Check Mate DxD

Chapitre 38 : Les mâchoires du piège/Jucchou no Kokou

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Des étincelles violettes se mirent à crépiter silencieusement entre les mains d'Hermione pendant quelques instants avant de s'éteindre. La jeune fille respira un coup et recommença, la langue tiré et les sourcils froncés. Mais à nouveau les étincelles violettes peinèrent à apparaître et grésillèrent avant de s'éteindre.

« Tu n'es pas assez concentrée » soupira Hariel sans même regarder son amie.

Il était alangui sur un sofa de sa dimension avec une tablette devant lui sur laquelle était posé son ordinateur.

« Mais si ! » s'exclama Hermione en essayant (et en échouant) à nouveau de conjurer une sphère de magie sans utiliser sa baguette. « En plus comment tu le sais ? Tu ne me regarde même pas. »

« Oui, mais je le sens. Tu penses à autre chose et ça perturbe ta concentration. »

« Oui, c'est vrai, je pense à autre chose. Mais bon sang ! Hier soir c'était…c'était si… »

En disant ces mots, elle avait presque sauté sur la méridienne d'Hariel qui avait retiré ses pieds pour ne pas se les faire écraser.

« Il y avait le troll qui…et puis toi tu…et moi j'ai…et puis après toi et… Waou ! C'était intense ! C'est toujours comme ça ? »

« Pratiquement… » admit Hariel à contrecœur.

La veille avait eu lieu la fête d'Halloween. C'était un événement qu'avait attendu Hariel surtout qu'il n'avait pas pu le faire l'année précédent. En effet, on ne la fêtait que peu ou pas au japon et pareil dans le Makai et ce n'était pas les Dursley qui allaient se mêler de faire une fête qui glorifie les monstres et le paranormal…et encore moins l'y inviter.

Hariel avait connu cela pour la première fois à Boston, avec ses amis, et il avait adoré. Cette année-là, Alison avait insisté pour qu'il se déguise en Claudia, la petite fille vampire du livre « Entretien avec un Vampire », afin de faire du porte à porte avec elle pour demander des bonbons. Cela l'avait tellement amusé qu'il avait fait cela chaque années où il se trouvait à Boston. Tout ça pour dire qu'il attendait la fête avec impatience même sans déguisements.

Malheureusement, la fête avait été gâchée quand le professeur Quirrell était entré en courant pour leur dire qu'un troll était dans les cachots avant de s'évanouir comme une pauvre loque. Il était censé être le professeur de Défense quand même.

« Ou vas-tu ? » lui avait demandé Hermione en le voyant s'éloigner alors que mes préfets les ramenaient à leur chambre.

Ron n'était pas là, il avait été emporté par la foule lors de la cohue qui avait suivi l'annonce. De toute façon c'était mieux comme ça.

« Je vais trouver ce troll et m'en débarrasser » avait répondu Hariel à son amie.

« Quoi ? Mais tu es malade ! Enfin…je veux dire…tu ne peux pas t'en occuper seul ! »

« Écoute, ce troll m'a mis de mauvaise humeur donc il va le payer. Essai de me trouver des excuses auprès des préfets et de Ron. »

« Quoi ? Non ! Je viens avec toi » s'était exclamé Hermione en rattrapant son ami.

Le troll avait été un petit peu plus difficile à trouver. Quirrell avait dit qu'il se trouvait dans les cachots mais ils n'avaient rien trouvé. Enfin rien, il y avait quand même eu l'odeur, une odeur nauséabonde qui les avait conduits à un petit escalier de service qui menait directement au premier étage.

Là-bas, il avait été assez facile de le retrouver puisqu'il traînait encore sa grosse carcasse dans le couloir. Hariel avait sifflé pour attirer son attention et le monstre s'était retourné. A la lumière des torches, Hariel et Hermione avaient donc pu détailler le monstre.

C'était près de trois mètre de haut de chaire grisâtre et difforme aux membres disproportionnés et noueux comme des troncs d'arbre (dont ils avaient également la circonférence. En haut de ce corps massif était posée une tête minuscule rendue encore plus petite par la taille disproportionnée de ses oreilles et des deux ou trois dents qui sortaient de sa bouche. Des yeux globuleux, jaunes et sans la moindre lueur d'intelligence se posèrent sur les enfants. Pourtant, de l'intelligence le troll devait bien en avoir un petit peu car il portait des vêtements qui, bien que grossiers, étaient à sa taille. L'autre chose qui était à sa taille était l'énorme gourdin fait sans doute à partir d'un tronc d'arbre qu'il tenait à la main et qui traînait sur le sol derrière lui.

Hariel savait à ce moment-là que simplement le détruire ne suffirait pas à évacuer sa frustration. Laissant Hermione derrière et lui disant de ne pas bouger, il s'était mis à jouer avec le troll en bondissant pour éviter la massue et le poing géant. Il avait même réussit, en se posant sur son crâne, à le faire se frapper lui-même dans une scène digne d'un cartoon.

Hariel était tellement à son jeu qu'il n'avait pas remarqué Hermione s'avancer vers eux jusqu'à ce qu'un rayon violet frappe le troll dans le dos. Voyant une autre cible peut-être plus facile à attraper, le troll s'était détourné d'Hariel pour avancer vers Hermione d'un pas rapide.

« Hermione ! » s'était exclamé Hariel. « Bouge de là ! »

Mais la jeune fille n'avait pas écoutée. Elle était restée en place, bien campée sur ses pieds et les mains l'une en face de l'autre à tenter de renouveler son attaque magique mais sans succès. Elle avait levé les yeux vers le troll qui avançait vers elle et rapidement, avait baissée à nouveau sa tête pour essayer encore plus fort de lancer le rayon. Mais paniquée comme elle était, c'était impossible.

L'ombre du troll l'avait recouverte et, en levant les yeux, elle avait vu la masse hideuse de la créature prête à frapper. C'est à ce moment-là qu'une sorte de rugissement strident s'était fait entendre que la tête du troll avait été engloutie dans un rayon d'énergie noire et rouge.

Quand la lumière se dissipa, Hermione vit que le troll n'avait plus de tête. En fait il n'avait plus non plus de cou et il lui manquait la moitié du torse. Le corps s'était alors ramolli et était tombé au sol juste aux pieds de la jeune fille. L'odeur déjà affreuse du troll était devenue abominable à cause de la chaire brûlée qui fumait encore.

« Je n'en reviens toujours pas que tu aies été aussi téméraire » soupira Hariel en se remémorant les événements de la veille.

« Oh, ça va, tu m'as déjà fait la leçon, non ? » dit la jeune fille d'un air boudeur en haussant les épaules. « Et puis je ne craignais rien, tu étais là. »

Hariel fronça mes yeux. Mais quand Hermione était-elle devenue aussi…casse-cou ? Est-ce que c'était sa faute ? Est-ce que ses cours y étaient pour quelque chose ? Il ne savait pas vraiment.

Quoiqu'il en soit, Hermione s'avérait assez douée, encore plus que ce qu'il n'avait imaginé. Certes elle avait encore des problèmes de concentration et il lui fallait pas mal de temps pour former ses sorts mais elle y arrivait. En fait, elle arrivait presque aussi rapidement à apprendre et maîtriser les sorts qu'ils apprenaient en cours avec sa baguette que sans. Enfin presque. Alors que l'effort demandé pour un sort avec baguette était minime, que ce soit en concentration, en temps ou en énergie, les sorts sans baguettes étaient plus demandeur des trois.

Mais Hermione n'était pas une sorcière classique, elle habitait chez les non-sorciers où rien ne venait sans effort et était très assidue dans ses études sans jamais se décourager ou abandonner et même si elle ne le remarquait pas encore, Hariel voyait bien que ses efforts commençaient à payer car elle avait de moins en moins de difficulté à lancer les sorts. Il était sûr que rapidement, c'est-à-dire dans un an ou deux, elle serait capable de jeter les sorts rapidement et presque sans y penser.

En attendant, Hariel se rendait compte qu'il n'aurait rapidement plus rien à lui apprendre. En effet, il lui avait enseigné à canaliser sa magie dans ses mains au lieu de le faire avec sa baguette et à présent elle pouvait se débrouiller seule. Il lui suffisait de s'entraîner. Non, ce qu'il fallait maintenant à Hermione, s'était être initiée aux arts et techniques des Magiciens et quand Hariel parlait de Magicien, il parlait bien sûr des non-sorciers qui utilisaient la magie.

