Vocabulaire :
- kozô : gamin (péjoratif)
- Mudada : inutile
- Oppai Dragon : Dragon des Nichons
- Ojamashimasu : désolé de vous interrompre/déranger
Check Mate DxD
Chapitre 43 : ANNIHILATION MAKER
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Alors que son corps flottait dans les airs après son bond prodigieux, Hariel se mordit le doigt et projeta une goutte de sang sur le sol au dessous de lui.
« Depuis les profondeurs du Lac jusqu'aux hauteurs des Cieux, j'invoque ton nom à toi la gardienne de l'Épée Sacrée Excalibur ! »
L'arme émergea du sol alors qu'Hariel continuait sa chute. Ses cheveux se mirent à noircir alors qu'il sentait de la fourrure caresser ses cuisses nues. De sa main droite il saisit une pleine poignée des poils sombres de Sköll et se pencha en avant. Le loup heurta le sol à grande vitesse, ses puissantes pattes antérieures absorbant le choc et il se précipita en direction de l'épée. Hariel bascula alors légèrement sur le côté et au moment où la pointe des ses cheveux furent aussi noires que le reste, il saisit le pommeau dorée et arracha Excalibur de la main de la Dame du Lac qui disparut à nouveau dans le sol.
Le loup noir continua à courir, suivit par son frère, comme une ombre blanche dans la nuit. À peine arrivée à proximité des combats, Hariel relâcha la pouvoir destructeur de l'épée et en envoya une onde sur les oiseaux ennemis. Mais tout comme les pouvoirs Démoniaques de ses amis, cela ne sembla rien leur faire.
Sans que son maître n'ait à lui ordonner, Sköll sauta dans les airs pour mettre les petits adversaires volants à portée de son épée mais aussi de ses propres crocs. Mais l'un comme l'autre frappèrent dans le vide. Aussitôt, l'essaim se précipita sur eux pour contre attaquer. Hati, dans un souci de protéger leur maître, se plaça juste devant son frère et reçu la myriade des becs, des griffes et même des dents des petites créatures.
« Hariel ! » s'exclama Rias en se précipitant vers lui une fois qu'il fut de nouveau au sol.
« Ce n'est pas normal » dit celui-ci en essuyant une blessure que ses loups n'avaient pas pu empêcher.
« Je sais » répondit sa tante. « Ils ne craignent ni les attaques magiques, ni les attaques physiques et ce, qu'elles soient Démoniaques ou Sacrées. »
« Pourtant ça ne peut quand même pas être des illusions ! » s'exclama Hariel alors qu'une lueur verte entourait son corps et celui de ses loups. « Merci, Asia-onee-chan. »
La jeune fille sourit et continua à soigner le groupe.
« Loki-sama » dit alors Rossweiss.
« Tu ne pense quand même pas qu'il est derrière tout ça ? » s'exclama Issei.
La Walkyrie devenue Démon secoua la tête.
« Non, mais il avait réussi à développer une technique d'illusions si puissantes quelles étaient capable d'attaquer les adversaires. »
« Comment est-ce que c'est possible ? » demanda Gasper qui était au bord des larmes.
« Autosuggestion » répondit Hariel.
« C'est exactement cela » répondit Rossweiss. « L'esprit peut contrôler la matière et si l'esprit est suffisamment influencé alors le corps peut réagir en conséquence. »
« Ça veut dire quoi ? Qu'on se blesse soi-même ? » demanda Issei.
« En quelque sorte » dit Hariel. « Notre corps reçoit des informations de notre cerveau qui sont erronés mais qu'il exécute quand même. »
« Mais maintenant qu'on est au courent, ça peut s'arrêter, non ? » demanda Rias.
« Pas forcément. L'illusion ne nous suggère pas la blessure, il suggère à notre esprit pour que celui-ci pense que la blessure est vraie. »
« Donc c'est une attaque de notre propre esprit » conclut Akeno.
« Il faut rompre l'illusion » décréta alors Rias.
« Il y a peut-être un moyen » dit Rossweiss. « Je connais un sort… »
Mais à ce moment là, les oiseaux disparurent. Les Démons regardèrent tout autour d'eux mais leurs adversaires s'étaient évanouis dans les airs.
« C'est…c'est toi qui a fait ça ? » demanda Issei à la Walkyrie.
« Mais non ! » s'exclama celle-ci.
« Ça doit être l'Errant qui a fait cesser l'illusion » dit Akeno.
« Mais pourquoi ? » demanda Hariel. « Avec un tel pouvoir il aurait pu… »
Il ne finit pas sa phrase. Tous savaient ce qu'il aurait pu faire.
« C'était peut-être juste une diversion, pour s'enfuir » dit Yuuto.
« Cherchons-le alors » dit Rias. « Koneko ? »
La jeune fille acquiesça et commença à renifler autour d'elle, cherchant une piste. Hariel ordonna à ses loups de faire de même et bientôt les trois captèrent une odeur étrangère. Quand le jeune Démon vit où menait la piste, il blêmit. C'était la direction de l'arbre où il avait laissé Draco.
Aussitôt, Sköll s'élança et franchit la quelque centaine de m'être qui les séparait de l'endroit. Arrivé là bas, Hariel ne vit personne. Il eut beau appelle son serviteur, personne ne répondit.
Draco avait disparut.
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Mal au crâne. C'est la première chose à laquelle il pensa en reprenant conscience. Qu'est ce qui avait bien pu se passer. En réfléchissant, Draco commença à reprendre ses esprits. Il était avec Hariel à regarder un combat de sa tante et de sa Suite, il s'était senti mal à l'aise mais Hariel ne l'avait pas écouté, Hariel était parti pour aider les autres Démons et puis…le trou noir. Il ne savait pas ce qui s'était passé ensuite.
Il ouvrit enfin les yeux et regarda autour de lui en essayant de voir où il se trouvait. Le coup devait avoir été assez fort car il voyait encore très troubles. Il lui semblait voir une silhouette. Il se frotta les yeux et regarda à nouveau. Aussitôt, il blêmit. Il voulut se rêver pour reculer mais ses jambes refusaient de bouger.
« Ce n'est pas une position acceptable pour un Malefoy. Un Malefoy reste debout, digne et fier. Il ne se traîne pas dans la boue. Tu me fais honte Draco. »
« P…p-p-p-père ? » balbutia celui-ci.
« Et qu'est ce que c'est que cette voix ? » demanda Lucius Malefoy d'un air méprisant en se relevant de son siège. « Soit un homme, pas une tapette ! »
« Père ! Je… » s'exclama Draco, paniqué.
« Attention Draco, je vais devoir te punir. »
« Non ! Pitié, je…vous… »
« Des suppliques maintenant ? Quelle décadence ! »
Lucius s'approcha de Draco puis se pencha et le saisit par le col avant de le soulever dans les aires avec une force surprenante.
« Tu n'es qu'une salle petite merde, Draco, une pédale comme toi ne devrais pas exister. »
Lucius plongea alors sa main dans sa cape et en sortit un pistolet qu'il posa sur ma tempe de Draco.
« Tu le vois, dit ? Tu le vois ? Un petit geste et « bang ! » je t'éclate ma cervelle ! »
Quelque chose n'allait pas. « Pédale », « tapette », « merde ». Lucius n'utilisait pas ces mots là, ce n'était pas dans sa nature. Et puis ce flingue. Impossible que Lucius n'ai pu ne serait-ce que toucher un objet créé par les moldus. Pourtant cette situation lui était familière. Il ne m'avait jamais vécue mais il s'en souvenait. C'est ars que ça lui revient. Depuis qu'il était devenu un Démon, Hariel l'avait initié aux joies des technologies moldus et notamment les films. Tous les soirs ils en regardaient un et une fois ça avait été sur un jeune homosexuel qui se faisait menacer par son père de cette même façon. Cela avait été terrifiant.
« Vous…vous n'êtes pas mon père ! » s'écria alors Draco en tentant de se dégager.
« Oh ! Mais c'est qu'il est malin le petit Démon » ricana Lucius alors que ses yeux devenaient jaunes avec seulement un point noir au centre. « Et moi qui pensait t'abuser après avoir seulement effleuré tes souvenirs. »
Draco commença à essayer de donner des coups de pieds mais cela ne fit que déclencher l'hilarité du faux Lucius.
« Oui, oui, kozô, vas-y, débat-toi, j'aime que mes proies tentent de s'enfuir, j'aime ta peur. »
Mais justement, Draco avait moins peur qu'auparavant. Il ne savait peut-être pas qui (ou quoi) était son agresseur mais il savait que ce n'était pas son père. Et puis il était un sorcier, bon, il avait été réincarné en Démon mais il restait quand même un sorcier et il connaissait quelques sorts utiles.
« Incendio » cria-t-il en pointant la main vers le visage de son adversaire.
