurs sont bien suffisants. Il a été condamné à perpétuité et sa cellule a été spécialement conçue pour qu'il ne puisse pas se transformer. J'ai passé de nombreuses années là-bas mais ma forme animale m'a beaucoup aidé. Il n'aura pas cette chance.

Harry hocha la tête pensivement.

- Tu as raison, c'est pire que s'il était tué maintenant. Bien, et si on entrait !

L'homme secoua la tête, résigné. Il avait du mal à comprendre son filleul qui pouvait passer d'une émotion à une autre en une seconde. Sirius savait que la vie n'avait pas fait de cadeau au garçon mais celui-ci ne parlait pas de sa vie avant son entrée à Poudlard. Quelque chose de grave avait dû se passer pour que cet enfant devienne ainsi.

C'est en sautillant qu'Harry entra dans la maison. L'entrée se faisait dans un salle mélangeant salon et salle à manger. Le décor était plutôt rustique avec ses meubles en bois et ses rideaux à fleur. La table était recouverte d'un napperon en pièce centrale et entourée de quatre chaises munies de coussins aux motifs fleuris. Un canapé aux allures confortables bien qu'un peu défraîchi était placé face à une grande cheminée. Une porte donnait sur une cuisine équipée d'un vieux four à bois. Là encore, le décor datait du siècle précédent. Le sol était en tomettes marron et les murs, bien que propres, portaient les marques d'un lieu dans lequel de nombreuses générations avaient vécu.

- Siri ? On a voyagé dans le temps ?

Les joues de l'homme rougirent un peu.

- C'était comme ça quand je l'ai acheté. Je t'avoue que j'ai grandi dans l'opulence et ce côté… campagnard m'a plu. C'est pour ça que j'ai tout laissé en l'état.

- Mhhm, d'accord. C'est daté mais plutôt confortable, je peux comprendre ton envie de laisser comme ça. Et c'est tellement loin du style de maison dans lequel j'ai vécu jusque là que ça me va aussi.

- Comment ça ?

- Les Dursley étaient obsédés par la normalité. Donc ils tenaient à ce que leur maison soit la plus normale possible. Dès que quelque chose passait de mode, il fallait le changer. J'ai dû repeindre une dizaine de fois la barrière et les volets à cause de ça.

- De façon moldue ?

Harry lança un regard qui disait « à ton avis ? » à son parrain.

- Mais… Mais t'étais trop jeune pour faire ça ! Lily m'a dit que la peinture moldue est pleine de produits mauvais pour la santé !

Harry haussa des épaules. Ce n'est pas comme si les Dursley s'intéressaient à sa santé.

- Les chambres ?

Sirius pointa du doigt une autre porte dans le salon qu'Harry n'avait pas vue. La poignée grinça lorsqu'il la tourna et la porte s'ouvrit sur un couloir dans lequel se trouvaient trois portes et éclairée par un puits de lumière au plafond.

- Ma chambre, indiqua Sirius en pointant la première porte, la salle de bain, dit-il en montrant la porte du fond, ta chambre, finit-il.

Harry ouvrit la dernière porte indiquée et entra dans ce qui serait sa chambre.

Il remarqua d'abord un lit simple dont la tête était sculptée de motifs celtiques et dont la parure de lit était simplement d'un vert feuille uni. À côté se tenait une table de nuit en bois brut, sans décor, comportant deux tiroirs, une lampe de chevet à l'abat-jour orangé posée dessus. De l'autre côté de la pièce se tenaient une armoire massive et un bureau sur lequel se tenait le même type de lampe.

Une fenêtre ornée de rideaux d'un gris clair permettait à la pièce d'être lumineuse. La vue sur les prés était reposante, selon Harry.

- Dis, Siri, on est où exactement ?

- On est sur une petite île irlandaise, Inishturk. L'électricité n'a été installée qu'il y a peu de temps donc à part les lampes, rien n'est raccordé. Il y a un peu moins d'une centaine d'habitants donc on est plutôt tranquille. Je te laisse t'installer, on pourra visiter l'île à partir de demain.

Mettre ses vêtements dans l'armoire ne prit pas longtemps, le plus long fut d'arranger les quelques livres qu'il souhaitait lire en priorité sur le bureau.

C'est à ce moment qu'il sentit son bracelet vibrer.

- Mirus. Marvolo, ça faisait longtemps !