En tant que Démon, utiliser l'énergie magique, quelle qu'elle soit, était relativement facile et avec de l'entraînement, de la volonté et de l'imagination, on pouvait lui faire faire ce qu'on voulait.

La magie humaine ne fonctionnait pas comme ça. Elle était beaucoup plus pointue et nécessitait à la fois concentration et connaissances. Sur beaucoup d'aspect, la magie humaine ressemblait à des Mathématiques complexes et les sorts nécessitaient souvent de résoudre des calculs et des équations. Bien sûr, si les sortilèges des sorciers étaient plus simple, c'est parce que les calculs étaient déjà fait, en quelque sorte, comme encrypté dans la nature du sort et les mots magiques ainsi que les mouvements de baguette en étaient le déclencheur. C'était comme un programme. Il suffisait de cliquer dessus.

Enfin ça, c'est ce qu'avait compris Hariel dans ses brèves et rapides recherches parce qu'à sa grande horreur, il s'était rendu compte qu'il ne savait pas du tout comment faire de magie humaine. Il avait tellement remis l'apprentissage de cette magie à plus tard pour se consacrer à celle de sa magie Démoniaque qu'il avait complètement oublié que les sorciers avaient perdue énormément de savoir.

En fait, ils ne faisaient presque que rabâcher les mêmes choses depuis des centaines d'années. Les nouveaux sorts étaient assez rares. En fait, on pouvait dire que les innovations en matière de magie étaient rares. Les sorciers se contenaient d'apprendre les mêmes choses sans jamais chercher à les améliorer ou à trouver une autre solution. Après tout, comme on dit, tant que ce n'est pas cassé, pourquoi réparer ? Et puis de temps en temps, un sorcier à la fois génial et farfelu créait un nouveau sort ou une nouvelle potion et on attendait encore des années voir des décennies avant la prochaine innovation.

Hariel avait donc prit les devant et contacter les deux seuls personnes qui, à son avis, pouvaient l'aider en matière de magie : Rossweiss et Balbok. Évidemment, la magicienne asgardienne en connaissait un rayon niveau magie mais elle devait bien avouer qu'excepté la magie scandinave et sa propre magie créée à partir de celle-ci, elle ne connaissait pas grand-chose. Heureusement, les Magiciens en contact avec Asgard et qui les vénéraient comme des dieux s'étaient inspirés de leur magie pour créer leur propre magie nordique humaine. Celle-ci état très documentée (enfin, dans certains cercles), Rossweiss avait réussi à se procurer des exemplaires de nombreux livres qu'Hariel trouva très intéressant.

De son côté, Balbok n'avait pas été en reste. Fidèle à son habitude, il avait servi son client de façon irréprochable et avait acquis pour lui de très nombreux livres de toutes les origines : Goétie, clés de Salomon, livres des membres de l'Aube Dorée ou de la Rose-Croix ou encore écrits par Aleister Crowley et bien d'autres textes encore, magies blanches et noirs confondus, tous plus intéressants les uns que les autres.

Balbok avait également ajouté des livres ainsi que des parchemins sur les magies d'autres peuples. Selon lui, la magie des humains étaient si versatile qu'ils pouvaient utiliser à leur façon des magies d'autres peuples. C'est ainsi qu'un magicien pouvait devenir aussi expert en magie Féerique, Naine, Elfique voir même Démoniaque (c'est ce qu'avait fait Merlin Ambrosius en créant les premières magies humaines) et Angéliques.

Hariel doutait de pouvoir maîtriser les magies Angéliques. Du moins pas sans d'abord remettre l'intégralité de ses sceaux. Cependant, apprendre les autres magies était un défi à relever. Un défi qu'il avait également présenté à Hermione qui avait été très enthousiaste. Mais Hariel avait été très clair. Elle devait d'abord maîtriser les techniques de magie sans baguette avant d'espérer faire de vrais sorts de magies. Hermione avait obéit mais chaque jour elle demandait si c'était bientôt qu'elle apprendrait les autres magies. Hariel ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il avait créé un monstre.

« Dis au fait, Hariel » demanda Hermione. « Tu as remarqué hier, pour le professeur Rogue ? »

« Les morsures ? »

Hermione hocha la tête. La veille, après s'être cachés, ils avaient vu les professeurs McGonagall, Flitwick, Quirrell et Rogue arriver sur les lieux. Quirrell avait failli une nouvelle fois s'évanouir en voyant le corps du troll mais avait préféré vomir à la place.

Alors que les autres professeurs discutaient de ce qui avait bien ou se passer, Hariel avait remarqué que sa robe et son pantalon étaient déchirés et que sa jambe saignait. Grâce à sa vision Démoniaque, il avait pu voir que ce n'était pas de simples blessures mais des morsures. Des morsures de belle taille.

« Tu crois qu'il… » commença Hermione.

Elle s'arrêta quelques instants.

« Tu crois qu'il a essayé de passer devant…le chien ? »

Hariel se retint de rire de justesse. Hermione avait chuchoté le dernier mot comme si elle avait peu que quelqu'un les entendent. Mais qui aurait pu dans leur dimension ?

Cependant, Hariel ne pouvait qu'admettre qu'Hermione avait raison. Il était plus que probable que Rogue s'était trouvé à proximité du chien tricéphale qui se trouvait dans le château.

La découverte de ce chien le ramenait près d'un mois en arrière. Draco avait encore énervé Ron qui cette fois l'avait défié en duel. Le Serpentard avait haussé les épaules et avait demandé au Serdaigle une heure et un lieu. Hariel avait bien remarqué que Draco n'avait pas exactement dit oui. Il était sûr qu'il ne viendrait pas et Hermione et lui avaient essayé de dissuader Ron, en vain. Le soir du duel, Hariel avait décidé de l'accompagner pour tenter de limiter les dégâts et Hermione avait tenté cette fois de le dissuader lui mais il avait fini par la laisser devant la porte de la salle commune.

Alors que Ron et lui se rendaient jusqu'à la salle des trophées où était supposé avoir lieu le duel, Hermione les avait rejoints en courant. Apparemment, la porte de la salle commune s'était refermée derrière elle et elle avait mal répondu à l'énigme du heurtoir. Il lui était donc impossible de rentrer puisqu'elle n'avait droit qu'à un essai.

Bien évidemment, Draco n'était pas dans la salle des trophées. En revanche il y avait Dean et Seamus. Hariel ayant catégoriquement refusé d'être le témoin de Ron, celui-ci s'était tourné vers Seamus qui avait tout de suite accepté.

« Non mais tu te rend compte ? C'est un duel de sorcier mec ! » avait répondu Dean avec un grand sourire quand Hariel lui avait demandé ce qu'il faisait là.

Hariel en avait soupiré de désespoir.

Ils avaient attendus jusqu'à vingt-deux heures trente, une demi-heure après l'heure du duel mais Draco ne venait pas. Ce n'était pas le cas de Miss Teigne, la chatte de Rusard, le concierge de l'école. Alors qu'Hariel allait dire à Ron qu'il lui avait bien dit, ils avaient entendus le ronronnement sonore que l'animal émettait quand elle avait flairé une proie, sous-entendu, des élèves en infraction du règlement de l'école qu'elle pouvait signaler à son maître.

Celui-ci ne tarderait d'ailleurs pas à arriver. Rusard avait beau ne pas avoir de pouvoirs magiques, il avait comme un sixième sens pour savoir quand sa chatte avait trouvé quelque chose d'intéressant.

« L'autre porte, vite ! »

À l'injonction d'Hermione, les quatre autres adolescents s'étaient précipités avec elle par la porte opposée et s'étaient retrouvé dans un autre couloir. Heureusement celui-ci n'était relié à l'autre que par la salle des trophées et la grande cage d'escalier. Hariel avait verrouillé la porte d'un coup de baguette avant de rejoindre les autres qui courraient droit devant eux en espérant arriver rapidement à leurs salles communes respectives.

Malheureusement, les escaliers n'étaient pas d'accord avec leur plan. Avant même d'arriver au troisième étage, celui sur lequel ils se trouvaient s'était mis à bouger et les avaient amenés jusqu'au couloir interdit.