Celui-ci cria et le lâcha. Draco tomba du remet sur le sol et se dépêcha de se retourner à quatre pattes pour commencer à fuir. Il réussit à se relever et se retourna vers la créature. Celle-ci criait et n'avait plus du tout la voix de son père. C'était une voix suraiguë et grinçante assez désagréable à l'oreille. En même temps, son corps changeait. Draco ne voulait pas en voir plus. Il se concentra et invoqua un cercle de téléportation.
Rien ne se passa.
« Mudada, kozô » dit la voix de la créature.
Elle ne ressemblait plus à Lucius, plus vraiment. Son visage disparaissait derrière un énorme bec sombre rempli de crocs alors que ses bras s'étaient allongés et garnies de plumes.
« Tu ne peux pas t'enfuir. Il n'y a rien ici à part toi et moi et rien ne peut en sortir, rien ne peut y rentrer. »
Ses yeux jaunes roulaient dans ses orbites. Il avança un pied et sa chaussures se déforma pour se transformer en une serre d'un carmin sombre, le même que le bec. Il avança son autre pied qui se transforma de la même façon.
Draco reculait à mesure que l'autre avançait. Tout en gardant un œil sur lui, il tentait de voir où il se trouvait.
Autour de lui, il n'y avait rien, rien d'autre que les ténèbres. Enfin, ce n'était pas complètement vrai. Lui et la créature évoluaient dans des cercles lumineux qui faisaient apparaître leur environnement immédiat sur un ou deux mètres. Ce n'était pas grand-chose mais Draco pouvait voir une matière grisâtre qui composait le sol. Du béton s'il se souvenait bien comment ça s'appelait. Il y avait aussi des tubes métalliques de différentes tailles, des bouts de cordes, des coffres carrés faits de planches, d'étranges choses rondes avec un trou au milieu et qui ressemblait à ces drôles de pâtisseries, des donuts, mais noirs avec des creux qu'il avait déjà vu sur les roues des voitures…
A son avis, il n'était pas à l'extérieur. L'air autour de lui était différent que s'il avait été à l'air libre. Les…choses non sorcières qui étaient autour de lui était sans doutes des déchets ou des objets stockés (certains avait l'air à peu près neuf), donc il devait se trouver dans une sorte de réserve. Peut-être que s'il trouvait un mur…non, il risquait d'être coincé. Il fallait qu'il se débarrasse de son adversaire.
« Diffindo ! » cria-t-il en direction de l'homme oiseau.
Draco aperçu comme un croissant translucide se diriger vers lui mais il le balaya d'un coup d'aile.
« Incendio ! » essaya-t-il à nouveau.
Mais le sort n'eut pas plus d'effet. Il relança ces deux sorts plusieurs fois et essaya même le tarentallegra, le sort qui forçait à danser, le sortilège de Repoustout et même le sortilège des Crottes de nez mais ça n'avait aucun effet. Il ne connaissait pas beaucoup plus de sorts d'attaque malheureusement. Il aurait fallu se rapprocher pour que sa magie marche mais ça c'était hors de question.
« Pétrificus Totalus ! » lança-t-il en désespoir de cause.
Cette fois-ci, il lui sembla qu'il y avait un effet. Un voile blanc recouvrit le corps de la créature qui se figea quelques instants avant de se remettre à bouger.
« Quelle pitoyable magie » ricana-t-il en une parfaite imitation de Lucius. « Tu ne fais vraiment pas honneur à ta race. Quelle chance, je suis tombé sur l'avorton du Clan, le sans pouvoir. »
L'argument toucha Draco en plein cœur. C'était vrai pourtant qu'il était totalement inapte en magie Démoniaque. Non, il ne devait pas penser à ça. Il fallait…il fallait qu'il fuit. S'il avait plus de lumière il pourrait. Mais oui ! De la lumière !
« Lumos Solem » s'écria-t-il alors.
La version offensive du sort qui créait une lumière au bout de la baguette surgit de ses mains en un éclatant rayon lumineux qui éblouit le monstre qui poussa à nouveau un hurlement bestial. Malheureusement, tout ne fonctionna pas exactement comme Draco l'avait prévu car la lumière ne réussit pas à percer les ténèbres qui l'entouraient.
C'était impossible ! Le sort aurait dû…mais peut-être était-ce des ténèbres spéciales, une sorte de fumée ou de liquide dans lequel il se trouvait…peut-être que c'était une illusion.
« Je vais te tuer, kozô ! » cria la créature.
Draco voulut à nouveau créer de la lumière mais l'espèce d'oiseau le saisit par le coup à l'aide d'une de ses ailes. Certains des plumes étaient comme des doigts et enserraient son cou en le serrant très fort. Draco tenta de respirer mais il n'y arrivait pas. Il ouvrit la bouche et son visage commença à devenir rouge.
« Finalement tu n'es pas un jouet intéressant » dit-il.
D'un mouvement brusque, il lança Draco qui atterrit sur un toit de tuyaux. Malheureusement, son bras gauche était mal placé et se brisa sous l'impact. Draco hurla de douleur et tenta de se retourner mais il glissa sur les tuyaux. En toussant, il réussit à se mettre sur le dos en tenant son bras tordu dans un angle inquiétant.
Le monstre s'avança alors lentement vers Draco, ses serres raclant le sol. Celui-ci avait du mal à respirait et souffrait le martyr. Si seulement il était plus fort, si seulement…non, il devait encore une fois essayer. Il refusait de mourir avant d'avoir tout essayé. Que disait Akeno déjà ? Volonté et imagination ? Oui, ça devait être ça.
Il ferma les yeux et commença à se concentrer. Volonté. De la volonté. Il lui fallait avoir de la volonté. Volonté. Volonté. Ça il en avait de la volonté mais côté imagination, pour le moment il n'avait rien.
Le raclement s'arrêta et Draco ouvrit les yeux. Le monstre se tenait juste au dessus de lui, le bec entrouvert, prêt à plonger.
« Adieu, kozô »
Draco referma les yeux et continua à se concentrer. Il fallait qu'il trouve quelque chose, il fallait…il fallait…il fallait qu'il ait…un bouclier, oui c'est ça, un bouclier.
C'est alors que son corps se mit à chauffer alors que l'image du bouclier naissait avec précision dans son esprit. Cette chaleur se diffusa dans les moindres recoins de son être puis se mit à migrer vers son bras droit, vers sa main avant de se concentrer au bout de son index. Il le leva alors et se mit inconsciemment à dessiner le bouclier qu'il voyait.
Il y eut alors un cri, celui de la créature, et Draco ouvrit les yeux. Juste devant lui se trouvait le bouclier qu'il avait imaginé. Enfin ce n'était pas vraiment lui, il l'avait imaginé en bois brut renforcé d'acier mais tout ce qui voyait c'était un amoncellement de lignes rouges qui dessinaient la forme du bouclier. Transparent, il flottait au-dessus de lui et semblait arrêter les coups de becs et de pattes du monstre.
Sentant une étrange sensation au niveau de son index droit, il baissa les yeux vers lui. Son doigt était à présent recouvert d'une espèce d'armure métallique composé de tubes de métal ciselé et de joints qui lui permettaient encore de bouger le doigt. Cela lui rappelait certaines bagues qu'il avait vu à l'Atypique, des bagues armures. Le bout de son doigt se terminait par une griffe, ou plutôt une sorte de stylo effilé qui lui avait sans aucun doute servi à tracer le bouclier. Juste au dessus, au niveau de la jointure de sa première phalange, était fixé une sorte de très longue plume flexible dont les barbes en formes de V étaient alternativement bleus électrique et grises et qui s'enroulait autour de son bras.
Un craquement le sortit alors de sa fascination. Il se tourna vers la créature et vit que son bouclier était en train de craquer sous ses assauts. Rapidement, il entreprit de rouler sur le côté (en grimaçant à cause de son bras cassé) afin de se relever.
Le bouclier se brisa puis disparut et le monstre à plumes se retourna à nouveau vers lui. Mais Draco était prêt. Alors qu'il avançait de nouveau vers lui, la créature se retrouva enfermée dans une cage.
« Oh, on dirait que Coco est derrière les barreaux » plaisanta Draco en repensant aux cartoons qu'Hariel lui avait fait voir par dizaines.
Alors c'était ça son pouvoir, le pouvoir de l'artefact qui ornait son doigt, son Sacred Gear, comme l'appelait les Démons. Non, quelque chose clochait. C'était comme si…comme s'il n'était pas fait pour être utilisé de cette façon. La preuve en était que les barreaux de la cage qu'il avait invoquée commençaient déjà à se fissurer. Ce n'était pas du à son inexpérience, Draco le savait, c'était dû au fait qu'il n'utilisait pas correctement les pouvoirs de sa bague.
