Vocabulaire :

- Shitsui : déception

- Kesshin : résolution, détermination

- Dai : grand

- Warri : désolé

- kusogakki : littéralement « gamin de m***e » mais peut se traduire par « sale gosse »


Check Mate DxD

Chapitre 8 : Déception, résolution / Shitsui, kesshin

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Ce soir là, le prestigieux Clan Gremory donnait une grande fête en son château. Des représentants des autres familles nobles étaient présents et devisaient entre eux de sujets les plus divers mais plus particulièrement de la personne pour laquelle la fête avait été organisé et qui n'était pas encore arrivée.

A cause de la nature de la fête, les enfants Gremory et Akeno avaient la permission de minuit pour y assister. Il y avait de nombreux autres jeunes Démons parmi lesquels Sairaorg Baal, mais aussi provenant d'autres maison comme Sona Sitri, héritière du Clan Sitri, Diodora Astaroth ou encore Rizer Phoenix.

Sirzechs était aussi présent de même que les trois autres Grand Satan : Serafall Leviathan, du clan Sitri, Ajuka Beelzebuth, du clan Astaroth et Falbium Asmodeus, du clan Glasya-Labolas. Tout trois avaient, tout comme Sirzechs, abandonnés leur titre d'héritier de leurs propres clan pour celui de Grand Satan.

Au vue de l'importance de la fête, celle-ci ne pouvait se dérouler dans la grande salle à manger protocolaire si bien que tout le monde était rassemblé dans la salle de bal. Immense, au sol recouvert d'un parquet marqueté brillant comme un miroir, elle était éclairée par une dizaine de lustres de cristal aux lumières enchantés qui faisaient scintiller les feuilles d'or des boiseries qui composait l'enchevêtrement du plafond et des murs.

De larges baies vitres s'ouvraient à intervalles régulier de chaque côté de la salle, les unes donnant sur un magnifique jardin et les autres sur une magnifique vue de la cité seigneuriale des Gremory illuminée en contrebas.

Le fond de la salle était occupé par un très large buffet composé à la fois d'amuse-gueules et de plats plus conséquent. Les invités pouvaient se servir et manger debout ou alors s'assoir autour des petites tables rondes disséminés partout dans la salle. Un ballet incessant de serviteurs discrets venait récupérer les assiettes et apporter de nouveaux plats en passant par les discrètes entrées de service.

La porte de la salle était grande ouverte malgré le fait que le flot d'invités s'était considérablement ralenti. De part et d'autre de cette entrée partaient deux escaliers qui formaient une courbe gracieuse jusqu'à un petit balcon accessible par une seconde porte réservé aux membres du clan. C'était par cette porte qu'étaient arrivés les enfants Gremory et Akeno ainsi que Grayfia qui, pour une fois faisait non pas partie du personnel mais des invité, et c'était par la que viendraient les autres membres du clan.

Des sonneries de trompettes résonnèrent dans la pièce prévenant les invités de l'arrivée du Seigneur et de la Dame Gremory. Ceux-ci tournèrent vers le petit balcon où Zeoticus et Venelana se dressaient fièrement. Vêtue d'une tunique blanche aux bordures dorées, Zeoticus portait aussi un manteau aux manches fendues d'un rouge grenat brodée de la rose des Gremory. Venelana avait pour une fois délaissée les tons printaniers et clairs qui la caractérisaient pour une longue robe d'un rouge semblable au manteau de son époux. Elle portait par-dessus un manteau d'un blanc écru qui dévoilait ses épaules.

« Mes chers amis et invités ! Si ce soir nous vous avons rassemblé ici, c'est pour vous annoncer d'importantes nouvelles. Tout d'abord, je dois vous apprendre du décès de notre chère fille, Lilith, qui est survenu voilà cinq ans. Mais ce n'est pas pour des funérailles que vous êtes là car Lilith à laissé un enfant dont c'est aujourd'hui l'anniversaire. »

Le couple s'écarta légèrement pour faire entrer une troisième personne.

