Check Mate DxD

Chapitre 49 : A la recherche de l'intangible / Mutai no Tansaku

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« Alors ? » demanda Hariel. « Qu'est-ce qu'elles font là ? »

Lui et Draco étaient assis sur un canapé dans le salon de la résidence Hyoudou. À tour de la table basse il y avait trois autres canapés assorties dont deux, ceux qui se trouvaient de part et d'autre de celui des deux jeune Démons, occupés par la plupart des membres de la Suite de Rias et leurs alliés, Irina et Revel.

Sur le dernier cependant était assis trois jeunes filles qui étaient invités dans la maison (selon Rias) mais qui n'auraient pas dû y être.

Celle du milieu était une adolescente du même âge qu'Asia ou Xenovia, ou peut-être un peu plus jeune. D'origine occidentale, elle avait un corps fin, une peau laiteuse, de longs cheveux blonds ondulés et deux grands yeux bleus ciels. Elle portait un uniforme scolaire composé d'une chemise blanche, d'une cravate noire, d'un gilet blanc doublé de noir et avec le bout des manches et le bas décoré de motifs écossais bleu, blanc et noir et enfin d'une jupe, de chaussettes et de chaussures vernis, le tout noir. Elle avait un regard sympathique et regardait tout le monde avec bienveillance.

C'était la première fois qu'Hariel rencontrait la jeune fille mais il la connaissait déjà un peu. Il s'agissait de sa cousine, Le Fay Pendragon, la jeune sœur d'Arthur et un membre de l'équipe de Vali. Mais elle n'était pas la seule.

A sa gauche se trouvait Kuroka, la grande sœur de Koneko. Les bras sur l'accoudoir, elle était langoureusement allongée sur le canapé, son kimono noir et rouge ouvert sur son opulente poitrine alors que ses deux queues s'agitaient souplement dans son dos. Elle jetait de temps en temps des regards aguicheurs à Draco qui ne cessait de lorgner sur sa poitrine.

La dernière, et non des moindres, ne faisait pas partie à proprement parlé de l'équipe de Vali mais en était le centre. Ophis, le Dragon Divin de l'Infini portait la même robe gothique noire et violette qu'elle avait la dernière fois qu'Hariel l'avait vu l'année précédente, ouverte sur le devant avec des autocollants en croix sur les tétons. Elle avait un air assez énigmatique qui pouvait passer pour de l'indifférence mais qui n'en était assurément pas. Ophis voyait tout.

« Azazel à conclut un pacte avec Vali et son équipe pour qu'Ophis puisse demeurer ici quelque temps. »

Hariel doutait que le Gouverneur des Anges Déchus ait parlé de cet accord avec les deux autres factions. Il jouait gros en ignorant les Grands Satan et Michael de cette façon. Cependant, Azazel ne faisait jamais rien au hasard. C'était après tout un tacticien hors pair.

« Ophis a…exprimé la volonté d'observer Issei pour voir la nouvelle évolution que subit le Dragon-Empereur Écarlate » rajouta sa tante.

C'était donc ça. Ophis était intriguée. Un Dragon aussi ancien qu'elle devrait avoir vu beaucoup de choses, sans doute trop pour encore s'émouvoir de quelque chose et pourtant, le changement de direction dans l'évolution du pouvoir de Boosted Gear (et par la même de celui de Ddraig) qu'avait forcé Issei était quelque chose que même elle n'avait jamais vue, une sorte de miracle des plus intéressant à observer.

Inédit mais assez dangereux d'après ce que savait Hariel. Depuis le combat contre Sairaorg et la transformation d'Issei, Ddraig allait mal. Il avait beau être qu'un simple esprit dépourvu de corps, la métamorphose lui avait occasionné des problèmes de santé, crises de paniques, douleurs, etc. Son âme se déchirait. Les Démons avaient créé un remède que lui administrant Issei via le cristal de Boosted Gear mais il ne traitait que les symptômes, pas le mal lui-même.

Quoiqu'il en soit, Ophis était bien présente au Japon, plus particulièrement à Kuoh, la base des relations entre les Factions qu'Azazel avait allègrement trompées en y amenant le Dragon Divin. Cependant, Hariel pensait être arrivé à comprendre les raisons d'Azazel. Avoir le chef du camp ennemi à disposition permettrait sans doute à Rias et aux autres de deviner ses intentions et aussi de lui parler pour trouver une façon de l'aider, une qui ne ferait pas couler le sang. Oui c'était une bonne idée.

Hariel allait ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais c'est ce moment que choisirent Asia et Akeno pour revenir avec un chariot garnis de théières, de tasses et d'assiettes de biscuits. Alors qu'Akeno servait tout le monde, Asia prit l'une des tasses, la remplit puis alla l'apporter directement à Ophis. Elle ne semblait pas le moins du monde effrayé par la petite fille qui était en vérité l'un des plus puissants et des plus anciens Dragons existants. Même Hariel sentait ses cheveux se dresser sur sa nuque. Heureusement que ses genoux étaient pris par la tête d'un énorme chien blanc dont la seule présence le rassurait.

En effet sa cousine lui avait fait un merveilleux cadeau à son arrivée quand elle était venue avec Fenrir. Le chien avait alors courut vers Hariel et avait faillit le renverser dans il était content de le voir. Hariel était lui, plus qu'heureux et n'arrivait pas à se séparer de l'animal. C'est pour cela que celui-ci était à présent couché de tout son long sur le canapé, sa tête sur les genoux de celui qu'il considérait comme son premier maître.

Hariel prit sa propre tasse de thé et profita qu'il soufflait dessus pour observer les autres personnes présentes. Il faut dire que cela faisait des mois qu'il ne les avait pas vus, depuis septembre en fait.

Tous semblaient…plus confiants et plus forts. Celle chez qui s'était le plus visible était bien sûr sa tante, Rias. En fait, elle semblait aller bien mieux que ce qu'Hariel avait pu voir depuis des années. Après le combat contre la Suite de Sairaorg, elle lui avait semblé toucher le fond du trou. En effet elle ne se remettait pas d'avoir été aussi facilement battue par un Pion même si celui-ci était un Sacred Gear (et un Longinus) sous forme humaine. Elle avait donc remonté la pente en essayant de spécialiser son Pouvoir de Destructions afin de le rendre plus puissant.

En effet jusque-là elle n'avait jamais fait qu'utiliser le pouvoir comme une énergie quelconque et l'envoyer sur les ennemies. C'était bien loin de ce que faisaient Hariel ou même Sirzechs. Hariel avait bien sûr son Embodiment of the Devil, une technique qui nécessitait qu'il concentre l'énergie à un tel point qu'elle en devenait solide et qui plus est une partie de son propre corps. D'autre part, son lui futur était même tellement puissant que sa maîtrise du Pouvoir de Destruction lui permettait de créer comme des trous noirs qui non seulement détruisait tout sur son passage mais aspirait aussi ce qui se trouvait autour. Sirzechs aussi était connu pour avoir maîtrisé le Pouvoir à la perfection. Il était même connu pour être ma Destruction elle-même, quoique cela veuille dire puisque Hariel ne l'avait jamais vu se battre. Enfin pas sérieusement.

Mais Rias, elle, n'avait pas de « Technique Ultime » ou de « Coup Suprême » comme disait Issei. Elle n'avait pas créé de technique propre à elle, une technique montrant sa maîtrise du Pouvoir et c'était sur cela en particulier qu'elle s'était concentré.

Heureusement, Issei était à ses côtés. Certes il y avait toujours des bagarres avec les autres filles, notamment Akeno, pour la priorité sur le jeune garçon mais maintenant, les deux étaient un couple bien établi. Il leur arrivait parfois de passer plusieurs minutes à ne faire que se regarder l'un l'autre en se tenant la main, le regard éperdu d'amour et d'admiration. Hariel, qui avait déjà assisté à une de ces scènes quelques temps auparavant, trouvait ça, au choix, absolument mignon ou particulièrement écœurant.

Son amour pour Issei lui avait également donné une tranquillité de l'esprit toute nouvelle. Après tout son serviteur a petit à petit enlevé tellement de poids de ses épaules, des poids qu'elle avait ajoutés au fur et à mesure des années en prenant pour elle les problèmes de ses serviteurs et en les ajoutant aux siens. Mais Issei avait tout balayé. Il avait tiré Rias des griffes de son fiancé, Rizer, avait aidé Yuuto à se venger, Akeno à accepter son passé, Koneko sa nature et Gasper son pouvoir et tout cela sans même y penser, parce que cela lui semblait juste. Grâce à lui, Rias anticipait l'avenir de manière plus sereine et confiante, plus encore qu'elle ne l'avait jamais fait et pour cela, Hariel lui en était reconnaissant.

Mais Rias n'était pas la seule, tous avaient bien changés, tous s'étaient entraînés pour devenir bien plus fort, même Gasper. Le petit vampire avait commencé de lui-même un entraînement assez intensif pour ne plus être aussi « inutile » (ce sont ses paroles) que lors du Jeu de cet été. Il espérait également pouvoir développer le Balance Breaker de son artefact pour arriver à rester au niveau des autres.

