Vous savez que je m'étais promise après Harry Lokison que je ne ferais plus d'histoire si longue ? Je ne suis pourtant plus si loin des 100k d'HL puisqu'avec ce chapitre, je dépasse finalement les 80k et que je prévois encore au moins 4 chapitres... C'est comme les bonnes résolutions, finalement, ça n'aura pas tenu (ironique sachant que j'ai commencé cette histoire le 31 décembre).

A nouveau, un grand merci pour vos reviews qui me font toujours plaisir.


La rentrée arrivait déjà et Mirus avait le vague à l'âme. Sirius, Barty et lui étaient revenus en Angleterre une semaine auparavant afin de pouvoir effectuer les achats pour la rentrée et ce retour n'avait pas été le bienvenu.

Pendant plus d'un mois, Blaise et lui s'étaient beaucoup rapprochés sans toutefois dépasser la limite de l'amitié. Malgré des gestes parfois tendres, des mains qui restaient un peu plus longtemps que la normale sur le bras de l'autre, des regards complices, ils avaient décidé de ne rien presser. Après tout, une idylle de vacances n'intéressait pas Mirus et une histoire commencée dans ce contexte particulier risquait de ne pas survivre dans une ambiance plus ordinaire.

Draco avait été content de revoir son frère et ils passèrent un temps conséquent à se raconter ce qu'ils avaient fait pendant leurs vacances respectives.

- Mais quand tu dis Blaise, tu parles de Zabini ? Qu'est-ce qu'il faisait en Amérique du Sud ?

- Apparemment, sa mère l'emmène dans un pays lointain chaque été. Grosse coïncidence qu'on ait eu la même destination pour celui-ci.

- Et ça n'a pas posé de problème avec Black et Crouch ?

- Les débuts ont été compliqués, j'ai dû lui faire promettre de n'en parler à personne. Promesse magique, évidemment, afin que personne ne puisse le lui faire dire sous la contrainte ou le lire dans son esprit. Il est doué en Occlumencie mais un bon Legilimens comme l'est Dumbledore n'aurait aucun mal à le lire.

- Est-ce qu'il sait pour Harry ?

- Oui. Je n'avais pas prévu de lui en parler tout de suite mais avec Sirius Black aussi proche de moi, c'était inévitable. Surtout quand ce nigaud m'a accosté en m'appelant son « filleul adoré ». Et puis, j'avoue avoir un peu plus qu'un simple béguin pour Blaise et je refuse de commencer une relation par un mensonge. Elle serait vouée à l'échec dès le départ.

- Tu n'as pas tort. Donc il sait que tu es mon frère et non le cousin de mon père ?

- Oui, et ça a semblé le soulager, au final. Tu l'impressionnes moins que Lucius, ajouta-t-il avec un rire.

Draco fit la moue à ces mots.

- Boude pas, c'est indigne d'un Malfoy ! Sinon, quoi d'autre de neuf depuis mon départ ?

- Je t'ai déjà dit pour Maugrey et Hagrid dans mes lettres. C'est un coup dur pour le côté de la Lumière, deux grands fans de Dumbledore qui meurent avec une mauvaise image comme ça.

- Comment le prend le vieux ?

- Il a fait tout un discours sur le Seigneur des Ténèbres, insistant sur le fait qu'il n'était pas mort et qu'il pouvait revenir à tout moment. La mort d'Harry Potter a été brandie comme un signe inquiétant, celui-ci étant prophétisé comme étant le seul à pouvoir le vaincre et qu'il fallait qu'on lui rende le titre de Président-sorcier pour qu'il puisse protéger la population sorcière de cette menace.

- Ouh… Je doute que ça soit bien passé auprès du Ministère.

- Absolument. Fudge a fait une crise, insistant que Dumbledore souhaitait usurper sa place. Il mène depuis une campagne contre lui dans la Gazette. Le vieux fou n'est plus que directeur de Poudlard et même cette position semble précaire.

- Et Marvolo ?

- Le Seigneur des Ténèbres se cache toujours. Il refera son apparition lorsque Dumbledore aura perdu toute crédibilité et tous ses postes.

- Les sorciers ne risquent pas de réclamer son retour s'ils voient Voldemort débarquer ?

- C'est toute la subtilité du plan, ils ne verront pas V… le Mage Noir. Ils verront Lord Serpentard réclamer son titre et sa position dans le Magenmagot.

- Pas mal, pas mal du tout.

- D'ailleurs, Père m'a dit que le Seigneur des Ténèbres serait présent au dîner ce soir. Apparemment, il veut te voir, il semblait contrarié. Tu l'as contacté pendant que tu étais en voyage ?

- Euh, non. Tu crois que c'est pour ça ?

- Je ne sais pas mais père l'a entendu maugréer à plusieurs reprises à propos du fait que tu étais si loin.

