Check Mate DxD

Chapitre 34 : Les deux rentrées/futari no nendo hajime

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Il faisait nuit quand le train arriva à la gare du Pré-au-lard, le petit village sorcier qui bordant les terres du château. Hariel et Ron s'étaient changés quand Hermione était revenue les prévenir qu'ils allaient bientôt arriver. Le jeune demi sorcier laissa sa valise sur le porte bagage comme il leur avait été demandé mais il conserva le coffre magique dont il avait fait l'acquisition, un magnifique ouvrage de menuiserie semblable à celui qu'il avait offert à Hermione. Il y avait mit tout ce qui ne rentrait pas dans son rôle de pauvre orphelin, gardant le reste pour sa valise au cas où quelqu'un la fouillerait.

Sur les quais il avait aperçu la haute silhouette de Hagrid qui appelait à lui les premières années. Hariel le salua et lui présenta Hermione et Ron. L'homme, qui était trop grand pour être totalement humain, les conduisit sur un petit chemin par derrière la gare jusqu'à un embarcadère où des barques les attendaient.

Le lac était sombre et noir comme du pétrole mais scintillait par endroit d'éclats dorés qui provenaient des fenêtres éclairés de l'immense bâtisse qu'était l'école et dont les jeunes adolescents pouvaient voir la silhouette se détacher dans le ciel nocturne. Autour de lui, Hariel entendait des cris d'exclamation extasiés et de chuchotements excités à la vue de l'école. Lui-même fit semblant d'ouvrir la bouche comme s'il n'en croyait pas ses yeux mais il avait déjà vu des choses plus impressionnantes.

« Pas plus de quatre par barques » dit Hagrid.

Hariel monta avec Hermione et Ron et ils furent suivis par Neville. Il prit ses deux chiots pour monter et le posa à ses pieds en leur demandant de ne pas bouger. Quand tout le monde fut dans une barque, Hagrid monta dans la dernière et celles-ci se mirent à avancer sur l'eau sombre du lac. La nuit était un peu fraîche mais Hariel ne sentait pas le froid. Il utilisa discrètement ses pouvoirs Démoniaques et vit qu'il y avait des sortilèges pour réguler la température. Il y en avait aussi quantité d'autres qui étaient responsable de la mobilité des bateaux. En fait, ça ressemblait exactement à ces attractions de parc à thème où les visiteurs étaient assis dans des bateaux qui suivaient un parcours sauf qu'ici, l'électronique était remplacé par des sorts et le rail par un flux d'énergie magique continue, invisible à l'œil nu, sauf aux siens.

Mais il avait aussi une autre raison d'analyser son environnement de cette façon. C'est grâce à cela qu'il pu voir des sorts invisibles être tiré depuis les berges et toucher chacun des élèves. Grâce à sa vision nocturne et améliorée de Démon, il pu parfaitement voir les lanceurs, un groupe de sorciers portant chacun un petit écusson représentant un « M » avec une baguette verticale au milieu qui représentait des agents du Ministère de la Magie et en particulier du Service des Usages Abusifs de la Magie du Département de Justice Magique.

Balbok l'avait prévenu de cela. Le but de cette petite croisière n'était pas seulement de leur faire découvrir le château sous un angle unique mais de rassembler tous les élèves de première année en un seul lieu pour pouvoir leur jeter un sort spécial qui prévient le Ministère a chaque fois que l'un d'eux utilisait la magie dans un lieu non sorcier ou en présence de non sorciers. Bien sûr, aucun des élèves n'étaient au courent et Hariel doutait que les parents le sachent aussi.

Fort heureusement, Balbok avait donné à Hariel de quoi régler ce léger problème. Rapidement, il sortit deux pendentif de sa poche et en glissa un dans la main d'Hermione. Celle-ci se tourna vers lui avec un regard interrogatif mais Hariel lui fit comprendre qu'il lui expliquerait plus tard. Au moment où chacun d'eux fut frappée par le sortilège des agents du Ministère, la magie glissa sur eux comme s'ils étaient imperméables et se concentra dans le médaillon. A présent, dès qu'ils les porteraient, Hariel et Hermione pourraient être identifiés si jamais ils utilisent la magie en dehors de l'école mais dès qu'ils les enlèveraient, ils seraient invisibles pour le Ministère.

Hariel aurait préféré ne pas avoir ce sortilège près de lui du tout mais son Gestionnaire de Compte lui avait dit qu'il arrivait que le Ministère fasse des inspections surprises et secrètes des élèves. En portant les médaillons, ils leurreraient leur détection et ils seraient tranquilles.

Les barques arrivèrent finalement de l'autre côté du lac, sur une petit plage qui bordant le promontoire rocheux sur lequel se trouvait le château. Les élèves sortirent rapidement et se mirent à suivre la lanterne vacillante, seul point de repère dans ce paysage obscur. Enfin obscure pour tous excepté Hariel qui y voyait presque comme en plein jour.

Le terrain ressemblait à une lande bordé par une gigantesque forêt. Hariel su immédiatement qu'elle était magique. Le pouvoir de cette forêt était immense, comme si elle était présente en plusieurs lieux à la fois, certains n'étant même pas de ce monde. Peut-être était-ce des Terres Incertaines ? Cependant, plus Hariel fixait les bois et plus il sentait un sentiment de familiarité. Comme s'il reconnaissait l'énergie qui provenait de la forêt…ou que l'énergie de la forêt le reconnaissait lui.

Les élèves finirent de grimper la pente douce et se retrouvèrent face à un grand pont de pierre qui surplombait une anfractuosité dans la falaise et qui menait à la grande porte du château. Certains élèves jetèrent des coups d'œil par-dessus la rambarde pour voir comment c'était en dessous mais ils ne purent rien voir, seulement entendre un léger grondement en contrebas. Ce devait être le bruit de la source qui alimentait le lac. Vu qu'il n'y avait pas de rivière dans le coin, il était possible que l'eau provenait d'un courent sous-terrain rassemblant les eaux de pluie et qui émergeait à cette endroit.

Arrivé devant la grande porte de bois massif, Hagrid brandit son poing et frappa trois fois. Il y eu un bruit fort qui ressemblait à celui d'une clenche que l'on lève et dont le son résonnerait dans un vaste espace avant que les deux battants de la porte ne s'ouvre en grand sur une sorcière assez grande, vêtue d'une robe et d'un chapeau vert avec des cheveux poivres et sels coiffé en chignon serré, des lunettes rectangulaires et un ait strict.

C'était, selon Hermione, Minerva McGonagall, la sorcière qui était venu la voir, Directrice-adjointe de Poudlard et professeur de Métamorphoses. C'est elle qui prit la relève d'Hagrid pour conduire les élèves dans le château. Elle leur fit traverser un vaste hall d'entrée qui pourtant faisait l'effet d'un placard à balais si on le comparaît à certaines pièces du Château Gremory à Kamala, la capitale du Domaine, avant de les faire bifurquer à droite devant le grand escalier qui menait aux étages. Elle s'arrêta ensuite devant un petit escalier de quatre ou cinq marche et commença son discours de bienvenue.

Elle leur parla de la répartition, le moment où les élèves allaient être envoyés dans les différentes maisons mais à aucun moment elle ne dit comment. Cela avait été un sujet de discussion entre Hariel et ses deux compagnons de voyages quand Ron avait demandé dans quelle maison ils iraient. Il s'avérait que ni l'un ni l'autre n'était au courent. Il semblait qu'il s'agissait d'une sorte de secret ou de surprise réservé aux nouveaux élèves même s'ils faisaient partie du monde sorcier.

Hariel, lui, était au courent. Balbok le lui avait dit d'abord parce qu'il trouvait le secret ridicule et aussi parce que son jeune client aurait pu être inquiet de la suite s'il ne l'avait pas prévenu car les sorciers utilisaient un chapeau parlant et lecteur de pensée pour la répartition. Outre l'atteinte flagrante à la vie privée, Hariel avait été inquiet que le Choipeau, comme il se nommait, ne rapporte ce qu'il avait vu à Dumbledore mais Balbok l'avait rassuré. Le chapeau avait été enchanté de telle façon qu'il lui était impossible de divulguer ce qu'il avait vu dans l'esprit des élèves, pas même au directeur.

Quand le professeur McGonagall eu terminé son discours sur l'importance des différentes maisons, elle leur dit de patienter et monta le petit escalier avant de disparaître par une grande porte sur la gauche.

En face de cette porte, on pouvait voir quatre grands sabliers empli de cristaux rouges, verts, bleus et jaunes dans a partie basse. Chacun d'eux avait un parchemin au dessus d'eux qui indiquait « 0 ». Ils devaient probablement servir à compter les points dont le professeur avait parlé. Chaque maison gagnait et perdait des points tout au long de l'année en fonction de ses actions et celle qui en avait le plus à la fin gagnait. Hariel était dubitatif. Le système était intéressant mais il ne fonctionnait que si tout le monde jouait le jeu, que ce soit les élèves ou les professeurs. Il était si facile d'utiliser ce système pour créer des dissensions qu'Hariel en venait presque à se demander si ce n'était pas la raison pour laquelle il avait été créé.