Parmi les membres de la Suite de sa tante on comptait tout de même une absente. Rossweiss était répartit en Asgard afin de suivre un entraînement afin de développer ses pouvoirs et surtout les capacités de défense donné par sa Pièce Démoniaque. De plus elle était la seule utilisatrice de Magie du groupe, elle devait donc absolument renforcer cette puissance afin de mieux supporter l'équipe. Akeno était aussi considéré comme une magicienne mais son utilisation était en fait une extension de ses pouvoirs démoniaques et angéliques. La maîtrise des éléments se faisait au travers de son énergie Démoniaque et non pas de l'énergie magique comme la Walkyrie. Celle-ci devait avoir, tout comme Hariel, deux noyaux de pouvoir, un magique et un Démoniaque.

Du côté de Koneko, il y avait tout de même peu de changements…enfin peu de changements visibles puisque Hariel était sûr que Kuroka profitait de sa présence pour apprendre deux ou trois choses à sa sœur. Elle se tenait assez droite sur le même canapé qu'Issei mais un peu en retrait. Elle paraissait même presque gênée.

Hariel se souvint alors. Peu de temps auparavant, vers le début décembre, la jeune Youkai était entrée en période de chaleur. Elle avait alors développé un besoin irrépressible de se faire faire un bébé par Issei. C'était cependant bien trop tôt, son corps n'était pas prêt pour une grossesse. La chaleur elle-même était venue bien avant qu'elle n'aurait dû. A ce stade de son développement, une grossesse était dangereuse et pouvait mettre sa vie en jeu.

Azazel avait alors émit l'hypothèse que la bataille farouche entre les filles pour la deuxième place dans le cœur d'Issei (Rias était de façon incontestable la numéro un) avait en quelque sorte accéléré me processus et déclenché la chaleur avant qu'elle ne soit tout à fait prête.

Comme trop de médicaments n'aurait pas été bons pour elle et aurait pu modifier son métabolisme, Issei avait dû supporter les assauts de la jeune fille tout en se retenant absolument d'y céder. Cela avait été dur (dans tous les sens du terme) mais Issei s'en était sortit notamment grâce à la promesse d'une surprise de la part de Rias. Tout avait fini par rentrer dans l'ordre mais Koneko demeurait assez gêné.

Finalement, la réunion informelle dans le salon Hyoudou ne dura pas plus longtemps notamment parce que les jeunes Démons avaient des révisions. En effet les Grands Satan et le Conseil Supérieur avait prit la décision de faire passer à Issei, Yuuto et Akeno leur examen pour monter en grade pendant la deuxième semaine des vacances. Après cela, ils seraient des Démons de niveau moyen. Ils avaient suffisamment de force pour être des Démons de niveau supérieur mais par respect pour la hiérarchie, ils passeraient d'abord par le niveau moyen et y resteraient quelques temps avant de passer au niveau supérieur.

L'examen était en deux parties : une théorique et une pratique. La partie théorique contenait des questions sur la société Démoniaque ainsi qu'une rédaction quand à la partie pratique, elle restait un mystère. Hariel n'en savait pas plus puisque lui n'avait jamais eu à passer ces examens. Étant un Gremory, il était de facto un Démon de niveau supérieur tout comme les membres de sa famille.

Bien sûr, cela ne concernait vraiment que les trois ayant à passer l'examen mais tout le monde participait pour se préparer aussi quand ce serait leur tour. De plus, ils devaient aussi préparer les examens de mi-semestre qui auraient lieu à la rentrée pour ceux qui étaient encore au lycée. C'est la raison pour laquelle Irina et Revel était aussi avec eux.

La petite Démone du Clan Phoenix s'était plutôt bien adaptée à la vie dans la résidence Hyoudou ainsi qu'au lycée Kuoh. Malgré ses fréquentes disputes avec Koneko (antagonisme entre chats et oiseaux sûrement, Hariel hésitait à les appeler Titi et Grosminet), elle se souciait vraiment de la jeune Tour qui était une camarade de classe. De plus, elle avait reçu de la part de Sirzechs le titre de Manager d'Issei, c'est-à-dire que c'est elle qui gèrerait la carrière d'Issei, ses apparitions en publique notamment. Il faut dire que la célébrité du Oppai Dragon avait encore augmentée et par la même les revenus générés. En effet le Clan Gremory était très industrialisé ce qui faisait de lui l'un des plus riches. Les produits dérivés Oppai Dragon se vendaient bien et il en sortait toujours des nouveaux (le dernier étant une éponge en forme de sein dans une gueule de Dragon appelle Éponge Dragon). Au départ c'était Grayfia qui s'occupait de la promotion mais maintenant elle se reposait de plus en plus sur Revel qui avait accepté le travail avec joie.

Comme les trois nouvelles allaient se lever à leur tour pour vaquer à leurs occupations, Hariel demanda à parler à Le Fay en privé. Il fit un signe à Draco qui s'excusa avant de partir mais Fenrir, lui, resta, de même que Sköll et Hati qui, depuis le début étaient aux pieds de leur maître, laissant ses genoux à leur père.

« Je suis heureux de te rencontrer enfin face à face, chère cousine » dit Hariel.

« Oui » dit Le Fay, un peu gênée. « Je dois dire que je suis encore surprise d'avoir un cousin Démon. Non pas que je me méfie des Démons ou quelque chose, non, c'est…enfin… »

Hariel rit de sa maladresse et décida de l'empêcher de continuer à se mélanger les pinceaux. Il retira l'un de ses anneaux, le posa sur la table basse et le poussa dans la direction de la jeune Magicienne.

« Qu'est-ce que c'est ? » demanda celle-ci.

« L'Anneau d'Héritier Le Fay. J'ai déjà proposé à ton frère que lui ou toi le preniez mais il a refusé. Je te demande si toi, tu le veux ? »

« Il a sûrement dû te dire que nous n'aimions pas vraiment la politique ni l'un ni l'autre. »

« Il l'a fait. Mais je pense que ce serait irrespectueux envers toi de ne pas te le proposer de vive voix. »

« C'est gentil » répondit la jeune fille avec un sourire. « Mais tout comme mon frère, je vais le refuser. »

« Très bien » dit Hariel en remettant l'anneau à son doigt. « Maintenant si tu le permet, je voudrais te demander quelque chose. Que sais-tu à propos d'Avalon, le fourreau d'Excalibur ? »

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Hermione était perplexe. Ses parents, ses deux parents, étaient venus la chercher ensemble à la gare de Kingston Cross et surtout en voiture. Franchement, ils habitaient à peine à quelques arrêts en métro, pas besoin de voiture, même pour transporter ses bagages puisqu'elle n'avait qu'un coffre rétréci à format d'un morceau de sucre et un petit sac à dos dans lequel elle avait mit les quelques affaires dont elle avait besoin dans le train et qui, de plu, était charmé pour ne rien peser.

Elle se posa encore plus de question quand, au lieu de se diriger vers le nord, vers l'endroit où ils habitaient, ses parents allaient manifestement vers l'ouest. Ils avaient maintenant dépassé Kensington et s'étaient engagés dans la proche banlieue de la capitale, ce qu'on appelait le Grand Londres.

« Euh…où est-ce qu'on va ? » demanda-t-elle.

« C'est une surprise » lui dit sa mère en se retenant de sourire.

C'est quand ils traversèrent la petite localité de Brentford puis le parc Osterley qu'elle comprit.

« On se dirige vers l'aéroport ! » s'exclama-t-elle.

« C'est cela » lui dit son père. « Nous allons passer Noël et le jour de l'an à Boston. »

« Je n'en reviens pas qu'Hariel ne m'ait rien dit ! »

« C'est parce que cette fois il n'est pas au courent » dit Maud. « Ta sœur a aménagé dans un appartement et il y a assez de place pour nous quatre dedans. »

Hermione sourit. C'est vrai qu'elle aimait bien la maison de Mission Hill mais elle avait vraiment hâte de connaître l'endroit où sa sœur allait vivre. C'est donc avec entrain qu'une fois sur le parking d'Heathrow, elle prit la valise préparé par ses parents avec ses affaires dans le coffre et les suivit vers la porte d'embarquement à destination des États-Unis.

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Les recherches d'Hariel n'avançaient pas vraiment. Le Fay n'avait pas su le renseigner. Sa famille avait beau descendre d'Arthur, les Pendragon non magiques n'avaient jamais possédé Excalibur ou l'un de ses fragments et ne possédait pas de documentation la concernant. Pour Collbrande, oui, mais pas pour Excalibur.

Il avait donc demandé à des personnes ayant vraiment possédé Excalibur, c'est-à-dire Xenovia et Irina mais ni l'une ni l'autre n'avait entendu parler d'Avalon. Hariel connaissait déjà par cœur tous les ouvrages des bibliothèques les plus fournies du Makai et avait déjà demandé à tous ceux qu'il pouvait dont Mephisto Pheles et Ajuka Belzebuth mais à part confirmer son existence, personne n'avait pu lui en apprendre plus.