.oOÔOo.

L'ambiance au dîner était tendue. Lucius et Severus gardaient le regard baissé tandis que Narcissa et Sirius discutaient, essayant de réchauffer l'atmosphère en parlant des plantes vues sur l'île sorcière.

- Bon, ça suffit maintenant, Marvolo !

Les adultes sursautèrent lorsque Mirus poussa son exclamation tandis que Draco sembla rétrécir sur sa chaise.

- Pardon de ne pas t'avoir contacté, j'ai profité de mes vacances pour penser à autre chose que l'Angleterre ! Tu ne vois pas Lucius bouder parce que je ne lui ai pas écrit !

- Mirus… Tu ne devrais pas…

- Non, Sirius. Un mois et demi d'absence, ce n'est pas si long, on a eu des périodes de silence bien plus longs que ça. Marvolo, explique-moi pourquoi tu le prends si mal.

Les adultes plantèrent leur regard dans leur assiette, s'attendant à une colère monstrueuse de leur Maître face à cet irrespect. Aussi furent-ils surpris lorsque le Seigneur des Ténèbres éclata de rire.

- Ne t'inquiète pas, Mirus, je ne t'en veux pas. Bien sûr, il aurait été plaisant de recevoir de tes nouvelles mais, comme tu l'as si bien dit, nous avons eu des périodes de silence plus longues que ça. Non, ce n'est pas parce que tu ne m'as pas contacté que j'étais de mauvaise humeur.

- Quoi alors ?

- Je ne sais pas si Lucius t'en a informé mais j'ai appelé à moi mes Mangemorts et leurs enfants cet été.

- Non, je n'ai pas été mis au courant.

- J'ai estimé qu'il était temps de leur révéler mon retour.

- Et qu'est-ce qui t'a mis de mauvaise humeur ?

- Dumbledore. Ce vieux bouc fait des vagues au Ministère depuis le début des vacances. Pour l'instant, le Ministre semble décidé à le faire passer pour un fou mais son discours touche tout de même du monde.

- Des gens importants ?

- Oui et non. Mes espions m'ont rapporté au moins deux Aurors dont une cousine à toi.

Narcissa releva la tête.

- La fille d'Andromeda ?

- Tout à fait. C'est une métamorphomage, ce qui signifie qu'elle peut prendre n'importe quelle apparence. Elle aurait été un atout dans notre camp. Dans le camp de Dumbledore, elle va nous mettre des bâtons dans les roues. Il semble que la famille Weasley soit fermement ancrée du côté de Dumbledore. Je refuse que les plus jeunes prennent part à la guerre s'il doit y en avoir une mais je crains qu'il n'en soit pas de même du côté de la Lumière. Et les aînés de la famille ont des places qui peuvent nous gêner, notamment le jeune William qui travaille à Gringotts.

- Les jumeaux peuvent être redoutables aussi mais je pense qu'ils peuvent être persuadés de rester neutres si nous ne menaçons pas directement leur famille.

- Je te fais confiance là-dessus. Les deux plus jeunes semblent vouer un culte à Dumbledore, si ce que le jeune Nott a rapporté à son père est vrai.

- Bon, donc c'est cette poche de possible résistance qui te met de si mauvais poil ?

- Humpf… Toi seul oses me parler comme ça Mirus, tu sais ?

- Forcément, tu n'hésiterais pas à jeter le Cruciatus sur quiconque le ferait. Heureusement que je suis ton préféré !

Mirus accompagna sa dernière phrase d'un grand sourire un peu niais, déclenchant une nouvelle hilarité du Seigneur des Ténèbres.

- C'est l'autre raison pour laquelle j'étais contrarié cet été.

- Que je sois ton préféré ?

- Non, j'aurais aimé que tu sois présent lorsque j'ai appelé mes Mangemorts.

- Huh ?

- Je voulais te demander quelque chose d'important, Mirus.

Le ton solennel fit converger tous les regards vers Voldemort. Son regard s'était fait très sérieux.

- Tu sais que je tiens à toi, ce n'est un secret pour personne ici. C'est grâce à toi que j'ai pu revenir après ces années d'errance sous une forme… fort peu agréable, dirons-nous. Pour quelqu'un comme moi qui ait toujours vu l'affection comme une faiblesse, cela m'a pris du temps pour le comprendre et l'accepter. Qui plus est, tu es un jeune homme très prometteur. Ta puissance magique est déjà remarquable et, couplée à tes vastes connaissances, présage d'un futur plus que favorable.

- Merci Marvolo, j'apprécie ces compliments. Mais où veux-tu en venir au juste ?

- J'aimerais faire de toi mon héritier.

Un silence de plomb descendit dans la salle à manger.

- Ton… héritier ? Pourquoi ?

Marvolo soupira.

