Check Mate DxD
Chapitre 57 : Aventure cybernétique / Jinkouzunou no boken
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Hariel soupira. Il n'avait jamais imaginé que trouver un PDG pour la SPE Trust serait une telle plaie. Assis derrière son écran, il regardait les différents entretiens. Ce n'était pas qu'il refusait d'être présent mais il refusait de se montrer avant d'avoir choisi. L'autre solution aurait été de leur ôter ou de modifier leurs souvenirs mais si les hommes rentraient chez eux sans leurs souvenirs ou si les versions qu'ils racontaient étaient différentes (il était difficile de modifier exactement les souvenirs de plusieurs personnes à la suite) ce serait encore plus suspect qu'un propriétaire de compagnie secret et paranoïaque.
Car oui, jusque là, Hariel n'avait vu que des hommes et selon sa liste, il ne verrait que ça. Ce n'était pas par sexisme de la part de Balbok qui avait établi la liste, seulement en fonction des renseignements qu'il avait trouvé, les seules personnes qui seraient à ce jour capable de diriger une entreprise comme la sienne. Pour étoffer la liste, Balbok avait également lancé une campagne de recrutement mais jusque-là, ceux qu'il avait sélectionnés demeuraient en haut du panier.
Enfin ça, c'était vite dit. Hariel ne les aimait pas. Aucun d'eux n'avait l'éthique de travail nécessaire pour la façon dont il désirait que l'entreprise soit dirigée. Certes, ils feraient sûrement des bénéfices considérables mais aucun d'eux n'avaient la moindre idée de comment assurer la prospérité de l'entreprise. Ils se moquaient de la tendance paternaliste qui avait été l'apanage de certains chefs d'entreprises notamment au dix neuvième siècle avant que les idées de profit absolu fassent leur entrée. Une entreprise, surtout aussi grande que la sienne, était un organisme vivant dont lui et le futur PDG seraient le cerveau. C'est eux qui assureraient le fonctionnement de l'organisme et son expansion mais aussi que chacune de ses composantes ne soient pas lésé. A notre époque, c'était un pari risqué mais Hariel ne voyait pas son Trust autrement. Et cela, aucun des hommes qu'il avait vu ne semblait le comprendre.
« On fait une pause » dit alors le jeune garçon dans son micro.
Dans la salle d'entretien, un Balbok lourdement sous glamour pour ressembler à un humain hocha la tête. Hariel soupira puis descendit de son siège et sortit de la pièce où il se trouvait pour espionner. Il s'appuya sur le mur et soupira à nouveau. Il ne s'était pas attendu à trouver la personne parfaite en claquant des doigts mais il ne s'attendait pas non plus à être aussi déçu par le genre humain. Il était aux États-Unis depuis déjà deux semaine dont une entière à faire passer des entretiens dans un immeuble de bureaux de grand standing. Il ne s'était pas vraiment attendu à rameuter autant de monde et surtout pas des quatre coins du monde. On aurait dit que tout le monde était prêt à déménager à New York avec armes et bagages.
En effet c'est ici qu'Hariel avait l'intention d'établir son quartier général, comme tout le monde, au plus près de la bourse. Il avait réussi à louer environ trois étages du One World Trade Center soit une surface de près de 10 000 m2. Normalement tous était déjà partie depuis l'annonce du projet dix ans auparavant mais grâce à d'habiles piratages discrets, il avait découvert qu'un certain groupe bien connu (dont il tairait le nom) avait eut quelques ennuis financiers et se trouvait dans l'embarras. Par l'intermédiaire de Balbok, il avait donc fait une offre et pourrait installer son quartier général dans l'un des centres les plus en vue de New York.
En fait, jusque là tout était prêt pour l'emménagement en novembre prochain, tout sauf la personne qui allait gérer tout cela. Lui qui pensait pouvoir consacrer son été à la recherche d'une île mythique perdue Satan sait où, voilà qu'il était condamné à passer son temps à regarder des hommes bouffi d'orgueil (ou bouffis tout court) parler de la façon dont ils comptaient gagner de l'argent en tondant la laine sur le dos des autres.
Sentant une présence à ses côtés, Hariel releva la tête et vit Draco.
« Ça va ? »
« Mmm…oui » dit Hariel sur un ton pas franchement convaincu. « Tu serais un amour si tu m'apportais… »
« De l'eau ? » demanda l'autre garçon avec un sourire en lui tendant une bouteille fraîche.
Hariel sourit et la prit. Il but à longue gorgées puis la posa sur son front en grognant de plaisir. Draco, lui, resta quelques instants hypnotisé par une goutte d'eau qui avait coulée sur le menton puis le long du cou d'Hariel avant de se perdre dans son décolleté.
« Je…euh…tu compte y retourner bientôt ? » demanda-t-il pour tenter de se changer les idées.
« Je passe au toilettes et on y retourne » dit Hariel en lui rendant la bouteille.
Il marcha le long du couloir jusqu'à deux portes côtes à côtes et ouvrit celle sur laquelle se trouvait me dessin d'un bonhomme en robe. Sans trop faire attention à ce qu'il y avait autour de lui, il entra dans une stalle puis souleva sa jupe et descendit sa culotte avant de s'assoir avec soulagement sur la cuvette de faïence. Les Démons aussi avaient des besoins naturels. Il était assis depuis quelques secondes quand il sentit quelque chose contre son pied. A cause de la chaleur il ne portait qu'une fine paire de sandales. Il baissa les yeux et vit qu'il s'agissait d'une feuille de papier.
« E…Excusez-moi » dit alors une voix fluette dans le box d'à côté, « Vous pourriez me renvoyer le feuille s'il vous plaît ? »
Une main apparut alors par en dessous de la paroi de séparation. C'était une main fine à la peau sombre. Hariel aurait dit Afro-Américaine. Ses ongles très légèrement longs, étaient impeccablement vernis d'une couleur neutre mais Hariel pouvait voir que si le vernis était d'assez bonne qualité, il était bon marché. La manucure était inégale, sans doute faite par elle-même et ses mains étaient légèrement abîmés même si Hariel sentait l'odeur du baume qu'elle avait utilisé pour les soigner.
Du pied il repoussa la feuille vers la main qui l'attrapa avant de lancer un « merci » un peu pressé. Qui était cette femme, se demanda Hariel. Balbok avait réservé l'étage donc à part eux et les candidats, il n'aurait dû y avoir personne d'autre. Il était sûre que ce n'était pas une candidate, il avait un trombinoscope et aucune personne briguant ce genre de poste ne ferait sa manucure soi-même et se mettrait du vernis bon marché.
Après s'être rhabillé, il sortit et se dirigea vers les lavabos pour se laver les mains, toujours taraudé par la question de l'identité de la femme. De là où il était, il pouvait voir ses jambes entourés de dossiers posés à même le sol. Alors qu'il se séchait les mains, il entendit un juron et vit une feuille planer vers lui. A l'intérieur du box de toilette, les dossiers commençaient à être fermés les uns après les autres de manière rapide et un peu maladroite.
« Ne vous inquiétez pas » dit Hariel en ramassant la feuille de papier. « J'ai votre document. »
« Merci ! » s'exclama la femme.
Hariel jeta un coup d'œil à la feuille. C'était une page d'un plan d'investissement plein de ratures et de notes manuscrites. L'écriture était féminin, sans doute celle de la femme.
Celle-ci réussit finalement à ranger ses dossiers puis se rhabilla en vitesse et sortit avec ses dossiers sous le bras. Elle était grande, même avec ses talons peu haut, et portait un tailleur gris avec une jupe au niveau des genoux avec un serre taille à fils de même couleur, une chemise blanche et une veste dont elle boutonna rapidement le bouton après avoir posé ses dossiers sur le comptoir des lavabos. Le tailleur comme la chemise étaient impeccables mais on les sentait usés, souvent portés et lavés.
Ses cheveux étaient coiffés en chignon serrés mais quelques bouclettes s'en étaient échappé qu'elle tentait de ramener derrière ses oreilles tout en essayant de reprendre son souffle. Elle portait des lunettes à montures épaisses et carrés qu'elle enleva quelques instant pour se rafraîchir le visage ce qui permit à Hariel d'apprécier ses yeux verts. C'était une couleur inhabituelle chez une personne Afro-Americaine. Peut-être que l'un de ses parents étaient blanc.
Elle semblait assez agitée si bien que, après avoir reprit la feuille que lui tendait Hariel, elle fit tomber ses dossiers en essayant de l'y remettre. Elle gémit et tomba presque sur le sol pour les ramasser. Heureusement que c'était propre. Hariel l'aida à tout ramasser puis lui ouvrit la porte.
« Merci beaucoup » dit la femme en souriant au jeune garçon. « Désolé de t'avoir dérangé. »
« Ce n'est rien » répondit Hariel.
« Au fait, qu'est ce que tu fais ici ? Tu accompagne un parent. »
Hariel ouvrit la bouche pour répondre quand un cri l'interrompit.
« Nathalie ! »
« J'arrive M. Voerhurst ! » s'exclama la femme.
Elle dit au revoir à Hariel avant de se dépêcher pour rejoindre l'autre bout du couloir où l'attendait un homme en colère au corps massif et au crâne dégarni et rouge de colère. Hariel grimaça. L'homme lui rappelait l'oncle Vernon. Ce n'était pas un bon point pour lui.
« Hariel ? » demanda Draco dans son dos. « Ça va ? »
« Oui, oui » répondit celui-ci avant de se diriger à nouveau vers sa salle d'observation.
Une fois à l'intérieur, il retourna près de l'ordinateur et remis le micro.
« Balbok ? » demanda-t-il.
« Vous êtes prêt à reprendre votre Altesse ? »
« Oui, mais je veux que vous commenciez par M. Voerhurst. »
« Très bien » répondit simplement le gobelin.
Comme Hariel l'avait prévu, la femme rentra avec l'homme quand Balbok les appela. Rapidement, Hariel fit une capture d'écran de son visage et la rentra dans un logiciel de reconnaissance faciale. Elle s'appelait Corinne Moore.
Pourquoi l'autre gros morse l'a appelé Nathalie alors ? Se demanda Hariel.
Après une brève recherche, il avait déjà trouvé quelques informations intéressantes sur elle ce qui le décida à fouiller un peu plus loin. En même temps, il écoutait l'entretien. Bien sûr, c'était lui qui parlait et son plan d'investissement était aussi égoïste que les autres mais certains éléments ne collaient pas. Certaines tournures de style ne pouvaient pas être de lui et il y avait dans l'ensemble des subtilités économies et juridiques qui contrebalançait la quasi immoralité de ce plan. Hariel doutait que ça vienne de Voerhurst.
« Annulez le reste des entretiens » dit finalement Hariel quand le gobelin eut raccompagné l'homme et sa compagne.
« Votre choix se porte donc sur lui ? »
Hariel ne out s'empêcher d'esquisser un sourire rusé que son interlocuteur ne pouvait pas voir.
« Non, pas sur lui, sur elle »
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Corinne soupira quand elle arriva enfin chez elle. Comme les entretiens s'étaient finis juste après le leur, son patron, M. Voerhurst, était sûr que le travail était dans la poche et lui avait permis de partir plus tôt. Cela voulait quand même dire qu'elle était sortit vers huit heure du soir et qu'elle était arrivé à son appartement dans le Queens vers les neuf heures ce qui était bien plus tôt que d'habitude. Elle pourrait même voire sa fille ce qui était un changement agréable.
Mais il fallait mieux qu'elle arrête de se plaindre car ça allait changer. Ce nouveau travail serait une aubaine pour son patron et aussi pour elle puisqu'elle le suivrait. Nouveau poste, nouveau lieu de travail et surtout nouveau salaire. Ce n'est pas qu'il la payait une misère mais son salaire actuel était bien en dessous du travail effectué et surtout de ses capacités.
Elle avait quand même réussis à aller à l'université et, avec deux travails à mi-temps, elle avait eu son diplôme. Bon, elle n'était pas la première mais elle était assez bien placée et tous ceux qui étaient au-dessus d'elle n'avaient pas besoin de travailler pour vivre. Confiante en ses capacités, elle s'était jetée dans le monde du travail mais tout cela n'avait été qu'une suite de désillusions. Son sexe et sa couleur de peau ne lui ouvraient pas beaucoup de portes raison pour laquelle elle avait été obligé de prendre des emplois de secrétaires. Cependant elle ne s'était pas laissé abattre et avait réussit à grimper les échelons et tout cela malgré une grossesse qui l'avait forcé à retourner vivre chez sa mère. C'est grâce à cela qu'à presque quarante ans, elle était assistante personnelle de Farley Voerhurst, directeur de la branche New Yorkaise de la Trust and Co Steel Bank (ce qui faisait de lui le dirigeant de toutes les agences de la côte est) et bientôt PDG de la SPE Trust, un conglomérat encore assez inconnu mais avec une mise de départ des plus considérable.
