Bloody Voldy

Auteur : Lady Zalia

Type : ANGST, drama. L'histoire fera finalement 4 chapitres au total et sera, comme toujours, un happy end !

Disclaimer : Et oui, me revoilà avec la suite de ce qui devait être un OS d'Halloween. Bon, je m'en doutais un peu. L'ambiance est radicalement différente du premier chapitre. Nous retrouvons donc Harry devenu Mangemort un peu malgré lui d'un Voldemort étrange capable d'entrer et sortir des miroirs. Et une fois dessaoulé, il ne trouve plus cela si cool que ça...


Chapitre 2

Harry se réveilla sur le plafond blanc de sa chambre et grimaça en sentant les courbatures qui traversaient son corps. Voldemort n'y avait pas été de main morte...

Il resta plusieurs longues minutes, immobile, puisant dans ses réserves de courage pour se lever de son lit.

C'était comme ça presque tous les soirs, maintenant. Il rentrait chez lui, invoquait son "maître" et le laissait profiter de son corps de toutes les manières possibles. Le mage noir semblait inlassable en la matière et Harry devait bien reconnaître qu'il savait y faire. Il n'avait jamais rencontré d'amant aussi doué. Chaque nuit, il le dominait de la plus exquise des manières, lui procurant des orgasmes exceptionnels au point qu'il avait l'impression grandissante de perdre le contrôle de son corps.

Mais comme il fallait s'y attendre, il y avait un mauvais côté à tout cela. Au-delà du plaisir intense, Voldemort se montrait intransigeant et parfois cruel. Depuis la première fois qu'il était apparu, il lui avait imposé un certain nombre de règles, notamment celle de ne plus sortir le soir, l'obligeant à inventer toujours de nouvelles excuses pour justifier ses absences auprès de ses amis.

Outre la Marque des Ténèbres sur son torse, il lui laissait aussi fréquemment des suçons ou des ecchymoses au point qu'il devait porter des Glamours continuellement sur lui.

Et Harry était terrifié à l'idée que quelqu'un découvre qu'il avait libéré le Seigneur des Ténèbres et était devenu Mangemort.

Il récupéra la baguette sur sa table de nuit et se positionna face au grand miroir de sa penderie, apposant les différents sortilèges presque sans même y penser. Il n'osait imaginer comment ses collègues réagiraient s'ils voyaient la fameuse marque noire. Déjà que certains avaient peur du "Survivant"...

Il réprima une grimace en se penchant pour récupérer ses vêtements. Décidément, l'entraînement allait être difficile. Dans la glace, son reflet lui adressa un air angoissé alors qu'il s'attendait à voir apparaître un message écrit par un doigt invisible. Voldemort faisait ça souvent, quand il voulait lui faire ses dernières recommandations ou simplement lui rappeler sa présence, cependant cette fois rien n'apparut.

Dans sa cuisine, Harry remplit son thermos de café noir avant de s'en servir un mug. Il allait en avoir bien besoin pour supporter la journée à venir. Son chef lui avait annoncé qu'un nouveau sorcier allait rejoindre son escouade. Un certain Cédric Guevenant, chasseur de mages noirs originaire de France.

Il ne savait pas à quoi s'attendre. Apparemment, il avait déjà quelques faits d'armes dans son pays d'origine et il allait travailler avec eux durant les mois à venir.

D'après ce qu'il savait, il enquêtait sur un trafic d'artefacts magiques outre Manche, et il pensait que les coupables venaient du Royaume Uni.

Harry n'avait rien contre lui, seulement sa situation personnelle était déjà suffisamment stressante sans qu'il n'ait besoin d'un nouveau coéquipier pour en rajouter.

Son petit déjeuné ingurgité, il quitta son appartement avant de transplaner, s'efforçant de ne pas penser à la nuit passée. Il n'avait vraiment pas besoin de commencer sa journée en se désartibulant.

Dans l'atrium du Ministère de la Magie, il esquiva différents sorciers sans les voir, marchant tel un zombie jusqu'à l'ascenseur. Il ne prêta aucune attention aux guirlandes dorées longeant les murs ni à l'immense sapin qui trônait en lieu et place de la fontaine. Derrière ses rétines défilaient encore des images de son amant nu au-dessus de lui. Le nouveau Voldemort était beau comme un dieu, et il savait que c'était la principale raison de son abandon face à lui. Lorsqu'il était apparu dans son salon pendant la nuit d'Halloween et lui avait proposé d'être son esclave sexuel, il n'avait pas hésité longtemps. Bien sûr, à ce moment-là, il était menacé par sa propre baguette, mais avait-il réellement cherché une autre solution ? Aujourd'hui, c'était le mois de décembre, et il ne voyait plus comment se sortir de cette situation.

- Niveau 2, Département de la justice magique.

Harry sursauta et sortit en toute hâte de l'ascenseur. Maintenant qu'il était au boulot, il devait se reprendre.

Il parcourut mécaniquement les quelques couloirs jusqu'à la grande salle qu'il partageait avec ses collègues. Son chef, Gawain Robards l'attendait à l'entrée, un œil sur sa montre. Il se tenait en compagnie d'un homme inconnu, au physique élégant. Grand, brun, yeux verts... Tout à fait dans ses goûts.

- Ah, vous voilà Potter ! Vous êtes en retard ! Et ce n'est pas la première fois.

- Bonjour chef... Je vous prie de m'excuser, j'ai... du mal à me lever en ce moment.

Il ne pouvait pas dire qu'il avait des soucis dans sa vie, sans quoi cela entraînerait d'autres questions autrement plus gênantes...

- Et bien débrouillez-vous pour vous coucher plus tôt ! C'est un piètre exemple que vous présentez à votre nouveau coéquipier. Voici monsieur Cédric Guevenant. Il va travailler avec vous à partir d'aujourd'hui.

- Bonjour ! Appelez-moi Cédric. On pourrait peut-être se tutoyer ?

L'autre homme s'était avancé, main tendue en avant, et Harry la lui serra sans hésiter.

- Bonjour Cédric. Appelle-moi Harry. Tu as raison, ça sera plus simple.

- Bien, messieurs, je vous laisse aller à l'entraînement, votre instructeur vous attend. Potter, je lui ai déjà montré son bureau. Vous le mettrez au vent sur l'affaire en cours tout à l'heure.

Harry alla déposer son cartable sur son bureau et incita son nouveau collègue à le suivre. La salle d'entraînement des Aurors était une salle d'audience désaffectée qui avait été recyclée. Plusieurs groupes s'y affrontaient déjà, sous la houlette d'Edward Williamson, leur instructeur. Physiquement, il ressemblait un peu à Gilderoy Lockhart, mais Harry s'était rapidement aperçu qu'il était bien plus talentueux et intelligent que son précédent professeur de Défense contre les Forces du Mal.

- Ah, Potter ! Vous voilà enfin !

- Bonjour, professeur. Je suis désolé de mon retard. Voici Cédric Guevenant qui est le nouveau membre de notre escouade. Cédric, voici Edward Williamson, instructeur Auror.

Les deux hommes se saluèrent et Harry avisa l'autre membre de son escouade, Timothy Valore, qui se dirigeait vers eux.

- Te voilà enfin ! Il était temps que tu arrives. Les collègues commençaient à s'impatienter.