- J'ai été très occupé, Mirus.

- Pas de problème. Pourquoi m'appelles-tu ?

- Tout d'abord, promets-moi de garder ton calme.

- D'un coup, je regrette d'avoir répondu à l'appel. Si tu dis ça, c'est que l'information ne va pas me plaire.

- Mirus, promets. Tu me fais confiance, non ?

- Ok, ok. Je te promets de garder mon calme. Le plus possible en tout cas.

- Bien. J'ai plusieurs choses à dire. Tout d'abord, j'ai trouvé la raison de ton adoption.

- Ah ? Alors ?

- Il se trouve que les Potter n'y étaient pour rien. Ils avait effectivement perdu leur fils, Henry, à sa naissance et faisaient leur deuil comme ils le pouvaient à l'hôpital. Un peu plus d'un mois avant, Draco et toi êtes nés mais vous étiez en mauvaise santé. Il n'est pas rare que les jumeaux naissent trop tôt ou trop faibles. Vous étiez donc dans l'unité des nouveaux-nés, sous surveillance des médicomages.

- D'accord, tout ça, on le savait déjà.

- Laisse-moi finir. Une médicomage, Iustus, avait une certaine rancœur envers les Mangemorts et a décidé qu'un des jumeaux seraient mieux dans une famille de la Lumière. Elle a fait perdre la mémoire à tes parents, sans doute à ton parrain et ta marraine aussi, et t'a enlevé à eux. La suite, je n'ai pas de preuve mais c'est l'hypothèse la plus logique. Elle aurait fait perdre la mémoire de leur enfant mort-né aux Potter et a pratiqué une adoption par le sang sans leur accord. De par sa profession, elle n'aura eu aucun mal à leur prélevé du sang et à brasser la potion nécessaire. Ils n'auraient donc absolument pas su que tu n'étais pas leur fils.

- D'accord, donc à part cette… médicomage, personne n'est au courant ?

- C'est ce que je pense, oui. Et je me suis occupé personnellement d'elle le mois dernier. Elle n'avait parlé de ça à personne.

- Ok. Et comment as-tu trouvé cette information si personne d'autre n'est au courant ? Je doute que tu aies fouillé la mémoire de tous les médicomages en poste à cette période.

- Tu as raison, ce n'est pas ce que j'ai fait. Et c'est là que je souhaite que tu gardes ton calme. J'ai débloqué les souvenirs de Lucius et Narcissa.

- QUOI ?

- Mirus.

- Pardon, pardon, mon calme.

Harry prit une profonde inspiration par le nez et souffla lentement par la bouche.

- Ok, c'est mieux. Puis-je savoir pourquoi tu as fait ça ? J'ai pas besoin de parents, merci bien.

- En fait, si, tu en as besoin. Au minimum, tu as besoin de leur sang.

- Oh ? Tu as trouvé quelque chose ?

- Oui. Il s'agit d'un très ancien rituel que j'ai adapté aux circonstances. Pour que tu retrouves un corps qui correspond à ton identité d'origine, il me faut tes parents d'origine, un responsable magique d'origine, un responsable magique nommé après le changement d'identité et le sang d'un membre de la famille d'adoption.

- Ok donc Lucius, Narcissa, je vois, mais les autres ?

- Un de tes parrains avant et après l'adoption. Alice Londubat et Bellatrix sont incapables d'être présentes, l'une étant à Sainte Mangouste et l'autre à Azkaban, donc nous allons avoir besoin de Severus et de Black.

- Ouuuula. Sirius ne devrait pas poser trop de problème mais Snape va être plus compliqué. Il voue une haine sans nom à Siri et me supporte à peine.

- Laisse-moi me charger de lui. Il ne va pas tellement avoir le choix.

- Et pour le membre de la famille d'adoption ?

- Il me semble que tu as vécu chez la sœur de Lily Potter. Tu n'as rien contre l'idée d'une mort douloureuse pour elle ?

- Rien du tout. Au contraire.

- Bien, il me faudra environ deux à trois semaines pour préparer le rituel. Tu préfères me rejoindre chez les Malfoy ou rester avec Black ?

- Sirius, sans hésiter. Tu as dit aux Malfoy qui j'étais ?

- Oh non, c'est bien plus amusant en attendant la dernière minute.

- Parfait. C'est tout ce que tu voulais ?

