Vocabulaire :
- k'so : contraction de kuso. Merde !
- baka : idiot (Draco no baka = idiot de Draco)
Check Mate DxD
Chapitre 41 : Échec et Mat /CHECKMATE Dumbledore-san
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Le rugissement du Pouvoir de Destruction résonna une nouvelle fois dans la salle et l'énergie sombre s'écrasa à nouveau sur les flammes noires sans les éteindre.
« K'so » jura Hariel.
Il avait essayé d'éteindre les flammes des deux côtés, il s'en était pris aux murs de chaque côté et même aux autres murs, au sol et au plafond. Rien à faire. Aucun moyen de passer. C'était la première fois que son pouvoir était vraiment mit en échec et ça préoccupait Hariel. Et il ne pouvait pas demander à Sköll et Hati, les deux chiens étaient coincés de l'autre côté des flammes vertes. Mais Hariel doutait de toute façon qu'ils aient pu faire quelques choses. S'il était en leur pouvoir de le rejoindre, ils l'auraient déjà fait.
Finalement, il respira un coup pour se calmer et décida de voire ce qui n'allait pas. Il écarta les mains devant lui et y fit apparaître une sphère rouge dans laquelle dansaient des Runes démoniaques.
« Je comprends… » dit-il finalement.
« Tu sais pourquoi ta magie ne marche pas ? » demanda Hermione.
« C'est Rogue. Il a créé une protection sur la pièce en se servant de l'énergie du nœud de Ley autour duquel est construit le château. »
« Le nœuds de Ley ? » demanda Draco.
« Ça a un rapport avec les lignes de Ley ? » demanda à son tour Hermione.
« Exact » répondit Hariel avant de se tourner vers Draco pour lui expliquer. « Les lignes de Ley, aussi appelés lignes telluriques, sont des courent énergétique qui traverse notre planète sous sa surface. Quand des lignes se rencontrent, elles forment une sorte de nœuds d'énergie que l'on appelle un nœud de Ley ou nœud tellurique ou même tout simplement un node. »
« Et donc Poudlard est construit sur un de ces nœuds ? »
« Autour plutôt. Ce serait suicidaire de construire un bâtiment comme Poudlard directement sur un node. »
« Mais les non Magiciens construisent bien leurs monuments au dessus ? Et il n'y a jamais eu de problème ? » remarqua Hermione.
« Mais les bâtiments non Magiciens ne sont pas intrinsèquement magiques ou rempli d'une énergie similaire. »
« Alors qu'une école de sorciers si » conclut Draco. »
« Mais alors pourquoi la construire aussi près si c'est aussi dangereux ? »
« Le node en lui-même n'est pas dangereux » dit Hariel. « Mais la contradiction entre les deux énergies le serait. Construire une école autour empêche les énergies de s'opposer les unes aux autres et donnent au sorcier un accès illimité à une grande quantité d'énergie. »
« C'est comme une…batterie magique ? » demanda Hermione.
« C'est quoi une batterie ? »
« L'analogie n'est pas très précise mais on s'en contentera » répondit Hariel sans répondre à Draco.
« Donc tu veux dire qu'un sorcier est plus puissant près d'un node ? »
« Non, la puissance ne varie pas » dit Hariel. « Mais ses sorts sont plus puissants et ses réserves d'énergies se remplissent plus vite à cause de l'énergie qui sature l'air. »
« C'est comme un milieu conducteur ? »
« Oui, on peut dire ça »
« Vous savez que je ne comprend rien à ce que vous dites ? » dit Draco sur un ton vexé.
Il n'avait pas l'habitude de ne pas comprendre une discussion. Après tout, durant son enfance, il avait eu des précepteurs qui lui avaient appris les bases de la magie ainsi que la grammaire, l'étiquette et toutes les matières qui pourraient faire de lui un bon Héritier Malefoy. Alors pourquoi avait-il l'impression qu'ils lui parlaient en chinois ?
« Désolé Draco mais je pense que ça devra attendre » lui dit Hariel. « Pour le moment, il faut trouver un moyen de sortir de là. »
Il regarda à nouveau la sphère entre ses mains et poussa un soupiré teinté d'un léger rire.
« En tout cas, quel talent ce Rogue. Il reste un enfoiré mais c'est sûr qu'il a du talent. »
« Comment ça ? » demandèrent Hermione et Draco en même temps.
« Créer une protection en se servant de l'énergie du node, c'est de la magie de haute volée. »
« Donc onc…le professeur Rogue est fort ? »
« Fort je ne sais pas, mais puissant certainement. »
« Et c'est quoi la différence ? » demanda Hermione.
« Un Magicien est fort s'il possède une réserve d'énergie magique importante, il est puissant s'il sait l'utiliser pour faire des sorts puissants. »
« Mais un sorcier qui n'a pas une forte magie est incapable de réaliser des sorts puissants » dit Draco.
« Bien sûr que si » le contredit Hariel. « La plupart des sorts puissants sont surtout très complexe. Un sorcier très doué en magie peut le réaliser. Bien sûr, il ne le fait pas forcément avec sa propre magie. C'est comme cette barrière. Même Dumbledore ne pourrait pas faire une barrière qui bloque même les pouvoirs démoniaques avec son pouvoir seul. Mais Rogue n'a utilisé son pouvoir que pour emprunter celui du node et créer cette barrière. »
« Donc l'énergie qui maintient cette barrière en place, c'est celle du node et non pas celle du professeur Rogue » conclut Hermione. « C'est habituel ça ? »
« Et bien oui. Toutes les barrières les plus puissantes sont comme ça. Celles de Poudlard par exemple. Si une barrière aussi importante que celle là était maintenue par l'énergie d'un sorcier, il mourrait d'épuisement au bout de quelques heures. Même pas. »
« Donc les Fondateurs l'ont lié au node » dit Hermione. « Et donc tout les barrière magiques sont au-dessus…enfin, autour de nodes ? »
« Pas obligatoirement » répondit Hariel. « Une barrière peut prendre l'énergie de n'importe où : l'air ambiant, une forêt, un sol sacré ou même une simple ligne de Ley toute proche. »
Il baissa les bras et la sphère lumineuse disparut.
« En tout les cas, il est inutile que je continue à essayer de forcer la passage. J'aurais épuisé ma propre énergie avant d'avoir épuisé celle de cette barrière. Il ne reste plus qu'à voir ce que Rogue nous a préparé. »
Draco le regarda se diriger avec Hermione vers la petite table qui trônait au cette de la pièce avec un regard perdu. Toute sa vie, son père ainsi que ses tuteurs lui avaient répétés que les puissants sorciers avaient une magie puissante et que pour avoir une magie puissante, il fallait naître d'une longue lignée de sorcier. Quand Draco lui avait alors demandé pourquoi il avait fait de Severus son parrain alors que ce n'était qu'un demi-sang. A chaque fois son père lui disait qu'ils s'étaient attachés Severus pour des intérêts supérieur aux siens et parce que son talent en potion rattrapait la faiblesse de sa magie dû à son lignage.
Si donc Severus « l'impuissant » était capable de telles prouesses en prenant la magie autour de lui, alors à quoi servait le lignage ? A quoi servait de cultiver une magie puissante et pourquoi mépriser les sorciers ayant une magie moins forts s'ils sont capables des mêmes choses qu'eux ? Tout cela était au-delà de lui.
Le ricanement d'Hariel le tira de ses pensées.
« Décidément, j'aime de plus en plus Rogue » dit-il les yeux fixés sur le parchemin qui accompagnait les sept bouteilles sur la table. « Maintenant je le veux encore plus. »
Sa voix était ronronnante et Draco ne put s'empêcher de ressentir de la jalousie à l'encontre de son parrain. Il le voulait ? Comment ? Pourquoi ? Mais par Morgane, il avait l'âge d'être son père !
« C'est rusé de sa part d'avoir utilisé une énigme. Les sorciers n'ont généralement aucune logique » dit Hermione en prenant le parchemin.
« Sauf Quirrell. Enfin, c'est soit ça, soit il est aidé. »
« Tu pense que Voldemort… »
« Ne prononce pas ce nom ! » s'exclama Draco.
Les deux autres le regardèrent avec pitié puis haussèrent les épaules.
« Tu pense qu'Il communique avec lui ? Même ici ? »
« Je pense oui » acquiesça Hariel. « Même si, comme je le soupçonne, il cache son véritable caractère, je n'arrive pas à croire qu'il soit assez rusé pour avoir résolu cette énigme seul. »
« Tu as sans doute raison » dit Hermione pensivement avant de s'exclamer. « J'ai trouvé ! C'est celle-là qui permet de passer au travers des flammes noires »
Hariel prit la petite bouteille que son amie avait désignée et la secoua légèrement.
« Quirrell n'en a pas laissé beaucoup » soupira t-il. « Bon, on a pas le choix. »
D'un geste assuré il prit une seconde bouteille et la tendit à Hermione.