Pour l'entraînement, l'équipe composée de Harry Potter, Timothy Valore et Cédric Guevenant devaient affronter une autre escouade d'Aurors composée de Victor Selenca, Jay Gaiman et Daniel Strauss. Une arène magique avait été apprêtée pour l'occasion, représentant un vaste hangar aux nombreuses caisses entassées çà et là. Victor Selenca, un brun aux cheveux courts et aux sourcils broussailleux, le salua d'un signe de main.

- Hey Potter, puisque tu es arrivé en retard, vous jouerez les méchants ! Gare à vos fesses !

Le Gryffondor et son nouvel acolyte passèrent rapidement au vestiaire pour enfiler une tenue adéquate et l'entraînement put commencer. En tant que "bandits", l'escouade de Harry devait préparer sa défense tandis que celle de Victor serait les assaillants.

Harry se secoua mentalement, bien décidé à faire bonne impression au nouveau venu. Il voulait prouver qu'il n'avait pas été recruté juste pour son nom et qu'il était tout aussi capable que les autres. Cela avait été sa principale préoccupation au cours de ses premières années en tant qu'Auror. Il avait été recruté à la fin de la guerre, sans même avoir passé l'examen, et il s'était battu pour obtenir les meilleurs résultats et se montrer irréprochable.

Et dire que deux mois plus tôt, il avait partiellement libéré Voldemort et était devenu un de ses Mangemorts...

Sans grande surprise, l'escouade de Victor Selenca avait décidé de le viser. Ils connaissaient sa réputation et le craignaient, cependant Harry n'était pas au meilleur de sa forme, et à 3 contre un, il se retrouva bientôt immobilisé d'un Incarcerem, sous les quolibets de ses collègues.

Timothy et Cédric étaient loin d'être mauvais, mais la supériorité numérique de leurs adversaires les accula bientôt et ils furent mis hors-jeu peu de temps après.

- Potter, viens ici !

La mine sombre, Harry rejoignit son instructeur.

- Professeur ?

- On peut savoir ce qu'il t'arrive en ce moment ? Je ne te reconnais plus ! Tu arrives en retard, tu te fais avoir comme un bleu ?! Mais t'as quoi dans la tête, bon sang ? C'est peut-être un entraînement, mais face à des mages noirs, tu serais mort ! Mets-toi ça dans le crâne et réveille-toi ! Je ne veux pas d'une chiffe molle sur le terrain !

- Pardon. Je vais me reprendre...

Bien évidemment, il ne pouvait pas lui dire que tout était de la faute de Voldemort. Comment lui avouer qu'il l'épuisait presque une nuit sur deux, que ses articulations étaient raides à force de passer des heures attaché, et que ses hanches étaient douloureuses au point qu'il n'osait plus s'asseoir ? Il aurait voulu pouvoir dormir pendant plusieurs jours pour oublier sa situation merdique ou pouvoir remonter dans le temps et s'empêcher de faire cette connerie monumentale. Mais il était coincé dans la réalité avec cette malédiction tatouée sur la peau.

Dans les vestiaires, il prit sa douche rapidement et regagna son bureau. Il espérait se plonger dans la paperasse pour débrancher son cerveau, malheureusement pour lui il était responsable du nouveau et devait le briefer.

- Désolé pour tout à l'heure. J'arrive en retard, je me fais disqualifier comme un débutant à l'entraînement... Tu dois penser que je suis un tocard...

Cédric lui adressa un sourire amical.

- Ne t'inquiète pas, ça arrive à tout le monde des moments de faiblesse ! Tant que tu es au taquet en mission, c'est tout ce qui m'importe. Alors, présente-moi le fameux dossier sur lequel vous travaillez.

Harry s'efforça d'afficher une énergie qu'il ne possédait pas. Il lui résuma aussi précisément que possible l'affaire sur laquelle ils enquêtaient depuis une semaine. Il s'agissait d'une nouvelle mafia qui semblait pour l'instant se concentrer sur des activités de vol et de trafic d'ingrédients et de créatures magiques.

La grande réserve du nord de l'Ecosse leur avait signalé la mort de plusieurs licornes, retrouvées à l'état de charpies avec la corne arrachée, les crins scalpés et le cœur prélevé. Par la suite, c'était les propriétaires de « La boutique d'apothicaire de Mr Mulpepper », ainsi que de « Slug & Jiggers », deux magasins d'ingrédients pour potion du Chemin de Traverse, qui avaient déposé une plainte pour la disparition de toute une cargaison de fournitures.

La ménagerie magique avait été aussi victime de cambriolage, et Harry était persuadé que tous les incidents n'avaient pas été recensés. L'un de ses informateurs de l'Allée des Embrumes lui avait dit que les annonces proposant des emplois en tant que braconnier ou voleur s'étaient multipliées et que tous les sorciers qui postulaient revenaient avec les poches pleines de Gallions, mais étaient incapable de décrire les tâches réalisées.

Harry et Timothy avaient trouvé une excuse pour arrêter l'un deux, mais il était resté bouche cousue, même en utilisant du Veritaserum.

Pour l'heure, ils ignoraient à quoi allaient pouvoir servir tous ses ingrédients. Timothy penchait pour la production massive d'une nouvelle drogue en quantité suffisante pour inonder le marché, mais Harry sentait que quelque chose de plus terrible encore se préparait. Pour l'heure, ils n'avaient malheureusement aucun indice sur l'identité du chef de cette organisation criminelle, et ils en étaient réduits à analyser encore et encore les maigres preuves laissées sur les lieux des cambriolages. Les sorciers à l'œuvre n'étaient pas des débutants et ils piétinaient depuis trop longtemps à son goût.

Le soir venu, Harry était plutôt satisfait. Cédric avait un regard nouveau et il avait été bien obligé de reconnaître son efficacité. Lorsqu'ils avaient pris la déposition des cambriolages, ils avaient bien récupéré la liste des ingrédients qui avaient été volés, mais ils avaient renoncé à en tirer quoi que ce soit du fait de leur grande variété. Cependant Cédric avait eu l'idée de se renseigner sur ceux qui avaient été revendus au marché noir, afin de savoir quels ingrédients les voleurs avaient gardé pour eux.

Résultat : Ils avaient pu lister quelques ingrédients rares et qui n'étaient jamais réapparus malgré leur valeur : Peau l'Oryctérope caméléon, bulbe de Gloire des Neiges, œuf d'Occamy, défense de Monoceros arboricole et sang de Womatou.

Mais alors que Harry s'apprêtait à rentrer chez lui en espérant que Voldemort le laisse tranquille, Cédric le rattrapa dans le couloir.

- Hey, Harry ! Que dirais-tu de boire un verre ? Timothy est dispo, je suis certain que vous avez bien un pub sympa à me faire découvrir ?

Le Survivant hésita. Le Serpentard lui avait interdit de sortir le soir, cependant il était venu la veille et il était rare qu'il se manifeste deux soirs de suite. Peut-être pourrait-il exceptionnellement accompagner ses collègues... Il pourrait prétendre qu'il s'agissait d'une réunion de travail, qu'il n'avait pas eu le choix... Après tout, le mage noir n'avait émis aucune objection à l'idée qu'il soit Auror, bien au contraire. Il lui avait même ordonné de continuer à agir comme d'habitude pour ne surtout pas éveiller les soupçons.

Sa décision prise, Harry hocha la tête.

- Très bien, je viens avec vous !

