Chapitre 2
Cinq heures auparavant, dans un loft d'Austin.
Ce matin-là, Carlos Reyes s'était réveillé d'excellente humeur. Après un mois d'arrêt dû à une blessure par balle, c'était la reprise du travail pour lui et il avait hâte. L'activité sur le terrain lui avait manqué, aider pour des enquêtes tout autant mais surtout, le fait de voir son amant… non pardon, fiancé maintenant, partir presque tous les jours au travail tandis qu'il errait sans but dans le loft, avait commencé à le lasser. Il était vraiment temps pour lui de reprendre le travail.
Pourtant avant de partir, il n'avait pas pu résister au corps de rêve allongé à côté de lui sur le matelas, et après une dernière étreinte des plus savoureuses, les deux hommes s'étaient séparés au bas de leur immeuble.
Oui, le jeune homme était parti de chez lui avec un sourire omniprésent sur le visage, se rappelant sans cesse la nuit de samedi où, après plusieurs semaines de restrictions physiques, les deux futurs mariés avaient pu se redécouvrir sans plus aucune limite une grande partie de la nuit.
Ils n'avaient peut-être pas beaucoup dormi mais Carlos s'en moquait, il était heureux tout simplement d'être en vie, en bonne santé, auprès de l'homme qu'il aimait.
Quand il arriva au commissariat d'Austin, il fut accueilli chaleureusement par ses collègues qui semblaient tous heureux de le revoir. C'était une journée qui s'annonçait plutôt bien… jusqu'à ce que Sarina vienne le voir.
"Bonjour officier Reyes, ravi de vous revoir, j'espère que vous allez mieux ?
· Ça va bien merci ! Suis ravi d'être de retour ! dit-il avec un sourire sincère.
· Je pense que vous n'allez pas l'être très longtemps, dit Sarina avec un air contrit, malheureusement nous avons eu deux nouvelles victimes en quarante-huit heures encore.
· Deux ? Même mode opératoire ?
Avant de se retrouver à l'hôpital, Carlos avait entendu parler de deux victimes retrouvées à une semaine d'intervalle dans le parc, tuées par balle. La presse locale en avait fait les gros titres le lendemain. L'affaire n'avait pas été résolue, sans témoignages ni indices cela s'était révélé compliqué. Pareil pour les deux victimes retrouvées les deux semaines suivantes et maintenant, il y en avait deux de plus. Il était clair qu'il s'agissait d'un tueur en série maintenant.
"Oui, toujours le même et maintenant cela fait quatre hommes et deux femmes, répondit Washington en lui tendant le dossier concernant l'affaire, j'ai besoin de votre aide, vous avez été si efficace sur le kidnapping de la petite fille."
Les quelques mots de sa supérieure le touchèrent sincèrement. Il avait passé des heures sur cette affaire et retrouver la petite fille, saine et sauve, avait été sa plus belle récompense. Il ne cherchait pas la gloire ni les honneurs mais cette marque de respect et de confiance était vraiment importante pour lui. C'était la raison pour laquelle il n'hésita pas sur sa réponse.
"Merci détective ! En quoi puis-je vous aider ?
· J'avoue que cette affaire est un peu inhabituelle et nous manquons cruellement de temps et d'indices. Ainsi, je me suis permise de faire appel au BAU de Washington.
· Le BAU ? L'unité des sciences du comportement du FBI c'est bien ça ? demanda t-il un peu surpris.
· Oui je pense qu'ils nous seront vraiment utiles dans notre enquête. Deux victimes c'était déjà beaucoup mais là six, faut vraiment qu'on agisse rapidement, répondit la détective avec le plus grand sérieux.
· D'accord, je comprends. Et en quoi puis-je vous aider alors ?
· Je pense que comme vous n'avez pas trop suivi l'enquête de près ces dernières semaines, un regard neuf pourrait nous être très utile, en plus de cette équipe, dit la jeune femme avec un sourire franc.
