Chère Lyla je tiens à préciser que j'ai légèrement modifié notre histoire ici

Chapitre 8

«J'arrive pas à y croire, t'es sérieux là Carlos? Vous avez arrêté Cooper? Mais… non ça ne peut pas être lui!

Écoute bébé je peux pas t'en dire plus pour l'instant mais oui pour le moment, il est dans nos locaux, on n'a rien pour le libérer là!» répondit Carlos en tentant de rester calme.

Il comprenait l'inquiétude de TK, c'était son parrain après tout mais la seule chose à laquelle il pensait là c'était de tenir le blond à l'écart de son fiancé. Il avait beau avoir des doutes à cet instant sur la culpabilité du jeune homme, sa seule pensée était de protéger TK à tout prix.

«Je sais que tu te méfies de lui depuis le début mais… mais de là à l'arrêter… pour meurtres je…

-Désolé babe mais je ne peux rien y faire, il n'a pas d'alibi formel sur trois des meurtres.

-Et les autres? Ils ont été tués quand?»

Carlos leva les yeux au ciel, décidément son fiancé voulait défendre Cooper à tout prix mais bon… peut-être avait-il de nouveaux éléments à fournir à l'enquête.

«Y a eu un meurtre avant-hier soir, un autre la semaine dernière et la première victime il y a quatre semaines.

-Les mêmes jours de la semaine?

-Oui pourquoi?

-Le samedi soir on s'est retrouvés à chaque fois… surtout après ce qui t'es arrivé, termina TK dans un souffle, il…

-Je comprends babe, je comprends.» affirma le latino.

Il savait à quel point il avait fait peur à son amant, après une intervention musclée. C'était arrivé à la fin de l'enquête avec le 5-0, ils venaient d'arrêter d'importants trafiquants de drogue et proxénètes sévissant sur le pays et en lien avec le meurtre d'une de leurs amies.

Alors qu'ils étaient sur le point de partir et retiraient leurs gilets pare-balles, un tireur planqué avait fait feu, le touchant au torse ainsi que Danny Williams.

Carlos était resté dans le coma trois jours. À son réveil, son fiancé lui avait demandé en riant et pleurant à la fois si ce n'était pas une vengeance pour ses deux comas.

La situation avait été très tendue durant cette période, Carlos avait failli céder aux charmes de l'ex Yakusa, devenu policier, Adam Noshimori, mais cela aurait été la plus grosse erreur de sa vie. Une qu'il ne se serait jamais pardonné, et TK encore moins, pas après ce qu'il s'était passé avec Alex.

Maintenant le couple était comblé de bonheur et les jours les séparant de leur mariage leur semblaient encore bien trop nombreux.

«Oui tu vois il a toujours… répondu présent quand j'avais besoin de lui. Alors c'est peut-être un ancien alcoolique mais… mais je ne peux pas croire qu'il ait tué toutes ces personnes, même s'il en connaissait certains.

-En parlant de ça, il m'a dit que tu connaissais aussi Sophia Butcher.

-Vaguement oui je sais que Cooper et elle se sont fréquentés un moment, mais je ne lui parlais pas plus que ça.

-Tu étais avec lui le soir de son meurtre? Cooper a été vu dans le même bar qu'elle ce soir-là.

-Euh c'…»

Avant que TK puisse terminer sa phrase, l'alarme de la caserne retentit, la voix de Nancy se fit entendre quelques secondes après.

«Désolé Babe je te rappelle plus tard, on nous appelle pour un accident de voiture. Bisous je t'aime!»

Puis il raccrocha sans attendre la réponse de son fiancé. Habitué à ces appels coupés (leur métier le demandait) Carlos se contenta de mettre le téléphone dans sa poche avec un petit soupir puis regarda autour de lui. Les agents Morgan et Reid l'attendait en discutant entre eux. Il semblerait que le metis tentait de convaincre son collègue de venir faire du sport avec lui, mais vu le visage du plus jeune, ce n'était pas gagné, ce qui fit sourire le latino. Il ne les connaissait pas mais les deux hommes semblaient réellement complices et ça lui faisait plaisir pour eux. Il y avait clairement autre chose que de l'amitié entre eux mais bon, ce n'était pas à lui de s'en mêler. Peut-être les aider un peu…

«Ce n'était pas la peine de m'attendre vous savez? J'aurai pu vous rejoindre à l'hôtel ensuite! leur lança Carlos une fois à leur hauteur.

-Aucun souci, comme ça vous nous ferez un peu découvrir Austin en même temps, déclara Morgan avec un petit sourire. C'est la première fois qu'on vient ici!