Timothy ne manqua pas de s'étonner de ce soudain changement. Cela faisait bientôt deux mois qu'il avait libéré Voldemort, et depuis ce jour, il avait systématiquement refusé toutes les propositions de ses collègues et amis.

- Et bien, tu as réussi à faire sortir Potter de sa tanière ? Félicitations !

- Désolé Tim'. Ces derniers temps, je n'ai pas été moi-même. J'avais des soucis en tête...

- Pas des problèmes d'argent j'espère ? Il paraît que le Survivant est plein aux as... À moins que tu ne sois accro aux paris ?

Harry lâcha un bref rire.

- Non, rien de tout ça. Simplement... des insomnies. Je m'en veux d'avoir laissé ça empiéter sur mon travail.

- Tu sais que le meilleur remède, c'est encore les soirées entre potes ! Tu vois Cédric, on voit souvent des trucs dégueu dans notre métier, mais faut pas que ça t'empêche de dormir, sinon tu s'ras plus capable de faire correctement ton taff ! Ce soir on va s'enquiller quelques godets de whisky pur feu et demain ça ira mieux !

Timothy était un peu plus âgé que lui et avait connu la sombre époque où les Aurors étaient au service de Pius Thicknesse, la marionnette de Voldemort. Comme Gawain Robards, il était resté droit dans ses bottes et avait lutté comme il pouvait face aux ordres discriminatoires qui lui étaient données, cependant il en avait gardé un certain cynisme.

Le Gryffondor soupira intérieurement. Il aurait aimé que les choses soient aussi simples, néanmoins il hocha la tête et se força à sourire.

- Tu as bien raison, mais je vais tout de même éviter de finir ivre mort. Je sais maintenant que je n'ai pas ta résistance, je ne me ferais plus avoir. Cédric, je te déconseille fortement de lancer Tim dans un duel de boisson. Il a une sacrée descente !

Les trois Aurors transplanèrent jusqu'au Chaudron Baveur où ils commandèrent chacun une pinte de bière ainsi qu'un cornet de beignets salés avant de s'installer à une table. Il était 18h30 et le pub était encore calme.

Ce fut Hannah Abbot qui vint leur apporter leurs commandes à table et elle s'étonna de voir son ancien camarade.

- Tiens, Harry ! Ça fait plaisir de te voir ! Ça faisait longtemps. J'ai été étonnée de ne pas te voir à l'anniversaire de Dean. Ron et Seamus m'ont dit que tu n'étais pas très en forme en ce moment...

- Ouai, j'avais quelques soucis en tête. Mais ce n'est rien de grave. C'est gentil de s'inquiéter pour moi.

Ils passèrent une agréable soirée à discuter de tout et de rien, cependant Harry mesurait soigneusement sa consommation d'alcool. Sa dernière ivresse lui avait coûté bien trop cher pour qu'il s'y abandonne à nouveau. Il quitta ses collègues peu après 22 heures, transplanant directement jusqu'à une ruelle proche de son immeuble. Il pouvait sentir son estomac se serrer au fur et à mesure qu'il approchait de sa porte d'entrée, et lorsqu'il arriva sur son palier, son rythme cardiaque s'accéléra brutalement.

Il avait désobéi à Voldemort et pour avoir assisté à de nombreuses punitions de Mangemorts à travers leur lien télépathique, il était bien placé pour savoir que le mage noir ne montrait aucune pitié.

Son appartement était plongé dans l'obscurité, mais il renonça à allumer la lumière, priant pour qu'il ne puisse le torturer s'il ne le voyait pas. Cependant, à peine avait-il refermé la porte, que la voix grave qui hantait ses cauchemars résonna à sa droite.

- Et bien, Harry, où étais-tu ?

Le Gryffondor serra les dents. Ses doigts étaient moites autour de sa baguette, mais il décida de l'ignorer. Après tout, le mage noir était prisonnier du monde du miroir, il ne pouvait sortir que s'il prononçait trois fois son nom...

D'un Evanesco informulé, il fit disparaître le grand miroir situé dans l'entrée de son appartement. Il avait été idiot de ne pas y penser plus tôt. Et s'il parvenait à esquiver tous les miroirs, peut-être pourrait-il empêcher Voldemort de revenir dans leur monde ?

Immédiatement, la voix du mage noir résonna depuis sa chambre.

- Harry, qu'est-ce que tu fais ? Tu vas me mettre en colère... Sois un bon Mangemort et libère-moi maintenant, si tu ne veux pas que je me venge d'une manière que tu n'apprécieras pas...

À nouveau, il se garda bien de répondre. Loin était le temps où il pouvait se permettre de le provoquer impunément.

Dans sa chambre, il réitéra son sortilège sur le miroir qui ornait sa penderie, puis il s'empressa de faire la même chose sur celui de sa salle de bain. Ce ne fut qu'une fois le troisième miroir de son appartement disparu qu'il consentit à s'asseoir sur le lit.

Son cœur tambourinait encore dans sa poitrine et il n'osait même pas allumer la lumière, de peur de voir la silhouette du mage noir apparaître soudainement. Désormais, il allait devoir trouver une solution s'il ne voulait pas être condamné à esquiver chaque miroir de son existence...

Il passa plusieurs minutes à réfléchir à ses possibilités avant de tomber sur l'unique conclusion possible : Il allait être obligé de mettre sa fierté de côté et d'en parler à Hermione... Si quelqu'un pouvait bien trouver quelque chose, c'était elle.

Au bord du désespoir, il ferma les rideaux de sa fenêtre et se déshabilla sans bruit. Il se sentait gelé et tremblait de tous ses membres. Lui, le courageux Gryffondor, terrifié... Avec un rire nerveux, il alla tout de même dans sa salle de bain pour faire sa toilette. C'était ridicule, puisqu'il avait supprimé les miroirs, il ne pouvait normalement pas réapparaître... Néanmoins, il renonça à allumer la lumière. Tant pis pour le rasage.

***/+/***

Harry se leva péniblement de son lit, alors que l'aube pointait à l'horizon. Il avait eu tellement peur que Voldemort n'apparaisse soudainement au beau milieu de sa chambre, qu'il avait été incapable de trouver le sommeil et avait passé toute la nuit aux aguets. Malgré les rideaux tirés, un fin rais de lumière pénétrait dans sa chambre, montrant la porte de son armoire désormais dénuée de miroir.

Au moins la glace n'était pas réapparue au cours de la nuit. Il s'habilla avec des gestes mécaniques, ses nerfs à fleur de peau. Il avait l'impression d'être sur le point de pleurer... Ou de péter un câble, et il pria pour qu'aucun incident ne vienne entacher sa journée.

Il récupéra sa vieille cape d'invisibilité dans le placard. Une fois pliée, le tissu était suffisamment fin pour rentrer dans sa poche, ce qui était une bonne chose, car il ne s'imaginait pas devoir expliquer à ses collègues pourquoi il se promenait avec.

Il n'allait pas avoir le choix, d'ici à ce qu'il trouve une solution... Et il espérait réellement qu'il en existe une.

Si quelqu'un pouvait savoir quelque chose à propos du monde du miroir, c'était probablement Hermione, car lui-même n'en avait jamais entendu parler avant que Voldemort ne le fasse. Il avait résolu pas mal d'enquêtes en tant qu'Auror, mais pour ce qui traitait de magie théorique, son amie était encore la mieux placée pour lui répondre. Sans compter que Voldemort allait le surveiller pour saisir la moindre opportunité de le punir, il n'aurait donc pas l'esprit suffisamment serein pour mener ses recherches.

