Les muses sont capricieuses en ce moment. Merci de votre patience et merci pour vos reviews !
Quelques précisions avant de commencer la lecture :
- lorsque Mirus est à Durmstrang ou dans le navire, ils parlent tous russe donc c'est écrit en français normal,
- lorsqu'il est à Poudlard, il parle anglais. Les quelques rares fois où quelqu'un parle russe, c'est écrit en russe (traduction Google, si un russophone constate des erreurs, ne pas hésiter à me les signaler par MP pour que j'édite) suivit de la VF.
J'ai fait ce choix pour plus de lisibilité. Je trouvais cela trop gênant dans la lecture si tous les dialogues en russe, qui peuvent être assez longs, étaient écrits en russe puis en français tout comme je trouvais trop contraignant pour moi de préciser à chaque fois que quelqu'un parle dans une autre langue. Vous aurez remarqué que mon style d'écriture contient assez peu de verbes introducteurs dans les dialogues, presque seulement lors que l'identité de la personne qui parle porte à confusion donc mettre « dit Machin, en russe », ça ne me correspond pas.
La porte du compartiment s'ouvrit pour laisser entrer Luna. Harry était arrivé relativement tôt et avait profité de son avance pour lire un livre que Sirius lui avait acheté à Budapest juste avant qu'ils ne prennent un portoloin pour retourner en Angleterre.
La première semaine de ses vacances à l'étranger, il s'était surtout concentré sur l'apprentissage de deux langues, le Hongrois, censé être sa langue maternelle, et le Russe qui était la langue officielle à Durmstrang. Il devait être fluent dans les deux afin que sa couverture soit impeccable. Severus avait réussi à lui brasser une potion extrêmement difficile mais surtout très utile qui lui permit de devenir trilingue en un temps record puisqu'il permettait à son cerveau de créer les chemins neurologiques similaires à ceux d'un enfant en bas âge qui apprend à parler. Cela eut pour effet de perfectionner son accent et de grandement faciliter l'acquisition du lexique. Vivre plus de deux mois, un jour en Hongrie et le même jour à Durmstrang, et être immergé dans la langue avait eu un effet impressionnant même s'il gardait un léger accent anglais. Mais comme il était supposé avoir grandit seul avec son père, son accent était facile à justifier.
La lecture avait été un peu plus compliquée à cause des deux alphabets à retenir. Si le hongrois utilisait principalement l'alphabet latin, les combinaisons de lettres et les accents le rendaient plus complexe et l'alphabet russe comprenait trente-trois lettres entièrement nouvelles pour lui. Aussi avait-il passé un grand nombre d'heures à cet apprentissage. Bien qu'il était devenu performant en lecture, il ne serait jamais aussi bon à l'écrit qu'à l'oral mais il était plus important pour lui de parler que d'écrire lorsqu'il serait à Poudlard donc cela n'avait pas vraiment d'importance.
Le livre qu'il lisait lorsque Luna arriva dans son compartiment portait sur les sorts enseignés en Métamorphose en dernière année à Durmstrang et serait regardé avec suspicion par les anglais. Heureusement, Sirius avait apposé dessus un glamour lié à Harry. Pour tout le monde, il s'agissait d'un livre portant sur la culture culinaire italienne à l'époque de la Renaissance. Sirius avait discrètement lancé la rumeur qu'ils étaient partis faire le tour de l'Italie pendant leurs vacances.
- Bonjour Mirus !
- Bonjour Luna. As-tu passé de bonnes vacances ?
- Oh oui, très bonnes, merci. Je ne te demande pas pour les tiennes, je me doute qu'elles ont été très… remplies.
Harry hocha la tête.
Luna sortit la dernière édition du Chicaneur de son sac et se plongea dans sa lecture. Le train démarra et le silence s'installa dans leur compartiment.
Deux heures étaient passées lorsque la jeune fille leva la tête.
- Mirus, il faut qu'on discute de ce qu'il va se passer cette année.
Harry marqua la page de son livre avant de le fermer, portant toute son attention sur son amie.