A nouveau, il ferma les yeux. Contrairement à la dernière fois où son pouvoir avait émergé spontanément et où il l'avait guidé par son imaginaire, cette fois il convoqua lui-même le pouvoir et le chargea dans l'artefact mais se laissa ensuite porter par lui. Il sentit son bras se lever et son doigt se mettre à dessiner alors que la longue plume se déroulait et flottait autour de lui.
Au bout d'un moment, il s'arrêta. Il sut alors que son dessin était fini. Il ouvrit les yeux et se trouva nez à nez avec…un immense sourire, un immense sourire qui flottait dans les airs et ornait la figure d'un chat.
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Hariel avait du mal à respirer. Toujours juché sur le dos de Sköll, l'épée à la main, il se sentait impuissant. Draco, son serviteur, son ami, avait disparu et il était incapable de le retrouver. Il avait bien essayé d'utiliser leur lien pour se téléporter auprès de lui mais ça n'avait pas marché. En fait, le cercle n'était même pas apparu. Il était sûr d'être encore sous l'influence mental de l'Errant qui forçait en lui l'idée qu'il ne pouvait pas le rejoindre. Hariel avait beau savoir que c'était faux, il n'y avait rien à faire, tout se passait au niveau de son inconscient et il n'avait pas le temps de faire une introspection pour se débarrasser de cette fichue compulsion.
« Calme-toi, Hariel » lui dit sa tante sur un ton réconfortant.
« Mais je l'ai perdu, Rias-onee-sama ! » s'écria le jeune garçon. « J'étais responsable de lui et je l'ai laissé seul. Il n'est pas encore entraîné, il pourrait… »
Non, Hariel ne voulais pas y penser. Et pourtant cette pensée ne cessait de s'imposait à son esprit.
« Il pourrait mourir. »
« Les Démons sont résistants. Ils peuvent survivre à de nombreuses blessures. Regarde par exemple, Issei, qui s'est pratiquement fait tué 24h à peine après avoir été ressuscité. »
« Buchou ! » s'exclama alors celui-ci.
« Je ne suis plus Buchou » soupira Rias.
« Vous serez toujours ma Buchou, Buchou » dit Issei avec un grand sérieux.
Hariel ne savait pas si sa tante devait le prendre pour un compliment ou non. En tout les cas, la discussion l'avait détendu. Un peu.
A ce moment là, un raie de lumière puissante illuminations le dessus des arbres un peu plus loin. Et si c'était…
« Sköll ! »
« Oui, Maître ! » s'exclama le loup en s'élançant dans la direction de la lumière suivit par son frère et les autres Démons.
Au bout d'à peine une centaine de mètres ils débouchèrent sur la zone industrielle de la ville, devant un entrepôt. La porte était ouverte mais des sortes de ténèbres bouchant la vue sur ce qui se passait à l'intérieur. Pourtant c'était bien de là que venait la lumière.
« J'y vais ! » s'exclama Hariel en sautant du dos de Sköll et en se dirigeant vers l'entrée du bâtiment.
« Hariel ! Attends ! » s'exclama Rias.
Mais c'était trop tard. Hariel pénétra à l'intérieur de l'entrepôt…et en ressortit presque aussitôt.
« Qu…quoi ? » balbutia-t-il.
C'était impossible. Il avait courir tout droit, il n'aurait pas dû se retrouver dehors. Cet Errant n'avait quand même pas ma capacité de tordre l'espace ! Non, ça devait encore être une illusion autosuggestive. Il avait cru qu'il courrait tout droit alors qu'il avait fait demi-tour. Il ne lui restait alors plus qu'une chose à faire. Le cercle Gremory apparut sous lui et ses mains s'enflammèrent d'énergie noire et rouge.
« Non, Hariel ! » s'exclama Rias en se plaçant devant lui.
« Ôte-toi de mon chemin, Onee-sama. Si je détruis le bâtiment alors… »
« Alors il tombera sur Draco ! »
Hariel blêmit. Il trébuchant en arrière et dispersa son pouvoir.
« C'est bien » soupira Rias. « Rossweiss ! »
« Tout de suite, Rias-sama ! » s'exclama la Walkyrie avant de commencer une longue incantation.
Ça devait être le sort pour rompre les illusions. Hariel espérait qu'il n'arriverait pas trop tard.
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« Et bien, ce n'est pas trop tôt, nya » dit le chat d'une voix doucereuse sans se départir de son sourire.
C'était un gros matou touffu avec une large tête ronde et une longue queue qui serpentait dans son dos. Son pelage était gris cendre mais paré de rayures bleu électrique qui semblait presque briller dans l'ombre tout comme ses deux grands yeux globuleux. Ceux-ci surmontaient un petit museau rose à moustache et un immense sourire qui allait presque d'une oreille à l'autre et rempli de dents plus ou moins acérés.
« Qui…qui es-tu ? » demanda Draco.
« Je suis beaucoup de choses et je ne suis rien sinon le fruit de ton imagination, nya. »
« Est-ce que je deviens fou ? »
« Tous le monde est un peu fou, nya » répondit le chat en haussant les épaules.
C'était assez étrange puisque les chats, n'ayant pas de clavicules, ne pouvaient pas hausser les épaules. C'est à ce moment là que Draco remarqua que son Sacred Gear avait disparu. Il se sentait d'ailleurs assez fatigué. Peut-être n'avait-il plus assez d'énergie pour le maintenir.
« Tss, un autre insecte à écraser » dit le monstre que Draco avait oublié.
Il recula alors que le chat se mettait à flotter sur le dos.
« Qu'avons-nous là, nya ? » ronronna-t-il.
Sa tête fit un tour à 180° alors que son corps restait dans la même position.
« Ne serait-ce pas un oiseau incapable de voler ? Dit-moi oiseau, es-tu une dinde ? Non, vu ta taille plutôt une autruche, nya. »
« Silence ! » cria le monstre.
Bec en avant, l'oiseau se précipita sur le chat qui continuait de sourire. Sa queue passa alors devant son corps et celui-ci disparut juste au moment où le monstre frappait. Celui-ci cria de frustration et regarda autour de lui jusqu'à ce qu'il étend un rire un peu en hauteur.
« Et voilà que l'oiseau poursuit le chat, nya » dit celui-ci à nouveau couché dans les aires. « Décidément… »
Son corps se détendit et se courba en arrière. Ses pattes postérieures remontèrent jusqu'à se poser sur sa tête puis le reste de son corps se redressa. Le chat sans tête était à présent en équilibre sur sa propre tête.
« Et oui, décidément, tout le monde marche sur la tête, nya » dit-il avant d'éclater de rire.
« Puisque te couper la tête ne suffira visiblement pas, je te crèverai les yeux ! »
« Ça, ça reste à voir » ricana le chat en reposant sa tête sur ses épaules. « Mais de toi à moi… »
Le chat disparut à nouveau et réapparut cette fois juste devant la créature.
« …Ce n'est pas prêt d'arriver, nya. »
Le monstre cria et voulut engloutir le chat mais à ce moment là, il y eut comme un bruit de déchirure et les ténèbres qui les entouraient se déchirèrent. Surpris, le monstre détourna les yeux et le chat en profita pour lui déchirer la gorge d'un coup de griffe.
La créature voulut crier mais seul un gargouillis sortit de sa bouche. Elle porta ses mains à son cou et s'effondra sur le sol.
« Draco ! » cria alors une voix.
Celui-ci se retourna alors dans la direction d'où elle était partie et vit Hariel venir vers lui en courant avant de se jeter à son cou.
« Je suis tellement… »
Mais le jeune Démon ne pu finir car son serviteur se mit à crier à la mort à cause de son bras brisé. Hariel enleva précipitamment ses bras et mit ses mains sur sa bouche.
« Oh, je suis désolé » dit-il. « Désolé ! Désolé ! Désolé ! »
« Ça va, ça va » dit Draco d'une petite voix. « Tant qu'on y touche pas ça ne fait pas trop mal. »
« Asia » ordonna Rias.
« Hai, Rias-san » dit la jeune fille.
« Ce n'est pas pour ça que j'étais désolé…pas que pour ça » gémit Hariel les larmes aux yeux alors qu'Asia s'agenouillait près de Draco pour le soigner. « Je suis désolé de t'avoir laissé. C'est ma faute si…si tu as été… »
« Je t'en prie, ne pleure pas » dit Draco avec un petit sourire crispé. « Je vais bien…enfin, à part mon bras. »
« Tu es sûr ? » demanda Hariel en se frottant les yeux.
« Oui. Et puis il était là » rajouta-t-il en désignant le chat du menton.
Celui-ci ricana et se mit à flotter vers Draco et se posa sur ses épaules, sa queue balayant le bras valide de Draco.
« Qui que tu sois, je te remercie » dit Hariel.
« Il n'y a pas de quoi, nya, c'était un plaisir. »
« Hariel ! » l'appela alors sa tante.
Celui-ci se leva et la rejoignit alors qu'elle se trouvait près du corps de l'Errant agonisant.