- C'est tout, oui. Je te recontacte quand tout est prêt. Je te laisse expliquer à ton parrain la situation, il devra venir en même temps que toi.

- D'accord.

- Prends soin de toi. Surim.

Harry s'installa sur son lit avec un livre. Il parlerait à Sirius pendant le dîner. La fenêtre ouverte faisait entrer l'air aux odeurs marines et les seuls sons qu'il entendait étaient ceux des moutons et le léger vent. Sans s'en rentre compte, Harry s'endormit.

.oO Au Manoir Malfoy Oo.

Lucius et Narcissa entrèrent dans le bureau nerveusement.

- Maître, dirent-ils conjointement en s'agenouillant.

Marvolo leur fit signe de se relever.

- Avez-vous demandé à Severus et Draco de nous rejoindre ?

- Oui, Maître, ils devraient arriver dans une dizaine de minutes. Severus devait terminer ses explications sur la potion que Draco étudiait.

- Bien, Narcissa, sers-nous le thé et installez-vous sur le sofa.

Les deux Malfoy s'installèrent et la femme servit cinq tasses de thé, connaissant parfaitement le goût de tous ceux qui seraient réunis.

Dix minutes étaient passées lorsqu'ils entendirent quelqu'un toquer à la porte.

Draco Malfoy et Severus Snape entrèrent dans le bureau et marquèrent un temps d'arrêt en voyant que le couple n'était pas seul. Le maître des potions pâlit en reconnaissant les yeux rouges qui étaient fixés sur lui.

- Draco, Severus, prenez place.

- Maître ? C'est bien vous ? Mais comment ? Quand ? Je…

- Endoloris.

Severus se trouva rapidement au sol, convulsant de douleur pendant les quelques secondes durant lesquelles Marvolo maintint le sort.

- Cesse tes questions, Severus et installe-toi.

- Pardon, Maître.

- Bien, maintenant que nous sommes au clair sur mon identité, siffla Marvolo en fixant dans les yeux chaque personne présente, nous allons pouvoir commencer. Narcissa, si tu veux bien m'en faire l'honneur.

- Oui, Maître. Draco, mon fils, nous avons une nouvelle qui va sans doute te choquer. Tu n'es pas fils unique, contrairement à ce que nous pensions tous.

Le garçon regarda sa mère, les yeux écarquillés.

- Mère ? Comment est-ce possible ? J'ai un frère ou une sœur ? Depuis quand ?

- Fils, laisse ta mère expliquer. C'est déjà une situation difficile.

- Pardon, père.

- Ahem. Je disais donc que tu n'es pas fils unique. Tu as un frère. Plus précisément, tu as un frère jumeau. Il nous a été enlevé alors que vous étiez encore des nourrissons, à Sainte Mangouste, par une médicomage qui détestait le bonheur de deux serviteurs du Seigneur des Ténèbres. Elle a décidé de nous enlever un de nos fils pour le confier à une autre famille, plus méritante à ses yeux, qui venait de perdre un enfant.

Une larme coula sur la joue de la matriarche dont la voix se coupa à la fin de sa phrase. Elle fit signe à son mari de poursuivre.

- Elle a procédé à une adoption par le sang sans que la famille d'adoption ne soit au courant et a remplacé leur enfant mort-né par ton frère. Notre Maître a trouvé ton frère lors de votre première année à Poudlard et celui-ci l'a aidé à retrouver son corps et…

- Tu peux le dire, Lucius, il m'a également aidé à retrouver ma santé mentale. J'admets que les dernières années, elle n'était pas à son apogée. Jamais je n'aurais tenté de tuer un enfant si cela avait été le cas.

- La pierre philosophale ?

- Oui, Severus. Le frère de Draco m'a aidé à m'en emparer. Quirinus n'a malheureusement pas survécu, l'usage du sang de licorne pour me permettre de le posséder sur une longue durée a eu raison de son corps lorsque je l'ai quitté. C'est dommage, le jeune Mirus semblait bien l'aimer.

- Mirus, Maître ? Est-ce le nom du garçon ?

- C'est le cas. C'est le nom de ton deuxième filleul, Severus. Et c'est pour cela que je t'ai fait venir malgré mes doutes sur ta fidélité envers moi.

- Maître, je vous suis fidèle, je n'ai jamais cessé d'attendre votre retour. Je suis resté à Poudlard afin de surveiller Dumbledore et guetter tout indice sur votre présence.