- Nous allons devoir nous éloigner, toi et moi.
- Quoi ? Pourquoi ?
- Harry Potter va disparaître. Si je reste avec toi, je vais être seule les années à venir. Par contre, si j'abandonne Harry pour me lier d'amitié avec le cousin de Draco Malfoy… Même si cela ne sera que pour un an, ça sera toujours ça.
- Oh, je vois. Tu as raison. Mais il va falloir faire les choses logiquement. Si c'est trop net, des questions vont se poser à la fin de l'année.
- Ne t'inquiète pas, je sais déjà parfaitement ce que j'ai à faire et quand je dois le faire.
Harry hocha de la tête. S'il y avait une chose dont il était absolument sûr, c'était que Luna savait ce qu'elle faisait. Il n'était pas surpris qu'elle connaisse le plan qui avait été mis en place. En fait, plus grand-chose ne le surprenait en ce qui concernait son amie.
Il avait hâte d'être le trente octobre. Être Harry Potter était tellement restreignant, il devait toujours faire attention à la manière dont il se tenait et devait constamment être sûr de ne froisser personne lorsqu'il interagissait avec ses pairs et les professeurs. Mirus Malfoy n'aurait aucune de ces attentes et pourrait agir de manière bien plus libre.
Il s'était rendu compte qu'il avait cessé de porter son masque une fois le rituel effectué et le remettre en même temps qu'il avait remis sa bague avait été épuisant. Se comporter comme il le souhaitait au Manoir et pendant son voyage avait été tellement libérateur… Il n'avait jamais été capable d'être vraiment lui-même pendant une si longue période avant ces vacances. Même dans le village de Fenrir, il gardait une certaine retenue et ne se lâchait vraiment que lorsqu'il était seul avec le loup-garou ou Sirius.
En plus, lorsqu'ils avaient édités ses papiers officiels, ils avaient mis en date de naissance le vingt-huit octobre 1977, le vieillissant de deux ans et demi pour lui permettre de justifier sa présence dans la délégation de Durmstrang. Il aurait donc officiellement dix-sept ans lorsque la compétition commencerait. Il faisait un peu jeune pour un élève de sixième année mais paraissait plus vieux qu'un élève de quatrième année. Il était scolairement au niveau d'un bon élève de septième année donc cela ne gênerait en rien l'année d'études qu'il comptait passer à Poudlard sous sa réelle identité.
Ce n'était pas ce qui était prévu à l'origine mais ils avaient dû remanier légèrement l'idée initiale de Voldemort afin que tout soit parfait. Et la différence d'âge entre Mirus et Draco brouillait un peu plus les pistes.
Les deux jeunes se replongèrent dans leur lecture et ne furent pas dérangés de tout le trajet. Le sortilège de Repoussement qu'Harry avait lancé sur la porte une fois que Luna l'avait rejoint avait été efficace.
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Une fois la répartition terminée, Dumbledore annonça l'organisation du Tournoi des Trois Sorciers. Harry était dépité de voir les enfants des employés du Ministère aussi honnêtement étonnés que les autres élèves. Il avait été persuadé que ces élèves en particulier seraient déjà au courant qu'un évènement aussi important aurait lieu dans leur école.
Face aux commentaires de ses camarades, Harry se montra entièrement désintéressé, arguant qu'il était de toute façon trop jeune et qu'il n'avait besoin ni de gloire ni d'argent. Parmi les Serdaigles, seul Roger Davies se montrait intéressé, les autres élèves de septième année craignant que le Tournoi n'interfère avec leurs études, c'était l'année des ASPICs après tout. Aux autres tables, les élèves les plus âgés semblaient plus enthousiastes.
Les semaines suivantes parurent interminables pour Harry. Même s'il ne pourrait être lui-même qu'un jour sur deux, de son point de vue, il avait hâte de pouvoir redevenir Mirus.