Tout cela s'annonçait bien. Même très bien. Bon, c'est vrai, sa vie avait l'air de sortir tout droit d'un sitcom ou pire, de l'imagination déjanté d'un fan de série mais c'était la sienne.
Corinne grimpa les dernières marchés jusqu'au septième étage de l'immeuble où elle habitait avec sa mère et sa fille et prit quelques instants pour reprendre son souffle avant de se diriger vers la porte et d'utiliser ses clés pour ouvrir.
« Je suis rentrée » dit-elle à voix pas trop haute au cas où sa fille était déjà au lit.
Ce n'était pas le cas. La jeune Sharis était bel et bien debout (qu'attendre de plus d'une jeune fille de treize ans en vacance d'été) et en profita pour se jeter dans les bras de sa mère qui la serra très fort contre elle malgré la fatigue. Elle se sentait toujours coupable de ne pas passer plus de temps avec elle. À cause de son travail, elle partait le plus souvent avant même qu'elle ne se réveille et revenait après qu'elle se soit couchée. Pourtant, Sharis ne lui avais jamais dit qu'elle lui en voulait et profitait juste de chaque instants qu'elle pouvait avoir avec sa mère. Ce comportement faisait que Corinne se sentait encore plus coupable.
Heureusement qu'il y avait aussi sa mère à elle. Corinne se sentait soulagé de savoir que Sharis n'était pas seule à l'appartement. Au moins elles se tenaient compagnie l'une l'autre. Et puis elles pouvaient aussi prendre soin l'une de l'autre. Germaine Moore n'était plus des plus vaillantes et elle avait beaucoup de médicaments. Elle n'était pas malade mais l'âge et une vie de dur labeur se faisaient sentir. Pourtant, Germaine Moore était une femme forte, déterminée et qui refusait de se laisser abattre. Corinne remerciait le ciel tous les jours de l'avoir à ses côtés.
« Tu viens ? On va manger. »
Corinne releva la tête et vit sa mère appuyé sur la chambranle de la porte.
« Je vous avez dit de ne pas m'attendre » soupira Corinne.
« Tu as aussi dit que tu rentrerais de bonne heure » dit Germaine. « Ça n'arrive pas souvent alors quand ça arrive, laisse nous fêter ça avec un bon repas. »
Corinne sourit et laissa sa fille la traîner jusqu'à la table de la salle à manger où le dîner les attendait. Après un rapide bénédicité, les trois femmes se mirent à manger, enfin, c'était le cas des deux plus âgées car la jeune Sharis ne cessait de poser des questions à sa mère sur ce qu'elles allaient faire quand elle aurait eu son augmentation. Corinne répondait du mieux qu'elle pouvait mais elle ne voulait pas donner de faux espoirs à sa fille. Certes M. Voerhurst allait la payer plus, mais elle doutait que la somme soit mirobolante. Elle espérait juste que ça améliorerait l'ordinaire. Son salaire actuel suffisait à peine à payer les médicaments de sa mère et l'école privée auquel Corinne avait insisté pour inscrire sa fille. Le reste était juste suffisant pour vivre et payer le loyer. Tout ce qu'espérait Corinne c'était d'économiser assez pour acheter un beau cadeau de Noël à sa fille et à sa mère. Peut-être pas cette année mais peut-être l'année prochaine.
Soudain, alors qu'elles finissaient leur repas, on toqua à la porte.
« J'y vais » dit Corinne en se levant.
« Tu veux la batte ? » demanda Germaine en désignant celle dont elle se servait pour faire fuir les importuns.
« Maman » soupira l'autre femme en levant les yeux au ciel.
Finalement elle aurait peut-être dû accepter. Comme ça elle aurait ou se frapper la tête pour voir si elle ne rêvait pas.
« M…M. Lubok ? »
« Heureux de vous revoir, Mademoiselle Moore » dit Balbok en grimaçant légèrement au nom.
Quand il était déguisé humain, son nom était Barthélémy A. Lubok (B. A. Lubok). C'était une trouvaille d'Hariel. Forcément.
« Qu'est-ce que…Comment puis-je vous aider ? » demanda Corinne encore légèrement sonnée.
« Pour moi vous ne pouvez rien, ma chère, c'est mon employeur qui a souhaité venir vous voir. »
« Votre...votre employeur. »
Bien entendu, elle savait de qui il s'agissait…ou du moins était-elle aussi informée que tout le monde. Son employeur était le mystérieux propriétaire des capitaux qui avaient permis la création de la SPE Trust. Cependant c'était à peu près tout ce qu'elle ou les autres savaient. Le mystère autour de cette personne aurait pu éveiller les soupçons mais tout le monde avait pu vérifier sa solvabilité. En fait, à l'exception du propriétaire lui-même, l'intégralité de l'affaire était des plus claire et précise.
Balbok s'écarta ce qui permit à Hariel d'émerger dans la lumière. Il avait troqué sa robe d'été contre une robe strict de laine grise avec collants et souliers vernis ainsi qu'une cape. Le dessus de sa tête était couvert de boucles rigides couleur sang avec par-dessus un chapeau de la même laine grise que la robe et fixé sur le côté de la tête par des épingles alors que le reste de la chevelure coulait en boucle épaisses sur son épaule. Ses mains, qui émergeaient de sa cape par deux fentes, étaient gantés de blanc et jointes devant son corps.
Draco, lui, était dans son ombre et pourtant bien visible vu qu'il dépassait Hariel d'une demi-tête. Il portait son costume militaire anthracite mais sans le lourd manteau et la casquette.
« Toi ? » balbutia Corinne surprise en reconnaissant la petite fille qui l'avait aidé dans les toilettes. « Tu…vous… »
Hariel sourit.
« Ravie de vous revoir également Mademoiselle Moore » dit-il en inclinant légèrement la tête. « Pourrions-nous entrer ? »
« Maintenant ? Euh…je…oui…bien sûr » dit-elle en s'écartant du passage.
« Corinne ! » s'exclama alors la voix de Germaine dans l'autre pièce. « Qui c'est ? »
« C'est…euh…c'est… » balbutia la femme.
« Son futur nouvel employeur ! » s'exclama Hariel.
« Vraiment ? » demanda Corinne bouche bée.
« C'est ce qu'il semblerait » dit Balbok sur un ton acide.
« Je…euh…je peux prendre votre manteau ? » demanda alors la femme sans savoir si c'était vraiment ce qu'il fallait faire.
« Ça ira » dit Hariel.
Il enleva sa cape, la plia puis la donna à Draco qui la mit délicatement sur son bras. Il défit ensuite les quelques épingles qui maintenaient son chapeau et confia le tout à Draco. Balbok, lui, garda son manteau.
Corinne les fit alors passer au salon alors que Sharis et Germaine continuaient à débarrasser la table.
« Si vous voulez bien…euh…vous installer. »
« Merci » dit Hariel en s'asseyant au milieu du petit canapé.
Draco et Balbok se mirent, eux, derrière le dossier, de part et d'autre de leur maître. Voyant Corinne piétiner sans vraiment savoir quoi faire, il l'invita à s'assoir sur l'autre canapé en face de lui.
« Vous…vous avais dit que vous vouliez m'engager ? »
« Exact » dit Hariel.
« Vous n'êtes pas un peu jeune pour engager des gens ? » demanda Germaine.
« Maman… »
« C'est moi qui suis le propriétaire, normal que ce soit moi qui engage les gens. »
« Et vos parents, ils font quoi ? »
« Il sont mort. Assassinés. »
« Désolé » grogna Germaine.
« Maman, est-ce que tu pourrais nous laisser s'il te plaît ? Et ce serait bien si tu emmenais Sharis aussi. »
« Oh vous savez, ce n'est pas nécessaire, elles peuvent rester. »
« Euh… »
« D'accord » dit Germaine en s'installant dans son fauteuil habituel alors que sa petite fille s'asseyait à côté de sa mère. « Donc vous voulez engager ma fille. Ou cela d'ailleurs ? »
« Dans l'entreprise où le patron de votre fille a passé un entretien cette après-midi. »
« Ah oui ! le SPE machin. »
« Maman ! »
« La SPE Trust. C'est cela. En fait je voudrais engager votre fille pour travailler avec moi. »
Corinne était toujours un peu sonnée. Elle allait de surprises en surprises. Changer de patron pouvais avoir ses avantages mais aussi ses inconvénients. Entrer dans une nouvelle entreprise à ce stade de sa vie ce n'était pas très prudent, elle allait perdre tout ses réseaux.
« J'ai…déjà un travail… »
« Mais vous avez récemment fait des recherches pour changer non ? Vous avez même envoyé quelques CV. »
« Oui, mais ce n'était pas…hey ! Comment êtes vous au courent ? »
« Oh, j'ai piraté votre ordinateur au bureau. Mais c'est un détail. Que pensez-vous de mon offre ? »
« Euh… »
C'était une décision difficile à prendre, surtout à froid comme ça. Elle ne connaissait même pas les spécificités de son nouveau contrat. Et puis il y avait Voerhurst.
« Je vous remercie de votre offre. Mais je ne sais pas si…enfin, sans connaître les termes de mon contrat, je ne suis pas sur de…et puis il y a M. Voerhurst. Si je deviens votre assistante, est-ce que ça ne va pas poser de problème si nous travaillons au même endroit alors que je l'ai laissé pour vous ? »
Hariel la regarda avec des yeux rond quelques instant puis éclata de rire.
« Je pense qu'il y a méprise, Mademoiselle Moore. Je ne désire pas vous engager comme assistante personnelle mais comme Présidente Directrice Générale de la SPE Trust. »
Le silence qui s'en suivit était pesant. Cette fois, c'était aux trois femmes Moore d'avoir leurs yeux totalement exorbités.
« Vous…vous êtes sérieuse ? » demanda Corinne d'une voix faible.
« Son Altesse, est toujours sérieux » renifla Balbok.
« Altesse ? Tu es une princesse ? » demanda Sharis qui parlait pour ma première fois.
« Non. Je ne suis pas une princesse » répondit Hariel avant d'ajouter. « Je suis un prince. »
La mine déçue de la jeune fille se transforma alors en admiration.
« C'est vrai ? Alors pourquoi tu portes une robe ? »
« Sharis ! » s'exclama Corinne.
« Tu ne me trouve pas jolie ? » demanda Hariel à la plus jeune.
« Si, beaucoup »
« Donc c'est réglé. Puisque je suis jolie en robe, pourquoi ne pas en mettre ? »
Puis il sortit de son sac nounours une tablette qu'il ouvrit.
« J'ai déjà commencé à rédiger votre contrat et il faut que nous discutions de votre prime d'engagement. A mon avis, il vous faudra un nouvel appartement » rajouta-t-il en regardant autour de lui d'un œil critique. La question, c'est où doit-il être ? »
« À Manhattan ! » s'exclama Sharis.
« Bien entendu qu'il sera à Manhattan » dit Hariel avec une moue. « On est pas des bêtes. La question c'est où ? Au bord de Central Park ? »
« Oh oui ! » s'exclama la jeune fille. « Au sud ! »
« Pourquoi au sud ? » demanda Hariel.
« Comme ça c'est plus près des magasins »
« Bonne remarque » dit Hariel en prenant des notes. « Et puis bien orienté il n'y aura ni trop de soleil le matin ni trop l'après midi. Autre chose ? »
« Euh…il faudrait une piscine dans l'immeuble. »
« Pourquoi seulement dans l'immeuble ? C'est mieux d'en avoir une dans l'appartement non ? »
« Trop génial ! »
« Et puis bien sûr une grande cuisine, un salon…ou deux, une salle à manger, quatre ou cinq chambres… »
« Pourquoi autant ? »
« Une pour chacune de vous et deux pour des invités. D'ailleurs il faudra qu'on voie ensemble pour la décoration. Je peux faire les parties communes mais pour les chambres, il faudra vos avis. »
« Moi je veux une lampe à lave géante qui va du sol au plafond. »
« Du vintage ? J'adore. »
« Et un chien ! »
« Je ferais en sorte que l'immeuble accepte les animaux mais pour le reste il faut demander à ta mère. »
Corinne, elle, était encore plus sonnée. Elle écoutait à peine sa fille et son futur patron parler de sa vie future et de leur futur lieu de vie.
