La Boulette ! Je suis désolé pour les fans de DxD. Ce chapitre devait être posté il y a déjà un mois, juste avant mes vacances mais j'ai oublié. Quel idiot de moi ^^''. Bref, donc celui-là aurait dû être posté avant mes vacances et cette semaine j'aurais dû faire un chapitre de Roi des Neiges…Bref, voulà deux chapitres pour vous cette semaine.
Check Mate DxD
Chapitre 56 : Règlement de comptes /
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Au bout de dix minutes à lancer des sorts, Blaise abandonna. Il n'arrivait pas du tout à briser ce bouclier. Il avait essayé tous les sorts d'annulations et d'attaques pour le détruire sans aucun résultat. Et pourtant, une grande partie des sorts qu'il connaissait, n'étaient pas des sorts qu'on apprenait à Poudlard. Ce n'était même pas des sorts que le commun des sorciers connaissait.
La famille de Blaise était une vieille famille mais qui n'avait jamais été puissante. Elle avait un vaste héritage magique mais aucune envie de s'allier à l'un ou l'autre des camps en présence. Ils n'étaient pas contre les moldus mais n'aimaient pas le parti adverse qui, à leur avis avait tendance à faire disparaître trop de choses de leur héritage, de leur culture et de leurs traditions pour qu'ils y adhèrent. Ils possédaient un siège au Magenmagot mais comme beaucoup de familles faisant partit de la frange neutre, ils s'alliaient toujours au plus fort pas comme cet imbécile de Crane qui était basiquement contre tout le monde.
C'était cette volonté de neutralité, sommes toute déjà assez ancienne, qui avait forcé la famille à se spécialisé dans les contre sorts et les antidotes. De quoi toujours pouvoir se protéger contre les autres. Leurs sorts étaient anciens et pas tous de magie blanche et pourtant même ceux-là n'avait pas égratignés le bouclier.
Découragé, il s'était assis sur le sol. A ce moment-là, les chiens de Potter étaient venus près de lui et s'étaient frottés contre ses jambes.
Derrière lui, Lockhart attendait son heure. Depuis des jours, depuis en fait me jour où il avait signé ce maudit contrat, il avait réfléchi pour trouver un moyen de s'enfuir. Étant plus doué pour les machinations et les sortilèges d'oubli (ou bien ceux qui encore qui faisaient pleuvoir des paillettes), il n'avait pas risqué de s'enfuir sous le nez du jeune Harry qui était visiblement puissant. Non, non, non, ce serait suicidaire.
Mais maintenant qu'il se trouvait dans la Chambre, voué à une mort certaine, il pouvait parfaitement partir. De toute façon, même s'il en ressortait, Lockhart serait déjà loin et prêt à disparaître. Il connaissait les gens pour cela. En bon arnaqueur, il savait qu'une arnaque ne pouvait pas durer éternellement et avait un plan au cas où il serait découvert. Il connaissait dans l'Allée des Embrumes un certain potionniste pas très regardant qui pourrait lui vendre un breuvage qui changerait son visage. Cela l'allègerait d'une coquette somme mais il en aurait encore suffisamment pour commencer une nouvelle vie de l'autre côté de l'océan.
Subrepticement, profitant que le sale gosse de Serpentard et les deux atroces cabots de Potter ne regarda pas, il s'approcha d'eux. Son but, c'était la baguette du gamin. C'était un Serpentard. Il devait connaître des tas de sorts de magie noire très douloureux. Il fallait absolument qu'il le désarme et qu'il l'oubliette avant de s'enfuir. Prudemment il tandis la main vers la baguette que le gosse tenait nonchalamment et d'un geste vif, la lui arracha avant de reculer. Il avait déjà sa propre baguette en main et braqua donc les deux sur Blaise et les chiens.
« Ah Ah ! Quel revers de situation, n'est-ce pas ? » dit-il sur un ton triomphale.
Blaise se releva rapidement et se prépara à se jeter sur Lockhart alors que Sköll et Hati se mettaient à grogner en montrant les crocs.
« Que personne ne bouge ! » s'écria Lockhart.
Blaise jura. Il aurait dû faire plus attention. Quelle idée aussi Potter avait eu de laisser sa baguette à cet idiot ?
« Que crois-tu faire, humain ? » demanda alors Sköll.
Blaise en resta bouche bée. Il savait que ces chiens étaient intelligents mais de là à ce qu'ils parlent…Au fur et à mesure, il en était venu à la conclusion que l'intelligence de ces chiens était comme celles des chouettes. La magie l'avait augmenté quand ils avaient été entraînés par des sorciers. Mais où est ce que Potter avait bien pu trouver une animalerie qui vendait des chiens trafiqués au point de parler ? Ou peut-être que ce n'était pas des chiens.
Lockhart, lui, avait été troublé mais seulement pendant un quart de seconde. Le propre de l'arnaqueur est de savoir était de pouvoir s'adapter et de ne jamais être surpris.
« Moi qui croyait qu'il serait suffisant d'oublietter le gosse, voilà que je vais devoir aussi le faire aux cabots. Mais après tout, je pourrais tout aussi bien vous tuer, ce n'est pas comme si c'était un crime. »
« Tu peux toujours essayer, humain » ricana Hati.
« Je n'ai pas besoin de ta permission, sale clebs, je… »
Mais la fin de sa phrase resta coincée dans sa gorge car les deux chiens s'étaient mis à grandir. Leur corps massif occupait presque tous l'espace des toilettes alors que leur gueule pleine de crocs d'un blanc nacré était à quelques centimètres de Lockhart.
« Alors, humain, toujours envie de s'enfuir ? » demanda Hati toujours dans un ricanement.
La pièce semblait s'être assombrie quand ils s'étaient mis à grossir et maintenant une grande partie de la lumière venait des motifs qui luisaient sur le pelage des loups et leurs yeux, en bleu pour Hati, le loup blanc et en rouge pour Sköll, le loup noir.
De son côté, Blaise était plaqué contre un mur, la bouche tellement largement ouverte qu'il était prêt de se décrocher les mâchoires. Il ne comprenait plus ce qui se passait.
Les deux loups se remirent à grogner mais cette fois le bruit fit trembler les murs. Lockhart poussa un cri aigu en lâchant les baguettes et voulut reculer. Mais à ce moment-là, il se mélangea les pieds et glissa sur sa propre baguette. Il tomba en arrière et sa tête percuta le sol avec un bruit atroce. Blaise était sûr d'avoir étendu quelque chose craquer.
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Tom Jedusor eut un léger rire aigu, un rire qui ne lui allait pas du tout.
« Bien, Hariel Potter, je vois que tu as résolu mon petit anagramme. »
« Une anagramme ? » demanda Hariel en levant un sourcil.
« Mais oui, regarde. »
Avec la baguette de Ginny en main, il traça alors son nom complet en lettres lumineuses dans les airs : Tom Elvis Jedusor. Puis il fit un mouvement de sa baguette et les lettres se réarrangèrent pour former trois autres mots : Je suis Voldemort.
« C'est… » commença Hariel.
« Brillant, oui, je sais »
« J'allais plutôt dire que c'était vraiment nul. Franchement, une anagramme, c'est un truc de gamin ! »
Le nez de Jedusor se plissa de colère.
« Silence ! » siffla-t-il. « J'utilisais déjà ce nom quand j'étudiais ici, pour mes amis les plus proches. »
« Oui, donc c'est bien un truc de gamin » répliqua Hariel.
« Ce nom est le symbole de ma grandeur et de l'abandon de cet héritage maudit qui coule dans mes veines. Crois-tu que j'allais accepter ce « jeu du sort » qui m'a donné le nom de « Jedusor », légué par mon moldu de père ? Moi, qui ai hérité de ma mère le sang du grand Salazar Serpentard ? Moi, conserver le nom d'un misérable moldus qui m'a abandonné avant même ma naissance, le jour où il a découvert qu'elle était une sorcière ? »
Bon sang, se dit Hariel, il ferait le bonheur d'un psy. Il avait un rapport au père assez violent. Est-ce que Jedusor était homosexuel ? Ça pourrait expliquer pas mal de chose. Son état mental pourrait s'expliquer par un syndrome d'Œdipe où l'enfant éprouverait du désir pour le parent du sexe conforme à ses inclinations sexuelles, ici, le père, tout en éprouvant un amour conflictuel pour le parent de l'autre sexe, ici la mère. Bien sûr, ce syndrome se développe plutôt dans la petite enfance mais une résurgence est facilement explicable. D'après ce que savait Hariel, Jedusor était sûr d'être sorcier et descendant de Serpentard par son père ce qui a conduit à une adoration du père amplifié par la résurgence de l'Œdipe.
Tout cela s'est effondré quand il avait appris que son père était en fait non-sorcier. Cette « trahison » du père avait dû causer un revirement totale du syndrome comme une sorte de déception amoureuse et alors qu'il détestait auparavant sa mère qu'il considérait comme impure, elle est devenu l'objet de sa seule affection et il a pris sa douleur pour sienne. Venger sa mère est revenu à se venger lui-même et il s'est alors décidé à faire payer non seulement au responsable, son père qui l'avait trahit, mais aussi à tous ceux qui lui ressemblaient, c'est-à-dire les non magiques et ceux qui venaient d'eux.
Cet amalgame avait été facile. Il connaissait la réputation de Serpentard, son ancêtre et alors que sa mère devenait sujet de son adoration, c'était la même chose pour son ancêtre et pour ses idées. Entre son père et les enfants de l'internat qui le maltraitent, ce n'était pas difficile de partager les soi-disant opinions de Salazar Serpentard sur les non-magiques et ses prétendus appels à leur extermination.
Cependant il y avait un dernier détail…
« Non, Hariel » continuait Jedusor. « Je me suis forgé un nouveau nom, je savais que le jour viendrait où les autres sorciers auraient peur de prononcer ce nom-là, lorsque je serais devenu le plus grand sorcier du monde ! »
« Pourtant, ce nouveau nom a été créé avec les restes de l'ancien. Est-ce que c'était pour ne pas abandonner le dernier vestige qui te restais de ton père ou alors parce que tu n'avais vraiment aucune imagination ? »
« Misérable ! » s'écria Jedusor en lançant un sort.