- Et pourtant, tu as mis des bâtons dans les roues de Quirinus, tu as aidé à protéger la pierre dont j'avais besoin.

- Je… Je ne savais pas, Maître. Je pensais que Quirrel voulait la pierre pour lui-même.

- Je te laisse le bénéfice du doute, Severus. Sache seulement que si j'ai le moindre doute, la mort te semblera un bienfait en comparaison de ce que je te ferai.

- Oui, Maître.

- Bien. Je souhaite que Mirus redevienne un Malfoy et lui souhaite ne plus être celui qu'il est pour le moment. Pour cela, j'ai besoin que tu brasses une potion pour moi, Severus. Elle dépasse mes compétences. Lucius, j'ai également une mission pour toi. J'ai l'adresse de la sœur de la mère adoptive de Mirus, il faut que tu me l'apportes. Vivante. Tu peux t'occuper de son mari et de son fils comme tu le souhaites.

Le ton et le regard appuyé de Marvolo indiqua à tous que le père et le fils devaient périr.

- Tu la placeras dans une des cellules disponibles. Elle aura droit à de l'eau pure et à trois pommes par jour pendant une semaine afin de purifier son sang de toutes les saletés qu'ingurgitent les moldus. Elle n'aura pas le droit de prononcer un seul mot. Étant donné la manière dont elle a traité Mirus, elle ne mérite rien de plus pour faciliter son séjour chez vous et le rituel la tuera de toute façon.

- La manière dont elle l'a traité, Maître ? Demanda Narcissa d'une voie tremblante.

- Les parents adoptifs de Mirus ont été tué lors de la dernière guerre et il a été confié à de la famille moldue. Disons que ces créatures méritent toutes les souffrances que tu leur affligeras, Lucius. Mirus n'est pas très bavard par rapport à ce qu'il a vécu avec eux mais je suis persuadé qu'il a été abusé physiquement et moralement.

- Maîre, faudra-t-il que j'apporte de quoi soigner cet enfant le jour du rituel ?

- Ce ne sera pas nécessaire. Fenrir s'est occupé de lui l'été dernier et il n'est plus retourné chez eux depuis.

- Fenrir Greyback ? Est-ce prudent de lui confier la santé d'un jeune garçon ?

- Endoloris.

Ce fut au tour de Lucius de se tordre de douleur mais Marvolo ne fit durer le sort que quelques secondes.

- Lucius, mon ami… Penses-tu intelligent de croire tout ce que l'on raconte ? Fenrir est un homme marié et chef de village, pas une créature sanguinaire incapable de jugement. Il a recueilli Mirus après que la sœur de son oncle ait tenté de le tuer.

- Pardon, Maître. Je devrais effectivement me méfier de l'opinion publique et j'ai une dette envers Fenrir pour s'être occupé ainsi de mon fils.

- C'est vrai et je compte sur toi pour l'honorer. Severus, voici la potion dont je vais avoir besoin. Fais bien attention, la moindre erreur de ta part aurait des conséquences graves pour Mirus. Même si je doute de toi en ce qui me concerne, j'ai vu la manière dont tu prends soin de Draco et ne doute pas que tu ne souhaites pas qu'il arrive du mal à Mirus. Et, bien évidemment, pas un mot au vieux fou.

- Bien sûr, Maître.

- Lucius, voici l'adresse de la famille. L'homme et le fils, tu fais ce que tu souhaites. Si la sœur de l'oncle est présente, il en va de même pour elle. J'ai juste une dernière précision en ce qui les concerne, personne ne doit savoir qu'ils ont disparu. Arrange-toi pour les faire partir de leur maison avant de les avoir.

- Oh, j'ai une idée, Maître !

- Je t'écoute, Narcissa.

- S'il faut les faire partir pour les faire disparaître discrètement, nous pourrions leur faire gagner un voyage à durée… indéterminée.

- C'est une idée intelligente, je te laisse organiser.

.oO 4 Privet Drive Oo.

- Vernon ! Vernon !

Des bruits de pas massifs retentirent. L'homme, tout aussi massif, descendit l'escalier.

- Qu'est-ce qu'il y a, Pétunia ? Tu as vu l'heure ? On est samedi, je suis fatigué de ma semaine, j'espère que tu as une bonne raison de me faire lever si tôt.