« Donc c'est vrai ce qu'on disait dans le train » dit une voix près d'Hariel. « Harry Potter entre à Poudlard cette année. »

Hariel se retourna et vit le garçon blond un peu timide qu'il avait croisé chez madame Guipure avec Hermione. Il était très différent de la dernière fois. Sur de lui, arrogant, il ressemblait plus à une version miniature de son père, du moins de ce qu'Hariel avait pu en voir.

Des chuchotements s'élevèrent autour d'eux et la plupart des élèves se mirent à essayer de voir Hariel de plus prêt. Le garçon s'approcha et le détailla des pieds à la tête.

« Jolies jambes » dit-il avec un sourire charmeur.

« Je croyais qu'Harry Potter était un garçon » dit un garçon pas loin d'Hariel.

« Mais j'en suis un, de garçon » dit celui-ci assez fort pour que tous le monde entende.

Voulant coller à son personnage, il baissa la tête et se mit à rougir. Draco lui tendit la main et fit un petit sourire supérieur.

« Mon nom est Malefoy, Draco Malefoy »

En entendant ce nom, Ron renifla d'amusement.

« Mon nom te fait rire ? » demanda Draco en lui jetant un regard noir. « Pas la peine de te demander le tien. Des cheveux roux, des vêtements de seconde main, tu es un Weasley à n'en pas douter »

Ron rougit de colère et de honte mais déjà Draco ne se préoccupait plus de lui, il s'était à nouveau tourné vers Hariel.

« Tu apprendras rapidement que certains sorciers sont plus fréquentables que d'autres, Potter. Je pourrais te donner des conseils. »

À nouveau il lui tendit la main, plaçant Hariel devant un choix assez difficile. D'un certain côté, il avait envi d'accepter. Ce garçon lui plaisait. Il avait un je-ne-sais-quoi d'irrévérencieux qui cachait une face plus timide qu'il essayait de réprimer. Mais en même temps, s'il acceptait, il était possible qu'il s'aliène Ron et il savait que Dumbledore voudrait le remplacer. Mieux valait un faire-valoir qu'il pouvait contrôler plutôt qu'un espion à la solde du directeur. Soudain, il eu une idée.

« Je te remercie de ton aide mais je suis sûr que j'y arriverai seul » dit-il avec un sourire alors que dans le même temps il serrait la main du garçon.

Draco lui jeta un regard étonné et Ron un regard outré mais Hariel, lui, souriait. En jouant les naïfs, il pouvait faire à peu près ce qu'il voulait. Ça n'éveillerait pas les soupçons du directeur, au contraire il le croira plus manipulable de cette façon.

Draco allait dire quelque chose mais il reçut un petit coup de parchemin sur l'épaule. Il se retourna et devant le regard sévère de la Directrice-adjointe, il s'écarta.

« Pourquoi tu lui as serré la main ? » lui souffla Ron sur un ton colérique alors que le groupe s'était remis à suivre le professeur.

« Pour devenir son ami, bien sûr » dit Hariel tout aussi bas.

« Mais il m'a insulté ! »

« Mais c'est toi qui a commencé, non ? »

« C'est un Malefoy ! Tous les gens de cette famille sont des Mages noires en puissance ! »

« Ah ? » demanda Hariel sur son ton le plus innocent. « Moi je le trouve gentil »

Hermione faillit pouffer en entendant cela mais son rire resta bloqué dans sa gorge quand ils entrèrent dans la Grande Salle. Alors là, pour le coup, Hariel était impressionné. Les arcs de bois de la charpente disparaissaient derrière une illusion qui représentait le ciel au dessus d'eux. Il pouvait voir chacune des constellations briller avec un scintillement particulier et le premier croissant de lune luisait avec éclat.

Des centaines de chandelles flottaient dans les aires en éclairant la longue salle rectangulaire traversé par quatre tables disposés de part et d'autres d'une allée centrale alors qu'au fond, sur une petite estrade, se dressait une cinquième table où se trouvait les professeurs. C'est alors qu'il vit pour la première fois son ennemi. Albus Dumbledore était assis sur un magnifique fauteuil doré décoré d'un phénix ouvrant ses ailes. Son visage était l'expression même de la bonhommie bienveillante d'un papy gâteau et ses yeux bleus pétillaient de malice comme un enfant mais Hariel savait ce qu'il en était.

Sentant qu'il ne tarderait pas à être découvert s'il continuait à fixer le directeur de cette façon, il se concentra sur le professeur McGonagall. Celle-ci leur demanda de s'arrêter et de ne venir à elle qu'à la mention de leur nom. Elle traversa la salle et e mit debout à côté d'un tabouret sur lequel se trouvait un chapeau miteux et rapiécé, sans doute le fameux Choipeau.

Le silence régnait dans la salle, on aurait entendu une mouche voler. Mais soudain, le chapeau se mit à remuer et une fente s'ouvrit à sa base. Pendant les quelques minutes suivantes, Hariel maudit Balbok pour ne pas l'avoir prévenu. Le Choipeau s'était mit à chanter…très faux. De plus, les rimes n'étaient pas terribles et pas toujours bien trouvés. Il était question des quatre maisons et des qualités propres à chacune d'elles. Courage et hardiesse pour les Gryffondors, loyauté et travail pour les Poufsouffles, réflexion et curiosité pour Serdaigles et ruse et ambition pour Serpentard. Quoique, le Choipeau n'avait pas exactement utilisé le mot « ruse » pour décrire les Serpentards, il avait utilisé le mot « roublard » ce qui était assez familier voir même un tantinet péjoratif.

Enfin la chanson se termina. Ron jura contre l'un de ses frères qui lui avait dit que la cérémonie de répartition consistait en un combat contre un Troll. Il fallait être particulièrement idiot pour croire cela. De son côté, le professeur McGonagall avait commencé à appeler les élèves. La première, Hannah Abbott, une jeune fille blonde dégingandé, fut repartie à Poufsouffle après que le chapeau eut crié bien fort le nom de sa maison et que la table à droite de l'allée centrale ait explosée en applaudissement.

Par la suite, le professeur McGonagall continua à appeler les élèves dans l'ordre. Hermione se dirigea vers le chapeau d'un pas raide et ne se détendit totalement que quand le Choipeau l'envoya à Serdaigle. Le jeune Neville, lui, fut reparti à Gryffondor à sa plus grande surprise. Il était tellement perturbé que le professeur dû lui demander se quitter le tabouret mais il dû rapidement revenir pour lui rendre le Choipeau qu'il avait oublié sur sa tête.

Quand vinrent les « M », Draco se dirigea d'un pas fier et conquérant jusqu'au tabouret et s'assit gracieusement dessus. Cependant, quelques secondes plus tard, il se mit à blêmir. Hariel le vit agiter les lèvres frénétiquement jusqu'à ce que le Choipeau l'envoi à Serpentard à son plus grand soulagement.

« Potter, Hariel » dit finalement le professeur.

Dans la salle s'élevèrent les mêmes murmures que précédemment quand Draco avait dit son nom à voix haute. Bien sûr, comme à chaque fois venait les sempiternelles remarques « je croyais que c'était un garçon » ou « Mais pourquoi il porte un uniforme de fille ? ». Sans s'en préoccuper, Hariel avança jusqu'au tabouret et s'assit dessus. Un sourcil levé, Minerva McGonagall détailla sa tenue mais posa finalement le Choipeau sur sa tête.

Hariel sentit qu'on infiltrait ses pensées et son premier réflexe fut de fermer son esprit à l'intrusion. Se rappellent que le Choipeau ne dirait rien, il lâcha prise.

« Oui, mieux, bien mieux » marmotta une voix dans sa tête. « J'y vois très clair à présent jeune Démon-sorcier »

« Puis-je être certain que vous ne révélerait rien de ce que vous avez lu dans mon esprit ? » demanda Hariel en parlant dans sa tête.

« J'ai été créé pour ne révéler à personne ce que j'ai lu. Ni aux autres élèves, ni aux professeurs, ni aux directeur et même mes créateurs ne pouvait savoir ce que j'avais perçu. »

La confirmation rassura un peu Hariel mais il savait qu'il ne pourrait jamais se sentir totalement en confiance en sachant que quelqu'un connaissait ses secrets. C'est alors qu'il pensa à Hermione. Grayfia lui avait raconté que les pouvoirs mentaux du directeur étaient puissants. Peut-être s'en servirait-il pour lire dans l'esprit d'Hermione. Il faudrait qu'il voit va rapidement avec elle et qu'il lui enseigne comment protéger son esprit.

« Assez de tout cela ! » s'exclama le Choipeau. « Il faut que je me concentre ! Ou vais-je te mettre. Tu possèdes une ambition dévorante et une ruse sans pareille mais c'est cette ruse qui t'interdit de te retrouver à Serpentard pour ne pas donner des soupçons au directeur. Tu es fort et courageux, tu te lève pour les autres mais tu ne conviens pas vraiment à Gryffondor car tu base ton action sur la logique et n'aides que ceux que tu aimes. Tu es loyal et tu ne rechigne pas à l'ouvrage certes mais c'est dans les travaux intellectuels que tu excelle le plus. C'est pour cette raison que je vais te mettre à…Serdaigle ! »

Le dernier mot avait été prononcé avec force et avait résonné dans toute la salle. Alors que des applaudissements retentissaient depuis la table à gauche de l'allée centrale, Hariel alla s'assoir a côté d'Hermione qui lui avait gardé une place. Il jeta un coup d'œil à la table des professeurs et vit le directeur applaudir comme à chaque fois alors que son regard pétillait. Si les prévisions de Balbok étaient justes, il devait être un peu énervé car il aurait sans doute préféré qu'Hariel aille à Gryffondor. Après tout, cette maison était considérée comme adversaire de Serpentard et après lui avoir décrit cette maison comme le repaire du mal, il aurait été normal qu'il soit à l' opposé, dans la maison du bien.