« Laissez-moi vous présenter Hariel James Andrammax Potter-Gremory, fils du magicien humain James Fleamont, duc Potter et de son épouse Lily Potter alias Lilith Gremory, notre cher fille. Voici donc Hariel Gremory, troisième héritier du clan Gremory ! »

Hariel s'avança, les yeux légèrement baissés par respect. Il était vêtu d'une robe d'un blanc lumineux avec un col carré décoré de dentelles. Les longues manches enserraient ses bras jusqu'au poignet ou elles étaient aussi décorés de dentelles si longue qu'elle cachait presque ses mains. Le tissu était décoré de motifs dorés d'entrelacs et de végétaux. Dans son dos, un lacet doré fermait sa robe. Ses cheveux avaient été relevés et dégageaient sa nuque. Ils tenaient grâce à un savant mélange de barrettes décorés de fleurs blanches et d'épingles aux embouts dorés.

Après s'être incliné devant la foule, Hariel prit le bras de son grand-père qui lui fit descendre l'un des escaliers alors que sa grand-mère utilisait le second.

Comme Hariel soulevait le bas de sa jupe pour ne pas tomber, on pouvait voir à ses pieds une charmante paire de chaussons d'un blanc mat décorés de fil d'or.

Enfin au bas des escaliers, Hariel fut conduit par son grand père auprès de chacun des invités pour qu'il lui soit présenté. Autour d'eux, les discussions avaient reprise avec plus d'entrain et toutes avaient pour sujet les rumeurs qui circulaient sur le jeune garçon.

Pour chaque personne qu'il rencontrait, Hariel faisait une révérence et disait quelques mots. Il s'était préparé pour cette fête en consultant les archives que les Gremory possédaient sur tout ces illustres personnages afin de paraître le plus poli possible.

Finalement, Zeoticus le laissa aux bons soins de sa tante qui se trouvait au sein du groupe des jeunes Démons.

« Comme tu es mignon Hariel-kun » dit Rias en se jetant à son cou.

« Ri…Rias-oba-sama ! Vous allez me décoiffer ! » dit son neveu en se dégageant.

« Ala ala ! Rias ! Ce serait dommage de gâcher une telle œuvre d'art » dit Akeno qui revenait avec une assiette remplie pour Hariel.

Millicas, lui, revenait avec des verres de jus. Il était habillé d'une chemise blanche bouffante avec un gilet brodé d'or, une culotte crème, des bas blancs et des chaussures noirs vernis à boucle dorée.

Après avoir donné son assiette à Hariel qui prit aussitôt une brochette de morceaux de melon enrobé de jambon cru, Akeno retourna auprès de Rias.

Les deux jeunes filles ne pouvaient pas être plus différentes. Akeno portait un Kimono violet à motifs d'hibiscus, la coiffure relevée et piquée de deux baguettes d'ivoire alors que Rias portait une robe cintrée d'un blanc écru recouvert de voilages vert tendre. Ces deux couleurs associés semblaient évoquer le muguet dont on percevait l'odeur émané de sa peau. Ses cheveux étaient attachés en arrière par une broche dorée décorée de fleurs de muguet sertis de jade et de nacre.

« Vous êtes très en beauté ce soir Héritier Gremory » dit quelqu'un dans le dos d'Hariel.

Celui-ci se retourna et sourit à Sairaorg dont il avait reconnu la voix.

« Je remercie le premier Héritier Baal pour son compliment » dit-il avec une révérence parfaite.

Sairaorg rougit.

« Il ressemble à sa maman n'est ce pas Sairaorg ? » demanda Rias avec un petit sourire en posant les mains sur les épaules de son neveu.

« Je…je n'avais pas remarqué » dit Sairaorg en rougissant.

En effet, au fil des jours, le visage d'Hariel avait imperceptiblement changé et pris certains traits de sa mère alors qu'il aurait put autrefois être considéré comme une copie carbone de son père. Cela lui donnait un visage assez androgyne qui resterait sans doute même après l'adolescence.

Bientôt, la fréquentation du buffet se fit moindre et le bal en lui-même commença. Les serviteurs avaient poussés les petites tables sur le bord et les invités s'étaient eux aussi écartés du centre.

De la musique s'éleva dans les airs, provenant d'un orchestre qui s'était discrètement installé pendant le repas. La coutume voulait que le fêté ouvre le bal. Des jeunes gens des deux sexes se pressèrent autour d'un Hariel hésitant. Sairaorg lui demanda même à danser.