« C'est à toi qu'il revient de l'achever » dit-elle.
« Moi ? Mais non ! C'était votre tâche. »
« C'est ton serviteur qui la combattue, c'est donc ton combat, le premier combat de ta Suite. »
Hariel regarda sa tante avec un regard grave puis hocha la tête. Il s'avança alors vers l'Errant et se plaça juste au dessus de lui.
« Alfrcock, tu as été rendu coupable de meurtre sur des humains et des Démons sur le territoire du clan Gremory. As-tu quelque chose à dire pour ta défense ? »
Le démon lui jeta un regard furieux et se mit à gargouiller.
« On dirait bien que non » repris Hariel avec un petit sourire satisfait.
Il en appela au Pouvoir de Destruction et désintégra le monstre.
« Maintenant je pense qu'on peut rentrer » dit-il en se tournant vers les autres.
« Ça serait pas de refus » dit Draco en se relevant.
Mais alors qu'il avait réussit à se remettre sur ses pieds, il vacillante et tomba au sol. Hariel voulut se précipiter mais Yuuto fut plus rapide et empêcha le plus jeune de se faire mal.
« Est-ce qu'il… » commença Hariel.
« Il dort » répondit le Cavalier.
« Il a usé beaucoup de pouvoir pour m'invoquer, nya » dit le chat.
« Tu es…une invocation ? » demanda Akeno.
« Je suis son Familier. Draco m'a créé et m'a invoqué grâce à son Sacred Gear. »
« Il est enfin apparut ! Quel est-il ? » demanda Hariel.
« Des treize, il est en haut du panier. Je suis une Bête Démoniaque et il m'a créé. Avec ces indices, son nom sauras-tu trouver ? »
Hariel respira un grand coup. Ainsi ce dont il avait émis l'hypothèse se confirmait. L'un des quatre plus puissant Longinus, Appelé aussi Créateur de Bêtes Démoniaques…
« Annihilation Maker… »
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« Et donc ce Créateur de…heu… »
« Bête Démoniaques »
« C'est ça. Et donc c'est mon artefact. »
« Ton Sacred Gear »
« Et qu'est ce qu'il fait au juste ce…heu…c'est quoi déjà son autre nom ? »
Draco avait encore l'esprit un peu embrouillé. Il s'était réveillé à peine quelques minutes auparavant dans la chambre qu'il occupait dans la résidence Hyoudou et Hariel, qui l'avait veillé tout le temps qu'avait duré son rétablissement, lui avait raconté en détail ce qu'il s'était passé.
« Annihilation Maker » lui répondit Hariel. « Il fait parti d'un groupe de Sacred Gear qu'on appelle Longinus et qui rassemble les treize plus puissants Sacred Gears. »
« Et le mien en fait partie ? »
« C'est cela » dit Hariel en hochant la tête. « Cependant, parmi les treize, il y a une sorte de hiérarchie et quatre d'entre eux sortent du lot et sont considérés comme plus puissants que les autres. »
« Et concrètement, le mien peut faire quoi ? »
Sa voix n'était pas aussi détaché qu'il l'aurait voulu. C'était beaucoup d'informations à assimiler, des informations qu'il avait peine à croire. Lui ? Draco Malefoy…enfin, Black ? Manier un objet aussi puissant ?
« Sa capacité est la création de monstres et de bêtes issus de l'imagination de son Porteur. Plus son imagination est grande, plus il est puissant. »
« Donc je l'ai vraiment « créé » » dit Draco en se tournant vers le chat qui flottait près d'eux, son sourire toujours accroché sur son visage. « C'est bizarre, je n'arrive pourtant pas à voir comment j'ai pu l'imaginer » dit Draco en fronçant les sourcils.
« En plus ce n'est pas n'importe quelle invocation » rajouta Hariel. « Il a dit qu'il était ton Familier. Hors, les familiers sont toujours apparu au même endroit et n'ont jamais été…créés en dehors. »
« Ma réalité est seulement différente de la tienne, nya » dit le chat en disparaissant.
C'était comme s'il n'était pas vraiment là. Il disparaissait comme un nuage de fumée balayé par le vent et réapparaissait ailleurs de la même façon. Quand il ne disparaissait pas, il ne faisait que voler dans la pièce…non, il ne volait pas, il flottait, comme un ballon ou comme s'il se trouvait dans l'eau. Entre ça et ses disparitions, c'était très perturbant.
« Veux-tu bien arrêter ça ? » lui demanda Hariel au bout d'un moment. « Tu me donne le tournis »
« Comme il te plaira, nya » dit le chat en ricanant.
Son corps se mit à nouveau à disparaître mais cette fois très progressivement, en commençant par le bout de sa queue. Au final il ne resta plus dans les airs que son grand sourire qui s'effaça finalement.
Hariel fronça les sourcils. Tout cela lui était éminemment familier.
« J'ai déjà vu un chat sans un sourire mais jamais un sourire sans un chat » murmura-t-il.
« Quoi ? » demanda Draco.
« C'est dans Alice au Pays des Merveilles » répondit Hariel. « Tu es le Chat de Cheshire, n'est-ce pas ? »
« Peut-être que oui. Peut-être que non. Et peut-être aussi que ça ne compte pas vraiment, nya » dit le chat en réapparaissant sur les épaules de Draco.
« Et c'est quoi Alice au Pays des Merveilles ? » demanda-t-il.
« Un livre non magicien datant du XIXe écrit par Lewis Carol. Il raconte l'histoire de petite fille qui, en voulant suivre un lapin blanc qui parle, est tombé dans son terrier et à atterrit dans un monde étrange et loufoque. »
« Ça pour loufoque c'est sûr qu'il l'est » dit Draco en se rappellent l'image du chat en équilibre sur sa propre tête.
Pour toute réponse, le chat sourit encore plus.
« Au fait Hariel, si le pouvoir de mon artefact c'est de créer des bêtes, comment ça se fait que j'ai pu créer des objets avec ? »
« Comment ça ? » demanda celui-ci.
« La première chose que j'ai créé avec c'était un bouclier et après une cage. »
« Et tout à bien fonctionné ? Les objets étaient bien faits ? »
« Oui, enfin… » hésita Draco. « Ils étaient plutôt…transparent et pas très solide. »
« Étrange…tu sais quelque chose ? » demanda Hariel au chat.
« Pourquoi saurais je quelque chose ? » demanda celui-ci.
« Tu viens bien du Sacred Gear, non ? »
« Non, non, non, pas du tout, nya » dit le chat.
En même temps il avait levé sa patte et Hariel s'était rendu compte qu'elles étaient légèrement préhensile, comme des petites mains, et qu'elle lui permettait des gestes comme lever son indexe pour faire des mouvements de gauche à droite pour appuyer son propos.
« L'artefact était seulement un conducteur qui m'a permis d'émerger en ce monde, nya » continua t-il. « Comme tous les Familiers émergent dans la forêts des Familiers en attendant le Démon qui leur est destiné, je suis resté tapis dans un coin de sa réalité en attendant le bon moment. »
« Ça n'explique pas pourquoi son Familier est le personnage d'un livre qu'il n'a jamais lu » répliqua Hariel.
A nouveau le chat haussa les épaules et disparut.
« Saleté de matou ! Je suis sûr qu'il nous cache des choses ! »
« Allez, laisse Chess tranquille. Il nous parlera quand il aura envie. »
« Chess ? »
« C'est le nom que je lui ai trouvé. Tu as dit qu'il était le chat de Cheshire, non ? »
« Si tu aimes ce nom » soupira Hariel. « Il n'empêche, je sens qu'il cache des choses et je n'aime pas ça. »
« Peut-être mais il ne fait pas ça pour le nuire puisque c'est mon Familier, n'est-ce pas ? Tu m'as bien dit qu'un familier ne ferait jamais quelque chose qui puisse blesser son maître ? »
« Si tant est qu'ils se soient liés par un rituel. »
« La façon dont j'ai émergé me dispense de rituel, nya » ronronna Chess.
« Peu importe » grogna Hariel. « Pour ce qui est de ton artefact, je pense que le mieux serait peut-être d'essayer. Tu me le montre ? »
Draco hocha la tête mais il était un peu incertain quand à la marche à suivre. Cela c'était un peu fait dans le feu de l'action la dernière fois. Il ferma les yeux et chercha dans sa propre magie. Comme il s'y attendait, il y trouva un élément étranger qu'il stimula. Une lueur bleutée apparut sur son doigt et la bague armure se matérialisa autour de son doigt alors que la plume s'enroulait autour de son bras.
Il rouvrit les yeux et vit qu'Hariel fronçait les sourcils.
« Quelque-chose ne vas pas ?