- Je n'aurai jamais de descendant. Non, ne me regarde pas comme ça, je sais que je pourrais prendre femme si l'envie me venait. Il se trouve cependant que l'abus de rituels pour améliorer mes chances de survie dans ma jeunesse ont eu un effet secondaire inattendu. À moins que ce soit l'utilisation de la Pierre philosophale qui a engendré cet état de fait. Peu importe, au final. Il semblerait que mon génome se soit modifié. Je ne peux littéralement pas avoir d'enfant.

- D'accord mais pourquoi un héritier ? Ce n'est pas comme si tu allais mourir.

- Là n'est pas la question. Même s'il est fort peu probable que quelqu'un trouve la manière de me vaincre, ma rencontre avec toi me fait dire que rien n'est impossible. Tu as survécu au Sortilège de mort, après tout. Alors, acceptes-tu ?

Mirus jeta un regard vers Lucius. Même s'il n'était son père que biologiquement, accepter d'être l'héritier de Marvolo était un grand choix. Le patriarche le regarda longuement avant d'afficher un léger sourire d'approbation.

- Je… J'accepte. Merci Marvolo, tu ne sais pas à quel point ça me touche.

L'atmosphère chargée en émotion commençait à devenir gênante pour Mirus qui, malgré les années passées avec Fenrir et Sirius, avait toujours du mal à se faire au fait que des adultes pouvaient éprouver des sentiments positifs à son égard.

Après avoir raclé sa gorge, Voldemort décida de changer de sujet.

- Parlons d'autre chose. Barty m'a dit que tu avais complété ta transformation ?

- Ouaip, répondit le jeune homme en faisant claquer le « p » final.

- Et vas-tu me dire quelle est ta forme ?

- Non, je te la montrerai après le dîner, Draco me tanne depuis mon retour pour la voir, ce sera l'occasion.

.oOÔOo.

- Et là, tu aurais dû voir la tête de mes parents en voyant un énorme Zouwu dans leur jardin ! C'était hilarant, n'est-ce pas Mirus ?

- Oui, c'était mémorable. Ne t'inquiète pas, Lu, je te montrerai ça demain dans la Salle sur demande.

- J'y compte bien. Papa va être vert de jalousie en sachant que j'ai vu un Zouwu de près. Et je sens que tu dois être très affectueux sous cette forme.

- Et tu as entièrement raison. Je n'aurais jamais cru que Mirus pouvait ronronner aussi fort. Tout le monde y est passé ! Même mon parrain avait des poils partout, très visibles sur ses vêtements noirs.

Les trois jeunes riaient librement lorsque la porte de leur compartiment s'ouvrit brusquement.

- Luna ! Comment peux-tu te montrer avec des Malfoy et rire avec eux après la mort d'Harry ! Tu étais son amie, tu ne devrais pas traîner avec des futurs Mangemorts comme eux !

Les trois blonds regardèrent la furie rousse qui venait de faire irruption.

- Ginny, je ne pense pas qu'Harry veuille que je reste malheureuse, tu sais.

- Viens avec Ron et moi alors. On était ses amis aussi, tu n'as pas besoin de traîner avec des sorciers sombres de merde comme ces deux-là. Harry ne l'aurait pas voulu.

- GINEVRA WEASLEY !

Tous sursautèrent en entendant deux voix parfaitement synchronisées retentir.

- Fred, Georges ? Pourquoi vous hurlez comme ça ?

- Ce qu'on vient d'entendre nous désole. Comment oses-tu prétendre…

- … savoir ce qu'aurait voulut Harry ? Tu n'étais même pas proche de lui.

- Pffff, bien sûr qu'on était proche. Vous croyez quoi, qu'il m'a invitée au bal l'année dernière pour compter les feuilles de mandragore ? Si vous voulez tout savoir, maman a dit que j'aurais pu être la future lady Potter.

Mirus prit garde de garder un visage impassible. S'il n'avait pas été aussi doué pour cacher ses émotions, il aurait explosé de rire. Les chances pour la rouquine d'être lady quoique-ce-soit étaient proches de zéro. Avec ses manières, elle aurait de la chance d'attirer ne serait-ce qu'un Sang-pur d'une famille mineure alors un futur lord…

- Mais bien sûr, Ginny. Retourne dans ton compartiment…

- … et arrête de vivre dans ton imagination. Harry est mort.

Le visage de la jeune fille s'assombrit et elle tourna les talons sans répondre.

- Désolés pour elle. Elle a passé l'été à alterner entre crises de larmes et crises de colère.

- Notre mère lui avait tellement monté la tête en lui lisant les histoires d'Harry Potter quand elle était petite qu'elle s'était fait tout une histoire.

- Avec Harry en héro et elle en princesse à sauver avant de l'épouser.

- Pas de problème, répondit enfin Mirus. Merci d'être intervenus, je ne suis pas sûr que j'aurais réussi à garder mon calme si elle avait continué à hurler sur Luna de cette manière.