« Tiens, c'est celle qui permet de retourner en arrière » dit-il.
« J'en étais sûr, tu avais déjà résolu l'énigme » grogna Hermione.
Elle prit la bouteille alors qu'Hariel prenait l'autre.
« Une minute ! Tu ne vas quand même pas y aller seul ! » s'exclama-t-elle.
« Et qu'est ce que tu veux qu'on fasse d'autre ? On ne peut pas laisser Quirrell mettre la main sur la Pierre et il n'y a assez de potion que pour une personne ! »
« Mais… »
« De toute façon, j'ai besoin que tu fasse quelque chose pour moi. Il faut que tu envoi un hibou à Dumbledore pour tout lui dire... »
« Quoi ? A Dumbledore ? Mais… »
« Tu ne vas pas vraiment lui dire ce qui s'est passé. Je te fais confiance pour lui expliquer comment nous avons passé les épreuves. »
« Mais tu as tout détruit ! »
« Ben dit lui qu'on a trouvé ça comme ça, que c'était Quirrell »
« Et s'il dément ? »
« Je ne compte pas vraiment le laisser en vie tu sais » dit Hariel avec un petit sourire sinistre.
« Une minute, vous voulez mentir au directeur ? » s'exclama Draco.
Hariel ouvrit la bouche mais se ravisa.
« Hermione t'expliquera en remontant » dit-il.
« Et je ne peut rien faire pour toi ? »
Hariel se lécha la lèvre, gêné. Il n'aimait pas ce qu'il allait dire à Draco.
« J'aimerai que fois dehors tu rentres à ton dortoir discrètement. »
« Quoi ? Mais… »
« Je ne veux pas que Dumbledore sache que tu étais avec nous, que je te fais assez confiance pour te dire tout mes secrets. »
« Je ne comprends pas » dit Draco d'une voix blessée.
« Je t'en prie Draco, fais-moi confiance. C'est mieux pour nous deux. Je suis sûr que si Hermione t'explique tu comprendras pourquoi je fais ça. »
Hariel n'aimait pas voir le regard blessé de Draco. Surtout lorsqu'il le remplaça par le regard froid et méprisant qu'il avait en début d'année.
« Comme tu veux, Potter » cracha-t-il.
Il prit la potion des mains d'Hermione et en but une rasade. Il jeta presque la bouteille à la jeune fille qui ne dut qu'à ses réflexes qu'elle ne finisse pas au sol puis s'approcha des flammes noires et les traversa.
Hariel soupira et se passa une main sur le visage.
« Je vais lui parler » dit Hermione.
Elle prit elle aussi une gorgée de potion et, après avoir reposée la bouteille sur la table, traversa à son tour les flammes qui la ramèneraient en arrière.
Hariel regarda la petite bouteille qu'il avait encore en main et se secoua. Il fallait qu'il se concentre. Ce n'était pas encore terminé. Il ôta le bouchon puis but la potion en frissonnant à son goût immonde. Puis il se dirigea vers les flammes noires et les traversa.
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Quad elle émergea de l'autre côté des flammes, Hermione vit Draco qui était presque de l'autre côté de la pièce au Troll. Il marchait vite. Elle se précipita à sa poursuite mais Sköll et Hati, sous leur vraie forme, lui barrèrent le chemin. Leur fourrure était roussie par endroit.
« Où est notre maître ! » s'exclama Sköll.
« Il…il est passé de l'autre côté des flammes » dit Hermione.
« Seul ! » glapit Hati.
« Il n'y avait pas assez de potion pour quelqu'un d'autre. »
Les deux énormes loups grognèrent et se précipitèrent sur les flammes. Mais malgré leurs griffes et leur crocs, ils n'arrivaient à entamer ni le mur, ni les flammes. Tout ce qu'ils parvenaient à faire, c'est à se brûler un peu plus. Hermione voulut les arrêter mais elle sur qu'elle ne pourrait pas. Elle retourna donc à la poursuite de Draco et le retrouva alors qu'il allait prendre un balai dans la salle des clés.
« Draco ! Attends-moi ! » s'exclama-t-elle en courant après lui.
« Fiche moi la paix, Granger ! » grinça-t-il. « Occupe-toi plutôt de savoir ce que tu va mettre dans ta lettre à ce vieux fou de directeur. »
« Mais calme toi ! Laisse-moi t'expliquer ! »
« Non ! » s'écria Draco.
Comme il allait ouvrir la porte qui menait à l'échiquier géant, celle-ci se referma brusquement et se verrouilla toute seule. Il se referma et vit Hermione, la main tendue avec, juste devant, un disque vacillant rempli de formes encore assez indéterminée mais de couleur violette.
« Que…quoi ? » balbutia-t-il.
« Désolé » dit-elle, « Mais je ne savais pas comment te retenir autrement. »
Elle n'était quand même pas peu fier d'elle. Elle n'avait mit qu'une dizaine de secondes pour concentrer la magie et lancer le sort et en plus, elle avait fait apparaître un cercle magique. Bon il n'était pas encore très stable mais elle était sûr que si elle s'entraînait assez durement, à la rentrée il serait complet et net et qu'elle serait capable d'apprendre des sorts. Il y en avait des tas qu'elle avait trouvé dans les livres qu'Hariel lui avaient prêté et qu'elle voulait essayer.
« Comment… » balbutia Draco.
« Plus tard. D'abord il faut que je te parle d'Hariel et de Dumbledore. »
Draco se renfrogna.
« Je t'écoute puisque je n'ai pas vraiment le choix » grommela-t-il.
Hermione se lécha la lèvre en se demandant par où commencer. Le mieux serait quand même d'aller droit au but dès le début.
« Dumbledore veut manipuler Hariel pour en faire son arme contre Voldemort puis se débarrasser de lui. »
Elle profita que le choc ait rendu Draco muet pour entrer dans les détails. Elle évita cependant de parler du côté Démoniaque d'Hariel. Cà, c'était à lui de lui en parler. De même qu'au sujet de l'Héritier Pendragon-Emrys.
« Donc Dumbledore a attiré le disciple du Seigneur des Ténèbres ici, dans l'école ? Mais il est fou ! » haleta le Serpentard.
« Non, ivre de pouvoir et trop orgueilleux pour voir quand il a tord. » dit Hermione. « Il croit qu'il pense à tout et que rien ne peut aller de travers si c'est lui qui a mit le plan au point. »
« Mais Hariel lui a échappé en quelques sorte. D'après ce que tu m'as dit, il l'a placé chez ces moldus violents pour le briser et il s'est échappé ? »
« C'est pour ça qu'Hariel veut passer pour ce qu'il n'est pas, pour que Dumbledore ne se doute de rien et ne tente pas de le briser lui-même. »
« Mais je ne comprends pas. Hariel pourrait facilement…je ne sais pas, le détruire avec son pouvoir. »
« Peut-être que oui et peut-être que non. Il ignore l'étendue du pouvoir de Dumbledore. Tout ce qu'il sait, c'est qu'au final il sera bien plus puissant que lui. Mais ce n'est pas ça qu'Hariel veut, il veut se venger, détruire Dumbledore en faisant s'effondrer tout ce pour quoi il a conspiré depuis des décennies. »
Draco frémit. C'était une chose de tuer un homme, ce n'était une autre de vouloir le détruire. Il fallait énormément de planification pour que la personne que mon souhaite détruire voit tout ce qui lui est chère lui être enlevé sans qu'il ne puisse rien y faire. En tant que Serpentard, Draco savait que le meilleur moment pour frapper quelqu'un que l'on souhaite détruire, c'est au moment où il pense avoir gagné.
Mais il arrivait que la vengeance consume celui qui la recherchait au point d'être aussi détruit.
« Et ça ne te fais pas peur toi ? » demanda-t-il à la jeune fille. « Tu ne crains pas qu'il… »
« Des fois oui. Hariel est un génie et les génies sont plus fragiles qu'on ne le croit car ils pensent avoir toujours raison. »
« Tu dis qu'Hariel est comme Dumbledore ? »
« D'un certain côté, oui. Hariel aussi peut être très manipulateur. Mais il le fait généralement pour le bien des autres…enfin j'espère… »
Manipuler dans l'intérêt des autres, pour le plus grand bien. N'étais ce pas aussi ce que faisait Dumbledore ? Elle se secoua.
« Non, je suis sûr qu'il sait ce qu'il fait. Et puis il ne veut pas seulement détruire Dumbledore, il veut utiliser son propre pouvoir pour changer le monde sorcier. »
« Mais est-ce que le monde sorcier à envie de changer ? » demanda Draco qui se rappelait les discours de son père sur la protection des valeurs et des traditions de leur peuple.