Hariel attrapa Ginny et évita le sort. Il courut se cacher derrière une colonne et y déposa le corps de la jeune fille. Là elle serait protégée. Il aurait bien voulut partir en volant mais il ne savait pas où se trouvait le Basilic. Il devait le localiser avant de tenter quoi que ce soit et le meilleur moyen, c'était d'occuper Jedusor.
« Et elle ? » demanda-t-il en sortant de l'ombre de la colonne. « Pourquoi l'utiliser elle pour sortir du Journal ? Tu aurais pu rester à l'abri et continuer à attaquer. »
« Oh ? Tu sais ça aussi ? Comme tu es ennuyant » soupira Jedusor. « Je ne l'ai pas vraiment choisit, ça s'est passé juste…comme ça. Elle a écrit dans mon journal alors…j'ai répondu. J'ai toujours eu le don de séduire les gens dont j'avais besoin. »
« Manipuler une gamine de onze ans, quelle classe » remarqua Hariel avant d'éviter de justesse un nouveau sort.
Décidément, sans ses ailes c'était plus difficile. Il aurait pu sortir Excalibur mais voler c'était quand même plus pratique et puis s'il faisait ça, il lui faudrait redevenir humain et alors il serait totalement vulnérable au regard du basilic.
« C'est tellement ennuyeux d'entendre les pathétiques confessions d'une fillette de onze ans, tu sais, Potter » repris Jedusor. « J'ai dû l'écouter parler pendant des mois et des mois de ses précautions dérisoires, ses frères qui se moquaient d'elle, de son arrivée à Poudlard avec des vêtements et des livres d'occasions. Et puis il y avait la grande question : est-ce que le grand, le beau, le puissant et célèbre Harry Potter allait-il un jour l'aimer ? »
À nouveau, il partit d'un rire aiguë.
« Tu as été une surprise totale pour elle, tu sais ? L'année dernière elle n'avait pas vraiment comprit mais cette année, à te voire toujours en uniforme de fille… Tu as remué beaucoup de choses en elle. La pauvre enfant ne comprenait pas pourquoi te voire avec des vêtements féminins provoquait chez elle un émoi différent d'avant. Elle ne comprenait pas que de te voir habillé en fille la faisait t'aimer encore plus. »
Immonde connard, pensa Hariel.
Se moquer des premiers émois lesbiens d'une fillette c'était vraiment digne d'une petite brute de cours d'école.
C'est alors qu'Hariel se rendit compte d'un parallèle intéressant. A bien des égards, Jedusor lui rappelait son cousin Dudley. Lui aussi était une petite brute de cours d'école. En fait, les tyrans comme Voldemort ou par exemple Hitler, commençaient tous par être des petites brutes de cours d'écoles…jusqu'à ce qu'ils trouvent un public.
« C'était une torture mais j'ai tenu bon » continua Jedusor. « Je l'ai écouté, j'ai compatit à ses malheurs, je lui ai donné des conseils… »
« Des conseil de vous, je serais curieux de voir ce que ça donne. »
« Ginny m'adorait. J'étais, selon elle, le seul à la comprendre et cela la rendait heureuse d'avoir comme un ami dans sa poche. »
Hariel se souvenait des livres qu'il avait lu des années auparavant sur le viol, après la nuit fatidique de décembre 2007. Un chapitre de l'un d'eux était consacré aux violeurs pédophiles. Ils profitaient des enfants en se montrant compréhensibles, prévenants et pleins d'attentions. Ils se présentaient à eux comme un ami avant de devenir un prédateur.
Parce que c'était cela. Ginny avait été abusée, son esprit avait violé, souillé par un être ignoble qui lui avait fait faire des choses horribles contre sa volonté et qui lui avait volé ses rêves et ses secrets pour son bénéfice personnel, ce dont Jedusor se vantait à présent.
« Cher Tom » dit-il alors avec une voix de fausset censée imiter Ginny. « Je crois que je suis en train de perdre la mémoire. Il y a des plumes de coq sur ma robe et je ne sais pas d'où elles viennent. Cher Tom, je n'arrive pas à me souvenir de ce que j'ai fait le soir d'Halloween…Cher Tom, je crois que Percy me soupçonne…Cher Tom, j'ai l'impression que c'est moi qui attaque tout le monde. »
À nouveau ce rire aigu et déplaisant. Hariel n'avait plus du tout envie de rire. Il voulait cogner.
« Mais elle a fini par avoir des soupçons elle s'est débarrassé du journal. Quand c'est cette Sang-de-Bourbe de Granger qui l'a trouvé, je n'ai pas cru à ma chance. Ginny m'avait parlé d'elle. Hermione Granger. Ton âme damnée, ton petit chien-chien. Oh comme elle était jalouse de votre relation et en même temps tellement admirative devant son intelligence. Ridicule ! Je pensais utiliser cette petite moins que rien pour t'atteindre mais cette petite gourde a eu peur dès notre première conversation et ne m'a plus ouvert. Quelle pitié. »
À ce moment-là, Hariel franchit rapidement la distance entre lui et Jedusor et le gifla si fort que le garçon tomba par terre.
« Pauvre ignare » cracha-t-il. « Hermione avait compris ton petit jeu dès la première fois, c'est pour ça qu'elle n'a plus touché le journal. Quand à ta petite fable sur Hagrid, elle a tout de suite deviné que tu essayais de la piéger. Tu sous-estime son intelligence. »
« Peu importe » dit Jedusor en se frottant la mâchoire. « En magie, si on n'a pas de talent ou de pouvoir, l'intelligence ne sert à rien. »
Il pointa sa baguette sur Hariel mais celui-ci lui tordait le poignet et la lui fit lâcher.
« Sur ce point-là, je suis d'accord. Mais crois-moi, Hermione est plus douée et puissante que tu ne l'étais il y a cinquante ans et avec de l'entraînement elle sera sous peu plus douée et puissante que tu ne l'as jamais été et que tu ne le seras jamais. »
Avec rage, il lui donna un coup de pieds dans l'estomac.
« Le plus puissant sorcier du monde ? Laisse-moi rire ! J'en connais de meilleurs ! Même Dumbledore, que je déteste, je le considère comme meilleur que toi. Et puis il y a Nicolas Flamel, le seul sorcier vraiment immortel et si tu étais un si grand sorcier que ça, tu aurais plutôt tenter de recréer la Pierre Philosophale au lieu d'essayer de la voler. »
C'est alors que derrière la douleur, il remarqua le regard surpris de Jedusor.
« Oh ? Tu ne le savais pas ? » dit-il d'une voix doucereuse qui avait rien à envier à celle de Severus. « Ginny ne t'as pas dit que je t'ai déjà affronté et vaincu l'année dernière alors que, pauvre parasite fantomatique planqué derrière la tête d'un professeur stupide, tu te nourrissais de sang de Licorne pour maintenir ta misérable existante ? »
Hariel eu une grimace de dégoût.
« Tu étais alors un parasite…et tu l'es toujours. »
Jedusor poussa alors un cri primal et se jeta sur Hariel. Il le ceintura à la taille et le repoussa au sol. Puis, il marcha presque à quatre pattes sur le sol pour récupérer sa baguette avant de se relever et de la pointer sur Hariel. Celui-ci avait du mal à se relever. Il avait été pris par surprise et malgré son armure, avait un peu eu le souffle coupé.
« Quel rustre » dit Jedusor. « As-tu donc si peu de magie que tu m'attaque à la manière d'un Moldu ? »
« Je voulais juste m'amuser à te faire souffrir un peu. »
« Bien mais pas suffisant mon petit Hariel. Maintenant, c'est moi qui vais te donner une leçon. Nous allons mesurer les pouvoirs de Lord Voldemort, héritier de Salazar Serpentard à ceux du célèbre Hariel Potter. »
Il se tourna alors vers le bas-relief et ouvrit les bras. Hariel jura, il était tellement en colère qu'il avait oublié qu'il cherchait le Basilic. Il aurait dû se douter qu'il était là.
« Parle-moi, Serpentard, le plus grand des quatre de Poudlard ! » siffla alors Jedusor en Fourchelangue.
Il y eux comme un déclic et la bouche de ma statue s'ouvrit sur un trou sombre. Voyant quelque chose remuer à l'intérieur, Hariel ferma mes yeux et enclencha sa seconde vue. Il pourrait ainsi se diriger. Ses sens sentirent alors le corps lourd du serpent toucher le sol.
« Obéit, Créature ! » dit Jedusor en s'adressant à la bête. « Obéit à l'Héritier de Serpentard. »
C'est alors qu'Hariel se souvint de quelque chose, quelque chose qui le fit éclater de rire.
« La proximité de la mort t'as rendu fou, Potter ? » siffla Jedusor.
« Que nenni, mon cher. C'est juste que je me sois rappelé un fait important. Tu n'es pas l'Héritier de Serpentard parce que l'Héritier, c'est moi. »
« Cette fois-ci c'est officiel » dit Jedusor avec un rire. « Tu es fou ! »
« Ah oui ? Alors si tu es l'Héritier, où est ton anneau ? Où est l'anneau qui fait de toi le Prince de Serpentard ou au moins son Héritier ? »
« Je le posséderais en temps et en heure, quand j'aurais soumis ces êtres inférieurs que sont les Gobelin et que j'aurais récupéré mon bien qu'ils m'ont volé. »
« C'est faux » dit Hariel d'une voix calme. « Ils ne te l'ont pas donné car tu n'en n'étais pas digne. Moi, en revanche… »
Il fit alors apparaître l'anneau de Serpentard à son doigt et leva la main pour que Jedusor puisse le voir.
