Check Mate DxD

Chapitre 31 : La grande tromperie / ooki na kemboujussuu

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Hariel se regarda dans le miroir et fit une moue expectative face à sa tenue. Il portait une robe d'un blanc délavé à volants lâché à la taille recouverte par un gilet de laine rose aux couleurs un peu passées. Il portait des chaussettes blanches en accordéon sous des chaussures vernis roses avec des boucles. Le bout était un peu élimé et le vernis partait par endroit. Sur ses cheveux noirs, il portait un bonnet de la même couleur que son gilet et tout aussi défraîchie. Il portait également une paire de lunettes rondes un peu abîmés et rayés qui cachaient un peu ses yeux.

« Je pense que c'est bon » dit-il en caressant du bout des doigts le bracelet tressé passé à son poignet.

Il avait beau avoir ses sceaux, au moins il n'était pas sans défense. Même sous cette forme, il avait encore accès aux formidables pouvoirs de l'Épée.

Portant ses doigts à son front, il suivit le tracé en forme d'éclair de sa vieille cicatrice. Ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu. Elle était habituellement cachée sous une couche de fond de teint imperméable et invisible aux yeux de tous.

Normalement sa physiologie de Démon aurait dû la faire disparaître depuis longtemps mais ce n'était pas une cicatrice ordinaire. Elle était d'origine magique. C'était la seule trace qui lui restait de l'attaque de Voldemort, la marque qui, aux yeux des sorciers, faisait de lui le « Survivant ».

Hariel soupira. Que ce surnom était stupide, inutile et totalement inapproprié. Cependant il savait que celui-ci allait lui donner un prestige assez inattendu quand il serait à Poudlard donc il valait mieux qu'il s'y habitue rapidement.

Bien entendu, il aurait été facile pour n'importe quel médecin Démoniaque, comme par exemple Avicenne, de drainer la cicatrice de sa magie résiduelle pour la guérir mais la magie n'était pas la seule chose que contenait cette blessure. Il y avait aussi un fragment d'âme.

Partager son âme n'était pas quelque chose de commun chez les Magiciens mais ça existait. Chez les Démons, c'était de déposer un fragment d'âme dans un autre être par l'intermédiaire d'une Pièce Démoniaque qui permettait de réincarner quelqu'un en Démon. Le fragment que le démon perdait lors de la résurrection était alors remplacé par un fragment de taille équivalente de celle serviteur ce qui leur permettait de toujours être liés.

Cependant ce fragment là était différent. Quand Avicenne avait pour la première fois comprit de quoi il s'agissait, il avait faillit en vomir. Ce morceau d'âme faisait d'Hariel un phylactère, une amulette contenant le fragment de l'âme d'un Magicien. Tant que le phylactère existait, le Magicien était virtuellement immortel. Mais en compensation, il n'était plus un être humain mais une Liche, une créature mort-vivante disposant de grands pouvoirs.

Se séparer d'un fragment d'âme pour survivre nécessitait pour cela que l'âme soit fragmentée de façon à pouvoir prélever un morceau. Le seul moyen de faire cela c'était par un rituel sombre impliquant le meurtre. Quand on tuait, quand qui que ce soit tuait, qu'il soit humain ou Démon ou même Ange, et qu'il n'en éprouvait pas de remord, l'âme se fragmentait. Un Magicien qui souhaitait devenir immortel devait prélever ce fragment d'âme et l'insérer dans un objet ou un être afin d'obtenir la vie éternelle…et Hariel était cet être.

Zeoticus tout comme Sirzechs avaient voulu l'enlever immédiatement de leur petit fils et neveu mais Hariel avait refusé. Il n'y avait qu'un seul Magicien suffisamment sombre pour avoir laissé un morceau d'âme en lui et c'était l'assassin de ses parents, le sorcier connu sous le nom de Voldemort.

Quand on lui avait posé la question, Avicenne avait confirmé qu'extraire et détruire le fragment ne tuerait pas Voldemort puisqu'il y avait des signes que ce n'était pas la première fois que l'âme avait été fragmenté et qu'il devait y avoir d'autres phylactères qui pouvaient le maintenir en vie. Hors, il était certain que ce Magicien reviendrait pour continuer son œuvre et aussi potentiellement se venger de celui qui l'avait mit dans cet état, autrement dit Hariel. Celui-ci était sûr que le morceau d'âme pourrait lui servir à avoir un ou plusieurs coups d'avance sur Voldemort et ainsi à le détruire.

Tous le monde avait essayé de le dissuader de garder ce fragment dans sa tête mais Hariel avait été clair : personne n'y toucherait. Il avait cependant accepté de prendre des cours supplémentaires afin d'apprendre à protéger son esprit des attaques mentales, en fait, il les avait même presque demandés.

Hariel se regarda une nouvelle fois dans le miroir et tourna sur lui-même. Oui, ça irait bien.

« Hariel » l'appela alors une voix.

« J'arrive ! » cria-t-il.

Il prit la petite sacoche de cuir vieillit qui se trouvait sur la chaise à côté de lui et l'enfila en bandoulière avant de se diriger vers la porte de la petite chambre.

Ouvrant la porte, il tomba nez à nez avec un garçon brun à l'air sérieux avec les cheveux qui lui tombait dans les yeux.

« Salut Paul ! » dit Hariel avec un grand sourire.

« On s'est déjà vu ce matin, petite tête » répondit le garçon avec un petit sourire.

Hariel sourit.

« Tu viens me dire au revoir ? »

« Non. Je voulais juste prendre un truc dans la chambre. »

« Quoi donc ? » demanda Hariel alors que le garçon se dirigeait vers l'un des lits superposés.

« Ben euh…ça ! » dit-il en montrant un ours en peluche qui avait une oreille et un œil en moins.

« L'ours de Tommy ? »

« Oui…non…enfin, il m'a demandé d'aller lui chercher. »

Hariel rit mais à ce moment on l'appela à nouveau. Il fit un dernier signe de main à Paul et sortit de la chambre. Il courut dans le couloir et descendit l'escalier en vitesse. En bas, il vit trois frimousses qui l'observaient depuis la porte du salon.

« Vous aussi vous voulez me dire au revoir ? »

Les trois frimousses s'avancèrent et se serrèrent contre lui.

« Pourquoi tu t'en vas ? » dit une petite fille blonde avec des couettes. « Je veux pas que tu t'en ailles »

« Mais ne t'inquiète pas Vicky, je rentre ce soir. »

« Oui mais après tu vas partir pendant très très longtemps. Genre un million de jours » dit un petit garçon aux cheveux blonds coupés très courts et aux lunettes en cul de bouteille.

« Pas un million » rit Hariel. « Seulement 115 jours, jusqu'aux vacances ne Noël. J'arriverai juste la veille de Noël, Tommy. »

« Mais ce sera dans longtemps ! » pleurnicha Vicky.

« Je suis désolé » dit Hariel.

Il se tourna vers la deuxième petite fille qui n'avait pas encore parlé. Elle avait des cheveux noirs bouclés et était plus jeune que les autres. Elle serait dans ses bras un lapin dont elle mâchouillait l'oreille.

« Toi aussi tu es triste que je parte, Gracy ? »

En réponse, la petite fille se serra contre lui d'une main.

« Hariel, il faut y aller » dit alors une femme en enfilant un long manteau gris.

« Oui Mrs Ludworth, j'arrive » dit Hariel.

Il réussit à faire lâcher la petite qui commença à gémir. Hariel lui caressa la tête mais elle ne se calmait pas.

« Vous voudriez bien vous occuper de Grace, je vous prie Alice ? » demanda la femme en manteau gris à une autre femme un peu plus âgée.

« Bien madame la directrice » répondit-elle avant de s'accroupir au niveau de la petite fille. « Gracy, ma chérie, tu viens me voir ? On va dire au revoir à Hariel et puis on va aller jouer avec les autres, d'accord ? »

La petite fille hésita puis hocha la tête avant de marcher jusqu'aux bras de la femme.

« Vicky ? Tommy ? Vous venez aussi ? »

« D'accord » dirent les enfants en même temps avec le même air déçu.

Hariel et Mme Ludworth sortirent et se dirigèrent vers la vieille camionnette qui servait aussi à aller faire les courses. Sur le pas de la porte, Alice et les trois petits regardèrent leur ami Hariel monter à l'avant alors que la Directrice se mettait derrière le volant.

Hariel regarda une dernière fois la bâtisse depuis la fenêtre du véhicule et vit Paul qui le regardait depuis la fenêtre de leur chambre. Il sourit et lui fit un signe de main auquel Paul répondit avant de s'éloigner hors de sa vue.

La voiture démarra et se mit à suivre le chemin qui menait au portail. Sur le pas de la porte, les enfants agitant leur main sauf Gracy qui tenait son lapin d'une main et qui de l'autre tenait le cou d'Alice qui l'avait prise dans ses bras.

A peu près au moment où la camionnette disparut au tournant du chemin et disparut sous les arbres, les enfants et la femme entendirent une sorte de craquement. Quelques instants plus tard, ils papillonnèrent des yeux.

« Pourquoi est ce qu'on était là déjà ? Je ne me souviens plus. »

« Je sais pas madame la directrice » dit Vicky. « Dites, on peut aller jouer ? »

« Hein ? Euh, oui, oui, bien sûr, allez-y. »

Alors que Vicky et Tommy rentraient rapidement pour aller jusqu'à la cour de l'autre côté du bâtiment, la directrice entreprit de fermer la porte. Elle jeta un dernier regard à la fois perdu et étonné sur le petit chemin puis claqua le battant.