« Le monde sorcier à besoin de changer. Il ne peut pas rester toujours à la traîne. Il va finir par se scléroser si rien ne change. »
« Mais tu sais, beaucoup d'entre eux tiennent à leur traditions… »
« Je ne dis pas qu'il faut tout changer et je sais qu'Hariel ne le veut pas non plus mais certains changements sont nécessaires. »
« Comme quoi ? »
« Et bien je ne sais pas moi, les robes, par exemple. Pour les soirées et les cérémonies je veux bien mais pourquoi dans la vie de tout les jours ? Ce n'est pas le vêtement le plus pratique tu ne trouve pas ? Surtout pour de jeunes enfants ou même des adolescents comme nous. »
« Mais ça fait partie de notre culture… »
« Franchement si la base de la culture sorcière se résume à porter des robes, c'est que ce n'est pas vraiment une culture très solide. La culture, c'est l'histoire, l'art, les célébrations et encore, même tout ça doit être analysé, interrogé voire même modifier sur leur fondements sont faux. »
« Mais c'est ce qui nous définit »
« Oui, c'est ce qui définit votre histoire mais pas votre avenir. Par exemple, si un fait historique s'avère, après qu'on ait trouvé de nouvelles preuves, être faux ou inexacte, est ce qu'il faut le garder et apprendre quelque chose de faux parce que ça fait partie de la tradition ou le changer ? »
Draco ouvrit la bouche puis la referma. Il n'avait rien à dire à cela.
« C'est ce que font les moldus ? » demanda-t-il finalement.
« Quoi donc ? »
« Remettre en cause ce qu'ils ont appris constamment ? »
« Et bien oui. Quel que soit le domaine, si certains pensent que quelque chose est faux, ils font leurs propres recherches et leurs propres découvertes. »
« Mais ce n'est pas une perte de temps ? De toujours revenir sur les mêmes choses ? »
« Non parce que ça permet d'entretenir un certain dynamisme. Il n'y a pas un jour où les non Magiciens ne créent quelque chose de nouveau que ce soit technologique, artistique, littéraire…tu savais qu'il y avait des dizaines de milliers de nouveaux livres qui sortaient chaque année ? »
« Dans le monde ? »
« Non, juste en Angleterre »
Draco était abasourdie. Ça n'avait rien à voir avec ce que son père disait. Selon lui, les moldus étaient pénalisés par leur manque de magie et ne valaient à peine mieux que des animaux. Il se disait que peut-être finalement que c'était eux les animaux…
« Dis, tu pourras encore me parler du monde moldus ? » demanda-t-il faiblement.
« Euh…oui, bien sûr » répondit Hermione. « Mais pas maintenant. Là il faut qu'on remonte. »
Elle tendit la main vers la porte et se concentra jusqu'à ce que sa magie l'ouvre.
« Et il faudra aussi que tu me parle de ta magie sans baguette » dit Draco.
Hermione sourit avec fierté. Pour une fois, ce serait elle le professeur.
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Hariel frémit après êtres sortit des flammes noires. Il souffla et vit que de la fumée sortait de sa bouche. Mais il n'avait pas le temps pour ça, il fallait qu'il se dépêche. Il se remit en marche et traversa le long couloir jusqu'à une salle octogonale où se trouvait, comme il l'avait prévu, le Miroir du Rised et devant lui, le Professeur Quirrell.
« Bonsoir, » dit celui-ci en se retournant.
« Bonsoir Professeur » dit Hariel en descendant les quelques marches qui menaient à la pièce.
« Je me demandais si vous viendriez. »
« Merci de m'avoir attendu. »
« Vous ne semblez pas étonné par ma présence ici ? Je pensais que Severus ferait un suspect plus…évident que le p-p-p-pauvre et b-b-bb-bégayant Professeur Quirrell… »
« Je n'ai pas cru un seul instant que le professeur Rogue puisse être coupable » répondit Hariel. « Par contre j'ai tout de suite vu clair dans votre petit jeu, dès le premier jour en fait. Vous vous souvenez ? Au Chaudron Baveur en juillet. »
« Petit prétentieux » siffla le professeur en claquant des doigts.
Des cordes surgirent de nulle part et ligotèrent Hariel. Le professeur n'avait même pas sortit sa baguette. Intéressant, lui qui pensait que Quirrell n'était qu'un simple sous-fifre, il était plus doué que ce qu'il avait imaginé.
« Maintenant ça suffit, laissez-moi me concentrer. Il faut que je trouve cette pierre »
Il se retourna et se concentra sur le miroir.
« Je vois la Pierre…je suis en train de l'offrir à mon Maître…mais où est elle ? »
Hariel se le demandait aussi. Il n'y avait dans la pièce que le miroir. Le jeune Démon était sûr que d'une manière ou d'une autre, la Pierre était dans le miroir. Sinon pourquoi Dumbledore aurait fait en sorte que qu'il connaisse son fonctionnement ?
Hariel utilisa sa magie et desserra ses liens. Ils pourraient les enlever plus facilement si nécessaire. Pour le moment, il allait laisser Quirrell chercher.
« Je ne comprends pas » siffla Quirrell. « La Pierre est-elle à l'intérieur du miroir ? Faut-il que je le casse ? »
Hariel frémit. Ça, ce n'était pas prévu. Si jamais Quirrell brisait le miroir, il y avait de grandes chances que la Pierre serait perdu à jamais. Il devait à tout prix voir son reflet dans le miroir. Quirrell ne trouverait jamais la Pierre comme ça puisque son seul désir à ce moment-là était de l'offrir à son Maître. Hariel en revanche, désirait plus que tout la trouver avant lui.
Il se mit à se tortiller sur le sol tout en se préparant à utiliser sa magie si Quirrell se montrait violent avec le miroir. Le professeur, lui, continuait à se parler tout seul.
« Comment fonctionne ce miroir ? Quel est son secret ? Aidez-moi, Maître ! »
Une voix s'éleva alors dans la pièce. Elle semblait venir de nulle part. Non, pas exactement. L'ouïe démoniaque d'Hariel la situait sous le turban du professeur.
« Sers toi du garçon…sers toi du garçon » disait-elle.
Elle était froide, râpeuse, inhumaine même. Est-ce que ce serait…
« Potter ! Venez ici ! » ordonna Quirrell.
Il claqua des mains et les cordes qui retenaient Hariel se dissipèrent. Il se releva lentement puis s'approcha du miroir. Le professeur le saisit par les épaules et le plaça devant lui. Heureusement qu'il lui était impossible de voir ce qu'Hariel pouvait voir dans le miroir.
Le jeune garçon plongea les yeux dans le miroir et fronça les yeux. Ce n'était pas varient ce à quoi il s'attendait.
Concentre-toi Hariel, concentre-toi ! Se morigéna-t-il.
Il ferma les yeux quelques instants puis les rouvrit. Cette fois, il ne voyait que son reflet, son vrai reflet avec Quirrell dans son dos. Il cru qu'il avait encore raté mais son reflet lui fit un petit sourire. Il vit alors le Hariel du miroir grandir et ses formes s'épanouir. Ses cheveux, redevenus rouges, tombèrent jusqu'à mi cuisses et son uniforme scolaire se transforma en robe rouge qui soulignait la rondeur de ses attributs féminins avec, drapé sur ses épaules, un long manteau de cuir noir. Le Hariel femme leva alors la main et la plongea dans son décolleté d'où elle sortit une pierre rouge sang.
Elle lui montra la pierre puis la plaça dans la poche du manteau de cuir. Au même moment, le vrai Hariel sentit quelque chose de lourd dans la poche du manteau sombre qu'il avait mit à la place de sa robe, bien trop incommode.
Bon, ses désirs s'étaient un peu mélangés mais ça y était, il avait la Pierre.
« Alors ? » demanda Quirrell sur un ton insistant. « Que voyez-vous ? »
« Je me vois…adulte…j'ai une superbe paire de seins ! Vous croyez que je me suis fait faire des implants ? »
« Poussez-vous ! » cracha alors le professeur en poussant Hariel.
Il se remit devant le miroir et Hariel se mit à réfléchir à la suite du plan. Il n'était pas sûr que…
« Il ment…il ment… » dit encore la voix sous le turban.
« Potter, revenez ici ! » grinça aussitôt Quirrell. « Dites-moi la vérité ! Qu'est ce que vous avez vu ? »
« Laisse-moi lui parler face à face » reprit alors la voix.
« Maître, vous n'avez pas assez de force ! »
Le professeur avait perdu son assurance et sa vois était dénué geignarde.
« J'ai encore assez de force pour ça » dit la voix.
Quirrell se mit alors à tourner le dos à Hariel et commença à défaire son turban. Bien qu'Hariel se doutait de qui était le propriétaire de la voix, il ne s'attendait pas à ça. Derrière le crâne de Quirrell, il y avait un second visage, un visage plat, d'un blanc crayeux avec deux fêtes en guise de nez et des yeux rougeoyants.
« Harry Potter… » siffla le visage, ce qui accentuation encore sa ressemblance avec une espèce de reptile.