« Je ne suis pas sûr. Les renseignements sont assez vagues sur les plus puissants des Sacred Gears mais je suis à peu près sûr qu'il n'est pas censé avoir cette forme…en fait, je ne suis même pas sûr qu'il est censé avoir de forme. »
« C'est possible ça ? »
« Le terme « artefact » est un peu trompeur. Il peut arriver qu'un Sacred Gear ne soit pas une arme ou un objet mais seulement un pouvoir. C'est assez rare mais ça arrive. »
« Et Annihilation Maker est censé ne pas avoir de forme. »
« À ce qu'il paraît » dit Hariel. « Tu me montre comment ça marche ? »
Draco hocha la tête et se concentra pour faire apparaître le même bouclier que la dernière fois mais en plus petit. En se frottant le menton, Hariel le toucha, toqua dessus (ce qui produisit un son un peu mat et liquide alors que le dessin semblait trembler) puis le frappa plus fort. Finalement, il fit apparaître un peu de feu et l'envoya dessus. C'est à ce moment là que le bouclier se brisa.
« En effet ce n'est pas très solide » remarqua-t-il
« Et puis l'artefact n'aime pas trop. »
« Comment ça ? »
« Je ne sais pas…c'est comme si il me disait qu'il n'était pas fait pour ça. »
« Logique. Son but est de créer du vivant, pas des objets. »
« Mais ça n'explique pas pourquoi je peux le faire. »
« Son pouvoir dépend de ton imagination et il t'obéit même s'il n'aime pas ça. »
« Tu penses ? »
« C'est la seule idée qui me vienne en tête pour le moment » dit Hariel en haussant les épaules. « En tout cas, si ton artefact n'est pas vraiment d'accord pour faire des objets, je te déconseille d'en faire. Il pourrait arrêter de t'obéir. Si ça arrivait en plein combat, ce serait catastrophique. »
Draco hocha la tête mais il se sentait un peu déçu. Créer des objets était plus intéressant que de créer des êtres vivants. Il avait beaucoup d'imagination mais il ne savait pas ce qu'il pourrait bien inventer comme créatures pour se battre….et puis envoyer d'autres se battre à sa place n'était pas très intéressant. Il préférait être dans l'action.
Il retint un rire. Son parrain Severus serait tellement horrifié de l'entendre de quelque chose de si…Gryffondor. Peu importe. Il trouverait bien un moyen d'utiliser cet artefact comme il le voulait.
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Hermione était excité comme une puce alors qu'elle, ses parents et sa grande sœur se trouvaient dans la gare de King's Cross avec tous leur bagages.
« Voie 10 ½ » grogna Eleanor. « Je reconnais bien Hariel. »
« Il t'a dit comment y accéder, ma chérie ? » demanda Maud à sa cadette.
« Je suppose que c'est comme pour le quai de Poudlard. Il m'a dit qu'il s'en était inspiré. »
« J'avoue quand même être un peu déçu » dit Eleanor. « J'imaginais quelque chose de moins banal que le train pour se rendre dans un autre monde. »
Hariel avait commencé à parler d'inviter les Granger dans le Makai depuis juin mais ce n'était que pendant le mois de juillet que ça s'était officialisé. Maud et Benjamin avaient donc accepté d'y passer une semaine entre les deux mois de vacances ce qui leur permettrait d'assister à deux événements importants : l'anniversaire d'Hariel et le Jeu de Classement entre la Suite de sa tante Rias et celle de leur cousin Sairaorg Baal.
Ils arrivèrent devant le pilier de séparation des voies dix et onze qui était exactement le même que celui qui se trouvait entre les voix neuf et dix exception faites des numéros qui ornaient chacun des côtes. Après avoir vérifié que personne ne les regardaient, les Granger traversèrent le mur et se retrouvèrent sur un quai identique à celui qu'ils venaient de quitter sauf qu'il n'y avait plus personne et qu'il n'y avait pas d'autres voies. Sur un panneau de bois peint en rouge et avec des ferronneries dorées on pouvait lire les mots « Quai 10 ½ ».
« On dirait vraiment le quai de la voie 9 ¾ » dit Hermione.
« Peut-être même que son train à une jolie locomotive rouge » persifla Eleanor.
A ce moment là une lumière apparut au bout du quai et le train rouge et or des Gremory en sortit avant de ralentir et enfin s'arrêter sous les regards ahuris des Granger.
« C'est suffisamment extraordinaire pour toi Lenor ? » demanda Benjamin Granger qui avait le premier repris (en partie) ses esprits.
L'une des portes du train s'ouvrit et Hariel, un sourire satisfait sur le visage, descendit sur le quai. Il invita les Granger à monter dans le compartiment où se trouvaient déjà Rias et sa Suite puisqu'ils arrivaient directement du japon. Hariel avait tout prévu. Il avait fait préparé pour eux l'une des plus petites suites d'invités du château (qui comportait tout de même un grand salon, une salle de jeu, quatre chambre avec salle de bain et toilettes pour chacune) ainsi que des vêtements de fêtes pour son anniversaire.
Il avait vraiment hâte d'y être.
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« Mesdames et Messieurs, voici devant vous la ville d'Agraes » dit Hariel avec un brun de fierté dans la voix.
Cela l'amusait de voir les regards médusés des Granger et de Draco à l'approche de la magnifique cité juchée sur une île flottante. À ce jour, Agraes, qui se trouvait être la deuxième ville la plus importante du Domaine du Clan Agares (la première étant la capitale), était la plus grande des îles flottantes qui existait encore. Elle était bien sûr sans commune mesure avec Shaytana mais elle avait résisté à la mort de Satan et était resté dans les airs.
Ce phénomène était dut à la composition du sol en majorité fait d'un cristal que l'on ne trouvait qu'à Agraes et qui avait la propriété d'emmagasiner naturellement l'Énergie Démoniaque plus qu'aucun autre minéral. C'était d'ailleurs de ce cristal qu'étaient fait les Pièces Démoniaques.
L'île elle-même ressemblait à un piton rocheux sur lequel était juché la ville forme de d'immense bâtiments disposés en pyramide avec en son centre et sur les hauteurs, le Palais du Gouverneur d'où la cité était dirigée. La ville entière était parcourue de nombreux courts d'eaux dont la source se trouvait sous le palais et qui débouchaient sur les bords de la ville où ils se jetaient dans le vide.
Après que le train Gremory ait fait le tour de la ville pour permettre aux invités de pouvoir mieux l'observer, il descendit vers le sol pour déposer ses passagers. Bien sûr, il aurait pu les mener directement à la ville puisque le train volait. Il y avait cependant d'autres moyens d'y accéder.
Le premier était bien sûr d'utiliser la magie pour se rendre à la salle de transport. Tout le monde ne pouvait pas y accéder de cette façon, c'était réservé aux personnes très importantes ou aux urgences. Bien entendu, Zeoticus Gremory et son épouse étaient des gens important mais en tant que Clan participant, ils se devaient d'arriver de façon un peu plus fastueuse. Lord Baal et son épouse feraient de même et accosteraient avec leur moyen de transport officiel (un immense bateau noir et or) aux quais de la ville.
Ces derniers étaient plus généralement utilisés pour accueillir les dirigeables qui amenaient les visiteurs en ville. Ceux-ci appartenaient à divers compagnies officiels et permettaient d'accéder à la ville à bord de machines plus ou moins grades et plus ou moins rapides et luxueuses selon le budget.
La dernière façon d'accéder à la ville, qui était la moins chère mais aussi la plus amusante était le grand téléphérique qui reliait la ville au sol et qui arrivait à proximité des quais. C'était cette solution que Rias et sa Suite avaient choisis (plus par goût pour le panorama qu'autre chose) et Hariel avait décidé d'y emmener également les Granger pour qu'eux aussi profitent de la vue.
Arrivé au sol, le train rejoignit la ligne de chemin de fer qui se trouvait là et put ainsi arriver à la gare de la Ville Basse.
En effet, à proximité d'Agraes, sur une large falaise fertile se trouvaient une autre ville qui était considéré comme un autre quartier de la ville mais qu'on appelait la Ville Basse (par opposition à l'île qui était appelé la Ville Haute). C'était de là que partaient le téléphérique et les dirigeables. La ville elle-même avait émergé pour deux raisons. Tout d'abord, Agraes étant une île et donc la place n'y était pas infinie et même avec la magie, on ne pouvait pas indéfiniment faire monter les bâtiments. C'est la raison pour laquelle beaucoup de personnes s'étaient installé à proximité et quel meilleur endroit que la base du téléphérique ? Ils étaient ainsi proche de la ville ainsi que d'une source d'emploi puisque la compagnie du téléphérique et celles des dirigeables avaient toujours besoins de main d'œuvre. Ils avaient également plus de place et un accès à des terres arables suffisamment vastes pour nourrir à la fois la Ville Basse et la Ville Haute.
Dès que les plus jeunes et les invités furent descendus du train, Zeoticus ordonna à Reynaldo, le chauffeur, de répartir pour la ville où les attendaient un comité d'accueil.