« C'est impossible ! » s'exclama celui-ci, blême. « Comment un misérable demi sang comme toi… »
« Si on va par-là, alors je suis plus un sorcier que toi parce que moi, mes deux parents étaient sorciers. »
« Tu mens ! Tu ne peux pas être l'Héritier ! Une famille comme les Potter n'a pas pu… »
« Pour cela, tu as raison. Tout comme pour toi, le sang de Serpentard ne vient pas de mon père mais de ma mère. Tu sais ? Ma mère la « Sang-de-Bourbe ». Mais les points communs s'arrêtent là. Ta mère était une Sang-Pur vérolée par la consanguinité et qui en était presque cracmol alors que la mienne, était le résultat d'années de mariage d'un descendant Cracmol de Serpentard dont le sang avait été lavé par des générations à épouser des Moldus. Tu vois, si on parle des points communs, tu en a plus avec ma mère, vous tenez tous les deux votre pouvoir de Serpentard mais ce sont vos ascendances moldus qui vous ont donné votre puissance. »
« Immonde bâtard ! Tu mens ! Ce que je suis ne doit rien à mon père ! A un Moldu ! Tue-le ! » rajouta-t-il à l'adresse du Basilic.
« Arrête ! » s'écria à son tour Hariel en tendant la main vers le serpent « Au nom de Serpentard dont je suis l'Héritier, je t'ordonne d'arrêter ! »
Il y eut un silence puis le Basilic jeta sa tête en l'air et se mit à onduler, la gueule vers le plafond en faisant un bruit étrange. C'est alors qu'Hariel se rendit compte que c'était un rire.
« Sssh, Ssh, Ssh, Ayesha, Ayesha a tué, écorchée...écorchée, tué, petit élève protégé. Me maître d'Ayesha commande et Ayesha obéit. Tue, tue, tue, regarde et tue les petits élèves protégés du premier maître. Ayesha tue et tout s'effrite, tout s'effrite autour d'Ayesha, dans la tête d'Ayesha. Ayesha n'est plus et encore une fois Ayesha tue ! »
Hariel déglutit. Il était mal. Manifestement, le Basilic, Ayesha, avait totalement perdue la raison. Si Hariel avait bien comprit, c'est en lui ordonnant d'attaquer les élèves qu'elle devait protéger qu'elle était devenue folle. Et plus elle agresse les élèves et plus elle devient folle. Peut-être même au point de ne plus obéir à Jedusor.
Mais pour le moment, c'était ce qu'elle faisait. Hariel se releva et se mit à courir. Il pourrait la calciner d'un seul coup mais il ne voulait pas. Il ne pouvait pas la tuer. C'était une gardienne, elle avait été placée là pour protéger les élèves. Il ne pouvait pas la tuer.
Mais c'est à ce moment-là qu'il se rappela Ginny. Ginny qui était mourante et qui avait besoin de soins. Ginny, l'une des étudiantes qui était sous la protection d'Ayesha et dont la mort pèserait une nouvelle fois sur la conscience. Il ne pouvait pas laisser faire ça, il devait tuer le Basilic pour sauver Ginny.
Tout en continuant à courir, Hariel mit sa main dans sa poche et en sortit son portable. Il entrouvrit les yeux pour voir l'écran, ouvrit le dossier des sons et choisit un fichier nommé « Cocorico » qu'il démarra avant de pointer l'appareil dans la direction approximative de la bête. Grâce aux hauts parleurs créés spécialement pour lui par Ajuka quand il s'était amusé à créer le téléphone surpuissant compatible à la magie, le chant du coq résonna dans toute la salle.
« Non ! » s'écria Jedusor alors que le Basilic partait en arrière, comme s'il avait été frappé de plein fouet par quelque chose. « Cela ne se peut ! »
Mais au lieu de mourir, le basilic secoua simplement la tête et se mit à nouveau à poursuivre Hariel. Celui-ci jura intérieurement. Il n'avait pas prévu ça. Un simple enregistrement ne suffisait pas. La fréquence ne devait pas être suffisamment exacte. Comme regarder indirectement un être vivant ne causait pas la mort, entendre indirectement le chant du coq n'entraînait pas la sienne. Tout juste avait-il été sonné quelques secondes.
Comme le basilic le rattrapait, il fit sonner son portable à nouveau. Il espérait gagner ainsi du temps pour réfléchir à la suite. Devait-il utiliser ses pouvoirs démoniaques ? Il y avait des tas de raisons qui le poussaient à ne pas le faire mais il y avait aussi Ginny. Le combat ne pouvait pas s'éterniser. Elle n'y survivrait pas.
Totalement prit dans ses réflexions il ne remarqua pas que le chant du coq avait eu moins d'effet que la première fois. Il relança à nouveau le fichier audio mais cette fois le serpent n'y réagit pas. Ou plutôt si. Il s'élança et sa gueule se referma sur le corps frêle d'Hariel.
Surpris, celui-ci ne réagit pas puis, par instinct, frappa le serpent de ses mains recouvertes de flammes. Le Basilic cria et relâcha sa proie. Il réussit à retomber sur ses pieds et inspecta son corps avec frénésie. Il avait senti quelque chose s'enfoncer. Un croc ? Était-il empoisonné. Non, pas lui. Hariel blêmit en voyant l'entaille sur sa cuirasse. Autour, le cuir commençait à prendre une teinte verdâtre et boursouflé. La cuirasse frémit et se mit à couler littéralement sur le corps d'Hariel.
« Proteus ! » s'exclama Hariel d'une voix désespéré en rattrapant son Familier qui peinait à reprendre sa forme originelle et en tombant à genoux.
Le Changeforme était flasque et d'une couleur maladive. Ses yeux étaient réapparut dans la masse et étaient voilés alors qu'il laissait échapper de petits gémissements plaintifs.
« Non, non, non, non, non ! Je t'en prie ! » supplia Hariel en utilisant sa magie de soin. « Je t'en prie, ne meurt pas ! »
C'est alors qu'il sentit une présence juste devant lui et, sans réfléchir, leva la tête. Au moment où son regard tomba sur deux yeux jaunes, il comprit qu'il avait fait une erreur.
« C'est la fin, Potter ! » s'exclama alors Jedusor qui se rapprochait.
Non, ce n'était pas la fin, pas vraiment. Il n'allait pas mourir, juste rester pétrifié pour toujours dans la Chambre…ou peut-être jusqu'à ce que sa tante ou son oncle ou sa grand-mère ou son grand-père ou même Issei ou Grayfia ne rase le château pour le retrouver. Mais alors Ginny serait morte et Jedusor libre de causer plus de mort.
Il avait senti la magie mortelle du Basilic tenter d'arrêter son cœur mais, n'y arrivant pas, avait commencé à se rependre. Déjà, il avait du mal à sentir le bout de ses doigts et ses orteils et la paralysie remontait doucement. Le processus était lent. Est-ce que ça avait été aussi lent pour Draco ? Hariel essaya par tous les moyens de rompre le contact visuel mais c'était comme si les deux yeux le captivaient et qu'il n'arrivait pas à ordonner à son corps de se détourner.
Il devait absolument repousser cette magie qui l'envahissait et pour cela, il ne voyait qu'une seul moyen : lui opposer son propre pouvoir. Il concentra alors toute sa puissance Démoniaque et réussit à repousser tant bien que mal la magie du Basilic. Il pouvait à nouveau sentir ses extrémités. Mais il n'arrivait pas encore à détourner les yeux. Peut-être que si il arrivait à bouger le reste de son corps il pourrait arriver à échapper à ces yeux.
Avec difficultés, Hariel réussit à se remettre sur ses pieds. Ses jambes tremblaient mais il arrivait à tenir.
« Non ! C'est impossible ! » cria Jedusor. « Tu devrais être mort ! »
Mais Hariel ne l'écoutait pas. Il avait d'autres choses à penser. Son pouvoir s'amenuisait, il commençait à ne plus être suffisant pour bloquer celui du basilic. Il fallait qu'il en obtienne plus.
« 106ème sceau : Libération » murmura-t-il.
Aussitôt, un afflux de pouvoir empli son corps et il sentit le pouvoir du Basilic reculer à nouveau. Maintenant qu'il était debout il voulait ordonner à ses jambes de bouger pour se retourner mais il n'y arrivait pas. Peut-être qui s'il arrivait à mettre quelque chose entre lui et le serpent…
Il fit un pas en arrière, puis un autre et un troisième avant d'ouvrir son 107ème sceau. Il savait qu'il y avait un pilier tout proche. S'il arrivait à passer derrière alors il arriverait sans doute à rompre le contact. Il fit encore quelques pas sauf que le serpent, voyant sa proie lui échapper, se mit à avancer. Hariel chercha à accélérer mais ses jambes refusaient d'aller plus vite et il dû ouvrir son 108ème sceau.
C'est alors qu'un bruit étrange se fit entendre. C'était comme un chant, un chant étrange qui s'amplifiait. Il pouvait sembler inquiétant mais Hariel trouvait un certain réconfort dans ces notes, comme s'il reprenait courage. Le chant s'intensifia alors tellement que le Basilic rompit le contact de lui-même et chercha son origine.
Hariel souffla et s'effondra à genoux. Il tremblait. Ça avait été moins une. Il sentit alors une poussée de magie qui lui fit tourner la tête. Dans un nuage de flamme, Fumseck, le Phoenix de Dumbledore arriva dans la Chambre et se précipita vers le Basilic qui chercha à le gober. Hariel pu voir que l'oiseau ait quelque chose dans son bec mais il ne voyait pas ce que c'était.
« Laisse l'oiseau ! Laisse-le ! » lui cria Jedusor. « Le garçon ! Tue le garçon ! »
Le Basilic tourna alors la tête vers son maître mais le Phoenix en profita pour plonger ses serres dans l'œil du serpent qui éclata. Celui-ci poussa un cri strident et, enragé, s'attaqua à l'oiseau de plus belle. Mais Fumseck était trop rapide pour lui et finit par crever aussi son autre œil. Le Basilic était maintenant impuissant.
« Non ! » cria de rage Jedusor. « Maudit oiseau ! Maudit Dumbledore ! Je sais que c'est ton œuvre ! Je le sais ! »
Hariel vit Fumseck descendre vers lui et il reconnut ce qu'il tenait dans son bec. C'était le Choipeau. Se rappelant, que les larmes de Phoenix étaient un puissant antidote, Hariel lui tendit désespérément Proteus qu'il tenait toujours dans ses bras.