Quoiqu'il en soit ils s'étaient décidés à attendre quelques temps pour repartir mais ils étaient tombés sur Peeves qui avait fait un barouf de tous les diables en alertant Rusard. Ils avaient dû se réfugier derrière la seule porte qu'il y avait qui, bien que fermée à clé, n'avait pas résisté à un sort de déverrouillage lancé par Hermione.

C'était là qu'ils étaient tombés sur le chien. Enfin non, pas tout de suite. L'oreille collée à la porte, ils n'avaient vu ce qui se trouvait dans la salle qu'après que l'une des têtes ait copieusement bavé sur Ron.

Ils étaient sorti aussi rapidement qu'ils étaient entrés, non sans qu'Hariel et Hermione n'aient remarqués que le chien était en fait debout sur un trappe. D'après ce qu'avait vu le jeune Démon, le cerbère était beaucoup trop jeune pour cracher du feu mais ses crocs et ses griffes étaient encore très dangereux. Surtout qu'il avait laissé Sköll et Hati au dortoir. Fort heureusement, Rusard n'était plus là et ils purent regagner leurs dortoirs respectifs assez rapidement.

À la question d'Hermione pour savoir si Rogue avait essayé de passer devant le chien pour atteindre la trappe, Hariel haussa les épaules.

« Il devait peut-être le nourrir » dit-il.

« Tu es sérieux ? » demanda Hermione. « C'est un sorcier. Il lui suffisait de faire léviter la nourriture dans la pièce sans s'approcher de ses gueules. Et puis pourquoi le faire le soir ? Celui d'halloween surtout. »

« Hermione ! » s'exclama Hariel en riant. « Tu vois vraiment des complots partout. »

« Mais tu disais que le directeur… »

« Certes, mais entre lui et moi, c'est avant tout politique. Tu imagines le directeur d'une école mettre ses élèves en danger en cachant un truc si dangereux ou précieux qu'il faut un cerbère pour le garder ? »

« Oui. Tu dois avoir raison. C'est un adulte après tout » soupira finalement Hermione avant de se remettre à ses exercices.

De son côté, Hariel était inquiet. Il était content d'avoir réussi à donner le change avec Hermione mais il sentait les mâchoires du piège de Dumbledore se refermer sur lui.

Ça avait commencé quand, après la suggestion de Dumbledore, il était allé chez Hagrid pour prendre le thé et discuter de ses parents. Outre le discours sur le fait que ses parents étaient formidables, parfaits, de vrais saints, ce qu'Hariel savait être faux, bien sûr, grâce aux lettres de sa mère, il avait également vu un exemplaire de la Gazette des Sorciers, le quotidien de l'Angleterre magique qui parlait d'un cambriolage dans la banque Gringotts.

Bien sûr, Hariel était au courent. Balbok lui en avait parlé. Le plus important était que ce cambriolage c'était déroulé dans la nuit qui avait suivi le jour où il s'était rendu sur le Chemin de Traverse avec Hagrid et que le coffre qui avait été ouvert était celui qu'Hagrid avait vidé je jour même, en sa présenceet sur ordre de Dumbledore.

Déjà ce jour-là Hariel s'était dit que ça ne pouvait pas être un hasard mais trouver un journal relatant l'événement et qui donc avait près de deux mois chez la même personne qui lui avait montré le coffre, ça c'était un coup de Dumbledore. Il voulait être sûr qu'Hariel comprenne que ce qui était dans le coffre était important au point que quelqu'un essaye et réussit à passer les protections faramineuses de la banque des gobelins.

Et puis bien sûr, il y avait eu le chien. Aujourd'hui encore, Hariel doutait que le fait que l'escalier les mène directement dans le couloir interdit soit un hasard. Il était possible que la fonction de directeur donne aussi à Dumbledore la possibilité de faire bouger les escaliers. Après ça, il était facile de deviner que la chose que gardait le chien était celle qu'Hagrid avait retiré du coffre 713 de la banque Gringotts.

Et puis maintenant il y avait le troll et la blessure de Rogue.

Cette fois, Hariel n'était pas tout à fait sûr que ce soit du fait de Dumbledore. Il était possible que le troll ait été amené à l'école pour faire diversion afin d'aller voler l'objet. A ce moment-là, soit c'était Rogue le coupable, soit le coupable voulait détourner les soupçons en faisant accuser Rogue.

Hariel n'était pas très à l'aise avec la théorie selon laquelle le coupable était Rogue. C'était un vieil ami de sa mère, un ami très cher qu'elle avait décrit comme intègre à sa façon. Et puis il avait un autre suspect bien plus crédible : le professeur Quirrell.

Il n'avait jamais cru à son numéro du bégayement et s'était méfié de lui tout de suite. C'était la raison pour laquelle, la veille, il avait utilisé ses sens magiques pour voir s'il était vraiment évanoui et ça n'était pas le cas. Hariel ne savait pas s'il travaillait seul ou s'il recevait des ordres de quelqu'un mais il faisait, à ses yeux, un meilleur coupable.

Hariel soupira et regarda distraitement sa montre.

« Il va falloir y aller » dit-il. « C'est bientôt l'heure dîner. Draco et Ron vont nous attendre. »

« Encore 5 minutes » dit Hermione.

Il avait vraiment créé un monstre.

0o0o0

Assis derrière la table des professeurs, Dumbledore regardait avec insistance les élèves et un en particulier. Le jeune Hariel demeurait une énigme, encore plus depuis qu'il avait fouillé son esprit.

Il en était sûr, l'épée qu'il avait vue dans son esprit était Excalibur. Doc il était fort possible que la jeune fille (dont il n'avait pas vu le visage, seulement la chevelure rouge sang) soit celle que l'on appelait le « Héritier Pendragon-Emrys ».

Quel pouvait bien être le lien entre le jeune Hariel et la maîtresse d'Excalibur ? Il était retourné dans la banlieue de Dartford et avait à nouveau interrogé le personnel de l'orphelinat où le garçon avait grandi puis toutes les personnes en villes qui avaient un lien avec lui. Tous racontaient la même histoire. Après l'explosion de la maison de son oncle et de sa tante, il avait été amené à l'hôpital et comme il était indemne, avait été récupéré par un agent des services sociaux et amené à l'orphelinat Clair-Matin, le seul disposé à l'accueillir cette nuit-là. Cette solution censée être temporaire avait perduré quand, après avoir contacté Marjorie Dursley, la sœur de l'oncle du garçon, celle-ci avait refusée de le prendre chez elle. Après cela, il avait vécu à l'orphelinat et était allée à l'école primaire jusqu'à sa lettre de Poudlard.

Outre les témoignages que Dumbledore avait recueillis à la fois à Dartford mais aussi au centre social qui avait envoyé l'agent ainsi qu'au King Edward Hospital, il avait trouvé tous les documents officiels relatant les faits. Il était même allé interroger Marjorie Dursley qui, bien qu'elle ait répondu à ses questions, l'avait renvoyé en le traitant de dégénéré.

Et pourtant il n'avait pas rêvé, il avait bien vu cette jeune fille. Et pourtant à aucun moment le jeune Hariel n'avait été en contact avec une fille aux cheveux rouges. Il avait interrogé ses amis de l'orphelinat, ses camarades de classe, ses professeur,… (avec la magie, il était facile de persuader les gens qu'il ne ressemblait pas à un sorcier de contes de fée et il pouvait se faire passer pour n'importe qui ayant l'autorité nécessaire pour les faire répondre) mais aucun n'avait jamais vue de fille aux cheveux rouges sang.

En désespoir de cause, Dumbledore avait échafaudé une théorie extrêmement farfelue dans laquelle la jeune fille, l'Héritier Pendragon-Emrys, était en fait Hariel. Qu'il teigne les cheveux ou qu'il mette une perruque, il était indéniable que le jeune Hariel pouvait ressembler à cette jeune fille. Après tout, il leur montrait tous les jours que les habits féminins lui allaient très bien.

Cette théorie, qui pourtant ne cessait de tourner et de retourner dans son crâne, était cependant très peu plausible. Le garçon n'avait appris l'existant du mode sorcier qu'à la fin juillet et Dumbledore avait fait en sorte qu'Hagrid ne le quitte pas d'une semaine pendant la seule journée où il avait été dans le mode sorcier. Parce qu'il était sûr que c'était la seule journée, il l'avait vu dans l'esprit de Mme. Ludworth et de son assistante, Alice.