« Et en plus iI fait super beau ! » s'exclama Issei en s'étirant.
Hariel retint un petit rire mélancolique en voyant à quel point le jeune Démon était insouciant. Il ne se rendait pas vraiment compte des implications politiques de ce match. Mais en même temps, pourquoi s'en préoccuperait-il ? Ce n'est pas vraiment comme si ça le concernait.
L'histoire c'était qu'il y avait eut des tensions pour savoir qui accueillerait le jeu. Le Clan Gremory était puissant mais moins bien placé dans la structure hiérarchique que le Clan Baal. Après tout, le Seigneur Baal avait le titre de Grand Roi, une distinction qui, dans l'ancien temps, la plaçait juste au dessous de Satan et de ses quatre généraux. En comparaison, Zeoticus n'était que Duc. D'un autre côté, le Clan Gremory était celui de l'un de quatre Grands Satan actuel ce qui augmentait son prestige. Cependant même si la guerre civile était fini, beaucoup de prétendaient de la Faction de l'Ancien Satan (principalement ceux qui avaient perdus du pouvoir avec le nouveau système) mais sans faire sédition comme ceux qui avaient rejoints la Chaos Brigade. Bref, il avait donc été décidé que le jeu ne se passerait sur le territoire d'aucun des deux Clans et c'était celui d'Agares qui avait été choisis. Le Jeu était donc, en substance, une batailles détournée entre les deux factions avec, d'un côté le vieux Baal pour l'ancien système et de l'autre, Sirzechs comme représentant du nouveau système.
Rias était, elle, bien consciente de tout cela lais Hariel était sûr, lui, que Sairaorg n'y attachait pas le moindre intérêt. Son seul but était de faire un beau combat en particulier contre Issei et Boosted Gear. Bien évidemment, ce ne sera pas le cas de tous ses suiveurs, des profiteurs qui utilise le prestige de l'Héritier Baal à leurs propres fins. Hariel savait que son cousin était parfaitement au courent et qu'il les utilisait lui aussi pour ses propres objectifs.
Un autre problème avec ce match était la possibilité d'une intervention de la Faction des Héros de la Chaos Brigade. Cela faisait déjà près de six mois depuis la bataille de Kyoto et ils devaient déjà avoir pensé leurs plaies. Mais Azazel avait rassuré tout le monde. Il était toujours en contact avec Vali et celui-ci avait dit qu'il ferait tout pour les en empêcher. Cao Cao ne prendrait pas le risque de se mettre Vali à dos pour juste perturber un Jeu, les pertes seraient bien trop importantes pour lui.
Ils mirent près d'une demi-heure pour atteindre l'île. Le téléphérique était vraiment la route touristique. En haut une grande limousine frappée aux armes des Agares mais avec des drapeaux aux armes des Gremory les attendaient. Il y avait également tout une troupe de journalistes dont les flashes crépitèrent dès leur sortie des cabines.
Ils réussirent finalement à atteindre la voiture et s'effondrèrent à l'intérieur. Tous étaient particulièrement éprouvés, en particulier les Granger qui ne s'attendaient pas à une telle couverture médiatique. Hermione et Draco étaient surtout touchés car ils avaient reçu beaucoup de sollicitations des journalistes à les regarder pour prendre des photos avec Hariel. La jeune humaine n'était vraiment pas habituée à se voir donner du « Lady Hermione » à tout bout de champs. Les premières fois où c'était arrivé, au Palais d'Été Gremory, elle avait vraiment été choquée.
« Tu es la Magicienne avec qui j'ai signé un pacte » lui avait dit Hariel. « Tu as maintenant un statut assez important ici. Et il continuera à augmenter au fur et à mesure où je prendrais de l'importance. »
Quand elle avait signé (très officiellement, avec son sang et tout), elle avait surtout été intéressé par l'apprentissage, pas par le statut que ça lui donnerait. Selon Hariel, son prestige était pour le moment limité au Clan Gremory mais au fur et à mesure où de leurs progression à tous les deux, leur renommée grandira tant chez les Démons que chez les Magiciens.
« Et bien, ce n'est pas trop tôt » dit une voix en provenance du fond de la voiture.
En effet, celle-ci avait déjà des occupants.
« Yo ! » dit Azazel qui se trouvait assis à côté de Revel. « Alors ? Du mal à passer les journalistes ? »
« J'ai cru mourir » gémit Issei. « J'espère que ça ne fait pas partie des préparatifs que tu voulais faire avant notre arrivée, Revel. »
« Quel toupet ! » s'exclama la jeune fille en croisant les bras pour se mettre à bouder.
« Elle n'a pas eu à les appeler » dit Azazel. « Je ne sais pas si vous vous rendez compte mais vous avez déjà une certaine célébrité ici, surtout avec la série. »
La « série » dont parlait le Déchu était un programme télé appelé Oppai Dragon, du nom par lequel Issei était à présent connu à travers tout le Makai. Le surnom avait plongé Ddraig dans le désespoir et la parution de la série l'avait carrément achevé.
Le concept était une idée d'Azazel et du Clan Gremory. En gros, Issei y était représenté comme un justicier qui se battait pour les nichons et en particuliers ceux de la Switch Princess (basé sur Rias bien entendu). Et aussi, c'était surtout un programme pour enfant. La série était précédée d'un générique où apparaissait Issei lui-même, en armure, et où il chantait une chanson écrite par Azazel sur une musique composée par Sirzechs et une chorégraphie mise en place par Serafall. Du grand spectacle.
Le succès était si grand (il n'était pas loin de dépasser celui de Magical Levia-tan, la série de Serafall) que cela posait quand même pas mal de problèmes.
« Le mieux serait quand même que vous ayez un manager » continua Azazel. « Surtout que quel que soit le résultat de ce match, votre renommé va encore augmenter, surtout celles d'Issei et de Rias. Pendant les quelques jours après le Jeu, ça va être vraiment la folie. Bien sûr ça va retomber mais il vous faut vraiment quelqu'un pour s'occuper de ça. Hey, Phoenix, ça t'intéresse ? En plus tu apprendras pas mal à ses côtés même si c'est un pervers. »
Sa remarqué lui valu un coup de la part d'Akeno qui menaça le Gouverneur des Anges Déchus de représailles s'il continuait à dire des idioties. La remarque avait cependant pas mal augmenté la tension dans la voiture. Rias surtout semblait assez gênée. Revel n'avait pas répondu à la remarque d'Azazel mais on voyait bien qu'elle réfléchissait.
N'étant pas sûr de la décision à prendre, elle préféra laisser tomber pour le moment. C'est à ce moment-là qu'elle sentit un regard sur elle. Elle se retourna et vit qu'Hariel la fixait avec insistance. Enfin pas vraiment elle dans son entier, plutôt une certaine partie de son anatomie. Elle ricana.
« Alors Hariel-kun, intéressé par ma poitrine ? » dit-elle sur un ton moqueur.
« Je me demandais juste si c'était des vrais. Tu ne les avais pas la dernière fois qu'on s'est vu. »
« C'était il y a un an, les choses changent. Et oui, ce sont des vrais. Jaloux ? »
Hariel préféra ne pas répondre. Il croisa les bras et se lit à bouder sous les rires des autres.
« Vous allez voir quand j'en aurais aussi. Ils seront énormes ! » grogna-t-il ce qui fit redoubler de rire l'assemblée.
0o0o0
Arrivée à l'hôtel de très grand luxe où ils avaient leur chambres, ils furent immédiatement prit en charge par un groom. Alors qu'ils suivaient le jeune Démon à travers les couloirs décorés avec goût, ils virent arriver en face d'eux un étrange cortège.
Quatre personnes vêtues de longues robes à capuches marchaient, têtes baissés, en entourant une quatrième. L'homme en question était très grand et très pâle. Il avait un visage long, un trait qui était accentué par sa longue chevelure couleur os coiffée en arrière et qui pendait dans son dos. Ses yeux, très profondément enfoncés dans ses orbites étaient bleus mais on avait l'impression qu'ils étaient remplis de flammes. Il portait une sorte de toge sombre jetée sur son épaule par-dessus un pantalon de cuir noir attaché par une ceinture d'or et d'ivoire. A la main il portait une longue fourche à deux branches dont le bout frappait le sol à un rythme régulier.
Le groupe entier dégageait une atmosphère glaciale et assez déplaisante. Cette impression se renforçait encore quand, étant plus proche de l'étrange cortège, tous purent enfin voir ce qui se cachait sous les cagoules des moines. C'était des squelettes.
« Et bien, et bien, si ce n'est pas mes Gremory aux cheveux de sang et le Gouverneur des Anges Déchus » dit l'homme au centre.
Sa voix était sombre et sèche et elle craquait comme de vœux os qu'on écrase.