Diodora Astaroth aussi tendit sa main pour l'emmener sur la piste de danse. Hariel savait qu'il refuserait. Il ne lui dirait pas de cette façon mais préférerais prendre un ou une autre partenaire plutôt que de danser avec lui. Il y avait quelque chose qui le dérangeait chez le Démon même si celui-ci présentait un visage des plus innocents. Hariel sentait que son sourire était faux. C'était des petits détails, l'inflexion des lèvres, le positionnement des sourcils peut être. Hariel ne savait pas mais il avait appris à décoder les visages ce qui, avec les Dursley, avait été une question de survie.

Mais soudain, la foule s'écarta et Hariel rougit. Son oncle Sirzechs se dressait fièrement devant lui. Il ne portait ni son armure ni sa cape aujourd'hui mais il n'en était pas moins royal. Il était vêtu d'un pantalon et d'un manteau blanc bordé d'or ainsi que des bottes de cuir d'un blanc pur. Ses épaules étaient drapées dans une cape tout aussi blanche attachée sur son épaule droite par une énorme broche dorée sertit d'un gros rubis chatoyant.

« Me ferais-tu l'honneur ? » demanda-t-il en tendant la main vers Hariel.

Celui-ci rougit encore plus et la lui prit. D'un pas cérémonieux, Sirzechs conduisit le garçon au centre de la pièce et tout deux se mirent en position pour danser. La différence de taille était assez importante entre eux mais ils s'en accommodèrent. Hariel avait l'une de ses mains toujours prisonnière de celle de son oncle rendis que la seconde se posait au creux de son autre bras. Sirzechs, lui, se servit de sa main libre pour la poser sur le côté d'Hariel.

Les musiciens, qui s'étaient arrêtés de jouer quand le couple s'était avancé sur la piste, se remit à jouer une valse. Sirzechs se mit alors à mener la danse, Hariel le suivant avec grâce. Au fur et à mesure, des couples se formèrent et se mirent à danser autour d'eux mais Hariel n'avait d'yeux que pour Sirzechs qui lui souriait.

Il aurait voulut que la valse ne se termine jamais mais ce fut le cas. Quand les dernières notes eurent résonnés, son oncle s'inclina puis le ramena vers Rias et Akeno avant de s'incliner à nouveau. Il en profita pour lui déposer un baiser sur le front en lui souhaitant un joyeux anniversaire.

Hariel se sentait perdu. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il connaissait les symptômes de ce qu'il éprouvait mais il se refusait à croire qu'il s'agissait de cela.

Regardant à nouveau son oncle, il vit qu'il avait invité son épouse à danser. Venelana avait réussi à convaincre Grayfia de porter une robe de soirée gris perle brodée de fils d'argents qui valait à chacun des tours que lui faisait faire son époux sur la piste de danse. Sirzechs la regardait droit dans les yeux en souriant et, chose inhabituelle pour la gouvernante, elle lui rendait son sourire.

À les voir comme ça, Hariel sentit comme si on lui enfonçait quelque chose dans le ventre. Son cœur aussi se mit à le faire souffrir et il sentit également des larmes lui monter aux yeux.

Ne voulant pas que quelqu'un le voit comme cela, il s'éclipsa discrètement vers l'une des portes vitrées menant au jardin et sortit.

Accélérant le pas, il s'éloigna de la salle de bal et ne s'arrêta que lorsque les lumières eurent disparu derrière un tournant. Là, il s'assit sur un banc de pierre et laissa couler ses larmes.

Il ne voulait pas pleurer mais il n'arrivait pas à s'en empêcher. Il ressentait simultanément de la peine, de la colère et de la honte. Il pleurait tellement qu'il avait du mal à respirer.

Il dut se rendre à l'évidence. Il était bien amoureux de son oncle et à ce moment là, il ressentait les affres de la jalousie. C'était tellement…illogique, tellement grotesque.

Il savait que ce n'était qu'une amourette d'adolescent…ou dans son cas, de pré-adolescent, un coup de cœur pour une personne plus âgée duquel on a l'image d'une sorte de prince charmant. C'était peut-être dû au fait que Sirzechs l'ai sauvé.