Certains élèves de sa promotion semblaient être obsédés par le Tournoi. Weasley était régulièrement entendu en train de former des plans pour passer la ligne d'âge formée par Dumbledore. Le rouquin se vantait d'être sûr d'être choisi s'il y parvenait. Harry doutait que, même s'il avait eu l'âge requis, la Coupe choisisse un élève relativement médiocre comme Champion. Il avait, une fois, lu un devoir fait par le Gryffondor et il n'était pas étonné que le garçon n'obtienne pas de meilleures notes, c'était d'un très bas niveau.
Les professeurs semblaient tendus par rapport aux élèves. Si les plus jeunes dégageaient une aura d'anticipation excitée, les adultes quant à eux étaient en permanence sur leurs gardes. L'arrivée prochaine d'élèves de pays étrangers et l'organisation d'un Tournoi qui avait été annulé à cause du taux de mortalité leur causaient des inquiétudes.
Le seul professeur qui semblait détendu, du moins relativement, était le nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal. Maugrey Fol Œil ne paraissait pas être capable de se détendre complètement, il était plutôt paranoïaque. Mais son attitude n'avait rien à voir avec le Tournoi, d'après ce qu'Harry avait entendu.
Oh, bien sûr, Harry savait qu'il ne s'agissait pas du vrai Maugrey, Barty et lui avaient correspondu plusieurs fois pendant les vacances à la demande de Marvolo. Le garçon aimait bien Barty qui lui écrivait des lettres pleines d'humour et de sous-entendus. Il avait même dû se retenir de montrer son hilarité lorsque le Mangemort avait fait une démonstration des Sortilèges Impardonnable et avait réussi à faire croire aux élèves qu'il avait l'autorisation du directeur.
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Le vingt-neuf octobre en fin de journée, Harry se dirigea vers le bureau du Professeur Snape pour effectuer une retenue qu'il avait obtenu en faisant volontairement exploser son chaudron.
- Professeur.
- Ah, M. Potter, vous êtes à l'heure. Vous avez été incroyablement stupide de faire exploser votre chaudron ainsi. Vous avez mis la sécurité des autres élèves en danger, vous vous en rendez compte ? Je sais qu'il vous fallait obtenir une retenue mais vous auriez pu trouver une manière plus sûre.
- Oh, mais les autres ne craignaient strictement rien, monsieur. En ajoutant le mucus de Veracrasse juste après que les ailes de chrysopes se soient dissoutes, je savais que l'explosion serait minimale, bien insuffisante pour blesser quelqu'un même s'il se tenait à vingt centimètres du chaudron, tandis que la fumée libérée serait impressionnante bien qu'inoffensive.
Le professeur haussa un sourcil. Il ne s'était pas rendu compte que la faible intensité de l'explosion avait été mûrement réfléchie. Il hocha la tête pour montrer qu'il approuvait avant de se lever et de se diriger vers la cheminée de son bureau dans laquelle le garçon entra.
- Bien, vous vous rappelez le plan ?
- Oui, monsieur.
Harry prit une poignée de poudre de cheminette et disparu après avoir annoncé sa destination.
La boutique dans laquelle il arriva était sombre et glauque. Des artefacts dont la plupart étaient très visiblement de nature sombre ou gorgés de Magie Noire ornaient les étagères.
- Ah, bienvenue à Barjow et Beurk, jeune homme. Voici le portoloin qu'on m'a demandé de vous fournir.
- Merci, monsieur. Bien évidemment, je ne suis jamais entré dans votre boutique, M. Barjow.
- Bien évidemment. Il serait mauvais pour mes affaires de prétendre le contraire.
Harry acquiesça avant de prendre la fiole en verre que lui présentait le commerçant. Dès qu'elle fut dans sa main, il sentit la sensation familière du portoloin qui se déclenche. Il apparut rapidement dans une pièce dont les murs étaient en pierre brute, uniquement éclairée par des torches.
Dès que la sensation de tournis associée à l'usage d'un portoloin international passa, Harry enleva sa bague et l'enfila sur une chaîne qu'il passa autour de son cou. Aussitôt que la bague quitta son doigt, son physique changea. Mirus regarda autour de lui et vit qu'un homme était adossé à côté de la porte, comme prévu.
- Directeur Karkaroff.