« Mais ne serait-ce pas Hadès, le tout-puissant Dieu des Morts. Vous avez doc quittés vos Profondeurs des Enfers des bas niveaux de ce monde ? Et avec tout ces Faucheurs, rien de moins. On dirait que votre haine des Démons ne vous empêche pas de profiter des menus plaisirs qu'ils peuvent vous procurer. Il est vrai qu'Agraes est une destination prisée pour les vacances. »
Ainsi donc c'était le Dieu Hadès. Hariel avait appris tout ce qu'il y avait à savoir sur les autres mythologies qui peuplaient les mondes mais il était loin d'avoir rencontré toutes les Divinités. En fait, si on excluait les Satan, Michael et Azazel (qui avaient un statut égal aux Dieux mais sans en être pour autant), les seuls dieux qu'il avait effectivement rencontré étaient Odin et Loki (bien qu'en tant que demi divinité, il pouvait peut-être compter Rossweiss dans le lot).
« On dirait bien que tu sais comment t'adresser aux Dieux, connard de corbeau » ricana Hadès. « Disons que je suis venu aux nouvelles. Vous faites un tel vacarme en haut. »
« Ah ce bon vieux sac d'os ! Je te reconnais bien là. Mais au fait, si je me souviens bien, tu es le seul des Grecs à être encore assez…dubitatif en ce qui concerne l'alliance entre nos factions. »
« Et alors ? Qu'est ce que vous allez faire ? Vous débarrasser de moi comme vous avez fait avec Loki ? »
La tension augmenta brusquement autour d'eux alors qu'Hadès laissait filtrer son pouvoir. C'était assez impressionnant et surtout dangereux. Il voulut utiliser la magie pour protéger les seuls humains du groupe mais il se rendit compte qu'Azazel s'en était déjà occupé. Celui-ci, au contraire des autres ne semblait pas plus gêné que ça par le déploiement de force du Dieu.
« Allons Hadès, soit plus ouvert d'esprit » dit-il. « Tu sais que j'en entends de belles à ton sujet ? Des trucs pas très jolis-jolis… »
« Avec tous le bruit que vous, les chauves-souris et les corbeaux, vous faites, je suis étonné que tu ais entendu ne serait-ce qu'un murmure à mon propos. »
Puis les yeux du Dieu glissèrent sur le groupe et s'arrêtèrent juste sur Issei.
« Dragon Gallois » le salua-t-il même si ça ressemblait plus à une insulte. « Te voir me ramène à l'époque où toi et le Dragon Fuyant faisaient des ravages dans mes Enfers. »
Hariel se retint de sourire. Il avait décidé qu'il n'aimait pas Hadès et savoir que Ddraig et Albion était allés mettre le boxon chez lui était assez plaisant.
« Il semble que ce Jeu ça finalement être assez intéressant » dit finalement Hadès alors que la pression retombait. « Veillez à ne pas mourir dans l'arène. Après tout, je ne suis pas là pour le travail, il serait dommage que je doive prendre vos âmes aujourd'hui. »
Le cortège se remit alors en marche et passa à côté de leur groupe. Hariel le suivit des yeux et au moment où le Dieu passa à côté de lui, leur regards se croisèrent. Les prunelles émeraude tremblèrent un peu mais ne cillèrent pas alors que les prunelles bleues semblaient fouiller au plus profond de son âme. Hariel résista pendant ce qui lui sembla de longues minutes (mais qui n'avait en fait duré que quelques centièmes de secondes) avant de détourner les yeux. Hadès ricana légèrement et tourna la tête droit devant lui.
Hariel serra les dents. Un jour, un jour…
« Inutile de le provoquer Hariel » dit Azazel comme s'il avait lu dans ses pensées. « Tu n'es pas de taille contre lui. Personne ici ne l'est. »
« Pas même vous Sensei ? » demanda Xenovia.
« Peut-être même pas Sirzechs. »
« J'ai cru que mon cœur allait s'arrêter… » dit Benjamin Granger.
« Il aurait pu, si je ne vous avais pas protégé » dit Azazel avant qu'ils ne repartent.
« Donc c'est un Dieu Maléfique ? » demanda Xenovia.
« Non, il déteste juste les Démons, les Anges Déchue…et puis aussi une grande majorités des Dieux des autres mythologies et de la sienne. Mais les humains ça va. Il reste très professionnel en fait. C'est seulement parce qu'il a relâché son pouvoir que nos invités humains auraient pu mourir. »
Hadès n'avait pas été leur seule rencontre. Juste après le départ du Dieux des morts, ils avaient croisés Zeus et Poséidon. Les deux nobles vieillards ressemblaient plus à des compagnons de beuveries qu'à de puissantes divinités ce qui était un contraste certain d'avec leur frère. Ils rencontrèrent par la suite Tannin qui, pour l'événement avait changé de taille pour un format plus réduit (genre vingt centimètres de haut) ce que tout le mode trouva très mignon…mais pas à voix haute.
Enfin il y eut une rencontre éclaire avec Odin car, en le voyant, Rossweiss avait essayé de l'attaquer pour lui faire payer le fait de l'avoir abandonné l'été précédant. Il avait fallu la force d'Issei, de Yuuto et de Xenovia pour l'arrêter et surtout pour l'empêcher de gâcher de l'énergie qui leur serait sans doute utile pour le match.
Il restait plus de six heures avant que la compétition ne commence. Rias et sa Suite se séparèrent alors des autres pour se rendre dans leurs vestiaires. Ils pourraient ainsi s'échauffer et se reposer au calme avant le combat. Ils furent suivis par Revel, qui ne semblait plus vouloir les lâcher, et par Azazel qui, semble-t-il, avait des choses à faire.
Il ne restait donc plus dans les appartements qu'Hariel, Draco et les Granger.
« Bien, il nous reste donc six heures à tuer. Vous voulez faire quelque chose ? »
« Non mais tu es sérieux ? » s'exclama Eleanor. « On a jamais été croyant dans la famille et voilà qu'en l'espace de quelques jours on est descendu en Enfer, on a rencontré des centaines de Démon, dont leur roi et pas moins de quatre Dieux ! Tu pourrais peut-être nous laisser souffler, non ? »
« Combien de temps ? » demanda Hariel, mi sérieux, mi moqueur.
« Un certain temps » lui répondit la jeune fille. « Pourquoi ? Tu es pressé ? »
« Tu veux rire ? Bien sûr que oui ! On est dans l'une des villes les plus touristiques du Makai ! En plus on est dans un hôtel genre dix étoiles. Ils proposent des dizaines d'activités ! Tu savais qu'ils avaient une piste de ski ? »
« Où ça ? » demanda Maud Granger en écarquillant les yeux.
« En sous-sol. L'île est truffée de grottes souterraines artificiels donc il y a de la place. Grâce à ça, il y a des tas d'activités sportives, un grand huit, un spa… »
« Le spa ça pourrait être pas mal » reprit Maud.
« Et t'y veux y aller quand ? Maintenant ? »
« Et bien… »
« Ce n'est pas obligé, les chambres sont loués pour la semaine. »
Tous les yeux convergèrent vers Hariel.
« Ben quoi ? Prendre une semaine c'était plus attractif parce qu'on avait accès à toutes les activités » dit-il.
« Dans ce cas ce serait impoli de refuser n'est-ce pas ? » demanda Hermione avec un grand sourire.
« Tu as raison, ma chérie » dit Maud. « On n'a qu'à rester jusqu'à Vendredi prochain. »
« Mais on devait partir pour la France Lundi. »
« Vous savez, on peut téléphoner pour modifier le voyage. »
« Depuis ici ? » demanda Eleanor.
« Parfaitement. »
Il était environ midi. Le combat débutait à dix-huit heures. Il fut donc décidé de se reposer jusqu'à à peu près treize heure avant de partir déjeuner. La majorité ayant exprimé l'envie de se faire faire quelques soins au spa, il fut décidé qu'ils rentreraient directement à l'hôtel. Vers seize heures, ils remontèrent dans leur chambre pour se préparer avec des vêtements que leur avaient préparés Hariel.
La limousine qui les avait amené vint les chercher vers dix-sept heure trente pour les amener au grand Dôme de Combat dans les hauteurs de la ville. Arrivé là-bas par une entrée privée, ils furent amenés dans une grande loge décorée de bannières aux couleurs des Gremory. C'était en fait un salon très confortable avec des canapés et des sièges. Il y avait également un bar, une chaîne hi-fi, des ordinateurs, etc. Dans un coin on pouvait voir trois portes. L'une menait à des toilettes, une seconde à une salle de bain et la troisième, à une petite cuisine aménagée. Il y avait même deux gros coussins sur le sol sur lesquels Sköll et Hati sautèrent dès leur arrivée.
« Ils mettent vraiment tout ça à notre disposition ? » demanda Maud.
« Pas exactement » répondit Hariel. « Nous sommes dans la loge officiel des Gremory. C'est nous qui l'avons faite aménagée. »
« Qu'est ce que tu veux dire par loge officielle ? » demanda Draco.