Il avait aussi pensé que quelqu'un pouvait déjà manipuler le garçon dans l'ombre et était allé le voir pour établir un contact. Pourtant, personne n'était venu voir Hariel. Il avait même décris très précisément Simeon Randall-Delûte mais personne ne l'avait vu dans le coin.

Et puis il y avait aussi le fait que la vie de l'Héritière était assez documentée. Que ce soit son acte de naissance, son arbre généalogique ou autre, tout avait été fourni par maître Randall-Delûte et authentifié sans le moindre doute par des experts. Sur le papier, Hariel Potter et l'Héritière Pendragon-Emrys étaient deux personnes différentes.

C'était ça surtout qui faisait douter Dumbledore de sa propre théorie. Hariel Potter avait eu la vie normale de n'importe quel orphelin moldu depuis qu'il l'avait lui-même posé devant la porte des Dursley et avait été mis au courent du monde sorcier à seulement onze ans et depuis il tentait de s'intégrer.

Pourtant il demeurait une ombre au tableau. Une toute petite, minuscule ombre qui pourtant turlupinait Dumbledore. Si Hariel n'avait jamais été en contact avec qui ou quoi que ce soit de magique, alors comment ce faisait-il qu'une personne ait tenté de lire son esprit à l'hôpital, le jour même où celui-ci avait perdu la protection que lui donnait la maison de sa tante ?

Tout ça lui donnait mal à la tête. Heureusement, il y avait un point positif. Les mâchoires de son piège se refermaient sur le garçon et celui-ci ne voyait rien à part ce qu'il voulait qu'il voit.

Il avait vu l'article de journal sur le vol ainsi que le chien avec bien sûr la trappe. Finalement, qu'il soit à Serdaigle n'était pas une trop mauvaise chose. Il n'aurait pas ce côté fonceur qu'avaient les Gryffondors mais il espérait que son intelligence lui permettraient de faire le lien entre l'objet qu'on avait essayé de voler et ce qu'il y avait sous la trappe. En même temps, il avait fait fort mais au moins, une trappe gardée par un chien géant à trois têtes ça retenait l'attention.

Autre chose de bien avec sa maison, c'est que les Serdaigles, tout intelligents et savant qu'ils étaient, avaient du mal à voir ce qui leur pendait au nez si ce n'était pas écrit noir sur blanc dans un livre. Grâce à ce trait de caractère, il était sûr qu'il ne remarquerait rien.

Bien sûr, son travail n'était pas terminé. Il espérait qu'Hariel continue son enquête au gré des indices qu'Albus sèmerait sur son passage avec l'aide involontaire de son très cher Hagrid, une personne à qui il ne confirait jamais un secret en temps normal mais dont l'étourderie allait cette fois servir.

Comble de chance, Hariel allait peut-être pouvoir avoir un coupable tout trouvé en la personne de Severus Rogue. Celui-ci lui avait bien sûr rapporté comment il avait empêché quelqu'un (il n'avait pas dit qui mais Dumbledore soupçonnait qu'il le savait) de passer le chien tout en se faisant blesser au passage et Dumbledore voulait se servir de cela pour que le garçon se méfie de son professeur. Instaurer entre eux une relation de méfiance, voire de haine, avait été l'un de ses principaux objectifs (même s'il n'avait pas eu grand-chose à faire puisque Severus avait pris le mors aux dents tout seul). En effet, il espérait creuser un peu plus le fossé entre les Serpentards et les autres en particulier chez Hariel. Après tout, si le « Survivant » montrait une certaine animosité envers les Serpentards (et en particulier leur directeur) les autres suivraient.

Il espérait également que la haine qu'Hariel éprouvait pour Rogue incite celui-ci à haïr également Voldemort et les Mangemorts (enfin, plus que ce qu'un orphelin qui cherche à venger ses parents ne le ferait). C'est grâce à cette haine qu'il voulait arriver à contrôler le jeune Hariel, ça et aussi le sentiment de devoir sauver les autres qu'il souhaitait que cette série d'épreuve qu'il ait prévue pour lui cette année allait déclencher.

Deux ombres cependant venaient assombrir son tableau. Tout d'abord le fait qu'il ne vive plus chez les Dursley et, pire encore, qu'il ne puisse plus l'y renvoyer. La haine de Petunia envers sa sœur était une aubaine. Martyrisé pendant des années, il avait espéré qu'Hariel soit malléable voir même influençable et surtout reconnaissant envers celui qui le sortait de ce enfer, Dumbledore lui-même. Ce respect que le gamin aurait eu pour lui ce serait accentué d'année en année à force de devoir retourner dans sa prison et de voir Dumbledore l'en sortir. Que cette façon de faire ressemble à celle qu'il avait utilisé sur Jedusor quand il était encore ici était normal. Beaucoup croiraient que c'était ce qui l'avait fait mal tourner et ainsi Dumbledore n'aurait pas de mal à accuser Hariel d'être le prochain mage noir en soulignant ses points communs avec le précédent. Tout cela bien sûr quand il aurait été vaincu pour lui assurer de régner tranquillement sur les sorciers.

Tout cela avait presque été réduit à néant par l'explosion de la maison des Dursley qui non seulement avait fait sortir Hariel de son enfer mais lui avait aussi fait perdre sa trace pendant cinq ans. Hariel était mois malléable qu'il ne l'aurait voulu et surtout pas tellement traumatisé par son « foyer » qu'il serait heureux de retrouver et triste de quitter.

Autre ombre au tableau, Draco Malefoy. Le petit serpent était devenu quasiment de force l'ami d'Hariel, tout ça probablement sur les ordres de son père. Cette relation mettait à mal tout son travail pour bien définir la ligne entre la majorité des élèves, avec les Gryffondors en tête, et les Serpentard, séparer le bon grain de l'ivraie, en quelque sorte, l'ivraie étant le bouc émissaire parfait à offrir aux sorciers à la sortie de la guerre.

Il faudrait donc qu'il s'occupe du jeune Draco. Et il avait encore à enquêter sur la mort étrange de ce troll. Ah comme sa vie était compliquée.

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Dean était suspect. Pas suspect dans le sens qu'Hariel le soupçonnait d'avoir fait quelque chose mais suspect dans le sens qu'il cachait quelque chose. Pendant toute leur séance de révision à la bibliothèque, il n'avait cessé d'essayer de lui parler et à chaque fois il refermait sa bouche et baissait les yeux.

Finalement, Hariel en eut assez et décida d'essayer de le faire parler. Évidemment, comme il hésitait de parler devant les autres, il n'allait pas se montrer brutal en posant la question alors qu'ils étaient tous réunis. Il attendit la fin de leur cession de travail pour lui demander de l'aider à ramener les livres à leur place comme il l'avait fait lors de leur première rencontre. Ce n'est que caché dans les rayonnages qu'il aborda le sujet avec son cousin.

« Tu voulais me dire quelque chose ? » demanda-t-il de but en blanc.

Bon, c'est vrai qu'il s'était dit qu'il ne serait pas trop brutal. Mais quand même, il n'allait pas tourner autour du pot pendant des heures.

« Hein ? » demanda Dean avec un air à la fois ahuri et gêné sur le visage. « Je ne vois pas ce que tu veux dire. »

Hariel ne répondit pas mais regarda son cousin droit dans les yeux. Dean soutint son regard puis rougit et détourna les yeux.

« Ok » soupira-t-il finalement. « Mais je crois que finalement, je vais aussi le dire aux autres. »

« Très bien » soupira Hariel. « Mais il vaudrait peut-être mieux sortir de la bibliothèque. Mme Pince n'aime pas vraiment les messes basses. »

« C'est clair » rit Dean qui avait eu plus que son lot de remarqué de la part de l'intransigeante bibliothécaire.

Ils rejoignirent les yeux et Dean proposa d'aller se promener dans le parc. Hermione allait refuser mais Hariel ne lui laissa pas vraiment le choix. Il fallait vraiment qu'elle socialise plus et partager un secret avec des amis était un bon moyen de resserrer les liens entre eux.