C'est à ce moment-là qu'il sentit un frisson lui parcourir la nuque. Il tourna la tête vers l'un des coins de la table des professeurs et remarqua un homme en noir juste à côté du professeur Quirrell qu'il avait déjà rencontré le jour où il était allé sur le Chemin de Traverse avec Hagrid. Il sentit alors une pression sur sa cicatrice qui se transforma rapidement en éclair de douleur. Utilisant ses pouvoirs mentaux, il parvint à repousser la sensation et détourna les yeux.

Regardant devant lui, il vit une jeune fille d'environ quinze ans aux longs cheveux blonds et bouclés qui arborait un insigne argenté avec un « P » gravé dessus, signe qu'elle était Préfète. Comme ils étaient censés guider les élèves de leur maison, il s'adressa à elle pour lui demander qui était le professeur en noir.

« C'est le professeur Rogue, il enseigne les Potions » dit-elle avant de lui faire signe de se taire.

Hariel connaissait ce nom, Rogue. Sa mère avait parlé d'un ami qui s'appelait Severus Rogue dans la lettre qu'elle lui avait laissé. Elle lui avait d'ailleurs laissé une lettre à lui aussi. Ainsi donc il était devenu professeur à Poudlard. Hariel sentit que les cours de Potion allaient être difficiles car au vue des regards assez haineux qu'il lui envoyait, Hariel se doutait qu'il avait encore de la rancune envers son père et que puisque celui-ci était mort, c'est lui qui allait trinquer. Il se reprit. Non, le professeur ne serait pas aussi puéril.

Soudain, un nom en particulier le tira de ses pensées.

« Thomas, Dean »

Hariel se regarda espérant enfin voir à quoi ressemblait son cousin. Son oncle Barclay ne possédait aucune photo de lui donc Hariel n'avait jamais su à quoi il ressemblait. C'est avec surprise qu'il vit un jeune garçon métis à la peau sombre s'avancer vers le Choipeau. Amusant, il ne l'avait pas du tout imaginé comme ça. C'était idiot mais il avait pensé qu'il sait blanc, comme son oncle. Celui-ci aurait pu lui dire quand même. Parmi les élèves de première année, il n'y avait que deux garçon à la peau noire. Ça lui aurait évité de regarder tous les autres en essayant de reconnaître son oncle en eux.

Dean avait un visage fin encadré par des cheveux noirs bouclés mais sans être trop crépus. Il avait des yeux noirs et semblait nerveux, de la même nervosité que les autres enfants ayant toujours vécue avec des humains. Était-il seulement au courent que son père était sorcier ?

Quand le Choipeau l'envoya à Gryffondor, il se retint de justesse d'applaudir avec eux alors que son cousin rejoignait la table à l'extrême droite de la salle. Il était un peu déçu de ne pas être dans la même maison que lui mais il trouverait bien le moyen d'aller le voir.

Alors que la répartition touchait à sa fin, il y eu une autre surprise. En effet, Ron fut appelé par le professeur McGonagall qui plaça le Choipeau sur sa tête et après au moins cinq bonnes minutes de réflexion, celui-ci décréta que Ron devait aller à Serdaigle. Les quelques Serdaigles de première année se mirent à applaudir mais ils cessèrent quand ils virent qu'aucune autre personne de leur table ne faisait de même. Le silence était assourdissant et Ron se tenait debout près de la table sans oser s'installer. Un Weasley à Serdaigle, ça ne s'était jamais vu. Soudain, à la table des professeurs, un petit homme aux cheveux et à la barbe blanche avec des bésicles sur le nez se mit à applaudir et il fut bientôt suivit par les autres professeurs et élèves de Serdaigles. Un peu plus à l'aise, Ron s'assit à la table juste entre Hariel et un garçon nommé Terry Boot.

Enfin la répartition se termina quand Blaise Zabini, l'autre garçon noir qu'Hariel avait remarqué, fut envoyé à Serpentard et s'assit juste à côté de Draco. Dumbledore se leva alors et leva la main pour demander le silence.

« Bienvenue » dit-il finalement.

Sa voix était chaleureuse comme un feu de cheminée. Hariel se demandait s'il utilisait la magie ou si c'était vraiment un bon acteur.

« Bienvenue à tous pour cette nouvelle année à Poudlard et maintenant que tous le monde est assis et que les seuls bruit sont veux de nos ventres criant famine, je vous souhaite à tous bon appétit ! »

Dès qu'il eut prononcé ces mots, des victuailles se mirent à apparaître sur les tables dans un scintillement d'étincelles dorées. Il y avait une profusion de plats remplis à raz bord d'aliments encore fumants et de pichets de différentes formes et contenant différentes boissons. Les assiettes et les couverts étaient en or et les verres en cristal. Tout, de la décoration de la salle à la nourriture, en passant par la façon dont elle était apparu, semblait fait pour impressionner. L'affichage de luxe, de richesse et de fantaisie était le plus souvent lié à une volonté de fidéliser les gens, de les attirer et de faire en sorte qu'ils restent. C'est exactement ce qui s'était passé au XVIe siècle quand l'Église Catholique avait lancé la Contre-Réforme afin de limiter les pertes de fidèles au profit des protestants. La richesse des églises avait suffit à en garder la plupart à l'intérieur.

Hariel commença à se servir en essayant de goûter à tout. Il porta sa fourchette à sa bouche et resta figé quand il vit Ron manger. Il se tourna vers Hermione qui regardait l'autre garçon avec un air dégoûté. Elle vit le regard de son ami qui haussa les épaules et commença à manger. Il goûta une boisson qui ressemblait à du jus d'orange mais qui n'en avait absolument pas le goût. Ron lui dit que c'était du jus de citrouille bien qu'Hariel doutait qu'une cucurbitacée puisse avoir un tel goût.

Petit à petit, la frénésie de nourriture s'apaisa jusqu'à ce que toute cette nourriture salée disparaisse pour faire place à quantité de desserts.

Alors que la frénésie reprenait, des formes argentés et translucides se mirent à émerger des murs et des sols et à se promener dans la salle. Hariel en avait entendu parler mais il n'en avait jamais vu. D'après ce qu'il avait lu, les fantômes étaient les « empruntes » laissé par des sorciers derrières eux après leurs morts. Rien n'indiquait s'il s'agissait vraiment de l'esprit des personnes ou si, comme les tableaux, ils n'étaient que des copies des êtres qui étaient morts.

Un cri dans son dos le fit se retourner vers la table des Gryffondor. Un fantôme en habit de nobles de la fin du XVe siècle remettait en place sa tête en partie coupée. Il avait du vouloir montrer aux élèves comment il était mort avant de dissimuler à nouveau la trace de sa décapitation sous sa fraise translucide.

« Je suppose que Sir Nicolas à encore dû expliquer pourquoi tout le monde le surnomme « Nick Quasi-sans-tête » » soupira une voix éthérée juste derrière Hariel.

Lui et Hermione se retournèrent et virent une femme fantôme debout à côté d'eux. Grande, elle avait de long cheveux noirs qui descendaient jusqu'au milieu de son dos et portait une robe longue médiéval au col carré et manches courtes passée sur une chemise claire à manches longues. Malgré sa beauté et son air intelligent, elle semblait infiniment triste et hantée, le comble pour un fantôme.

Comme si elle venait de s'apercevoir qu'elle était observée, elle baissa les yeux vers Hariel et Hermione avant de jeter un regard aux deux chiots qui se trouvaient au pied du jeune garçon et qui mangeaient des gâteaux dans une écuelle. Elle revint aux deux élèves et inclina légèrement la tête vers eux avant de s'enfoncer dans le sol.

« C'est là Dame Grise » dit la préfète en face d'eux. « C'est le fantôme de Serdaigle. Chaque maison à le sien. Sir Nicolas pour Gryffondor, le Moine Gras pour Poufsouffle, le Baron Sanglant pour Serpentard et bien évidemment, la Dame Grise pour nous. »

Hariel regarda dans la salle et outre le fantôme à la fraise, il vit un autre fantôme habillé en moine et qui ressemblait à frère Tuck dans les films de Robin des Bois. Proche de la table des Poufsouffle, ça ne pouvait être que le fameux Moine Gras. Le Baron Sanglant fut aussi facilement identifiable. L'air encore jeune mais sombre, les cheveux mi-longs qui avaient dû être blonds, il portait une tunique bordée de fourrure à franges et manches larges avec des braies et des bottes. Une large tâche d'un argent plus sombre s'étalait sur son torse ce qui devait lui avoir donné son surnom.

« Et à quoi ils servent ? » demanda Hariel.