Il avait beau y réfléchir, il avait beau décrire dans sa tête les raisons, les causes qui l'avaient fait tomber amoureux et aussi l'absurdité de ces raisons et de ces causes, il n'arrivait pas à arrêter de pleurer ni la douleur qui lui comprimait la poitrine.

Alors qui tentait par tous les moyens de faire taire ses sanglots, un bruit lui fit relever la tête. Devant ses yeux, une main gantée de blanc tenait un mouchoir en soie.

Levant les yeux, Hariel vit qu'un homme en costume noire se tenait juste à ses côtés. Sa vision était trop trouble pour voir quoi que ce soit.

« Merci » marmonna-t-il en prenant le mouchoir.

L'interruption semblait avoir calmée ses pleurs. Il s'essuya donc les yeux et les joues puis se moucha.

« Je suppose que vous n'escomptez pas le récupérer ? »

« Ça ira, je vous remercie » dit l'homme.

La vue à nouveau claire, Hariel put détailler s'essuya son interlocuteur. Il avait l'air d'avoir entre trente et quarante ans, le visage pâle et pointu, des cheveux mi longs rouges et bleus plaqués en arrière et des yeux anguleux, l'un rouge et l'autre bleu.

Le reconnaissant, Hariel se leva, pinça les côtés de sa robe et s'inclina en une gracieuse révérence.

« Méphisto Pheles-sama, c'est un honneur de vous rencontrer »

C'était une sorte de légende parmi les Démons. D'une très grande puissance mais étant né d'une petite noblesse, il s'était progressivement élevé dans la société, allant même jusqu'à fréquenter la cours de Satan lui-même, bien avant la grande guerre. D'un profond libéralisme, il demeurait extérieur à la politique Démoniaque voir même extérieur au Makai, lui préférant le monde des humains.

Cependant, il ne rechignait pas de temps en temps à revenir pour les grandes occasions. Qu'il soit présent à sa fête d'anniversaire était plus que surprenant.

« L'honneur est partagé jeune Gremory » dit-il en s'inclinant à son tour.

Il s'assit sur le banc de pierre et invita Hariel à s'assoir à ses côtés.

« Quels tourments vous ont menés ici, enfant ? »

« Je suis assez honteux que vous m'ayez trouvés dans une telle situation. Et je suis encore plus honteux de ce qui l'a provoqué » dit Hariel en rougissant.

« Un premier chagrin d'amour ? »

Hariel se tourna vers Méphisto en plissant les yeux.

« Si vous êtes au courent, pourquoi le demander ? » dit-il d'une voix fraîche.

« Pour vous ménager »

« Trop aimable »

« Il n'est pas rare pour un jeune garçon tel que vous de ressentir les premiers émois du cœur, surtout pour quelqu'un d'aussi grandiose que le Seigneur Sirzechs »

« Et puis-je savoir ce que vous faites ici ? » demanda Hariel pour tenter d'orienter la conversation vers un autre sujet. « La fête d'anniversaire d'un jeune Démon fusse-t-il de la puissante famille Gremory suffirait-il a vous faire revenir dans le Makai ? »

« Vous vous sous estimez » dit Méphisto avec un petit sourire. « Si votre mère s'est sentie obligée de poser six cents soixante-six sceaux sur votre magie ce n'est pas seulement pour passer incognito. Vous avez en vous une puissance faramineuse, plus grande même que les Quatre Grand Satan eux-mêmes. »

« Je ne vois pas le rapport » dit Hariel.

« Vous avez le potentiel de faire ce qu'aucun Démon n'a pu faire avant vous : réclamer le trône des enfers. »

Hariel le regarda, interloqué. Dans sa tête, les rouages de son cerveau tournaient à plein régime.