-Avec 964711 habitants rien que dans la ville elle-même, ce qui en fait la troisième ville texane, pas certain qu'on ait le temps de tout visiter Morgan, répondit l'agent Reid avec un petit rire, mais Carlos lui était impressionné.

-Waouh, je ne savais même pas le nombre exact, vous êtes fort!»

Les joues du cadet prirent une légère teinte rosée tandis que l'agent Morgan avait un petit sourire amusé.

-Ce… c'est juste ce que j'ai lu sur Internet tout à l'heure.

-Vous pouvez lui demander ce que vous voulez, c'est une vraie encyclopédie sur pattes!»

Malgré son sourire, Carlos put distinguer de la fierté et une vraie douceur dans les yeux du métis, ce qui finit de le convaincre sur les sentiments de l'aîné pour son ami.

Ce regard on ne l'adressait pas à un simple ami, enfin c'était son avis. C'était le genre de regard qu'il recevait quand il disait «je t'aime» à TK ou quand il lui faisait un compliment.

Il lui était encore difficile par contre de déterminer si ces sentiments étaient retournés et vu l'apparente timidité de l'autre agent, la tâche s'annonçait compliquée alors il choisit de garder cette idée en tête pour plus tard.

Ils montèrent ensemble dans la voiture de Carlos, Morgan assis à côté de lui et durant le trajet de dix minutes menant à l'hôtel, ils discutèrent de choses diverses, comme l'histoire de la capitale du Texas ou encore le parcours de chacun.

À ce moment-là, Carlos comprit mieux pourquoi l'agent Morgan appelait l'agent Reid une encyclopédie sur pattes: il avait beau être jeune, son CV étudiant était plus qu'impressionnant, sans compter son QI élevé, sa mémoire de tout et sa capacité de lire à toute vitesse… tout ça raconté par l'agent Morgan car le cadet continuait à rougir de gêne, comme si c'était une tare pour lui d'être un génie.

«Eh bien suis réellement impressionné. J'aimerais avoir au moins une de vos capacités, conclut Carlos d'un air admiratif en garant son véhicule devant l'hôtel.

-Oh croyez-moi c'est pas si facile tous les jours, puis ma mémoire… sur beaucoup de choses j'aimerai ne pas l'avoir» répliqua t-il un peu sèchement au moment de sortir du véhicule.

Carlos le regarda s'éloigner avec compassion. Avec le métier qu'il faisait, ça devait être un sacré handicap chaque jour. Pourtant vue sa réaction aussi rapide, il se demanda s'il n'y avait pas bien plus. L'agent Morgan, qui était sur le point de sortir à son tour, sembla deviner ses pensées et le rassura aussitôt.

«Ne vous inquiétez pas, il est… enfin je ne devrais pas vous dire ça mais… sa petite-amie a été tuée sous nos yeux l'année dernière donc…

-Ah mince je comprends mieux, vous m'excuserez auprès de lui, répondit Carlos d'un air coupable, c'était pire que ce qu'il avait pu imaginer.

-Vous n'avez rien à vous excuser vous ne pouviez pas savoir» lui assura l'aîné avant de sortir à son tour.

Carlos resta quelques secondes dans la voiture, surpris par ce qu'il venait d'apprendre. Traquer des tueurs en série n'était certainement pas des plus faciles, il y avait de quoi rendre fou… mais voir sa petite-amie être tuée sous ses yeux, il n'osait même pas imaginer. Le jeune homme avait-il eu au moins la chance de lui dire au revoir, qu'il l'aimait?

Pour ça, il remerciait le ciel chaque jour d'avoir ramené TK à la vie après son coma l'année dernière. Il s'était préparé à l'idée de lui dire au revoir, de lui faire comprendre qu'il l'aimait toujours malgré la rupture et sa colère, un des moments les plus déchirants de sa vie. Aujourd'hui son fiancé était remis et ils allaient se marier très bientôt, et rien ne pouvait le rendre plus heureux.

Pris d'une soudaine inquiétude, il sortit son téléphone de sa poche et envoya un message rapide à TK… juste au cas où.

«J'espère que l'intervention s'est bien passée. Sois prudent mon amour, je t'aime, mille fois encore oui! ️»

Il n'attendit pas de réponse avant de rejoindre les agents du BAU. Washington était au bar près de la réception au téléphone. Quand elle le vit, elle raccrocha puis se leva de son fauteuil.

«Du nouveau?