En désespoir de cause, il avait demandé aux deux Dragons résidents, à savoir Ddraig et Ophis mais les deux s'en fichaient totalement. Irina lui avait bien dit que même si elle et Xenovia ne savaient rien, il était possible que l'Église ait des documents là-dessus mais Hariel n'était pas très chaud pour y aller. D'accord, les Anges étaient leurs alliés mais l'Église était encore assez chatouilleuse avec les Démons et il se voyait mal aller leur demander de fouiller dans leurs archives les plus secrètes.

C'est alors qu'il eu une idée. Les Anges étaient leurs alliés (et lui avait des liens particuliers avec leur chef puisqu'il connaissait quasi personnellement trois membres de sa Suite). Il lui suffisait donc de se rendre au Ciel et demander à Michael ou à quiconque à ce sujet.

Enfin, c'était plus facile à dire qu'à faire. Il ne pouvait pas se pointer comme ça au Ciel et dire bonjour. Heureusement, il avait des contacts. Il lui suffit d'aller voire son oncle et il se retrouva avec un rendez-vous avec Michael lui-même.

La première chose qu'il ou dire sur le Ciel c'est que c'était…très blanc. Il s'était bien attendu à marcher sur des nuages blancs sous un ciel bleu avec du soleil mais là, tout était blanc. Le sol, les murs, le plafond, même l'espace semblait blanc. A peine apparut, il vit devant lui un grand guichet avec quelqu'un, un Ange, derrière.

« Bonjour » dit simplement Hariel en arrivant près de lui.

« Bonjour » dit l'Ange en détournant les yeux de son ordinateur. « Qu'est ce que je peux faire pour v… »

En voyant Hariel, Fred (c'était le nom marqué sur son badge) cligna des yeux, intrigué. C'était un jeune homme de taille moyenne, aux courts cheveux noirs et aux yeux marron. Il n'avait pas de vraie beauté plastique mais il avait un certain charme innocent.

« Que…que puis-je pour vous ? » dit-il finalement.

« J'ai rendez avec Mi…le Seigneur Michael » dit Hariel.

« Ah ? Euh je… »

« Laisse tomber Fred » dit alors une voix. « On s'en occupe. »

Hariel se retourna et vit arriver Gideon et Fabian. Leurs habits colorés (même sobrement) tranchaient avec le blanc qui régnait partout. Même Fred était habillé d'un costume blanc.

« Très bien Mes Seigneurs » dit poliment Fred.

« Allons ! Fredounet, on te l'a déjà dit ! Appelle nous par nos prénoms ! »

« Oui Mon…Fabian »

« C'est mieux ! Tu viens petit Démon ? »

Hariel hocha la tête et commença à suivre les deux anges. Alors qu'ils partaient, Hariel aperçut un autre Ange en costume blanc s'approcher de Fred.

« C'est l'heure de la relève » dit-il. « Tiens, le dossier de ta prochaine cliente »

Fred prit le dossier et l'ouvrit.

« Deb Dobkins ? Accident de voiture. A percuté un camion plein de pamplemousses. »

Ça c'était une mort ridicule pensa Hariel alors que lui et les deux autres étaient à présent trop loin pour en entendre plus. Quand Hariel vit où les frères Prewett l'emmenaient, il grimaça. Ça ressemblait à une immense administration. La véritable définition de l'enfer. Des centaines de milliers de bureaux avec ordinateur s'étalaient sur des kilomètres, chacun avec un Ange derrière. Et tout était blanc, bien sûr.

Il faut dire que la mort, c'était un sacré travail. Toutes les âmes des défunts venaient ici pour être réparties. Les gentils allaient au Paradis et les méchants en Enfer. Bien sûr, tout n'était pas aussi manichéen. Les méchants ne restaient pas éternellement en Enfer. Juste assez de temps pour nettoyer un peu leur âme avant de les réincarner. Et puis il y avait les neutres. Pas assez bons pour le Paradis et pas assez mauvais pour l'Enfer. Eux, c'était la réincarnation directe. Finalement, ça fonctionnait plus comme le bouddhisme que ce que pensait les chrétiens (et les juifs et les musulmans).

Hariel se dit que peut-être il pourrait voir ses parents. Non, impossible, n'importe quoi, le Paradis et le Ciel étaient deux choses différentes. Le Paradis était un lieu réservé aux morts où même les Anges n'avaient pas accès. C'est comme l'Enfer. Il se trouvait dans le Cocytes mais à part les morts personne n'y allait.

Soudain, il dû mettre sa main devant ses yeux pour ne pas être éblouit. Ils venaient de sortir de l'espace blanc pour déboucher dans le vrai Ciel. Là c'était plus comme Hariel l'avait imaginé. D'immenses îles verdoyantes flottaient dans les vides, reliés entre elles par des ponts de nuages. Sur la plus grande se trouvait une cité de pierres jaunes qui semblaient briller comme de l'or sous l'immense soleil qui brillait au dessus de leurs têtes.

Au centre de la cité il y avait une immense citadelle faite de hautes tours et c'est là bien sûr que les frères amenèrent Hariel. Ils se posèrent sur un immense balcon trilobé décoré de mosaïques presque au sommet de la plus haute tour et entrèrent à l'intérieur. La salle était magnifique, toute décorée de vitraux et de cristaux et le plafond semblait s'étendre à l'infini.

Il n'y avait que deux personnes à l'intérieur, Michael et un autre Ange qu'Hariel n'avait jamais vu. C'était une femme aux très longs cheveux blonds dorés et au corps voluptueux. Il émanait de son être une impression étrange de luxure inconsciente liée à une innocence toute angélique. Cette femme était assurément très belle, l'une des plus belles qu'Hariel n'ait jamais vues. Mais il était surtout focalisé sur son énorme poitrine.

Mais c'était vraiment incroyable ça ! Pourquoi est ce que la majorité des êtres mythologiques féminins avaient des poitrines aussi énormes ? Est-ce que c'était en rapport avec leur puissance ? Plus elles étaient fortes plus leurs poitrine étaient grosses ? Et est-ce que c'était la même chose chez les hommes avec une autre partie de leur anatomie ? Il faudrait qu'il demande a Issei de voire…non, minute, on rembobine, ça ne marche pas. Koneko est puissante et elle a une toute petite poitrine. Ophis aussi d'ailleurs. Mais Koneko peut encore grandir et pour Ophis, ce n'est même pas sa vraie apparence donc ça ne compte pas. N'empêche que ça faisait encore une personne à envier.

« Ah ! Bonjour jeune Gremory, je ne t'attendais pas si tôt » dit Michael en le voyant arriver.

« Michael-sama » dit Hariel en faisant une révérence gracieuse en pinçant les bords de sa marge jupe.

Il avait opté aujourd'hui pour une robe d'inspiration vénitienne de l'époque de la renaissance, un lourd habit de brocards noirs et dorés sur une large chemise de serge corsetée qui dépassait des ouvertures des manches bouillonnées. Il portait une ceinture de disques dorés et un collier décorés de perles noires et de pierres semi-précieuses. Ses cheveux étaient retenus par un filet de mailles noires rehaussé de perle attaché par un bandeau de métal simple qui ceignait son front et duquel pendait une simple perle en forme de gouttes. La pierre de son collier semblait briller avec un éclat étrange et semblait se tortiller. C'était en fait son familier, Proteus, qui regardait avec avidité les merveilles qui s'étalaient sous ses yeux.

Quand Hariel ne portait pas de tenues gothiques, il aimait à porter des tenues d'autres époques dont le monde des Démons avaient à foison du fait de sa ligue existence. Il avait trouvé un tailleur spécialisé dans la mode humaine qui pouvait faire des vêtements de n'importe quelle époque et de n'importe quelle origine. Il avait réussit à le faire venir depuis le territoire du Clan Naberius où il était sous employé et à l'installer comme l'un de ses tailleurs officiel. Depuis ce jour, le Démon était en adoration devant lui et lui faisait toutes ses commandes en priorités car la simple association de son nom au sien lui avait amené plus de clientèle qu'il ne pouvait en satisfaire seul. Il avait donc à présent plusieurs dizaines d'employés sous ses ordres et ne s'occupait plus guère que de la création sauf quand il s'agissait des commandes d'Hariel.

« Comme il est mignon » gloussa l'autre Ange en s'approchant du jeune Démon pour caresser sa tête.

« Un peu de retenue, je te prie, Gabriel » dit Michael sans se départir de son sourire.

Ainsi donc c'était Gabriel, se dit Hariel. C'était l'un des Quatre Grands Séraphins, les Gardiens du Trône du Ciel dont faisait aussi partie Uriel et Raphaël. Michael en faisait également partie auparavant mais après avoir pris le titre d'Archange, il ne pouvait plus assumer ce rôle et laissa au trois autres me soins de diriger les Dix Séraphins qui composaient la garde du Trône en plus d'eux.

« C'est elle que j'ai envoyé faire des recherches sur Avalon » dit Michael près avoir fait les présentations officiels.