« Et j'aurais une penderie ? »
« Un vrai dressing. D'ailleurs il faudra refaire votre garde robe. A toute. Et puis il vous faut aussi une voiture et un chauffeur attitré. »
« Est-ce vraiment nécessaire ? » demanda Corinne.
« Absolument » dit Hariel, catégorique.
« Et pour le salaire ? » demanda Germaine.
Hariel nota un chiffre sur son portable et le présenta à Corinne. Celle-ci lu ce qui était marqué et haleta. C'était presque le double de ce qu'elle gagnait. Germaine, elle, s'était levée pour voire et siffla.
« Tout ça par an ? » balbutia Corinne.
« Par an ? Bien sûr que non, c'est votre salaire par mois. »
Corinne retint difficilement un halètement. Cinquante mille dollars par mois ! C'était presque…indécent.
« Malheureusement, c'est le brut, sans les taxes. Le salaire net ne devait pas s'élever au dessus de quarante mille. »
Corinne essaya de reprendre son souffle puis posa le portable sur la petite table devant elle et plonge son regard dans les yeux d'Hariel.
« Pourquoi ? » demanda-t-elle.
« Pourquoi vous ? »
« Oui »
« Parce que vous êtes une femme noire. »
La réponse blessa un peu Corinne. Elle était quoi ? De la discrimination positive ?
« Ou plutôt parce que malgré le fait que vous soyez une femme noire, vous avez réussis à vous hisser à un poste extrêmement envié par la seule force de votre volonté. A cause de votre sexe et de votre couleur de peau, vous avez dû vous battre plus que les autres et gagner à tout prix. C'est pour ça que je pense que vous êtes plus que capable de gérer une entreprise. D'ailleurs votre présentation aujourd'hui était plus qu'éloquente. »
« Ce n'était pas… »
« Allons, ne soyez pas modeste. Je sais que ce plan de financement venait de vous du moins en partie. L'idée de base était immoral, comme les autres, donc j'imagine qu'elle vient de votre patron mais sur les détails, j'ai vu que vous avez d'autres ambitions que de faire de l'argent et c'est aussi pour ça que je vous veux. »
Corinne déglutit. Toutes ces raisons étaient plus que valable. Elle se rendit alors compte qu'elle était sûr le point de prendre la décision la plus importante de sa vie. Le poste qu'on lui proposait, c'était la chance de sa vie mais ça pouvait aussi être la pire erreur de sa vie. Sauf que ça, elle ne le saurait pas si elle n'essayait pas.
« J'accepte » dit-elle.
Derrière elle, sa fille et sa mère soupirèrent de soulagement. Hariel, lui, se contenta de sourire.
« Bien » dit-il en se levant. « Puisque tout cela est réglé, je pense vous laisser. »
Il prit sa cape que Draco lui tendait et l'enfila.
« Dit » demanda Sharis à voix basse, « c'est ton petit copain ? »
« Mon serviteur…mais c'est presque pareil. »
Il prit son chapeau à un Draco rougissant et commença à remettre ses épingles.
« Je vous envoi le contrat demain matin pour que vous puissiez faire des modifications si nécessaire » dit-il à Corinne. « Puis nous conviendrons d'une rendez vous. »
« Je…très bien » dit la femme.
« Je pense qu'on se retrouvera One World Trade Center puisque c'est là que vous travaillerez. »
« Je peux venir ? Dis je peux venir ? » demanda Sharis à sa mère.
« Tu as école ma chérie » répondit celle-ci.
« On aura qu'à faire ça le samedi. »
La jeune fille fit une grimace.
« Le matin j'ai cours et l'après-midi j'ai mes activités. »
« Donc on fera ça le dimanche. D'ailleurs j'ai décidé que ce serait le jour de congé de ta maman. Comme ça elle pourra passer la journée avec toi. »
« Mais… » commença Corinne.
« D'ailleurs, je donnerai des consignes pour qu'on lui interdise l'accès au bureau ces jours là, comme ça elle sera toute a toi. »
« Super ! » s'exclama Sharis. « Merci ! »
Hariel sourit.
« Dans ce cas, nous nous reverrons Dimanche » dit Hariel en passant la porte de l'appartement.
« Attendez ! » s'exclama alors Corinne. « Je…je ne sais même pas votre nom. »
Le jeune garçon rit.
« Mon nom est Hariel, Hariel Gremory. »
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Mélanie regarda l'arme sur sa table de nuit avant de la prendre en main. Même après deux ans, son poids la surprenait toujours autant. C'était un Beretta 9mm. Classique, fiable, officiel. La noirceur du métal contrastait avec les couleurs vives dont étaient colorés ses ongles. C'était des faux. Elle ne se serait pas permis de laisser pousser ses ongles. Pas avec le métier qu'elle faisait
Elle rangea l'arme fans l'étui dans son dos puis prit son insigne et la mit dans son sac à main. Elle en profita pour y prendre son brillant à lèvre et passa le fin pinceau sur le pourtour de sa bouche avant de le ranger à nouveau et de refermer son sac. Elle se recoiffa du bout des ongles puis observa son reflet dans le miroir. Des joues roses, des lèvres encore plus roses, des yeux bleu soulignés d'un fin trait noir et des cheveux blond miel légèrement ondulés et tombant sur son épaule droite, Mélanie avait tout d'une bimbo mais avec le corps voluptueux des Vénus préhistoriques. Sa silhouette était mise en valeur par une petite robe près du corps à manche courtes et qui s'arrêtait aux genoux agrémentés d'une petite veste.
Elle sourit en papillonnant des cils. Elle aimait son corps. Ça n'avait pas toujours le cas. Plus jeune elle le détestait et elle avait tout fait pour maigrir sans succès. Quand elle s'était rendu compte qu'elle aimait mieux manger qu'avoir une belle silhouette, elle avait laissé tomber. Au lieu de détester son corps, elle s'était mit à l'ignorer, à faire comme s'il n'existait pas ce qui avait été encore pire. Elle s'était totalement laissé aller et si elle avait continué comme ça, elle serait sans doute morte avant trente ans.
Elle avait encore cet état d'esprit quand elle était entrée au M.I.T. malgré les avertissements de Marcus, de sa famille et des médecins et puis elle s'était rendu compte que la beauté pouvait prendre beaucoup de formes et que souvent, il suffisait de se trouver belle pour l'être vraiment. Cette réalisation l'avait transformée. Elle avait recommencé le sport, non pas pour maigrir mais pour sculpter son corps, pour raffermir ses formes et aussi soulager son cœur. Sans abandonner la bonne chaire, elle s'était mise à se contrôler, à diversifier son alimentation, à prendre des cours de cuisines pour faire des plats à la fois bons et seins.
Étrangement, ce changement avait coïncidé avec la rencontre d'un certain petit garçon portant des robes et qui se fichait bien de ce que tout le monde pensait de lui. En tout les cas, aujourd'hui elle prenait soin de son corps et elle se sentait belle.
Elle ferma la porte de son appartement puis descendit au garage souterrain avant de sortir sa voiture pour conduire jusqu'au bureau. Après s'être garée, elle se dirigea vers le hall et entra.
« Bonjour Agent Spécial Jones » dit le gardien en prenant son sac pour le fouiller.
« Merci Henry » dit Mélanie avec un sourire en déposant son arme sur le tapis roulant avec tout ce qui était métallique sur elle.
Elle passa le portique de sécurité puis récupéra ses affaires. Elle se dirigea ensuite vers l'ascenseur en sortant sa carte d'accès de son sac puis la passa dans le lecteur pour ouvrir l'appeler. Elle attendit que les portes s'ouvrent puis entra dans la cabine et appuya sur le bouton de l'étage dédié à la section de lutte contre le cybercrime.
Des qu'elle arriva à son étage, elle su que quelque chose clochait et elle se dépêcha de se rendre au centre de commende. Quand elle débouchant dans l'espace en hémicycle, elle vit que tous étaient sur le pied de guerre.
« Krummy, Brody, Raven, trouvez-moi comment arrêter ça ! » s'exclama une femme pas très grande en costume pantalon stricte avec des cheveux blond au carré.
« Avery ? Qu'est-ce qui se passe ? » demanda Mélanie à la directrice Avery Ryan.
« On se fait attaquer » dit-elle simplement.
« Ok » dit simplement la jeune fille.
Elle descendit quelques marches et se planta devant un poste juste à côté d'une jeune fille sino-américaine aux cheveux décolorés avec des mèches roses. Autour d'elles, d'autre personne tapaient sur des touches d'ordinateur avec frénésie. Pas loin de Mélanie se trouvait un jeune homme de petite taille à la peau noire et vêtu d'un ensemble pantalon chemise gilet coloré et très chic alors que de l'autre côté se trouvait un autre jeune homme à la peau claire et aussi enveloppé qu'elle avec des cheveux châtains, une barbe et des lunettes carrée ainsi qu'un look de geek avec tee-shirt et chemise à carreaux.
Près d'Avery, un homme grand à la peau tannée et aux cheveux courts croisait les bras sur son costume. Il y aurait pu y avoir marqué agent fédéral sur son front tant ça se voyait sur lui.
« Krummy ? » demanda Avery.
« C'est un bon » répondit le garçon en chemise à carreaux. « Ils sont peut-être plusieurs. J'ai beau dresser pare-feu sur pare-feu, ils continuent à les descendre comme si c'était de la rigolade. »
« Je vais t'aider » dit Mélanie.
« Brody, qu'est-ce que tu fous ? » s'exclama l'autre jeune fille.
« Je fais ce que je peux, Raven ! Ce mec est une anguille ! » lui répondit le jeune noir en chemise gilet.
Soudain, l'écran géant en bas de l'hémicycle et qui jusque là n'avait présenté que des fenêtres pleines de code, devint totalement noir puis sept images apparurent. Il y en avait six en bas et une septième en haut. Toute représentaient des sortes de Démons accomplissant divers activités et portant des symboles. Quatre des images de la ligne du bas étaient barrés et une autre était entourée. Puis tout s'éteignit, comme s'il y avait eu une coupure de courent. Les lumières mirent quelques instant avant de se rallumer après que le générateur de secours se soit mit en marche.
« Remettez notre système en route ! » ordonna Avery. « Je veux un check up complet de notre système et je veaux aussi que vous retrouviez cette foutue image. Raven, Brody, ça a donné quoi la traque ? »
« Cet enfoiré à fait rebondir son signal sur tellement de serveur qu'on l'a perdu » dit Brody.
« Je continue à penser qu'on avait affaire à un groupe » dit Krummy.
« Je le pense aussi » dit Mélanie. « Sans vouloir me venter, je doute qu'une seule personne ait pu résister à Krummy et moi en même temps. »
« Il y aurait moyen de remonter quand même jusqu'à lui…ou jusqu'à eux ? » demanda l'homme à côté d'Avery.
« S'ils sont aussi bon que ça, y aura aucune trace » dit Krummy avec une grimace.
« Essayez quand même, on ne sait jamais » dit Avery.
Deux heures plus tard, il fallut se rendre à l'évidence : la prophétie de Krummy s'était révélée exact. Il n'y avait pas trace des agresseurs sur leur réseau. La seule preuve de l'attaque était l'image que Raven avait retrouvée bien en évidence à plusieurs endroits de leur serveur.
« D'après le moteur de recherche d'image, il s'agirait des péchés capitaux » dit-elle.
« Genre, luxure, gourmandise et tout et tout ? » demanda Brody.
« C'est ça. Chaque Démon tient un symbole lié au péché qu'il incarne. Par exemple la femme aux cuisses ouvertes tient le symbole de la colère. »
Le symbole en question était une étoile à cinq branches à l'envers. Les branches étaient pleines et l'étoile était inscrite à l'intérieur d'un cercle décoré de dentelures.
« Ce qui est étrange, c'est la septième image » continua Raven. « Le démon porte des cornes et des ailes comme une représentation classique du diable et il porte deux symboles, deux pentacles, l'un à l'endroit et l'autre à l'envers. »
« Comme le symbole de la colère ? » demanda Avery.