- M. Malfoy. Vous êtes pile à l'heure, c'est parfait. Le bateau part dans une heure, cela vous laisse le temps de préparer vos affaires et de vous fondre dans la masse. Les autres élèves qui partent avec vous ont tous subit une modification de leur mémoire au fil des semaines passées. Ils sont tous persuadés que vous les avez côtoyés depuis votre première année. Ceux qui vous ont rencontré cet été se rappellent des moments que vous avez passés ensemble lors de votre séjour mais ne questionneront pas pourquoi vous n'étiez pas avec nous depuis la rentrée.
- Parfait ! La malle que j'avais laissé n'a pas été touchée ?
Igor secoua la tête négativement.
- Donc mes affaires sont déjà prêtes. Viktor et Vladimir sont prêts ?
- Normalement, ils le sont. Oh, avant que j'oublie, vos amis sont persuadés d'avoir fêté votre anniversaire hier. Vos cadeaux, principalement des livres et des vêtements, ont été ajoutés à vos affaires. Suivez-moi, maintenant, il ne serait pas bon d'arriver trop tard.
Karkaroff pointa sa baguette vers le jeune homme et transforma son uniforme.
Mirus suivit le directeur qui le mena à une grande salle dans laquelle les étudiants qui avaient été sélectionnés étaient réunis.
- Mirus ! Tu étais passé où ? Tu es prêt ?
Un grand et fin jeune homme brun aux cheveux ras se précipita vers lui.
- Vlad ! J'avais besoin de parler à Karkaroff mais ma malle est déjà prête, t'inquiète pas ! Où est Vik ?
Vladimir pointa un coin reculé où se tenait un autre garçon, plus petit et trapu mais tout aussi brun.
- Dans son coin, comme d'habitude. Si on m'avait dit un jour qu'un champion de Quidditch pouvait être aussi replié sur lui-même, je ne l'aurais jamais cru ! Je te jure, quand il n'est pas avec toi ou moi, on dirait un moine ayant fait vœu de silence.
Les deux jeunes se dirigèrent vers le troisième dont le visage renfermé s'orna d'un grand sourire lorsqu'il vit qui arrivait.
- Mir ! J'ai bien cru que tu allais être en retard. Tu sais que Svetlana m'écrit depuis la rentrée ? Elle m'a même demandé de tes nouvelles dans sa dernière lettre ce matin. Apparemment, tu ne l'as plus contactée après votre soirée.
- Quelle pot-de-colle… Sérieusement, j'avais été clair avec elle. Une nuit et c'est tout. Pas ma faute si elle a voulu plus.
- En même temps, tu y as été fort cet été. Combien de partenaires en tout ? Demanda Vladimir.
- Hey, c'est indiscret ça ! Et puis je voulais profiter un peu avant d'aller en Angleterre, j'ai lu dans son journal que les anglais étaient bien plus coincés et que c'est pour ça que mon père a choisi de déménager dans un pays où les mœurs sont moins strictes.
- Allez, dis-nous tout. Ça restera entre nous. J'étais presque pas là cet été avec mes entraînements et mes matchs, j'ai raté beaucoup de soirées.
- Et tu as été très populaire à celles qui ont suivi la finale, n'est-ce pas. En ce qui me concerne, on va dire une dizaine en comptant Svetlana.
- Attends, Svetlana, Neda, Sanja, Danica et Ludmila, ça fait cinq, pas dix, intervint Vladimir en levant un doigt à chaque prénom. Tu ne nous as pas tout dit cet été ?
- Ah mais, Vlad, tu oublies Avram, Nikita, Milenko, Stefan et Boris.
- Suis-je bête… Comme si tu allais te limiter aux filles. Hey mais Danica et Nikita sont jumeaux ! Me dis pas que…
- Oh que si. Et laisse-moi te dire que Nikita est TRÈS bien équipé et que Danica a une bouche à damner un Saint. Je vous laisse imaginer les deux en même temps.