Incapable d'avaler quoi que ce soit, il transplana jusqu'à l'Atrium du ministère. Au moins aujourd'hui il n'allait pas être en retard...

Arrivé au Département de la Justice Magique, il scruta l'open space à la recherche du moindre miroir. Dans un coin trônait une antique glace à l'Ennemi, et s'il n'était pas encore face à elle, il allait être obligé de passer devant s'il voulait atteindre son bureau. Il profita d'être le premier arrivé pour longer le mur afin d'esquiver le "champ de vision" du miroir. Il pouvait presque sentir l'ombre de Voldemort juste derrière la surface, savourant son angoisse. Ce ne fut qu'une fois arrivé à son bureau qu'il reprit son souffle, s'affalant sur sa chaise alors que ses collègues arrivaient chacun leur tour.

Ils avaient l'air joyeux, insouciant, et il fit mine de se concentrer sur un dossier pour se donner contenance.

- Et bien Potter, tu es tombé du lit ?!

C'était Victor qui l'avait apostrophé, et Harry se retint de maugréer. Il savait qu'il devait avoir l'air d'un zombie avec son teint pâle, néanmoins il leva la main pour le saluer.

- Salut Victor. Comme je suis arrivé en retard hier, je suis venu plus tôt ce matin pour compenser.

Un peu plus tard, ce fut Timothy qui vint le saluer d'une tape sur le dos, le faisant sursauter au passage.

- Hey, ça va Harry ?

- Salut Tim. Ça va, ne t'inquiète pas pour moi.

- Tu es mon coéquipier, mec, c'est normal que je me soucie de toi. T'as pas l'air dans ton assiette.

- C'est rien, j'ai juste eu du mal à trouver le sommeil. Ça va s'arranger.

- Peut-être que tu devrais consulter. Ils peuvent te prescrire des potions de sommeil sans rêve si ça perdure.

- Merci pour l'info. Je vais me renseigner...

Heureusement pour aujourd'hui, ils n'avaient que de la paperasse de prévu, et il espérait qu'aucune intervention ne vienne troubler la journée, car il se sentait bien incapable de poursuivre un criminel. Il se plongea dans les dossiers, relisant ses notes en essayant de faire des parallèles. Cédric était à la bibliothèque pour chercher à quoi pouvaient correspondre ces ingrédients, quant à Timothy, il était parti interroger des potionnistes.

Les heures passèrent, mais comme il n'avait ni dormi, ni déjeuné, le Gryffondor ressentit bientôt un léger vertige, caractéristique de la déshydratation. Sa tête était lourde et il décida de se rendre aux toilettes pour se passer de l'eau sur le visage. Il savait qu'il y avait des miroirs là-bas, heureusement il avait pris sa cape d'invisibilité à cet effet, et il s'en recouvrit avant d'entrer. Mais alors qu'il venait d'ouvrir la porte, il tomba nez-à-nez avec Drago Malefoy.

Le Serpentard était sans doute venu au ministère pour son entretien mensuel et il fronça les sourcils face à cette incongruité.

- Mais... Qui est là ?!

Harry soupira. C'était bien sa veine. Il pouvait difficilement faire comme si le blond n'était pas là.

- C'est moi, Harry.

- Potter ! Qu'est-ce que tu fous avec ta cape d'invisibilité ? Tu m'as suivi ? Tu voulais me faire peur, c'est ça ?

Le venin suintait dans sa voix. Manifestement le Serpentard était persuadé qu'il en avait après lui.

- Pas du tout. Ça n'a rien à voir avec toi, je savais même pas que tu étais ici. C'est juste... que je suis sur une enquête assez importante et... je suspecte une taupe au Ministère. Je suis persuadé que je suis suivi.

Il avait inventé ce mensonge en un clin d'œil et pensa qu'il était tiré d'affaire jusqu'à ce que le blond tende la main pour retirer sa cape.

- Potter, j'aime voir les gens à qui je parle !

Immédiatement, Harry se jeta au sol pour passer sous les lavabos. Il était partagé entre la colère et l'angoisse, et il tendit misérablement la main pour récupérer sa cape.

- Non mais ça va pas la tête ! Rends-la moi !

Drago écarquilla les yeux.

- Mais... Nous sommes seuls dans ses toilettes. Qu'est-ce qu'il te prend ? Tu es devenu cinglé ma parole !

- Et si quelqu'un rentrait ?! Tu ne peux pas savoir, tu... Oh ! Ton bras ! Montre-moi ton bras !

D'un mouvement vif, il attira le Serpentard au sol, retroussant sa manche en déchirant presque le tissu de sa chemise au passage.

- Potter ! Arrête ça ! LÂCHE-MOI !

Entre-temps, Harry était parvenu à découvrir suffisamment de peau pour voir la fine cicatrice à l'emplacement de la marque des ténèbres. Elle était à peine visible, si bien que s'il n'avait su exactement où chercher, sans doute serait-il passé à côté.

Stupéfait, il écarquilla les yeux, relâchant immédiatement sa poigne pour s'affaisser contre le mur.

- Elle... Elle est presque invisible...

- Bien évidemment ! Tu ne croyais tout de même pas qu'il était de retour ! Si c'était le cas, crois bien que l'Auror responsable de mon contrôle serait déjà au courant.

- C'est... Qu'est-ce que ça signifie ?

- Pourquoi... Tu as vu la Marque des Ténèbres quelque part ? Dis-le-moi !

Les yeux dans le vague, Harry tentait de réfléchir aux conséquences de cette révélation. Il n'était pas fou, il n'avait tout de même pas inventé la présence de Voldemort dans son appartement ? Alors, comment était-ce possible ?

Était-il envisageable que le Voldemort qu'il voyait soit en réalité une sorte de changeforme, à la manière des Épouvantards ? Une créature confinée aux miroirs, mais capable de se manifester dans la réalité sous certaines conditions...

Depuis le début, il y avait trop de choses étranges dans cette histoire, trop d'incohérences...

Les poings serrés, il se leva d'un coup, ignorant le Serpentard à ses côtés. Sans surprise, Voldemort se trouvait là, juste devant lui, son éternel sourire sardonique au visage.

- Harry, te voilà enfin...

- Je suis au courant de la vérité maintenant. Vous n'êtes pas lui !

- Ah oui ? Et dans ce cas, comment expliques-tu que je sois capable de faire cela...

Il pointa son index en direction de son torse, là où se trouvait la Marque des Ténèbres, et immédiatement Harry ressentit une douleur si brutale, qu'il s'écroula à nouveau sur le sol, incapable de supporter son propre poids. La souffrance le vrillait de part en part, et son épicentre était situé juste au-dessus de son cœur, comme si des doigts surnaturels étaient venu l'enserrer.

Il ne parvenait même pas à crier, incapable de reprendre son souffle, et il pensa qu'il allait mourir là, au beau milieu des toilettes du Ministère de la magie, avec Drago Malefoy pour seul témoin. Puis tout d'un coup, tout s'arrêta.

À côté de lui, son ancien camarade avait hurlé pour appeler à l'aide, et plusieurs de ses collègues arrivèrent bientôt autour de lui, tandis qu'il reprenait lentement ses esprits. Il pouvait entendre le rire cruel de Voldemort, reconnaissable entre mille, ainsi que les voix vindicatives de Victor et Daniel, qui accusaient Drago de l'avoir attaqué.