« En fait non, je pense que le pentacle normal le désigne comme le Démon de l'orgueil et l'autre pentacle est un symbole de Satan. »
Satan. Orgueil. Pride en anglais. Ces mots réveillèrent quelque chose en Mélanie. Elle regarda à nouveau les images et trouva ce qu'elle cherchait. Le symbole de la gourmandise était une mouche inscrite dans un cercle décoré comme s'il s'agissait d'une bouche grande ouverte. Le symbole était tenu par un être énorme à tête d'hippopotame. Mélanie blêmit. Son teint devint vraiment cadavérique quand elle vit les images barrés. Luxure, Paresse, Envie…Avarice.
« Oh non… » murmura-t-elle en prenant son portable. « Non, non, non, non, non… »
« Jones ? Qu'est ce qu'il y a ? » demanda l'homme en costume.
« Deux…deux seconde Elijah » balbutia Mélanie en cherchant un nom dans ses contacts. « Accordez-moi tous juste…Deux secondes. »
Elle trouva enfin le numéro qu'elle cherchait et essaya de l'appeler mais elle tomba sur le répondeur. Elle essaya trois autres numéros mais il n'y eu aucun résultat.
« Merde » jura-t-elle.
« Tu nous explique ? » demanda Raven.
« Ça… » dit-elle en montrant le Démon de la gourmandise, « c'est moi »
« Je vois tout de suite la ressemblance » persifla Brody.
Mais contrairement à son habitude, Mélanie ne le frappa pas pour son commentaire.
« H1PP0P0T4MU5, c'est ça ? » demanda Avery.
« Ton nom en ligne ? » demanda Raven.
« Ça et Glutony, la Gourmandise. C'était mon surnom au M.I.T. On était un groupe de sept et chacun de nous avait comme surnom l'un des péchés capitaux. »
« Donc les personnes que tu as appelés étaient des membres de ce groupe ? » demanda Avery.
« Ceux qui étaient barrés » acquiesça Mélanie. « Aucun n'a répondu. »
« Très bien » dit Elijah. « On va envoyer des patrouilles chez eux. Leurs noms ? »
« Marcus Hawkins, Alison et Jess Mercer et Leslie Cook. »
« J'ai pas d'adresse pour Jess Mercer » dit Raven qui avait fait les recherches.
« Il n'en à pas. Il est plutôt du genre baroudeur mais sinon il reste chez sa sœur. »
« Très bien. Raven, envoi moi les adresses et je vais y envoyer des agents » dit Elijah avant de s'éloigner.
« Dis Mel » demanda Raven. « Celui qui est en haut, c'est qui ? »
« C'est Hariel. C'était un peu notre leader…enfin, en quelque sorte. C'était le genre de mec riche qui te faisait jamais te sentir inférieur en quoi que ce soit. »
« Et donc c'est lui Satan ? » demanda Avery.
« Attends une minute » dit Brody. « Si Satan représente son pseudo en ligne ne me dit pas que ce mec c'est « S4T4N » ? »
« Tu parle du hacker ? » demanda Elijah.
« Hey ! C'est pas un simple hacker, ce mec est un pur génie. »
« C'est les seul Hacker au monde qu'on appelle « grey hat » parce qu'il est toujours à la limite entre le légal et l'illégal » rajouta Raven.
« Pour le coup je suis trop jaloux » reprit Brody en direction de Mélanie. « Et tu dis que c'est un richard ? »
« S'il était avec toi au M.I.T. il doit être vachement jeune ! » s'exclama Krummy qui, malgré son mépris pour les black hat, il respectait celui-là.
Tu crois pas si bien dire, se dit Mélanie.
« Qui sont les trois qui restent ? » demanda Elijah qui était revenu.
« À part moi, bien sûr, et Hariel, Hariel Gremory, Il y a Eleanor Granger. »
« Je propose qu'on aille les chercher pour les mettre à l'abri ici »
« Bonne idée » dit Avery.
« J'y cois pas, on va rencontrer S4T4N » dit Brody d'une voix surexcitée.
« Ça va être un peu difficile je crois. Il habite généralement en Angleterre mais là je crois qu'il se trouve aux États-Unis. »
« Où ça ? »
« Euh…bien…peut-être à Boston. Je crois qu'il devait valider son second doctorat…le mieux serait que je lui passe un coup de fil. »
« Très bien »
« Au fait, on pourrait peut-être lui demander de nous aider » dit Brody qui voulait absolument voir le fameux « Hariel » coder.
Elijah et Avery se regardèrent.
« Est-ce que tu pense qu'il pourrait…être impliqué ? » hésita Elijah.
« Hariel ? » demanda Mélanie comme si c'était l'idée la plus saugrenue au monde.
Elle se retint d'éclater de rire et se mit à chercher le nom d'Hariel dans son répertoire.
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Le téléphone d'Hariel sonna alors qu'il montrait les nouveaux bureaux de la SPE Trust à Corinne, Sharis et Germaine. Ils se trouvaient dans le vaste espace qui serait bientôt le bureau présidentiel à choisir la décoration quand Hariel entendit sa sonnerie. Reconnaissant le nom de la personne qui l'appelait, il s'excusant auprès des femmes.
« Germaine, j'ai vu que vous aviez les pieds sur terre, je compte sur vous pour convaincre votre fille de choisir des meubles digne de son bureau » ajouta-t-il. « Je ne veux rien en dessous de mille dollars, même les stylos. »
« Comptez sur moi » dit la vieille femme.
« Maman ! »
Hariel rit et sortit de la pièce avant de décrocher.
« Hermione ? Comment ça va ? »
« Très bien je te remercie » dit son amie a l'autre bout du fil. « Je voulais te demander…tu sais où se trouve M. Belzebuth ? »
« Ajuka ? » demanda Hariel en essayant de ne pas rire de la façon dont son amie avait appelé le Satan. « Pourquoi ? »
« Et bien Lenor et moi on est au Japon et… »
« Vous êtes au Japon ! » s'exclama Hariel.
« Oui. Elle est moi on faisait des tests avec les téléphones qui lui a donné M. Belzebuth et ils sont tombé à court d'énergie. Elle a essayé de le contacter mais il n'a pas répondu alors… »
« Pitié, dites moi que vous avez prit l'avion et pas que tu as essayé de vous transporter toutes les deux sur des dizaines de milliers de kilomètres sans avoir jamais subit d'entraînement. »
« Et bien…pas vraiment…je me suis servit des papiers. »
« Les papiers ? »
« Ceux que tu m'as donné pour me rendre dans le repaire. Si on donne une autre destination ça marche. C'est comme ça que je suis arrivé à Boston. »
« Je vois » soupira Hariel.
Il était sûr qu'elle allait finir par lui donner des cheveux blancs à force de faire des expérimentations hasardeuses comme ça. Déjà que ses yeux…C'est alors qu'il se rendit compte qu'il avait oublié de vérifier les sceaux sur les yeux d'Hermione. Il s'était promit de le faire à son réveil pour voir si le basilic n'avait pas fait de dégâts et puis il avait oublié. Tout ce qu'il restait à espérer c'est que les sceaux tiendraient le coup. Mais bon, il avait pour le moment d'autres chats à fouetter.
« Je vois » dit-il. « Et comment avez-vous fait ? Tu n'es jamais allé au Japon que je sache. »
« C'est Lenor qui a pensé à la destination. »
« On est arrivé à Destination mais il n'y avait plus personne » dit alors la voix d'Eleanor.
Elle devait avoir prit le téléphone à sa sœur.
« Il se cache où cet enfoiré ? Il avait dit que j'avais qu'à revenir le trouver. »
« Tu as vraiment réussit à vider deux batteries d'énergie Démoniaque ? » demanda Hariel, sceptique.
« Bien sûr ! » s'exclama Eleanor qui semblait bien trop sur la défensive au goût d'Hariel.
« Et bien non, je ne sais pas où il se trouve. Mais ce serait peut-être l'occasion de chercher des sources d'énergie alternative. »
« De quoi ? »
« Peut-être trouver un moyen soit de recharger les batteries avec un autre type d'énergie et si ça ne marche pas, créer des batteries avec une autre énergie. Je…je crois me souvenir d'un alchimiste assez connu qui travail sur les mécaniques magiques et qui travail dans une agence de mage japonaise. »
« Une quoi ? Une agence ? » demanda Hermione.
Elles devaient maintenant être en haut parleur.
« Il arrive souvent que les mages forment des agences pour louer leurs services à d'autres Magiciens ou des non Magiciens. L'alchimiste dont je parle s'appelle Judaix Tholoide et est membre d'une agence appelée Astral. »
« Et comment on le trouve ton zigoto ? »
« Astral est basé près de Tokyo. Vous avez qu'à regarder dans l'annuaire. »
« Les agences de Mage sont dans l'annuaire ? » s'étonna Hermione.
« En quelques sortes. Disons que les Magiciens peuvent les trouver dans l'annuaire. »
« Bon ben on a qu'à essayer cette piste » grogna Eleanor.
« Très bien mais pas de folie. »
« Oh tu me connais ! » s'exclama Hermione.
« Ouais ben justement » soupira Hariel alors que son amie avait déjà raccrochée.
Il allait rejoindre Corinne et les autres quand son portable sonna à nouveau.
« Décidément… » grommela-t-il en ressortant son téléphone.
Il vit le nom de Mélanie et répondit.
« Dieu merci Hariel, tu vas bien ! »
Le jeune Démon grimaça à la formulation.
« Oui, bonjour, Mélanie, je vais bien, et toi ? » dit-il sur un ton légèrement ironique.
« Désolé mais je n'ai pas vraiment le temps pour les politesses. Quelqu'un cible notre groupe. Je n'arrive pas à contacter Marcus, Leslie ou les jumeaux. Des agents du FBI sont allés voir sur place et j'attends des nouvelles. »
« Des collègues à toi ? » demanda Hariel sur un ton faussement confiant.
Il avait bien sentit l'urgence et le sérieux de la voix de son amie.
« Ah, je savais que tu étais au courent pour mon travail » grogna celle-ci.
« Mais écoute, tu en faisais tout un mystère de ton nouveau job ! Tu devais bien savoir que j'allais faire des recherches ! »
« Bon, peu importe. Dit moi ou tu es, on va venir te chercher. »
« Euh…New York » répondit Hariel.
« Mais qu'est ce que tu fout là-bas ? »
« Je visite mes nouveaux bureaux au One World Trade Center. »
« Tu as des bureaux là-bas ? » s'exclama Mélanie. « Bon, tu me racontera ça plus tard. Tu es à quel hôtel ? »
« Le Plaza »
« Forcément…retourne y et prépare-toi à partir pour Washington. L'un de mes coéquipiers va venir te chercher. »
« Très bien » soupira Hariel.
Heureusement qu'il n'avait plus rien à faire. Mais de toute façon, il serait venu quand même. Il ne pouvait pas rester sans rien faire si ses amis étaient en danger.
« Au fait, tu sais si Eleanor va bien ? » reprit Mélanie.
« Je viens de lui parler. Elle est au Japon. »
« Au Japon ? Mais qu'est-ce qu'elle fait au Japon ? »
Hariel se mit à rire puis finit par raccrocher. Il se sentit alors assez mal à l'aise et anxieux.
« Ça va ? »
Hariel se retourna et vit que Draco était à ses côtés, l'air inquiet.
« Je te raconterai plus tard » dit Hariel. « Il faut qu'on rentre à l'hôtel. »
0o0o0
Hariel avait seulement dit à Corinne et aux autres qu'il avait un imprévu et les avait laissés rester autant qu'elles le voulaient avant de partir. Ne prenant pas la peine de prendre la voiture d'Hariel, ils se téléportèrent directement dans leur suite de l'hôtel Plaza.
Hariel sentit immédiatement que quelque chose n'allait pas. Il eut juste les temps de dresser un bouclier qu'une salve de munitions s'écrasa dessus. Des hommes en armure de combat noir avec des fusils d'assauts surgirent alors dans la pièce accompagnés d'autres hommes en robes noires avec la capuche sur le front.
Des Magiciens et des Non-Magiciens. Intéressant, pensa Hariel.
Le combat ne fut pas très équitable…ni très long et les deux Démons en ressortirent largement vainqueur. La magie les avait aidé à désarmer les militaires (si ça en étaient) et Draco les avait achevés à la faux alors qu'Hariel s'occupait des Magiciens.
« C'était…facile je trouve » s'étonna Draco.