Pétunia regarda la pendule. Onze heures et demi. Vernon se levait de plus en plus tard. Jusqu'à la mort de son neveu, elle n'avait jamais réalisé tout ce qu'il y avait à faire dans la maison. Ils avaient dû embaucher un des garçons du quartier pour leurs petits travaux et le coût supplémentaire avait obligé Vernon a faire plus d'heures au travail. Qui aurait pu prédire que le petit monstre lui manquerait. Au moins, il travaillait gratuitement et efficacement, en plus de servir de défouloir.

Elle avait hésité, les premières années, à se laisser aller avec lui. C'est le jour où Vernon avait cassé le bras du gamin qu'elle comprit que personne ne se souciait de lui chez les sorciers. Depuis, en plus de faire ses corvées, il permettait à son mari et elle de passer leur stress sur lui. Jamais sur une partie visible du corps et jamais au point qu'il ne puisse plus travailler étaient leur seules contraintes.

C'était dommage que le garçon avait sûrement été tué l'été précédent. Elle avait craint que le vieux bouc qui les avait forcer à avoir la garde du mioche ne vienne les voir mais il n'était jamais venu. Finalement, elle se dit que vraiment personne ne se souciait de lui.

- Pétunia !

Le cri de son mari la fit revenir au présent. Le garçon n'était plus là, elle n'y pouvait rien.

- Vernon, regarde. On a gagné un prix à la loterie ! Un voyage tous frais payés pour quatre personnes !

L'homme attrapa la lettre. Il la lu plusieurs fois et regarda la feuille sous toutes les coutures.

- Hmm. Ça m'a l'air honnête. Deux semaines dans un manoir du Wiltshire en pension complète. Dudley devra emmener des piles pour sa console, il est écrit que l'électricité n'est pas encore installée dans les chambres. Les animaux sont les bienvenus et le parc semble idéal donc Marge devrait se plaire avec Vicius, son nouveau chien reproducteur. Je vais l'appeler, ça va lui changer les idées. Elle n'est plus la même depuis la mort de Molaire.

Pétunia avait détesté ce chien et le nouveau n'était pas franchement mieux mais, par respect pour sa belle-sœur, se retint de commenter.

Toute la famille fit rapidement ses bagages. Dudley avait traîné des pieds dès qu'il avait appris qu'il ne pourrait pas emmener son ordinateur et qu'il n'y aurait pas de télé dans sa chambre. Pétunia avait essayé de lui vanter les bienfaits de la vie au grand air, des promenades à cheval et des parties de cricket mais ça n'avait pas vraiment fonctionné.

Miss Figg les salua juste avant le départ. Elle était si contente de voir une famille si unie. C'était dommage qu'Harry les ait quitté pour vivre avec son parrain.

.oO Manoir Malfoy Oo.

Lucius se tenait devant le portail de son Manoir. Il attendait la famille qui avait eu la charge de son fils pendant des années et qui, s'il avait bien compris ce qu'avait dit le Seigneur des Ténèbres, qui avait abusé de son fils pendant des années.

Il n'avait qu'une description physique, la femme étant grande, mince et blonde, le mari étant gros, brun avec une moustache. L'autre femme serait donc la sœur de l'homme et l'adolescent serait le cousin adoptif de son fils. Une seule sortirait de leur rencontre vivante, les autres souffriraient pour ce qu'ils avaient fait.

Il remarqua une voiture arrivant au loin. Cela ne pouvait être qu'eux, la route étant bardée de sorts repoussant les moldus. Seule la lettre ensorcellée présente dans la voiture permettait à ceux-ci de voir le Manoir et de s'en approcher.

Il se redressa, serrant le pommeau de sa canne.

La voiture s'arrêta devant lui et les quatre moldus en sortirent. Lucius dût faire appel à tout son contrôle pour ne pas grimacer. Ces moldus étaient des caricatures tant la faible description qu'on lui avait faite collait à la réalité. Heureusement, ils laissèrent le chien enfermé dans la voiture avant de s'approcher de lui.

- Monsieur et madame Dursley, je présume ?

- Tout à fait monsieur… ?

- Malfoy, Lord Malfoy.

Pétunia rougit soudainement. Elle ne savait pas que ce serait le Lord du manoir qui les accueillerait et elle avait osé lui parler comme s'il s'agissait d'un domestique. Vernon, quant à lui, bomba le torse fièrement.