« Vous avez l'air en forme Voldemort » dit Hariel, due voix blanche. « Vous manquez peut-être d'un peu de substance je dirais… »
« Oui, Potter, ris, ris de moi ! » dit le Mage Noir. Regarde ce que je suis devenu à cause de toi ? Ombre et vapeur…je ne prends de forme qu'en partageant le corps d'un autre…Heureusement, il me reste toujours qui sont prêt à m'accueillir à l'arrière de leur tête… »
Ils doivent n'avoir qu'un demi cerveau alors, pour faite quelque chose d'aussi stupide…pas étonnant que Voldy ait la place de s'y mettre, pensa Hariel que le monologue commençait à ennuyer.
« Le sang de Licorne m'a redonné des forces ces dernières semaines mais l'Élixir de Vie me permettra d'avoir à nouveau un corps bien à moi…maintenant donne-moi la Pierre qui se trouve dans ta poche ! »
Hariel sursauta. Comment pouvait-il savoir ? Avait-il lu dans son esprit ? Impossible, il était protégé. Il baissa les yeux et se traita d'idiot. La forme de la Pierre déformait la poche de son manteau.
« Et si je refuse ? » demanda-t-il au visage.
« Ne sois pas stupide ! » s'exclama Voldemort. « Tu ferais mieux de sauver ta vie et de me rejoindre…Ou alors tu connaîtras le même sort que tes parents…ils sont mort en me suppliant de leur faire grâce… »
Hariel ne dit rien et se contenta de cligner les yeux.
« Ah, c'est finit ? » dit-il finalement. « Désolé, ce que vous dite est tellement assommant que j'ai décroché. »
« Sale petit… »
« Et si vous cessiez vos petits monologues stupides et qu'on en venait au fait » rajouta-t-il avec humeur. « Non mais ça va là, les clichés. Qu'est ce que vous allez encore me sortir ? Que vous pouvez les ressusciter ? Des conneries sur le pouvoir ? Sur l'inexistence du bien et du mal ? Ça devient chiant à la longue ! Vous voulez la Pierre ? Venez la chercher ! Ah ben non, c'est bête, vous ne pouvez pas, après tout c'est Quirrell qui vous sert de jambes…et de bras aussi. Rassurez moi, il vous a pas proposé l'aide de sa queue j'espère ? »
Hariel se mit en position de combat, la main en avant et fit signe à son adversaire de venir.
« Attrape-le ! » cria Voldemort à son serviteur. « Fait lui payer son insolence ! »
Quirrell se précipita sur Hariel mais celui-ci le prit par la manche et par le col et le projet à travers la pièce…directement sur le miroir. Le professeur cria mais Voldemort était sans pitié et l'obligea à se relever. Il voulut porter un coup à Hariel mais celui-ci saisit son poignet et voulut lui faire une clé de bras. Malheureusement, au moment où sa main toucha la peau de son adversaire, ses barrières mentales s'effondrèrent et sa cicatrice se mit à le faire souffrir.
Il lâcha Quirrell et posa ses mains sur sa tête pour tenter de faire passer la douleur tout en recula pour se mettre hors de portée de son adversaire. Mai celui-ci ne profita pas de son état de faiblesse. En fait, Quirrell aussi avait été affecté par leur contact. Hariel l'entendit crier de douleur et le vit saisir sa main qui se couvrait de cloque.
« Maître ! » cria-t-il sur un ton désespéré. « Sa peau ! Ma main ! Ma main ! »
« Arrête de geindre imbécile et attrape ce morveux ! »
Quirrell se mit à pleurnicher mais obéit. Hariel, lui, ne se posa même pas de question. Si son contact direct blessait son adversaire, il n'allait pas s'en priver. Il se rapprocha vivement de Quirrell et posa ses mains directement sur son visage.
L'homme hurla et se recula alors que son visage brûlait. Il trébuche sur sa robe et tomba en arrière. Hariel se précipita alors, enjambant son corps et posa l'une de ses mains sur son visage où il la maintint impitoyablement. Avec une fascination morbide il regarda le visage de son professeur brûler alors que sous sa main il pouvait sentir sa peau fondre jusqu'au crâne.
Enfin, Quirrell cessa de hurle et Hariel se releva. Il retourna le cadavre mais le visage de Voldemort avait disparut. Il regarda autour de lui mais ne vit rien qui pourrait ressembler à un spectre. Avait-il réussit à tuer Voldemort ? Ça ne pouvait quand même pas être aussi simple.
Un mouvement au sol le fit baisser les yeux. Voyant une brume grise s'enrouler autour de l'un de ses pieds, il sauta en arrière. La fumée se rassembla et se mit à flotter en l'air. Soudain, un visage apparut sur sa surface et se mit à crier alors que la brume se dirigeait droit sur Hariel.
Celui-ci, surprit, ne bougea pas. La brume le traversa et Hariel sentit à nouveau sa cicatrice exploser. La douleur était si forte qu'il sentait qu'il a la bientôt tomber dans l'inconscience.
Ce n'était pas bon.
Il rassembla se esprits et commença par rétablir ses barrières mentale. Il fallait à tout prix qu'il protège ses secrets. Ensuite, il lança une vague de feu bleu sur le corps de Quirrell qui partit en poussière. Inutile que ceux qui le trouveraient voient un corps avec une énorme marque de main sur le visage. Pas la peine que Dumbledore se doute de quelque chose.
La douleur était maintenant si forte qu'Hariel tomba à genoux. Il devait faire vite. Il fouilla dans sa poche et en sortit la Pierre qu'il approcha de son cou.
« P…Proteus… » balbutia-t-il.
Mais c'était trop tard. Il y eu à nouveau un pic de douleur et Hariel s'effondra. La Pierre tomba de sa main et glissa sur le sol.
Mais le Familier savait très bien ce que désirait son maître. Il se détacha de son cou et rampant sur son bras puis sur le sol jusqu'à la Pierre. Une fente apparut sous ses deux yeux et il ouvrit grand la bouche. Quelque chose sembla alors en émerger. C'était rouge, pas très gros et ça avait la forme d'une pierre. Proteus recracha alors cette réplique parfaite de la Pierre Philosophale et ensuite engloutit la vraie Pierre qui fut totalement absorbé en lui. Puis le Changeforme rampa à nouveau vers Hariel et s'enroula autour de son cou avant de prendre la forme du petit collier en plastique avec un cœur rose qu'il ait l'habitude de prendre.
Juste à temps. De pas se firent entendre dans le couloir et Dumbledore arriva dans la pièce. Il embrassa la scène du regard puis se baissa et ramassa la Pierre en souriant.
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Quand Hariel reprit conscience, il n'ouvrit pas tout de suite les yeux. C'était une tactique qu'il avait apprise quand il était encore chez les Dursley. S'ils croyaient qu'il n'était pas réveillé alors ils ne le battaient pas. Cette fois, c'était pour savoir s'il était seul. Grâce à sa magie démoniaque, il ressentit le pouvoir de Dumbledore et réintégra rapidement son esprit.
Il vérifia ses boucliers mentaux et les images qui servaient à leurrer les télépathes puis ouvrir légèrement les yeux.
« Monsieur le directeur ? » balbutia Hariel d'une fausse voix endormis en voyant les montures dotées de ses lunettes en demi-lune.
« Bonjour Hariel »
Maintenant, il allait devoir montrer son jeu d'acteur. Mais ça irait, il était plutôt bon.
« La Pierre ! » s'exclama-t-il en se redressant brusquement sur son lit. « Quirrell ! C'est lui qui a volé la Pierre ! Vite ! »
« Calme toi, mon garçon, tu es un peu en retard » dit Dumbledore avec sa si irritante voix de gentil grand-père. « Quirrell n'a pas volé la Pierre. »
« Alors qui ? »
« Du calme, sinon Madame Pomfresh va me jeter dehors.
Maintenant, jouer la surprise, regarder autour de soi…tient, une table à côté de son lit était pleine de friandises. D'après Dumbledore, il s'agissait de cadeaux de ses admirateurs.
« Ce qui s'est passé dans les sous-sols entre Quirrell et toi est un secret absolue » rajouta Dumbledore. « Par conséquent, tout le monde est au courent. »
C'est censé être drôle ? Se demanda Hariel en se retenant de rouler des yeux.
Voilà qui allait encore ajouter à sa « légende ». Décidément, il n'aimait pas du tout la célébrité quand ça venait des sorciers. Il préférait cent fois mieux celle qu'il avait gagnée dans le Makai par son pouvoir ou dans le monde humain pour ses réalisations scientifiques.
« Ça fait combien de temps que je suis là ? »
« Trois jours. Tes amis Monsieur Weasley et Mademoiselle Granger vont être ravi de te voire sur pieds. »
Et pas Draco ? Pensa Hariel avec amertume.
Était-il encore en colère contre lui ? Hermione avait-elle réussi à le convaincre, Hariel l'espérait de tout son cœur.
« Mais, et la Pierre ? »
Il n'avait pas vraiment besoin de le savoir mais ça cadrait mieux avec le rôle qu'il voulait jouer.