« Ils n'étaient pas vraiment là pour nous tuer. Si des Magiciens sont mêlés à l'affaire alors ils devaient forcément être au courent de notre nature, voir de notre identité. Ces Magiciens là étaient bien trop faibles. On voulait nous faire passer un message. »
« Tu penses que c'est eux qui ont enlevés tes amis ? »
« La coïncidence serait vraiment trop grande si ce n'était pas le cas. Ce que je me demande, c'est pourquoi eux et pourquoi maintenant ? »
La seule raison qu'il voyait pour que des Magiciens agissent contre lui serait si la Faction qui en avait après Hermione avait commencé à bouger. Mais pourquoi s'en prendre à ses amis ? Est-ce que c'était une diversion ? Un piège ?
En fouillant dans les poches de l'un des Magiciens, il trouva une feuille de papier, une feuille avec sept images dessus. Sept images représentant les sept péchés capitaux.
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« Elijah est dans le parking » dit Avery qui venait de regarder son téléphone. « Hariel Gremory et son ami sont avec lui. Il dit aussi…qu'on va être surpris. »
« Si c'est d'Hariel qu'on parle, c'est sûr qu'on va être surpris, et pas qu'une peu » ricana Mélanie.
Elle connaissait suffisamment son ami pour savoir quelle ne serait pas déçu…et ce fut le cas. Hariel s'avança dans le centre de commande vêtu d'une robe gothique à bustier rouge recouvert de dentelle noire. Sa jupe était faite de velours rouges et de tulles noire qui donnaient un certain volume à son jeune corps et descendait jusqu'au pied. Mélanie était sûr que, au vue de sa taille et s'il n'avait pas fait de brusque poussée de croissance, il portait des chaussures à plate-forme d'au moins cinq à dix centimètres. Ses épaules était couvertes par une veste courte à manches bouffantes et attaché au niveau des omoplates par un gros ruban de soie noire. Ses cheveux étaient impeccablement coiffés en chignon sur le côté sur lequel était fixé un petit chapeau à voilette. Sa tenue était complétée par des gants de dentelles noires et une ombrelle fermée assez longue pour lui servir de canne.
Derrière elle, son ami, Draco si elle se souvenait bien, n'était pas moins impressionnant. Il portait un pantalon noire au pli aiguisé avec une ceinture discrète, une chemise de lin noire avec par-dessus un gilet de soie à motifs végétaux d'un gris sombre. La chemise était ouverte sur une lavallière noire en soie avec des dentelles aux extrémités et maintenu par une épingle sertie d'un gros rubis. Il portait par-dessus tout cela un manteau de velours bordeaux avec des passepoils noirs et des boutons cuivrés ainsi que des manchettes de soie noire décorées comme son gilet. Ses cheveux étaient, comme à son accoutumé, plaqués en arrière et il portait à la main, des gants de cuirs noir et un chapeau haut de forme de la même couleur mais décoré d'un ruban de soie rouge.
L'ensemble était assez stupéfiant.
« Je croyais que c'était un mec ton ami » murmura Brody en se penchant vers Mélanie.
« C'est un mec. »
« Non mais tu es sûr que c'est lui S4T4N ? Elle…enfin il a l'air d'avoir 10 ans. »
« J'ai 13 ans, M. Nelson, je vous remercie » dit Hariel d'une voix un peu crispé alors que, derrière lui, Draco faisait tout pour rire le plus silencieusement possible. « Et si vous voulez tout savoir, je suis entré au M.I.T. quand j'en avais sept et j'ai passé ces trois années à passer trois licences, une en mathématique, une en ingénierie informatique et une autre en ingénierie biologique. L'année suivante j'ai obtenu un Master dans les trois matières et aujourd'hui je suis dépositaire de deux doctorats. Est-ce que ce CV vous suffit ou faut-il que j'ajoute aussi que j'aime les couchés de soleil et les balades à poney ? »
« Euh…euh… » balbutia Brody. « Je…je suis enchanté de vous…de te…de vous connaître, je suis… »
« Agent Special Brody Nelson, 28 ans. Ancien black hat connus sous le nom de « Qu35t ». J'ai beaucoup aimé votre théorie sur la manipulation des bureaux de votes. Dommage que ce n'est pas resté de la théorie. Vous avez été attrapé et la division Cyber vous à proposé de travailler pour eux au lieu d'aller en prison ce que vous avez accepté. Vous avez trouvé par la suite une faille dans votre dossier et permis l'annulation de votre sentence. Cependant vous êtes restés et avez même suivit les cours à Quantico pour devenir Agent. J'ai tout bon ? »
« Euh…oui, je… »
« Donc je continue. »
Il se tourna vers Raven.
« Raven Ramirez, 24 ans. Tout comme l'Agent Nelson, vous êtes une ex black hat repenti. Vous avez été arrêté pour avoir voulu pirater le réseau électrique du New Hampshire et vous avez accepté le deal de la division Cyber. Vous êtes spécialisé en piratage mais aussi en réseaux sociaux. Ensuite, Daniel Krumitz. »
Il se tourna vers ce dernier.
« 28 ans. Vous avez perdu vos parents à dix ans. Vous avez toujours été un white hat et l'un des premiers employés à la division cyber. On dit que c'est votre pugnacité et votre talent qui ont permis d'arrêter . »
« J'ai encore du mal à le croire ça » grogna Brody.
« Ensuite il y l'Agent Spécial Elijah Mundo » dit Hariel en se tournant vers l'Agent qui les avaient amené ici. « 38 ans, divorcé, une fille. Vous êtes un ancien Marine reconvertit en Agent Spécial et le commandant en second de la division Cyber. »
Il se tourna enfin vers Avery, la dernière mais selon lui, la plus importante.
« Et pour finir, l'Agent Spécial Avery Ryan, 43 ans, divorcée. Vous êtes une ancienne psychothérapeute dont l'ordinateur à été piraté, les données de vos patients volées et mises en ligne ce qui a provoqué la mort de l'une d'elle. Vous vous êtes spécialisé en psychologie des cybercriminels pour retrouver la personne qui vous avez piraté et vous avez réussis il y a un peu plus de six mois. Suite à la promotion de votre ancien directeur, Simon Sifter, il vous a laissé la place. »
Le silence régnait dans la pièce après sa longue tirade. Ce fut Mélanie qui le rompit.
« J'aurais dû savoir que tu aurais aussi fait des recherches sur ceux qui bossaient avec moi. »
« Oh, j'ai juste googlé deux ou trois trucs » dit Hariel en haussant les épaules. « Maintenant si vous voulez bien m'excuser, j'aimerai avoir plus de précisions sur l'affaire. Histoire que je sache ce qui se passe. »
Après un regard à Avery qui hocha la tête, Mélanie se mit à résumer l'affaire. Quand elle arriva à l'image, Hariel plongea la main dans son corset et en retira une feuille pliée en quatre.
« Ça ressemblait à ça ? » demanda-t-il.
« Où l'avez-vous eut ? » demanda Elijah.
« Je l'ai trouvé dans ma chambre tout à l'heure. »
« Vous ne savez pas qui l'a mis là ? Vous n'avez vu personne ? »
« Si vous voulez savoir si quelqu'un à essayé de m'enlever, alors la réponse est non. »
Ce qui était vrai, le groupe avait simplement été envoyé comme chaire à canon après tout. Et de la chaire, il y en avait…et du sang aussi…et des organes…et de la matière cérébrale. A posteriori, Draco s'était dit qu'il n'aurait pas dû utiliser sa faux. Heureusement qu'ils connaissaient des sorts pour arranger tout ça et redonner à la chambre son aspect antérieur.
« De toute façon, ce papier m'a permis de faire des hypothèses mais avant, j'aimerai savoir comment ces…gens ont pu entrer votre système. »
« On ne le sait pas encore » dit Brody après avoir reçu la permission d'Avery.
Celle-ci fixait Hariel de ses yeux scrutateur. Celui-ci savait qu'elle devait l'analyser pour tenter de deviner son profil et s'il était impliqué ou non.
« Mélanie, tu m'as bien dit que l'attaque avait commencé juste avant ton arrivé ? »
« C'est ça. »
« Quand exactement ? »
« À 7h57 du matin » répondit Krummy.
« Et à quel heure Mélanie a-t-elle passé son passe de sécurité puisque je suppose qu'il y en a un, n'est-ce pas ? »
Tous se regardèrent. Raven se retourna vers son ordinateur et pianote quelques secondes.
« 7h57 » dit-elle.
Il y eut un moment de flottement puis Mélanie enleva son passe qu'elle donna à Krummy.
« Je vais prendre un PC déconnecté du système » dit-il en s'éloignant.
Il revint rapidement avec un ordinateur portable auquel était branché un lecteur de carte. Il passa celle de Mélanie à l'intérieur et regarda les lignes de codes qui s'affichèrent. Certaines étaient en rouge.
« Y'a bien un ver dans ta carte Mel. »
« Les enfoirés. »
« Comment avez-vous deviné ? » demanda Avery.
« Il cherchait à nous atteindre, à nous faire du mal. C'était donc logique qu'il t'utilise pour rentrer dans ton système. »
« Tu sais qui ils sont ? »
« J'ai une hypothèse pour l'un des meneurs. Regardez. »
Il montra sa feuille et en particulier celle représentant la colère.
« Vous ne trouvez pas que ce Démon de la colère est étrange ? Seins et hanches sur développés, jambes ouvertes. Ça aurait été une image parfaite pour la luxure, pas la colère. »
« Et si on considère que les Démons sont à la fois une représentation du péché que de la personne auquel il correspond » réfléchit Avery, « cela voudrait dire… »
« Que la Colère est une salope » dit Hariel avec une grimace de dégoût.
Ce mot sembla faire « tilt » dans la tête de Mélanie.
« Tu ne penses quand même pas à… Eddy ? »
« Si. »
« Qui ? » demanda Elijah.
« Edward Fould. De la famille Fould de Boston » répondit Mélanie. « En décembre 2007, lors d'une fête de fraternité, il a violé Eleanor. Elle a porté plainte mais elle a été déboutée. »
« Malheureusement pour lui, sa famille a par la suite connue des…revers de fortunes fâcheux » ajouta Hariel avec un sourire satisfait. « Bref, ils ont été ruinés et arrêtés par la brigade financière. »
« Tu pense qu'Eddy à eut les moyens financier et intellectuels pour monter cette opération ? »
« J'avoue que je n'en sais rien. »
« Bien, on va continuer nos recherches en suivant la piste de ce Edward Fould » dit Avery. « Essayez de voir ce qu'il a fait ces dernières années et où il pourrait être. »
« J'ai des contacts à la brigade des fraudes » dit Elijah en sortant son portable. « Je vais voir s'ils ont des choses à dire à ce sujet. »
« Pendant ce temps, Hariel, je pourrais vous amener à la cafétéria avec votre…votre ami ? »
« Mon serviteur en fait, Draco » dit Hariel avec un grand sourire.
« Très bien » dit Avery d'une voix un peu incertaine.
Arrivé là-bas, elle invita les jeunes garçons à s'assoit mais Draco refusa poliment, préférant se tenir debout derrière Hariel.
« Du thé ? » demanda Avery en lui présentant une boîte.
Voyant que c'était des sachets, il grimaça.
« Un soda sera très bien »
Avery hocha la tête puis en proposa un à Draco qui refusa. Elle servit Hariel avant de se verser une tasse de café et de s'assoit devant lui.
« Vous m'observez encore Agent Ryan » dit Hariel. « Vous essayez d'établir mon profil ? »
« C'est un peu mon travail, non ? »
« Certes »
Avery était mal à l'aise. Elle savait comment s'adresser aux enfants mais Hariel n'était pas un enfant comme les autres. Loin de là.
« Je pense qu'il existe quatre catégories de black hat » dit soudainement Hariel. « Les malveillants, qui piratent pour le plaisir de faire souffrir, les intéressés, qui utilisent les outils informatiques pour s'enrichir en dépit des souffrances qu'ils causent, les orgueilleux, qui se prennent pour des justiciers et enfin, les ignorants. »
« Les ignorants ? »
« Ceux que l'informatique a déconnecté de la réalité, ceux qui ne comprennent pas que leurs actions à un impact dans le monde réel. Je pense que votre Agent Brody est dans ce cas. Enfin, était. »
« Et vous, dans quel catégorie seriez-vous ? »
« Je ne suis pas vraiment un black hat, comme vous le savez mais je serais plutôt dans celle des orgueilleux justiciers avec, je l'avoue, une pointe de cruauté. Est-ce que ça vous suffit pour un profil ? »
« Peut-être » dit Avery. « Est-ce que c'est vous le responsable du revers de fortune des Fould ? »
« Ce n'est pas un sujet dont je parlerais avec un Agent du FBI » dit Hariel sans se départir de son sourit.