« Je t'en prie ! Sauve-le ! » supplia-t-il.
Le Phoenix lança un trille joyeux puis lâcha le Choipeau qui tomba sur le sol en jurant puis pencha sa tête gracieuse au-dessus du petit Changeforme. L'un de ses yeux se mit à briller puis une larme coula de son œil et tomba pile sur la blessure purulente. Celle-ci se referma rapidement puis la substance de Proteus se régénéra quelques secondes. Il rouvrit alors les yeux et poussa un roucoulement joyeux pour rassurer son maître.
« Merci » dit alors Hariel d'une voix reconnaissante au Phoenix en caressant sa tête.
Celui-ci se pencha vers lui et pressa sa tête contre sa joue.
« Eh ! Oh ! Doucement ! » s'exclama alors Hariel. « On arrête les effusions ! J'aime pas les Phoenix ! »
« Dites, ça vous dérangerez de me ramasser ? Quelqu'un ? » grogna alors une voix près du sol.
Sans lâcher Proteus, Hariel tendit la main et prit le Choipeau.
« Je peux savoir ce que vous faites là tous les deux ? » demanda le jeune Démon.
« Dumbledore a voulu se la jouer « État providence » et nous a envoyé t'aider. »
« Alors pour Fumseck, je dis pas, il a déjà été pas mal utile mais pour toi, sans vouloir t'offenser, je ne vois pas. »
« Il te suffit de plonger la main au fond de moi » répondit le chapeau.
« Tu te rends compte que je n'ai que douze ans et que ce que tu viens de dire est très pervers ? »
« Bah, si tu as compris, ça veut dire que tu ne dois pas être si innocent. »
Hariel roula alors des yeux et retourna le Choipeau et enfonça sa main à l'intérieur. Manifestement, c'était plus grand a l'intérieur se dit-il alors qu'il avait dépassé le coude.
« Oh oui ! Plus profond ! » s'exclama le Choipeau.
« Ferme-la ou je fais en sorte qu'Hagrid s'assoit sur toi. »
Enfin, alors qu'il était enfoncé jusqu'à l'épaule, il sentit quelque chose de dur, long et froid. Il s'en saisit et sortit du Choipeau une grande épée. Faite d'argent, la lame était recouverte de runes gobelines destiné à augmenter sa dureté et son tranchant. La garde, plus sombre, était décorée de rubis dont un au centre de la garde de la taille d'un œuf. Hariel remarqua alors, juste en dessous, une série de runes plus petites qui n'avaient rien de magiques mais qui formaient le nom du propriétaire originelle : Godric Gryffondor.
« Godric l'avait caché ici jusqu'à ce que son descendant vienne la chercher » dit le Choipeau.
« Je doute que Dumbledore veuille que je sache que je suis l'héritier d'un Fondateur » remarqua Hariel.
« Il ne le veut pas. Il s'attend à ce que tu lui pose la question comme ça il pourra te répondre que seul un vrai Gryffondor pourrait sortir l'épée. »
« Bref, il va jouer sur les mots pour me faire croire que je suis une sorte d'incarnation des valeurs de Gryffondor…même si je suis à Serdaigle. »
« En gros c'est ça. Ça l'a beaucoup contrarié que tu ne sois pas répartit à Gryffondor. Il m'a même fait la leçon. »
« Il pensait que les valeurs de Gryffondor iraient mieux au héros qu'il voulait créer, je suppose… »
Mais alors qu'ils discutaient, Jedusor avait repris ses esprits.
« Mon Basilic est peut-être aveugle, mais il a encore son venin ! » s'écria-t-il avant de se tourner vers le serpent blessé. « Il est devant toi ! Tue-le ! »
Mais cette fois, Hariel, décida qu'il n'était plus temps d'hésiter.
« 109ème sceau : Libération » dit-il calmement.
Puis en l'air et un large cercle d'un jaune éclatant apparut alors juste au-dessus du Basilic. Hariel baissa le bras et un éclair gigantesque en surgit pour frapper la bête qui cria de douleur. Celui-ci resta figé quelques instants puis s'effondra sur le sol.
« Non ! » s'écria une nouvelle fois Jedusor. « Tu ne peux pas…c'est impossible ! »
« Où en étions-nous déjà tous les deux ? » demanda Hariel en s'approchant de Jedusor. « Ah oui, je crois que tu voulais confronter tes pouvoirs au miens. Le résultat n'est pas très brillant. »
Il fit monter Proteus au niveau de son cou autour duquel il s'enroula pour reprendre sa forme de collier. Hariel n'avait plus besoin de protection. Jedusor pointa alors sa baguette sur Hariel mais celui-ci la fit sauter de sa main d'un geste négligent.
« Qu…qu'est-ce que tu es ? » demanda alors Jedusor d'une voix paniqué.
Hariel franchit rapidement la distance entre eux deux et enfonça son poing dans son estomac.
« Je ne vois pas l'intérêt à te le dire, Jedusor. Tu n'es rien pour moi. »
Il le repoussa et Jedusor tomba sur le sol. Hariel se rapprocha et se mit à le rouer de coup.
« Tu n'aurais pas dû t'en prendre à mes amis Jedusor. En fait, tu n'aurais pas dû t'en prendre à moi. Je ne suis pas quelqu'un que tu peux te permettre d'avoir comme adversaire. »
Il lui donna un dernier coup de pieds au visage puis reprit son souffle. Maintenant il sentait beaucoup mieux.
« Et à présent mon cher Jedusor, tu vas mourir » dit Hariel.
« Tu…tu ne peux pas me tuer ! Je suis immortel ! »
« Pas exactement. Tant que tu es lié au journal je ne peux virtuellement pas te tuer. Je le pourrais facilement quand tu serais pleinement entré dans la réalité mais ça voudrait dire que Ginny serait morte et ce n'est pas vraiment une option. Non, ce qu'il faut que je fasse, c'est détruire ton journal. »
« C'est impossible ! Rien ne peut détruire le journal ! Et surtout pas tes petits sorts minables de sorcier de bas étage ! »
« Sorcier de bas étage ? J'ai quand même buté ton basilic en un seul coup. »
De l'énergie noire et rouge apparut alors dans la main d'Hariel et Jedusor commença à avoir peur. Il voulut se précipiter vers l'endroit où il avait abandonné le journal mais son adversaire fut plus rapide.
« Vae Victis, connard ! » cria-t-il en envoyant le Pouvoir de Destruction d'un mouvement du bras.
Frappé par l'énergie Démoniaque, le journal se mit à se consumer lentement et dans un cri, Jedusor également.
« Ce n'est pas possible ! Ce n'est pas possible ! Je suis le plus grand sorcier de tous les temps ! Je suis… »
« Tu as peut-être raisons » dit alors Hariel en s'accroupissant près de lui pour le regarder mourir. « Peut-être que tu es le plus grand « Sorcier » de tous les temps. Mais excuse-moi de te dire qu'il y a des personnes et des êtres bien plus puissants que tu ne le seras jamais. »
Il ne restait plus de Jedusor que son torse et une partie de sa tête et la destruction s'accélérait. Hariel se pencha alors et approcha ses lèvres de son oreille.
« Échec et Mat » murmura-t-il avant que l'oreille ne soit complètement consumé à son tour.
L'horcruxe avait vécu et l'horcruxe était mort. Hariel se releva et retourna rapidement vers là où se trouvait Ginny. Elle avait déjà commencé à reprendre des couleurs. Toute l'énergie que lui avait prise Jedusor était en train de lui revenir. Alors qu'il la voyait bouger et tenter d'ouvrir les paupières, il plaça sa main par-dessus et lui envoya un sort de sommeil.
« Désolé, mais il y a certaines choses qu'il vaut mieux que tu ne vois pas… »
« Hey ! J'espère que tu ne vas pas m'oublier ici ! » cria alors le Choipeau depuis l'endroit où il se trouvait. « L'humidité c'est pas bon pour mes coutures ! »
« Tu les fais bien tes mille ans » soupira Hariel en roulant des yeux.
Il se releva puis se dirigea vers lui et le prit. Sans lui demander son avis, Fumseck se posa sur son épaule. Hariel le chassa mais l'oiseau revint.
« Te gêne pas surtout » grogna Hariel.
Prenant le sarcasme pour une invitation, l'oiseau se mit à frotter sa tête contre sa joue.
« Un jour faudra que tu m'explique pourquoi tu es avec Dumbledore si tu m'aime tellement. »
Hariel vit alors les plumes de l'oiseau se hérisser.
« On dirait que tu l'aimes pas beaucoup non plus. Ça nous fait un point commun. »
Fumseck poussa un trille joyeux et se remit à caresser la joue d'Hariel de plus belle.
« Un point commun, ça fait pas de nous des amis » s'exclama Hariel en repoussant sa tête. « Foutu Phoenix. »
Il se tourna alors vers le corps du Basilic et s'avança vers lui.
« Tu fais quoi ? » lui demanda le Choipeau.
« J'essaie de trouver une histoire crédible à raconter à Dumbledore. Il faudra peut-être aussi que j'adapte un peu ma tenue pour coller au récit… »
À ce moment-là, le corps du basilic se mit à frémir puis à bouger. Hariel recula d'un bon et prépara un son Pouvoir de Destruction. Mais le serpent ne bougeait plus à nouveau. Était-ce un spasme musculaire ?
« Ayesha voit une lumière » dit alors le serpent. « Ayesha est en train de mourir ? »
« Oui, Ayesha, tu es en train de mourir » lui répondit Hariel qui n'avait pas baissé sa garde pour autant.
« Ayesha est triste. Ayesha est heureuse. »
« Pourquoi ? »
« Ayesha est heureuse que son malheur prenne fin mais elle est triste parce qu'elle a déçu Maître Salazar. Maître Salazar avait laissé Ayesha pour qu'elle veille sur ses petits, tous ses petits deux jambes qui viennent dans la Chambre du dessus. »
Elle devait parler du château.