« Tout d'abord, sais-tu d'où vient le nom d'Avalon ? » demanda la Séraphin.

« De l'île du même nom, je suppose » répondit Hariel. »

« C'est exact. C'est à cet endroit qu'Excalibur à été forgé, avec le pouvoir Divin donné par Michael-sama mêlé à l'acier des anciens dieux celtes, celui qu'on appelle « vrai-argent ». »

« Le mithril » dit Hariel.

« C'est cela. Cependant, cette épée était bien trop puissante et pouvait blesser son Porteur. C'est pour cela que Myrddin, qui était à la tête du groupe de Magicien qui avait forgés Excalibur, lui créa un fourreau à partir d'une branche du grand pommier aux fruits d'or qui trônait au centre d'Avalon. »

« Des pommes d'or ? » intervint Hariel. « Cela me dit quelque chose… »

« En effet » dit Gabriel avec un sourire. « Avalon est une terre de légendes connus de beaucoup de mythologies. Les grecs l'appelaient le jardin des Hespérides, les celtes, Avalon et les chrétiens, le jardin d'Eden. »

« Donc cet arbre, enfin, ces pommes seraient les fruits de la connaissance du bien et du mal ? Ceux qu'auraient mangés Adam et Eve. »

« Les noms d'Adam et Eve sont en effet les noms que nous leur donnons mais les mythologies en ont d'autres et tous servent à désigner la souche de l'humanité. »

« Et ceux qui ont commis le premier péché et déclenche la colère de Dieu. »

« Dieu n'était pas en colère » dit Gabriel en secouant légèrement la tête. « En mangeant le fruit, Adam et Eve ont fait le premier choix de l'humanité. Ils ont décidé de prendre l'un des cadeaux que leur proposait Dieu. »

« Des cadeaux ? »

« Le premier était l'innocence, la vie en toute simplicité et le bonheur amené par Dieu dans son jardin. »

« Et le second ? »

« Le libre arbitre. La possibilité de faire d'autres choix et d'obtenir soi-même son propre bonheur. En d'autre terme, grandir. »

Hariel se tut un moment. Cela faisait beaucoup à digérer. L'Église considérait l'acte d'Adam et Eve comme un péché et non comme un acte d'évolution. Elle fustigeait le libre arbitre car elle voulait revenir au temps du bonheur absolu sous l'œil attentif de Dieu. Mais est-ce vraiment le bonheur ? Peut-on vraiment être heureux en suivant un destin totalement choisit par un autre ? Un bonheur qui nous es donné et non gagné ? Cela donnait à réfléchir.

« Pourrait-on en revenir à Avalon ? Au fourreau, je veux dire. »

« Grâce à lui, Arthur à pu manier Excalibur et unifier l'Albion » reprit Gabriel. « Mais quand Excalibur à été détruite à Camlaan, le fourreau à disparut. A cause de cela et parce qu'ils n'en avaient pas le pouvoir, les alchimistes n'ont pas recrée entièrement Excalibur et ont créés les fragments. »

« Et donc, le fourreau ? »

« Nous ignorons où il se trouve » dit Gabriel en secouant la tête.

Hariel soupira. C'était vraiment décourageant. Peut-être devrait-il abandonner ? Non, non, non. Il ne pouvait pas, il lui restait encore pleins de choses à tenter.

« Cependant, je sais qui pourrait te renseigner » rajouta Gabriel.

Hariel releva la tête, les yeux pleins d'espoir.

« Qui cela ? »

« Ton ancêtre, Myrddin. »

« Mais il est… il est mort non ? Je veux dire, c'était un humain, il n'était pas immortel. »

« Nous ne savons pas s'il est mortel ou immortel » intervint Michael. « Mais il arrive que certaine personnes se jouent de la mort et vivent plus longtemps qu'ils ne le devraient. »

« Où se trouve-t-il alors ? »

« Où ailleurs qu'Avalon ? »

« Qui se trouve… ? »

« Nous l'ignorons » dirent les deux Anges.

« Je vous demande pardon ? »

« L'île a disparut après la mort d'Arthur » dit Michael. « Nous pensons que Myrddin y est pour quelque chose. »

« Et vous n'avez pas…je ne sais pas, enquêtés ? Fait des recherches ? »

« Cela n'a jamais vraiment été utile » répondit Gabriel.

Hariel soupira. Maintenant il ne cherchait plus un fourreau disparut mais une île disparut. C'était un peu plus gros mais il sentait que ce serait encore plus difficile.

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Draco respira un grand coup pour se calmer. Il allait bientôt de se téléporter à Londres pour son premier vrai contrat. Il avait déjà répondu à des appels. Mais c'était surtout des remplacements et pour des contrats appartenant à la Suite de Rias. Cette fois, la personne qui l'invoquait était Londres, donc sur le territoire d'Hariel (enfin le territoire prêté par Sairaorg Baal) et donc un contrat propre à Hariel et à sa Suite. Si Draco réussissait, il aurait son premier contrat et peut-être, pourquoi pas, son premier client régulier. S'il échouait alors son échec éclabousserait la réputation d'Hariel. Il ne devait pas laisser cela arriver.

Pour se rassurer, il inspecta à nouveau sa tenue. Toujours dans un style un peu steampunk, il portait un ensemble assez militaire composé d'une chemise vert-gris sombre avec une cravate simple de soie marron retenue par un simple gilet de calicot anthracite épais à revers cranté. Il portait par dessus un manteau de velours noirs épais paré de lourdes broderies d'or et d'argent le long de la boutonnière et sur le revers relevé sur la nuque. Pour compléter l'ensemble, il portait une casquette militaire marron décoré d'une insigne représentant le sceau Gremory, des gants de cuir noir et un long manteau de laine épaisse négligemment posé sur ses épaules et qui descendait jusqu'à ses pieds chassés de bottes de cuir brun enfilés par-dessus une culotte de cheval anthracite avec une bande plus claire.

Il était encore un peu petit pour que cela donne l'effet escompté mais ça irait. Il ferma les yeux et fit apparaître le cercle de téléportation Démoniaque sous ses pieds. Il laisse son esprit dériver et captage le signal de l'invocation. Ma seconde d'après, il avait disparut.

Dès qu'il réapparu il s'inclina profondément, le bras droit ramené à la perpendiculaire de son torse.

« Je me nomme Draco Lucius Black, un Démon du Clan Gremory » dit-il d'une voix profonde (ou autant que le pouvait un garçon de douze ans). « Que puis-je pour vous servir ? »

Doucement, il releva les yeux et du se retenir de lever un sourcil. La personne qui se trouvait devant lui, celle qui l'avait invoqué, était une petite vieille dame en robe à fleur et gilet avec des cheveux blanc et bouclés et des lunettes écailles avec une chaîne autour du cou. Elle était assise dans un large fauteuil en chintz avec des décorations en dentelle dans un petit salon aux couleurs pimpantes avec des coussins aux motifs floraux et dentelles et des figurines en porcelaine de partout.

Elle se leva lentement de son fauteuil et présenta quelque chose à Draco.

« Vous pourriez ouvrir mon pot à cornichon s'il vous plaît ? »

0o0o0

« Alors ? » demanda Hariel quand Draco fut de retour. « Comment ça s'est passé ? »

« J'ai du ouvrir un pot à cornichon pour une vieille dame » répondit le jeune Démon. « Ensuite j'ai regardé sa plomberie et aidé son chat à descendre d'un arbre. »

« Et elle était satisfaite ? »

« Je pense » grogna Draco. « Elle a dit qu'elle referait appel à moi. »

« Et bien c'est parfait, tu as ta première vraie cliente. »

« Je n'imaginais pas le travail des Démons comme ça. »

« Et tu l'imaginais comment ? Être invoqué par une bande d'illuminés en cape qui sacrifient des poulets sur un autel décoré d'un crâne de chèvre ? »

« Ben…un peu oui. »

« Depuis que les Démons ne prennent plus les âmes mais l'énergie des humains, ils nous invoquent un peu pour toutes sortes de choses : des services simples ou même pour avoir de la compagnie. »

« Je comprends. J'espère juste que ce genre de client ne va pas devenir une habitude. »

« Peut-être que si. Imagine si cette vieille dame à des amis et qu'elle leur parle de toi ? »

Draco poussa un gémissement et s'effondra dans le fauteuil le plus proche. La voix qui menait à la réalisation des rêves était décidément bien longue et pleine d'embûches.

0o0o0

Hermione leva les yeux de son livre et vit que sa sœur l'observait. Elle voulut retourner à sa lecture mais elle arrivait pas à se concentrer à cause du regard perçant d'Eleanor qu'elle sentait même à travers le livre.