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« Vous avez raison Hariel-sama » Il était bien là » dit Mme Ludworth alors qu'elle conduisait.

Ses yeux marrons se mirent à s'éclaircir jusqu'à devenir gris puis ses cheveux prirent une teinte argenté.

« Je savais que Dumbledore ne résisterait pas à en savoir le plus possible sur moi. Comment se passe le reste de l'opération ? »

« Les documents administratifs sont prêts depuis le début. Il en est de même pour l'école, le médecin, l'hôpital et certains commerces. »

« Bien. Espérons qu'il y a cru. »

« Si on en croit sa personnalité, il est fort à parier que son orgueil va l'empêcher de penser qu'il puisse se faire manipuler. »

« Je l'espère » murmura Hariel en regardant par la fenêtre.

Il vit le portail métallique qui s'ouvrit à l'arrivée de la camionnette. Une fois qu'ils furent sortis, il se retourna pour regarder une dernière fois la plaque de bronze un peu rouillée accroché au mur juste à côté :

Orphelinat Claire Matin

Orphelinat pour garçons et filles

Directrice : Mme Alice Ludworth

À nouveau, Hariel se sentit mal à l'aise pour ce qu'il avait fait. Sur le papier, son plan de secours était une bonne idée mais il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir des remords. Il savait que c'était pour sa propre protection mais l'idée de manipuler autant de gens lui mettait le cœur au bord des lèvres.

Quand Balbok lui avait dit que les hiboux trouvaient tout seul leur chemin, il avait paniqué quelque qu'un utilise la magie pour le suivre et avait mit en place ce plan. Grâce à un charme des gobelins, tout personne qui tenterait de suivre un hibou adressé à Hariel (ou Harry) Potter, se retrouverait là, dans ce coin perdu de la banlieue de Dartford dans le Kent, à moins d'une heure de Londres.

Les Démons du Clan Gremory avaient fait un travail de titan pour créer un subtil sortilège de mémoire sur les habitants de l'orphelinat. En temps normal, l'orphelinat était un endroit normal mais dès qu'Hariel ou Grayfia sous les traits de la directrice Ludworth s'y trouvaient ou dès que quelqu'un posait des questions sur eux, une mémoire spéciale se débloquait faisant croire au gens qu'ils avaient toujours connus Hariel.

C'est pour ça que Paul, Vicky, Tommy, Grace et même Alice lui parlait comme à un vrai ami, une personne qui avait toujours fait partie de leur vie alors que rien de tout cela n'était vrai. C'était aussi vrai pour d'autres personnes comme les différentes maîtresses d'écoles qu'il avait eu, le facteur, le docteur et toute personne qu'un jeune orphelin pouvait rencontrer dans sa vie.

Hariel n'aimait pas cette tromperie. Il se détestait de jouer ainsi avec les sentiments de ces gens mais il devait se protéger. Un jour, quand il n'aurait plus besoin de se cacher, il détruirait le sortilège et tous n'auront plus à jouer à ce jeu sordide qui le répugnait.

En attendant, un riche donateur anonyme subvenait aux besoins de l'orphelinat alors que certains des habitants de la ville se voyait avoir un peu plus de chance que la normale. Hariel se disait que c'était juste. S'il se servait d'eux, même s'ils n'étaient pas au courent, il fallait au moins qu'il les dédommage.

De plus, il avait prévu d'utiliser l'orphelinat le moins possible mais après que Balbok l'ait avertit la veille que Dumbledore avait lancé un sortilège de suivit sur sa lettre, il avait su que le vieil homme viendrait pour voir comment il vivait. Il irait aussi probablement voir d'autres personnes dans la journée mais Grayfia le surveillerait et agirait si nécessaire.

« Vous êtes sûr de vouloir faire ça, Hariel-sama ? » demanda Grayfia en se garant sur le parking de la gare de Dartford.

Hariel en sortit suivit par Grayfia.

« Oui, ce sera amusant. Et puis j'ai encore pas mal de temps avant le rendez-vous avec ce Hagrid. »

« Si c'est votre désir. »

Grayfia s'inclina et remonta dans la camionnette. Elle devait la ramener à l'orphelinat puis surveiller si Dumbledore revenait.

Hariel, lui, alla s'acheter seul un billet pour Londres et s'installa dans le train au moment où celui-ci partait. Le voyage de plus de 40 minutes sembla durer des heures vu qu'il n'avait pas grand chose à faire. Il n'avait que sa petite sacoche qui était trop petite pour contenir autre chose que ses papiers d'identités, de l'argent et quelques babioles que l'on trouvait souvent dans le sac des enfants. Il aurait pu en prendre un plus grand ou agrandir magiquement l'intérieur de celui-là, mais il ne voulait pas que quelqu'un puisse remarquer qu'il possède quelque chose de magique où de trop avancé pour son âge, ce qu'il n'aurait pas manqué d'amener avec un sac plus grand. Avec sa pochette, il était loin de toute tentation.

Arrivé à la gare de London Bridge, il descendit dans le métro et prit la northern line en direction du nord et sortit à la station d'Euston pour prendre la même ligne dans l'autre sens puisque la Station de Leicester Square où il devait aller pour atteindre Charing Cross Road était sur un embranchement différent de la ligne.

Arrivée à destination il sortit à l'air libre et remonta la rue jusqu'à arriver devant le Chaudron Baveur. C'était facile, c'était le plus vieux et le plus délabré des bâtiments de la rue, coincé entre un marchand de disque et (comble de l'ironie) une librairie ésotérique. Grâce à des charmes d'illusion, le pub devait ressembler à une boutique délabré et grâce à des charmes compulsions, les gens avaient tendance à l'éviter.

C'est là qu'il vit Hagrid.

Balbok lui avait dit qu'il était grand mais pas qu'il soit aussi grand. Même Surtr paraissait petit à côté de l'immense masse de l'homme. Il ne devait pas être complètement humain pour atteindre une telle taille. Son visage était caché par une longue chevelure et une longue barbe noir et crépu qui ne laissait apercevoir ses deux yeux noirs et brillants comme de petits scarabées.

Il portait également un très large manteau brun qui semblait n'être fait que de poches et des habits qui avaient du être en vogue au siècle dernier dans les basses classes de la population.

Et pourtant, personne ne le regardait. Personne ne se retournait ou ne lui jetait de regard de travers. Comme il était juste à côté du pub, Hariel se dit qu'il devait être prit dans la compulsion qui entourait l'édifice et qui empêchait les gens de le remarquer.

Prenant une attitude timide, Hariel s'approcha de l'homme.

« Bonjour…vous êtes, euh…Hagrid ? » dit-il d'une voix fluette en tripotant le bas de sa robe.

« Oui…oui, je…je suis Hagrid » répondit l'homme en se retournant vers lui. « Tu es Hariel ? »

Celui-ci hocha la tête.

« Mais…mais enfin tu…tu es une fille ? »

« Non, je suis un garçon » dit Hariel.

Il pencha la tête sur le côté en ouvrant de grands yeux. Il espérait ainsi paraître plus innocent et par là-même, plus fragile.

Il s'était pendant longtemps posé la question. Devait-il porter des vêtements de garçon ou de filles pour aller à Poudlard ? La discrétion aurait voulu qu'il s'habille en garçon puisqu'il en était un. Mais en même temps, il ne se voyait pas passer près de dix mois sans mettre de robe ou une simple jupe. Il serait trop mal à l'aise.

Finalement, il se dit que se travestir ne poserait pas tant de problème que ça. Il serait déjà célèbre de toute façon alors autant que les gens parlent de sa manière de s'habiller plutôt que de ce qu'il avait fait à un certain mage noire. De plus, ressembler à une fille le ferait paraître moins fort, enfin, psychologiquement parlant bien sûr. Toutes les civilisations humaines, celle des sorciers inclut, avait ce genre de préjugé inepte mais souvent inconscient que les filles étaient moins menaçantes que les garçons. Habituellement cela l'énervait mais aujourd'hui, cela allait le servir.

« Tu es tout seul ? » demanda alors Hagrid.

« Oui, la directrice de l'orphelinat ne pouvait pas s'absenter trop longtemps alors elle m'a laissé à la gare » répondit Hariel.

« D'accord » dit Hagrid sans plus se poser de question.

Il posa la main sur la porte du pub et en poussa la porte.

« Allez viens, je te souhaite la bienvenue dans le monde des sorciers. Ton monde. »

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« Tu es sûr que c'est là, ma chérie ? »

« Oui, j'en suis sûr »

« Mais il n'y a pas la moindre enseigne…et puis ça a l'air abandonné. »

« Mais si Maman, y'a une enseigne regarde : Chaudron Baveur. »

« Je ne vois rien du tout. Non, ça doit être ailleurs, viens. »

« Mais… »

À ce moment là, une voix interrompit ce qui s'annonçait être une dispute familiale.

« Youhou ! Hermione ! Benjamin ! Maud ! »

Le Granger se retournèrent et virent arriver Hariel qui courrait dans leur direction en faisant des signes de la main. Il portait une tenue de bergère avec une robe blanche à pois rose et à jupons de dentelles, une veste rose à manche bouffante et serrée à la taille ainsi qu'une coiffe de la même couleur attachée sous le cou par un ruban blanc. Il avait également des gants de résille blanche, des collants de la même couleur et des chaussures vernis roses. Il ne lui manquait plus qu'une houlette et un troupeau pour compléter l'ensemble. A défaut de houlette il portait son ourson en peluche sur le dos et à défaut d'un troupeau de mouton, il était suivit par une chouette blanche qui se posa près de lui quand il s'arrêta pour reprendre son souffle.