Viktor et Vladimir éclatèrent de rire. Au début de l'été, leur ami leur avait clairement fait comprendre qu'il voulait profiter de sa liberté avant de partir en Angleterre. Les deux jeunes savaient que Mirus était orphelin et vivait presque toujours à l'école et que Karkaroff, qui était son tuteur légal, était très strict avec lui.
Mirus était élève en sixième année, même s'il paraissait plus jeune et avait fêté son dix-septième anniversaire le jour précédent. Il n'était entré à Durmstrang qu'à douze ans, au décès de son père et avait donc un an de plus que ses camarades. Karkaroff refusait de le faire passer à l'année supérieure même si le garçon était systématiquement premier de sa promotion et que la plupart de ses amis étaient des élèves de septième année. Personne ne fut surpris lorsqu'il se qualifia pour faire partie de la délégation se rendant à Poudlard.
Le directeur n'avait laissé un peu plus de liberté à Mirus que cet été, lui permettant de rendre visite à ses amis et à sortir de l'école pour s'amuser. Aussi le garçon avait profité autant qu'il le pouvait, participant à de nombreuses soirées où l'alcool et les relations intimes étaient légion. Et si le jeune Malfoy était vierge au début des vacances, il avait montré dans sa sexualité une assiduité égale à celle qu'il montrait pour ses études, selon ses partenaires.
Les trois garçons discutèrent jusqu'à ce que le directeur ne les appelle pour qu'ils montent dans le navire qui les emmènerait à Poudlard. Le voyage durait une quinzaine d'heures et ils arriveraient vers dix-huit heures, heure locale.
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Les élèves se mirent en rang lorsque Karkaroff les appela, une demi-heure avant d'arriver à destination.
- Nous voilà bientôt arrivés à Poudlard. Vous représentez notre noble établissement, je vous rappelle que votre comportement doit être irréprochable lors de notre séjour en Angleterre. Ce pays a une peur irrationnelle de tout ce qui n'est pas de la Magie Blanche. Même les matières les plus répandues dans le monde comme les rituels ou la Magie élémentaire sont considérés comme sombres ici et une grande partie sont même contre la loi. Vous serez jugés avant même d'avoir pu vous présenter uniquement sur la base des matières enseignées à Durmstrang. Aussi, je vous conseille de limiter au maximum votre usage de la magie en présence des élèves de Poudlard. Nous pratiquerons les fêtes rituelles dans le bateau.
Le directeur se tourna vers deux élèves en particulier.
- Viktor et Mirus, vous serez à mes côtés lorsque nous descendrons. Vous êtes les meilleurs élèves de l'école mais c'est surtout pour votre sécurité. Viktor, ta réputation de joueur de Quidditch te précède, principalement à cause de ta participation à la Coupe du Monde l'été dernier. Je souhaite éviter que tu te fasses accoster dès notre arrivée, par des fans ou par des jaloux. Mirus, la famille Malfoy est une famille qui a servi le Seigneur des Ténèbres lors de la dernière guerre. Je ne sais pas ce qu'est devenu celui que je connaissais à cette époque mais je ne pense pas que qui que ce soit connaisse ton existence. Je préfère que tu sois à mes côtés lorsqu'ils te verront pour la première fois. Tes traits sont typiques de la famille et le lien va être très vite fait.
Se tournant vers l'ensemble des élèves, Karkaroff poursuivit.
- Lorsque nous rentrerons dans la Grande Salle, qui est l'équivalent à la fois de notre cantine et de notre hall d'études, vous irez vous asseoir à la table des Serpentards dont l'emblème est un serpent. Vous vous rappelez ce que je vous ai expliqué sur la répartition des élèves, aussi stupide l'idée soit-elle. La maison Serpentard est celle qui réunit le plus d'enfants de familles sombres ou neutres. C'est donc celle où vous serez le moins jugés et le plus en sécurité. Même si Mirus et Viktor vont attirer le plus les regards, j'insiste pour que vous soyez tous sur vos gardes. La méfiance des anglais pourrait mener à des actes malfaisants contre chacun d'entre vous. Celui ou celle qui sera sélectionné par la Coupe de Feu bénéficiera également de mesures de sécurité supplémentaires.