« Mais Ayesha n'a pas été une bonne protectrice. Ayesha a attaqué les petits deux jambes qu'elle devait protéger. »
« Pourquoi ? Pourquoi avoir obéit ? »
« Il était le Maître. Le nouveau Maître. Ayesha était si seule. Elle ne voulait pas voir le nouveau Maître partir alors elle a obéit. Même si ce n'était pas bien. Mais Ayesha est tombée. Tombée, tombée, tombée. Dans le gouffre de sa tête et après elle ne pouvait plus arrêter d'obéir. »
Il était possible que Salazar ait laissé une sorte de sécurité pour que ses descendants puissent se faire obéir du Basilic. Si cela n'avait pas marché avec lui, c'était sans doute parce qu'Ayesha était trop folle.
« Ayesha voudrait savoir si le petit Changeforme va bien » reprit alors le serpent.
« Comment sais-tu ce qu'il est ? » demanda Hariel en portant inconsciemment ma main à son cou où se trouvait Proteus.
« Maître Salazar avait beaucoup de connaissances. Il les a donné à Ayesha pour ne pas qu'elle s'ennuie pendant son sommeil. »
« Il va bien »
« Ayesha est contente. Ayesha aurait été triste si quelqu'un avait été blessé par Ayesha. Ayesha voudrait s'excuser en donnant son corps et sa vie au petit Changeforme. »
« Que veux-tu dire par là ? »
« C'était dans les connaissances de Maître Salazar. Le Changeforme peut absorber une créature vivante pour obtenir son pouvoir et sa forme. »
« C'est vrai ? »
« Oui, mais il fait faire vite. La Créature doit être vivante pour que ça fonctionne. »
« Es-tu sûr de vouloir faire ça ? »
« Ayesha veut laisser quelque chose de bien sûr cette terre. »
Hariel prit alors Proteus dans sa main et le regarda dans les yeux. Le petit Changeforme lui rendit son regard puis se tourna vers le corps du serpent géant.
« Puisque c'est ce que vous voulez tous les deux… »
Il approcha sa main du corps gigantesque et Proteus sauta dessus avant de commencer à s'étendre sur toute la surface écailleuse du Basilic. Bientôt, Hariel n'eut plus devant lui qu'une grande masse grise parcouru de reflets colorés. Elle ondoya pendant quelques instants avant de s'affiner. Hariel vit apparaître la forme de la tête puis des écailles et il se retrouva devant un Basilic gris irisé. Puis des couleurs apparurent et Hariel eut l'impression que Proteus était comme aspiré par le corps du Basilic sauf que c'était le contraire.
Le Basilic devant lui n'était plus blessé à cause de la foudre et ses yeux étaient intacts. Le corps massif se redressa et pencha la tête vers le sol en ouvrant les yeux. Hariel frémit mais ne sentit rien. Ses yeux, qui n'étaient pas jaune mais vert comme les siens, ne lui faisaient aucun mal.
« Tu n'as pas son pouvoir tueur ? » s'étonna Hariel.
« Je pense que je peux l'activer à volonté, Maître » dit le serpent géant d'une voix enfantine.
Hariel sursauta. Il ne s'attendait pas à ce que Proteus parle et encore moins avec cette voix ou de cette façon, sans bouger les lèvres comme le faisaient Sköll et Hati. En tout cas, Hariel en était sûr, ce n'était pas du Fourchelangue.
« Tu parles… » dit-il simplement.
« Oui et je suis heureux de pouvoir vous dire combien je vous aime, Maître » dit Proteus en penchant sa tête massive pour la frotter contre Hariel en manquant de le faire tomber.
« Tu n'as pas le bon format pour ce genre de chose » lui fit remarquer ce dernier.
« Mmm…Je crois que je peux changer ça » dit Proteus d'un ton pensif.
Il ferma les yeux pour se concentrer et son corps repris sa couleur gris irisée avant de se mettre à rétrécir. Arrivé à peu près à la taille d'Hariel, il se mit à prendre forme et le jeune Démon se trouva bientôt devant un jeune garçon aux cheveux ébouriffés roux orangés avec une peau pâle et des yeux jaunes verts fendus comme un serpent. Il portait un tee-shirt et un bermuda orange avec une veste à capuche, des baskets et une casquette, le tout d'un vert vif.
L'enfant eut alors un grand sourire et se jeta dans les bras d'Hariel.
« Holà ! » s'exclama Hariel. « Doucement ! »
« C'est que je suis très content de pouvoir faire ça » dit Proteus.
« Une question, où est ce que tu as péché cette apparence ? »
« Sais pas. J'ai voulu ressembler à un humain et je suis devenu comme ça. »
« Au moins l'apparence va mieux avec la voix. Mais je pensais que tu ne pourrais te transformer qu'en Basilic. »
« Grâce à Ayesha, je suis plus fort et je peux prendre des apparences plus grande…je crois… »
« Et tu as aussi ses souvenirs ? »
Proteus réfléchit puis secoua la tête.
« C'est pas grave » dit Hariel en l'embrassant sur la joue ce qui fit roucouler le jeune Changeforme. « En tous les cas, maintenant je pense qu'il faudrait sortir de là. »
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Finalement, Hariel essaya de rester le plus simple possible. Il avait découvert où se trouvait l'entrée en enquêtant et était allé voir Lockhart pour le lui dire et ils étaient tous deux allés dans les toilettes de Mimi Geignarde. Mais Lockhart avait glissé sur l'eau des toilettes et c'était assommé forçant Hariel à descendre seul.
Lockhart ne risquait pas de dire le contraire surtout qu'il était encore dans le coma suite au choc sur le carrelage. Il avait volontairement laissé Blaise de côté à la demande de ce dernier. L'affaire allait faire du bruit et il préférait rester hors des projecteurs. Hariel pensait que c'était pour le mieux aussi.
Donc il était descendu, avait trouvé Ginny et discuté avec Tom qui lui avait raconté tous ses secrets. Fumseck était arrivé avec le Choipeau, Tom s'était moqué du cadeau de Dumbledore puis avait appelé le Basilic. Hariel n'avait fait que fuir les yeux pratiquement fermés jusqu'à ce que Fumseck lui crève les yeux. Le basilic avait essayé d'attraper Fumseck pour se venger et avait envoyé le chapeau vers Hariel avec sa queue. Priant pour que quelque chose se passe il avait mis le chapeau et s'était pris l'épée sur la tête. Écoutant à nouveau Tom, le Basilic s'était jeté sur lui et Hariel lui avait enfoncé l'épée dans la tête à travers le palais mais non sans éviter de se faire percer le bras par un croc qui s'était ensuite détaché de la mâchoire.
Heureusement, Fumseck l'avait guérie et il avait utilisé le croc pour détruire le journal et tuer Jedusor puis le Phoenix les avaient fait remonter, lui et Ginny, jusqu'aux toilettes avant de le guider vers le bureau du Professeur McGonagall. C'est en tout cas ce qu'il lui raconta, à elle ainsi qu'aux Weasley qui venaient de retrouver leur fille et à Dumbledore qui se trouvait près de la cheminée avec un petit sourire sur le visage.
Hariel espérait plus que tout que ce soit lui le plus convaincu par son histoire. Il avait même, une fois retrouvé ses vêtements d'école, procédé à rendre son récit plus réel en déchirant son uniforme par endroit (surtout à celui où il avait été blessé) et en se roulant dans la saleté. Il n'y avait pas trace de cicatrices sur son bras mais ça pouvait s'expliquer par le pouvoir des larmes de Phoenix. En tous les cas, il avait l'air d'y croire si Hariel lisait bien ses expressions faciales.
Le récit pouvait paraître rocambolesque mais c'était selon lui la manière la plus logique de présenter les événements et d'expliquer qu'il ait survécu. En même temps, tout n'était pas que mensonge. Il avait bien trouvé l'entrée seule, discuté avec Jedusor, esquivé le Basilic et tué Jedusor en détruisant son journal. Fumseck avait bien crevé les yeux du basilic, utilisé ses larmes et l'avait ramené en haut grâce à sa capacité à porter des charges lourdes (plutôt, à l'avis d'Hariel, une capacité générant un champ anti-gravité se transmettant par contact direct ou indirect) puis avait guidé le jeune sorcier jusqu'au bureau de McGonagall en traînant un Lockhart inconscient.
Après le récit. Dumbledore avait conseillé à Arthur et Molly Weasley d'amener leur fille à l'infirmerie et leur avait également demandé d'y déposer Lockhart. Il rajouta que ça ne dérangerait pas Mme Pomfresh puisqu'elle était en train d'administrer l'antidote aux pétrifiés.
Juste le soir où la menace est écarté, quel hasard, pensa Hariel avec un brin d'ironie.
Il donna ensuite la consigne au professeur McGonagall de se rendre aux cuisine pour demander aux elfes de préparer un banquet pour fêter la victoire d'Hariel et c'est ainsi que celui-ci se retrouva seul avec son « mentor ».
La première chose que fit celui-ci fut de le remercier pour lui être resté fidèle. Selon lui c'était la seule solution qui aurait pu amener Fumseck à l'aider. Hariel n'était pas vraiment sûr de ça. L'oiseau ne semblait pas porter son maître dans son cœur. Dumbledore avait dû lui donner des consignes précises et le Phoenix avait dû les ignorer. Hariel était finalement assez reconnaissant à l'oiseau car il avait tout de même soigné Proteus et lui avait offert l'occasion de rendre sa victoire plus crédible.
« Je…je voulais vous poser la question Monsieur » dit alors Hariel. « C'est vous qui avait mis l'épée de Gryffondor dans le Choipeau ? »
Il fallait bien qu'il lui tende une perche.
« Non, elle y était depuis toujours. Mais seul un véritable Gryffondor pouvait l'y trouver et je comptais là-dessus. »
C'était donc bien ce qu'avait dit le Choipeau.