« Je vois qu'il est inutile de te distraire. Thé bien alors, la Pierre…Déjà, sache que le professeur Quirrell n'a pas réussi à te la prendre. Je suis arrivé à temps pour l'en empêcher. »
Menteur ! s'exclama Hariel dans son esprit.
Le vieux directeur devait avoir profité du fait qu'il ne sache pas ce qu'il s'était passé (ou qu'il le croit) pour se faire mousser auprès de lui. Décidément, il ne reculait devant rien. Mais qu'à cela ne tienne, que le jeu continue.
« Vous étiez là ? Vous avez reçu le hibou d'Hermione ? »
« Nous avons dû nous croiser » dit Dumbledore satisfait par le ton admiratif de la voix d'Hariel. « J'étais à peine arrivé à Londres qu'il m'est nettement apparu que ma place était à l'endroit que je venais de quitter. Et je suis arrivé à temps pour t'arracher à Quirrell. »
De mieux en mieux…
« Il était moins une ! » s'exclama Hariel en rentrant totalement dans le jeu du directeur. « Vous savez, je n'aurais pas pu l'empêcher plus longtemps de prendre la Pierre. »
« L'important ce n'est pas la Pierre mais toi »
Ben tiens, évidemment. Il a besoin de son arme.
« Et ne t'inquiète pas pour la Pierre, elle a été détruite. »
« Détruite ? Mais…mais votre ami Nicolas Flamel… »
« Oh, tu connais Nicolas ? »
Hariel était écœuré par son ton ravi, comme s'il ne parlait pas d'amis qu'il avait trahit pour les laisser pourrir sur une île dévorée par les brumes.
« Nicolas et moi avons eu une conversation, et il nous est apparu que c'était mieux comme ça »
J'en doute…de toute façon, personne n'allait pouvoir récuser cette affirmation.
« Mais alors, sa femme et lui vont mourir ? »
« Il leur reste assez d'Élixir pour mettre leurs affaires en ordre et ensuite, en effet, ils vont mourir. »
Hariel essaya de faire passer sa grimace de colère pour de la tristesse. Il sembla que ça ait marché.
« Pour quelqu'un d'aussi jeune que toi, ça peut paraître incroyable, mais pour Nicolas et Pernelle, c'est comme d'aller se coucher après une très, très longue journée. Après tout, pour un esprit équilibré, la mort n'est que grande aventure de plus. »
Évidemment qu'il pouvait parler comme ça ! Ce n'était pas lui qui mourrait. De toute façon, Hariel était sûr que Dumbledore n'aurait jamais détruite la Pierre puisque c'est elles qui assurait sa longévité depuis toutes ces années. Il était persuadé qu'il utilisait juste assez d'Elixir de Vie pour retrouver ses forces sans trop rajeunir pour garder le prestige qui a accompagnait son grand âge.
La suite de la conversation ne fut pas bien intéressante. Jouant la carte de l'enfant qui veut découvrir son monde et qui se pose des questions sur sa vie. Hariel l'avait questionné sur Voldemort et puis aussi sur sa mère et sur la cape de son père, sur Severus et les raisons de sa haine... Bien sûr, Dumbledore faisait des mystères, ça il s'y attendait. C'est d'ailleurs pourquoi il n'en attendait pas beaucoup de ses réponses. Après tout, il n'en avait pas besoin, il savait déjà toutes ces choses.
Cependant, celle où il répondit volontiers, c'est quand Hariel lui posa une question sur le Miroir. Évidemment, Dumbledore s'auto congratula sans vergogne.
Ce qui l'avait intéressé par contre, c'était la raison pour laquelle Quirrell s'était brûlé en le touchant. Dumbledore avait sortit une histoire abracadabrante sur le sacrifice de sa mère qui avait créé une protection d'amour contre Voldemort…tout cela était sans queue ni tête. Toutes les créatures possédant un semblant de pouvoir magique connaissaient la force de l'amour mais l'explication du directeur était vraiment tirée par les cheveux.
D'abord, si sa mère l'avait bien sauvé, c'était en scellant ses pouvoirs avec des protections qui lui avaient permis de les enlever pour détruire Voldemort. Ensuite, même si ça n'avait pas été le cas, comment le sacrifice de sa mère aurait pu le sauver ? Était-elle la seule mère tuée par les Mangemorts prête à mourir pour sauver son enfant ? Ça n'avait aucun sens.
Dans l'esprit d'Hariel, la réaction physique de Quirrell ressemblait à celle que l'on pourrait avoir en cas d'allergie grave. Dans ce cas là, Hariel était l'allergène qui avait tué Quirrell. Maintenant la question c'était de savoir pourquoi.
Prétextant une migraine et l'envie de dormir, Hariel réussit à faire partir de directeur. Comme son excuse n'en était pas tout à fait une, il se recouche et ferma les yeux.
Au pied de son lit, Sköll et Hati, qui avaient veillé sur lui depuis le début, sautèrent sur le matelas puis se glissèrent sous les couvertures pour se blottir contre leur maître.
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Le directeur s'assit à son bureau et croisa les mains devant lui, satisfait. Malgré de nombreux contretemps, son plan se déroulait finalement très bien. Hariel Potter avait fait exactement ce qu'il attendait de lui et pour les raisons qu'il voulait. Il s'était mis en danger de mort pour empêcher que la Pierre ne tombe en de mauvaises mains. Avec un tel sens du sacrifice, il serait facile de le manipuler pour qu'il soit le symbole du bien et de la lumière qu'il voulait brandir sous les yeux de Voldemort.
Ce qui était bien aussi c'est que ce même sens du sacrifice allait l'isoler des autres et le rendre solitaire. La plupart sauront qu'il se mettait souvent en danger et ne voudront pas l'approcher de trop près. Pour les autres, il espérait faire en sorte qu'Hariel les repousse de lui-même pour leur protection. Pour le moment là jeune Granger semblait être tout le temps à ses côtés mais il espérait pouvoir arranger cela. Peut-être qu'il pourrait la sacrifier, juste pour faire comprendre à Hariel que c'est dangereux d'être avec lui. Non, non, non, mauvaise idée. Hariel s'effondrerait. Il faudrait quelqu'un de moins proche que cela.
Le jeune Malefoy lui vint immédiatement en tête. Cela pourrait être lui. Après tout, Dumbledore n'aimait pas trop savoir qu'il fréquentait Hariel, cela donnait beaucoup trop de pouvoir à Lucius. Mais d'un autre côté…oui, il pouvait aussi faire ça. Draco Malefoy serait comme un second Sirius Black. Un mouton noir au sein des sangs purs, rallié à la lumière en opposition avec son éducation. Il était à moitié Black après tout, beaucoup verraient la similitude. Mais alors que les Black n'étaient pas officiellement engagés dans les rangs de Voldemort, les Malefoy l'étaient, ce qui rendrait le changement de camps de Draco encore plus extraordinaire et inspirant que ne l'avait été celui de Sirius. Au pire, il pourrait toujours le sacrifier plus tard comme il l'avait fait avec Black. Il lui suffirait juste de trouver le moment opportun.
Il lui fallait donc trouver un autre de ses pions à sacrifier. Le jeune Weasley peut-être ? Non, il préférait ne pas se mettre sa famille à dos. Les Weasley n'avaient pas le moindre pouvoir politique mais ils lui étaient utiles. Il y avait toujours le jeune Finnigan…ou mieux, le jeune Thomas. Le garçon était un né-de-moldus donc ça ne dérangerait personne qu'il disparaisse, enfin personne d'important.
Mais il n'en était pas encore là, il attendrait peut-être un an ou deux. De toute façon, Hariel était assez docile comme ça, plus que ce à quoi il s'attendait en n'ayant pas été élevé par sa famille moldus. Peut-être que ces cinq années où il avait vécu avec eux avaient suffit. Jedusor avait été une forte tête. Pas étonnant qu'il ait fallut le renvoyer à l'orphelinat jusqu'à sa majorité. Avec Hariel c'était différent. Ce serait différent.
Il ouvrit son tiroir et en retira la Pierre Philosophale. Il l'avait mise là quand il l'avait récupéré et n'y avait plus touchée depuis. Il avait bien d'autres choses à faire. Mais là, c'était plus calme, il pouvait donc s'y intéresser à nouveau. Il replonge la min dans le tiroir et en ressortit une râpe en métal et une petite boîte. Il l'ouvrit, plaça la pierre au dessus et la râpa pour y faire tomber un peu de poussière rouge. Il rangea ensuite la râpe et sortit du même tiroir une fiole de potion violette. Il en ouvrit le bouchon puis y ajouta quelques grains de poussières de Pierre, pas beaucoup. La potion s'illumina et devint rouge sang.