Finalement, on l'aida à s'asseoir, et Harry trouva enfin la force de reprendre la parole.

- Malefoy n'y est pour rien.

- Harry ! Dis-nous ce qui t'es arrivé ! Tu as besoin de quelque chose ?

Il dodelina de la tête. Il se sentait épuisé et aurait tout donné pour pouvoir se coucher. Du coin de l'œil, il vit Voldemort qui l'observait toujours depuis l'autre côté du miroir.

- Et bien Harry, que vas-tu leur dire ? Est-ce que tu vas oser leur avouer la vérité ?

Sa voix était suave, caressante... toxique. Harry frissonna sans pouvoir s'en empêcher. Il se força à détourner le regard.

- Victor... Je suis désolé... Je crois que j'ai chopé un truc... Ça fait plusieurs jours que je dors pas...

- Potter ! Le manque de sommeil ne provoque pas de telles crises ! Fais-toi soigner, par Salazar !

Le Serpentard semblait furieux d'avoir été accusé, et il quitta la pièce peu de temps après, tandis que ses collègues le regardaient avec un air grave.

- Harry, Malefoy a raison. Tu dois te dire que ta santé ne regarde que toi, mais... Tu es Auror, tes coéquipiers ont le droit de savoir. Imagine si une telle crise survient au beau milieu d'une mission ?! Tu dois en parler au moins à Robards.

- Je... Très bien, je vais voir un médicomage. Mais laisse-moi en parler moi-même au chef. Je ne peux pas me permettre de prendre des jours de congés maintenant. Demain c'est le réveillon de Noël et on est de permanence, j'peux pas abandonner les gars comme ça.

- C'est ton escouade, c'est toi qui vois.

Il se releva péniblement et but une grande rasade d'eau en s'efforçant d'ignorer le sourire narquois du mage noir qui l'observait depuis sa prison de verre. Il savait que Voldemort ne prendrait pas le risque de l'attaquer à nouveau. Même s'il ne lui avait encore rien demandé, il était utile en tant qu'Auror, car il avait accès à des informations classées secrètes. Le Seigneur des Ténèbres n'avait aucune raison de vouloir lui faire perdre son travail.

Pour l'heure, il n'avait absolument aucune envie d'aller se confier à Gawain Robards sur son état, d'autant qu'il savait très exactement à quoi était due sa "crise". Néanmoins, l'incident lui avait tout même permis d'apprendre plusieurs choses : D'une part, sa marque n'était pas liée à celle des autres Mangemorts, ce qui prouvait que le Voldemort qui l'avait soumis en esclavage n'était pas celui qu'il avait connu par le passé.

D'autre part, il était le seul à pouvoir le voir et l'entendre. Il ne s'était pas gêné pour apparaître dans le miroir des toilettes du Ministère, cependant ni Drago ni aucun de ses collègues n'avaient remarqué quoi que ce soit.

Épuisé par la douleur résiduelle et le manque de sommeil, il regagna son bureau à pas lents avant de se laisser tomber sur sa chaise. Il savait qu'il devait travailler, mais il restait obnubilé par sa situation.

Il était conscient que la souffrance infligée quelques minutes plus tôt n'était qu'un avant-goût. Voldemort allait sans doute se faire une joie de le punir pour sa bravade de la nuit dernière dès qu'il serait rentré chez lui. Cette idée lui nouait l'estomac, cependant il ne voyait pas comment y échapper.

Lorsque 18h sonnèrent, il esquiva consciencieusement ses collègues et transplana directement jusqu'à chez lui avec l'impression d'aller à l'échafaud. Il ne voulait parler à personne et surtout il se sentait à bout de force.

De retour dans son appartement, il s'aperçut immédiatement que les miroirs étaient réapparus. Cela l'arrangeait, quelque part, car il n'était pas certain de savoir comment en invoquer. Au bord des larmes, il s'agenouilla devant celui de l'entrée, posa sa baguette devant lui et prononça la formule.

- Voldemort, Voldemort, Voldemort.

Il avait fermé les yeux et était resté parfaitement immobile tandis que la sensation de froid familière signifiait l'arrivée du mage noir. Dans son état, la soumission était facile, quelque part. C'était quelque chose qu'il avait connu dès l'enfance à cause des Dursley, et aujourd'hui il était presque reposant de se soumettre à la volonté d'un autre. Ne pas avoir à décider, ne pas avoir à réfléchir...

- Et bien, mon petit Mangemort rebelle... Que vais-je bien pouvoir te faire pour avoir désobéi...

Le bruit d'une cape qui frôle le sol... la sensation de doigts froids frôlant son crâne. Tout cela était bien trop réel pour être le fruit de son imagination...

- Je suis désolé. Je regrette mes actes. Je ne recommencerai plus.

Il avait chuchoté, tandis que la pointe de sa baguette était appuyée contre sa nuque.

- Tes excuses, je veux bien les croire. Tu as peur de moi, n'est-ce pas ?

- Oui.

- Oui quoi ?

Il ravala sa fierté.

- Oui, Maître.

- Bien... J'imagine que tu donnerais n'importe quoi pour être débarrassé de moi.

Il hésita. Devait-il dire la vérité ? S'il mentait, Voldemort ne serait sans doute pas dupe.

- Oui, Maître.

- Et pourtant, tu n'as rien dit à ta précieuse amie sang-de-bourbe... Comment crois-tu que mademoiselle la sous-secrétaire et future Ministre de la Magie réagirait en apprenant que tu as voué allégeance au Seigneur des Ténèbres, hum ? Te croirait-elle seulement ? Et quand bien même elle le ferait, que pourrait-elle faire contre moi ? Pas grand-chose. En revanche, elle pourrait bien penser que tu es fou, et t'enfermer quelque part... dans une jolie cellule capitonnée...

- Non... elle chercherait une solution...

Le désespoir transparaissait dans sa voix, il en était conscient. Voldemort était en train de le manipuler, c'était une évidence, et pourtant il ne pouvait s'empêcher de le croire.

- Il n'y a aucune solution, Harry. Cette marque qui te fait tant souffrir, il n'y a que toi qui puisse la voir, et c'est cette même marque qui te permet de me voir et de m'entendre lorsque je suis de l'autre côté. Comptes-tu essayer de détruire toutes les surfaces réfléchissantes de Grande-Bretagne ?

- Pourquoi... Maître, est-ce que vous accepteriez de m'expliquer pourquoi les anciens Mangemorts comme Drago Malefoy ne ressentent-ils pas votre présence ?

Voldemort sembla hésiter à répondre. Moins d'une seconde. Comme un imperceptible soupir.

- Pour la même raison que je ne peux rester trop longtemps dans ce monde. Je n'ai plus de corps ici-bas, tu t'en es personnellement chargé. Je ne suis qu'une émanation d'une partie de mon moi originel. Le reflet d'un Horcruxe. Mais c'est ce qui me rend aussi immortel et insaisissable. Tu n'es pas près de te débarrasser de moi, je le crains...

- Ah... Merci de... m'avoir répondu... Maître.

C'était sans espoir. Il était à la fois limité et invulnérable. Plus insaisissable qu'un fantôme, mais capable de manipuler une baguette magique.