« Désolé du retard » dit-il d'une voix haletante.

Il se redressa et aperçut enfin une quatrième personne qui se tenait avec Hermione et ses parents.

« Oh ! Salut Lenor ! » dit-il d'un ton enjoué en voyant son amie d'études. « Je ne savais pas que tu étais de retour de Boston. »

« J'ai profité de quelques économies pour passer les vacances d'été avec mes parents » dit la jeune fille en haussant les épaules.

« Et ton mémoire ? »

« Je fais ma soutenance en septembre. J'ai encore quelques trucs à peaufiner mais ça ira. Et toi ? »

« Je l'ai ait finit depuis longtemps, j'ai mes soutenances mi-août. Et entre temps j'ai été prof de math au japon. »

« Enfoiré de génie » jura la jeune fille.

« Eleanor ! » s'exclama sa mère en lui faisant de gros yeux.

« Ne vous inquiétez pas Maud, venant d'elle, c'est un compliment. »

« Au fait, j'étais sûr que le rouge n'était pas ta couleur naturel » dit Eleanor en montrant ses cheveux noirs.

« Mmmoui…certes… » dit Hariel qui avait complètement oublié que les Granger ne l'avaient jamais vu avec les cheveux noirs.

A ce moment là, la chouette s'envola de son perchoir et se posa sur son épaule. C'était une très belle chouette, une harfang des neiges d'un blanc pur avec des yeux dorés et intelligent. Hariel lui gratouilla la gorge pour la remercier de son intervention.

« Hariel…tu as une chouette sur l'épaule » dit Eleanor.

« Finement observé ma chère. Je vous présente Hedwige. »

« Parce que ce…ce truc est à toi ? » demanda la jeune fille.

Le hululement indigné de la chouette lui fit rentrer la tête dans les épaules.

« Allons ma chère Lenor, ne soit pas aussi rude avec elle. »

« Est-ce que c'est une animal de compagnie…commun chez les sorciers ? » demanda Maud.

« Très » répondit Hariel. « Les sorciers s'en servent généralement pour livrer le courrier. »

« Ils connaissent pas la poste ? » demanda hargneusement Eleanor en jetant des regards noir à la chouette.

« Dis-moi Wrath, tu n'aurais quand même pas peur d'elle quand même ? »

« Moi ? Ne sois pas ridicule ! »

« Elle a la phobie des gros oiseaux » lui chuchota Hermione avec un petit rire sous me regard boudeur de sa sœur.

« Pour répondre à ta question, non, les sorciers ne connaissent pas la poste. Ils ne connaissent pas non plus le téléphone, ni la radio et encore moins la télé ou l'électricité. Quand on a la magie, à quoi bon ? »

Hariel était cependant un peu agacé par cette espèce de paresse des sorciers qui les faisaient se contenter de ce qu'ils avaient sans jamais chercher plus. Les chouettes étaient un exemple flagrant. C'était, avec les miroirs à double sens, l'un des moyen de communication les plus pratiques des sorciers. Mais aucun d'eux ne valaient le téléphone portable ou même fixe. Hariel avait été dubitatif dans le fait de posséder une chouette mais c'était un cadeau d'Hagrid pour son anniversaire. De plus il était presque tombé amoureux d'elle des qu'il l'avait vu. Elle était intelligente, bien qu'elle ait prit Proteus pour une proie la veille et qu'elle avait essayé de le manger. De plus, elle supportait bien la téléportation Démoniaque.

« Au fait, si on y allait ? » dit Hariel.

« D'accord » dit Benjamin. « C'est où déjà ? »

« Juste là » répondit Hariel en montrant le pub.

« Ah ! Vous voyez ! » claironna Hermione. « Je vous l'avez bien dit ! »

« Mais…mais enfin voyons ! » s'insurgea Maud. « Ce n'est qu'une ruine. »

« À vos yeux, oui, pas à ceux d'Hermione ni aux miens. »

« Euh…même aux miens ça à l'air d'une ruine. » dit Hermione. « Une ruine qui s'appelle le Chaudron Baveur mais une ruine quand même. »

« Il est un peu vieux, c'est tout. Et il est depuis des siècles protégé par une illusion et des sorts de compulsions qui ne touchent que les non sorciers. »

« De quoi ? De compulsion ? Qu'est ce que c'est ? » demanda Benjamin.

« Ce sont des sorts qui agissent sur le cerveau pour forcer les personnes à obéir à…disons une idée inconsciente. Ici par exemple, ça oblige les gens touché à ignorer le bar, faire comme s'il n'était pas là et quand on s'y intéresse, s'en détourner complètement. »

« Tu veux dire qu'ils…jouent avec nos cerveaux ? » demanda Maud d'une voix légèrement horrifié.

« Je sais, ce n'est pas très éthique mais c'est tout ce qu'ils ont trouvé pour que les gens sans magies ne les découvre pas. »

« Oui mais et nous ? » demanda Eleanor. « Comment on va faire pour entrer si la magie nous oblige à vouloir partir ? »

« Vous vous laisserez guider par nous » répondit simplement Hariel. « De plus vous êtes resté devant cette boutique bien plus longtemps que toutes les personnes autour de vous, non ? C'est parce que vous êtes en partie immunisé parce que vous avez vécu une grande partie de votre vie avec Hermione et sa magie. »

« Tu veux dire que sa magie nous a…contaminé ? »

« Hey ! Dis pas ça comme si c'était une maladie ! » s'indigna Hermione en faisant les gros yeux à sa sœur.

« Je dirais qu'elle vous plutôt fait muter…enfin, très légèrement. Juste ce qu'il faut pour entrer dans le monde magique. On y va ? »

Il prit la main d'Eleanor qui protesta alors qu'Hermione prenait celles de ses parents et les deux sorciers dirigèrent les autres vers la porte qu'ils poussèrent. Une fois à l'intérieur, se tenir la main n'était plus nécessaire mais la toute jeune sorcière se crispa et garda les mains de Benjamin et Maud fermement dans les siennes.

Le bar était un vrai capharnaüm. Il n'était pas seulement vieux à l'extérieur, il l'était aussi à l'intérieur. Dans une grande salle de pierre grossièrement taillés, on pouvait voir un imbroglio de tables, de chaises, de bancs et de fauteuils de taille, de forme et d'époques différentes. Les murs croulaient sous des tableaux aux yeux fureteurs et des ustensiles de cuisines tout aussi hétéroclites que le mobilier. Des dizaines de sorciers de se pressaient les uns contre les autres dans cette espèce qui semblait encore plus confiné. Certains mangeaient, d'autres buvaient, d'autres lisaient ou parlaient ou encore faisaient un mélange des quatre pas forcément à la suite.

Hariel fit signe aux Granger de le suivre et il les mena de l'autre côté de la salle. Derrière le bar, on pouvait voir un homme bossu, chauve, avec des oreilles pointus et un œil de travers qui nettoyait des verres.

« Qu'est ce que j'peux faire pour vous ? » demanda-t-il à Hariel quand celui-ci se présenta devant lui.

« Nous voudrions accéder au Chemin de Traverse je vous prie » dit Hariel d'une voix un peu faible.

Il espérait juste que le barman ne le reconnaîtrait pas. Il avait enlevé ses lunettes et caché à nouveau sa cicatrice. Il espérait que ça suffirait pour que personne ne reconnaisse en lui le « Grand Harry Potter ». Il avait déjà vécu ça deux jours auparavant avec Hagrid et il n'avait plus du tout envie de recommencer.

Le barman le regarda quelques instants puis ses petits yeux chafouin passa sur les Granger. Enfin, il marmonna quelque chose et les laissa passer derrière son comptoir et prendre une petite porte. Il voulut les accompagner mais Hariel lui dit que c'était inutile. Le barman n'insista pas et retourna à son bar.

« Ne me dit pas qu'il faut entrer dans l'une de ces poubelles ! » dit Eleanor avec un air dégoûté une fois qu'ils eurent débouché dans une petite arrière-cour.

« Franchement Eleanor, je t'ai vu porter le même pull miteux pendant six mois entier sans que tu ne le lave jamais, tu ne vas pas me dire que le fait d'aller dans une poubelle te fais peur » dit Hariel.

« Lenor ! » s'indigna sa mère.

« Je le lavais le soir » grogna la jeune fille en foudroyant son ami du regard.

Hariel sourit puis plongea la main dans la poche de sa robe pour en sortir une longue et fine baguette de bois sombre.

« Est-ce que c'est… » balbutia Hermione, fascinée.

Le sourire d'Hariel s'agrandit et il lui fit un clin d'œil. Il se tourna vers le mur et tapotant des certaines des briques. Dès qu'il eut finit de toucher la dernière, celle-ci se mit à pivoter en entraînant les autres dans le mouvement en ouvrant un passage au fond de la petite cours.

« Bienvenue sur le Chemin de Traverse. »

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Hariel eut beaucoup de mal à tirer Hermione (et dans une moindre mesure Eleanor et leurs parents) du spectacle de la rue marchande pour la traîner jusqu'à la banque. Mais en même temps, il comprenait ce qu'elle pouvait ressentir. Lui-même avait eut du mal à se retenir de fouiller de partout la première fois qu'il était venu. La seconde fois, c'était la veille, avec Hagrid. Une fois qu'il ait eu rencontré Balbok pour la première fois, il avait décidé de ne plus aller dans la grande rue marchande, du moins pour quelques temps. Cela éviterait qu'on le reconnaisse.