Dumbledore sourit. L'Élixir de Vie était prêt. Normalement il fallait le boire une fois par ans environs pour garder jeunesse et force mais Dumbledore ne souhaitait pas rajeunir, il voulait garder l'apparence de vieillard qui le faisait presque ressembler à Merlin lui-même et qui subjuguait encore les foules. Il lui suffisait donc de verser deux gouttes dans une tasse de thé tout les mois pour que son corps reste fort sans changer. L'apparence de l'âge sans les inconvénients. Ça lui suffisait…pour l'instant.
Satisfait, il rangea son petit matériel à l'exception de la pierre qu'il emballage dans un papier journal. À ce moment là, on toqua à la porte.
« Entrez Hagrid » dit le directeur.
« Vous m'avez appelé, M'sieur le directeur ? » demanda le grand homme en franchissant assez péniblement la porte.
« Je suis vraiment désolé de vous déranger Hagrid. Je ne voudrais pas avoir à faire ça, mais auriez-vous l'amabilité de ramener la Pierre à la banque je vous prie. Je suis tellement occupé. »
« Bien sûr, M'sieur le Directeur » dit Hagrid sur un ton enjoué.
« Je vous remercie. Heureusement que je peux compter sur vous. C'est rares de pouvoir pleinement faire confiance aux gens de nos jours »
Hagrid rougit de plaisir et prit la Pierre qu'il fourra dans sa poche avant de sortir. Après qu'il soit parti, Dumbledore ricana pour lui-même. C'était tellement facile de duper cet idiot. Il suffisait de deux ou trois compliments pour qu'il remue la queue comme un chien. Cela faisait de lui un homme de main très utile, surtout quand il s'agissait de ne pas garder des secrets. C'était décidément une très bonne journée se dit Dumbledore.
A côté de son bureau, son Phoenix n'en pensait pas moins. Il admirait le talent du jeune Potter qui avait si subtilement échangé la Pierre pour cette vulgaire copie. Dumbledore était incapable de faire la différence entre la vrai Pierre et cette roche d'illusion charmée pour ressembler à la pierre et pour créer des illusions afin de faire croire à la personne qui la détenait et l'utilisait qu'il s'agissait de la vraie. Même après avoir absorbé l'Élixir de Vie raté (à cause de l'absence de poudre de la vraie Pierre), il serait toujours persuadé que cela agissait vraiment.
Si l'oiseau avait été humain, c'est lui qui aurait ricané en voyant le directeur, toujours si sûr de lui, tomber dans ce piège. A ce rythme-là, Fumseck serait bientôt libre.
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Hariel était pourtant sûr d'avoir tout prévu et que rien ne pourrait vraiment le surprendre. Et pourtant ce fut le cas quad Dean lui rendit visite et qu'il était assez énervé.
« Je n'arrive toujours pas à croire que toi et Hermione vous nous ayez figé Seamus et moi » dit-il.
Ça ne servait à rien de réfuter, il se doutait que Dean ne goberait pas sa comédie aussi facilement que Dumbledore.
« Je voulais te protéger… » balbutia Hariel.
Il comprit immédiatement que c'était une erreur.
« Me protéger ? Me protéger ! Tu te fiches de moi ? Tu as emmené Hermione avec toi. Avec Seamus on aurait été quatre et peut-être que tu…que tu… »
« Mais Quirrell avait pratiquement tout détruit ! » s'exclama Hariel en lui rappelant le mensonge qu'Hermione avait servi à tout le monde. « Il n'y avait aucun danger ! »
« Mais ça aurait pu être le cas ! »
Le regard de Dean était blessé. Hariel comprit alors que ce n'était pas le fait qu'il l'ait figé qui l'énervait tant mais qu'il n'avait pas été là pour aider Hariel quand celui-ci avait été en danger.
Le cœur du jeune Démon se réchauffa et il se retint de sourire comme un idiot. Son cousin se faisait du souci pour lui. Hariel en était très heureux. Mais comme la douleur qu'il lisait dans ses yeux ne se dissipait pas, il dut donc se résoudre à faire ce qu'il fallait.
« Excuse-moi Dean. Je suis désolé de ne pas avoir prit en compte tes sentiments et je suis aussi désolé que tu te sentes responsable de mon séjour ici. Mais je t'assure que ce n'est pas ta faute. »
« Et pour m'avoir figé ? »
« Ah non, désolé mais pour ça je ne m'excuserai pas. Je ne m'en serais pas remis s'il t'était arrivé quelque chose là-dessous. »
Dean fronça légèrement le nez mais finit par dire à Hariel qu'il le pardonnait. A ce moment-là, Mme Pomfresh déclara que la visite était terminée.
« Bon ben on se revoir plus tard » dit Dean.
« Bien sûr » répondit Hariel.
Le Gryffondor commença à s'en aller mais il se retourna et avança à nouveau vers le lit. Il se pencha et posa un baiser sur la joue d'Hariel avant de s'enfuir.
L'autre garçon en resta figé. Dean venait il de…l'embrasser. En plus il était sûr d'avoir vu ses rouges s'assombrir légèrement après, signe qu'il avait rougit. Il n'avait quand même pas…il n'était quand même pas…
« Pitié, dites-moi que ce n'est pas ça… » geignit Hariel pour lui-même.
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L'année scolaire était enfin terminée. Elle s'était officiellement finit la veille lors du grand banquet qui annonçait le début de vacances d'été. A cette occasion, en plus de la nourriture à foison, il y avait eut les remises de récompenses et notamment la Coupe des Quatre Maisons.
Pour la première fois depuis des années, ce n'était pas Serpentard qui l'avait gagnée mais Serdaigle. Après décompte des points la salle avait été décorée aux couleurs de Serpentard mais une distribution de plus d'une centaine de points de dernière minute à Hariel et Hermione avait suffit à rattraper et dépasser les vert et argents en conséquence de quoi la Grande Salle avait été redécorée en bleu et gris.
Serpentard n'avait pas eu de point supplémentaire parce que tout le monde ignorait que Draco avait participé à l'aventure sous l'école et Hariel pensait que c'était tant mieux…enfin, qu'on ne sache pas qu'il était avec eux, pas qu'il n'avait pas eu de points.
Il n'empêchait qu'Hariel ne trouvait pas cela très étique. Dumbledore avait eu tout le temps de rajouter des points à Serdaigle pour leurs exploits. Son action avait été calculée pour humilier publiquement les Serpentard en leur retirant la victoire sous leur nez. C'était une façon de renforcer l'impression de maison « bouc émissaire » que Dumbledore avait façonnée au fil du temps.
Et donc, le lendemain était le jour du départ. Les moins prévoyant n'avaient pas mit de réveil et s'étaient dépêchés de faire leurs valises en catastrophe pour les tirer péniblement vers le train.
Hariel, lui, était prêt. Pendant la nuit, il s'était rendu dans sa dimension personnelle et avait repris le matériel dont il aurait besoin pendant les vacances. Face à sa bibliothèque, il s'était interrogé puis, prit d'une idée subite, avait tout emporté. A présent, son coffre était, comme à l'aller, dans son sac nounours alors qu'il tirait sa lourde valise derrière lui.
Arrivée au rez-de-chaussée de chaussé avec Hermione et Ron, il vit Draco qui l'attendait. Avec un signe discret, il fit comprendre à Hermione qu'il voulait lui parler en privé. La jeune fille soupira mais profita de l'arrivée de Seamus et Dean pour distraire leur camarade Serdaigle.
« Dis Draco, heu… » commença Hariel.
Il était un peu gêné et il ne savait pas comment dire les choses.
« À propos d'hier soir, je n'ai jamais…enfin, je ne voulais pas…c'est Dumbledore qui… »
« Tu veux dire pour les points et le changement de vainqueur de la Coupe ? »
« Oui, je voulais juste te parer pour te dire que je ne savais pas que Dumbledore allait faire ça, surtout devant tout le monde et… »
Depuis leur dispute dans le souterrain, Hariel était un peu sensible en ce qui concernait Draco. Le Serpentard n'en avait pas reparlé et s'était comporté comme à l'accoutumé mais Hariel se sentait gêné.
Draco regarda Hariel en fronçant les sourcils. Pourquoi cette attitude ? Même quand il jouait le jeu pour les autres, Hariel n'était jamais aussi timide et incertain. Et surtout il ne baissait jamais le regard comme ça.
Il posa sa main sur son épaule et enfin Hariel leva les yeux vers lui.
« Tu sais, je ne vois pas pourquoi tu t'excuse » dit-il. « Je sais que ce n'est pas ta faute. »
« Oui mais…tu avais l'air tellement en colère hier que je…je… »
« Mais ce n'était pas contre toi, je t'assure ! » s'exclama Draco. « C'est vrai que c'était injuste mais le seul responsable, c'est Dumbledore ! »
« Alors tu ne m'en veut vraiment pas ? »
« Bien sûr que non ! Mais qu'est ce qui t'arrive ? Pourquoi tu es…comme ça ? »
« Et bien après ce qui s'est passé dans le souterrain…entre nous, je… »
« Mais pour ça aussi je ne t'en veux pas ! Tu as bien vu que je suis revenu, non ? »
« Oui mais tu…tu n'as rien dit… »
« Qu'est ce que j'aurais pu dire ? Tu as fait ce qu'il faut et même si au début je l'ai mal prit, maintenant ça va, j'ai comprit »
« Mais comment tu veux que je le sache si tu ne me dit rien ? » s'exclama alors Hariel.