« Mais je ne suis pas un Gryffondor ! Je suis…je suis un Serdaigle… »
« Mais tu possèdes également énormément de qualités propres aux Gryffondor comme le courage, le dévouement, le fait de s'inquiéter pour les autres ou l'envie de faire le bien. »
En clair, le parfait petit héros. Le fossé entre Gryffondor et Serpentard s'était énormément creusé depuis que Dumbledore était devenu directeur. Cela tenait au fait qu'il avait érigé les valeurs de Gryffondor en valeurs héroïques et en avait rajouté pour renforcer cet aspect. Bien entendu, les héros avaient besoins d'ennemis à combattre alors pourquoi ne pas utiliser un antagonisme déjà existant ? Le fait que Voldemort ait été à Serpentard et se réclamait de ses idées avait rendu les choses plus faciles. Comme tous les sorciers ou la majorité passaient par Poudlard, il était facile d'implanter cette idée en eux dès l'enfance et de conditionner ainsi toute une population. C'était sans doute pour cela qu'il avait demandé le poste de directeur.
Hariel savait que c'était sa politique qui avait jeté des gens comme Severus dans les bras de Voldemort. Beaucoup étaient des adeptes mais d'autres avaient dû subir des pressions d'un côté comme de l'autre. Rejetés par la société, ils s'étaient tournés vers les seuls qui les acceptaient.
Le bémol avait été le départ d'Hariel à Serdaigle. Il n'y avait plus d'antagonisme surtout que les Serdaigles étaient considérés comme neutres (alors que les Poufsouffles étaient considérés comme sans importance). Avec cette épée, Dumbledore avait voulu rétablir la balance et prouver qu'Hariel était bien un héros Gryffondor qui allait se battre contre l'ennemi Serpentard.
« Au fait, où se trouve-t-elle cette épée ? Je ne l'ai pas vu avec toi… »
« Je n'ai pas réussi à la retirer de la gueule du Basilic. Il faisait froid et Ginny avait besoin d'aide… »
En fait, il l'avait laissé en bas et comptait aller la reprendre plus tard. Il n'allait quand même pas permettre à Dumbledore de mettre la main sur un héritage familiale quand même.
« Je comprends…tu as fait comme tu as pu » dit le vieux directeur.
Il était contrarié. Il faisait tout pour le cacher mais certains signes ne trompaient pas. Sans épée, pas de preuve.
Dumbledore allait le congédier quand la porte s'ouvrit à la volée et Lucius Malefoy entra dans la pièce, le visage déformé par la fureur. A côté de lui, il y avait une petite silhouette recouverte de bandage. Hariel la regarda quelques instants et reconnut Dobby, l'elfe de maison qui lui avait cassé le bras. Il se sentit tout à coup très idiot. Il s'était demandé à qui l'elfe pouvait bien appartenir alors qu'il lui aurait simplement fallut en parler à Draco. Bon, il avait mentionné l'incident mais il n'avait jamais donné le nom de l'elfe. En réalisant qu'il appartenait à Lucius Malefoy, une autre conclusion lui vint à l'esprit.
« Bonsoir Lucius » dit innocemment Dumbledore à la vue du nouvel arrivant.
« Comment osez-vous ! » s'exclama celui-ci. « Comment osez-vous vous présenter ici ! Le Conseil de l'école vous a suspendu ! Qu'est-ce qui vous donne le droit de revenir ? »
« C'est simple, mon cher, il s'avère que les autres conseillers m'ont écrit, oui, tous les autres, pour me demander de revenir. Ils avaient semble-t-il entendu parler de la mort présumée de la fille d'Arthur Weasley et ils se sont rendus compte que j'étais somme toute le meilleur pour ce poste. »
Hariel avait donc bien deviné, ce soir-là dans la cabane d'Hagrid. La raison pour laquelle Dumbledore s'était laissé viré et même l'avait attendu, c'était pour qu'on lui demande, voire qu'on le supplie de revenir. Quand on cherche comme lui à dominer les autres, il ne suffit pas de se rendre incontournable, il fallait aussi se rendre irremplaçable. Les conseillers avaient vu que sous la direction de Dumbledore, les attaques avaient été sans grande gravité mais que dès son départ, il y avait eu un mort…ou presque. Avec son retour, Dumbledore rappelait à tout le monde qu'il était l'homme indispensable…
« Ils m'ont également racontés des histoires étranges. Plusieurs d'entre eux m'ont affirmés que vous les avez menacés s'ils refusaient d'approuver ma suspension. »
…et qui savait frapper vite et fort quand il s'agissait de se venger. Après, rien ne prouvait que ce soit la vérité (même si de la part de Lucius Malefoy, ce n'était pas étonnant), certains conseillés auraient pu mentir pour se dédouaner et faire retomber la faute sur Lucius.
La suite de la conversation n'était pas des plus intéressantes. Lucius voulait savoir qui était le coupable et Dumbledore accusait Voldemort. Il était plus intéressé par le comportement de l'elfe. Il montrait le journal (qu'Hariel avait donné à Dumbledore) puis Lucius Malefoy avant de se frapper la tête. La signification était simple et confirmait l'hypothèse d'Hariel. C'était Lucius qui était en possession du carnet et avait fait en sorte que Ginny le trouve. Le moment où c'était arrivé était simple à trouver. C'était pendant l'été, sur le Chemin de Traverse avant sa bagarre avec Arthur Weasley…ou pendant. Dans la panique, il avait dû le mélanger à ses affaires.
Manifestement, Dumbledore semblait être arrivé à la même conclusion à en juger par les menaces voilées qu'il fit à Lucius. C'était d'ailleurs assez amusant d'observer la déconfiture du Seigneur Malefoy qui, en pensant piéger et salir le nom de Weasley et de Dumbledore par la même occasion, avait finit par arriver à l'exacte contraire. Hariel doutait que Lucius sache vraiment ce qu'était le carnet. En fait, il était sûr qu'il l'ignorait. Jamais Lucius ne se serait séparé du journal s'il savait qu'il contenait un fragment d'âme de Voldemort, surtout si c'était l'un de ceux qui assuraient sa survie. Peut-être qu'un jour Hariel ferait en sorte qu'il le sache. Ce serait amusant.
Quoiqu'il en soit, Lucius Malefoy nia farouchement son implication et décida de partir non sans avoir ordonné à Dobby de le suivre en lui tordant l'oreille. Hariel serra les dents et me regarda partir. Il avait horreur de ça. Il avait horreur de tous les abus qu'une personne pouvait faire subir à une autre plus faible. Dire que Dobby allait devoir obéir à ce salaud à moins que celui-ci ne lui donne personnellement un vêtement.
Soudain, une idée germa dans son esprit. Il demanda le journal à Dumbledore sous prétexte de le rendre à Malefoy et se précipita dans le couloir. En chemin, il réussit à enlever sa chaussure puis sa chaussette et à mettre cette dernière dans le carnet avant de se remettre à courir pour rattraper Lucius Malefoy. Il devait marcher vite car Hariel ne le rattrapa qu'au niveau du rez-de-chaussée, dans l'un des deux déambulatoires qui entouraient les cours de l'école. Hariel appela alors Lucius qui se retourna.
« Vous alliez partir sans ça » lui dit-il en lui fourrant le journal entre les mains.
« Il me semble que vous n'écoutez pas bien, Potter. Ceci n'est pas à moi. »
Hariel eut un petit sourire. Malgré l'apparence négligée du jeune garçon, Lucius se sentit effrayé par ce sourire.
« Vous êtes sûr ? » demanda Hariel. « Vous devriez regarder à l'intérieur, là où j'ai marqué la page. »
Nerveusement, Lucius ouvrit le carnet et retira la chaussette avant de la laisser tomber à côté de lui puis regarda les pages.
« Il n'y a rien » dit-il d'une voix coléreuse.
« Ah ? J'avais cru » dit alors Hariel sur un ton innocent.
Furieux de s'être laissé impressionner par un gamin, Lucius se rapprocha de lui pour le toisa de toute sa hauteur.
« Un de ces jours, Potter, tu connaitras le même sort que tes parents » siffla-t-il. « Eux aussi se mêlaient tout le temps de ce qui ne les regardaient pas. »
Le sourire d'Hariel s'agrandit et l'étincelle dans ces yeux faillit faire reculer Lucius.
« Vous ne devriez pas insulter les parents de quelqu'un qui vient de tuer un Basilic » susurra le plus jeune. « Il pourrait vouloir vous montrer comment il a fait. »
Lucius soutint quelques instants son regard puis se détourna.
« Viens Dobby » dit-il d'une voix mal maîtrisé.
Mais l'elfe ne bougea pas.
« J'ai dit viens ! » s'exclama Lucius en se tournant vers son elfe.
C'est alors qu'il vit la chaussette que celui-ci tenait presque religieusement.
« Le maître a donné à Dobby une chaussette » dit-il de sa voix de fausset. « Le maître l'a jeté et Dobby l'a attrapé. Dobby est maintenant un elfe libre ! »
« Oups, ma faute » dit Hariel d'une voix enjoué.
« Misérable ! » s'écria Lucius en sortant sa baguette de sa canne.
Ça, Hariel ne l'avait pas prévu. Par réflexe, il sentait le feu commencer à sortir de ses mains pour carboniser le sorcier. Mais à ce moment-là, Dobby se mit devant lui et claqua des doigts. Lucius se retrouva projeté en arrière et retomba en tas sur le sol.
« Vous…vous me le paierais » bafouilla ce dernier en se relevant avant de s'enfuir à toutes jambes.
« Tu n'avais pas besoin de faire ça » dit alors Hariel au petit elfe. « Je peux me défendre seul. »
« Dobby sait » répondit celui-ci. « Hariel Potter Monsieur est un puissant Démon. Mais Dobby s'est dit que Hariel Potter Monsieur ne voudrait pas montrer sa vraie puissance ici à Poudlard. »
« Tu es plus intelligent que je ne pensais. »
« Merci, Hariel Potter Monsieur ! » s'exclama l'elfe au comble de la joie.
« Ce n'était pas vraiment un compliment » marmonna Hariel.