Les jumeaux hochèrent la tête avant de sortir du compartiment. La porte fut à peine refermée qu'elle se rouvrit, laissant entrevoir un jeune homme à la peau brune dont le regard se tourna immédiatement vers Mirus.

- Blaise, entre, installe-toi.

Celui-ci ne se fit pas prier et alla s'asseoir face à Mirus.

- Mirus, Draco, Lovegood, salua-t-il en inclinant la tête.

- Tu peux m'appeler Luna, si tu le souhaites.

- Très bien, appelle-moi Blaise.

Le silence retomba quelques instants.

- Oh, au fait, Blaise, nous sommes tous ici dans la confidence donc ne stresse pas à l'idée de faire un faux-pas, s'exclama la jeune fille avec un sourire rêveur.

- Ah ? J'aurais dû me douter que tu connaissais la vérité, tu étais l'amie d'Harry après tout. Ça me semble logique qu'il t'en ait parlé.

- Ah ! Comme si ! Luna a su avant même de me saluer !

Le brun fixa la blonde.

- Tiens donc. Intéressant. Voyante ?

- Hmm… Je n'ai pas de visions comme une voyante normale. Je dirais plus que je sais des choses, c'est tout.

Après un instant de réflexion, le brun hocha la tête pour montrer que, même s'il ne comprenait pas vraiment la différence, il l'acceptait.

Les quatre jeunes discutèrent de nombreux sujets, débattant à bâtons rompus à propos des manœuvres désespérées du directeur de Poudlard cet été et émettant des hypothèses de plus en plus farfelues à propos de leur prochain professeur de Défense contre les Forces du Mal. Entre un homme possédé par le Seigneur des Ténèbres, un pédophile égocentrique, un loup-garou et un Mangemort déguisé, les idées farfelues semblaient être celles qui étaient les plus vraisemblables.

.oOÔOo.

- Bienvenue pour cette nouvelle année à Poudlard. Avant de commencer la répartition des élèves de première année, nous allons procéder à celle d'un nouvel élève qui entre en septième année. Ayant trouvé de la famille en Angleterre après une enfance passée en Hongrie, le jeune Mirus Malfoy a décidé de terminer ses études chez nous. Jeune homme, si vous voulez bien vous asseoir sur le tabouret afin que le professeur MacGonagall puisse procéder.

Mirus s'installa sur le tabouret sur lequel il s'était déjà fait répartir quelques années auparavant et le professeur de Métamorphose posa le Choixpeau sur sa tête.

- Mirus Malfoy, encore vous. J'ai bien envie de vous envoyer à Poufsouffle pour ce que vous m'avez fait il y a cinq ans.

- Mmhmm. Je préférerais être dans la même maison que mon frère cette fois. Vous savez que j'ai des souvenirs bien pires que ceux que je vous ai montré la dernière fois ? J'ai une fois surpris mon oncle avec une tenue de cuir assez révél…

- SERPENTARD !

Mirus haussa les épaules. Il était plutôt content que ça ait fonctionné sans qu'il ait besoin de vraiment repenser à cette soirée. Il avait déjà mis plusieurs semaines à se remettre d'avoir vu son oncle en tenue de soumis tandis que sa tante apportait un martinet dans leur chambre. Cette boite était fermement close dans son esprit. Avec des chaînes. Et des cadenas.

- Bien, passons à présent à la répartition de nos plus jeunes élèves.

La répartition prit, aux yeux de Mirus, un temps incroyablement long. Lorsqu'elle fut terminée, le repas fut servi.

Blaise et Mirus étaient assis l'un à côté de l'autre, leurs jambes se touchant régulièrement. Draco les fixait avec un petit sourire en coin, se rappelant les paroles de son frère. Effectivement, il lui semblait bien que celui-ci ressentait plus qu'un petit béguin pour le brun. Il se fit la promesse de faire de la vie de Zabini un véritable enfer s'il osait blesser son petit frère. Il ne faisait aucun doute que l'autre blond savait se défendre et que Draco était bien plus faible que lui, physiquement et magiquement. Cependant, Mirus avait eu assez de souffrance émotionnelle pour toute une vie et il souhaitait vraiment qu'il n'aurait plus jamais à en ressentir.

Lorsque le repas fut terminé, le directeur se leva afin de faire son discours de début d'année. Mirus écouta d'une oreille l'habituel rappel des règles ainsi que l'information du retour de l'ancien professeur de Soins aux Créatures Magiques après le décès d'Hagrid auquel il ne fit absolument aucune référence.

Il releva la tête lorsque le directeur présenta le nouveau professeur de DCFM. Elle semblait antipathique et l'éclair dans son regard quand Dumbledore passa si rapidement sur son nom ne présageait rien de bon.

- Hum, hum.