- Bien, ceci clarifié, je dois m'assurer que tu ne tenteras plus jamais de te rebeller. Silencio. Il ne faudrait pas que tes hurlements dérangent tes voisins, n'est-ce pas ? Endoloris.

Harry avait beau s'y être attendu, la souffrance n'en était pas moins intense. Privé de tout exutoire vocal, son corps se tordait de manière absurde pour tenter d'échapper à la douleur. C'était comme si que ses os étaient brisés méticuleusement, ses nerfs écartelés, ses chairs déchiquetés par une bête féroce. Ses muscles ne répondaient plus à ses ordres, tétanisés par le maléfice, et ce fut bientôt son cerveau qui fut court-circuité. Il perdit connaissance au beau milieu de son salon, aux pieds de son bourreau et maître.

***/+/***

Lorsqu'il reprit conscience, Harry avait l'impression qu'un troupeau d'hippogriffes s'était acharné sur lui. D'un point de vue purement physique, son corps était intact. Nulle plaie sanguinolente, nul os brisé, nul ligament arraché. Mais mentalement, il était à l'agonie. Le moindre geste lui était un calvaire, le simple fait de respirer pénible.

Il observa plusieurs minutes le plafond, cherchant la force pour se relever. Quelle divinité avait-il bien insulter dans une vie antérieure pour avoir un karma pareil ? Il avait passé sa jeunesse à lutter contre Voldemort, pour le retrouver 10 ans plus tard. Il n'avait eu que 10 ans de tranquillité. 10 ans de bonheur.

Il soupira longuement et tâtonna autour de lui pour retrouver sa baguette. Il espérait que le mage noir ne l'avait pas mise trop loin...

Lorsqu'il finit par mettre la main dessus, il s'aspergea le visage d'eau pour se sortir de sa léthargie. Il ne savait même pas quelle heure il était, mais il ne pouvait pas rester étendu au milieu de son salon. Il pouvait voir qu'il faisait encore nuit et un Tempus l'informa qu'il était 3h du matin. Il lui restait tout juste 6 heures de sommeil mais ce serait bien mieux que son insomnie de la nuit dernière.

Le Gryffondor se redressa lentement, gémissant et haletant. Il réussit à se traîner jusqu'à son lit et attira une potion anti-douleur d'un Accio. Une chance qu'il en ait quelques-unes de prévues, mais avec Voldemort, il allait avoir besoin de recharger ses réserves d'ici peu... Il la vida d'un trait et se laissa tomber sur son oreiller, succombant en un instant à l'épuisement dont il souffrait.

***/+/***

Harry se réveilla en sursaut sous la sonnerie stridente de son réveil. Il avait l'impression de n'avoir fermé les yeux que quelques secondes, et il haleta alors que la douleur se réveillait dans ses membres.

Voldemort lui avait jeté un Doloris pour le punir de sa tentative de rébellion, et voilà qu'il était revenu au point de départ. Enfin presque. Le mage noir avait répondu à ses questions, quelque part, et s'il lui avait dit la vérité, les nouvelles n'étaient guère réjouissantes : il n'y avait aucune solution. Il était condamné à le servir toute sa vie.

Il s'habilla lentement et se força à déjeuner. Il n'avait déjà rien mangé la veille et il n'était pas suffisamment stupide au point de cesser de se nourrir. Il allait avoir besoin d'énergie pour la journée à venir et il récupéra une canette de soda moldu dans son frigo. Après son malaise de la veille, il allait devoir redoubler d'efforts s'il ne voulait pas que Victor aille tout raconter à Robards.

Il utilisa un Glamour sur son visage pour effacer ses cernes et se força à sourire. Il devait donner le change. Son emploi était en jeu.

Se remémorant les sages paroles de Remus, il engloutit plusieurs carrés de chocolat avec ses tartines puis transplana jusqu'à l'Atrium du Ministère, bien décidé à ne pas laisser Voldemort lui pourrir à nouveau sa journée.

Ce jour-là, il commençait plus tard, cependant lui et les membres de son escouade étaient de permanence pour la nuit à venir et Harry redoutait par avance cette interminable journée de travail.

Lorsqu'il arriva dans l'ascenseur, ce fut pour y trouver Cédric et Timothy qui l'accueillirent avec un large sourire. Contrairement à lui, les deux hommes semblaient parfaitement reposés. Harry les salua avec une jovialité feinte.

- Salut les gars ! Alors, en forme pour cette nuit ?

Ce fut Timothy qui répondit, brandissant vers lui un bonnet de Noël.

- Et comment ! La permanence du 24 décembre, c'est toujours chiant, mais faut pas se laisser abattre !

Son escouade avait été choisie pour passer la nuit du réveillon au Ministère car tous trois n'avaient ni femme ni enfant. Harry et Timothy avaient déjà tenu de telles permanences par le passé et ils devaient généralement travailler avec les membres de la brigade de police magique pour faire respecter l'ordre et en particulier le secret de leur existence aux Moldus. Il arrivait fréquemment que des sorciers en état d'ivresse décide de faire quelque chose de particulièrement stupide durant la nuit du réveillon, cependant Harry espérait qu'ils n'auraient pas trop d'intervention à faire.

Le Gryffondor attrapa le bonnet rouge et blanc et l'enfila sur son crâne échevelé, sous l'œil hilare de ses deux collègues. Timothy et Cédric en avaient aussi un et lorsqu'ils arrivèrent à l'étage du Département de la justice magique, Harry s'aperçu que des bonhommes de neiges enchantés avaient été placés entre les sinistres arcades de carrelage noir. Ils saluaient les passants en agitant la branche d'arbre qui leur servait de bras et Harry songea que ce n'était peut-être pas la décoration la plus adaptée pour leur département.

Il y avait de fortes chances qu'un Auror épuisé et sur les nerfs ne jette un sort sur l'un des bonhommes de neige au beau milieu de la nuit parce qu'il aura été surpris par ses mouvements erratiques.

Ils regagnèrent l'open-space dans lequel étaient rassemblés les bureaux des différents Aurors et s'installèrent autour de celui de Harry pour relire ensemble les dernières conclusions de l'enquête. Cédric et Timothy lui firent part des informations récoltées la veille et ils se répartirent chacun un livre à lire pour tenter de déterminer quelle potion les voleurs cherchaient à brasser.

La journée passa sans incident particulier et Harry commença à se détendre, plongé dans la monotonie du travail de lecture. Cela lui faisait penser à lorsqu'ils passaient des après-midis entiers à chercher des informations avec Ron et Hermione à la bibliothèque. Le soir venu, l'une des petites mains du Ministère vint leur apporter un large plateau de club-sandwichs accompagné d'une carafe de jus de citrouille et ils débutèrent leur nuit de permanence.

Comme souvent, la plupart des appels par cheminée concernaient des sorciers lourdement alcoolisés, déterminés à faire tout et n'importe quoi au mépris des règles élémentaires de sécurité et de préservation du secret magique.

Vers 23 heures, ils furent appelés en intervention pour une bagarre au Sabot d'Abraxan, un pub situé dans Carkitt Market. Les protagonistes étaient de jeunes diplômés de Poudlard fortement éméchés, qui avaient profité de la soirée pour raviver la sempiternelle rivalité entre Gryffondors et Serpentards. C'était le propriétaire de la taverne qui avait appelé les Aurors et lorsqu'ils débarquèrent par la cheminée, ce dernier s'était réfugié sous un bouclier magique, caché derrière son bar. Manifestement, la plupart des clients s'étaient enfuis tandis que les coupables se tenaient de part et d'autre de la salle baguette à la main. L'arrivée des Aurors les avaient interrompus dans leur rixe, mais des impacts de sorts étaient encore visibles sur les murs.