Un sourire en coin s'afficha lorsque le directeur continua.
- Messieurs, mesdemoiselles, faites honneur au grand Institut Durmstrang !
À ses mots, le navire fut prit de secousses qui déstabilisa les élèves. Le vaisseau était stable lorsqu'il naviguait mais l'immersion et l'émersion étaient toujours plus turbulents.
Mirus et Viktor prirent place aux côtés du directeur, les autres élèves formèrent un rang parfait derrière eux.
Lorsque le pont descendit, le château de Poudlard se tenait face à eux. Les élèves anglais étaient amassés dans l'herbe de manière très brouillonne, affichant un air totalement décontracté. Certains élèves de l'institut affichèrent brièvement une expression de dédain. Jamais les élèves de Durmstrang ne se montreraient aussi désorganisés et si peu solennels face à des invités. En avançant, ils constatèrent que seuls les élèves portant une cravate verte semblaient montrer un minimum de tenue, ces étudiants étant parfaitement alignés, les plus grands à l'arrière et les plus petits à l'avant. Et, tandis que ceux portant d'autres couleurs semblaient se bousculer pour mieux voir et affichaient clairement leur curiosité ou leurs craintes sur leur visage, ceux-ci montraient principalement un intérêt poli.
Très clairement, le directeur avait bien ciblé les deux élèves qui attireraient le plus les regards. De nombreux « Krum » furent entendus et quelques uns, dont un rouquin particulièrement bruyant, remarquèrent la ressemblance entre Mirus et la famille Malfoy.
Mirus nota que son double se tenait à l'arrière de son groupe et concentrait son regard sur Karkaroff, évitant de croiser le sien. Il avait décidé d'éviter au maximum les interactions entre Mirus et Harry. Il n'y avait aucune raison pour qu'il ne se côtoient et il serait plus simple de vivre ses deux journées de suite s'il parvenait à les vivre à deux endroits différents. Les seuls moments où il serait en présence de lui-même serait lors des repas dans la Grande Salle et lors des épreuves, même si Mirus serait tranquillement dans les gradins tandis qu'Harry serait dans l'arène.
Les élèves de Durmstrang s'installèrent à la table au dessus de laquelle se tenait une bannière affichant un serpent. Les élèves de Beauxbâtons, qui se démarquaient par leur uniforme bleu, s'étaient installés à la table où la bannière affichait un corbeau.
Albus Dumbledore était un bon orateur et son discours de bienvenue avait réussi à maintenir l'attention des élèves. Mais une fois que le repas fut servi, les discussions commencèrent.
Mirus s'était installé face à Vladimir, Viktor prenant place à sa gauche. Un élève de Poudlard avait pris place à sa droite. Celui-ci se tourna vers les élèves étrangers pour se présenter.
- Je suis Adrian Pucey, élève de septième année. Voici mon ami, Graham Montague. Bienvenue à Poudlard.
- Merci, répondit Mirus, allégeant son accent hongrois pour assumer ses racines britanniques. Je suis Mirus Malfoy, voici Viktor Krum et Vladimir Poliakoff, mes amis.
- Malfoy ? Un rapport avec Draco ou Lucius Malfoy ?
- Hmm, mon père m'a dit que son frère comptait nommer son premier né Lucius donc c'est probable. Mon père a grandit en Angleterre mais l'a quittée peu après avoir terminé ses études pour aller dans un pays plus… libre.
- Ах, вы говорите о бесплатном. Прежде всего, он хотел наслаждаться более легкими нравами. (Ah, tu parles de libre. Il voulait surtout profiter de mœurs plus légères.)
- Вик Фарм. (La ferme Vik.)
- Je n'ai jamais entendu parler d'un Malfoy vivant à l'étranger. D'après ce qu'on dit, étant donné qu'Abraxas, Lucius et même Draco sont tous fils uniques, il y aurait une malédiction sur la famille qui empêcherait les Malfoy d'avoir plusieurs enfants. C'est visiblement faux. Comment se fait-il qu'on ait jamais entendu parler de ton père ?