Les deux filles étaient assises dans le petit salon de l'appartement de la plus âgée. Eleanor avait réussit à trouver un logement à La fois spacieux et bon marché (ce qui dans une grande ville était toujours assez rare. D'une surface comprise entre cinquante et soixante mètre carré, il comportait en tout quatre pièces (en plus des toilettes et de ma salle de bain) desservis par un couloir qui faisait office d'entrée. Il y avait une chambre, bien sûr, une pièce à vivre qui faisait salon, salle à manger et cuisine ainsi qu'une chambre d'ami qui servait aussi de bureau et enfin un laboratoire. Elle n'avait pas eut à trop dépenser pour cette dernière puisque l'appartement était à son directeur de thèse, le professeur Eliott Sipster, dépositaire de la chaire d'ingénierie informatique du M.I.T. et celui-ci voulait qu'elle soit équipée pour le secondé au mieux dans ses travaux tout en progressant dans les siens. Il avait également baissé le prix du loyer pour qu'elle puisse se le permettre avec le salaire qu'elle touchait en tant qu'assistante de recherches.

Hermione et ses parents avaient donc de la place puisque Maud et Benjamin dormaient dans la chambre d'amie alors qu'Hermione partageait la chambre d'Eleanor. Ce soir-là les deux filles étaient seules car leurs parents étaient sortis pour un dîner en amoureux dans un petit restaurant qu'ils connaissaient de leurs précédentes visites.

« Quoi ? » demanda finalement Hermione en faisant retomber son livre sur ses genoux.

« Rien, rien… » dit Eleanor.

« Sérieux ? Tu me fixes depuis dix minutes pour rien du tout ? »

« Bon, très bien. Je voulais savoir si tu avais des livres sur les Runes magiques. »

« Les Runes ? Pourquoi f… »

C'est alors qu'Hermione se souvint d'une conversation avec Hariel à ce sujet, conversation qu'elle avait rapporté à sa sœur.

« Il m'en avait déjà parlé cet été » dit celle-ci. « Ça m'était sortit de la tête et puis tu m'en as reparlé et je me suis demandé si je pouvais le renseigner. J'ai fais des recherches sur internet mais je suppose que ça ne va pas me servir à grand-chose. »

« Peut-être pas…après tout les Magiciens restent assez secrets…et les sorciers sont les pires. »

« Donc, tu en a ? »

« Oui, quelques uns… »

En fait elle en avait plus que ça. Comme il voulait être prêt pour les années suivantes, Hariel avait acquis de nombreux livres sur les sujets qu'ils auraient à traiter les années suivantes, en particulier les options qu'ils prendront l'année suivante. A cause de sa passion pour les mathématiques, Hariel était presque obsédé par l'Arithmancie mais les Runes n'étaient pas loin derrière et donc il avait acquis de très nombreux libres sur ces deux sujets.

« Mais tu sais, pour que les Runes fonctionnent, il faut quand même de la magie. Je ne pense pas que tu doives être une sorcière mais tu dois avoir…une source externe…enfin je crois. »

« Une source externe ? »

« Oui. Hariel en avait parlé je crois mais il n'a pas développé. C'est comme un…un conteneur d'énergie magique. »

« Je vois. Et on trouve ça où ? »

« Je suis désolé, je ne sais pas. »

Eleanor soupira et s'enfonça dans son fauteuil. Hermione allait recommencer à lire quand sa sœur lui posa une question étrange.

« Au fait, c'est quoi exactement la « magie » ? »

« Tu rigole ? J'agite ma baguette, je dis deux-trois mots et hop, il se passe quelque chose. C'est magique. »

« Non, ce n'est pas ce que je veux dire. La magie elle-même, ce qui vous permet de faire tout ça en violant pas mal de lois de la physique, quel est sa nature ? C'est une énergie ? »

« Je crois » répondit Hermione après réflexion. « Quoique parfois elle est considéré comme un esprit pensant…ou une divinité. »

« Et personne n'a jamais cherché à savoir ? »

« Je… je ne sais pas »

Eleanor se redressa et se pencha en avant pour poser ses genoux avec ses coudes. Son regard était vif et calculateur.

« Et si…on essayait de le découvrir. »

« Découvrir quoi ? Ce qu'est la magie ? Comment ? »

« Par la science, bien sûr ! » s'exclama Eleanor. « On utilise des appareils pour l'analyser. »

« Mais tu sais bien que la technologie et la magie ne font pas bon ménage. »

« Oui, mais pourquoi ? »

Hermione ouvrit la bouche mais elle ne savait pas quoi répondre.

« Hariel à pas des appareils qui fonctionnent dans les lieux magiques ? »

« Oui, mais ce n'est pas lui qui les a créé »

« Peut-être mais c'est possible. Peut-être que les Démons ont des renseignements qui pourraient nous aider. »

« Pas sûr. Hariel m'a dit que la magie et les pouvoirs démoniaques étaient deux choses différentes, qu'ils n'utilisaient pas la même énergie. »

« Dans ce cas comment ils ont fait des machines résistantes ? »

« Je crois que certains Démons peuvent faire de la magie…ceux qui étaient Magiciens avant d'être réincarné ou les métis comme Hariel. »

« Il faudrait se renseigner… » dit pensivement Eleanor. « En attendant, on pourrait voir si on peut faire des trucs par nous même. »

Elle ne laissa pas le temps à sa jeune sœur de réagir et l'entraîna dans son laboratoire. Hermione en était à se demander si Hariel et elle n'avaient pas créé un monstre ou pire, lancé une révolution pour l'avenir du monde.

0o0o0

« Hariel-sama ? Barclay-sama est arrivé. »

« Merci Akeno » répondit le jeune Démon.

Il reposa le circuit imprimé qu'il était en train de confectionner et prit bien garde à éteindre le fer à souder. Il détacha ses cheveux, enleva son tablier puis lissa sa robe. Il ne mettait jamais de gants car la chaleur n'était pas suffisante pour lui faire mal mais il ne voulait pas se brûler les cheveux ou abîmer ses vêtements.

Il sortit de la chambre qu'il occupait dans la résidence Hyoudou et descendit au salon où son invité avait été installé.

« Oncle Barclay ? » dit-il en entrant.

Barclay de leva et serra son neveu dans ses bras.

« Tu as la lettre ? »

Barclay fouilla dans son manteau et en sortit une enveloppe de parchemin scellé à la cire et adressé à son fils. Hariel la prit et soupira.

« Ce serait quand même plus simple si tu le rencontrait. »

« Non. Ça le perturberait plus qu'autre chose. »

« Mais il est déjà au courent que Steven Thomas n'est pas son père ! » s'exclama Hariel.

« Mais ça pourrait le mettre en danger, à cause de Dumbledore. »

« Oh je t'en prie ! Ne te sert pas de mes propres arguments contre moi je te prie. Une fois qu'Hermione aura appris l'Occlumencie, je pourrais donner le médaillon Potter à Dean pour rendre son esprit inaccessible. D'ailleurs, il n'y en aurait pas un autre par hasard, histoire d'accélérer les choses ? »

« Non, c'est un objet unique forgé par les Nibelungen, les Nains du Nibelheim. »

« C'est un Royaume sous la domination Asgardienne » remarqua Hariel. « Un des mondes qui compose Yggdrasil. »

« Oui, mais ma plupart des Races Magiques Scandinaves ont une autonomie partielle et les Nibelungen ne sont pas très friand des autres races quelle qu'elles soient. »

« Comment ça se fait alors que notre famille possède cet artefact ? »

« Je l'ignore. Grand-père Henry disait que c'était un cadeau des Nains pour service rendu mais je n'en sais pas plus. Peut-être que la réponse se trouve dans les archives familiales. »

Hariel fit la moue en repensant à la dizaine de coffres à sept serrures et magiquement plus grand à l'intérieur qui composait les archives de la famille et se trouvaient dans le coffre Potter. Il n'avait vraiment pas le temps en ce moment de faire le tri mais il se refusait à laisser un étranger lire ces précieux documents. Les archives et leurs mystères devraient attendre.

« Malgré ta digression, sache que cette conversation n'est pas finie » dit Hariel.

« Attends ! Ou tu vas ? » s'exclama Barclay en voyant son neveu s'éloigner.

« Je vais envoyer cette lettre à Balbok pour qu'il la donne à Dean demain. »

« Mais…euh…tu ne voudrais pas me parler de lui ? »

« Je croyais que tu le surveillais ? »

« Dans le monde humain oui, mais je préfère ne pas m'approcher de Poudlard. »

Hariel soupira encore.

« Très bien » dit-il finalement. « Mais asseyons-nous, je ne vais pas faire ça debout. »

0o0o0

Dean respira un grand coup et rentra dans le salon où ses parents regardaient la télévision assis sur le canapé. Son père avait les jambes croisés et le bras sur l'accoudoir alors que sa mère était en partie allongée sur son père, la tête sur son torse. De l'avis de Dean, ses parents ressemblaient toujours à de jeunes mariés.

Il respira à nouveau et s'avança dans la pièce.

« Papa ? Maman ? »

« Tes frères et sœurs son couchés ? » demanda Doria sans détacher ses yeux de l'écran.

« Oui maman » soupira Dean.