- Enchanté, Mylord. Nous sommes effectivement la famille Dursley. Je suis Vernon, voici ma femme, Pétunia, ma sœur, Marjorie, et mon fils, Dudley.

- Enchanté, répondit Lucius en inclinant légèrement la tête. Si vous voulez bien entrer. Laissez votre véhicule ici pour le moment, vous le récupérerez lorsque nous aurons complété le dossier administratif. Je vous prierais également d'y laisser le chien pour le moment. Il disposera d'un parc spécial où il pourra se promener en toute sécurité. Je crains que mes paons n'apprécient que peu la présence d'un canidé sur leur territoire.

Marge voulait refuser et emmener Vicius avec elle mais la crainte d'offusquer un Lord l'en empêcha.

Lucius ouvrit la grille et laissa les Dursley pénétrer dans le parc du Manoir. Il profita du fait qu'ils étaient occupés à regarder partout autour d'eux pour sortir sa baguette de sa canne. Juste avant de refermer la grille, il ouvrit une portière de la voiture d'un sort informulé afin de laisser sortir le chien. Il errerait sans doute un peu avant d'être recueilli par des moldus s'il était intelligent, ou bien il mourrait de faim s'il était idiot. Puis, d'un geste vif, il ligota les quatre moldus qui tombèrent au sol, déséquilibrés, et leur lança un sort de silence.

Les quatre réussirent tant bien que mal à s'asseoir, se débattant et essayant de se libérer des cordes qui les immobilisaient. Le visage de l'homme prit aussitôt une teinte violacée de colère. Lucius se contenta de hausser un sourcil.

- Imbéciles de moldus. Êtes-vous si stupides que vous pensiez avoir gagné un séjour à une loterie à laquelle vous n'avez pas participé ? Oh non, vous êtes là pour deux raisons.

Il pointa sa baguette vers la blonde.

- Vous, vous allez rester prisonnière pendant quelques jours. Pendant votre « séjour », vous serez à peine nourrie, vous n'aurez aucune commodité. Cela vous rappelle quelque chose ?

Les yeux de la femme s'agrandirent. Elle avait visiblement plus de cervelle que son mari qui essayait vainement de se libérer de ses liens.

- Votre « neveu » a passé un séjour désagréable en votre compagnie, je ne vois pas de raison de vous offrir mieux.

La femme était à présent très pâle et l'homme avait arrêté de se débattre.

- Ah, je vois que vous voyez de qui je parle. Il se trouve que votre neveu était le fils adoptif de votre sœur. Il se trouve également que votre neveu est mon fils qui a été enlevé alors qu'il était encore nourrisson.

Pétunia secouait la tête. Ce que disait cet homme était impossible. Le garçon avait les yeux de sa sœur et les cheveux de son père, il ne ressemblait en rien à ce blond.

- Ah, la ressemblance. J'oubliais que vous êtes des moldus ignorants. Il y a une chose appelée « adoption par le sang » chez les sorciers. Le bébé adopté prend les caractéristiques génétiques et magiques de ses parents adoptifs. Étonnée ? Vos pensées sont comme un livre ouvert, moldue. Mais je vous laisse tranquille pour le moment.

Lucius se tourna vers l'homme.

(TW)

- Je n'ai pas de détail sur ce que vous avez fait à mon fils mais je doute que vous ayez été tendre avec lui. Et comme vous avez fait mal à mon fils, je vais vous rendre la pareille. Avada Kedavra

Un jet de lumière verte jaillit de la baguette avant de toucher Dudley qui s'effondra instantanément. Lucius prit plaisir aux regards dévastés qu'affichaient les trois adultes.

- Soyez juste content que les enfants soient sacrés chez les sorciers sinon votre fils aurait souffert. Je lui ai offert une mort rapide et indolore, c'est mieux que ce que méritait ce gros lard. À nous, monsieur Vernon Dursley. On va commencer par un petit Doloris, histoire de chauffer un peu ces muscles.

Vernon n'avait jamais ressenti une telle souffrance. Il avait l'impression que chacun de ses nerfs étaient à vif, qu'on lui versait de la lave dans les veines. Il hurlait mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il perdit le contrôle de sa vessie et de ses intestins.

La douleur s'arrêta finalement mais ses muscles étaient pris de spasmes.