« Les fantômes de maisons ? » demanda la préfète. « Mais…euh…ce sont les fantômes de chacune des maisons, leur symbole. »

« Je croyais que leur symbole était un animal »

« Chaque maison à son animal, ses couleurs, son directeur et son fantôme »

Elle s'adressait à lui comme elle l'aurait fait à un enfant ignorant ou pire, à un idiot. Craignant d'avoir une mauvaise réaction en continuant à discuter avec elle, Hariel préféra abandonner.

Bientôt, la frénésie de dessert commença à se calmer et même Hariel se sentit calé. Il mâchonnait encore un bâtonnet de réglisse quand Dumbledore se leva à nouveau pour faire quelques annonces. C'était surtout des consignes concernant le règlement intérieur. Il était interdit notamment d'aller dans la forêt ou de faire de la magie dans les couloirs. Franchement, ils étaient dans une école de magie. Qui allait bien pouvoir obéir à une règle aussi absurde ? Le reste était presque sans importance.

La dernière annonce cependant fit se redresser Hariel : il y avait un couloir interdit au troisième étage où l'on ne devait pas aller sous peine de mort. A voir la tête des autres, il ne devait pas s'agir d'une blague ou même de quelque chose d'habituel. C'était exceptionnel et quelque chose disait à Hariel que ça le concernait.

Malheureusement pour Hariel, ses oreilles furent à nouveau mises à rude épreuve juste avant d'aller se coucher quand le directeur annonça qu'ils allaient chanter l'hymne de l'école. Apparemment la chanson n'avait pas d'air défini et chacun la chantait comme il voulait à la vitesse qu'il voulait. La cacophonie était assommante et Hariel se demanda si ça ne pouvait pas servir comme arme de guerre psychologique.

Enfin, le directeur mit fin au supplice et envoya tout le monde au lit. Alors que les élèves se levaient, la préfète qui se trouvait en face d'Hariel se leva et cria aux premières années de la suivre. Hariel suivit le mouvement et observa autour de lui. Les Poufsouffles disparurent par une petite porte qui semblait mener au sous-sol de la Grande Salle alors que les Serpentards se rendaient dans un petit couloir de l'autre côté du Grand Hall et descendaient une série d'escalier qui devaient mener aux sous-sols. Ils suivirent les Gryffondor dans les escaliers et arrivèrent dans une vaste tour.

De forme rectangulaire, elle était remplie d'escalier qui ne cessait de changer de places. Selon leur préfète, les escaliers étaient capricieux et ils arrivaient qu'ils bloquent les élèves. Pour Hariel c'était hautement illogique que des élèves soient empêchés d'aller en cours. Mais peut être que le pire soit que les professeurs leurs enlève des points pour avoir été en retard à cause de ça.

Des centaines et des centaines de portraits étaient accrochés sur les murs, les uns au dessus des autres comme on avait l'habitude de le faire avant l'invention de la muséographie. Il y a quelques années, Hariel s'était rendu en France, au Château de Chantilly qui conservait la collection du duc d'Aumale. Il avait demandé que la disposition des tableaux ne change pas après sa mort et c'était exactement ça : un empilement improbable de toiles sans ordre précis…sauf qu'ici, elles chuchotaient sur le passage des élèves.

Arrivé au cinquième étage, ils se séparèrent des Gryffondor qui continuèrent à monter. La préfète les fit passer par un petit corridor presque dissimulé derrière un rideau qui les mena à une autre tour. Il y avait à nouveau des escaliers, une longue spirale qui les mena devant une petite porte avec un heurtoir en forme de tête d'aigle mais sans poignée. Quand la préfète arriva devant, le heurtoir se mit à bouger et se racla la gorge.

« Qu'est ce qui marche à quatre pattes le matin, à deux pattes le midi et à trois le soir ? »

Sérieusement?Pensa Hariel. C'était ça leur énigme ? Quiconque avait quelques connaissances en mythologie trouverait facilement la réponse. Manifestement, Hermione pensait la même chose mais ce n'était pas le cas de tout le monde. La préfète était plongée dans une intense réflexion tout comme son collègue masculin qui jusque là fermait la marche mais qui à présent l'avait rejoint.

« Je sais ! » s'exclama enfin celui-ci. « C'est un alcoolique ! Il sort de son lit à quatre patte le matin à cause de la gueule de bois, à midi il est sur pied mais comme il continue à boire et se casse une jambe alors il a besoin d'une béquille. »

« Cette réponse est inexacte » répondit l'aigle. « Au suivant ! »

« Comme vous le voyez, chaque élève n'a droit qu'à une réponse ce qui fait que si vous ne répondez pas bien, vous devez attendre qu'une autre personne arrive. Bien sûr vous pouvez l'aider. Je remercie mon collègue Robert pour avoir donné exprès une mauvaise réponse afin de vous montrer ce qui se passait. »

Hariel eu un léger rire en voyant le regard noir que la jeune fille lança à son partenaire qui tentait de paraître dégager. Malheureusement, sa réaction ne passa pas inaperçu.

« Puisque tu ris, je suppose que tu connais la réponse » lui dit la préfète en le regardant droit dans les yeux.

Hariel réfléchit pendant une seconde. Devait-il montrer à quel point il était brillant ? Oui, tout à fait, il était un Serdaigle et un génie après tout. Peu importe ce qu'en penserait Dumbledore. Il savait que c'était de l'imprudence et aussi de l'orgueil (juste un peu) mais il avait horreur que l'on insulte son intelligence.

« La réponse est « l'Homme ». Au matin de sa vie il marche à quatre patte, au midi de sa vie il marche sur ses deux jambes et au soir de sa vie, il marche avec une canne »

« C'est là bonne réponse, jeune aigle » caqueta le heurtoir.

Il y eu un déclic et la porte bascula sur ses gonds.

« Bien joué » dit sincèrement la préfète avant aux demander aux élèves de la suivre.

Derrière la porte se trouvait un petit escalier en colimaçon qui ouvrait sur une vaste salle circulaire éclairé par de hautes fenêtres dont la lumière se reflétait sur les murs blancs. Le sol était de marbre clair à l'exception d'un large cercle sur le bord extérieur dont la couleur bleu parsemé de cristaux en forme d'étoiles faisait écho à l'impressionnante voûte céleste du plafond en coupole. La salle était couverte de bureaux, de tables mais aussi de fauteuils, de canapés et même quelques ottomanes, le tout tapissé de velours bleu à broderies et boutons de bronze. Le long des murs, à intervalles réguliers, s'ouvraient de larges alcôves encadrées de colonnes de marbre et de bronze sur lesquels trônaient des aigles dans différentes positions et dont les murs étaient recouverts de bibliothèques chargés de livres. Elles alternaient avec de plus petites qui comportaient des rideaux et des banquettes contre les murs ainsi que de larges baies vitrées.

« Maintenant que nous sommes là, il est temps de nous présenter. Je me nomme Penelope Deauclaire et je suis la préfète de cinquième année de Serdaigle. Mon collègue Robert Hilliard » elle présenta le garçon qui l'accompagnait « et moi avons été chargé de vous accompagner jusqu'ici et de vous présenter la maisons. Sachez aussi qu'il y a quatre autres préfets, deux pour chacune des deux autres années supérieurs. Vous pourrez les voir en temps utile. »

« Vous êtes dans la maison de Serdaigle dont le directeur est le professeur de Sortilèges et Enchantement, Filius Flitwick » reprit Robert. « Il viendra dans quelque instants vous dire un mot de bienvenu et sera présent tous les soirs avant et après le dîner pour aider ce qui le souhaitent. La salle commune est un endroit dédié au travail et à la concentration. Il est demandé de ne pas trop faire de bruit. Si vous avez besoin de discuter plus fort ou de vous amuser, les plus petites alcôves sont là pour ça, les rideaux ayant des sortilèges de silence qui isolent les bruits. Bien sûr, quand vous serez plus âgés, vous pourrez faire vos propres sorts de silence et créer des bulles discrètes autour de vous ou de votre groupe. »

« Ceci est le panneau d'affichage » reprit Penelope en s'approchant d'un tableau de liège monté sur un cadre de bois à pieds. « Il affichera les emplois du temps de chaque année ainsi que toutes les informations relatives à l'école. Vous pourrez aussi l'utiliser pour passer des annonces. »

Soudain, ils entendirent la porte de la salle s'ouvrir et quelqu'un monter les escaliers. Se retournant, Hariel vit le petit homme à barbe et cheveux blanc de tout à l'heure avancer vers eux.

« Bien le bonsoir tout le monde » gazouilla-t-il d'une voix enjouée.

« Bonsoir professeur Flitwick » dirent Penelope et Robert simultanément.

« Alors, où en êtes vous de l'introduction des nouveau ? »

« Nous avions bientôt fini professeur. Voulez-vous parler aux élèves maintenant ? »

« Ce serait parfait Mlle. Deauclaire, je vous remercie » dit le petit professeur en se retournant vers ses nouveaux élèves. « Je sais que cela vous a déjà été dit mais je vous souhaite à mon tour la bienvenu dans la maison Serdaigle, la maison des bavards ennuyeux. »

Il eut un petit gloussement mais personne ne le suivit vraiment. Tout au plus certains lâchèrent un petit rire nerveux.