Même en vacances, ses frères et sœurs moins âgés n'avaient pas le droit de veiller trop tard. Après que Steven ait adopté Dean, le couplé Thomas avait encore eut trois enfants, un garçon, Eddy, et deux sœurs jumelles, Tania et Tasha. Aucun d'eux ne savait encore que Dean n'était que leur demi-frère. Comme ils croyaient que Dean était vraiment leur frère et un né-de-non-sorciers, ils espéraient qu'eux aussi allaient peut-être devenir sorciers. Les chances que plusieurs sorciers naissent dans une même fratrie d'origine non magique n'étaient pas rares mais pas systématique. Mais les trois frères et sœurs de Dean avait tout de même un espoir. Cependant, puisque Dean n'était pas leur frère et que ça magie venait de son père alors leur chance était proche de zéro et ça, ni Dean, ni Doria, ni Steven n'avaient le courage de le leur dire.

« Il fait que j'aille à Londres demain » dit-il. Vous pourriez m'y emmener ? »

La famille Thomas avait vécu dans la capitale pendant pas mal de temps mais à présent vivait dans la petite ville d'Amersham à une cinquantaine de kilomètre du centre de Londres mais relié à une ligne de métro qui permettait à Doria d'aller plus facilement au travail. Cependant, Dean n'avait pas encore le droit de prendre le métro seul et donc devait demander à ses parents de l'y amener.

« Bien sûr » répondit son père. « Tu veux allez où ? »

« À Gringotts. Je dois y retrouver Hariel pour que les gobelins me donnent une lettre de mon père biologique. »

À ce moment là, une certaine tension s'installa dans le salon. Steven était au courent du fait que Dean savait pour sa filiation et sa femme lui avait parlé de son cousin mais il n'était toujours pas à l'aise. Déjà qu'il devait encore digérer le fait que la magie existait…

« Ton…ton père ? » demanda Doria en palissant.

« Oui, tu sais, Barclay, Barclay Potter, mon père » persifla Dean avec une voix acide.

Il en voulait encore à sa mère pour lui avoir caché ses origines et encore plus de les lui avoir révélé de cette façon.

« Ne parles pas à ta mère sur ce ton » dit Steven d'une voix forte.

« Ecoutez, je veux juste aller à Londres, le reste ne vous concerne pas. »

« On ne te laissera pas aller seul dans…dans cet endroit. »

« Cet endroit ? Tu veux dire mon monde ? Le monde magique ? Vas-y ! Dis-le ! »

« C'est ridicule ! » s'exclama Steven en se levant.

« Ridicule ? C'est de mon père qu'on parle, de mes origines dont on parle ! Et toi tu en as honte. »

« Les garçons ! Arrêtez ça, je vous en prie ! » s'exclama Doria en voyant les lumières clignoter.

« Tu me fera le plaisir de cesser de dire des idioties et de nous parler de cette façon à ta mère et à moi ! »

« Non ! T'es pas mon père ! »

Le cri de Dean avait été ponctué par celui de sa mère quand quelques ampoules avaient explosés. Le téléviseur, lui, n'avait pas sauté mais de la neige dansait à présent sur l'écran. Dean, lui, ne s'était aperçu de rien et avait déserté le salon pour s'enfermer dans sa chambre.

Il se jeta sur son lit en s'enfouit sous les couvertures en pleurant. Il savait qu'il n'avait pas bien géré les choses. Il n'aurait pas dû se montrer aussi grossier. Mais il en voulait tellement à sa mère. Il pouvait pardonner les mensonges, Hariel lui avait dit que c'était pur sa sécurité et il s'était fait une raison mais ce qu'il avait plus de mal à oublier, c'est la façon dont elle lui avait dit. Elle avait détruit son monde sur le quai d'une gare juste avant qu'il ne parte pour de longs mois et le pire c'est quand il était rentré, elle avait fait comme si de rien n'était. Cependant ce qu'il regrettait, c'est ce qu'il avait dit à son père. Il ne méritait pas ça. Certes il se sentait mal à l'aise avec la magie mais il ne l'avait jamais laissé tombé.

Alors que ses pleurs commençaient à se calmer, il entendit des coups légers à sa porte puis celle-ci s'ouvrir.

« Dean ? » appela doucement la voix de son père. « Tu dors ? »

Dean ne répondit pas. Steven Thomas entra alors dans la chambre et s'assit sur le lit de son fils.

« Je suis désolé de ce qui s'est passé tout à l'heure. Je ne voulais pas te mettre en colère. »

Dean se tut encore quelques instants.

« Moi aussi je suis désolé papa » dit-il finalement de sous les couvertures.

« Ce que je te propose, c'est que demain on remplace les ampoules que tu as cassé avec ta magie… »

Aie. Il ne s'était pas rendu compte qu'il y avait eu des dégâts.

« …Et après je pourrais te conduire à Londres pour ton rendez-vous avec…avec ton cousin. »

« C'est vrai ? » s'exclama Dean en sortant des couvertures.

« À quelle heure tu dois le rencontrer ? »

« À onze heure dans le hall de la banque. »

« Très bien, comme ça après on pourra aller manger tous les trois ensemble, pour faire connaissance, qu'est-ce que tu en dis ? »

« C'est super ! Merci papa ! »

Steven sourit et posa sa main sur la tête de son fils.

« Tu sais, Dean, c'est assez…dur pour ta mère et pour moi tout ça. Il y a…tellement de secrets qui sortent qu'on se sent parfois un peu perdu. »

« Je suis désolé » dit Dean en baissant la tête.

« Non. Ce n'est pas de ta faute. Tu es comme tu es et on t'aime comme tu es. N'oublie jamais ça. »

« Merci papa » dit Dean en serrant son père contre lui.

Comme tous les adolescents, il aimait à penser qu'il était trop grand pour ce genre de chose et pourtant, cela lui était toujours aussi plaisant de sentir ma présence aussi rassurante de son père si près de lui.

« Au fait… » dit-il finalement.

« Oui, Dean ? »

« Je suis désolé. »

« De quoi ? »

« D'avoir dit que tu n'étais pas mon père »

« Ce n'est pas grave. »

« Si, ça l'est. Même si on n'a pas le même sang et même si j'ai un autre père, tu es quand même mon père. »

La gorgé nouée, Steven caressa la tête de son fils.

« C'est…c'est gentil, Dean. »

Et juste après ça, son père partit. Il était encore tôt mais Dean était fatigué. Il se réinstalla sous les couvertures et s'endormir paisiblement, le sourire aux lèvres.

0o0o0

Hariel attendait depuis déjà dix minutes quand il vit son cousin courir vers lui. Il était accompagné d'un homme grand, au corps assez rude et à la peau couleur ébène. Ce devait être son père, pensa Hariel. Cette hypothèse se confirma quand Dean le lui présenta.

« Ravi de vous rencontrer M. Thomas. Je suis Hariel Potter. »

« Ravi de te rencontrer, Hariel » répondit celui-ci. « Tu peux m'appeler Steven, tu sais. »

« Tu peux même l'appeler Oncle Steven, on est de la même famille à présent » s'exclama Dean avec un grand sourire.

« Steven ce sera parfait » dit Hariel un peu gêné.

A ce moment là, un gobelin s'approcha d'eux.

« Messieurs Potter et Thomas ? Veuillez me suivre je vous prie.

Hariel et Dean emboitèrent alors le pas à la petite créature tandis que Steven, mal à l'aise, hésita un instant avant de les imiter. Le gobelin les emmena au niveau des bureaux jusqu'au 4ème étage de la banque, couloir D, porte 7. Hariel avait été très clair avec son Gestionnaire. Il ne fallait pas que Dean sache que le Gobelin était attaché à leur famille exclusivement ou que leur famille était noble. Hariel avait déjà suffisamment peur que Dumbledore lise dans l'esprit de Dean et apprenne sa parenté, il voulait que son cousin en sache le moins possible pour ne pas prendre de risque.

« Bien le bonjour messieurs » dit Balbok depuis son bureau. « Asseyez vous, je vous prie. »

Alors que les trois humains (ou prétendus humains) s'asseyaient, le gobelin ouvrit son bureau et en sortit un dossier sur lequel il était marqué : « Succession James Fleamont Potter ».

« Nous sommes ici pour transmettre une lettre provenant des dernières volontés de James Potter, confié à lui par son frère Barclay Henry Potter pour son fils Dean John Thomas, né Potter. Messieurs Hariel James Potter et Steven Alexander Thomas, vous êtes témoins de cette transmission. L'acceptez-vous ? »

« Oui » répondit tout de suite Hariel.

« Euh…oui » dit Steven juste ensuite, surpris d'être impliqué dans l'affaire.

« M. Thomas, la lettre » dit Balbok en sortant l'enveloppe du dossier et en la tendant à Dean.

Elle semblait avoir été vieillie et avait été décachetée pour parfaire la comédie. Dean tendit les mains et la prit religieusement. Il la retourna et se mit à admirer les quelques mots marques sur l'enveloppe : « À mon fils Dean ».

« Tu ne l'ouvres pas ? » demanda Steven.

« Je…pas tout de suite, je voudrais la lire quand je serais seul. »

« Nous pouvons vous laisser un petit peu d'intimité si vous le désirez » dit Balbok.