- Mon grand-père, Nicholas Malfoy, n'a pas apprécié que mon père quitte l'Angleterre. D'après mon père, il a été totalement effacé de la famille depuis.
- Et que pense ton père de ce qui s'est passé ici depuis son départ ?
- Aucune idée. Il est décédé il y a cinq ans et on a jamais vraiment parlé du Royaume-Uni.
- Oh. Mes condoléances. J'espère que la famille avec laquelle tu vis est une bonne famille.
Autrement dit, Pucey voulait vérifier que Mirus avait une mère qui avait le bon status. Avant de tenter une alliance avec le cousin de Lucius Malfoy, il voulait juger de sa valeur. S'il s'agissait d'un Sang-mêlé, il serait vite relégué au second rang. Si, par contre, il était un Sang-pur, il ferait un allié intéressant.
- К слову о семье, Каркаров хуже тюремного надзирателя. (Tu parles d'une famille, Karkaroff est pire qu'un gardien de prison.)
Ignorant l'intervention de Vladimir, Mirus se tourna complètement face à son interlocuteur.
- Ma mère était fille unique et est morte en couche. Je vis à Durmstrang depuis le décès de mon père. Et, puisque je suppose que c'est ce que tu veux vraiment savoir, bien qu'issue d'une famille mineure, elle était de bonne origine.
- Pourquoi vivre à Durmstrang et pas avec ta famille anglaise ?
- Tout simplement parce que j'ignorais que j'avais de la famille encore vivante. Mon père a appris le décès de son frère, Abraxas, mais n'a jamais su si celui-ci avait eu des enfants ni si, dans le cas où il en avait eu, ceux-ci avaient survécu à la guerre que vous avez eu. Il n'a jamais cherché à savoir, non plus, il avait fait une croix sur la famille Malfoy d'Angleterre. Mon tuteur a connu un Malfoy pendant une période mais il n'a jamais voulu m'en parler plus que ça.
- Je pense que tu devrais parler à Draco. Un Malfoy ne peut pas vivre dans une école, c'est indigne de votre rang ! Peut-être que son père, ton cousin donc, pourrait t'accueillir chez eux ?
- J'y réfléchirai, merci.
Plus loin, à la même table, Draco était assailli de questions de ses camarades. Il n'était pas difficile pour lui de mentir en disant ne rien savoir sur ce garçon étranger qui portait les traits typiques de sa famille. Il avait vu Pucey discuter avec Mirus et savait qu'il devrait avoir une conversation avec lui lorsqu'ils retourneraient dans leurs dortoirs.
À la table des professeurs, les discussions allaient bon train. Le directeur se pencha vers Severus qui était assis proche de lui.
- Severus, tu as vu ce garçon de Durmstrang qui était à côté d'Igor lorsqu'ils sont arrivés ?
Snape voyait parfaitement de quel jeune homme Dumbledore voulait parler mais il était de mauvaise humeur depuis la rentrée à cause du Tournoi donc décida de jouer un peu avec le vieux bouc.
- Krum ? Bien sûr que je l'ai vu. Avec sa célébrité, il devrait concourir contre Potter pour la plus grande arrogance. Comme s'il avait besoin d'être mis en avant par rapport à ses pairs.
- Severus, voyons. Le jeune Harry n'a jamais montré de signe qu'il profitait de sa célébrité ni qu'il s'en vantait. Sincèrement, il serait temps que tu laisses le passé dans le passé. Non, je parlais du garçon blond. Ne te fait-il pas penser à une famille dont tu es proche ?
- Hmm ? Il y a effectivement un air de ressemblance avec Lucius. Vous pensez qu'ils ont un lien ?
- Tu ne sais rien de lui ? C'est étonnant. Pourrais-tu demander à Draco s'il a connaissance d'un membre de sa famille étudiant à Durmstrang ?
- Si Draco connaissait son existence, pensez-vous sincèrement que je n'aurais pas été mis dans la confidence ? Comme vous l'avez dit, c'est une famille dont je suis proche.