- Expelliarmus ! Mains sur la tête, messieurs !

Les trois Aurors avaient jeté leur sortilège simultanément et le dernier avait lâché sa baguette spontanément avant de lever les bras. C'est alors que Harry reconnut l'un d'entre eux : Il s'agissait de Roy Shacklebolt, le fils de Kingsley. C'était un jeune homme musclé, ex-Gryffondor, joueur de Quidditch émérite. Il avait déjà accompagné son père au ministère et Harry l'avait croisé à plusieurs reprises. C'était le seul à ne pas avoir encore mit les mains sur la tête et son regard était brûlait d'une lueur farouche.

- Ces sales Serpents ont osé insulter mon père ! Ils méritent une bonne leçon !

- Vous n'êtes plus à Poudlard, Roy ! Sans compter que vous semblez tous les quatre ivres et que vous avez débuté un duel au beau milieu d'une taverne !

- Et alors ! Mon père sera fier de savoir que j'ai défendu son honneur !

Le noir avait relevé le menton, poings serrés, bien que Harry le menaçait toujours de sa baguette.

- Je doute que ton père te félicitera lorsqu'il viendra te chercher demain matin en cellule de dégrisement.

- Je suis le fils du Ministre de la Magie ! Vous ne pouvez pas m'arrêter !

Cédric regardait alternativement Harry et Roy, sans sembler très certain de ce qu'il devait faire. Quant à Timothy, il avait déjà passé les liens magiques aux poignets des autres protagonistes. Harry offrit un clin d'œil espiègle à ses deux collègues.

- C'est ce qu'on va voir. Expecto Patronum ! Kingsley, c'est Harry. Préviens ta femme qu'elle ne s'inquiète pas de ne pas voir Roy rentrer ce soir. Il va passer la nuit avec nous pour avoir déclenché un duel au Sabot d'Abraxan. Tu peux prévoir une potion contre la Gueule de Bois.

Son cerf disparut en un instant et il ne laissa pas le temps au jeune Gryffondor de répliquer. Il lui jeta un Incarcerem avant de marcher jusqu'à lui pour le redresser tandis que Timothy ouvrait le passage jusqu'au Ministère.

- Bien joué, Harry. Allez, en route messieurs ! Vous aurez toute la nuit pour terminer votre dispute. Chacun depuis une cellule !

Quelques secondes plus tard, les trois Aurors avaient emporté les 4 jeunes sorciers et étaient de retour au Ministère. Un secteur du Département de la justice magique était destiné aux petites incarcérations et plusieurs cellules individuelles permettaient de retenir les sorciers ivres, drogués ou les prisonniers dangereux attendant leur jugement. Roy et ses camarades allèrent rejoindre les quelques interpellations du début de soirée et Harry, Cédric et Timothy se dirigèrent la salle de pause des Aurors.

Ils venaient à peine de se faire couler un café lorsque Jack Cromwel, l'un des membres de la brigade de police magique, débarqua avec un air paniqué.

- Les gars ! Pas le temps ! On est totalement surmenés, il y a eu trois appels en votre absence ! Le groupe des tireurs d'élite de baguette sont même venus en renfort. On s'apprête à transplaner à Glasgow. Un braconnier a relâché un Grapcorne en périphérie de la ville et plusieurs moldus l'auraient déjà aperçu. Vous, vous retournez au chemin de Traverse ! On a reçu un appel d'un homme persuadé d'avoir vu un groupe de vampires semer la pagaille.

Timothy reposa sa tasse avec un juron tandis que Cédric écarquilla les yeux.

- Un groupe de vampires ? Mais je croyais que vous aviez un pacte de non-agression ?!

Harry haussa les épaules.

- Soit c'est le témoin est ivre ou défoncé, soit quelqu'un a eu l'idée saugrenue d'insulter des vampires et ceux-ci ont décidé de se venger. Quoi qu'il arrive, on doit y retourner pour vérifier. Tant pis pour le café...

Ils renfilèrent sans attendre leur manteau avant d'utiliser la cheminée la plus proche pour se rendre au Chaudron Baveur. Comme chaque réveillon de Noël, une grande agitation régnait dans la taverne, cependant à peine furent-ils sortis que plusieurs sorciers les prirent à partis en un concert de propos inintelligibles.

Harry finit par attraper Hannah Abbot pour l'amener à l'écart.

- Bonsoir Hannah. Nous avons reçu un appel signalant qu'un groupe de vampires semait la pagaille sur le Chemin de Traverse. Tu sais quelque chose ?

- Salut Harry ! Je ne sais pas si ce sont des vampires, mais il se passe quelque chose d'étrange dans les environs. On a entendu des cris tout à l'heure, mais quand on est sortis, il n'y avait plus personne. Un peu après, un client est entré en disant avoir vu des silhouettes sombres et entendu des grognements, mais il est reparti immédiatement, comme s'il avait un Détraqueur aux trousses. Et puis, alors que le temps était plutôt sec tout à l'heure, il y a maintenant un brouillard si épais qu'on n'y trouverait pas Hagrid... Je t'avoue que je ne me sens pas très en sécurité. Les gens n'osent pas quitter la taverne et je les comprends, mais je ne compte pas rester ouvert toute la nuit !

Le Survivant hocha la tête et sortit dans la cour arrière, accompagné de ses coéquipiers. Ils ouvrirent l'arcade menant au Chemin de Traverse, découvrant l'atmosphère décrite par la Poufsouffle.

L'avenue était déserte et tous les lampadaires ainsi que les vitrines étaient éteints. La brume avait envahi les lieux en un épais nuage opaque, au point qu'il était difficile d'y voir au-delà de 2 mètres. Les trois Aurors lancèrent un Lumos en simultané et s'avancèrent dans la rue. Tout était tellement silencieux qu'on pouvait entendre le bruit de leurs pas résonner sur le pavé et Harry plissa les yeux. Son instinct lui chuchotait que ce brouillard n'était pas naturel.

- J'ai l'impression que quelque chose cloche. Si quelqu'un est à l'origine de ça, il l'utilise peut-être pour dissimuler une activité illicite. Il vaudrait mieux trouver rapidement d'où ça vient.

- Je ne sais pas à quoi c'est dû, mais on ferait mieux d'être discret...

Cédric n'avait l'air guère rassuré, quant à Timothy, il semblait plus circonspect.

- Si ce sont des vampires, sortilèges ou pas, ils nous entendront venir de loin. Harry, tu décides quoi ?

- Pour l'instant, on n'en sait rien. Sortilège de silence, et de désillusion au cas où. On se sépare pour couvrir la distance plus rapidement. Je prends l'Allée des Embrumes, Cédric Carkitt Market et Tim le Chemin de Traverse. On se retrouve dans l'Allée Horizontale derrière Gringotts.

- Et si on tombe sur une embrouille ?

- En cas d'attaque, feu d'artifice en l'air. Et si vous avez besoin de renfort mais que vous ne voulez pas vous faire repérer, envoyez votre Patronus ou une note ensorcelée.