Eux c'était bien sûr Hariel, Hermione et Ron ainsi que Dean et Seamus. Ajith avait bien participé à quelques séances de révisions avec eux mais il s'était mis à aider Neville Londubat avec ses devoirs et restait maintenant avec lui. On était jeudi donc Draco n'était pas là non plus puisqu'il était à son cours de vol. D'ailleurs, il ne les rejoignait que rarement quand ils travaillaient ensemble. Il disait que ça puait le Gryffondor.

Ils descendirent au rez-de-chaussée de chaussée puis sortirent dans le parc avant de se mettre près d'un arbre solitaire.

« Pourquoi on est là ? » demanda Seamus.

« Dean à un truc à dire » dit simplement Hariel.

« Vous vous souvenez du chien ? Celui de l'étage interdit. »

« Vaguement » ironisa Hariel.

« Vaguement ? » s'exclama Ron. « Mais ce truc a failli m'arracher le bras ! »

« C'était de l'ironie, Ron » soupira Hermione. « Bien sûr qu'on s'en souvient. Tu continues ? »

Dean hésita quelques instants. Hariel lui était assez mal à l'aise de parler de ça a côté d'Hermione. Ça allait peut être réveillé sa curiosité.

« Je…je crois que Rogue a essayé de passer devant le soir d'Halloween. »

Haiel sursauta. Comment son cousin pouvait-il être au courent ? Hermione et lui étaient les seuls élèves ce soir-là quand il avait vu la blessure de Rogue. Hariel avait peur que ça excite la curiosité d'Hermione, et bien il pouvait dire, au regard qu'elle lui lançait, que c'était fait. Dean dû se méprendre sur le sursaut d'Hariel car il s'exclama :

« Si, si, je t'assure ! Il s'est fait méchamment déchiqueter la jambe. »

« La vache ! » s'exclama Seamus.

« Que…comment tu le sais ? » demanda Hariel.

« Je l'ai vu. C'était le lendemain. J'étais sorti dans le parc avec un livre et Rogue me la confisqué en disant que c'est interdit. Je suis sûr que cette règle là il l'a inventé, vous savez comment il est avec les Gryffondor… »

Oui, Hariel savait. Il était d'ailleurs aussi injuste avec Hariel. Même plus. Dans ce cas-là, c'était vrai que la règle avait été inventée car le règlement stipulait que les livres ne pouvaient pas sortir du terrain de l'école (en dehors de la forêt) et pas seulement du bâtiment. Mais ce n'était pas le sujet.

« Je suis donc allé le voir en salle des profs pour qu'il me le rende mais la porte était entrouverte et j'ai vu Rusard soigner sa jambe. Rogue disait que c'était impossible de surveiller les trois têtes en même temps. J'ai tout de suite pensé au chien. »

Donc le mystère était résolu…et les ennuis commençaient.

« Tu penses qu'il voulait ce qui est caché sous la trappes ? »

« Quelle trappe ? » demandèrent simultanément Ron et Seamus.

« Celle que le chien gardait » soupira Hermione avec énervement.

Hariel, lui, était surpris (et ravis) que son cousin l'ai vu. Malgré sa nonchalance, Dean était assez intelligent. Pas autant que lui ou Hermione mais il avait cette habitude de sembler retenir ou voir des choses sans vraiment d'effort. Grâce à cela, Hariel se sentait un peu plus proche de son cousin.

Mais il se reprit. Il fallait absolument les empêcher de monter l'affaire en épingle sinon ils allaient continuer à enquêter et se mettre en danger.

« Euh…vus êtes sûr que vous exagéraient pas un peu ? » demanda-t-il. « Bon, d'accord, y'a un chien à trois têtes dans l'école et le professeur Rogue s'est fait mordre, mais de là à déduire qu'il veut voler ce que caché ce chien quoiqu'il cache… »

« Alors pourquoi était-il là ? » demanda Hermione.

« Euh…pour le nourrir ? » proposa Hariel sans trop y croire lui-même.

Avec un air triomphant, Hermione lui dit exactement ce qu'elle lui avait dit quelques jours plus tôt quand ils avaient discutés à ce sujet.

« Et puis pourquoi la nuit ? » demanda Dean.

« Bon, il le nourrissait pas, d'accord…mais peut-être qu'il était tombé malade et qu'il devait lui donner une potion ? »

« C'est déjà un peu plus crédible, Hermione » lui dit Dean.

« Certes, mais je ne suis pas convaincu » dit la jeune fille en plissant les yeux.

« Et pourquoi veux-tu que le professeur Rogue veuille voler quelque chose ici ? » repris Hariel.

« Ben qu'est-ce qu'il ferait là alors ? » demanda Ron. « Il est nul comme prof. Il n'aime pas les élèves, sauf ses petits serpents gluants chéris, il n'aime pas enseigner non plus alors pourquoi il resterait à travailler ici si ce n'est pas pour être dans la place ? »

Hariel dû se rendre à l'évidence : c'était très logique. Cela le surprenait de Ron. Il ne l'avait pas habitué à des raisonnements aussi développés.

« Intéressant » dit Hermione comme à contre cœur.

« Euh…y'a juste un problème » dit Hariel. « Le truc est arrivé cette année et ça fait pas mal de temps que Rogue enseigne. Il doit y avoir une autre raison pour qu'il reste »

« Et comment tu sais que l'objet n'est là que depuis cette année ? » demanda Hermione en fronçant les sourcils.

Hariel tenta de contrôler son visage pour ne pas paniquer. Il s'était grillé. Comment leur expliquer d'où il savait ça sans parler du paquet de la banque ?

« Ben je…j'ai posé des questions un peu partout après son annonce de la rentrée, surtout aux plus âgés et ils m'ont dit que c'était la première fois qu'un couloir était interdit de cette façon. Ça veut donc bien dire que l'objet est arrivé cette année, non ? »

L'explication était logique et elle satisfit les garçons. Hariel avait eu chaud mais il n'était pas encore sorti d'affaire car Hermione le regardait encore avec des yeux soupçonneux.

« Non mais ça suffit avec vos…trucs là ! » s'exclama Seamus, énervé. « Vous parlez de ça comme si c'était normal ! Allo ! Y'a un chien à trois tête dans l'école ! »

Un bruit derrière eux les fit se retourner. Hagrid se tenait derrière eux, le teint pâle et une pile de livre à ses pieds. Il devait vouloir les ramener à la bibliothèque quand il les avait entendus.

« Vous avez vu Touffu ? »

« Touff…Touffu ? » demanda Hariel. « C'est le nom du cerbère ? »

« Chut ! » s'exclama alors le garde-chasse en posant un doigt sur ses lèvres. « Pas si fort ! »

Il se mit à bredouiller puis il s'approcha d'eux.

« Venez, ce n'est pas l'endroit pour en parler » dit-il en commençant à les pousser dans le dos.

« Hagrid ! » s'exclama alors Hermione. « Vos livres ! »

« Ah oui, c'est vrai » dit le grand homme en se baissant pour commencer à les ramasser.

Hariel et les autres firent de même et rassemblèrent assez rapidement les ouvrages. Selon ce qu'avait vu Hariel, c'était surtout des livres de jardinage et de soins aux Créatures Magiques ainsi qu'un livre sur les Dragons. Quoi de plus normal pour le dernier, Hariel se souvenait qu'Hagrid lui avait dit qu'il rêverait d'avoir un Dragon malgré le fait que ce soit interdit. Bien sûr, les dragons dont il parlait n'avaient rien à voir avec ceux qu'Hariel connaissait. Il s'agissait de que les Démons connaissaient comme les Dragons Animaux. Ils ressemblaient beaucoup aux autres Dragons mais n'étaient doués de raison ou d'intelligence et étaient bien moins puissants.

Hagrid le conduisit après jusqu'à sa cabane et les fit entrer et s'assoir où ils pouvaient. Comme il n'y avait que deux chaises en plus du fauteuil où Hagrid s'était installé, Hariel, Hermione et Dean s'assirent sur le lit.

Hariel regarda autour de lui. Ça n'avait pas changé depuis la dernière fois. En même temps ça ne faisait même pas deux mois. C'était une cabane avec une pièce unique et octogonale qui semblait assez exigu tellement elle était encombrée. Il y avait bien sûr une grande cheminée, un large lit, une petite table et des chaises où étaient assis Ron et Seamus ainsi que des tas de placard de rangement dont certains débordaient. Des bouquets de plantes et des carcasses de petits animaux étaient pendu au plafond et outre le feu dans la cheminée, les seuls lumières venaient de bougies et de la petite fenêtre crasseuse à côté de la porte.