Aujourd'hui était donc la troisième fois et il devait admettre qu'il avait aussi du mal à résister aux échoppes bigarrées, aux enseignes étranges et aux produits tous plus exotiques les uns que les autres.

Hermione ne cessait de poser des questions sans même attendre les réponses. Si on vendait des cornes de licorne, est ce que les licornes existaient ? Est que ce c'était là qu'elle allait acheter son chaudron ou son télescope ? Pourquoi les sorciers portaient des robes et des chapeaux pointus ? Comment ça se faisait que ce livre essayait de mordre la personne qui le lisait ? Ça n'en finissait plus.

Eleanor, elle, scrutait le monde autour d'elle de son œil de scientifique. Hariel pouvait presque voir les rouages de son cerveau essayer de décortiquer les incongruités qu'elle voyait pour essayer de les faire coller à ses propres connaissances…et échouer lamentablement. Mais connaissant Eleanor, Hariel savait que ce n'était que partie remise.

Enfin, ils arrivèrent au bâtiment tordu d'un blanc pur qu'était la banque Gringotts. Ils passèrent les portes de bronze puis les Granger lurent l'avertissement en lettre capital gravé sur la porte d'argent, juste après.

Entre ici étranger si tel est ton désir
Mais à l'appât du gain, renonce à obéir,
Car celui qui veut prendre et ne veut pas gagner,
De sa cupidité, le prix devra payer.
Si tu veux t'emparer, en ce lieu souterrain,
D'un trésor convoité qui jamais ne fut tien,
Voleur tu trouveras, en guise de richesse,
Le juste châtiment de ta folle hardiesse.

C'était un peu verbeux mais enchanté avec finesse pour que toutes les personnes qui entrent pour la première fois dans la banque soit obligé de lire ces mots. Comme ça, si jamais il leur arrivait quelque chose, les gobelins pourraient dire qu'ils avaient été prévenus.

Hariel évita les guichets et entraîna les Granger vers une porte gardé par deux gobelins en armure. Hariel montra sa main à l'un deux qui leur ouvrit la porte.

« Tu nous emmène où là ? » grogna Eleanor.

« Patience ma chère, patience »

« J'aime pas quand il dit ça » grinça la jeune fille.

Ils passèrent la porte sans s'apercevoir qu'un jeune garçon blond les observait.

« Draco ! » appela une femme aux cheveux tout aussi blond et vêtue d'une magnifique robe bleue.

Le garçon regarda une nouvelle fois par la porte et rejoignit la femme qui se trouvait être sa mère.

Derrière la porte, Hariel mena les Granger jusqu'à un ascenseur qui les conduisit au quatrième étage. Il emprunt le couloir D et enfin toqua à la porte 7 avant de l'ouvrir sans attendre de réponse.

« Bonjour votre Altesse. Vous arrivez plus tard que prévus » dit Balbok après avoir regardé sa montre.

« Altesse ? » demanda Eleanor sans que personne ne réponde.

« Veuillez m'excuser, c'est ma faute, je n'ai pas vu le temps passer. »

« Et vous devez être les Granger, enchanté, je me nomme Balbok de la Forge Noire. »

Il se leva et contourna son bureau pour aller serrer la main de Benjamin et Maud.

« Euh… Bonjour, M…Monsieur…M. Balbok… » bredouilla Benjamin.

« Balbok suffira. Je vous en prie. »

Il leur indiqua cinq fauteuils moelleux qui se trouvaient juste devant son bureau. Les Granger étaient sûr qu'il n'y avait rien à cet endroit quand ils y étaient entrés.

« Je ne comprends pas très bien ce qu'on fait là » dit Maud en s'asseyant.

« Et bien Mme Granger, disons que notre banque a pour politique d'offrir gratuitement les services d'un conseiller financier à tout nouveau client de la banque. »

« Mais nous ne sommes pas clients ! Nous pensions seulement changer de l'argent. »

« En fait vous l'êtes puisque votre fille a dès à présent un compte ouvert à son nom. »

« Un compte ? Comment cela se fait-il ? » demanda Benjamin.

« Je suis sûr qu'Hariel à la réponse » dit Eleanor au petit garçon dont les jambes se balançaient sur son siège.

« Moi ? Comment peux-tu penser une chose pareille ? »

« Je sais pas moi, à ton sourire. Il est encore plus grand que celui du Chat de Cheshire. »

« Je t'interdit d'utiliser Alice au Pays des Merveilles contre moi. C'est moi qui t'ai fait découvrir le bouquin ! »

« Que je sache, pour ouvrir un compte il faut payer, non ? » demanda Benjamin.

« Hariel Potter-Gremory ! » s'indigna Maud. « Ne me dis pas tu as payé pour nous ouvrir un compte ! »

« Pas…exactement » répondit le jeune garçon. « Disons qu'en temps que client VIP de la banque, j'ai quelques privilèges notamment celui de pouvoir ouvrir des comptes gratuitement. Autant en faire profiter les amis. »

« Maintenant si vous voulez bien nous allons discuter des modalités à adopter pour votre compte » dit Balbok.

La discussion dura presque une heure ou le gobelin fit un exposé des avantages et inconvénients de chacune des différentes options à prendre en compte.

Au final, les parents Granger se retrouvaient avec un sceau magique qui leur permettait de payer dans n'importe quelle échoppe du chemin de Traverse avec l'argent qu'ils avaient changé et déposé sur le compte d'Hermione spécialement pour les courses. Balbok avait réussit à les persuader de pourvoir le compte de la somme total qui serait nécessaire à Hermione pour ses sept à année afin de profiter des 2% d'intérêt annuels du compte. Hermione, elle, possédait aussi un sceau personnel mais qui ne pouvait payer que jusqu'à 30 livres par mois (soit 4 gallons, 2 mornilles et 10 noises). C'était l'argent de poche que lui donnaient ses parents. Habituellement elle recevait des billets mais Maud et Benjamin avait trouvé cette méthode de virement depuis leur compte en banque dans le monde moldus plus pratique. L'argent qu'elle n'aurait pas dépensé pendant le mois serait reporté au mois suivant pour qu'elle puisse faire des économies.

Bien évidemment, en tant que conseiller, le gobelin se tenait à la disposition du couple via des miroirs à double sens offert comme cadeau de bienvenue. Maud et Benjamin en possédait un, Hermione un second et Eleanor un troisième. Chacun pourrait ainsi communiquer avec la banque mais aussi avec Hariel qui avait synchronisé son propre miroir avec ceux des Granger pour qu'ils puissent le contacter et vice versa.

Déjà un peu plus à l'aise avec le monde des sorciers, Maud et Benjamin remercièrent chaleureusement Balbok.

Avant qu'ils ne partent, le gobelin murmura quelque chose à l'oreille d'Hariel.

« Bien, je reviendrais sans doute dans la soirée, tenez la salle prête »

« Très bien »

Il mena ensuite les Granger hors de la banque qui furent ébloui par le soleil de l'après-midi. Celui-ci brillait dans un ciel sans nuage et la chaleur était assez importante.

« Ce que je vous propose, c'est de faire les courses d'Hermione avant de prendre une glace et nous reposer à la terrasse du glacier, qu'est ce que vous en pensez ? »

« Ça me va très bien » dit Maud en sortant une paire de lunette de soleil de son sac à main.

« On peut commencer par là ? » demanda Hermione en désignant l'entrée d'une rue qui s'ouvrait juste en face de la banque.

Malgré le temps ensoleillé, la ruelle semblait très sombre et de la vapeur d'eau semblait en couvrir le sol. Une plaqua brabant cloué sur le mur d'à côté indiquait : « Allée des Embrumes »

« Rien de ce que tu as sur ta liste ne pourra être trouvé dans cette rue. Elle contient surtout des boutiques spécialisées. »

« Spécialistes en quoi ? » demanda Eleanor.

« En a peu prêt tout » répondit Hariel. « Sur le Chemin de Traverse, Monsieur tout le monde peut trouver tout ce qui lui est nécessaire mais s'il pratique la magie de façon plus pointu alors c'est des cette rue qu'il faut aller. Malheureusement elle a une réputation très sulfureuse car on y fait aussi beaucoup d'affaires louches. »

« Illégales ? » demanda Benjamin.

« Pour la plupart. Le problème c'est que ça ne concerne que 20% des gens qui s'y trouvent pour 80% de personnes honnêtes. Le problème c'est que les sorciers ont tendances à voir les choses tout en noir et blanc et ils évitent cette rue. »

Prenant la tête de leur expédition, il mena les Granger jusqu'à bout de la rue, près de l'entrée du Chaudron Baveur et les fit entrer dans la première boutique qui vendait des bagages magiques.

« Mais j'ai déjà une valise tu sais ? » lui dit Hermione.

« Je me doute, je me doute » dit Hariel.

Mais il s'approcha du comptoir et demanda au vendeur s'il avait bien la commande faite par Balbok de la Forge Noire. L'homme regarda ses fiches puis passa dans l'arrière boutique avant de revenir quelques instants après avec un coffre. Il était en bois sombre poli et renforcé par des ferronneries noires. Le couvercle était bombé et il possédait sept serrures.

« Joyeux anniversaire ! » dit Hariel.