« Bref » reprit le professeur. « En tant que Serdaigle, vous avez été choisis pour diverses raisons comme votre curiosité, votre soif d'apprendre ou votre esprit peu commun. Cependant cela ne vous empêche pas de manifester certaines des qualités les plus appréciables des autres maisons comme la fierté et la loyauté envers vos camarades ou l'ambition de réussir vos études. Cependant je dois vous mettre en garde contre le travail acharné. Il n'est bon que quand on repose son corps et son esprit donc n'oubliez ni de dormir ni de vous amusez, vous êtes des enfants après tout, au nom de Morgane ! »

Il fit une petite pause et réfléchit quelques instants en tortillait une mèche de sa barbe.

« Je pense n'avoir plus rien à vous dire. Nous nous verrons en cours le lundi et le jeudi après-midi ainsi que le mardi matin mais je vous distribuerai votre emploi du temps au petit déjeuner demain matin à 9h précise, trois quart d'heures avant le début des cours. Soyez à l'heure » dit il en se dirigeant à nouveau vers l'escalier.

« Bien » dit Penelope pour capter à nouveau l'attention des élèves. « Il se fait tard, il est temps pour tout le monde d'aller se coucher. »

Demandant à nouveaux aux élèves de la suivre, elle les conduisit dans l'une des grades alcôves. Celle-ci ne contenait pas que des livres mais également une très grande cheminée ainsi que deux porte, une de chaque côté.

« Les dortoirs des garçons se trouvent à gauche et ceux des filles à droite. Juste pour votre information, sachez que les escaliers des dortoirs des filles sont ensorcelé pour empêcher les garçons d'y aller. »

« Quoi ! Mais c'est pas juste ! » s'exclama un garçon blond dont Hariel se rappelait que le nom était Anthony Goldstein. « Pourquoi il y a pas de sortilège pour empêcher les filles de monter chez nous ? »

Sa blague souleva quelques rires, tant de la part des garçons que de celle des filles.

« Amusant, amusant » dit Penelope. « Ce cas-là ne s'est jamais présenté. L'inverse en revanche… »

Elle jeta à nouveau un regard noir à Robert qui se tassait sur lui-même mais qui arborait en même temps un petit sourire rusé.

« Maintenant que vous savez tout, au lit ! » s'exclama la préfète. « Vous monterez les escaliers jusqu'à la porte qui porte le numéro de votre année. Vous garderez le même durant toute votre scolarité. Les trois portes les plus hautes son celles des préfets. Vous pouvez venir nous voir si vous avez un problème ou si vous ne vous sentez pas bien. »

Hariel dit bonsoir à Hermione (non sans lui glisser à l'oreille qu'ils parleraient le lendemain seuls à seuls) puis suivit Ron dans l'étroit escalier en colimaçon. Arrivé à la quatrième porte, ils virent un panonceau de bronze marqué « 1ère année » et rentrèrent dans la pièce.

Tout aussi aéré que la salle commune, le dortoir était tout de même moins lumineux avec ses murs de pierres sombres et ses boiseries. De forme ronde, il comportait cinq grands lits à baldaquin, chacun état accompagné d'une table de nuit, d'un bureau d'une bibliothèque et d'une armoire.

Les garçons commencèrent à ranger leurs affaires mais Hariel avait besoin de se mettre à l'aise. Laissant Sköll et Hati monter sur son couvre-lit et se pelotonner l'un contre l'autre pour s'endormir, Hariel ouvrit sa valise et en sortit ses affaires de toilettes et ses vêtements de nuit. Il se dirigea vers une petite porte près de l'entrée et entra dans la salle d'eau. Après une douche et une toilette vite fait, il enfila sa chemise de nuit blanche et noua ses cheveux en tresse. Proteus, qui avait déserté son cou pour profiter aussi de la douche, c'était transformé en ruban pour les attacher.

« Dit Potter… » commença brun aux yeux bleus clairs.

« Vous pouvez m'appeler Hariel » dit celui-ci avec un sourire. « Toi c'est…Michael, c'est ça ? »

Le garçon hocha la tête.

« Je voulais juste savoir pourquoi tu mets des vêtements de filles. »

« Ça te regarde ? » demanda agressivement Ron.

« Allons, Ron, ne sois pas impoli » dit Hariel. « Et pour répondre à à ta question, c'est parce que je me sens mieux comme ça »

« Est-ce que tu es…transgenre ? » demanda-t-il.

« Tu connais ce mot ? »

« Ma maman a une collègue de travail qui était un homme avant »

« Les moldus peuvent transformer les femmes en hommes ? » demanda Terry Boot.

« Oui, et inversement » dit Hariel. « Grâce à des opérations et à des médicaments. »

« Mais comment ils font avec… »

Le rugissement de Terry fit tout de suite comprendre à Hariel de quoi il était questions.

« Pour les femmes qui veulent devenir des hommes on met une prothèse et pour les hommes qui veulent devenir des femmes… »

« On coupe ? » demanda Ron avec une voix blanche.

« Pas exactement » dit Hariel en retenant un sourire.

« Et donc toi tu vas… » dit Michael.

« Non. Je suis un garçon et satisfait de l'être. J'aime juste mettre des robes. »

« Pourquoi ? » demanda Terry.

« Parce que je suis comme ça. »

Sentant que la discussion n'irait pas plus loin, les garçons n'insistèrent pas et allèrent à leur tour prendre leur douche. Hariel rangea ses quelques affaires puis rangea sa valise sous son lit avant de grimper dedans avec Milles herbes et champignons magiques de Phyllida Augirolle. Par peur de s'ennuyer, il s'était abstenu de lire autres choses que les livres de cours officiel, en encore pas tous. Mais vue l'inimitié que semblait éprouver pour lui Severus Rogue, il préférait être prêt.

Quand ses camarades revinrent dans la chambre et se couchèrent, il continua à lire jusqu'aux environs d'une heure du matin après avoir fini l'encyclopédie des ingrédients, un pavé ayant l'air d'avoir près de milles pages mais qui en avait dix fois plus. Heureusement, la vitesse de lecture d'Hariel avait encore augmenté depuis ses sept ans et un tel ouvrage ne lui avait pas pris plus d'une heure et demie.

Autour de lui, il entendait les respirations fortes et les ronflements de ses camarades. Il repoussa les couvertures et s'assit sur le bord du lit. Il mit ses pantoufles puis se leva et prit sa robe de chambre avant de sortir du dortoir. Il avait encore à faire cette nuit.

0o0o0

Hariel rentra discrètement aux alentours de six heures. Comme il l'espérait, personne n'était encore levé. Il se dirigea vers son lit et rangea quelque chose dans le tiroir de sa table de nuit puis prit sa trousse de toilette dans la table de nuit puis un change complet dans son armoire. Il faisait attention à toucher ses vêtements le moins possible à cause de la sueur qui maculait son corps. Sköll et Hati l'observaient depuis le lit mais ne demandèrent rien de peur de se faire remarquer. Cela ne marcha pas du tout car Hariel les appela doucement pour qu'ils viennent avec lui. Une fois dans la salle de bain, il se déshabilla et mit son tee-shirt, son short court et ses chaussettes dans le panier à linge. Après une souche revigorante pour lui et les deux chiens, il se sécha et s'habilla pour la journée.

Ses colocataires se réveillant juste quand il sortit de la salle de bain. Il leur souhaita le bonjour, reprit ce qu'il avait glissé dans la table de nuit et descendit à la salle commune pour attendre Hermione. Celle-ci ne mit pas beaucoup de temps à descendre.

« Bien dormi ? » demanda-t-il.

Il était assis sur une ottomane et caressait la tête de Hati qui paressait sur ses genoux alors que son frère était assis à ses pieds.

« Pas très bien » soupira Hermione.

Elle avait bien essayé de se lier avec ses camarades mais elle n'était pas très douée pour ça. De plus, le stress de la rentrée ne la quittait pas et elle s'était tournée et retournée tellement de fois qu'elle en avait perdu le compte. Au final, elle n'était pas sûre d'avoir dormi.

« Ne t'inquiète pas, moi non plus » dit-il en souriant.

En fait, il n'avait pas du tout dormi. Quand il avait finit ce qu'il voulait faire, il ne restait plus assez de temps pour dormir. Il avait donc enfilé des vêtements de sport afin de s'entraîner.

« J'aime l'école mais les rentrées sont toujours horrible » maugréa Hermione en frottant ses yeux.

Le mot « rentrée » fit naître un sourire sur les lèvres d'Hariel. Aujourd'hui allait avoir lieu un autre genre de rentrée dont il avait hâte d'entendre les nouvelles. Mais à cette heure il était trop tôt. Cela ne commencerai pas avant dix heure et il n'en entendrait pas parler avant le soir alors autant prendre son mal en patience.

Préférant ne pas attendre Ron, ils descendirent jusqu'à la grande salle ou le petit déjeuner commençait juste. Il était sept heure, deux heures avant que le professeur Flitwick ne distribue les emplois du temps. Ils avaient donc tout le temps de s'intéresser aux mets qui se trouvaient devant eux.

0o0o0

Le Bureau des Enregistrements des Titres était une subdivision du Service d'Administration du Magenmagot qui dépendait du Département de Justice magique.