« Vous êtes connu pour votre indépendance Pheles-sama et de plus, pour avoir détesté Satan et certains de ceux qui l'ont succéder dont les propres prédécesseurs des actuels quatre Grands Satan. Alors pourquoi vouloir faire en sorte que je possède tout les pouvoirs »

« Ce n'est pas le nombre de dirigeants qui est important, c'est leur manière de diriger. Je suis quelqu'un de libre et j'entends le rester mais je pense que le monde des Démons à besoin que l'ancien système soit restauré. »

« À ce qu'il me semble, le système actuel fonctionne très bien n'est ce pas ? »

« Oh, je ne dit pas le contraire. Votre oncle et ses condisciples ont fait un travail formidable cependant cela n'a pas toujours été le cas. De plus, de nos jour encore, de nombreux Démons dissimulés dans l'ombre conteste encore ce système »

« Et vous pensez qu'ils se rallieraient à un Satan unique. »

« C'est une hypothèse »

« Quand bien même, je ne vais tout de même pas détrôner mon oncle, je me refuse à cela. »

« Qui vous parle de cela ? Bien que je ne le pratique pas et que je le goûte peu, il y a toujours le Jeu du Classement. »

Bien évidemment, Hariel savait à quoi il faisait allusion. Le Jeu du Classement était une bataille entre deux Démons et leur Suite. Celle-ci ne se terminait que lorsque toutes les pièces d'une suite, y comprit le Roi, était éliminé. Bien entendu, le Roi pouvait tout aussi bien se déclarer Échec et Mat avant la fin. Dans ce monde qui glorifiait la force, le Jeu du Classement était l'un des moyens pour un Démon de gagner plus de pouvoir et de considération et de monter dans la hiérarchie.

Hariel réfléchit que si il pouvait battre chacun des quatre Grands Satan à un Jeu de Classement alors il pourrait se considérer comme le seul et unique Satan et monter sur le Trône. Ce n'était pas seulement une métaphore bien sûr. A cœur de l'ancienne cité de Géhenne, se trouvait l'ancien palais de Satan et en son centre le Trône des Enfers.

« De nombreux Démons ont voulu réclamer le Trône des Enfers après le décès de Satan. Ceux qui ont essayés et qui s'y sont assis en sont mort » dit Méphisto « Bien que cela ait pas mal refroidi les ardeurs, il en reste encore qui ont pour but de devenir suffisamment fort pour le mériter. Sairaorg Baal par exemple. Il est l'un des rares à le désirer et l'un de ceux qui seraient suffisamment fort pour l'être »

Hariel était pensif.

« Satan » murmura-t-il.

Le projet semblait être un objectif intéressant à atteindre mais il ne voyait pas de raison de le faire lui. Possible que Sairaorg serait un bien meilleur Satan.

« Qu'est ce qui… » demanda-t-il enfin en se tournant vers Méphisto mais celui-ci avait disparu.

Pensif, Hariel resta un moment assis à réfléchir avant de penser à rentrer.

0OoO0

Il se leva très tôt le lendemain. En vérité, il avait à peine dormi. Regardant dans son armoire, il choisit l'une rare tenues masculines qu'il appréciait, une tunique chinoise attaché à la taille par une ceinture de tissu et fendue des hanches jusqu'en bas ainsi que pantalon bouffant resserré aux chevilles accompagné de chaussons. Le tout était un noir de jais brodés de discrets motifs d'un rouge carmin comme ses cheveux qu'il avait tiré serrés en arrière et tressés pour l'occasion.

Il arriva d'un pas décidé dans la salle à manger et, malgré ses résolutions, se figea en voyant son oncle. Il sentit une boule dans son estomac mais pris une profondeur inspiration et l'ignora.

« Tu es bien matinal Hariel » dit Sirzechs.

En effet, il était toujours en train de manger alors qu'à cette heure là il buvait une tasse de thé en lisant le journal. Il était d'ailleurs le seul à se lever et à déjeuner aussi tôt.

« C'est parce que j'avais une demande à vous faire Oji-sama »

« Oh ? »

« J'aimerais vous accompagner à Lilith ce matin »

Sirzechs allait refuser mais la lueur de détermination dans ses yeux l'en dissuada.

« Comme tu voudra » dit-il finalement avec un sourire.

Hariel souffla de soulagement. Il y avait réfléchi toute la nuit et il lui semblait que c'était la meilleure chose à faire.

0OoO0

Le cercle magique apparut au sommet de la plus haute tour de la capitale. De ce point de vue, on pouvait apercevoir toute la ville s'étendre sur des kilomètres et des kilomètres.