« Dobby est aussi très content et reconnaissant à Monsieur Hariel Potter Monsieur pour l'avoir sauvé. Hariel Potter est bon, Hariel Potter est généreux ! »
« Je ne l'ai pas fait pour toi » se défendit celui-ci en rougissant, embarrassé. « Tu connaissais mon secret. Il fallait donc que je te libère de Malefoy pour que tu ne lui répète pas. »
« Dobby a déjà dit à Monsieur Hariel Potter Monsieur que ce secret était impossible à divulguer. Non, non, non. Hariel Potter, le grand Hariel Potter à fait ça parce que c'est une bonne personne. »
« Que vas-tu faire maintenant ? » demanda alors Hariel pour changer de sujet.
« Dobby va voyager » répondit celui-ci. « Dobby va voir des tas d'endroits qu'il n'a pas vu. »
« Tu sais que tu ne pourras pas faire ça éternellement ? »
En effet si les elfes se liaient aux sorciers, c'étaient parce qu'ils n'avaient pas le choix. Ils étaient trop puissants et sans maître pour ancrer leur magie, ils risquaient de mourir. Cela venait du fait qu'auparavant, quand on les appelait encore par leur vrai nom, les Brownies, ils partageaient leur magie avec un arbre qui était né en même temps qu'eux. Mais un sorcier maléfique avait détruit ses arbres pour lier les elfes à lui et se servir d'eux comme soldats. Libérés de sa domination, ils n'avaient plus pu être liés à d'autres arbres et ils n'avaient plus que deux solutions : accepter la mort ou se lier à des sorciers. Certains avaient choisis de se laisser mourir. Les autres vivaient parmi les sorciers depuis lors, immortels mais aussi incapables d'avoir une descendance puisqu'ils n'étaient plus vraiment complets.
« Dobby va voyager autant qu'il peut puis il va revenir travailler à Poudlard. Le château accueille tous les elfes sans maître. »
« Si tu le désir, je peux me lier à toi. Je ne veux pas de serviteur, je n'en ai pas besoin, ce qui fait que tu pourras voyager à loisir. »
Pour la première fois, Hariel vit une expression pensive sur le visage de l'elfe.
« Dobby va d'abord voyager et puis si Poudlard ne lui plaît pas, il ira voir Monsieur Hariel Potter Monsieur. »
« C'est comme tu veux. Maintenant, si tu veux bien m'excuser, il doit y avoir des gens qui m'attendent. »
Hariel abandonna l'elfe puis descendit jusqu'à la Grande Salle. Tous les élèves étaient rassemblés et fêtaient le retour de ceux qui avaient été pétrifiés. Parmi eux, Hariel ne s'intéressait qu'à deux d'entre eux.
Quand il vit enfin Draco et Hermione, Hariel se jeta sur eux et les prit dans ses bras. Il avait tout fait pour être fort, pour ne pas craquer afin qu'il puisse les venger et à présent, c'était comme si le poids du monde se levait de ses épaules. A la surprise de ses amis, il se mit à pleurer.
Hermione et Draco ne dirent rien et se contentèrent de serrer très fort leur ami contre eux.
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Hariel profita de son retour dans la Chambre pour faire un petit peu de nettoyage. Il commença par le tuyau d'entrée puis le long couloir menant à la salle principale. Il en profita aussi pour renouveler les sorts de nettoyage et d'étanchéité et en ajouta pour renforcer la structure. Il procéda de même dans la Chambre proprement dite et en profita pour ajouter de la lumière.
Pendant un moment, le sujet lui posa quelques problèmes…esthétiques. Les torches c'était bien dans l'ambiance mais niveau luminosité, ce n'était pas vraiment efficace. Des lampes plus modernes auraient pu fonctionner mais ça aurait totalement ruiné l'ambiance. Au final, il décida de se passer de sources de lumières. L'endroit était illuminé correctement mais il n'y avait aucune origine visible, seulement la lumière.
Mais tous ces travaux n'était somme toute qu'un passe-temps, il n'avait pas vraiment l'intention d'utiliser la pièce…enfin, ce n'était pas dans ses projets à court terme. Il voulait surtout se distraire en même temps qu'il entretenait un endroit plein de potentiel à utiliser ultérieurement.
Une fois ceci fait, il récupéra l'épée de Gryffondor qu'il avait posé dans un coin et la mit dans son sac nounours sans fond avant de se diriger vers le fond de la chambre. Quelque chose l'intriguait depuis quelques jours, depuis qu'il avait affronté Tom. Il se plaça devant la tête géante sculpté dans la pierre et l'observa quelques instants.
« Parle-moi » dit-il simplement en fourchelangue.
Il attendit mais rien ne se passa. S'était-il trompé ? Quand il avait entendu Tom dire le mot de passe pour ouvrir la bouche de la statue, il l'avait trouvé trop…égocentrique pour Salazar Serpentard… enfin, pour l'idée qu'il se faisait de lui. Sans savoir pourquoi, il avait la conviction que tout ce qu'on racontait sur lui, sa réputation, ses idées, etc, tout cela était faux. C'était une idée qu'il avait eu depuis déjà pas mal de temps, après avoir appris son héritage et notamment que la lignée sans magie de sa mère, ce que les Sorciers appelaient Cracmol, avait commencé avec Salazar Serpentard lui-même et notamment sa fille. Bizarrement, Hariel n'arrivait pas à imaginer que Salazar ait pu abandonner sa propre enfant, c'était trop…étrange.
Soudain, il y eu un bruit et la bouche s'ouvrit. Ça avait juste mit un peu de temps. Le mécanisme magique devait en quelque sorte être grippé. Mais son hypothèse était exacte. L'ouverture pouvait répondre à un simple ordre de s'ouvrir. Le reste qu'avait prononcé Jedusor n'était qu'un effet de son délire.
Sortant ses ailes, il vola jusqu'à l'intérieur de l'ouverture et pénétra dans l'antre du Basilic. Quelque chose qu'Ayesha lui avait dit et qui lui trottait dans la tête. Elle avait dit que Salazar lui avait laissé des connaissances pour son long sommeil. En repensant à ses mots, il lui revenait également en tête le fait que les Fondateurs, considérés comme des érudits, n'avaient laissés aucun document, aucun livre alors qu'il était si facile d'en ensorceler pour qu'ils se conservent plus longtemps. Si ça se trouve, au lieu de les laisser dans son coffre à la banque, Salazar les avait laissé dans la Chambre et à partir de là, il n'était pas improbable que les autres fondateurs aient aussi des bibliothèques cachés dans l'école. Enfin, ça restait une hypothèse tant que rien n'avait pu être prouvé.
Le couloir n'était pas très long et menait à une salle simple dont le sol était recouvert de carcasses qu'Hariel nettoya aussitôt. Une fois satisfait du résultat il se mit à regarder autour de lui. Au cours de son investigation, il se gratta distraitement l'oreille et puis plus tard, une nouvelle fois, un peu plus fort. Il avait l'impression qu'on le chatouillait à l'intérieur. C'était comme une vibration qui pénétrait son corps par ses oreilles. Ce n'était pas spécialement désagréable mais tout de même assez dérangeant. Il chercha d'où pouvait venir cette vibration quand il se rendit compte qu'elle devenait de plus en plus forte. Oh, pas de beaucoup mais suffisamment pour qu'il comprenne que ce n'était pas une vibration. C'était des chuchotements. Le sens lui échappait, ce n'était pas suffisamment fort, mais c'était bien des chuchotements.
Il essaya d'en trouver l'origine mais cela semblait venir de partout et nulle part et partout à la fois. Il se décida alors à utiliser sa seconde vision et regarda à nouveau la pièce. Des runes. Il y avait des runes partout.
« Malin » siffla Hariel, admiratif.
De simples rues tracées magiquement ou avec une encre n'aurait pas résistés aux dégâts du temps. Il fallait les graver. Pourtant Hariel n'avait pas vu les runes avant d'utiliser sa vision. C'était parce qu'elles n'étaient pas sur les murs mais dans les murs.
En réfléchissant bien, on pouvait faire ça très facilement en recouvrant un mur gravé de rune d'une couche de chaux puis en peignant par-dessus ou alors en faisant un mur à deux épaisseur mais là, les murs étaient nus et d'un seul tenant. Salazar avait, par in procédé magique, gravé la rune au cœur même de la pierre sans ouvrir celle-ci un seul instant. C'était décidément très ingénieux.
D'ailleurs les assemblages de runes elle-même étaient ingénieux. Apparemment, elles diffusaient un signal en partit sonore perceptible par l'ouïe mais pas compréhensible en premier lieu. Pour arriver à comprendre, il fallait une réceptivité cérébrale supérieure comme par exemple pendant le sommeil.
Hariel suivit le flux énergétique qui alimentait les runes et se retrouva face au mur du fond. La source était derrière. Il n'y avait aucune runes permettant d'ouvrir. Hariel manqua se frapper le front. Bien sûr qu'il n'y en avait pas ! Comme toutes les portes ici, elle obéissait à quiconque parle en fourchelangue.
Avec un simple sifflement, le mur se sépara en deux et glissa de part et d'autre d'une ouverture. Des lumières s'allumèrent dans la pièce et les yeux d'Hariel se mirent à briller. Son hypothèse se révélait exact. C'était bien une bibliothèque. Plus que ça en fait, il s'agissait plus d'un cabinet de travail qui faisait aussi laboratoire. On disait que Salazar Serpentard était un maître de Potion très doué. Ça devait être là qu'il expérimentait. Dans un coin de la pièce, face à ma grande bibliothèque qui devait contenir au bas plus d'un mimer d'ouvrages divers, il y avait une paillasse de pierre polie avec un chaudron et tous le nécessaire pour préparer des potions notamment un meuble à tiroirs presque aussi grand que la bibliothèque et garnis de petites étiquettes.
Hariel s'approcha et les regarda. L'écriture lui était inconnue. C'était une écriture élégante et déliée pleine d'arabesques mais qui ne lui disait rien. Soudain, elle se mit à onduler et Hariel pu lire ce qui était écrit : « Jusquiame Noire ». C'est alors qu'il comprit. C'était une forme écrite du fourchelangue. C'était étrange qu'une langue animale ait sa propre écriture mais il était possible que ce soit en fait l'invention de Serpentard ou alors d'un prédécesseur fourchelangue.