C'était une petite pièce poussiéreuse dont les murs étaient recouverts d'étagères pleines de livres, de dossiers et de parchemins. Un petit sorcier chauve était assis sur un bureau encombré et écrivait avec une plume d'oie véritable sur un parchemin à la lumière d'une bougie. En effet, il y avait bien une fenêtre mais elle était obstruée par un lourd rideau qui laissait à peine passer le soleil. Dans un coin, éclairé par une autre bougie se tenait un jeune garçon assis à un pupitre qui compulsait des documents et rapportait ce qu'il ait lu dans un lourd volume.

Le bruit de quelqu'un qui toque à la porte interrompit l'atmosphère studieuse de la pièce. Le vieil homme leva ses yeux recouverts d'épaisses lunettes en cul de bouteille et regarda en direction de la porte.

« On a toqué, Arthemus ? » demanda-t-il d'une voix chevrotante.

« Oui, M. Sturges » répondit le garçon en se levant.

Il ouvrit la porte et s'écarte pour laisser passer le sorcier qui avait frappé. Grand et large d'épaule, l'homme avait un port noble et l'assurance des séducteurs. Ses cheveux bruns avec des mèches blanches au niveau des tempes étaient coiffés en arrière en une vague sophistiquée. Son visage anguleux à la mâchoire forte était lisse, rasé de frais, avec un nez droit et des lèvres minces ornés d'une très fine moustache droite. Ses yeux légèrement tombant qui lui donnait un air un peu triste étaient bleus foncés et ses sourcils droits soigneusement taillés.

Il était vêtu du costume complet avec veste et gilet parfaitement coupé pour épouser les formes de son corps musculeux le tout d'un bleu pastel à fines rayures pervenche et boutons cuivrés assortie d'une cravate de la même couleur attachée par une épingle dorée ornée d'un saphir. Il portait sur ses épaules une cape noire bordée de fourrure en particulier au col et portait à la main une paire de gant en daim et une canne noire avec un pommeau de lapis-lazuli rond et poli.

« Bien le bonjour » dit-il. « Je suis Maître Randall-Delûte, Simeon Randall-Delûte. Ais-je bien affaire à M. Hieronimus Sturges, Chef du Bureau des Enregistrements des Titres. »

« C'est bien moi, Maître » répondit le vieil homme. « Que puis-je pour vous ? »

« Je viens enregistrer des titres »

« Je me doute » dit le vieil homme avec une pointe de sarcasme. « Tout comme je me doute également qu'il ne s'agit pas de votre titre de Baron Randall ou de Seigneur Delute que vous avez hérité de votre grand-père maternel. »

« En effet » répondit l'avocat en avançant dans le bureau et en écartant du pied quelques parchemins abandonné au sol.

Il regrettait à présent d'avoir mit ses souliers là aujourd'hui, de balles chaussures italiennes brunes et blanche vernis.

« En vérité, je suis là pour un client qui souhaiterait rester anonyme pour le moment. »

« Dans ce cas il vous faudra des documents du Service de Généalogie de Gringotts prouvant la passation des anneaux Seigneuriaux. »

« Il s'agit en fait d'anneaux d'Héritier pour des titres dont je serais le Régent » dit Simeon en prenant une serviette de cuir qu'il tenait sous son bras.

Il l'ouvrit puis fouilla à l'intérieur pour en sortir plusieurs documents. Sturges fronça les sourcils et les compta.

« Six ? Voilà qui est des plus inhabituel » dit-il.

En effet, on ne venait le voir généralement pour enregistrer une passation de pouvoir après un décès ou un renoncement ou même quand un titre sautait une génération comme c'était arrivé quand le vieux Simeon Delûte, père de la mère de l'avocat avait transmis son titre directement à son petit-fils. Six titres d'un coup c'était énorme.

C'est alors qu'il vit les noms. Il écarquilla les yeux, se rapprocha puis nettoya ses lunettes avant de les remettre sur son nez.

« Est-ce que c'est… » balbutia-t-il d'une voix blanche.

« Oui » répondit Maître Randall-Delûte avec un petit sourire en montrant les anneaux gris à ses doigts, preuve qu'il n'était que les Régent des titres.

Il pouvait bien crâner mais il avait presque été dans le même état que le pauvre homme quand on lui avait montré les mêmes documents. Il avait même vu le long arbre généalogique que lui avait présenté Balbok où on voyait très clairement qu'Hariel Potter était le descendant des quatre Fondateurs, De Merlin, De Vivianne, de Morgane et du Roi Arthur.

« Et vous avez vu… »

« Non, malheureusement je n'ai pas eu cette chance mais le Maître Gobelin Balbok ma certifié l'avoir vue et authentifiée. »

« Grand Merlin… » balbutia l'homme avant de se rendre compte de ce qu'il venait de dire. « Enfin…je…ce que je veux dire… »

« Je vous comprends mon ami, je vous comprends » dit l'avocat d'une voix caressante. Maintenant si vous vouliez bien enregistrer ces titres, j'aimerai assister à la rentrée du Magenmagot et faire valoir mes voix. »

« Quoi ? » balbutia Sturges en levant les yeux vers l'homme. « Oh oui, oui bien sûr je…je vous fais cela tout de suite. »

Il sortit de l'un de ses tiroirs un dossier à soufflet vide et le posa sur son bureau. Il trempa sa plume dans l'encre, l'égoutta légèrement puis en approcha la pointe de l'étiquette vierge avant de se figer.

« Quelle nom me demandez-vous d'inscrire ? » demanda-t-il. « Seigneur Pendragon-Emrys-le Fay-Nimueh-Poufsouffle-Serdaigle ? »

« Seigneur Pendragon-Emrys sera suffisant. »

0o0o0

Hariel avait conseillé à ses camarades Serdaigles d'attendre le professeur en dehors de la salle. En effet, il avait lu dans le livre Potions Magiques d'Arsenius Beaulitron une liste de règles pour les novices dans cette matière et notamment que ceux-ci ne devaient pas rentrer dans un laboratoire de potion sans un professeur qualifié. C'est la Raison pour laquelle le professeur Rogue les trouva tous aligné au dehors quand il arriva à la porte de sa salle de classe. Il leur jeta à peine un regard et entra dans la salle sans dire un mot. Les élèves hésitèrent un instant puis se décidèrent à rentrer et à s'installer. Alors qu'il défaisait ses affaires, Hariel sentait le regard du professeur le jauger minutieusement.

En effet Severus regardait son ennemi, non, plutôt sa proie, avec insistance. Il s'était attendu à une sorte de copie carbone de son père mais le sale gamin avait énormément de Lily dans son visage, dans sa démarche et surtout dans ses yeux. Le fait qu'il porte l'uniforme féminin ne faisait qu'accentuer cette ressemblance. Il était sûr que ce sale gosse l'avait fait exprès pour susciter de la pitié chez lui. Mais Severus Rogue n'était pas un homme de pitié. Il avait une revanche à prendre et il ne laisserait rien ni personne, pas même l'esprit retors de ce sale gosse pourri gâté l'empêcher de l'obtenir. Ricanant intérieurement, il prit la feuille sur son bureau et commença à appeler ses élèves.

Alors que le professeur faisait l'appel, Hariel jetait des regards autour de lui. La salle de cours se trouvait dans les sous-sols de l'école, les cachots comme on les appelait mais cela ressemblait plus à une crypte parsemés de colonnes qui soutenaient les arcs en ogives qui formaient la voûte. Les élèves étaient assis sur des tabourets hauts à des paillasses de bois sur lesquels se trouvaient des réchauds. Autour d'eux, contre les murs, se trouvaient des étagères pleins de bocaux remplis de substances étranges, d'herbes, de champignons et même de parties d'animaux qui allaient des plumes et des poils aux yeux et même aux viscères.

Soudain, le professeur appela son nom.

« Ah ! Oui » ajouta-t-il sur un ton sarcastique, « notre nouvelle…célébrité. »

Hariel leva un sourcil. Si c'était les prémisses d'une sorte de guerre qu'il lui déclarait, le professeur était moins mâture qu'il ne le pensait. Après il fallait décider s'il ait se battre et comment. En attendant, il effleura du pied Sköll qui avait commencé à grogner. Severus Rogue n'ajouta aucun commentaire et finit l'appel avant de s'adresser aux élèves.

« Vous êtes ici pour apprendre la science subtile et l'art rigoureux de la préparation des Potions. »

Il parlait bas, d'une voix presque éteinte et pourtant on entendait chacun de ses mots. A sa propre façon, il savait comment maintenir le silence dans une classe sans trop efforts. Hariel ne pouvait pas faire autrement qu'admirer son talent.

« Ici, on ne s'amuse pas à agiter des baguettes magiques, je ne m'attends donc pas à ce que vous compreniez quelque chose à la beauté d'un chaudron qui bouillonne doucement en laissant échapper des volutes scintillantes, ni à la délicatesse d'un liquide qui s'insinue dans les veines d'un homme pour ensorceler peu à peu son esprit et lui emprisonner les sens… »

Ah oui, se dit intérieurement Hariel en se retenant de rire. Les non sorciers ont quelque-chose comme ça, ça s'appelle la télévision.