Avery but une gorgée de café.
« Finalement, je me demande si on devrait pas vous mettre sur notre liste » dit-elle.
« Oh ? Une liste ? De black hat à attraper ? Je trouve ça palpitant. »
Avery ne répondit pas et prit une autre gorgée de café. Elle allait dire autre chose quand Elijah déboula dans la pièce.
« On a un contact » dit-il.
Avery se leva et se précipita à ma suite se son second, Hariel et Draco sur les talons. Dans la salle de contrôle, l'écran principal était occupé par une silhouette dans l'ombre. Tous étaient sur des postes à enfoncer rapidement les touches, qui pour stipe l'intrusion et qui
« Ah ! Voilà les dernier » dit la silhouette avec une voix déformée. « Et avec ce petit Démon d'Hariel en plus, quel honneur ! »
« Salut Eddy ! » s'exclama alors Hariel. « Ça fait une paye, dis donc. La dernière fois qu'on s'est vu, tu étais arrêté pour viol…ou alors pour fraude, je ne sais plus. »
« Je ne te remercierais jamais assez pour ça d'ailleurs » dit-il d'une voix hilare.
« Oui, on dirait que tu es bien retombé sur tes pieds. »
« Tu ne crois pas si bien dire. J'ai trouvé des alliés puissants qui t'en veulent vraiment beaucoup. »
« Je me demande bien pourquoi, j'ai une personnalité tellement charmante. »
« Au fait, dit à tes amis du Cybercrime d'arrêter d'essayer de me retrouver, c'est inutile, tu es le seul qui, éventuellement, le pourrait. »
Hariel regarda Avery. Celle-ci réfléchit quelques instants puis hocha la tête. Hariel s'avança vers Mélanie qui lui céda la place.
« Je vais avoir besoin d'un deuxième ordinateur » dit-il en commençant à pianoter.
« Comment ça ? »
« Rapproche moi l'écran et le clavier de Raven »
Alors que Mélanie s'exécutait, Brody se pencha sur l'épaule du jeune garçon et retint un soupire impressionné. Ce n'était pas tout les jours qu'il assistait à du codage de ce niveau. Il semblait totalement se jouer des protections que Krummy et lui avaient essayé de passer depuis le début de l'attaque. Mélanie revint alors avec le clavier et l'écran dont elle avait du changer les câbles pour les faire atteindre l'endroit où se trouvait Hariel.
« Voilà. Tu vas en faire quoi ? »
Hariel ne répondit pas mais leva l'une de ses mains du clavier qu'il occupait et la posa sur l'autre.
« Il ne fait quand même pas… » balbutia Krumitz.
« Si » répondit Mélanie, impressionnée. « Du codage sur deux ordinateurs simultanément. »
Elle n'avait jamais entendu parler de quelqu'un ayant réussit cet exploit. Le regard de son ami semblait aller de l'un autre des deux écrans sans jamais se fixer. C'était impressionnant.
« Oh encore meilleurs que nous le pensions, bravo Hari… »
Mais à ce moment là, la fenêtre s'éteignit.
« Qu'est ce qu'il s'est passé ? » demanda Avery.
« Je l'ai déconnecté » dit simplement Hariel avant de recommencer à pianoter. « J'ai quand même réussit à trouver ses coordonnés et c'est…ici »
Une carte s'afficha sur l'écran, montrant une zone de la Green Ridge State Forest, à un peu plus de deux heures de voitures à l'ouest de Washington.
« C'est tout ce que j'ai avec les antennes relais. »
« C'est quoi ça ? » demanda Avery en voyant une zone grise au milieu de la forêt.
« Je vais voire sur les images satellites » dit Krummy en prenant me contrôle depuis son propre ordinateur.
Il y avait en effet une zone grise sur les images. Ce n'était pas un bâtiment ou quelque chose mais plutôt une zone manquante. Comme si les pixels avaient été retirés de la photo.
« Je sais pas comment ils font mais la coïncidence est trop grande pour ne pas y aller. »
« Je vais faire préparer une équipe d'intervention » dit Avery. « Raven, tu en feras aussi partie alors prépare-toi. Vu nos adversaires, je préfère avoir tous les informaticiens de mon côté. »
« Très bien, quand pars-t-on ? » demanda Hariel.
« Vous ne venez pas avec nous » dit la directrice du service Cyber. « Vous êtes civil et mineur. Elijah, trouve leur une planque. »
« Inutile, j'ai déjà fait une réservation au Four Season » dit Hariel. « Il vous suffira de poster des hommes devant ma porte. »
« Très bien » soupira Avery qui savait qu'elle n'avait pas le temps de discuter.
Hariel sourit puis, accompagné de Draco, suivit Elijah qui était à nouveau au téléphone, probablement à prévenir les agents qui allait veiller sur les deux garçons.
0o0o0
Draco faisait les cents pas. Hariel était assis sur un canapé, l'air détaché mais en fait, lui aussi était tendu. Il jouait avec son téléphone portable depuis qu'ils étaient arrivés dans leur suite tout en caressant nerveusement la tête de Hati couché la tête sur ses genoux alors que son frère était couché à ses pieds.
« Je trouve ça bizarre » dit Draco. « C'était trop facile. »
« Normal, c'est un piège » répondit Hariel.
« Comment ça ? »
« Tu as raison, c'était trop facile. Le code que j'ai craqué était si simple que j'avais l'impression d'être un méchant de cartoon, de ceux qui veulent défoncer une porte que le héros ouvre au moment où ils essaient. »
« Donc ils ont fait exprès de te laisser entrer ? »
« Et aussi trouver les données géographiques. Et puis il y a la magie. »
« Où ça »
« Dans le code lui-même. Eddy avait raison quand il a dit que j'étais le seul à pouvoir les pirater. Les verrous n'étaient pas seulement informatiques, il y en avait des magiques. »
« Alors c'était quoi ? Une magie numérique ? »
« En quelque sorte. Et quand je vais dire ça à Eleanor, elle va être très très jalouse. »
« On devrait peut-être les joindre, elle et Hermione. »
« C'est ce que j'essaie de faire. Je lui envoi des messages mais elle ne répond pas. »
« Et pour Mélanie et les autres, tu vas les laisser foncer tête baisser ? »
« Non, je vais y aller avant eux et tout nettoyer »
« Même si c'est aussi un piège pour nous ? »
« Bah, on a vu pire »
La nonchalance d'Hariel dérangeait Draco. Il était trop sûr de lui. Ils en savaient bien trop peu sur leurs adversaires pour être sûr de ne pas se jeter dans la gueule du loup une fois là-bas.
« Dit, si cet Eddy à accès à de la magie, tu ne pense pas qu'il s'est allié à cette faction de Magiciens ? »
« Ceux qui traquent Hermione ? J'y ai pensé. A mon avis, ce sont plutôt eux qui ont du approcher Eddy afin de se servir de lui. » Il regarda son portable et soupira. « Toujours pas de réponse. »
« Tu as essayé les messages ? »
Hariel se maudit pour être si tête en l'air et contacta sa messagerie. Il y avait bien un message. Quand il l'écouta il se mit à pâlir.
« Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda Draco.
« Hermione à été attaquée par des Magiciens après avoir retrouvé Astral » répondit Hariel. « Elle dit qu'elle va bien mais… »
Il essaya de lui téléphoner mais personne ne répondit.
« Essaie d'appeler cette agence » dit Draco.
« Bonne idée. »
Il chercha quelque instant sur des sites spécialisés à l'aide de son portable et finit par trouver le numéro qu'il cherchait. La sonnerie retentit une fois, puis deux et enfin, quelqu'un décrocha.
« I…Iba Itsuki, directeur de l'agence de Mages Astral à l'appareil » dit alors une voix en japonais. « Que puis-je faire pour…pour vous ? »
Hariel fronça mes sourcils. Il avait lu que le directeur s'appelait Iba Tsukasa. Est-ce que c'était son fils ? Il avait une voix très jeune.
« Je suis Hariel Gremory. J'aurais voulut parler à Hermione, je vous prie. »
« Ah ! Gremory-San ! Hermione-san nous a parlé de vous. Heureux de vous connaître, je vais la chercher. »
Hariel dut attendre quelques minutes avant qu'Hermione ne prenne me téléphone.
« Hariel ? Ça va ? »
« Ce serait plutôt à moi de te demander ça » répondit celui-ci d'un ton énervé. « Pourquoi tu ne répondait pas ? »
« Mon portable était déchargé alors… »
« Bon, d'accord, très bien. Est-ce que ça va ? »
« Mais oui, je vais bien. Les membres d'Astral ont été très gentils. »
« Hermione ? C'est Hariel ? » dit la voix d'Eleanor en arrière plan.
« Oui ! » lui répondit sa sœur.
« Écoute Hermione, tu peux demander au directeur Iba de faire une visioconférence ? Il faudrait que je lui parle directement. »
« Euh… oui, bien sûr » répondit son amie perplexe.
Quelques minutes plus tard, le grand écran d'Hariel était allumé et affichait un bureau où se trouvait un adolescent japonais d'environ 17 ans avec un bandeau sur l'œil droit. Devant le bureau se trouvaient deux canapés autour d'une table basse. A gauche il y avait Eleanor et Hermione et à droit une autre japonais en uniforme de lycéenne mais avec une cape et un chapeau de sorcière.
« Merci d'avoir bien voulu me parler Directeur Iba et Directrice Adjointe Ambler. »
« Merci de vous adresser à notre agence, Gremory-dono » dit la jeune fille qui servait de sous directrice à l'agence.
« Hermione, Eleanor » salua simplement Hariel alors que les deux filles hochaient la tête. « Hermione ? Qu'est-ce qu'il ses passé avec tes yeux ? »
En effet, ses iris étaient d'un rouge rubis profond.
« Ton charmes illusion s'est brisé pendant la bataille. J'ai tenté d'en refaire un mais je ne suis pas très douée. »
« Et le sceau ? »
« Il tient bon. »
« Parfait » dit Hariel avant de tourner à nouveau son attention vers les autres personnes présentes. « Ma requête est simple, je voudrais qu'Astral protège Hermione et Eleanor Granger. »
« Quoi ? Mais pourquoi ? » s'exclama Hermione.
« L'attaque était un événement isolé » rajouta Eleanor. « Tu ne penses pas que tu dramatise un peu ? »
« Je ne crois pas non, surtout avec les événements qui se passe ici aux États-Unis. »
« Quels événements ? »
« À par Mélanie, tous nos amis ont été enlevés par Eddy aidé des Magiciens qui vous ont attaqués. »
Hariel vit Eleanor blêmir. Il exposa la situation aux autres et renouvela son offre.
« Je suis prêt à payer ce que vous voulez pour que vous les protégiez » conclut-il.
Il vit la directrice adjointe jeter un coup d'œil à son supérieur puis se tourna à nouveau vers lui.
« Pour cette requête, nous ne demanderont pas d'argent » dit-elle. « À la place, je voudrais que vous utilisiez vos pouvoir comme vous l'avez fait pour Hermione-san, sur ses yeux. »
« Honami ! » s'exclama le directeur Iba en se levant.
Hariel les observa et comprit immédiatement ce qui se passait.
« Le directeur Iba a aussi un Glam Sight souillé n'est-ce pas ? » demanda-t-il. « C'est pour ça qu'il porte un cache œil. »
« Oui » répondit la directrice adjointe. « Il lui arrive de temps en temps de l'utiliser durant des opérations de l'agence mais cela le fait souffrir à chaque fois de plus en plus et le bandeau aide de moins en moins. »
Hariel remarqua qu'elle se sentait comme…coupable en parlant de ça.
« Un tel sceau serait une bénédiction pour nous » rajouta-t-elle.
« Vous comprenez bien que ce ne sera pas comme avec un bandeau ? Il ne pourra pas l'enlever et le remettre à volonté. »
« Je comprends »
« Honami ! » s'exclama à nouveau le directeur Iba.