-Pas grand-chose pour l'instant, TK m'a dit qu'il était avec Cooper aux dates des meurtres mais je n'en sais pas plus, ils ont été appelés sur un accident! expliqua Carlos sans entrer dans les détails, ce n'était pas nécessaire. Et vous?

-D'après l'analyste de l'équipe, Mr Brandt aurait une licence d'informatique donc toutes les capacités pour envoyer des messages sans se faire attraper!

-Ca ne le rend pas coupable pour autant!

-Mais ça ne l'innocente pas non plus. On a donc une autre bonne raison de le garder en cellule pour le moment! ajouta Washington avec calme.

-Ok, donc on verra demain maintenant!» soupira Carlos. Il ne savait plus trop quoi penser de Cooper maintenant, les faits ne jouaient pas en sa faveur.

Ils n'eurent pas le temps de discuter plus, les agents faisaient leur entrée dans le bar. La détective leur demanda s'ils étaient bien installés, ce qu'ils confirmèrent, puis leur proposa ensuite d'aller manger à quelques mètres de là, dans un restaurant mexicain. Tous acceptèrent et ils firent le chemin jusqu'à l'établissement à pied. Carlos s'approcha de l'agent Reid pour s'excuser mais ce dernier le devança.

«Je m'excuse pour tout à l'heure, j'ai été un peu sec avec vous je…

-Ne vous excusez pas surtout, répondit le latino avec un sourire amical, je comprends totalement, c'est plutôt à moi de m'excuser, dans votre métier ça ne doit pas être aussi simple qu'il n'y paraît

-Non c'est certain, soupira le jeune homme, j'ai… j'ai eu une année assez difficile et aujourd'hui… enfin oui c'est un peu plus dur pour moi.

-Pas de soucis pour ça!»

Les deux hommes échangèrent un sourire compréhensif puis continuèrent à marcher en discutant, Carlos en apprit plus sur le jeune agent, même si celui-ci semblait un peu sur la réserve. Le texan ne s'en formalisa pas, il était évident que le génie de l'équipe était plus timide que ses collègues, qui parlèrent aisément avec Washington et lui une fois autour de la table devant un immense poêlon destiné à la garniture pour leurs fajitas.

L'ambiance était chaleureuse et bonne enfant, chacun semblait vouloir oublier quelques heures l'affaire qui les avait tous réunis ici.

Assis entre sa supérieure et l'agent Jareau, le latino se retrouva rapidement à parler avec chacun même s'il était quelque peu surpris que même en-dehors du boulot, ils s'appelaient par leurs noms de famille et non leurs prénoms. Il ne put s'empêcher de poser la question à sa voisine.

«C'est une question d'habitude, on a toujours fonctionné comme ça, sauf moi on m'appelle JJ plutôt que Jareau, ça fait mieux!»

La réponse lui sembla logique et il remercia la jeune femme de son éclaircissement, avant de continuer la conversation avec elle. Cette jeune mariée et mère de famille le mit tout de suite à l'aise, au point qu'il n'hésita pas à parler de son propre mariage à venir avec un enthousiasme non feint.

«Et voilà c'est reparti pour Mr romantique!» le taquina gentiment son autre voisine de table.

Il n'en fut pas vexé, au contraire, il savait qu'il avait un peu trop tendance à parler de son futur mariage mais bon que voulez-vous, rien que d'évoquer cette date importante lui amenait systématiquement le sourire.

De temps en temps, il jetait un coup d'œil à ses voisins d'en face. Blake était assise entre Morgan et Reid et parlait avec le cadet, mais de temps à autre, il semblait à Carlos que ce dernier jetait des regards qui en disaient long sur son aîné.

L'officier de police eut un petit sourire: il semblerait bien que ce soit réciproque entre les deux hommes mais aucun des deux n'osait faire le premier pas.

La soirée continua sur sa bonne lancée et vers vingt-deux heures trente, ils se séparèrent pour rentrer chacun à leur logement.

Carlos en profita pour vérifier son téléphone, un message de TK l'attendait.

«Intervention sans soucis, pas de blessés graves heureusement. On vient de rentrer à la caserne pour se reposer un peu, putain tu me manques trop baby, j'ai hâte d'être à demain pour te revoir… j'espère que ta soirée s'est bien passé. Mille baisers tout partout et mille fois oui je t'aime !»

Il n'y avait aucune mention de Cooper, ce qui n'était pas plus mal, il n'avait pas envie de penser à cette affaire cette nuit… juste au corps sublime qui allait bien lui manquer dans son lit. Il s'endormit avec le sourire vers minuit.

Malheureusement au réveil ce fut une toute autre histoire.