Ses deux coéquipiers hochèrent la tête et Harry prit la voie de gauche après avoir dissipé son Lumos. Il n'y voyait pas grand-chose, mais il lui semblait plus important de ne pas se faire remarquer. Soudain, le visage de Voldemort apparut dans le reflet d'une vitre, faisant sursauter Harry au passage.

- Sois prudent. Ce brouillard magique ne m'inspire rien de bon.

- Vous vous préoccupez de ma sauvegarde, à présent ?

Il avait murmuré sa réponse en continuant à avancer. Après le Doloris de la veille, il trouvait sa prévenance assez hypocrite...

- Ne soit pas stupide, tu es mon seul Mangemort. Si tu meurs, il n'y aura plus personne pour me libérer de ma prison. Tu n'aurais pas dû te séparer de tes coéquipiers.

- Je suis crevé, j'ai des courbatures partout, tout ce que je veux c'est rentrer chez moi et dormir. Je ne vais pas faire durer cette mission inutilement pour une simple histoire de brouillard et de soi-disant vampires.

Voldemort ne répondit pas, estimant sans doute plus avisé de le laisser se concentrer. Harry se doutait qu'il le réprimanderait plus tard sur la manière dont il s'était adressé à lui, mais il préférait ne pas y penser. Sa situation le déprimait déjà bien assez.

Depuis sa rupture avec Ginny, il avait demandé à faire les permanences du 24 décembre pour éviter les réveillons gênants au milieu des Weasley, mais il avait gardé l'habitude de déjeuner chez Ron et Hermione le 25 à midi. Serait-il seulement capable de s'y rendre cette année, maintenant que Voldemort dirigeait sa vie ? Il n'en était même pas certain.

Il se gifla mentalement et se focalisa sur sa mission. Autour de lui, la rue était toujours aussi silencieuse et cela le mettait sur les nerfs. En tant qu'Auror, il était souvent amené à se rendre dans l'Allée des Embrumes, et il savait que la rue n'était jamais très bruyante. La faible largeur de l'allée associée aux hauts immeubles étouffait les bruits, et même en plein jour le soleil peinait à atteindre les pavés. Divers sortilèges d'illusion donnaient l'impression que la rue était tentaculaire, de sorte qu'il était difficile de s'y repérer lorsqu'on n'était pas habitué, heureusement ce n'était pas son cas.

Il se souvenait encore de la première fois qu'il y était venu, suite à son accident de cheminée. Il avait été fortement impressionné, à l'époque, mais aujourd'hui il en connaissait la topographie par cœur, et il pressa le pas.

Malgré l'assurance affichée devant ses collègues, il avait l'estomac noué par l'angoisse. Ses doigts étaient moites autour de sa baguette et il ne pouvait s'empêcher de remonter ses lunettes sur son nez à intervalles réguliers. Soudain, alors que tout était calme, un cri strident déchira l'atmosphère, faisant s'immobiliser Harry sous le coup de la surprise. Cela ne semblait pas très loin, cependant c'était hors de son champ de vision, et il s'élança en avant. La voix était masculine, mais il lui était impossible de deviner s'il s'agissait d'un de ses coéquipiers ou de quelqu'un d'autre, car le cri avait été bref et empreint de douleur.

Le visage de Voldemort apparut en transparence sur une vitrine proche.

- Il y a probablement plusieurs ennemis. Ne te précipite pas aveuglément.

- Mais quelqu'un est en danger ! Je ne peux pas rester sans rien faire !

L'adrénaline inondait ses veines, lui faisant ignorer l'angoisse ou la fatigue. Le héros en lui était de retour. Il devait sauver cette personne, quelle qu'elle soit. C'était sa mission en tant qu'Auror.

À force de courir, il déboucha dans l'Allée Horizontale, haletant. Le brouillard était toujours aussi épais et il n'entendait plus le moindre éclat de voix, cependant il percevait un bruit sourd, comme si quelqu'un poussait quelque chose de lourd sur le sol.

Il ne pouvait jeter de Lumos ni de Patronus sans se faire immédiatement repérer, et il continua à avancer en longeant le mur. Si c'était des malfrats et que leur but était d'éviter les témoins, sans doute avaient-ils mis un sortilège d'alarme sur la zone...

L'Allée Horizontale formait une perpendiculaire qui reliait l'Allée des Embrumes, le chemin de Traverse et Carkitt Market par des escaliers. Seules des arrière-boutiques et des entrées d'immeubles sorciers donnaient sur cette rue qui passait juste derrière Gringotts. Pour une fois, Harry regrettait que son "maître" ne puisse le surveiller, car aucune vitrine ne s'y trouvait, et les fenêtres des immeubles étaient trop élevées pour permettre à Voldemort d'y observer la rue.

Bientôt, il fut assez proche pour entendre plusieurs voix, cependant il avait besoin de savoir ce qu'ils faisaient là avant de les arrêter, et il décida de s'approcher davantage. Il n'était pas illégal en soi de se promener de nuit sur le Chemin de Traverse, il avait donc besoin de preuves. Il pouvait apercevoir plusieurs silhouettes encapuchonnées, mais il n'était pas assez proche pour distinguer leurs traits, et il continua à longer le mur en faisant fi du danger, baguette en avant. Mais alors qu'il n'était plus qu'à quelques mètres des silhouettes, la vue de plusieurs corps inanimés le pétrifia. Il y avait au moins 4 personnes inconscientes, et il n'eut pas le temps de les atteindre qu'un piège magique se déclencha sous ses pieds.

Il parvint tout juste à jeter le sortilège pour prévenir ses collègues avant qu'une sphère ne se referme sur lui, l'empêchant d'aller plus loin.

- Tiens donc ! Mais ne serait-ce pas Harry Potter ? J'aurais aimé avoir plus de cobayes, mais nous n'avons plus le temps de traîner. Messieurs, embarquez-moi ceux-là avant que ses coéquipiers ne rappliquent.

Cette voix était familière mais il ne parvenait pas à mettre un nom dessus. Déjà, la sphère qui le retenait prisonnier était en train de se remplir de gaz, l'asphyxiant peu à peu.

Il tenta de retenir sa respiration, priant pour que ses coéquipiers le rejoignent suffisamment vite. Il savait qu'il était extrêmement difficile de briser un tel sortilège depuis l'intérieur, néanmoins il s'escrima à jeter des "Finite" informulés, sans obtenir le moindre résultat.

Bientôt, il ne put retenir son souffle plus longtemps, et il respira malgré lui le gaz empoisonné. L'air épais lui brûla immédiatement la gorge, le faisant tousser et tomber à genoux. Les larmes lui montèrent aux yeux et il poussa un bref gémissement de douleur qui lui fit cracher du sang.

C'était si long... Comme si le temps était ralenti...

Il voulait mourir, en finir avec cette souffrance atroce, cette sensation de lames s'infiltrant dans sa gorge à chaque inspiration.

Le paysage clignota autour de lui avant de s'éteindre définitivement alors qu'il sombrait dans l'inconscience.


Fin du chapitre 2

Oui, c'est moins fun que le premier chapitre niveau ambiance, mais je vous rassure, l'histoire sera un happy end ! (si si !). Je ne vous spoil pas la suite mais Voldemort va finir par s'assagir, promis ! Il compte bien garder son petit Survivant pour lui et il n'aime pas qu'on touche à ses affaires. ^^