Draco se recula légèrement en voyant ce brusque accès de colère et encore plus quand il fut suivit de larmes.
« Mais…mais…mais pourquoi tu pleure ? Arrête ! »
« Draco no baka ! » dit Hariel entre ses larmes.
« Quoi ? »
« Baka ! Baka ! Baka ! » dit encore Hariel en tapant contre le torse de Draco.
Ne sachant pas trop quoi faire, Draco le prit dans ses bras. Hariel mit son visage contre son torse et continua à pleurer. Comme la dernière fois, Draco caressa son dos et aussi ses cheveux.
Au bout d'un moment Hariel renifla puis se dégagea de l'étreinte de son ami.
« Désolé » dit-il en essuyant ses yeux. « Ça avait besoin de sortir. »
« Euh… » dit simplement Draco.
« Je me suis fait du souci. Même si tu venais me voir je ne savais pas ce que tu pensais et ça me faisait mal. En plus je n'osais pas t'en parler parce que j'avais peur que tu te fâche et…et…et »
Sentant qu'il allait se remettre à pleurer, Draco préféra prendre les devants.
« Je suis désolé » dit-il. « Je ne m'étais pas rendu compte de tout ça. Tu sais, je n'ai pas vraiment l'habitude d'exprimer mes sentiments comme ça. Mon père n'est pas un adepte des discussions sur les sentiments, tu sais ? »
« J'imagine » dit Hariel en grimaçant au souvenir de Lucius Malefoy. « Ce serait plutôt le genre à ne jamais rien dire ou laisser paraître, non ? »
Draco hocha la tête.
« Mais je peux te promettre d'essayer de te dire ce que je ressens, d'accord ? »
« D'accord » dit Hariel en souriant.
Son sourire devint espiègle et il se jeta à nouveau dans les bras de Draco qui, surprit, se figea.
« Dis, c'est ta baguette que je sens dans ta poche ou tu es content de ton câlin ? » ronronna Hariel a l'oreille de son ami.
Draco était tellement gêné qu'il ne remarqua pas quand Hariel glissa un papier dans sa poche.
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En évitant les élèves qui chahutaient, Hariel parcourut le couloir jusqu'au bout du train en portant Hedwige sur son épaule. Arrivé devant la porte du dernier wagon, il ouvrit la porte verrouillée par magie et sortit à l'extérieur, sur la petite plate-forme protège par une balustrade.
Il tendit le bras et sa chouette se déplaça jusqu'à son poignet. De son autre main, il fouilla dans la poche de son manteau et en tira une petite bourse de velours.
« Jusqu'à Tyr na Nóg » dit-il. « Tu y arriveras ? »
Au vu du regard que lui lança l'oiseau, Hariel était sûr que si elle avait eut des sourcils elle en aurait haussé un pour lui faire comprendre la stupidité de sa question.
Hariel sourit et fixa la bourse à la patte de sa chouette avant de lui donner l'impulsion pour lui permettre de décoller.
« Échec et Mat, M. Dumbledore » dit-il avec un sourire rusé en regardant Hedwige partir avec la vraie Pierre Philosophale pour la ramener à ses propriétaires d'origine.
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Quand Draco retourna dans sa chambre ce soir-là, il vit un étrange morceau de papier posé sur sa table de nuit.
« Dobby ? » appela Draco en le prenant pour le voir de plus près.
Au milieu il y avait une espèce de cercle magique avec une rose stylisée au centre. Au dessus et en dessous, il y avait deux phylactères noires bordé d'or et décorée de jeunes filles et de roses en fleurs avec dessus les mots « Que tes vœux se réalisent » dans une calligraphie très soignée.
Le léger bruit de l'arrivée de son elfe de maison le détourna du morceau de papier.
« Qu'est ce que c'est ? » demanda-t-il à la petite créature aux yeux globuleux.
« Dobby ne sait pas Monsieur, Dobby l'a trouvé dans la poche de votre pantalon d'école. Comme il y avait un mot personnalisé, Dobby ne l'a pas jeté. »
« Un mot ? Ou ça ? »
Il retourna le papier et put voir mes quelques mot tracés à l'encre noire : « Pour que je reste dans tes pensées, Hariel »
Draco sourit et reposa le papier, côté mot sur sa table de chevet. Dès demain, il ne le quitterait plus.
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Lucius leva les yeux du parchemin qu'il lisait et regarda son fils qui se tenait le plus droit possible devant son bureau.
« Je vois sur ton bulletin scolaire que tu n'est que 3ème » dit froidement Lucius.
« Mais j'ai de très bonnes notes dans toutes les matières ! » s'exclama Draco.
« Presque toutes » renifla Lucius.
En effet, Draco avait des O+ à toutes ses matières à l'exception de Défense Contre les Forces du Mal où il avait un simple O et d'Herbologie où il avait EE. Heureusement pour lui, l'école ne donnait pas le classement de tous les élèves, juste leur position à chacun.
« J'ai étendu dire par des relation à moi que le premier était Hariel Potter et que le second, une obscure Sang-de-Bourbe du nom d'Yvonne Granger. »
Draco frémit. Il aurait dût se douter que son père graisserait la patte de quelqu'un pour obtenir cette information.
« C'est Hermione, père… »
« Silence ! » s'exclama Lucius dont la voix claqua comme un fouet. « C'est intolérable d'arriver troisième après ces…ces parvenus. Tu as reçu une éducation exemplaire depuis ton enfance et tu n'es même pas parvenu à battre de minables enfants de onze ans qui ne sont au courent de l'existence de notre monde que depuis leur dernier anniversaire ? »
Draco ouvrit la bouche pour répondre mais la referma finalement.
« Écoute-moi bien, Draco. Ces insectes doivent être écrasés, est-ce clair ? Un Malefoy domine les autres et en particulier ces déchets qui nous viennent du monde moldus et qui n'ont de sorcier que le nom. »
Lucius soupira et se pinça l'arrête de son nez en reposant le bulletin sur son bureau.
« Pourquoi devons-nous revenir sur cette discussion, Draco ? Ne peux-tu pour une fois faire preuve d'un tant soit peu d'intelligence en te comportant comme un Malefoy ? Rappelle-toi que les Moldus sont des insectes, de misérables insectes râpant et que tout ce qui vient d'eux, Sangs-de-Bourbe inclut, souillé notre magie. Apprends bien qu'ils ne sont rien de moins que des animaux qu'il faut dresser ou détruire, des animaux arriérés qui ne feront jamais rien de bon, ni de grand. »
« C'est faux » murmura Draco.
« Je te demande pardon ? » siffla Lucius ?
« C'est faux, père ! Tout ce que vous dites sur les moldus est faux »
« Tu oses me contredire ? Et d'où donc tires-tu une telle assertion contre ton propre père. »
« Depuis quand ne vous êtes vous pas intéressé à ce que font les moldus ? »
« Pourquoi m'intéresserai-je à eux ? Ils ne font que dormir, manger et se reproduire tels les animaux qu'ils sont. »
« Ils savent voler aussi » dit Draco.
« Ridicule »
« Et depuis près d'un siècle encore »
« Cela fait plusieurs siècles que nous volons » dit Lucius sur un ton ironique.
« Oui, mais eux, en même pas cent ans, ils ont appris à voler et à construire des machines qui emmènent des centaines de gens au bout du monde. »
« Qui a donc bien pu te raconter de tels sornettes ? »
« Ils vont même dans l'espace, père ! » s'exclama Draco sans répondre à la question. « Vous rendez vous compte ? Dans l'espace ! Ça, aucun sorcier ne l'a jamais fait ! »
« Ça suffit ! » cria alors Lucius. « Je ne tolérerai pas de tels inepties en face de moi. Les moldus sont incapable de voler et encore moins d'aller dans l'espace. Qui t'as raconté ça ? »
« Mon…mon amie Hermione… » balbutia Draco.
« Ton…amie ? »
Le ton de Lucius était dangereux, tranchant comme un rasoir.
« Ainsi donc tu as une amie Sang-de-Bourbe… »
Draco hésita mais finit par répondre.
« Oui, Hermione est mon amie. Et Hariel aussi. »
« Draco, sache que je permettrais une telle...mésalliance. Sache également que notre Seigneur sera très fâché à son retour et que je… »
« C'est votre Seigneur, père, pas le mien » dit Draco. « Je refuse de servir cet homme. »
« Ebdoloris » dit simplement Lucius en pointant sa baguette sur son fils.