« Ce n'est pas mon anniversaire. »

« Oui mais en septembre on sera déjà à Poudlard donc il vaut mieux que je te le donne maintenant. »

« C'est pas un peu excessif toutes ces serrures ? » demanda Eleanor.

« Elles ouvrent des compartiment différents. Regarde ! »

Il prit la clé et ouvrit le premier compartiment pour le leur montrer. Il referma le coffre et ouvrit le second.

« Et voilà ! »

« C'est exactement le même » dit Eleanor.

« Que tu crois »

Hariel enleva son sac et le déposa à l'intérieur du coffre. Il ferma le couvercle et rouvrit le premier compartiment.

« Et voilà ! »

« Il a disparut ! » s'exclama Hermione.

« Il n'a pas disparut, il est seulement dans un autre compartiment » dit Hariel. « Un autre espace si tu préfère. »

« Tu veux dire que ce coffre permet d'ouvrir sept espaces différents qui occupent la même place ? » demanda Eleanor.

« Oui et non » dit Hariel.

Il reprit son sac dans le second compartiment puis ouvrit le quatrième.

« Mais c'est… »

« Et oui, c'est plus grand à l'intérieur comme le TARDIS. »

Hariel adorait la série de science-fiction Doctor Who et possédait tous les épisodes que ce soit de la première série de 1963 et de la seconde de 2005. Une année, alors qu'il était encore au M.I.T., ses amis et lui avaient passé le jour de l'an ensemble à regarder des épisodes toute la nuit.

« Les trois premiers compartiments sont de tailles normale alors que les quatre autres sont plus grands. Dans celui-là tu peux ranger les objets fragiles dans les armoires ou y mettre les objets trop grands. Le cinquième est une penderie, le sixième une bibliothèque et le septième permet de conserver les potions et les ingrédients. »

« C'est…c'est… » balbutia Hermione. « C'est trop cool ! »

Elle se jeta sur Hariel pour le serrer dans ses bras en manquant de le faire tomber.

« Il est quand même un peu gros non ? » demanda Maud.

« Ne vous inquiétez pas. Il a le même poids plein que vide…oui je sais Eleanor, loi de conservation des masses mais cette loi n'est pas applicable à des subespaces ne se trouvant pas sur le même plan de la réalité. »

« Je ne comprends rien du tout » dit Benjamin.

« Juste de vieilles conversations sur la série Doctor Who » dit Eleanor en haussant les épaules.

« De plus… » dit Hariel.

Il se détacha d'Hermione, referma le coffre et donna quelques coups sur le couvercle avec la clé. Le coffre se mit à vibrer légèrement puis à rétrécir jusqu'à atteindre la taille d'une boîte d'allumettes.

« Et voilà » dit il en le prenant et en le donnant à Hermione. « Et en plus il devient tout léger. »

« Et comment je le fait ragrandir ? » demanda la jeune fille.

Hariel lui fit poser le coffre sur le sol puis le toucher à nouveau avec sa clé. Elle poussa un cri de joie quand le coffre grandit à nouveau.

Après qu'Hermione ait une nouvelle fois remercié Hariel, et avoir rétrécit le coffre pour le mettre dans sa poche, tous sortirent du magasin. Ils allèrent acheter le chaudron, les gants, la balance et les fioles dans un magasin avant d'entrer dans un autre pour prendre le kit d'ingrédients de potion de base pour première année chez l'apothicaire. Juste à côté ils trouvèrent le télescope puis ils passèrent à la papeterie. En sortant, Hermione resta quelques instants devant la boutique de hiboux mais refusa qu'ils en achètent un. Elle n'en ait pas besoin pour le moment et avait décidé d'en acquérir un elle-même quand elle en aurait les moyens.

C'est juste après qu'ils se retrouvèrent dans la librairie. Là, Hariel crut qu'il allait perdre Hermione. Devant tant de livres, elle était devenue fébrile et s'était mise à courir partout en prenant des livres au hasard. Maud réussit à la calmer en lui rappelant sa décision d'économiser et Hermione alla reposer tous les livres à l'exception d'un seul appelé « L'Histoire de Poudlard » qu'elle ajouta aux manuels obligatoires.

En voyant sa mine déçue, Hariel lui dit qu'il avait déjà en sa possession un exemplaire de chacun des livres présents dans cette librairie et qu'il se ferait un plaisir de les lui prêter. Le sourire de la jeune fille s'était épanoui et elle s'était presque mise à chantonner quand ils retournèrent dans la rue.

Le prochain arrête fut chez madame Guipure, la couturière. Quand ils entrèrent, elle s'occupait d'un jeune garçon d'approximativement l'âge d'Hermione et Hariel. Il avait des cheveux blonds presque blancs et semblait faire des efforts désespérés pour paraître dégagé.

« Entrez, entrez » dit la femme qui ressemblait à un gros bonbon violet. « C'est pour Poudlard ? Montez sur ce tabouret je suis à vous tout de suite »

Elle nota quelque chose sur son carnet, sûrement les mesures du garçon, puis s'absenta dans l'arrière boutique.

« Vous commencez Poudlard cette année ? » demanda le garçon à Hermione et Hariel. « Moi aussi. Vous pensez être dans quelle maison ? »

Il semblait vouloir se donner des aires supérieures mais il avait beaucoup de mal.

« Euh…une maison… ? » demanda Hermione.

« Ce sont quatre groupes dans lesquels se répartissent les élèves en fonction de leur personnalité et de leur qualités. » répondit Hariel. « Les courageux et volontaires vont à Gryffondor, les curieux et malin à Serdaigle, les loyaux et travailleur à Poufsouffle et les rusé et ambitieux à Serpentard. Moi je pense aller à Serdaigle…ou bien Serpentard. »

« Alors moi je pense que ce sera Serdaigle ou Gryffondor » dit pensivement Hermione. « Et toi ? »

« Ma famille et toujours allé à Serpentard » dit le garçon d'une voix un peu triste.

« Oui mais toi tu voudrais aller où ? »

Le garçon n'eut pas le temps de répondre. Le carillon de la porte retentit et un homme entra. Ce sont ses cheveux qui ont fait dire à Hariel qu'il devait être parent avec le garçon. Tous les deux avaient les mêmes cheveux blonds presque blanc sauf que ceux du plus âgés étaient longs et pendaient dans son cou. Ils avaient aussi les mêmes yeux gros au que ceux de l'adulte étaient froid. Hariel regarda à nouveau le garçon et vit que ses yeux aussi étaient devenus fois comme ceux de son père.

« Draco, on y va » dit-il d'une voix autoritaire.

On avait plus l'impression qu'il parlait à un chien. Il regarda les Granger et reniflard de dédain.

« Encore de la racaille » dit-il.

Draco ricana puis sortit à la suite de son père.

« Quel con » dit Eleanor. « Mais c'est qui ce mec ? »

« Un sang-pur probablement » répondit Hariel.

« Un quoi ? Un sang-pur ? Qu'est ce que c'est ? » demanda Maud.

« Un sorcier dont les ancêtres était tous sorciers. Eux aussi nés de sorciers bien sûr. »

« Et concrètement ça veux dire quoi »

« Que malheureusement vous venez d'être introduit au système du Statut de Sang. »

« C'est quoi ? » Demanda Hermione.

« C'est un peu comme les castes en Indes. Un système hiérarchique des personnes. Au sommet il y a les sorciers sangs purs, en dessous il y a les sorciers de sang-mêlé, c'est-à-dire qu'ils ont soit un parent non sorcier soit que l'un de ses parents à des parents ou même des ancêtres non sorciers, puis il y a les nés-de-non-sorciers ou comme ils les appellent, les nés-moldus, dont les deux parents ne possèdent pas de pouvoir, comme Hermione. »

« Ah oui, je me souviens » dit Eleanor. « Tu en avais parlé il y a quatre ans. Après ce sont les moldus, c'est ça ? »

« Non, d'abord il y a les cracmols. C'est le contraire des nés-de-non-sorciers. Ils sont nés de parents magiques mais ne possèdes aucun pouvoir. Les moldus sont juste en dessous. »

« Je me sens toujours insultée » grogna Eleanor.

« Plains-toi, parce qu'il y a encore un groupe en dessous : Les hybrides. »

« Hybrides de quoi ? » demanda Benjamin.

« D'humain et d'autres créatures. Ça peut être gobelin, Fey, elfe,…mais ça concerne aussi les créatures anciennement humaines comme les Vampires ou les Loups-Garous. »

« Ça existe ? C'est super ! » s'exclama Hermione.

« C'est surtout révoltant ! » dit Maud. « Et personne ne fait rien ? »

« Comme je vous l'ai dit, c'est comme en Inde. Officiellement ça n'existe plus. Mais ça n'empêche pas les vieilles habitudes d'avoir la vie dure. »

Le sujet fut abandonné quand Madame Guipure revint. Elle prit les mesures d'Hermione et lui dit que tout serait prêt dans une heure. Hariel dit qu'ils viendraient les rechercher en fin d'après-midi et mena les Granger vers la dernière étape de leur périple : la boutique d'Ollivander, Fabricant de Baguette.