Outre la bibliothèque et le laboratoire, le seul autre meuble était un bureau avec banc et pupitre. Il y avait aussi quelques parchemins, des plumes et des bouteilles d'encre. Rien que de très ordinaire. Hariel ouvrit l'une des bouteilles et regarda à l'intérieur. L'encre était encore fraîche. Il devait y avoir des sorts de conservations. Cela expliquait aussi l'absence de poussière. A cause de ça, il lui était impassible de dire si oui ou non quelqu'un était venu avant lui mais il supposait que si Jedusor avait trouvé cette pièce, il aurait embarqué des choses comme lui s'apprêtait à le faire.
Hariel baissa les yeux et remarqua alors quelque chose juste derrière le bureau. C'était un coffre. Utilisant à nouveau le fourchelangue pour détacher le cadenas en forme de serpent, il en ouvrit le couvercle. Il était plein de documents. Il y avait des feuilles plates ou roulés, en parchemin ou en papyrus, il y avait également des volumen, ces rouleaux de parchemins très longs enroulés autour de baguettes de bois permettant de les dérouler et de les enroulés ainsi que quelques codex, l'ancêtre du livre relié. En fait de codex, c'était plus des carnets, des feuilles de parchemins cousus entre deux carrés de cuir destiné à les protéger. Bien sûr, tout était manuscrit comme ça devait être le cas des livres de la bibliothèque. Cependant, l'écriture était assez brouillonne et les mots avaient été tracés par quelque chose de poudreux, comme une graphite. Rien à voir avec de l'encre. On aurait plutôt dit des notes. Des notes faites par Salazar.
Malgré son excitation, Hariel referma le coffre. S'il se mettait au déchiffrage maintenant, il risquait de ne pas remonter avant le départ du train…voir pas du tout. Non, il devait emporter le tout. Enfin non, pas le tout, pas pour l'instant. Il allait se contenter du coffre, des livres de la bibliothèque et aussi de quelques carnets et livres rangés sur un coin de la paillasse du laboratoire. Sans doute des ouvrages de potions. Le reste demeurerait là. De toute façon, personne ne risquait de venir le prendre et c'était manifestement protégé. Mais pour le moment, il n'avait pas besoin d'un laboratoire de potion, pas encore. A part en cours, il ne s'était pas encore concentré sur le sujet mais avait promis de s'y mettre un jour. A ce moment-là, il commencerait à utiliser des ingrédients simples et pas la collection rare que Salazar avait rassemblé ici.
Et puis qui sait ? Peut-être qu'un jour il aurait un maître de potions à son service exclusif. L'idée le fit rire et il se mit au travail.
0o0o0
Blaise était nerveux. Assis sur une chaise dans une salle abandonnée, il avait posé ses coudes sur ses cuisses et son pied était atteint d'un tic. Il espérait que personne à part Draco ne le trouverait ici et surtout pas l'un de ses collègues Serpentard.
En utilisant une technique que son ami lui avait montré, il lui avait fait passer un message sous la forme d'un petit serpent en origami qui avait rampé jusqu'à la table des Serdaigles où il mangeait avec Potter et Granger.
Les examens ayant été annulés pour cause d'attaques de Basilic, ils avaient trois semaines de libre, trois semaines où il était assez difficile de croiser Draco à un endroit où il ne serait pas vu par ses camarades d'où le stratagème. De toute façon, aujourd'hui il y avait peu de chance que l'un deux soit dans le château puisque la majorité des élèves étaient dans le parc à s'amuser afin de laisser le château vide pour les cinquième année qui passaient leurs BUSEs en ce moment et les septièmes qui révisaient encore leurs ASPICs qui auraient lieu la semaine suivante. Ça n'empêchait pas d'être prudent.
Depuis ce fameux soir, il n'arrêtait pas de se poser des questions, sur Draco bien sûr, et puis sur Hariel Potter. Il y avait eu la barrière, puis les chiens géant et puis Potter lui-même, émergeant du tuyau comme une fleur en volant, des ailes noires dans son dos. Il n'avait répondu à aucune de ses questions et lui avait conseillé de rentrer à son dortoir s'il ne voulait pas être mêlé à ce qui allait arriver et Blaise avait obéit mais maintenant, il voulait savoir.
Le bruit de la porte qui s'ouvre lui fit relever ma tête et battre le cœur plus vite mais il fut soulager de voir que c'était Draco.
« Salut » dit celui-ci, l'air gêné.
« Salut » répondit Blaise à son tour en se rendant compte qu'il était lui aussi gêné.
« Tu…tu voulais me parler ? »
« Oui…je voulais…je voulais m'excuser. Je n'ai pas été correct avec toi, j'ai été dur… »
« Mais non, ça… »
« Attends, laisse-moi finir. Je t'ai reproché des choses que je n'aurais pas dû te reprocher. Tu as eu raison de t'éloigner. Tu l'as fait pour moi et je…je t'en remercie. »
« C'est plutôt à moi de m'excuser. Quand j'ai commencé à traîner avec Hariel, je n'ai pas du tout pensé à toi. Il m'intriguait tellement que plus rien ne comptait donc euh…voilà, je n'ai pas vraiment d'excuses, j'ai été idiot. »
« Jamais je n'aurais cru t'entendre t'insulter toi-même » ricana Blaise sur un ton plus léger pour détendre l'atmosphère. « Ça va être quoi ensuite ? Tu vas critiquer tes cheveux ? »
« Ne sois pas bête, mes cheveux sont parfaits » répondit Draco, le nez en l'air.
Les deux garçons se regardèrent puis éclatèrent de rire. Cela dura quelques minutes puis ils se calmèrent. Sans rien dire, Draco prit une autre chaise et s'assit a côté de son ami. Il se passa un petit moment avant que Blaise ne se remette à parler.
« Dis Draco ? »
« Mmm ? »
« Potter…est-ce que c'est un Démon ? »
Draco ne répondit pas tout de suite.
« Ouais » dit-il finalement. « Mais tu sais, moi aussi. »
« Vraiment ? Et Granger ? »
« Non. Elle est humaine. »
Enfin en partie, rajouta Draco dans sa tête en pensant aux yeux féeriques de la jeune fille.
« Tu n'es pas né comme ça, si ? » reprit Blaise.
« Non »
« Comment tu l'es devenu ? »
« Je…je suis mort. »
L'autre ne répondit pas.
« Cet été, Lucius ne m'a pas chassé de la maison. Il m'a tué. Il a ensuite abandonné mon corps et Hariel m'a ressuscité sous la forme d'un Démon. »
« Je croyais que tu avais été sauvé par l'Héritier Pendragon-….oh ! Je comprends. C'est Potter l'Héritier, c'est ça ? »
« Notre futur roi » dit Draco sans spécifier de qui il parlait.
Il y eut encore un moment de silence.
« Dis Draco » reprit finalement Blaise.
« Mmm… »
« On est ami ? »
« Bien sûr ! » s'exclama Draco.
« Ok. Mais au sujet des autres… »
« T'inquiète pas. On fera profil bas. »
« Merci » dit Blaise.
Il sourit et passa son bras autour du cou de Draco. Il était heureux d'avoir retrouvé son ami.
0o0o0
Le compartiment où il se trouvait commençait à être plein. Outre Hermione et Draco, il y avait avec lui Dean, Seamus, les Jumeaux Weasley et Neville Londubat. Ils étaient arrivés depuis quelques instant quand la porte s'ouvrit à nouveau.
« Hey ! Harry, mon pote, je te retrouve enfin » s'exclama Ronald en entrant dans le compartiment se demander à personne.
Hariel lui jeta un regard sombre.
« Je peux savoir ce que tu veux, Ronald ? »
« Allons Harry, on est potes ! Tu peux m'appeler Ron ! »
« On est potes ? Dernière nouvelle » répliqua Hariel sur un ton moqueur. « Ce n'est pas ce que tu disais il y a trois semaines dans la grande salle. »
« Oh, tu sais, parfois on dit des choses qu'on pense pas vraiment dans le feu de l'action. Mais les amis ça pardonne non ? »
« Les amis ça fait aussi confiance. Ce n'est pas seulement ce qui s'est passé dans la grande salle. Depuis les vacances de Noël, tu m'évite et même parfois tu m'ignore. Tu croyais que j'étais coupable, c'est ça ? »
« C'était les autres qui… »
« De tous les Serdaigles, tu étais le seul à penser qu'Hariel était vraiment l'Héritier » intervint Hermione.
« Mais…mais non je… »
« De toute façon, ça n'a plus d'importance » reprit Hariel. « Je pense que nos routes vont se séparer. »
« Quoi ? Mais tu ne peux pas faire ça, on est ami. »
« Les amis doivent pouvoir se faire confiance. Tu n'as pas eu confiance en moi et moi je ne sais plus si je peux te faire confiance pour ne pas m'abandonner quand j'en aurai le plus besoin. »
« Donc quoi ? » demanda Ron, l'air bravache. « Tu vas me virer du compartiment ? »
« Je ne suis pas chef ici, je laisse les autres décider s'ils veulent bien que tu t'assois avec eux. Moi en tout cas, c'est non. »
Finalement, Ron s'assit près de Seamus, côté couloir. Dean, de l'autre côté de l'Irlandais, était encore fâché de ce que le rouquin avait dit à son cousin se mit à participer un peu à la conversation. Côté fenêtre, Hariel soupira et posa me coude contre la vitre pour regarder à travers. Ça au moins, c'était fait.
Au final l'année avait été mouvementée. En comparaison, l'été serait plus calme. Il aurait amplement le temps de faire ce qu'il avait prévu de faire notamment la recherche d'Avalon. Tout ce qu'il espérait, c'était que sa malchance habituelle ne vienne pas bousculer ses projets.
A suivre…
Voilà voilà. Donc encore désolé de vous avoir fait faut bon. Qu'il est vilain le Raven, méchant Raven.
Bref, en tout cas j'espère que vous avez apprécié ce chapitre parce que moi beaucoup. Je me suis amusé, c'était super.
Dans le prochain chapitre, première partie de l'aventure de l'été avec Hariel et Hermione. Joie, joie, joie )