Le directeur se redressa d'un air pensif. S'il s'agissait bien d'un membre de la famille Malfoy, pourquoi n'avait-il jamais entendu parler de lui ? Bien sûr, Albus n'était qu'un homme, il ne pouvait pas tout savoir, mais il était assez informé sur les familles qui s'étaient jointes à Voldemort pendant la guerre.
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Le grand soir était arrivé, la Coupe de Feu allait sélectionner les trois Champions qui allaient devoir affronter des épreuves dangereuses dans l'espoir d'en sortir vainqueur.
Les élèves étaient religieusement silencieux à partir du moment où la Coupe cracha le premier morceau de parchemin d'une flamme rougeoyante.
Fleur Delacour fut désignée championne de Beauxbâtons, Viktor Krum fut celui de Durmstrang et Cédric Diggory celui de Poudlard. Ce ne fut que lorsque le nom de Harry Potter fut annoncer que le silence fut rompu.
Harry arrangea un visage étonné et effrayé, prétendant n'être pas au courant que son nom allait être sélectionné. C'est un garçon pâle et tremblant qui traversa la Grande Salle jusqu'au directeur qui portait sur lui un regard soupçonneux.
Comme il s'y attendait, il entendait déjà des élèves le traiter de tricheur et cela n'alla pas en s'arrangeant dans la pièce où attendaient les champions. Les trois élèves dont la participations était légitime étaient outrés par le culot de cet élève de quatrième année qui avait réussi à entrer son nom malgré les précautions prises.
La colère des professeurs était à peine atténuée par l'argument de Fol Œil qui fit remarquer qu'un simple élève était trop incompétent pour duper un artefact si ancien.
La soirée se termina sur deux constats : Harry était obligé de participer malgré son jeune âge et quelqu'un autre que lui avait mis son nom dans la Coupe.
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Vladimir, Viktor et Mirus furent accostés quelques jours plus tard par trois élèves de Serpentards.
- Похоже, ты моложе. И с ужасной прической. (On dirait toi en plus jeune. Et avec une coiffure horrible.)
- Должно быть, это тот Драко, о котором мне говорили. И ты прав, это хороший аргумент в пользу моего отказа отрастить волосы. (Ça doit être le Draco dont on m'a parlé. Et tu as raison, voilà un bon argument pour mon refus de laisser mes cheveux pousser.)
- Ahem. Bonjour ? Excusez-nous de vous déranger mais Adrian m'a dit que tu avais le même nom que moi.
- Ah, tu es donc Draco. Apparemment, oui. Je suis Mirus Malfoy.
- Enchanté. Voici Blaise Zabini et Théo Nott.
- De même. Je vous présente Viktor Krum et Vladimir Poliakoff. D'après ce que m'a dit Pucey hier soir, tu serais possiblement le fils de mon cousin.
- J'ai toujours cru que mon grand-père était fils unique. Comment s'appelait ton père ?
- Je suis le fils de Crapus Malfoy, petit-fils de Nicholas. Ils ne s'entendaient pas vraiment et mon père m'a dit que son père a fait disparaître toute trace de lui lorsqu'il a décidé de quitter les îles britanniques. Je ne pensais pas qu'il avait été jusqu'à cacher son existence auprès de la famille immédiate.
Draco confirma que Nicholas était son arrière-grand-père. Les deux garçons discutèrent un long moment ensemble, leurs compagnons faisant connaissance un peu en retrait.
Lorsqu'ils se séparèrent, Draco promit à Mirus d'écrire à son père afin que celui-ci obtienne la garde de son cousin, même si celui-ci était déjà majeur. Il était inconvenant pour un Malfoy d'être la charge d'un directeur d'école.
J'espère que ce chapitre vous a plu. Mirus est donc ouvert à tous les horizons, j'espère ne pas être critiquée là-dessus (t'façon, ça ne changerait pas grand chose à mes choix). Je n'ai pas encore de pairing particulier en tête ni même d'envie de l'engager dans une relation sérieuse pour le moment.
Teaser : des épreuves, des amitiés qui se nouent ou se dénouent, un peu de frivolité et des moments bien sérieux.