« Alors, vous acceptez ? »
« Seulement si le directeur est d'accord. »
Honami Ambler se tourna alors vers son directeur et le fixa pendant un moment jusqu'à ce que celui-ci soupire et hoche la tête.
« Bien, marché conclu » dit Hariel.
« Merci » dit Honami et le jeune Démon hocha la tête avant de mettre fin à la communication.
« Et maintenant ? » demanda Draco.
« Nous allons mettre quelque chose de plus confortable pour le combat et nous rendre sur les lieux des données GPS » répondit Hariel.
Grâce à la magie, ils furent rapidement prêts. Hariel avait sa tenue de combat en cuir et Draco un pantalon marron à bretelle sur une chemise couleur lin, large aux manches retroussé, des godillots en cuir et un gavroche sur la tête. Pour simple qu'était sa tenue, elle n'en était pas moins faite pour le combat car bardé de sorts pour la rendre plus résistante et confortable et le protéger de la chaleur et du froid.
Hariel les téléporta ensuite et les fit apparaître au bord d'une clairière dans laquelle se trouvait une espèce de manoir victorien ressemblant à une maison de films d'horreur. Le temps était sombre et gris et on n'entendait des corbeaux. Nul doute que l'atmosphère avait été modifiée pour coller au décor.
Hariel fit un pas en direction de la maison mais aussitôt la lisière de la forêt se mit à reculer et les deux garçons eurent bientôt l'impression de trouver à plusieurs centaines de mètres du manoir.
Draco soupira.
« Et bien, on est pas rendu »
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Ils avaient disparus. Tous. L'équipe d'intervention était bien arrivé sur les lieux invisibles sur les satellites, une sorte de manoir gothique en ruine entouré d'un cimetière digne d'un film d'horreur coincé en contrebas de la route, et avait commencé à investir les lieux. Raven était resté avec les agents de communications dans un camion pour essayer de pénétrer leur réseau depuis l'extérieur ou attendre que Brody ou Krummy lui donne accès depuis l'intérieur.
C'était la première fois que les informaticiens participaient à une intervention d'une telle envergure mais même Avery était mal à l'aise dans sa tenue de combat et son gilet pat balle. Elijah, lui, était comme un poisson dans l'eau et alors que tous avaient plutôt en main leur arme de service, il portait le même type de fusil mitrailleur que l'équipe d'intervention.
Ils n'avaient rencontré aucune résistance en entrant dans la maison et c'est ce qui aurait dû leur mettre la puce à l'oreille. A l'intérieur, c'était un vrai labyrinthe de pièces et de couloirs qu'il fallait fouiller de fond en comble. L'équipe s'était dispersée et ils avaient peu à peu perdu le contact avec les autres.
« Qu'est-ce qu'on fait ? » demanda Elijah au bout d'un moment.
« On se replit et on demande des renforts » dit Avery. « Raven ? On revient vers ta position. Raven ? »
Mais seul le silence lui répondit.
« On bouge » dit-elle d'une voix tendue.
Ils voulurent rebrousser chemin mais il leur fut impossible de retrouver la sortie. Ils passaient de salles en couloir et de couloirs en salle sans jamais retrouver l'entrée et voir une seule fenêtre.
« Mais c'est quoi ce bordel ? » s'exclama Brody.
Le lieu commençait à jouer avec ses nerfs. C'était sa première grosse intervention en tant qu'agent et il sentait la tension monter dangereusement.
Soudain, alors qu'ils se trouvaient sans une sorte de salon plein de poussière, il entendit une porte s'ouvrir derrière lui. Les nerfs à fleur de peau, il cessa de réfléchir. Il se retourna et fit feu. Il y eu un cri.
« Oh merde ! Raven ! » s'exclama-t-il en lâchant son arme et en se précipitant vers la jeune fille au sol.
« Non mais je rêve ! Tu m'as tiré dessus ? » s'exclama la jeune fille en se tenant le bras.
« Je suis désolé. J'ai entendu la porte et je…c'est cet endroit je… »
« Écarte-toi Brody » dit Avery en se mettant à genoux près de la jeune fille.
Le jeune homme se releva et s'essuya la bouche d'un geste nerveux. Il sentit quelqu'un à côté de lui et vit Elijah qui lui tendait son arme par le canon.
« Ne laisse jamais ton arme derrière toi en territoire ennemi »
« O…Ok Elijah » balbutia le jeune homme en la reprenant. « Je suis désolé. Ça n'arrivera plus. J'ai…j'ai craqué. »
« C'est ce lieux. Il joue avec nos nerfs. »
« Raven ? Ça va ? » demanda Krummy.
« Ça fait un mal de chien ! »
« Heureusement, Brody tire très mal en situation de stresse » dit Avery en mettant un bandage autour du bras de la jeune fille. « La balle est entré dans le triceps et est ressortit de l'autre côté sans endommager l'os. »
Elle serra le bandage faisant grogner la blessée puis l'aida à se relever en la tirant par son bras valide.
« Qu'est ce que tu fais là ? » demanda-t-elle alors.
« Je…je sais pas vraiment. J'étais dans le van puis la communication à été coupé. J'ai voulu sortir pour voir si c'était pas un problème avec l'antenne et…et je me suis retrouvé…ici »
« Comment ça ? »
« J'ai ouvert les portes et elle s'ouvraient sur un salon. Je suis sortit et quand je le suis retourné…le van avait disparut. »
« Il y a quelque chose qui cloche » dit Mélanie.
Soudain, la porte par laquelle était venue Raven se referma toute seule. Avery essaya de l'ouvrir mais c'était peine perdue. Il y avait trois autres portes dans la pièce et deux d'entre elles se fermèrent à leur tout. Elijah essaya de les défoncer mais elles étaient plus solides qu'elles ne le paraissaient.
« On a plus trop le choix » dit-il en désignant la dernière porte.
A contre cœur, Avery dû avouer qu'elle était d'accord avec lui. Le groupe de six se mit en formation serrée avec Raven, la seule désarmée, au centre, et les autres sur les côtés pour surveiller toutes les directions.
La porte ouverte menait à un grand couloir dont on ne voyait pas le bout. Il y avait des portes sur les côtés mais elles étaient toutes hermétiquement closes. La lumière provenait d'appliques de bronze sombres qui s'allumaient sur leur passage et s'éteignait juste après.
« C'est pas logique » dit Krummy au bout d'un moment. « On a fait le tour du bâtiment, c'est impossible qu'il contienne un couloir aussi long et on n'a pas descendu d'escalier. »
« Vous ne trouvez pas bizarre cette absence de technologie ? » demanda alors Raven. « Nos adversaires sont censés être des super hackers, non ? »
« Peut-être que tout ça, c'est un décors » dit Mélanie.
« Mais regarde ces lampes ! » s'exclama l'autre jeune fille. « Je peux repérer un capteur de mouvement à des kilomètres et il n'y en a pas ! Alors comment ces lampes s'allument et s'éteignent ? On dirait presque de la magie. »
« Ça n'existe pas la magie » dit Krummy. « Il doit forcément il y avoir une explication logique à tout ça. »
Il avait dit ça de façon ferme et sèche, comme s'il essayait de se convaincre lui-même.
Le groupe continua à avancer et remarqua que le couloir changeait autour d'eux. Ça et là, des pierres de tailles apparaissaient sous le lambris des murs et le parquet et quelques fois, des torches remplaçaient les lampes. Il y en eut de plus en plus jusqu'à ce qui se trouvent dans une sorte de couloir de donjon. Même les portes sur les côtés étaient différentes. Elles étaient en bois brut avec une lucarne à barreaux en acier comme dans une prison moyenâgeuse.
Enfin, ils arrivèrent littéralement au bout du tunnel, dans une salle rectangulaire de dimension importante toujours en pierre percé d'autres couloirs de chaque côté. Cette fois, plus de porte à part une grande de l'autre côté de la salle mais la route était barré par deux silhouettes.
« FBI ! » s'exclama alors Elijah. « Lâchez vos armes et mettez vos mains sur la tête ! »
Mais l'une des deux silhouettes, qui semblait porter une robe, leva simplement la main. L'arme qu'Elijah tenait lui échappa des mains et s'envola plus loin. Il arriva ensuite la même chose à celles d'Avery, Krummy, Brody et Mélanie.
« Pratique ton petit truc » dit la seconde silhouette d'une voix bourrue.
Elle avança et tous purent voir qu'il s'agissait d'un homme entre deux âges au visage couturé avec une tenue militaire et une arme assez impressionnante entre les mains. Elijah frémit en le voyant marcher. Ses instincts de Marines lui criaient que c'était un adversaire de taille, probablement un mercenaire avec un passé militaire.
L'autre s'avança à son tour dans à lumière et tous purent voir qu'il s'agissait d'un moine ou d'un homme vêtu comme un moine. Il portait une grande bure d'un blanc pur, serré à la taille par une corde de la même couleur. Son visage était invisible, caché sous une grande capuche blanche.
« Laquelle de ces âmes perdus devons-nous sauver ? » demanda le moine.
« Le chef a parlé de la grosse » répondit le mercenaire en regardant Mélanie. « Et pour les autres on fait quoi.
« Ils ont dit d'éviter les tuerie…pour le moment. »
« Il les leur fait vivant quoi…mais ils ont peut-être pas dit indemne. »
Le mercenaire ricana mais se mit à blêmir alors qu'un bruit écœurant d'os qui craque se mit à résonner dans la pièce. L'homme armée cria et tomba à genoux. Deux mains, de très petites mains, apparurent de chaque côté de sa tête, saisirent son visage et lui tordirent le cou. Le bruit avait été encore plus écœurant que la première fois. Le mercenaire, mort sur le coup, s'effondra alors en avant, révélant une petite silhouette.
« Ha…Hariel ? » dit Mélanie d'une voix blanche.
Elle reconnaissait à peine son ami. Il était vêtu d'une combinaison moulante à jambes et manches courtes, d'une jupe en cuir avec ceinture clouté, de bottes et de gants renforcés et ses cheveux étaient attachés en chignon serré sur le haut de son crâne. Son ami Draco était derrière lui en chemise et pantalon vieillot et il avait même emmené ses chiots.
« Je vois que j'arrive à temps » dit-il.
« Vous deviez rester en sécurité à l'hôtel » dit Avery.
« Je viens de rompre le cou d'un mercenaire après lui avoir brisé un tibia. Vous croyez vraiment que j'ai besoin de protection ? »
« Maledictus Maleficarum ! » s'exclama le moine. « Ton engeance maudite n'a rien à faire en ces lieux sacrés. »
« Bizarre. Je croyais pourtant être attendu. »
Il en avait douté un instant. Draco, Sköll, Hati et lui avait eut beaucoup de mal à rejoindre la maison. Le piège spatial dans lequel ils étaient tombés faisait ressembler la bâtisse à la ligne d'horizon : elle semblait s'éloigner à mesure qu'ils avançaient. Ils n'avaient pas réussit à faire tomber le piège même avec ses pouvoirs mais celui-ci les avait libéré après un moment. Malheureusement, si les deux Démons avaient pu sortir, ça n'avait pas été le cas des chiens. Skôll et Hati étaient restés coincés et Hariel avait décidé qu'il irait les chercher plus tard. Il comprenait que le but était de permettre à la division Cyber d'arriver sur les lieux. Son plan de tout régler avant de les impliquer était totalement tombé à l'eau, il ne devait pas prendre plus de retard.
« Ton espèce ne sera jamais la bienvenu nulle part, Démon ! » cria le moine en levant les mains au-dessus de sa tête.
Manifestement, le moine était un Magicien et aussi un Exorciste au vu de la lumière blanche qui commença à enfler entre ses paumes. Hariel avait entendu parler d'un tel ordre, des moines tout en blanc, des chrétiens fanatiques dotés de pouvoirs et qui se croyaient choisis par Dieu pour débarrasser la terre des ténèbres et du mal. Ils étaient tellement aveuglés par leurs convictions qu'ils étaient persuadés que tous les autres utilisateurs de magie avaient acquis leur pouvoir du diable et que seuls les leurs venaient du Ciel.
Ils s'appelaient l'Ordre Sacré de la Pure Lumière Divine. Ce nom faisait beaucoup rire Hariel. Les ordres de fanatiques, c'était comme les restaurants chinois. Ces derniers avaient toujours le mot « or » ou « doré » dans leur nom tandis que ceux des cultes faisaient pratiquement toujours référence à la pureté ou à la lumière divine. Quel manque d'imagination.