« Seul nous, les Quatre Grands Satan, pouvons utiliser cette entrée » dit Sirzechs avant de se diriger vers une dalle circulaire qui se révéla être un ascenseur qui descendit dans les tréfonds de l'immense tour.

Hariel avait le cœur battant mais il était aussi plus excité qu'il ne s'y attendait. Le choix qu'il avait fait n'était pas seulement le bon choix, c'était aussi son désir.

« Allez-vous rencontrer les autres Grand Satan aujourd'hui ? »

« Pas avant le déjeuner je le crains. Si tu t'ennuie, je m'occuperai de te trouver une occupation. »

Hariel ne s'ennuya pas une seconde. Il observa le travail de son oncle avec minutie.

Sirzechs était charges de la politique intérieur et des affaires courantes de l'état : gestion des administrations, des budgets des différents services de l'état, etc. Hariel trouva tout cela tellement passionnant qu'il ne vit pas le temps passer jusqu'à ce que son oncle annonce l'heure de la pause.

Sirzechs les téléporta tout les deux jusqu'à la salle à manger où lui et les autres Grands Satan se réunissaient d'habitude et ordonna qu'on dresse un cinquième couvert.

La salle était bien décorée mais de façon très simple. On n'aurait pas sut que c'était l'endroit où les quatre dirigeants du Makai se rassemblaient.

Hariel décida qu'il aimait bien l'endroit. On voyait que la pièce avait surtout été construite dans un esprit de fonctionnalité : elle n'était pas trop grande ni trop décoré, juste ce qu'il fallait pour fournir un cadre agréable et confortable aux Dai Maoh.

Ils étaient les premiers. En attendant les autres, tout deux s'assirent sur un canapé installé près d'une fenêtre.

« Alors Hariel, que me vaux le plaisir de ta compagnie aujourd'hui ? »

« Disons qu'il s'agit de travaux pratique. Je sais tout ce qu'i savoir sur le gouvernement du Makai mais n'en ai aucune expérience réel. »

« Et pourquoi maintenant ? »

« J'ai besoin…de m'occuper »

« Il me semblait que vos journées à Millicas et à toi étaient déjà bien remplis. »

Hariel respira un coup et prit un air dégagé.

« En fait, j'aimerais me plonger dans le travail pour oublier une peine de cœur. »

« Vraiment ? Une peine de cœur ? Et qui a brisé le petit cœur de mon neveu adoré ? »

Le ton désinvolte de son oncle heurta un peu Hariel qui n'en laissa rien paraitre.

« En fait, c'est vous »

Hariel eut la satisfaction de voir son oncle sursauter et le fixer avec un air surpris.

« Je vous ai aimé…en fait non, je crois que je vous aimes encore un peu. Je sais ! » dit-il pour interrompre son oncle alors que celui-ci ouvrait la bouche « Je sais que ce n'est qu'une amourette de gamin…mais ça n'en demeure pas moins…douloureux. »

Hariel ne peut empêcher sa voix de trembler mais il réussit à contenir ses larmes. Il n'osait pas regarder son oncle jusqu'à ce qu'il sente celui-ci le prendre dans ses bras.

« Je suis désolé, je n'en avais aucune idée »

« Moi non plus…enfin jusqu'à hier soir »

« Hier soir ? »

« Quand vous avez dansé avec Grayfia-san, je me suis senti…jaloux »

Il rougit.

« C'est come ça que j'ai comprit. J'ai essayé de me raisonner mais c'était plus fort que moi »

« Il y a des choses qu'on ne contrôle pas »

« Pas chez moi ! Jamais ! »

« Il se peut » dit Sirzechs après un instant « que contrôler tes sentiment ait été un moyen de survivre chez ton oncle et ta tante. Ici tu t'es habitué à ne plus devoir le faire et tu as été submergé »

« C'est une explication plausible » dit finalement Hariel.

Des bruits de téléportation les interrompirent. Hariel se dégagea des bras de son oncle et se releva en essuyant ses yeux un peu rouges.