La boutique la plus célèbre d'Angleterre était encaissée au fond du Chemin de Traverse, juste à côté d'un magasin de prêt à porter d'occasion. La façade était sombre et la peinture noire s'écaillait par endroits. Les fenêtres étaient poussiéreuses et empêchaient de voir à l'intérieur. Au moment où ils allaient entrer, la porte s'ouvrit sur l'homme désagréable aux cheveux blonds qu'ils avaient vus chez madame Guipure. Il eu une moue dégoûté en les voyant mais cette fois-ci ne dit rien et se contenta de passer devant eux. Son fils Draco le suivait de près et leur jeta un simple coup d'œil avant de rejoindre son père. La dernière à sortir était une femme magnifique aux cheveux d'un blond légèrement plus doré que les deux hommes et avec des yeux aussi bleus que sa robe. Elle ne souriait pas et avait un regard mélancolique. Elle fit un signe de tête poli au groupe puis rejoignit les deux hommes, probablement son mari et son fils.

Les Granger et Hariel entrèrent alors dans la boutique. L'atmosphère était glacée, un peu trop, même par rapport à la chaleur de l'extérieur. Les seuls lumières venaient de chandelles disséminés çà et là ainsi que des quelques raison du soleil qui arrivaient à filtrer au travers de la poussière des vitres.

« Monsieur Potter » dit alors une voix qui semblait sortir des ombres de la pièce, « y aurait-il une problème avec la baguette que je vous ai vendu ? »

« Quel problème pourrait-il y avoir ? Une baguette de 33,4 centimètres, fine et flexible en ébène, un bois qui choisit des sorciers fidèles à leurs convictions et qui ont le courage d'être eux-mêmes et contenant un ventricule de Dragon Spectre ? Non, je viens pour cette jeune fille » dit il en posant la main sur l'épaule d'Hermione.

« Oh une jeune sorcière venant cherche sa première baguette. Quel moment excitant. »

Garrick Ollivander émergea des ombres comme un spectre et s'avança en direction du groupe. Il s'arrêta sous un rai de lumière qui éclaira son visage buriné et fit briller ses yeux d'un blanc laiteux.

Hermione déglutit mais Hariel le poussa dans la direction de l'homme.

« Quel est votre bras de baguette je vous prie ma chère »

« Euh, je…je suis droitière »

« Parfait » dit-il en sortant un mètre ruban de sa poche. « Levez les bras je vous prie. »

Hermione obtempéra et l'homme commença ses mesures. Au bout d'un moment, il lâcha le mètre ruban qui continua à prendre des mesures tout seul. Le vieux fabricant de baguette alla fouiller dans son stock puis revint avec une boîte.

« Ça suffit » dit-il au mètre ruban qui tomba sur le sol.

Il présenta la boîte à Hermione et l'ouvrit. A l'intérieur se trouvait une baguette de bois claire et lisse d'une vingtaine de centimètre.

« Prenez-la ma chère »

Hermione tendit la main et prit la baguette dans sa main. Elle sentait un peu ridicule. A la demande du vieil homme, elle l'agita ce qui provoqua un nuage de fumée noire.

« On dirait bien que non » dit Ollivander en reprenant la baguette et en la remettant dans sa boîte alors qu'autour de lui, tous s'étaient mis à tousser.

Il agit la main et la fumée sembla être aspirée dans un trou dans le vide.

« Bois de vigne. Je suis sûr de cela. Par contre je ne suis pas convaincu pour la plume de Phœnix. »

« Pourquoi ça ? Ça a l'air bien. J'aimerai bien une baguette avec une plume de Phœnix. »

« Je doute que ça vous irez. Voyez-vous ma chère, c'est la baguette qui choisit le sorcier, non l'inverse. Et de même qu'il n'y a pas deux arbres, deux Phoenix, deux Dragons ou deux Licornes qui se ressemblent, toutes mes baguettes sont uniques et ne conviendront parfaitement qu'à un seul sorcier. »

Pendant son petit discours, il était retourné vers ses étagères et les scrutait avec attention.

« Je crois que cette fois c'est bon » dit-il en choisissant une boîte.

Il revint vers Hermione et lui présenta la baguette. Toujours du même bois clair, elle était plus longue et fine. Des motifs de vignes grimpantes étaient sculptés dans le tiers inférieur et permettaient une meilleure prise.

« Bois de vigne, 27,3 cm, fine et semi flexible avec un ventricule de Dragon, de Dragonlion pour être précis. »

« Et ça correspond à quoi ? » demanda Eleanor.

« L'essence du bois donne un indice sur la personnalité du sorcier » dit Hariel alors qu'Ollivander ouvrait la bouche. « Les baguettes en bois de vigne choisissent généralement des maîtres aux objectifs élevés et qui ont souvent tendance à étonner les autres. Le cœur de la baguette nous dit quel type de magie elle pourra faire, par exemple les ventricules de Dragons permettent de faire des sorts puissants et flamboyants mais qui seront plus difficile à maîtriser. Le fait que sa baguette soit longue démontre d'une certaine puissance, qu'elle soit fine montre sa grande précision et enfin, le fait qu'elle soit semi rigide montre qu'Hermione à du mal à s'adapter à de nouvelles situation mais quelle peut le faire. »

« Je vois que vous connaissez votre sujet M. Potter » dit Ollivander d'une voix courtoise.

« Je me suis renseigné. D'ailleurs tant que j'y pense, il me faudrait un étui pour ma baguette ainsi que de quoi l'entretenir. »

« Dès que nous auront fini avec mademoiselle, je m'en occupe. »

Hermione tendit la main avec prudence et prit la baguette. C'était très différents cette fois elle ne se sentait pas ridicule du tout, non, elle se sentait…bien, comme si la baguette était une partie d'elle. En tenant ferment le bois, elle fit décrire à la pointe un arc de cercle parfait dans les airs au dessus d'elle qui fit apparaître une traînée de feu qui brûla quelques instants avant de se dissiper.

« Félicitation ma chère » dit Ollivander. « Vous avez trouvé votre baguette ».

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Après avoir payé la baguette et qu'Hariel ait récupéré ce qu'il voulait, le groupe se rassembla sur la terrasse de Florian Fortarôme, le glacier, pour une pause bien méritée sous l'un de ses parasols. Ils mirent un peu de temps pour commander à cause de la profusion de parfums. La carte en comptait actuellement cinq cent. Mais d'après ce que leur avait dit Hariel, ce n'était que la carte d'été. La carte d'hiver comptait autant de parfum mais les glaces étaient chaudes ce qui était utile en cette saison.

Au final, chacun prit une coupe. Maud et Benjamin se contentent de trois boules chacun, carotte, noisette, vanille pour la première et saumon, chocolat, rhubarbe pour le second. Hermione et sa sœur se risquèrent à prendre une boule de plus accompagnée de chantilly ce qui faisait chocolat, cacahuète, pastèque et citron pour Eleanor et goyave, papaye, fruit de la passion et framboise pour sa sœur. Hariel, qui avait sentit sa dent sucré le titiller dès qu'il avait vu la carte avait choisis une coupe banane, violette, matcha, framboise, menthe-chocolat avec chantilly, coulis de caramel et vermicelles.

Une fois que tous eurent finis, ils restèrent quelques instants à profiter de la fraîcheur magique dispensée par l'ombre du parasol. Il était près de dix huit heures et la chaleur commençait juste à baisser.

« Il ne nous reste plus qu'à aller chercher les uniformes d'Hermione, non ? » demanda Maud d'une voix légèrement endormie.

« Oui » répondit Benjamin. « Mais on a le temps, non ? »

« En fait, j'aurais aimé que vous m'accompagniez à nouveau à la banque si c'était possible. »

« Je ne vois pas pourquoi ça poserait problème » dit Benjamin en regardant sa femme. « Pourquoi ? »

« C'est…compliqué. Je préférerais que nous fassions cela dans un lieu plus discret. »

Les Granger se regardèrent mais finirent par accepter. Après avoir pris le paquet que leur avait fait Mme Guipure, ils suivirent à nouveau Hariel jusqu'à la banque. Balbok les attendait devant la porte gardée qu'ils avaient empruntée plus tôt et il les conduisit dans un autre endroit de la banque. C'était une salle étrange, complètement vide et totalement faite de pierre polie et monochrome. En son centre on pouvait voir un cercle ésotérique tracé à même le sol avec quelque chose de noir.

« Tu vas faire quoi ici ? Un rite sacrificiel ? » ironisa Eleanor.

« Quoi ça ? » demanda Hariel en montrant le cercle. « Non, non pas du tout. Ça fait juste partie des révélations que j'ai à vous faire. »

« Dès révélations ? » demanda Maud.

« Oui. J'ai également des demandes à vous faire…enfin, surtout à Hermione. »

« À moi ? »

« Oui. » dit Hariel. « Pour faire simple, il en va de ma sécurité que personne ne sache ce que j'ai fait avant Poudlard, le M.I.T., surtout. »

« Pourquoi ? » demanda Benjamin.

« C'est compliqué » disons que je dois absolument paraître un peu plus…faible et moins informé sur le monde de la magie que je ne le suit en réalité. »

« Ça ne nous dit pas pourquoi » dit Eleanor.

« Disons que j'ai une certaine notoriété dans le monde des sorciers et que certaine personne voudraient en profiter pour me manipuler dans leur propre intérêt. »

Inutile de parler de ceux qui voulaient le tuer, pas la peine d'effrayer les Granger.

« C'est aussi pour cette raison qu'il faudra que tu fasse comme si tu venais de me rencontrer » ajouta Hariel.