« Je préférerais le faire chez moi. »

« Malheureusement en tant que pièce constitutive d'un testament, cette lettre ne peut sortir de cette banque. Nous pouvons cependant en faire une copie » rajouta le gobelin en voyant le visage déçu de Dean. « Remettez-la moi je vous prie. »

Dean rendit la lettre à Balbok qui la posa devant lui. Il claqua des doigts et une seconde lettre apparut, identique à la première.

« Celle-ci retourne dans le dossier et celle-là est à vous » dit Balbok en rendant sa copie de la lettre à Dean.

« Tu veux que je la garde avec moi ? » demanda Steven alors que son fils reprenait l'enveloppe.

« Non ! » s'exclama celui-ci. « Je…je veux la garder. »

« Bien, maintenant que cela est fait, nous… »

« Attendez ! » s'exclama alors Dean. « Et la lettre d'Hariel ? Celle écrite par son père ? »

Hariel se maudit. Il aurait dû penser que son cousin voudrait que lui aussi ait sa lettre. Tout ce qu'il espérait maintenant c'est que Balbok trouve une parade.

« Cette réunion n'avait pas pour objet M. Potter mais qu'à cela ne tienne. »

Le gobelin se dirigea vers un meuble à tiroir et en tirant un autre dossier sur lequel il était marque : « Successions Barclay Henry Potter ».

« Le testament ne peut être ouvert avant la majorité de , cependant certains éléments sont libre de diffusion aux personnes concernés comme cette lettre. Dois-je également la dupliquer ? »

« Je vous remercie » répondit Hariel.

Il se concentra pour exprimer la même adoration que Dean devant sa lettre ce qui ne fut pas très dur quand il vit les mots « À mon fils Hariel » sur l'enveloppe avec la même écriture que celle de son père. Les gobelins avaient du utiliser quelques documents à leur disposition ainsi que les services d'un très bon faussaire pour réaliser ce faux. Cela l'ennuyait tout de même de tromper son cousin avec les mêmes talents d'acteurs dont il se servait pour tromper les autres et en particulier Dumbledore mais il n'avait pas le choix. C'était pour sa sécurité.

« Maintenant que ceci est réglé, il nous reste à discuter du coffre en fiduciaire au nom de M. Thomas fils » dit alors Balbok.

« Je vous demande pardon ? » s'exclama Steven.

« Quel coffre ? » demanda Dean.

Même Hariel était surpris. Ce n'était absolument pas prévu ça.

« Feu M. Barclay Potter à ouvert un compte pour son fils après sa naissance pour couvrir sa scolarité. »

« J'étais pas au courent ! » s'exclama Dean.

« Les consignes de M. Potter étaient claires. Vous ne deviez être mis au courent que dans un cas de nécessité financière absolue ou dans le cas où vous veniez à prendre personnellement connaissance de l'existence de votre père biologique. Tout cela pour des raisons de sécurités, bien entendu. Je vais donc dès à présenté vous remettre votre clé. »

Balbok tira une petite boîte de l'un de ses tiroirs et en sortit une petite clé dorée très semblable à celle qu'Hagrid avait donné à Hariel l'année précédente.

« Si pus veniez à l'égarer ou à vous la faire voler, il vous suffirait de nous le signaler pour que la banque rappelle votre clé. Selon les instructions de votre père, je vais tout de suite lancer les procédures pour qu'une partie de l'argent soit utilisé pour payer le reste de votre scolarité à Poudlard. Ce qui reste vous permettra de pourvoir à vos besoins de fournitures et personnels jusqu'à la fin de vos études. »

Quand la réunion se termina, les trois humains sortirent du bureau du gobelin pour retourner à l'air libre. Dean tenait toujours sa lettre contre lui alors qu'Hariel avait rangé la sienne dans son sac nounours. Dehors, il commençait à neiger. Quelques flocons tombaient du ciel mais fondaient des qu'ils arrivaient au sol sans laisser de trace. La rue était enchantée pour qu'elle ne reste pas. Ça devait être plus pratique pour faire des affaires.

« Si tu as le temps, Dean et moi on pensait t'inviter au restaurant » dit Steven en remontant la fermeture de son manteau.

« Je…oui » répondit Hariel, surprit.

Il ne s'y attendait vraiment pas. Ce n'est pas qu'il ne voulait pas passer du temps avec son cousin mais l'idée de continuer à lui mentir le rendait malade. Pourtant il le support à et se retrouva bientôt attablé dans un petit restaurant pas loin du Chaudron Baveur, dans le Londres non magique bien sûr.

« Vous avez l'air de vouloir poser une question Steven » dit Hariel au bout d'un certain moment à feindre d'ignorer les regards que lui portait le père de son ami.

« Non, non, enfin, oui mais ce n'est pas très…délicat. »

« Je ne m'offenserais pas. »

Et puis c'était un bon moyen de détourner la conversation qui s'orientait vers Noël qui s'était passé l'avant-veille. Hariel avait assisté au grand bal Gremory mais ce n'était pas une chose qu'il pouvait partager avec son cousin. Pas encore.

« Pourquoi…les vêtements féminins ? »

« Papa ! » s'exclama Dean, gêné.

« Laisse » l'apaisa Hariel. « J'ai dit que ça ne me dérangeait pas. Alors pourquoi les vêtements féminins ? D'abord, sachez que ça n'à rien avoir avec une quelconque envie d'être une fille. »

Bon, c'est vrai qu'il ne dirait pas non à une belle poitrine mais c'était surtout par goût esthétique.

« Je m'habille comme ça parce que…je me sens biens, c'est tout. C'est comme si les habits féminins m'apaisaient… comme si je me sentais plus libre…. et plus jolie aussi » rajouta-t-il avec un sourire.

« Et ça ne pose de problème à personne ? »

« Pas à l'orphelinat. Ils sont habitués. J'ai bien eut quelques commentaires quand j'étais à l'école mais mes camarades m'ont défendus. »

Surtout, rester aussi près de la vérité que possible. Quand il avait commencé à mettre des vêtements féminins, il y avait eu des remarques dans certains cercles du Makai mais sa famille avait fait bloc autour de lui pour le soutenir.

« Mais si on parlait de vous » repris Hariel pour essayer d'empêcher d'autres questions qui le forcerait à mentir.

« Officiellement je suis père au foyer » dit Steven. « Au début Doria et moi avions chacun un travail mais quand elle est tombé enceinte d'Eddy, notre cadet, on a décidé que l'un de nous devait rester à la maison. »

« Et vous vous êtes dévoué. »

« Au début Doria voulait le faire parce que je gagnais plus mais elle on lui a annoncé qu'elle pouvait avoir une promotion au ministère où elle travaillait. »

Hariel se souvenait à présent que sa tante Doria travaillait dans la politique. C'était d'ailleurs comme ça que Barclay et elle s'étaient rencontrés puisqu'il était aussi dans un ministère et s'occupait de relations avec les non sorciers.

« Donc c'est moi qui ait quitté mon travail » continua Steven. « Enfin, en partie. Je travail à la maison en fait. »

« Et vous faites quoi ? »

« Maintenance informatique »

« Par la prise de contrôle à distance ? »

« Oui. Tu t'y connais en informatique ? »

« Un peu » dit succinctement Hariel en se maudissant pour son étourderie. « On a eu un problème une fois avec l'un des ordinateurs de l'orphelinat et le mécanicien ne pouvait pas venir sur place. »

Heureusement, Steven goba le mensonge. Fort heureusement pour Hariel, la suite fut surtout centrée sur Dean puisque son père voulait savoir comment ça se passait à l'école. Hariel était ravi de répondre tout en riant intérieurement de l'air embarrassé de son cousin.

Le repas se termina de manière plutôt joviale mais Hariel ne l'avait pas vraiment apprécié. Ses mensonges lui laissaient un goût amer dans la bouche. Il avait l'habitude de mentir mais le faire commença avec quelqu'un qu'il aimait c'était insupportable. Il en avait même des douleurs d'estomac.

Après avoir réussis à persuader Dean et son père de le laisser là sans risque, Hariel retourna à Gringotts, directement dans le bureau de Balbok.

« Je vous dois une fière chandelle pour la seconde lettre » lui dit-il d'emblée.

« Je me suis dit que ce serait utile » dit le gobelin.

« J'aurais dû y penser » se morigéna Hariel.

« Votre but est bien de devenir dirigeant des Enfers, n'est-ce pas ? »

« C'est exact. »

« Alors sachez une chose. Un bon dirigeant ne doit pas essayer de tout faire par lui-même, il ne peut pas penser à tout. Un bon dirigeant doit trouver les bonnes personnes pour s'entourer afin qu'ils pensent à tous les détails pour lui. »

Hariel regarda le gobelin pendant quelques instants avant de sourire.

« Je vous remercie. C'est un excellent conseil. »

« Je trouve aussi » dit Balbok en faisant un sourire qui dévoila ses petites dents pointues.

« Comment va mon parrain ? » demanda alors abruptement Hariel.