Crockdur, le molosse d'Hagrid, se leva du vieux tapis élimé qui recouvrait une partie de la pièce et s'avança vers Hariel pour s'assoir à ses pieds tout en posant sa tête sur ses genoux et en appréciant les caresses que le jeune garçon avait commencé à prodiguer sur son crâne.

« Vous alliez nous parlez de ce…Touffu, n'est-ce pas ? » dit Hariel alors que personne ne semblait vouloir prendre la parole.

« Vous n'auriez jamais dû savoir qu'il était là » soupira Hagrid.

Le jeune Démon réfléchit rapidement à comment le faire parler.

« Il est à vous ? » demanda-t-il.

« Oui » répondit Hagrid avec un grand sourire joyeux.

Hariel se retint lui aussi de sourire mais de façon triomphale. La fierté du propriétaire ça marche toujours surtout avec Hagrid qui adore les animaux.

« Je l'ai acheté à un ami grec que j'ai rencontré dans un pub l'année dernière » reprit le garde-chasse. « Je l'ai prêté à Dumbledore pour garder… »

« Pour garder quoi ? » demanda subitement Ron.

Hariel cru qu'il allait l'étrangler. Ils étaient si proches ! Et voilà que ce crétin allait braquer Hagrid.

« Non, ça suffit ! » s'exclama Hagrid comme Hariel l'avait prévu. « Ne me posez plus de questions, c'est top secret. »

Hariel ouvrit la bouche mais il fut à nouveau devancé par Ron.

« Mais Rogue va essayer de voler ce que garde votre chien ! »

« Quoi ? » demanda Hagrid avec un air hébété. « Qu'est-ce que c'est que ces idioties ? »

Tous se regardèrent. Hariel était lui-même très peu sûr qu'il faille répondre.

« Rogue a essayé de passer devant le ch…Touffu le soir d'Halloween et il s'est fait mordre. »

« Allons » dit Hagrid, « c'est ridicule, pourquoi un professeur… »

« Mais je l'ai vu ! » s'exclama Dean. « J'ai vu les blessures de Rogue et il parlait de surveiller les trois têtes et… »

« Et moi je te dis que tu as tort ! » s'emporta Hagrid. « Aucun professeur et surtout pas Rogue n'essaierait de voler la…ce que garde Touffu, vous m'entendez ? Aucun ! »

Pas même Quirrell ? Demanda Hariel silencieusement.

« Maintenant écoutez-moi bien tous les cinq » repris Hagrid. « Vous êtes en train de vous mêler de choses qui ne vous regarde absolument pas. Et en plus c'est très dangereux. Alors oubliez ce chien et oubliez ce qu'il garde. Ça ne concerne que le professeur Dumbledore et Nicolas Flamel…

La main d'Hariel se crispa sur le crâne de Crockdur qui poussa un léger glapissement. Ce n'était pas…ce n'était quand même pas…bien sûr, il connaissait Nicolas Flamel mais jamais il ne se serait douté que le personnage historique soit un sorcier, un sorcier encore vivant qui plus est. Cela voulait dire que quelque chose le maintenait en vie.

La Pierre Philosophale. Le Grand Œuvre de l'alchimie capable de transformer le plomb en or et de créer l'Elixir de Vie. Beaucoup ont cherché à réaliser un tel prodige mais les légendes disent qu'un seul homme à jamais réussit à la créer et cet homme c'est Nicolas Flamel.

Si un objet précieux lié à Nicolas Flamel était caché dans le chat au alors ça ne pouvait être que ça. Si seulement il pouvait en savoir un peu plus…

« C'est qui Nicolas Flamel ? » demanda Ron.

Raté. En entendant cela, Hagrid se rendit compte qu'il en avait trop dit. Il se maudit puis réitéra ses mises en garde avant de les chasser de chez lui.

0o0o0

Hariel soupira en marchant derrière Dean, Ron et Seamus. Excités comme des puces, les deux Gryffondors tentaient de convaincre le troisième garçon de venir avec eux à la bibliothèque pour savoir qui était Nicolas Flamel. Hariel, lui, n'allait certainement pas éclairer leur lanterne. Plus longtemps ils seraient occupés à chercher, plus longtemps ils resteraient en sécurité sans faire de bêtises.

Il vit alors Hermione se placer à côté de lui et frémit en voyant son regard.

« Je sais à quoi tu penses » dit-elle tout bas pour être sûr que les garçons ne l'entendent pas.

« Moi ? A rien ! Rien du tout ! » s'exclama Hariel tout bas, mal à l'aise.

« Tu sais tout comme moi qui est Nicolas Flamel et ce qui est caché sous cette trappe »

Hariel gémit.

« Évite de le dire aux autres s'il te plaît » supplia-t-il.

« Pourquoi ? »

« Parce que…viens » lui demanda Hariel après avoir regardé à droite et à gauche.

Il ouvrit prudemment une porte et, voyant qu'elle était vide, entra à l'intérieur entraînant son amie.

« Et donc, pourquoi tu ne veux pas le dire à autres ? » demanda Hermione une fois qu'ils se furent téléporter dans leur dimension.

« En fait… » commença Hariel.

Il soupira.

« Je ne veux pas qu'ils se mettent en danger » dit-il finalement en s'asseyant dans un grand fauteuil. « S'ils se mettent à enquêter, ils vont finir par prendre des risques et peut-être se faire tuer. »

« Tu les protégera » dit Hermione en haussant les épaules.

« Je te remercie de la confiance que tu as dans mes capacités mais je ne suis pas à l'abri d'une erreur et j'aurais trop à faire avec les épreuves que m'a réservé Dumbledore pour en plus devoir les protéger. »

« Ah, j'en était sûr ! Dumbledore est derrière tout ça ! »

Hariel soupira d'énervement.

« Oui, il est derrière tout ça ! Il me teste pour savoir si je serais une bonne arme dans sa guéguerre avec Voldemort. »

« Ah, je le savais ! Je le… »

Hermione s'interrompt et jeta à nouveau son regard scrutateur sur Hariel.

« Donc, quand tu m'as dit que je me faisais des idées, c'était aussi une manière de te débarrasser de moi ? »

« Bien sûr que non ! » protesta Hariel. « Je… »

« Est-ce que tu m'aurais au moins parlé de Nicolas Flamel si je n'avais pas été au courent ? »

« En fait… »

« Non mais c'est pas vrai ! » s'exclama Hermione en se levant. « Je croyais que j'étais ta meilleur amie ! »

« Mais c'est le cas ! » se défendit Hariel en se levant à son tour. « Et c'est pour ça que je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose ! »

Hermione plissé les yeux.

« Je peux très bien m'occuper de moi toute seule, ne sois pas aussi condescendant » grinça-t-elle et se retournant.

Elle marcha jusqu'à un coin vide de la pièce et sortit un papier de sa poche.

« Je vais mener les recherches sur Nicolas Flamel avec les autres. Comme ça je pourrais veiller à ce qu'ils ne trouvent rien. Mais crois-moi, je ne laisserai pas tomber. »

Elle souffla sur le papier puis le lâcha. Dès qu'il toucha le sol, un cercle apparut sous ses pieds et la téléporta.

Hariel retomba dans son fauteuil et soupira. La tempête était passé…enfin il espérait.

Il resta immobiles pendant encore quelques instants puis il se redressa et fouilla sa poche pour en sortir son miroir.

« Balbok ? Je vous dérange ? » demanda-t-il après l'avoir activé. « J'aurais voulu vous demander de me faire une recherche sur Nicolas Flamel. »

0o0o0

« Nom d'une pucelle ! Dumbledore connaît Nicolas Flamel ! » s'exclama Draco alors qu'Hariel lui faisait des signes désespéré pour qu'il parle moins fort. « Désolé, c'est juste que c'est…tellement surprenant. »

Il semblait partagé entre le mépris qu'il éprouvait habituellement pour Dumbledore et une certaine forme d'admiration.

Ce n'était au dîner en voyant le Serpentard qu'Hariel s'était rendu compte qu'il l'avait totalement oublié. Il fallait absolument qu'il lui parle. Il lui avait déjà dit pour le chien, il aurait pu se vexer si maintenant Hariel ne lui disait rien.