- Pathétique. Cinq secondes et vous êtes déjà souillé. Voyons si votre sœur tient mieux.

Marge tint effectivement mieux. Une fois le sort levé, elle réussit même à reprendre une position assise.

- Voyez, moldu, même votre sœur est plus digne que vous. J'ai envie de voir si ce que j'ai prévu ensuite va finalement la faire craquer.

Il enfila une paire de gant en cuir de dragon, sortit une fiole de sa poche, en retira le bouchon et s'approcha de la femme.

- On m'a dit que vous avez essayé de tuer mon fils. Vous allez souffrir.

Lucius agrippa les cheveux de la femme et tira pour lui pencher la tête en arrière. Il versa délicatement une goutte du liquide contenu dans la fiole dans chaque œil de Marge. Aussitôt, celle-ci se cambra en arrière, fermant fortement les paupières. Mais il était déjà trop tard et lorsque Lucius relâcha les cheveux, Marge se jeta en arrière, roulant sur les côtés pour essayer de se libérer ou de fuir la douleur.

- Ah, les moldus ont quand même une chose pour eux, la science. Voyez-vous, monsieur et madame Dursley, ce n'est pas une potion magique que j'ai mis dans les yeux de cette… femme. Il s'agit d'acide fluoroantimonique. Il s'agit de l'acide le plus puissant que vous ayez inventé. J'ai même dû utiliser une fiole renforcée magicalement pour le contenir, cet acide dissout même le verre. Les yeux de madame Marjorie Dursley vont se dissoudre, d'abord, puis ce sera le reste de l'intérieur de son crâne. J'ai parié avec un bon ami à moi sur la durée nécessaire à deux gouttes pour entraîner la mort, chronométrons donc. Mon ami veut savoir si cet acide est plus corrosif que le venin de Basilique.

Lucius fit apparaître un fauteuil de cuir noir dans lequel il s'installa. Il regarda d'un air intéressé la femme se débattre de toutes ses forces malgré ses liens. Il croisa les jambes et posa ses mains sur les accoudoirs, affichant un air tout à fait détendu.

Vernon regardait sa sœur convulser. Il ne pouvait l'entendre mais il savait qu'elle hurlait aussi fort qu'elle le pouvait. Un liquide transparent passa ses paupière avant qu'un mélange de ce liquide et de sang n'apparût, les paupière se dissolvant petit à petit. Ce fut trop pour lui et il vomit les quelques sandwichs qu'il avait avalé sur la route sur le sol devant sa tête.

Pétunia ne regardait pas sa belle-sœur, elle regardait son fils. La chair de sa chair était morte. Et tout ça à cause des sorciers. En cet instant, elle haïssait sa sœur plus qu'elle ne l'avait jamais fait. Tout cela était de la faute de la parfaite Lily, la fille à qui tout souriait dans sa jeunesse et qui avait eu l'audace de mourir en lui laissant un fils qui n'était même pas vraiment le sien à garder.

- Top. Il a donc fallu quatre minutes et trente-trois secondes pour que l'acide ne tue votre sœur. Intéressant, il faudra que je vois avez Severus pour ses conclusions. À votre tour monsieur, nous allons continuer avec une forme plus magique de torture, si vous voulez bien. Excoriavit !

D'un seul geste de sa baguette, Lucius fit disparaître toute la peau de Vernon, laissant les muscles à vif sous ses vêtement. Les yeux de celui-ci roulèrent dans leurs orbites sous la douleur et il s'évanouit.

- Pfff… Enervate.

Vernon reprit connaissance et se mit à convulser, bavant.

- Inutile. Les moldus ne sont vraiment pas résistants. Bien, madame Dursley, à nous. Votre mari va bien finir par mourir, pas besoin qu'on attende. Dobby !

Un craquement retentit et une créature aux gros yeux et longues oreilles apparut.

- Le maître a appelé Dobby ?

- Dobby, emmène cette femme dans la cellule qui a été préparée. Elle n'a droit qu'à de l'eau et trois pommes par jour. Rien de plus, elfe. Cette femme a maltraité mon fils pendant plus de dix ans, tout comme ces trois-là, elle ne va pas s'en sortir vivante mais on a besoin d'elle pour un rituel.

- Maître ? Cette femme a fait souffrir maître Draco ?

Lucius haussa un sourcil.

- Elfe, réfléchit, à quel moment une moldue aurait-elle eu accès à Draco ?