« Mais pourquoi ? »

« J'ai fait en sorte que l'on croit que j'ai passé les six dernières années dans un orphelinat et pour le moment c'est ce que je vais dire à tout le monde. C'est pour ça que je ne pourrais pas vous accompagner au train en septembre. Il faudra qu'on fasse semblant de se rencontrer sur le quai ou pendant le voyage. Enfin…si tu veux bien qu'on soit amis… »

Hariel était un peu gêné de demander à son ami de mentir pour lui. Il avait peur qu'elle refusé ou pire, quelle ne veuille plus être son ami.

« Je suppose que je n'ai pas le choix. A mon avis on devrait en parler à l'avance pour se mettre d'accord sur les détails si on ne veut pas faire d'erreurs. »

« Tu es sérieuse ? Tu veux bien ? »

Hariel sourit et se jeta dans les bras de son ami.

« Hariel, j'étouffe ! »

« Désolé, désolé »

« Au fait, c'était ça tes « grandes révélations » ? » demanda Eleanor.

« Pas tout à fait » dit Hariel, « Mais avant ça j'ai encore une petite chose à faire. Balbok ? »

Le gobelin s'avança et lui donna un parchemin. Hariel le déroula et le lut attentivement.

« Bien je vois »

« Vous ne voudriez pas vous entraîner d'abord ? »

« Non ça ira » dit-il.

Il froissé le parchemin et y mit le feu avant de souffler sur les cendres. Il s'avança vers le cercle et le regarda attentivement. Après une ou deux minutes, il s'estima satisfait et porta son index à sa bouche.

« Hariel ! » s'exclamèrent Hermione et Maud quand il mordit son doigt jusqu'au sang.

Loin de s'émouvoir, le jeune garçon s'accroupit et ce mit à tracer des symboles avec son sang à l'intérieur du cercle.

« Le sang est quelque chose de précieux pour les sorciers. C'est le sang qui charrie la magie à travers le corps » dit-il, concentré sur son ouvrage. « C'est pour ça que la Magie de Sang est l'une des plus puissante, parce qu'elle manipule la source même de la magie des sorcier : le sang. Il est plus facile de créer quelque chose qui dure avec le sang qu'en utilisant la Mana, l'Énergie Magique seule. Elle est trop volatile. Le sang la fixe, en séchant il lui permet de rester et en s'infiltrent il lui permet de se diffuser. »

Il se releva et prit le coton imbibé d'une potion cicatrisante que lui tendait Balbok. Il le passa sur sa blessure dont le sang cessa immédiatement de couler. Il ne rendit pas le coton au gobelin et y mit le feu à son tour.

« Mais parce qu'elle et puissante, elle est aussi dangereuse. Dangereuse pour celui qui la pratique et aussi dangereuse si elle est mal employée. C'est la raison pour laquelle elle a été classée comme Magie Noire et rendue interdite. »

« Donc ce que tu fais ici est…illégale ? » demanda Benjamin.

« En quelque sorte » dit Balbok. « Mais les gobelins se moque de ce qui que les sorciers considèrent légal ou non en matière de magie et le Ministère ferme les yeux tant que ça reste dans la banque. »

« Et ce truc, ce…sort de sang ? Il est censé faire quoi ? » demanda Eleanor.

« C'est un rite de sang. N'est considéré comme sort que ce qui a une action quasi immédiate après une formule magique. La Magie de Sang est plus puissante quand on utilise des rituels, c'est-à-dire des sortes de cérémonies. »

« Ok, mais ça me dit pas ce que ça fait. »

« Ce cercle va me permettre de réaliser un sceau magique. »

« Pride… » soupira Eleanor, exaspérée.

« Un sceau, comme son nom l'indique permet de sceller quelque chose. Généralement on l'utilise pour sceller le pouvoir d'un objet mais on peut aussi l'utiliser pour sceller l'objet lui-même dans une autre dimension, une dimension de poche accessible à tout moment par celui qui a créé le sceau. »

« Très bien » dit prudemment la jeune fille qui avait encore du mal à concevoir que les Magiciens pouvaient créer des dimensions parallèles aussi facilement qu'elle pouvait monter et démonter un supercalculateur. « Et tu veux sceller quoi ? »

« Ça » répondit Hariel en montrant son bracelet tressé.

« Sérieux ? »

Hariel lui fit un clin d'œil et ordonna à Excalibur de reprendre sa forme originelle. Le bracelet se mit à briller et bientôt, le jeune garçon se retrouva avec l'épée légendaire entre les mains.

« Très sérieux, Lenor »

« C'est…c'est une Épée Magique ? » demanda Hermione.

« Une Épée Sacrée, en fait »

« Et la différence est ? » demanda Eleanor.

« La même qu'entre une voiture au gasoil et une voiture à l'essence. Elles n'utilisent pas le même type d'énergie magique, ou Mana. On appelle Épée Magique une épée dont l'énergie est celle de la Magie Humaine. »

« Parce qu'il en existe d'autre ? »

« Des tas. Les Épées Sacrées utilisent l'Énergie Sainte des Dieux et des Anges. »

« Les Anges ? Ça existe ? »

« Des Dieux ? Quels Dieux ? »

« Tous je crois…Je ne sais pas exactement lesquels ont survécus jusqu'à nos jours mais si vous en trouvez dans les livres, vous pouvez êtres sûr qu'ils ont existés. Maintenant plus de questions » ajouta-t-il alors que les deux sœurs Granger ouvraient la bouche. « Il faut que je me concentre »

Il prit l'épée à l'horizontale et se plaça dans le cercle à proximité du centre mais pas dessus. Alors qu'il commençait à psalmodier, le cercle se mit à briller d'une lueur violette. Les symboles de sang qu'il avait tracé se mirent aussi à briller mais d'une lueur rouge. Au fur et à mesure qu'Hariel procédait à son rituel, le cercle et les symboles se mirent à changer de couleur. Progressivement ils passèrent des teintes violettes et rouges à des teintes bleues.

Quand Hariel arrêta sa formule, à la fois le cercle et les runes brillaient d'une lueur bleue aqueuse qui se diffusa sur le sol, formant un disque de lumière bleue et chatoyante comme de l'eau. A ce moment là, Hariel se mit à incanter à voix haute.

« Depuis les profondeurs du Lac jusqu'aux hauteurs de Cieux, j'invoque ton nom pour être la gardienne de l'Épée Sacrée Excalibur »

Du cercle émergea alors une main tendue de femme. Hariel prit alors Excalibur par sa poignée, pointe en bas, et la baissa jusqu'à glisser la lame sur la paume de la main qui la saisit. Du sang se mit à couler de la main avant de remonter le long de la lame et prendre la forme de chaines rouges et brillantes. Hariel lâcha la poignée et la main entraîna l'épée avec elle. Quand elle eut disparut dans la lumière bleutée, celle-ci se dissipa et bientôt il ne resta plus rien au sol, pas même le cercle et le sang.

« Ça c'est bien passé je pense. Quand pensez-vous Balbok ? »

« À la perfection votre Altesse. »

Satisfait, Hariel se retourna vers les Granger qui le regardait avec de grands yeux.

« Ce…c'était pas…c'était quand même pas » balbutia Eleanor.

« Excalibur, L'épée d'Arthur ? » finit sa sœur.

« Mais si » répondit Hariel. « C'est un héritage de famille »

« Tu veux dire que tu descend du Roi Arthur ? »

« De Merlin aussi… »

Entre autre…

« Mais c'est le fait que je soit descendant d'Arthur qui fait que je peux Porter son épée »

« Je crois que je me sens plus choqué par cette nouvelle que par le fait que la magie existe » dit Benjamin.

« Remettez-vous ! J'ai encore des choses à vous révéler. »

« Quoi ? Encore ! »

« Oui…mais là ça va être un peu difficile » dit-il en se mordant l'intérieur de la lèvre. « Tu te souviens tout à l'heure quand tu as parlé de mes cheveux Eleanor ? »

« Je me souviens surtout que tu as éludé la question. »

« C'est parce que le rouge est ma couleur naturelle, tout comme le noir. Ça dépend de quel…côté de mon héritage génétique s'exprime. »

« Je comprends pas »

« Bon, fais ont les choses dans l'ordre » soupira Hariel.

Il ferma les yeux et murmura quelque chose. Aussitôt la racine de ses cheveux se mit à s'éclaircir et à rougir. La couleur se rependit sur l'intégralité de sa chevelure jusqu'à ce qu'il n'y ait plus une seule mèche qui ne fut noire.

« Wow…c'est wow… » balbutia Eleanor.

« Vous vous souvenez il y a quatre ans à peu près quand je vous ai parlé de ma famille ? »

« Tu nous as dit que tes parents étaient des sorciers mais que les parents de ta mère ne l'étaient pas » dit Eleanor. « Tu nous a menti ? »

« J'ai joué avec les mots plutôt. Les sorciers sont un sous-groupe des Magiciens. Tous les sorciers sont des Magiciens mais tous les Magiciens ne sont pas sorciers. »

« Donc la famille de ta mère était composé de Magiciens. »

« Non, laisse-moi finir »

« C'est vrai ça, Mione, laisse-le finir » dit Eleanor sur un ton moqueur.

« Ne peuvent être appelés Magiciens que des humains qui pratiquent la magie. Hors la famille de ma mère pratique la magie…mais ils ne sont pas humains. »

« Je te demande pardon ? »

« Les humain ne sont pas les seuls à pratiquer la magie. En fait, il s'agit de l'une des seules races à ne pas avoir de magie inhérente à tous ses individus. Certains naissent avec, d'autres non et certains l'acquièrent à force de travail et d… »

« J'ai l'impression que tu essais de noyer le poisson » l'interrompit Eleanor.