Mais il ne voulait pas le faire avec les autres garçons, non. Ils allaient tout de suite essayer d'enfoncer Rogue et Draco allait prendre la mouche. Il semblait beaucoup aimer le professeur de Potion.

Et il avait bien fait parce que Draco s'était légèrement emporté quand Hariel lui avait dit ce qui s'était passé. Il avait fait les cent pas en pestant jusqu'à ce qu'Hariel lui dise que lui non plus ne croyait pas vraiment à la culpabilité de Rogue. Hermione, qui était présente, lui avait jeté un regard aigu mais il n'avait pas développé.

« « Nom d'une pucelle » ? Sérieux ? » demanda Hermione en levant un sourcil.

« J'ai...j'ai été surpris » répondit Draco qui était tout aussi mal à l'aise qu'Hariel quand Hermione le regardait comme ça. « Non mais vous vous rendez compte ? Si ça se trouve, ce qu'il y a sous la trappe c'est… »

« La Pierre Philosophale » dirent Hariel et Hermione à l'unisson.

« La pierre qui change le plomb en or » reprit Hermione.

« Et qui permet de créer l'Elixir de Vie » acheva Hariel.

« Pas la peine de venir me poser la question si vous aviez déjà fait vos recherches » souffla Draco, légèrement énervé.

« On est pas venu te poser la question en fait » grommela Hermione.

« Draco, on n'a pas fait de recherche, on savait déjà qui était Nicolas Flamel » dit Hariel.

« Comment ça ? »

« Tous les moldus savent qui est Nicolas Flamel…ou en tout cas une grande majorité » soupira Hermione.

« Mais…mais c'est impossible ! C'est un sorcier… »

« Oui mais il a vécu un temps dans le monde non sorcier et il s'y est investi. Ce n'est qu'après sa mort présumée qu'il est partie du monde non magique » dit Hermione.

« Enfin, c'est ce qu'on suppose » reprit Hariel. « Rien ne dit qu'il n'y est pas retourné sous une autre identité. »

« Mais les Flamel sont l'une des familles les plus nobles qui soient pourquoi auraient-ils vécus chez les moldus ? » se plaignit Draco.

Hermione allait protester mais elle fut interrompue par Hariel.

« D'après ce que je sais, Nicolas Flamel n'était pas noble. Je pense que s'il l'est chez les sorciers, il a dû le devenir plus tard. »

« Non, ce n'est pas possible ! Je veux dire, les Flamel sont une lignée importante depuis plus de 600 ans bien que les deux seuls membres soient Nicolas Flamel et sa femme Pernelle… »

« Tu sais que puisque Nicolas Flamel est encore en vie, ça lui fait plus de six cent ans. Donc ma théorie se tient… »

« Mais… »

« Draco, les familles nobles n'ont pas toujours été noble » dit Hermione.

« Les Malefoy, si ! »

« Sauf le fondateur de la lignée » dit Hariel. « S'il a fondé la lignée c'est qu'il a été anobli et s'il a été anobli c'est parce qu'il n'est pas né noble, non ? »

Draco ouvrit la bouche pour répondre mais il ne pouvait rien dire à cet argument. Dans le même cas que lui, son père aurait campé sur ses positions comme un gamin qui ne veut pas comprendre (le sadisme et la cruauté en plus) mais Draco, lui, savait qu'Hariel avait raison. Quel que soit la maison noble, elle avait un jour été non noble.

Draco se dit qu'à une certaine époque, pas si loin d'ailleurs, il aurait fait comme son père mais d'une manière encore plus puéril. Hariel l'avait habitué à ses arguments logiques et il s'était habitué à réfléchir logiquement pour le contrer…enfin, il commençait.

0o0o0

« Donc, comme nous le supposons, le Seigneur Malefoy est à la tête des ultra-conservateurs, c'est bien cela ? »

« C'est exact votre Altesse » dit une voix provenant d'un miroir posé sur une table.

Hariel prit une gommette en forme de couronne et la mit sur une étiquette noire qui disait :

« Duc Lucius Malefoy »

Il prit ensuite une punaise et épingla l'étiquette près d'autres étiquettes noires sur un tableau en liège déjà assez plein.

« Je crois qu'il me faudra des photos » dit Hariel qui était déjà en train de songer à un système plus pratique pour organiser toutes les informations.

« J'en prends note votre altesse »

« Merci Simeon. D'autres renseignements sur ce cher Lucius ? » demanda Hariel en ouvrant un meuble à tiroir et en en sortant un dossier.

« Je ne sais pas si ça peut être utile… »

« C'est bien parce que je ne sais pas ce qui peut m'être utile que je veux que vous le donniez tout ce que vous apprenez »

« Dans, ce cas j'ai entendu dire qu'il avait des paons blanc »

« M'étonne pas de lui » marmonna Hariel.

Il prit un stylo et nota l'information dans le dossier sur une feuille qui disait « Environnement Personnel ».

« Rien d'autre ? »

« Non, ces tout ce qui a été dit sur lui. »

« Ce qui a été dit sur lui ? Il n'a pas parlé ? »

« Il n'était pas là aujourd'hui. »

« Quoi ? Et vous ne me l'avez pas dit ? »

« Je suis désolé, je ne pensais pas… »

« Il faut tout me dire ! Vous m'entendez ? Tout ! »

« Hariel ! » s'écria alors Hermione qui se trouvait à côté.

Hariel se figea puis respiration un grand coup.

« Je suis désolé de m'être emporté Simeon » dit-il finalement. « Nous en sommes encore au début de notre collaboration et il faut encore que nous nous habituions l'un à l'autre. »

« Ce n'est rien votre altesse, je comprends que vous soyez énervé, après tout nous sommes déjà en décembre… »

« Mais ce n'est pas une excuse » soupira Hariel. « Bref, ce que je veux que vous fassiez, c'est que pour chaque séance vous me dites qui est présent ou pas et que vous preniez des notes sur ce que chacun dit…nos parchemins de communication feront l'affaire. Je pense qu'après les vacances je vous fournirais un moyen d'enregistrer ce qui se dit précisément. »

Il pensait demander une nouvelle fois l'aide d'Ajuka pour permettre à un enregistreur numérique de fonctionner au cœur même du Ministère. Non, mieux, il allait lui demander comment faire pour me faire lui-même. Comme ça il pourrait modifier tous les appareils dont il aurait besoin.

« Et si nous finissions votre rapport, mon cher Simeon ? » dit-il enfin.

Pendant encore une heure, Hariel épingla des étiquettes et en reliant d'autres ave des ficelles sur son tableau et nota des choses dans des dossiers qu'il rangeait ensuite soigneusement dans son meuble à tiroir.

« À quoi ça sert tout ça ? » demanda Hermione quand Hariel coupa la communication avec son avocat ?

« Le pouvoir » dit Hariel avec un sourire.

« Que le père de Draco ait des paons te donne du pouvoir ? » demanda Hermione, dubitative.

« L'information c'est le pouvoir » précisa Hariel. « Regarde ! »

Il lui montra son tableau. Au centre il y avait une grosse étiquette avec marqué Magenmagot en lettre capitales. Des ficelles blanches en partaient et le reliait à des étiquettes plus petites, de couleurs différentes, certaines, comme celle de Lucius Malefoy avec de petites couronnes en gommette dessus. Celles-ci étaient reliés à d'autres étiquettes de même couleur par des ficelles et avaient une étiquette un peu plus grande avec un nom : ultra conservateurs, modernistes, indépendants... D'autres ficelles traversaient le tableau pour relier des étiquettes ou des groupes d'étiquettes entre eux et avaient leurs propres étiquettes qui expliquaient le lien entre eux.