- Mirus alors, maître ?

- Que… Dobby, comment connais-tu ce nom ?

- Les elfes attendaient maître Draco et maître Mirus avec impatience, maître. Les elfes ont été très tristes de voir maîtresse Narcissa revenir avec un seul enfant.

- Pourquoi n'avoir rien dit, stupide créature !

- Pardon, maître. Les elfes en deuil ne disent pas le nom des décédés, maître, par respect pour la famille.

Le blond connaissait déjà cette tradition elfique. Lors d'un décès dans une famille, les elfes ne parlaient jamais de la personne décédée afin de ne pas raviver la douleur du reste des membres de la famille. Il avait envie de punir Dobby et les autres mais c'était une tradition ancestrale et il ne pouvait pas leur reprocher de l'avoir respectée.

- Soit. Emporte cette femme, il est plus que temps qu'elle paye pour ce qu'elle a fait. Elle croyait après tout avoir la garde du fils de sa sœur et elle l'a maltraité.

- Oui, maître. La mauvaise femme ne sera pas bien traitée, maître.

Dobby disparut dans un craquement, emportant Pétunia avec lui.

Lucius regarda les trois corps au sol. Le garçon semblait dormir, il envoya le corps dans la forêt mitoyenne, les animaux sauvages s'en occuperaient. Le crâne de la femme semblait encore subir les effets de l'acide, une vapeur âcre s'en dégageait. D'un Feudeymon contrôlé, il incinéra ce corps. L'homme respirait encore mais ses râles indiquaient une mort imminente. Il fit disparaître ses vêtements avant de l'envoyer rejoindre son fils dans la forêt.

(fin TW)

Une fois sa besogne accomplie, il retourna son fauteuil d'où il venait avant de se mettre en route vers le manoir.

Draco l'attendait sur les marches de l'entrée.

- Fils, tout va bien ?

- Père, je…

- Qu'y a-t-il, Draco ?

- J'ai vu ce que vous avez fait à ces moldus.

- Mmhmm, et ? Ils ont fait du mal à ton frère, ils ne méritaient pas mieux.

- Je… Je sais, père. Je me demande juste…

- Draco, cesse de bafouiller et parle clairement. Est-ce la manière dont ils sont morts qui te gêne ?

- Non, pas vraiment. Je n'aime pas la torture mais j'étais trop loin pour en être gêné.

- Alors quoi ? Parle !

- Je me demandais si vous feriez pareil si j'avais été à la place de Mirus.

Lucius fixa son regard sur son fils. Bien sûr, pourquoi n'y avait-il pas pensé avant.

- Draco, je sais que c'est compliqué pour toi. Tu as été fils unique pendant treize ans et tu dois, d'un coup, partager tes parents. Je vais te dire une chose que le Seigneur des Ténèbres m'a confié. Mirus sait depuis trois ans que nous sommes ses parents et que tu es son frère.

- Quoi ? Mais pourquoi il n'a rien dit avant ?

- Parce qu'il ne veut pas de parents ou de frère. La relation que tu as avec nous n'est pas mise en danger avec l'apparition de Mirus. Nous allons essayer, ta mère et moi, d'engager une relation avec lui mais cela ne sera jamais la même que celle que nous avons avez toi. Aussi triste que cela soit, nous n'avons pas élevé Mirus, tu n'as pas passé ton enfance à jouer avec lui, vous n'avez pas appris à marcher, à lire et tout cela ensemble. Oui, il s'agit de ton frère mais personne ne s'attend à ce que vous ayez une relation fraternelle.

Draco hocha la tête avant de fixer son regard sur le sol, contemplatif.

- Vous savez, père, je pense que j'aurais bien aimé grandir avec lui. Je vais faire de mon mieux pour qu'on s'entende bien.

- C'est tout ce que nous pouvons te demander, mon fils.

Dans un élan rare de tendresse, Lucius prit Draco dans ses bras un court instant. Les deux blonds entrèrent finalement dans le Manoir, l'un comme l'autre tournant le dos aux tortures qui venaient de se dérouler sur la pelouse familiale.


Pas encore de rituel, ce sera pour le prochain chapitre. Presque 6 000 mots, je me suis dit que j'allais arrêté là pour ce chapitre.

Donc au prochain chapitre : préparation de la potion, arrivée d'Harry, rituel et plans pour l'année suivante.