« Vous voulez le voir ? »

Hariel hocha la tête. Il suivit alors le gobelin à travers le dédale de la banque jusqu'à une salle qu'il connaissait déjà bien. Il y était venu plusieurs fois au mois d'août pour observer les écrans de surveillance de l'endroit où était séquestré son parrain. Oui, parce qu'il n'y avait pas d'autres mots, Hariel séquestrait bien son parrain.

« Quels sont les nouvelles ? » demanda Balbok au gobelin qui surveillait les moniteurs.

« Aucun changement » répondit-il laconiquement.

« Votre parrain va bien » dit alors Balbok à Hariel. « Son corps se remet bien après ses années d'emprisonnement et il ne faudra plus que deux ou trois mois pour qu'il retrouve sa santé physique. »

« Et mentalement ? »

Le gobelin ne répondit pas tout de suite.

« Autant d'années dans une prison telle qu'Azkaban mettrait le mental de n'importe qui a rude épreuve. »

« Vous voulez dire qu'il ne va pas bien ? »

« Sans aucune assistance spécialisé j'ai peur que son état ne stagne voir n'empire. »

« Comment son état pourrait empirer ? Il n'est plus sous l'influence des Détraqueurs que je sache. »

« La solitude et l'enfermement sont des facteurs aggravant pour un état mental affaibli » dit son Gestionnaire. « Enfin c'est l'avis du spécialiste que nous avons envoyé. »

« Vous avez envoyé quelqu'un là-dedans ? » s'exclama Hariel.

« Un simple guérisseur de l'esprit gobelin » le rassura Balbok. « Et votre parrain n'était pas éveillé à ce moment-là. D'après lui, l'état mental M. Black est des plus préoccupants. »

Hariel se mordit la lèvre. Que devait-il faire. Il ne pouvait pas laisser Sirius dans cet état, même pour sa sécurité.

« Si vous me permettez » continua Balbok d'une voix hésitante, « le guérisseur à fait une suggestion à ce propos. »

« Laquelle ? »

« Il existe une maison de repos… »

« Trop dangereux. Pour lui, comme pour moi. Je vous rappelle que même si tout le monde croit qu'il croupit toujours dans sa cellule, il est possible qu'il soit reconnu. »

« Allons, Hariel, laissez-moi finir. Cette maison de repos se trouve en Suisse et n'est pas tenue par des Sorciers mais des Magiciens. »

Hariel fronça les sourcils.

« Nous pourrions enregistrer votre parrain sous un faux nom et lui donner une apparence factice. Seule son médecin traitant serait au courent. »

« Et ça ne risque pas d'être étrange. »

« Non, cet établissement est connu pour sa discrétion. Il est fort possible qu'aucun des patients résidents n'utilise son véritable nom ou sa véritable apparence. »

« Très bien » dit finalement Hariel. « Mais je veux voir ce médecin avant de prendre une décisions. »

« Je suppose qu'avant la fin des vacances de Noël serait bien. »

« Oui. A votre avis, sous quel nom devrais-je l'accueillir ? »

« Le votre propre serait bien. Le secret médical est absolu dans cet établissement et tous les médecins doivent le respecter de façon magique. »

« Magique ? »

« Oui, le serment qu'ils prêtent est un sort qui les empêche de parler de leurs clients ou des commanditaires. Si votre négociation aboutit alors il signera un contrat pour renforcer la magie de ce serment. »

« Et dans le cas contraire ? »

« Il sera soumis à un sortilège de mémoire. »

« Vraiment ? »

« Oui, cela fait partie du serment. Il demandera de lui-même d'avoir la mémoire effacée si vous n'arrivez pas à tomber sur un accord. »

Hariel était impressionné. Accepter de se soumettre à un tel sortilège, voir même le demander était au-delà de lui. Cela restait tout de même des mesures impressionnantes pour la sécurité de l'identité des patients et il se sentait un peu rassuré.

« Organisez le rendez-vous des que possible. »

« Très bien »

« Mais pas mardi prochain. Je ne serais pas disponible » dit subitement Hariel en se souvenant qu'il allait accompagner Issei et les autres dans le Makai pour leur test.

« Je le note. »

« Sur un autre registre, où en êtes vous de votre recherche pour le Directeur Général du SPE Trust ? »

L'entreprise avait été créé sous ce nom deux mois auparavant et était pour le moment géré par Balbok et recueillait les dividendes des actions d'entreprises moldus transférés de la seule autorité d'Hariel en tant qu'Héritier Potter à celle de l'entreprise.

« J'ai déjà rassemblé plusieurs dossiers dont je vous donnerais des copies. Il suffit que vous les validiez pour commencer les entretiens. »

« Très bien. Mais je voudrais aussi que obteniez des abonnements à des revues économiques pour moi et que vous me les fassiez parvenir discrètement. Je verrais si je trouve d'autres noms intéressants à rajouter à la liste. »

« Comme il vous plaira. »

Hariel soupira. Heureusement, certains de ses plans avançaient bien. Maintenant tout ce qui lui restait à faire c'était programmer des entretiens pour les vacances de printemps. Ah non, c'est vrai, il devait rechercher Avalon pendant ces vacances là. Aurait-il vraiment le temps de tout faire ?

0o0o0

Bien que son regard soit surtout braqué sur la route, Steven voyait bien l'air pensif qu'arborait son fils.

« Quelque chose ne va pas ? » demanda-t-il.

« Mmm ? » demanda Dean en sortant de ses pensées.

« Je te demandais si quelque chose n'allais pas. »

« Je pensais à Hariel. »

« C'est un gentil garçon » dit Steven.

Et il le pensait vraiment.

« C'est vrai ! » s'exclama Dean. « C'est pour ça que je me disais…enfin…qu'on pourrais…l'adopter ? »

0o0o0

Ça y était le jour du test de changement de classe. Alors que tout le monde était en vêtements de détente. Issei, Yuuto et Akeno avait revêtu ce qu'ils considéraient comme leurs tenue de combat. Il s'agissait bien sûr de leurs uniformes scolaires pour les deux garçons et de sa tenue de miko pour Akeno.

Dans l'aire de transport de la résidence Hyoudou il y avait à présent deux cercles de téléportation. Le premier où se tenait ceux qui allaient passer le test et qui les mènerait directement au centre d'examen et le second où se trouvait les autres, qui les de poserait à l'hôtel d'où ils pourront attendre le retour des participants.

Tous les deux se trouvaient dans le territoire Glasya-Labolas, le territoire du Maoh Falbium Asmodeus. C'était d'ailleurs assez ironique qu'il y ait un centre d'examen sur son territoire, paresseux comme il était. Mais en fait, des centres il y en avait sur beaucoup de territoires. Le plus fameux avait été pendant longtemps celui qui se trouvait sur me territoire Astaroth mais il avait perdu beaucoup de prestige après l'affaire Diodora. C'était donc le centre Glasya-Labolas qui avait pris la première place.

Hariel jeta un dernier coup d'œil à ses trois amis qui disparaissaient pour leur examen et jeta un coup d'œil à ceux qui se trouvaient sur son propre cercle. Gasper était absent. Selon Azazel, le petit Dhampire s'était rendu de lui-même à la citadelle des Grigori pour apprendre à utiliser au mieux son Sacred Gear. Les Grigori était principalement un groupe d'érudit, Hariel ne doutait pas qu'ils pourraient aider son ami.

Bien sûr, Rossweiss était toujours absente mais leur groupe était renforcé de plusieurs membres supplémentaires : les deux filles de l'équipe de Vali, Fenrir et Ophis. Rias pensait que c'était mieux de les garder sous la main. De plus, elle voulait pouvoir présenter le Dragon de l'Infini à Sirzechs. Elle espérait que leur discussion pourrait leur permettre d'entamer me cessez le feu avec la Chaos Brigade.

Cependant l'envoi d'Ophis dans le Makai avait encore une dernière raison. Une raison plus sombre et plus inquiétante.

Quelqu'un en avait après Ophis.

C'était tellement fou, tellement absurde. Qui pourrait menacer le plus puissant Dragon de tous les mondes ?

Alors que la lumière de la téléportation nimbait leur corps, Hariel n'espérait qu'une chose : ne pas le découvrir de sitôt.

A suivre…


Et voilà ! Encore un bon chapitre pour mes fans (non, j'ai pas dit adorateurs).

Après avoir passé pas mal de temps à Poudlard, on retrouve les Démons. Qu'est ce que vous en pensez ? En plus j'ai commencé à semer les graines pour de nouvelles aventures et notamment celles en solo…d'Hermione ! Mais il vous faudra attendre pour les connaître (oui, oui, je sais, je suis sadique).

J'ai aussi fait allusion à un autre fandom dans ce chapitre, un fandom dont je le servirai sans doute plus tard. Saurez-vous le voir ? Indice, c'est en rapport avec une série télé. Mais je ne vous en dit pas plus, les fans reconnaîtront et les autres…et bien ils devront attendre ou le demander en message privé.

Voilà, cette fois c'est fini, je vous dis à dans deux semaines !