« Ceci est un graphique représentant les tendances politiques et les alliances au sein du Magenmagot » dit-il. « Chaque couleur représente… »

« Un parti politique ? »

« Il n'y a pas de partie politique chez les sorciers. Il s'agit plutôt de groupe d'influences qui partagent les mêmes idées politiques. »

« Donc en noir, ce sont les ultra-conservateurs. Ça veut dire qu'ils sont…totalement contre tout changement ? »

« Pas forcément. Les ultra-conservateurs sont ce qu'on pourrait appeler le parti Sang-pur. Ils privilégient la domination des nobles au-dessus de tout. »

« Mais si ce n'est pas un parti, comment le père de Draco peut en être le chef ? »

« Tous les groupes ont un leader, quelqu'un vers qui mes membres se tourne pour prendre la parole ou les décisions. »

« C'est leur référant ? »

« Tout à fait »

« Et les blancs ? »

« Des personnes non alignés. C'est d'abord vers eux que je voudrais que Simeon se tourne pour former son propre groupe d'influence. »

« Tu veux dire ton groupe » précisa Hermione. « C'est l'étiquette en rouge ? »

« Mmm » acquiesça Hariel.

« Et les autres ficelles ce sont… »

« D'autres types de liens. Par exemple, il arrive qu'une personne vote beaucoup dans le sens de l'un des groupes mais sans en faire partie. Ou alors de fortes inimitiés entre un ou plusieurs membres qui les font souvent s'affronter, ce genre de choses. »

« Je vois que Fiermont Crane et Linéa Mautière ne sont pas en rouge » remarqua Hermione.

« Non, je pense qu'on ne peut pas encore dire que nous somme dans me même groupe, mais nous sommes quand même alliés, regarde ! »

Haiel montra à son amie des gommettes rondes de coulées rouge à côté des étiquettes des deux amis de Simeon.

« C'est un peu fouillis tout ça, non ? »

« Un peu oui, mais il était urgent que je mette en place ce graphique. Je pense bientôt le remplacer par quelque chose de plus High tech. Ça me permettra aussi d'ajouter les informations de mes dossiers » rajouta-t-il en tapotant son meuble à tiroir.

« Il y a tous les renseignements que t'as donné Simeon ? »

« Plus des documents officiels que ma fourni Balbok. Comme je l'ai dit à Simeon, je ne sais pas ce qui peut me servir donc pour le moment je prends tout. »

« Ça ne m'explique toujours pas pourquoi tu fais ça »

« C'est…un sorte de jeu. J'ai du pouvoir alors je m'en sers. »

« Pour faire tomber Dumbledore ? »

« Exactement. Pour le moment, je n'ai pas suffisamment d'influence. Prendre des renseignements, c'est la première étape. Ensuite, quand je connaîtrai tous les rouages à fond, je commencerais à agir pour saper l'autorité de Dumbledore. »

« Comment ? »

« D'abord en changeant le monde sorcier. En le rendant meilleur, plus moderne mais sans en détruire les racines. »

« Je croyais que c'était aussi ce que voulait Dumbledore. »

« La modernité qu'il préconise lui sert surtout à asseoir son pouvoir. Si on regarde bien, on se rend compte que tout ce qu'il fait est dans le but que le monde reste tel qu'il est parce que c'est ce monde qui lui donne son pouvoir. »

« Si tu veux tant de débarrasser de Dumbledore, pourquoi est-ce que tu ne le tue pas, comme tu as fait sur le troll ? »

« Je pourrais…je pense… » dit Hariel sur un ton pensif. « Mais ce n'est pas ce que je veux. Je ne veux pas le tuer, je veux le détruire. Je veux qu'il voie tous son pouvoir et tous ses plans pour en obtenir plus s'effondrer sous ses yeux sans qu'il puisse rien faire. Et je veux surtout qu'il voit que c'est moi le responsable de sa destruction. »

Hermione frémit. En disant ces mots le regard d'Hariel était devenu glacé. Pour la première fois, la jeune fille se dit que c'était vraiment un Démon qui se tenait devant elle, un Démon comme ceux des contes.

« Pour…pourquoi tu lui en veut comme ça ? »

« Je t'ai dit ce qui m'étais arrivé avant d'être recueilli par les Gremory ? »

Hermione hocha la tête.

« Et bien c'est Dumbledore la cause. C'est lui qui m'a placé chez ma tante en sachant très bien que je vivrai l'enfer et pour ça, je veux qu'il souffre. »

« Mais le détruire… »

« Je ne suis pas le seul à qui il a fait ce genre de choses, j'en suis sûr, tout comme je suis sûr qu'il recommencera si je lui en laisse l'occasion, si je lui laisse son pouvoir. »

« Quand tu parles de pouvoir in dirait que tu parles de… »

« De magie ? Ça fait longtemps que j'y pense mais oui, c'est ce que je veux faire à la fin, lui enlever sa magie pour être sûr qu'il ne fasse plus de mal à personne avec. »

Le silence était lourd, tout comme l'atmosphère autour d'eux. Hermione se sentait comme oppressé. Et puis soudain, Hariel sourit et la pression sembla diminuer.

« Et de ton côté ? Tu as quoi ? » demanda-t-il.

« Euh…je… » commença la jeune fille. « Je sais que le professeur Flitwick a été champion de duel avant de devenir professeur mais je ne sais pas si ça peut nous aider. »

« Ce n'est pas grave, comme je l'ai dit… »

« Tant qu'on ne sait pas ce qui n'est important, on prend tout » récita Hermione. « Pour Chourave, j'ai déjà plus d'indices. Il paraît qu'un filet du diable a disparu de l'une des serres. »

« Donc on peut raisonnablement penser que Chourave l'a utilisé pour protéger la Pierre. »

« Oui, on peut. »

Découragés par leurs recherches infructueuses sur Nicolas Flamel, les garçons avaient à nouveau entraînés Hariel et Hermione chez Hagrid pour lui poser des questions. Au final ce n'était pas plus mal car ils avaient appris quels étaient les professeurs qui s'étaient occupé des protections de la pierre.

Bien sûr, il y avait les quatre directeurs de maison, c'est-à-dire McGonagall, Flitwick, Rogue et Chourave, mais aussi le professeur de Défense, Quirrell et le directeur. Depuis, Hariel et Hermione enquêtaient sur eux pour essayer de deviner quel type de protection ils avaient pu mettre.

« Pour Quirrell, je pencherais pour un troll. »

« Pourquoi ? »

« Il a bien réussit à trouver celui d'Halloween donc il doit savoir où il y en a. »

« Donc pour toi, c'est lui le coupable. »

« J'en suis plus sûr que jamais »

« Pourquoi ? »

« Je sais pas trop, quand je le regarde, j'ai comme des frissons. »

« C'est tout ? »

« Notre maître n'a pas tremblé devant le tout puissant Dieu Loki » dit Sköll qui se trouvait couché tout près avec son frère. « Qu'il frissonne à cause d'un simple mortel et inquiétant. »

« Merci » dit Hariel.

« Si les boules de poils le disent. Au fait, j'ai appris que McGonagall aimait bien les échecs. »

« Je prends note »

« J'ai aussi appris que Ron aimait également les échecs et qu'en plus il était bon. »

« Ah oui ? Intéressant » dit Hariel.

Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas joué. Il pourrait toujours essayer avec Ron.

« Bon » dit-il finalement en regardant ses notes. « Ça fait pas beaucoup mais on progresse. »

« N'empêche, sur ce coup, Hagrid a vraiment été utile. »

« Mouais » grommela Hariel.

Évidemment qu'il avait été utile. Il était fait pour ça. Sinon pour qu'elle autre raison Dumbledore aurait confié ses secrets à une passoire telle que lui ?

Hariel voyait les mâchoires du piège se refermer sur lui et il ne faisait rien pour en sortir, il attendait le moment précis où il pourrait faire un petit tour de passe-passe qui ferait croire à tout le monde qu'il s'était fait avoir alors que ce n'était pas le cas.

« Au fait, tu rentres chez toi pour les vacances ? »

« Bien sûr » répondit Hariel avec un sourire.

Faire la proie ne l'empêchait pas d'un peu ruer dans les brancards, n'est-ce pas ?

A suivre…


Et voilà encore un chapitre de fini. Bon, je sais, je vous ai habitués à plus d'action mais bon, ça va venir, ne vous inquiétez pas. Je pense qu'il va y avoir encore deux chapitres avant la fin de l'année, ça va être rapide. Puis il va y avoir un peu plus d'action pendant l'été avec notamment me retour des Démons et…le premier serviteur d'Hariel !

Bon alors oui, je sais, Hermione est un peu (beaucoup) OOC (Out Of Character). Mais on peut imaginer que connaître Hariel pendant des années lui a permis de s'ouvrir et l'a rendu plus téméraire.

Et voilà, je vous dis donc à dans deux semaines !