« Il est d'usage que les grands stades ou salles de spectacle, quelque soit leur emplacement dans le Monde Démoniaque, disposent de loges construites spécialement pour chacun des grands Clans dont ils disposent à leur convenance. »
« Il y a donc…soixante douze loges ? » demanda Draco en se souvenant des cours que lui avait donnés Hariel sur son nouveau monde.
« C'était le cas, avant la Grande Guerre. Mais depuis, vu que trente neuf des Clans sont éteins, on ne construit plus que trente trois loges. Seuls les bâtiments les plus vieux en ont encore soixante douze. »
En entendant cela, Draco se rappela la conversation qu'il avait eut avec Hariel près des ruines de Shaytana. Tout comme l'ancienne cité était rongée par l'humidité, la brume et la pourriture, les Démons se mourraient. Certaines des plus grandes et puissantes familles étaient à présent éteintes, disparut, envolés, et avec elle des milliers d'ânes d'histoire. Draco comprenait encore plus maintenant la nécessité de faire renaître ce monde. Alors que la dernière fois il doutait de pouvoir aider son ami (mais était-il seulement cela ?) et ce malgré ses paroles, il avait maintenant la certitude d'avoir le pouvoir de l'aider, un pouvoir qu'il touchait littéralement du bout des doigts.
« Tes grands parents ne sont pas encore là ? » demanda alors Benjamin.
« Non, ils se trouvent dans la tribune principale, celle du Clan Agares. Parce qu'on est sur leur domaine, c'est la plus grande et la plus luxueuse. C'est aussi celle qui accueille les invités officiels comme mes grands-parents et Lord et Lady Baal, puisque ce sont des membres de leurs Clans qui se battent. Mon oncle doit s'y trouver également je pense. Mon cousin Millicas aussi, certainement. Et puis les Dieux. »
« Et toi non ? » demanda Maud.
« Vous êtes mes invités, je ne vais pas vous laisser seul. Et puis supporter les politicailleries des plus vieux, non merci. »
À ce moment là, la porte s'ouvrit et trois personnes entrèrent dans la pièce.
« Ojamashimasu » dit Irina en s'avançant dans la pièce.
Les deux hommes qui l'accompagnaient devaient être frères tant ils se ressemblaient. On aurait presque même pu dire qu'ils étaient jumeaux. Ils étaient tous les deux grands, limite dégingandés, avec une peau claire, des yeux noirs et des cheveux d'un roux très prononcé.
« Oh, bonjour Irina-chan » dit Hariel en anglais pour lui faire comprendre que c'était la langue que parlaient les autres. « Je ne savais pas que tu venais. »
« Il fallait bien que je vienne encourager mon ami d'enfance et Xenovia » répondit la jeune fille avec un grand sourire.
« Et ces messieurs sont… »
« Oh ! Suis-je bête » s'exclama-t-elle alors. « Michael-sama voulait que j'ai une escorte pour montrer à quel point il tenait à notre alliance et vous faisait confiance pour envoyer trois de ses meilleurs éléments dans le Makai. Voici Fabian et Gideon, respectivement le Neuf et le Dix du Jeu de notre Seigneur Michael. Quand à moi je suis Irina, l'As. Ravie de vous rencontrer. »
Elle fit une légère révérence en relevant les bords de sa jupe aussi courte que celle de son uniforme alors que les deux autres hochaient simplement la tête avec un sourire.
Fabian semblait être le plus jeune des deux. Ses cheveux étaient plus longs et étaient attachés dans son dos. Ceux de son frère cependant étaient courts et coiffes en arrière. En dehors de ça, peu de choses les différenciaient.
« Dit, c'est moi ou Michael a un fétichisme pour les roux ? » plaisanta Hariel.
« Oh, non, non, non ! » s'exclama Irina en joignant les mains devant elle. « Michael-sama n'est pas comme ça. Michael-sama est le plus pur, le plus droit et le plus saint de tous les Anges ! »
« Elle a bien dit « Ange » ? » demanda Eleanor avec un sourcil levé.
« C'est exact » répondit Hariel. « Elle et les deux autres sont des Anges. »
« Et donc le Michael dont ils parlent, c'est… »
« L'Archange Michael, bien sûr. »
« Oui, Michael-sama est le meilleur de tous les Anges du Ciel. En son nom je vous bénie ! Amen ! »
Juste à ce moment là, Draco sentit une forte douleur lui moteur à la tête et il faillit tomber au sol. En relevant les yeux, il vit Hariel faire une grimace, preuve qu'il l'avait ressentit aussi.
« Merci beaucoup Irina » siffla celui-ci en braquage un regard noir sur la jeune fille. « Ta bénédiction me va droit…à la tête. »
« Désolé » dit Irina, rouge de confusion.
« Ah la la ! » soupira Gideon en se frottant la tête. « Tu n'en rate pas une, Irina »
« J'ai dit que j'étais désolé, non ? »
« Je suis sûr que Michael ne va pas être content » dit Fabian avec un sourire en asticotant du doigt la plus jeune.
« Mais…on est pas obligé de lui dire, si ? »
« Qui sait ? » demandèrent les frères avec le même air moqueur.
« Je crois que je n'ai pas tout bien suivit » dit alors Maud. « Qu'est ce qu'il s'est passé ? »
« Irina nous a tous béni » répondit Hariel. « Tous, y comprit Draco et moi. Hors, nous les Démons nous sommes…allergiques à tout ce qui est sacré. Ça comprend les crucifix, l'eau bénite, la bible et les prières. Il suffit qu'on nous bénisse ou qu'on dise nous même une prière pour avoir très mal à la tête. »
« Sérieux ? Y'a des Démons qui font exprès de se filer mal à la tête en priant ? » s'esclaffa Eleanor. « Ils sont stupides ou maso ? »
« En fait, Asia et Xenovia sont d'ancienne religieuse. Elles avaient tendance à prier souvent ce qui leur donnait d'assez fortes migraines…mais ça ne les empêchait pas de recommencer. »
« Et maintenant ? Elles ne le font plus ? » demanda Maud.
« Si…mais c'est un cas spécial. Il y a un an, Issei à rendu un grand service à Michael et celui-ci a tenu à le remercier. Issei a alors demandé à ce qu'elles puissent prier sans ressentir de douleur. Ce sont les seuls Démons à avoir ce pouvoir. »
« Ça nous montre la grande miséricorde de notre Seigneur Michael et… »
« Je te préviens ! » s'exclama alors Hariel en pointant un doigt sur Irina. « Bénis moi encore une fois et je te fiche dehors. »
« Mais ! » s'exclama alors celle-ci avant que les mains des deux autres Anges ne la fassent taire.
Draco n'arrivait pas à détacher son regard de frères. Il avait l'impression de les connaître mais impossible de se rappeler d'où. Et pourtant tout ou presque lui semblait familier. Leurs noms, leur attitude, leurs cheveux….c'était vraiment frustrant.
C'est à ce moment là que tous entendirent une espèce de corne de brume retentir dans le stade.
« C'est l'heure » dit Hariel.
Il s'avança alors devant la grande baie vitrée et regarda en contrebas les deux équipes débarquer dans l'arène. Le Jeu allait bientôt commencer.
A suivre…
Alors ? Comment vous avez trouvé ? Je déchire hein ? 21 petites pages, ça va. Normalement je devais faire le détail du Jeu mais ce sera dans deux semaines…enfin, entre autre.
Et voilà pour ceux qui voulaient savoir en quoi consistait le Sacred Gear de Draco. En fait, c'est comme de l'invocation sauf que les bêtes il doit d'abord les imaginer. Cool non ? Faites confiance à l'imagination de Draco pour lui trouver une utilité sympa…et aussi sur Issei pour essayer d'en profiter.
Et on a aussi le venue du chat de Cheshire. Vous en pensez quoi ? C'est pas le seul élément d'Alice qu'il y aura, croyez-moi. En tout cas, si vous avez bien lu la description alors vous avez comprit qu'il ressemble à celui dans le film de Tim Burton (mon perso préféré). Si vous ne savez pas à quoi il ressemble, regardez sur Google ou mieux, regardez le film.
Le nom de l'Errant est la contraction d'Alfred Hitchcock. C'est à cause des oiseaux tueurs. La description d'Hadès vient d'une image de DeviantArt créée par Genzoman….sauf que sur l'image, Hadès a les yeux rouges et non bleu. Le bleu, lui, il vient d'Hercule de Disney ^^.
En tout cas va fait quand même pas mal de nouveaux persos. Je sais pas s'ils sont tous important pas contre. Sauf Fabian et Gideon. Eux y sont importants. Vous avez deux semaines pour deviner pourquoi.
En tout cas, je vous remercie encore de m'avoir lu et je vous dis à dans deux semaines !