« Je pourrais vous apprendre à mettre la gloire en bouteille, à distiller la grandeur et même à emprisonner la mort dans un flacon…si vous étiez autre chose qu'une de ces bandes de cornichon à qui je dispense habituellement mes cours. »

Ça avait pourtant si bien commencé soupira Hariel. On dirait que le professeur n'aime pas beaucoup les enfants. Quand à la raison pour laquelle il était devenu professeur, mystère. Il jeta un coup d'œil à Hermione qui semblait déterminé à détromper leur professeur. Il est vrai qu'au fil du temps et de leurs échanges il avait compris que la jeune fille était assez avide de faire ses preuves. Avec une sœur aussi talentueuse et travailleuse qu'Eleanor, quoi de plus normal.

« Potter ! » s'exclama soudain le professeur Rogue en faisant presque sursauter Hariel. « Qu'est ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'asphodèle en poudre à une infusion d'armoise ? »

Hariel commença à ouvrir la bouche pour répondre mais il se figea. Le professeur venait il bien de dire ce qu'il venait de dire ? C'était assez fou et même tordu dans un certain sens et pourtant Hariel était sûr de traduire correctement ce qu'il venait de lui dire.

« Alors ? » demanda le professeur avec un rictus tout en ignorant ostensiblement la main tendu d'Hermione.

« Ce mélange entre dans la composition d'un somnifère très puissant que l'on nomme Goutte du Mort-Vivant ou Philtre de Mort Vivante, Monsieur. »

Il y eu un grand silence. Severus, dont le sourire avait disparut, cligna quelques instants des yeux mais se reprit rapidement et fusilla son élève du regard.

« Où iriez-vous si je vous demandait de me rapporter un bézoard. »

« Dans le ventre d'un ruminant, Monsieur, une chèvre par exemple. »

« Et pouvez vous me dire quelle est la différence entre le napel et le tue-loup ? »

« En vérité toute deux sont des plantes de la même famille et que l'on appelle aconit…Monsieur. »

Hariel pouvait presque entendre les mâchoires du professeur se contracter tant il était en colère.

« Et bien, qu'est ce que vous attendez ? Notez ! » cracha-t-il en se retournant vers le tableau. « Et j'enlève 20 points à Serdaigle pour votre ton impertinent, Potter. »

Quand il fut sûr que personne ne le regardait, Hariel se relâcha et les coins de ses lèvres s'étirèrent presque jusqu'à ses oreilles. Oh oui, ça allait être intéressant.

0o0o0

« Mon cher Balbok, c'est officiel, je suis le Régent Pendragon-Emrys des Maisons Pendragon, Emrys, Le Fay, Nimueh, Poufsouffle et Serdaigle. J'ai fait en sorte que le crieur m'annonce tout à l'heure à l'ouverture de la séance du Magenmagot. »

« Bien, Simeon, notre employeur sera très satisfait »

« Merci mon cher. Cependant, je me pose une question. Pourquoi ne pas avoir aussi enregistré le titre Serpentard. Il y a bien prétendu non ? »

« Bien sûr, mais son Altesse l'Héritier Princier Pendragon-Emrys a souhaité ne pas rendre officiel la filiation à cette Maison pour ne pas être handicapé par sa réputation. Son but est de conquérir le monde sorcier ne l'oublions pas et quoi de mieux que de commencer par conquérir leur cœur avec des titres aussi prestigieux que ceux de Merlin, Viviane et deux des Fondateurs. »

« Très bien, mais pourquoi le titre de Morgane le Fay ? Lui aussi est considéré comme sombre, non ? »

« Mais il est moins connu et il pourra apporter au Seigneur Pendragon-Emrys une certaine notoriété auprès de membre moins « lumineux » du Magenmagot. »

Simeon rangea le miroir à double-sens dans sa poche et se redressa avant d'épousseter une saleté imaginaire sur son costume impeccable pour masquer son malaise. Quand son vieil amis Balbok de la Forge Noire l'avait contacté un peu plus d'un mois auparavant, il n'imaginait pas que le travail qu'il lui avait confié prendrait une telle ampleur. Régent. Il était Régent. Et non pas d'une, mais de six Maisons Princières et Immémoriales toutes représentés au Magenmagot et qui lui donnaient donc 96 voix. Voilà qui était un pouvoir non négligeable. Lui qui ne possédait que deux titre de basse extraction et peu élevé dans la hiérarchie qui n'était même pas membres du Magenmagot, voilà qu'il allait devenir le point de mire de tout l'assemblé législative et judiciaire sorcière d'un seul coup. Et tout cela grâce (ou à cause, il n'était pas encore sûr de le savoir) à un enfant d'à peine 11 ans.

Et quel travail ça avait été. Il avait fallu créer l'Héritier Pendragon-Emrys de toute pièce avec suffisamment de réalisme pour que tout le monde pense qu'il s'agissait d'une personne réelle sans le moindre doute malgré le fait qu'il n'ait jamais été vu. Rien que d'un point de vue administratif, créer une identité était une tâche ardue. Fort heureusement, Simeon avait des contacts avec des gens peu recommandables qui savaient parfaitement falsifier des documents. Il avait également ses entrées dans les administrations qui lui avaient permis d'ajouter les faux. Pour tout le monde, l'Héritier Pendragon-Emrys était un jeune sorcier anglais vivant aux Indes et qui, contrairement à ses ancêtres qui avaient aspiré à une vie paisible, avait souhaité prendre part à la vie active du gouvernement auquel il appartenait mais n'était pas encore prêt à abandonné son anonymat à cause des menaces qu'il pourrait y avoir sur sa vie du fait de ses prestigieux titres. Cette identité était plutôt remarquable et tiendrait au moins jusqu'à la majorité du jeune Hariel.

Il se plaça près des portes de la grande salle de réunion du Magenmagot et attendit que pas mal de monde soit rentré. D'après les instructions de son jeune employeur, il devait attirer l'attention dès le début sur le plus de membre possible. Alors qu'ils allaient fermer les portes, il se présenta et entra. Comme tous les non-membres de cette assemblée à l'exception du personnel qualifié, il n'avait jamais vu cette salle.

Elle avait la forme d'un grand amphithéâtre dont les gradins étaient remplis de sièges sculptés dans la pierre. D'immenses colonnes partaient du bas des gradins et se perdaient dans la voûte invisible tant elle était haute. La lumière de la pièce provenait d'un bassin central contenant une eau lumineuse et don le centre était occupé par une chaire, probablement celle qu'occupait le président-sorcier lors des séances. Les mus étaient recouverts de mosaïques brillantes qui représentaient l'histoire de la communauté sorcière de Grande Bretagne depuis ses débuts : Merlin et Arthur Pendragon, Nimueh et Morgane sans oublier les Fondateurs, Nicolas Flamel ainsi qu'une kyrielle de chefs du Conseil et de Ministres de la Magie.

Alors qu'il observait la salle en tentant de ne pas paraître ébahi, un cri faillit le faire sursauter.

« J'annonce Simeon Randall-Delûte, Régent des Maisons Pendragon, Emrys, Le Fay, Nimueh, Poufsouffle et Serdaigle pour le compte de l'Héritier de ces titres. Il sera connu comme Régent Pendragon-Emrys. »

Un silence de mort suivit cette annonce. Tout le monde observait l'homme travaillant pour le compte d'une personne possédant les titres de sorciers parmi les plus célèbres. Non seulement ils étaient célèbres, mais leur titre n'avait jamais pu être repris après leur mort ce qui faisaient qu'ils avaient été les seul à les porter…jusqu'à aujourd'hui.

« Et bien mon enfant, quel surprise » dit alors une voix près de lui.

Simeon se tourna vers la droite et reconnu la figure amicale de grand-père de Dumbledore. Aussitôt, il renforça ses boucliers mentaux. Il aurait été un piètre avocat s'il n'était pas capable de se défendre contre une intrusion mentale. Mais Albus Dumbledore n'était pas n'importe quel Legilimens et le sous-estimer serait une erreur.

« Bien le bonjour Monsieur le Président-sorcier » dit Simeon en hocha nt légèrement la tête.

« Allons, allons, mon garçon, appelez-moi Albus. »

Simeon n'avait jamais apprécié le ton paternaliste de Dumbledore. Mais maintenant il le trouvait carrément insultant. Il était un adulte, que diable, et un Régent qui plus est, il se serait attendu à plus de respect de sa part, au moins jusqu'à ce qu'il lui dise le contraire.

« Je n'ai jamais entendu parler de cet Héritier Pendragon-Emrys. Est-ce l'un de vos clients ? »

« Mon client exclusif à vrai dire. Je n'ai plus le temps de m'occuper d'autres personnes à présent. »

« Je comprends. Et comment a-t-il pris contact avec vous ? »

« Par un Gobelin de Gringotts » dit Simeon. « Mais je ne peux dire lequel, de même que je ne peux révéler qui exactement est mon client. Il tient à garder l'anonymat. »

« Je comprends, je comprends, mon garçon »

« Si vous voulez bien m'excuser, je dois y aller » repris l'avocat.

« Je vous en prie, mon garçon, je vous en prie » dit Dumbledore avec un sourire.