« Je suis moitié Démon » dit soudainement Hariel.

Il y eut un moment de silence où les Granger regardaient le petit garçon qui se tenait devant eux.

« Un…Démons ? » demanda Benjamin.

« Ceux avec les ailes, les cornes et la queue ? » demanda Maud.

« Ben euh…au moins les ailes » répondit Hariel.

Dans un claquement sec, ses ailes surgirent dans son dos en faisant sursauter les autres à l'exception de Balbok. Il ne les avaient jamais vus mais comme tous les gobelins, il savait parfaitement donner le change.

« Ok, je retire ce que j'ai dit tout à l'heure » souffla Benjamin. « Savoir que les Démons existent est encore plus choquant que de savoir que tu descend du Roi Arthur. »

« Est-ce que vous tentez les humains pour qu'ils vous vendent leurs âmes ? » demanda Hermione. « Est-ce que vous les poussez à faire le mal ? Est-ce que vous les mangez ? »

« Les mangez ? Euh non » répondit Hariel avec étonnement. « On ne pousse les humains à rien. On exauce leurs souhaits en échange de l'énergie résiduelle qu'ils rejettent. En fait, nous ne sommes pas maléfiques. C'est vrai que nous sommes plus sombres et sauvage que d'autres races mais nous ne sommes pas maléfiques. Ce sont les Religieux qui nous ont donné cette réputation à cause d'un ancien contentieux entre nous et les Anges, c'est tout. »

Il fallu encore quelques minutes aux Granger pour assimiler la nouvelles. Ils posèrent de nombreuses questions à Hariel auquel il fut heureux de répondre. Finalement, ça se passa mieux que ce qu'il avait prévu et son ascendance ne dérangea pas les Granger plus que cela. Ils n'étaient pas très religieux.

« J'espère que cette fois tu nous à tout raconté » dit Eleanor au bout d'un moment.

« À part que mon oncle est Lucifer et que mon ambition dans la vie c'est de devenir Satan, oui, c'est tout. »

0o0o0

Un afflux d'Énergie Démoniaque réveilla Hariel. Il papillonna des yeux et soupira. Akeno devait encore s'être faufilée dans la chambre d'Issei en profitant des petites heures du matin ce qui avait dû énerver sa tante Rias qui avait commencé à utiliser la magie. Ce à quoi Akeno avait du bien sûr ripostée.

Sachant qu'il ne pourrait pas se rendormir (et de toute façon à quoi bon puisqu'il avait des cours à assurer), Hariel repoussa les couvertures du large lit qu'il occupait et roula jusqu'au bord. Le matelas était si large qu'il aurait pu accueillir une demi-douzaine comme lui. Fort heureusement il était habitué à un tel format puisqu'il avait le même dans sa chambre du Château Gremory.

Bien évidemment, l'ordre de son oncle Sirzechs que les filles du Club de Recherches Occultes habitent chez Issei n'était pas allé sans quelques…modifications nécessaires pour que toutes puissent vivre sous le même toit. En fait de modification, les Démons avaient totalement reconstruits la maison des Hyoudou en lui donnant des dimensions dix fois supérieurs à l'originale. D'une petite maison à un étage et trois chambres on était passé à une résidence de trois étages avec une dizaine de chambres, une salle de bain avec source chaude intégré et même une piscine olympique en sous-sol.

La cuisine était tellement grande que Mme. Hyoudou avait dit qu'elle s'améliorerait forcément grâce à elle. Bien sûr, M. Hyoudou lui avait dit que sa cuisine était déjà la meilleure. Ni l'un ni l'autre ne s'était vraiment étonnés que leur maison se soit agrandie pendant la nuit. Ils avaient juste pensé que Zeoticus travaillait dans la construction et qu'il avait « rafraîchi » la maison pour essayer de nouvelles méthodes. Même le fait que ça a été fait en une seule nuit ou qu'ils ne s'en soient pas rendu compte ne les alerta pas plus.

Cette fois, Hariel avait sa propre chambre. Elle était reliée à une salle de bain personnelle et à un dressing bien garnie. Après s'être douché et habillé, il prit le petit déjeuner avec tout le monde mais s'éclipsa rapidement de table pour se rendre à l'école. On était le dernier jour avant les vacances d'été et comme il ne serait pas présent en septembre, il voulait faire quelque chose pour ses élèves.

Le soleil tapait fort aujourd'hui. Quoi de plus normal, on était fin juillet, le vendredi 29 pour être précis. Comme l'année scolaire au japon commençait en avril, les vacances d'été n'étaient pas aussi longues que dans le reste du monde. Deux mois c'était bien trop long en milieu d'année scolaire. Donc ils n'avaient donc que le mois d'août…avec bien sûr de nombreux devoirs de vacance.

Hariel fit un petit détour avant de se rendre au lycée et installa la salle avant de s'adosser au mur dans un coin au fond de la classe. Dissimulé par un sort mental, il put ainsi voir ses élèves.

L'excitation des vacances était dans l'air et tous discutait de leurs projets. Le Trio Pervers, bien évidemment, voulait profiter de ces vacances pour draguer (ou mater) les filles à la plage ou la piscine. Pauvre Issei, s'il savait que le programme avait déjà été décidé. Asia et Xenovia discutaient aussi avec les autres filles de leurs projets. Elles non plus n'étaient pas encore au courent. Sa tante Rias devait probablement leur annoncer ce soir.

De leur côté, Issei, Matsuda et Motohama avaient encore commencé à se disputer avec Kiryuu Aika et ça avait dégénéré entre les deux binoclards qui s'étaient mis à comparer leur « super pouvoir », celui de pouvoir connaître les mensurations des filles d'un seul coup d'œil pour Motohama et celui de pouvoir faire la même chose avec celles de garçon (ce qui ne concernait que le bas-ventre chez eux) pour Aika. Apparemment elle semblait assez précise dans ses mesures ainsi que dans la description de la forme et de la pilosité de la zone en question chez Issei. Il faudrait qu'il lui demande de tout lui raconter.

Au moment où la cloche sonna, il rompit le sortilège et s'avança vers son bureau en claquant des mains.

« Allez, tout le monde a sa place »

« Tu as vu Gremory-sensei entrer ? »

« Non » entendit-il chuchoter.

« Écoutez, je sais que vous êtes excités que les vacances arrivent mais je vous demanderais de rester calme, j'ai quelque chose à vous dire. »

Le silence mit quelques minutes à revenir mais bientôt, toute l'attention des élèves était tournée vers lui.

« Je ne serais plus avec vous en septembre » leur annonça-t-il finalement.

Il y eut un vent de protestation et Hariel dut à nouveau attendre le calme.

« Votre réaction me touche beaucoup et je vous remercie pour ces quelques mois. Comme c'est mon dernier cours, je me suis dit qu'on pourrait faire quelque chose de différent. »

Il ouvrit le placard et en sortit un sac en plastique blanc remplit de paquets de bonbons qu'il déversa sur son bureau.

0o0o0

Comme il le pensait, c'était ce soir là que Rias leur dit qu'elle rentrait chez elle pour les vacances et qu'en tant que sa Suite, ils l'accompagneraient tous. Issei ne sembla pas trop bouleversé par le bouleversement de son programme et Asia et Xenovia manifestèrent leur contentement.

Koneko, elle, semblait triste. Ça lui arrivait parfois en été quand on approchait de l'époque ou elle était arrivée au Domaine Gremory. Habituellement cet état se dissipait avant août mais cette année, la profusion des événements l'avait empêché de penser à sa sœur et tout lui était revenu il y a quelque jours quand elle s'était faite capturée par les Magiciens de la Chaos Brigade. Hariel espérait que les vacances lui permettraient d'oublier un peu tout ça.

Azazel aussi était du voyage. Il était apparut dans le local du Club comme un fantôme sans que personne n'ai remarqué son arrivée. Rias en avait été très perturbé surtout que l'Ange Déchu lui avait reprochait son manque d'entraînement. Selon lui, elle aurait dû le sentir.

« Bien tout le monde » dit finalement Rias. « Rendez-vous demain matin à 5h à la gare »

« À la gare ? » s'exclama Asia.

« À 5h ? » geignit Issei.

Leur maîtresse sourit mais ne dit rien.

Le lendemain à 5h pile, les Démons ainsi que l'Ange Déchu étaient sur le quai avec leurs bagages. La gare était vide et n'ouvrirait pas avant une demi-heure, parfait pour un départ discret.

Un bruit se fit entendre sur leur gauche et les Démons purent voir arriver un large train à la locomotive dorée et rouge décoré du blason Gremory sur le côté. Il y avait une dizaine de wagons derrière elle, aménagés comme de luxueux salon. Chacun déposa ses affaires dans le wagon soute et s'installa. La locomotive démarra et prit rapidement de la vitesse. En face d'elle, un sceau Gremory se forma à la verticale sur les rails. La locomotive plongea à l'intérieur et disparut, direction le Makai.

A suivre…


Et voilà ! Je vous avez dit que ce chapitre serait consacré à Hariel. Et en plus y'a le retour d'Hermione !

Allez, avouez, je suis sûr qu'à quand vous avez commencé à lire ce chapitre vous vous êtes demandé si vous en aviez pas loupé un !

Et voilà maintenant le début de la saison 3 d'Highschool DxD. Il y aurai encore au moins 3 chapitre avant qu'Hariel n'arrive à Poudlard. Prenez votre mal en patience.

En tout cas je vous fait de gros bisous et vous dis à dans deux semaines.