Derrière eux, un cercle de magie bleu laissa apparaître Serafall Leviathan. Pas très grande, elle paraissait avoir à peine 17 ans. Ses longs cheveux noirs étaient attachés en couettes au dessus de sa tête par des nœuds rose et avait de grands yeux violets. Elle portait une veste verte à jabot et une jupe brun vert. Elle portait aux pieds des bottes beiges style militaire.

C'était un habit qu'elle mettait de manière officiel a cause des ses fonctions liées au commerce et aux affaires internationales, bien qu'elle affectionnait un tout autre type de vêtements.

« Hari-chan ! » s'exclama-t-elle en voyant le plus jeune.

Hariel aurait bien voulu se cacher mais il n'en eut pas le temps car la Démone lui sauta dessus et se mit à le serrer contre elle.

Le garçon envoya un regard suppliant à son oncle qui ne fit que sourire sans manifester une seule seconde l'intention de venir le sauver.

Il ne dut sa survie qu'à une nouvelle téléportation, ou plutôt à la téléportation simultanée des deux Grands Satan restants.

Ajuka Beelzebuth était un jeune homme grand et mince aux cheveux verts olive tirés en arrière et aux yeux d'un bleu très clair. D'une silhouette allongée, il était drapé dans un long manteau vert aux bordures noires à carreaux jaune qui ne laissait apparaître que le col d'une chemise grise et une lavallière violette.

D'après ce qu'Hariel savait, Ajuka était un inventeur de génie. C'était lui qui avait créé le système des Pièces Démoniaques ainsi que nombre d'autres inventions. C'est pour cette raison que son travail était d'administrer les sciences et l'éducation. Cependant, il était le plus souvent occupé à inventer des choses, ce qu'il appelait son hobby, plutôt qu'à s'occuper de ses attributions de Grand Satan.

Le second homme, Falbium Asmodeus, était chauve avec seulement un bouc d'une couleur orangée et des yeux rouge sang. Sa haute et impressionnante stature était recouverte d'une armure dorée parfaitement en accord avec ses fonctions d'administration de l'armée et de la défense.

« Oh ? » dit ce dernier en voyant Hariel « Tu a amené la crevette avec toi aujourd'hui ? »

« Mon nom est Hariel… » dit celui-ci « mais bon, nous n'allons pas couper les cheveux en quatre…oh pardon, ça vous est impossible »

Le géant roux éclata de rire et frotta la tête d'Hariel.

« Tu fais une sortie scolaire, gamin ? »

Ce mot ramena Hariel à peine plus d'un mois en arrière, lorsque c'était son oncle Vernon qui le prononçait.

« Ne m'appelez plus jamais « gamin » » dit-il alors qu'une aura rouge sang l'entourait.

« Warri, Warri, tss, kusogakki » dit Falbium légèrement vexé.

Hariel toussota en reprenant son calme.

« En fait, si je suis là c'est pour vous faire part d'une décision que j'ai prise concernant mon avenir. »

« Et tu te sens dans l'obligation de nous en parler parce que… ? » demanda Ajuka.

« J'aimerais devenir Satan » dit finalement Hariel avec un sourire.

Il y eut un moment de flottement avant que Falbium éclaté d'un rire tonitruant.

« Ah ! Tu me plais gamin ! » dit-il en tentant d'abattre une des ses mains gigantesque sur l'épaule de l'enfant qui l'évita.

« Ça c'est de l'ambition Hari-chan ! » dit Serafall avec un grand sourire « mais tu sais que cela veux dire que tu devras battre l'un date nous. »

Le sourire d'Hariel s'agrandit. L'excitation le gagnait. Il en avait vraiment envie comme il n'avait jamais eut envie quelque chose dans sa vie.

« Je n'ai pas l'intention de battre l'un d'entre vous, je vous battez tous et je deviendrais le seul et unique Satan »

A suivre…


Un chapitre moins long que les autres (1 page en moins)…en plus ce n'est pas vraiment mon préféré. Les événements qui s'y déroulent sont important mais me chapitre en lui-même fait un peu…je sais pas…c'est comme s'il ne servait qu'à le lier à la suite…j'ai eu moins de plaisir à l'écrire que les autres…

Bref, j'espère que ça vous a plu, que c'était pas trop mélo et tout et tout…

En tout cas je vous souhaite une bonne fin de semaine et à la semaine prochaine !