Le vieil homme regarda l'avocat s'éloigner et s'assoir seul sur un siège. Il était songeur. La venue de ce nouveau joueur allait l'obliger à modifier son jeu. Pourtant il ne pouvait s'empêcher de voir les avantages de la situation. Plus encore que Potter, le jeune Prince Pendragon-Emrys était une cible de choix pour ses manipulations. Après tout, par son titre, celui de Pendragon, il pouvait prétendre au trône d'Angleterre, une chose qu'il désirait plus que tout. Il avait pensé qu'on le lui proposerait un jour en récompense de ses hauts faits mais il avec un héritier légitime sur son chemin, ce n'était plus possible. Et pourtant, plus qu'un obstacle, le gamin Pendragon-Emrys pouvait lui apporter le trône sur un plateau. Qu'il laisse Potter s'occuper de Voldemort, il le guiderait dans la bonne direction pendant qu'il arriverait à se rapprocher de l'héritier avant de devenir indispensable à ses yeux et alors là…

Tout à ses projets, il monta dans la chaire et annonça le début de la première cession du Magenmagot de l'année.

0o0o0

Le premier cours de Potion n'avait pas été une totale catastrophe finalement. Après que le professeur l'ait mit avec Ron pour préparer une crème pour soigner les furoncles, il avait passé son temps à l'empêcher de faire des erreurs en la préparant. Finalement le résultat était correct bien que le professeur y ait trouvé des choses à redire. Hermione et sa partenaire Mandy Brocklehurst avaient également réussis mais elles n'obtinrent du professeur qu'un reniflement dédaigneux. La potion de Padma Patil et Anthony en revanche, explosa après que ce dernier ait mit les épines de porc-épic avant de retirer la potion du feu. Les deux étaient couverts de furoncles et avaient dû aller à l'infirmerie.

Alors qu'ils allaient partir pour se rendre au cours de Défense, Hariel réussit à chuchoter à Hermione de partir devant avec Ronald. Elle hocha la tête et emmena le roux avec elle. De son côté, Hariel retourna dans la classe et s'avança vers le professeur qui essuyait le tableau. Quand il eu finit, il se retourna et vit Hariel.

« Qu'est ce que vous faites là, Potter ? » cracha-t-il.

« Je voulais vous remercier. »

« Et pourquoi donc ? Pour vous avoir permit de briller dans ma classe ? »

Severus avait encore en travers de la gorge le fait que le gamin ait réussit à répondre à ses questions. C'était impossible, quelqu'un d'aussi stupide que Potter ne pouvait pas avoir appris ces choses, il aurait fallu qu'il lise entièrement le livre de Beaulitron ou Milles Herbes et Champignons Magiques et c'était impossible, son petit cerveau atrophié et pourri gâté en était incapable. Il avait dû tricher. Il ne savait pas comment mais il trouverait et ce jour là…

« Non, je voulais vous remercier pour vos condoléances »

Severus frémit. Il ne pouvait quand même pas savoir…

« Que…que voulez vous dire ? Vous délirez ! »

« L'asphodèle. Dans le langage des fleurs, elle symbolise les regrets du passé. Et l'armoise symbolise l'absence. De plus le fait que l'asphodèle soit de la famille des Liliacées n'est assurément pas un hasard. Liliacées, Lily, le nom de ma défunte mère…votre amie. »

« Vous dites n'importe quoi ! » s'exclama le professeur, paniqué.

Ses yeux ! Ses yeux le fixaient comme le faisaient ceux de Lily parfois. Et cette voix ! Calme comme avant une tempête. On en oubliait presque qu'elle pouvait crier.

« Je me demande seulement si l'expression de ces regrets ont été codé de cette façon car vous étiez persuadés que je ne les comprendrais pas et que vous vous débarrasseriez ainsi d'une tâche encombrante ou si vous étiez sincère ? »

« Taisez-vous ! »

Hariel ne rajouta rien et plongea la main dans la poche de sa jupe pour en sortir une enveloppe. C'était l'une des lettres que sa mère avait écrite pour les gens à qui elle tenait avant de mourir. De toutes celles-là, seuls trois n'avaient pas été distribuées. Celle pour Severus était l'une d'elle. Hariel les avaient toujours quelque part près de lui et quand il avait appris que Severus était à Poudlard, il n'avait eu qu'à la récupérer dans son coffre caché et la mettre dans sa poche au matin.

« Ça vient d'elle » dit-il simplement en la lui tendant.

« Impossible ! Vous mentez ! »

« Vous êtes prêt à prendre le risque ? Vous êtes prêt ignorer les derniers mots qu'elle vous a laissé ? »

Severus hésita et tendit la main. Mais au moment où il allait toucher la lettre, Hariel la retira.

« Finalement je ne sais pas si je vais vous la laisser. Le méritez-vous vraiment ? »

« Potter ! Misérable petit morveux ! Vous êtes aussi arrogant que votre père ! »

« Oui, c'est bien ce que je pensais. Je suis assez surpris que mon père ait une telle importance pour vous qu'il dicte vos actes à travers la mort. »

« Personne ne me dicte ce que je dois faire, et encore moins votre père ! »

« Ah non ? Pourtant on dirait bien que si. On dirait bien que la seule chose qui vous motive, c'est là haine que vous lui porter. Ça dénote de l'importance qu'il avait pour vous, non ? Et comme il vous était impossible de vous en prendre à lui, vous avez décidé que moi, qui suis de la moitié de votre âge et qui plus est votre élève, je ferais un bon substitut. C'est un peu lâche, vous ne trouvez pas ? »

« Je ne suis pas un lâche ! » cria le professeur Rogue.

Sans se rendre vraiment compte, il s'était approché d'Hariel. Il se trouvait à présent juste en face de lui.

« Ah non ? Et comment appelle vous ça ? La justice ? Mais après tout il est possible que mon père ne soit pas le seul à avoir eu une influence sur votre vie. Cette manie de vous en prendre aux plus faibles que vous doit venir du votre. »

Severus était tellement en colère que ses mâchoires lui faisaient mal. Il écumait presque. Mais cette allusion à son père avait été la goutte qui faisait déborder le vase. Sans s'en rendre vraiment compte, il leva la main et tenta de gifler son élève. Mais elle n'atteint jamais la joue de l'enfant. Avec une force et une rapidité impossible pour quelqu'un de son âge, le sale gosse attrapa son poignet d'une seule main à quelques centimètres de son visage. Sa poigne était implacable.

Hariel souriait.

« Vous êtes décidément quelqu'un d'intéressant, Severus Rogue. Oui, c'est décidé, je vous veux. »

« Quoi ? » cassa Severus e essayant de retirer sa main de la poigne de l'enfant.

Les yeux d'Hariel brillaient d'une lueur malicieuse et il se mordait la lèvre inférieure alors que son sourire continuait à s'étirer sur son visage.

« J'ai décidé que je vous voulez Severus Rogue » dit Hariel d'une voix enjôleuse.

Soudain, il attrapa le col du professeur et le tira vers lui grâce à sa force Démoniaque. Il amena le visage de Severus jusqu'à son niveau et approcha ses lèvres de son oreille.

« Un jour vous serez à moi » dit-il à voix basse.

Puis il le lâcha et sortit de la pièce non sans avoir d'abord posé la lettre de Lily sur une table.

A suivre…


Et voilà le premier chapitre d'Hariel à Poudlard. Comment vous avez trouvé ? Personnellement la scène avec Severus était géniale à écrire. J'espère qu'elle a assisté été géniale à lire ? Bon ok, je sais, y'a que 20 pages et je vous ai habitué à mieux. Le truc c'est qu'en plus de mon boulot j'ai maintenant des révisions donc je pourrais pas écrire autant qu'avant. Je dépasserais rarement les 20 pages en fait. J'espère que ça ira.

Alors ? Étonnés que Ron soit à Serdaigle ? Bon, c'est vrai qu'il est assez paresseux mais en même temps, c'est un excellent stratège et joueur d'échec donc il correspond à la maison. En même temps, avec son ambition, il aurait pu aussi être à Serpentard, ça, ça aurait été drôle.

Avec cette histoire de questions des colocataires d'Hariel, j'ai trop envi qu'il ai dans les 15-16 ans et qu'il porte des mini jupes. Je l'imagination trop se pencher exprès pour ramasser un truc et qu'ils voient sa culotte.

Et voilà la véritable introduction de Maître Randall-Delûte. Le nom vient d'un élu véreux dont l'avidité cause l'effondrement d'un immeuble dans la série Rizzoli & Isles (dernier épisode de la saison 3). Le personnage est un con mais j'aimais le nom donc je l'ai repris. Il sera gentil et ce malgré sa gueule de mafioso italien un peu précieux.

Si vous vous posez des questions à propos des titres d'Hariel, sachez qu'Emrys est l'un des noms de Merlin. Si vous avez suivi la série du même nom, vous savez que c'est le nom que les druides lui donnent. Nimueh est l'un des noms du personnage de Vivianne, la Dame du Lac quand à Le Fay, c'est le nom de Morgane. Beaucoup de gens l'appellent la Fée Morgane mais ce n'est pas une fée, c'est une mauvaise traduction de son nom original, Morgane Le Fay (que l'on a confondu avec le mot Fey qui désigne le peuple féérique)

Bref, en tout cas, la semaine prochaine il y aura pas mal d'Hermione et, je l'espère, le retour d'Issei et des autres. Vous apprendrez aussi ce qu'a fait Hariel pendant sa première nuit à Poudlard.

Je vous fais de gros bisous et vous dit à dans deux semaines !