La lumière entre les mains du moine continua à grossir mais Hariel ne semblait pas inquiet outre mesure.
« Meurt ! Sodomite Démoniaque ! » s'écria l'Exorciste en lançant son attaque.
Il y eut une sorte d'explosion de lumière. Quand celle-ci se dissipa cependant, Hariel était encore debout et totalement indemne.
« Impossible ! Le pouvoir sacré aurait dû désintégrer ton corps honni ! » s'exclama le moine.
Hariel ricana. Cela aurait pu lui faire du mal si il avait encore été un Démon à ce moment là. Il avait profité du monologue pour refermer ses sceaux ce qui, en tant qu'humain, l'immunisait totalement contre les attaques de lumière.
« Tu ris, Démon ? Tu te moque ? » s'exclama le moine d'un ton outré. « Maudit sois tu, Gremory ! Voleur sans âme ! »
« Voleur ? C'est nouveau ça, d'où ça vient ? »
« Tu as dérobé la Sainte Épée de Lumière quand les Pères de la Vraie Église ont sacrifiés leurs âmes pour lui rendre son intégrité ! Mais moi, j'utiliserai le pouvoir qui m'a été donné par Dieu tout puissant pour te détruire et rendre Excalibur à la Divine Lumière. »
Hariel ne pu s'en empêcher et éclata complètement de rire. Mais d'où pouvait bien sortir cette histoire complètement dingue ? Peut-être que le groupe de magicien qui les avait recruté leur avait raconté ces bobards pour les convaincre. En tout les cas, c'était tordant.
« Pas la peine d'en venir à ces extrémités, moine » dit Hariel après stère calmé. « Si c'est Excalibur que tu veux, je peux te la donner. »
Il se mordit le pouce jusqu'au sang puis le tendit devant lui. Une goutte de son sang tomba au sol et celui-ci se mit à onduler comme de l'eau.
« Depuis les profondeurs du Lac jusqu'aux hauteurs de Cieux… »
Du sol ondulant apparut alors la garde de l'épée puis la lame enchaîné par le sang de la main qui la tenait.
« J'invoque ton nom à toi la gardienne de l'Épée Sacrée » dit il en prenant la poignée de larme et en l'arrachant à l'étreinte des chaines. « Excalibur ! »
« Impossible ! Nul être impur ne peut toucher la lame sacrée ! » s'exclama le moine avec un léger recul.
« Et pourtant sache que le sang des Pandragon coule dans mes veines. Je suis le Porteur légitime de cette lame. Mais si tu la veux… »
En un éclair, Hariel se retrouva juste devant le moine. Celui-ci émit un gargouillis et tendit les mains vers son ventre d'où dépassait la lame que le jeune garçon y avait planté. Hariel se recula et retira la lame. Le moine chancela et tomba à genou.
« J'aime quand mes adversaires se mettent à genoux devant moi » dit Hariel sur un petit ton satisfait.
« Normal » intervint alors Draco. « C'est le seul moyen pour que tu sois au niveau de leur tête.
En réponse à cette boutade sur sa taille, Hariel lui tira la langue. Il se retourna alors à nouveau vers le moine puis lui trancha la tête d'un coup d'épée vif et précis.
Mélanie frémit en voyant le visage sans beaucoup d'expression de son ami qui venait tout de même de tuer deux hommes sans apparemment beaucoup d'effort et avec des moyens pour le moins hors de sa compréhension. Quand il se tourna vers eux, elle ne pu s'empêcher de sursauter. Elle regretta immédiatement sa réaction en voyant l'expression fugace de douleur sur le visage de son ami.
« Désolé que vous ayez du assister à ça » dit-il sur un ton presque badin.
Voyant le regard d'Elijah pointé sur sa lame. Il la lâcha en l'air. La main réapparut et entraîna à nouveau l'épée à travers le sol.
« C'est mieux ? » demanda-t-il.
Elijah releva les yeux vers lui mais ne se détendit pas pour autant.
« Je préférerais éviter de vous laisser ici, même sous protection, donc je pense que nous devrions avancer ensemble » dit-il avant de se tourner vers Avery. « Agent Ryan ? »
« Pour le moment je pense que c'est la solution la plus censé à faire » dit-elle.
Hariel sourit et, d'un simple geste de la main, leur rendit leurs armes.
« Je propose qu'on avance et qu'on garde les questions pour plus tard, qu'est ce que vous en pensez ? »
Avery acquiesça et Hariel ouvrit la voie en poussant facilement la lourde porte. A ce moment là, tous entendirent des déclics d'arme à feu prête à tirer.
« Promotion : Tour ! » s'exclama Draco en se positionnant devant Hariel et les autres.
Il se dressa sur le chemin, les balles s'écrasant sur les petits boucliers qui naissaient du corps du jeune garçon et de la zone autour.
« J'ouvre la voie » dit-il.
Il fit apparaître ses gants de maîtrise sur ses mains puis invoqua sa faux. Sans se presser, il marcha le long du couloir alors que les balles rebondissaient sur lui. Il se saisit de l'arme à deux mains et s'élança en avant. La lame noire fit un gracieux arc de cercle et trancha tout sur son passage : le métal des armes, le kevlar des gilets pare-balles et enfin, la chaire et les os des ses adversaires. En quelques secondes, il n'en resta plus un seul debout ou même entier.
« Je crois que je vais être malade » dit Raven en mettant sa main devant sa bouche.
Brody, lui, était silencieux mais son teint était pâle. Pourtant il dépassa rapidement cet état pour s'approcher d'Hariel.
« Dit, ce que toi et ton copain vous faites, c'est de la magie ? Je veux dire, de la vraie magie ? »
« J'ai dit plus tard les questions, mon chou. »
« Oui, je sais » répondit Brody sans s'arrêter sur le surnom. « Mais c'est juste tellement…wow ! On se croirait dans un PRG, putain ! Le mec t'as traité de Démon, c'était une façon de parler ou… »
Hariel s'arrêta si brusquement que Brody faillit se cogner à lui. Il se retourna et ouvrit ses ailes. Le claquement fut si soudain, que le jeune hacker noir faillit tomber au sol.
« Ce n'était pas une figure de style. Je suis bien un Démon. Mon nom complet est Hariel Andrammax Potter-Gremory. Je suis un membre du Clan Gremory, l'un des 72 Piliers, les familles les plus puissantes du monde Démoniaque. Je suis le petit fils du Seigneur Gremory, Lord Zeoticus et de son épouse, Dame Venelana. Ma mère était leur fille. Mon père, lui, était un Sorcier, le membre d'une communauté de Magiciens, des humains nés avec la possibilité d'utiliser la magie. »
« Est-ce que ça veux dire que tu es…maléfique ? » demanda Mélanie après un moment.
Sa voix était incertaine, hésitante et il y avait une pointe d'inquiétude en elle.
« Non » lui répondit Harie en secouant la tête. « Les Démons sont un peuple souvent violent, vindicatif, fier et même parfois indifférent mais chacun peut choisir de faire le bien ou le mal, comme les humains. »
Hariel eut alors un petit rire. Il se souvenait avoir lui-même posé la même question à son oncle des années auparavant quand il lui avait révélé ce qu'ils étaient.
Voyant leurs regards un peu inquiets. Il s'avança alors vers Raven et lui saisit le bras. Il leva alors la main vers sa blessure et utilisa la magie de soin.
« Tout comme nous la magie n'est ni bonne ni mauvaise » dit-il, son visage éclairé par la couleur verte de la lumière magique. « Elle peut servir à tuer ou à guérir. »
Il lâcha alors Raven qui, prudemment, défit son bandage. Avery se précipita et regarda l'endroit pu se trouvait la blessure. Celle-ci avait disparue. Considérant le sujet clôt, Hariel fit disparaître ses ailes et se remit en route. Si les autres avaient d'autres questions, ils pourraient attendre quad ils seraient sortis de là.
En tout les cas, il n'y eu aucun autre piège ni embuscade pendant le reste du trajet le long du couloir. C'était tellement facile qu'Hariel trouvait cela bizarre. Enfin, ils atteignirent une autre grande porte en bois que le jeune Démon poussa comme la première.
La salle dans laquelle il pénétra était sans aucune mesure avec celles qu'ils avaient vues auparavant. C'était une sorte de cathédrale octogonale avec d'immenses colonnes ouvragés et des arcs gracieux. Sur les murs, on pouvait voir de larges gradins qui transformaient la salle en espèce d'arène géante.
Au milieu de la salle il y avait un poteau de bois avec quelqu'un attaché. Hariel fronça les sourcils.
« Hermione ? » dit-il d'une voix incertaine avant de s'adresser aux autres. « Restez ici ! »
Il se précipita sans s'apercevoir que Draco et les chiens étaient sur ses talons. Il arriva enfin près de ma silhouette pour constater que c'était bien son amie. Elle était évanouie et bâillonnée. Il prit son visage dans sa main et lui tapota légèrement la joue.
« Hermione ? Allez, réveille-toi ! Réveille-toi ! »
Hermione commença à bouger puis releva la tête. Elle regarda Hariel quelques instants, le regard perdu, puis se mit à s'agiter.
« Attends, je vais t'enlève ça » dit-il en détachant le bâillon.
« Va-t-en Hariel ! C'est un piège ! » s'écria-t-elle aussitôt.
« Malheureusement, c'est trop tard » dit alors une voix inconnue.
Hariel regarda par derrière le poteau et vit un homme encapuchonné. Aussitôt, le sol s'illumina tout autour d'eux. Hariel jura. Un cercle magique. Il sentit alors son pouvoir lui échapper et son corps s'affaiblir. Il était piégé.
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Jason Dopps soupira. Dans cet hôpital, les jours se suivaient et surtout se ressemblaient. Il allait beaucoup mieux mais il commençait vraiment à s'ennuyer. Son caractère de plaisent impénitent commençait à pointer le bout de son nez et il se demandait si les médecins ou les infirmiers seraient fâchés s'il faisait une ou deux petites blagues. Il n'avait pas de baguette mais il pouvait toujours se débrouiller autrement.
Assis dans le salon de lecture, il prit la Gazette du Sorcier sur la table toute proche et l'ouvrit. Grâce aux archives de la bibliothèque de l'hôpital, il avait pu rattraper de façon succincte les dix ans qu'il avait passé en prison et maintenant, il essayait de se tenir au courent. C'était un conseil de son médecin. Lire le journal pour garder contact avec ma réalité.
Bon, il n'y avait pas non plus des trucs très intéressants. Encore une décision stupide du Ministère…ou plutôt de cet imbécile de Cornelius Fudge, encore des publicités pour telle ou telle potion miraculeuse, les résultats de la loterie magique...
Quelque chose attira alors son attention. C'était une photo. Celle des gagnants de la loterie magique. Le vainqueur était Arthur Weasley. Il connaissait Arthur. Il l'aimait bien. C'était un homme simple et droit. Sa pesée était apaisante et il ne se plaignait jamais malgré la pauvreté de sa famille. C'était bien qu'il ait gagné. Sur la photo, il était avec toute sa famille en Égypte. S'il comptait bien, il avait un enfant de plus que la dernière fois. Une fille. Après six garçons. Le dernier d'entre eux devait avoir l'âge d'Harry. Il était d'ailleurs là avec les autres, son rat de compagnie sur l'épaule…
Son regard perçant remarqua alors un détail et ses points se crispèrent. Le rat. Sur la photo…il avait une griffe en moins.
A suivre…
J'ai douillé pour vous corriger ces 31 pages. Pour un come back, c'est pas trop mal non ?
Vous avez donc remarqué des nouveaux persos. Pleins de nouveaux persos. Corinne et Cie sont originales. L'équipe Cyber par contre vient de la série Les Experts Cyber quand a l'agence de mage Astral, elle vient du manga et animé Rental Magica. Pour ceux qui ne connaissent pas, je vous le conseille.
Un peu de terminologie aussi. Il existe deux types de Hacker, les White Hat, qui utilise le hacking pour aider des gens comme les forces de l'ordre ou les entreprises et les Black Hat qui utilisent le hacking pour commettre des délits et crimes. La troisième catégorie, les Grey Hat, je l'ai inventé…je pense.
Donc on a un long chapitre sur Hariel. La semaine prochaine ce sera la même période de temps ou à peu près mais du point de vue d'Hermione cette fois. J'espère que ça vous plaira.
Sur ce, je vous dis au revoir et à dans deux semaines.