Le corps de Draco se plia de douleur et il s'effondra sur le sol. Cependant il refusa de crier. Non. Il ne crierait pas. Soudain, la douleur cessa et il ou se redresser.
« Nous mettrons cette petite incartade sur le compte de la jeunesse. Mais sache qu'elle n'excusera pas encore une fois un tel manque de respect envers notre Maître. »
« Vous avez tord, père » dit Draco avec difficulté. « Vous et votre… « Maître », vous avez tort. En a peine un an j'ai comprit que tout ce que vous m'avez appris sur la fierté de notre monde n'était que foutaises. »
« Attention, Draco… » menaça Lucius.
« Des foutaises, parfaitement ! » s'exclama Draco. « Nos soi-disant traditions, notre soi-disant culture ne sont que des chaînes qui nous empêchent d'évoluer ! Nous nous sclérosons ! Toute notre société est pourrissant et… »
Il ne put finir sa phrase que l'air lui manqua. Il porta ses mains à sa gorgé et essaya d'aspirer de l'air mais il n'y parvenait pas. Sentant sa tête tourner à cause du manque d'oxygène, il tomba à genoux sur le sol. Enfin, ce qui lui comprimait la gorgé le lâcha et il avala l'air à grandes goulées en s'étouffant à moitié.
« Je vois que la vermine à laissé sa marque sur toi. Ces immondes Sangs-de-Bourbe contaminent tout ce qu'ils touchent. Mais je ne vais pas laisser ça arriver. Il semble qu'une certaine dose de rééducation s'impose. »
Draco leva la tête vers son père et frémit. Il ne savait pas exactement ce qu'il allait faire mais il avait peur. Peur de mourir.
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Draco était au-delà même de la douleur. Son corps de onze ans était déchiré par les sorts de magie noire que son père lui avait lancés. Il ne savait pas depuis combien de temps il était dans les cachots du manoir. Assurément plusieurs jours, peut-être même une semaine ou deux.
Périodiquement, Lucius descendait et le traînait dans l'une des salles de tortures pour le « rééduquer » comme il disait. Mais commença ne donnait jamais rien, il retournait au cachot.
Dès la première fois où il avait ressentit la douleur de la déchirure de sa peau par un sort de découpe, il avait faillit abandonner, donner raison à son père, le laisser malmener son esprit au lieu de son corps pour en faire sa marionnette. Mais le sort avait déchiré sa poche et le papier avec le mot d'Hariel était tombé par terre.
Non, il ne pouvait pas abandonner. Il ne pouvait pas laisser son père laisser faire ce qu'il voulait de lui et de sa vie. Il devait résister. Quitte à en mourir. Ce n'était pas un raisonnement sensé, pas un raisonnement Serpentard et pourtant il s'y accrochait de la même façon qu'il s'accrochait au petit papier au dessin bizarre.
Soudain, Draco sentit une brume prendre possession de son esprit. Son père lui parlait et sa voix était comme hypnotique. Il lui disait à quel point les moldus et les Sangs-de-Bourbe étaient de la vermine qu'il fallait éliminer et que pour cela il fallait suivre la voie du Maître, la voie de Lord Voldemort, le Seigneur des Ténèbres.
Oui, c'était vrai. Des vermines. Des vermines justes bonnes à exterminer…mais…dans sa tête émergea les souvenirs de son année à Poudlard. Hariel, Hermione et même Thomas et Finnigan et cet imbécile de Weasley. Non, c'était faux, rien de tout cela était vrai. Peu à peu, sa volonté se fit plus forte et il sentit la brume de l'imperium se dissiper dans son esprit.
« Un Malefoy est un chef, en tant que Sang-Pur, il doit préserver la magie en détruisant les insectes qui la menacent » disait Lucius en maintenant le sortilège impardonnable sur son fils.
Il y avait trois sortilèges que le Ministère avait depuis longtemps baie et qui était puni de vie à la prison d'Azkaban. L'Imperium assujettissait l'esprit, le Doloris brisait le corps et l'Avada Kedavra, le plus terrible de tous, apportait le mort. Lucius, lui, savait que cette interdiction venait du fait que ces idiots du Ministère avaient peut du vrai pouvoir, celui de maîtriser la vie elle-même. Lui comme tous les Mangemorts suivants les préceptes et la voie de Voldemort les utilisaient le plus souvent possible pour assoir leur domination et leur force.
C'est la raison pour laquelle Lucius n'avait pas le moindre remord à l'utiliser sur son Héritier. Si la douleur n'avait pas marché, alors il purifierait son esprit par la magie et inscrirait le message de Voldemort au plus profond de son âme.
« Tel est l'enseignement du Seigneur des Ténèbres » continuait Lucius, « et c'est par lui que nous purifierons notre monde de ma souillure. Le Maîtres est absolu, le Maître est tout puissant, le Maître… »
« …N'est rien face à Hariel Potter ! » s'exclama Draco en déchirant les derniers lambeaux de brume qui hantaient son esprit. « Vous ne savez rien, père, vous ne savez pas quelle est la vraie puissance. Hariel, lui, il l'a. Il est plus fort que votre prétendue Maître n'en aura jamais ! Il… »
« Endoloris ! »
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Lucius renifla en regardant la masse frémissante du corps brisé de son fils. Ainsi donc la perversion de ces sales moldus était plus profonde que ce qu'il n'avait estimé de prime abord. Il allait devoir user de magie plus sombre encore pour ramener son fils auprès de lui.
« Shrimpy ! » appela Lucius.
Aussitôt, un vieil elfe de maison au nez crochu et aux oreilles pendantes vêtu d'un pagne fait de deux mouchoirs noués ensembles apparut.
« Répare-le le mieux possible » ordonna l'homme en désignant le corps à présent immobile de son fils. « Qu'il soit prêt pour le rituel de l'Âme Noire. »
« Mais si le rituel échoue, Maître Draco mourra » dit l'elfe.
« Fait ce que je te dis, esclave ! » cria le Maître de Maison. « Et quand tu auras finit, tu iras mettre tes deux mains pendant cinq minutes dans une cheminée allumée pour te punir. »
« À vos ordre, Maître »
Sans un regard ni pour son esclave ni pour son fils, Lucius quitta la salle de torture pour aller préparer le rituel qui lui permettrait d'imprégner l'âme des ténèbres les plus pures. Après le rituel, il sera aussi maléfique et sans pitié qu'un Démon.
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Le corps de Draco retomba au sol comme une poupée de chiffon alors que le sang se mettait à couler des nombreuses blessures qui parcourraient son corps.
Lucius cria de rage. Le rituel avait échoué. La sombre magie du sang avaient détruit le corps de son fils avant de le déserter en le laissant agonisant.
« Shrimpy ! » cria-t-il.
Aussitôt, l'elfe apparut. Il avait des bandages sales sur ses mains.
« Débarrasse-moi de ça » dit-il sans même avoir besoin de dire qu'il parlait du corps agonisant de son fils. « Et après tu iras dire à mon épouse que sa présence est requise dans la chambre nuptiale ce soir. Nous devons produire un nouvel Héritier. »
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La souffrance était son monde. Il n'y avait plus qu'elle. Il arrivait même à sentir sa vie s'échapper de son corps. Il allait mourir.
Draco était couché, face contre terre, sur le sol de la forêt, là où l'elfe de son père l'avait abandonné pour qu'il y meure. Malgré la saison, il faisait très froid. Après tout c'était la nuit. Dire qu'il n'aurait pas l'occasion de revoir le soleil avant de mourir.
Mais ce n'était pas le soleil qu'il aurait voulu voir, c'était son soleil, la lumière qui avait éclairé ses ténèbres, Hariel. Plus que tout son désir avant de mourir aurait été de le revoir une dernière fois, juste une fois, pour lui dire adieu, pour lui dire à quel point il avait changé sa vie, pour lui dire…
Déjà sa vision se brouillait, il ne voyait plus autour de lui que les silhouettes sombres et argentés de la forêt éclairé par la lune. Si seulement il pouvait le revoir une dernière fois. C'était la seule chose qu'il souhaitait.
Alors que les ténèbres l'engloutissaient à jamais, il aperçu près de lui une lueur rouge émaner du sol. De cette lumière émergea une silhouette. Était-ce un homme ? Était-ce une femme ? La perception du genre de Draco avait été un peu bousculée cette année. Tout ce qu'il savait c'était que cette silhouette avait de longs cheveux rouges, rouge comme le sang qui coulait de son corps en même temps que sa vie.
Sa vision s'obscurcit. Ses yeux se fermèrent. Draco était mort.
A suivre…
A chaque fois je me dis que je n'arriverai pas à en faire plus de quine et je le retrouve avec des chapitres d'une vingtaine de pages. J'espère qu'il vous a plu.
Et voilà, Draco est mort, adieu Draco.
En tout cas, j'ai fait une scène digne d'un shojo manga (baka ! baka ! baka !) ^^ trop drôle.
La suite dans deux semaines. Je vous embrasse tous.