· D'accord, répondit aussitôt Carlos, ils arrivent quand ?"
Sarina regarda sa montre avant de répondre.
"Dans deux heures à l'aérodrome d'Austin Exécutive, ça vous laisse donc un peu de temps pour consulter le dossier avant d'aller les chercher avec moi."
Carlos approuva puis s'installa derrière son bureau afin de se plonger dans le dossier. Six victimes, quatre hommes et deux femmes âgés entre trente-et-un et trente-six ans, de milieux sociaux plutôt aisés. Il y avait une journaliste, un publicitaire, un homme d'affaires, une créatrice de mode, un architecte et un chirurgien. Les deux dernières victimes avaient été amenées en salle d'autopsie durant la nuit donc ils n'avaient encore rien de précis sur elles. Ce qui était le plus intriguant c'était pourquoi en si peu de temps deux victimes supplémentaires ? Qu'est-ce qui avait pu déclencher un tel déchaînement de folie meurtrière. Quels liens pouvaient avoir les victimes ?
Il parcourut les différentes pages du dossier, prenant parfois des notes pour éviter de revenir en arrière. Il voulait être sûr de ne manquer aucun détail.
Au bout d'une heure et demi, il referma le dossier puis s'étira. Une envie de café le prit, il se rendit alors dans la salle de pause pour prendre un bon breuvage chaud. Au passage, il vérifia son téléphone.
Il ne fut que peu surpris de voir un message de TK qui l'attendait.
"Alors mon cher fiancé, ta reprise ? Ça va me faire drôle de dormir sans toi ce soir, tu me manques déjà ! XOXO je t'aime ️"
Un sourire tendre se dessina sur les lèvres du jeune homme. Cela faisait un mois et demi que cette demande totalement inattendue en pleine nuit avait eu lieu et c'était comme s'ils ne parvenaient pas à le réaliser encore. Que ce soit par message ou au téléphone, ils ne cessaient de s'appeler comme ça et ça n'était pas prêt de s'arrêter jusqu'à ce qu'ils passent devant le pasteur.
Sans se départir de son sourire, Carlos s'empressa de lui répondre.
"Héhé coucou mon fiancé, plutôt bien hormis qu'une grosse affaire nous tombe dessus. Un tueur en série qui sévit dans la ville, je fais équipe avec Washington, on a aussi fait appel au BAU pour nous aider. Je t'aime aussi bébé tu me manques déjà "
Il termina tranquillement son café avant qu'un second message arrive.
"Le BAU hein ? C'est pas cette équipe avec le fameux David Rossi dont tu me bassines tant les oreilles depuis que tu as lu tous ces livres pendant le confinement tu crois que tu vas pouvoir te tenir un peu ?"
Carlos ne put s'empêcher d'éclater de rire en lisant ça, avant de réaliser qu'il avait raison. Le BAU était célèbre aux États-Unis vu le nombre d'affaires résolues avec succès depuis sa création. Puis David Rossi était une vraie célébrité depuis la parution de plusieurs livres sur des enquêtes passées. Il en avait lu la majorité durant le confinement et les avait trouvé excellents alors il se faisait déjà une joie de le rencontrer en vrai, malgré ces circonstances.
"Oui c'est bien cela et tu risques de m'entendre encore un peu durant l'enquête "
Avant qu'un nouveau message n'arrive, Sarina arriva dans la salle de pause.
"L'équipe vient d'arriver, venez !
· Déjà ? Mais je croyais qu'on devait aller les chercher à l'aérodrome ! s'exclama Carlos, étonné.
· Apparemment ils avaient déjà deux voitures qui les attendait, c'est une question d'habitude pour eux, répondit Sarina en haussant les épaules.
· Ok, bon j'arrive !"
Il glissa le téléphone dans sa poche, puis sortit de la pièce pour aller rencontrer les nouveaux arrivants.
