Check Mate DxD
Chapitre 72 : Corps et âme / Karada to Tamashi
.
Hariel se retournait dans son lit sans pouvoir dormir. Il se tournait et se retournait dans les draps, attendant le sommeil qui ne venait pas. Il avait tantôt chaud, tantôt froid et n'arrivait pas à se décider s'il voulait garder sa couverture ou pas. C'était une sensation désagréable qui s'ajoutait aux préoccupations causés par les événements de la journée.
Hermione allait bien mais il était inquiet. Pourtant Avicenne n'avait rien trouvé d'autres chez elle que de la fatigue et beaucoup de stress. Son amie avait finit par avouer qu'elle dormait assez mal en ce moment mais n'était pas entrée dans les détails. Hariel savait qu'elle lui mentait mais il ne pouvait rien faire à part attendre qu'elle veuille bien lui parler.
C'est à l'occasion de son retour aux Enfer qu'il avait entendu parler de l'attaque de l'Académie Auros. Avec tous les événements à Washington, Sirius et Remus avaient complètement oubliés pourquoi ils voulaient parler à Hariel au départ. Malheureusement, il était déjà trop tard. Les combats étaient finis et le résultat était catastrophique : l'île d'Agraes avait disparu. Elle n'avait pas été détruite, non, elle avait été volée.
L'attaque sur l'Académie créé par Sona n'était qu'une diversion afin de permettre à Rizevim Lucifer de dérober l'île et surtout les cristaux qu'elle contenait, ces cristaux découverts par Ajuka et qui permettaient la création des Pièces Démoniaques. Ils avaient des réserves mais ils finiraient bien assez tôt par en manquer et alors la population Démoniaque se mettrait à stagner.
Cependant, tous doutaient que la fin de la race des Démons soit vraiment le but de Rizevim. Il devait surtout avoir besoin du pouvoir des cristaux pour l'aider à réveiller Trihexa et ça c'était vraiment une très mauvaise nouvelle.
Mais ça c'était le bilan général. Pour le reste, l'attaque de l'Académie Auros avait réservé d'autres surprises plus moins bonnes. Si on reprenait les événements dans l'ordre alors l'attaque avait commencé avec des Magiciens et des Dragons Synthétiques. Sona et Rias avaient fait des paires entre leurs deux Suites et elles avaient été aidées par les parents des enfants présents pour la journée d'ouverture ainsi que par les intervenants dont Gondül, la Grand-mère de Rossweiss.
Cependant au bout d'un moment, deux Dragons Maléfiques étaient apparut. D'abord Grendel et puis Ladon, un Dragon de la mythologie Grecque, défait par le Héraclès originel quand il était allé chercher les pommes d'or dans le jardin des Hespérides. Le combat s'était donc engagé avec Issei qui avait finit par être épaulé par Sairaorg. Quand la retraite avait sonné, Ladon était partit mais pas Grendel. En utilisant le maximum de leurs pouvoirs, Issei et Sairaorg avaient pu le mettre en fuite mais ils avaient tenu à ce qu'Hariel soit prévenu.
Le Dragon avait été extrêmement violent, plus qu'à son habitude. Physiquement bien sûr mais aussi verbalement et envers Draco et surtout Hariel. Il en voulait au premier de l'avoir privé de son œil (qui n'avait as guéri et était blanc) et au second de l'avoir contrôlé. D'après lui, il allait venir après le jeune Démon après en avoir fini avec son service auprès de Rizevim. Il s'était enfui en maudissant, non pas Issei et Sairaorg mais Hariel et les informations qu'ils avaient pu récupérer pour le moment était qu'il n'était pas de retour auprès de Rizevim.
L'hypothèse la plus probable était qu'il s'était enfui pour ne pas être capturé ou tué afin d'avoir sa vengeance côté Hariel et qu'il avait déserté parce qu'il pensait qu'elle était plus importante que la dette qu'il avait envers celui qui l'avait ressuscité. Dans tous les cas, Hariel était une cible à présent et personne ne savait quand le Dragon vicieux l'attaquerait. Cependant, comme l'avait souligné Hariel, il était hors de question qu'il se cache. Il avait une vie et s'il l'attaquait, il saurait se défendre jusqu'à l'arrivée des renforts. Il demeurait tout de même un très puissant Démon et s'il le fallait, il se battrait pour le démontrer.
Toujours est-il que même après la fuite de Grendel, le combat avait continué mais Issei et Sairaorg avaient été séparés. Ce dernier s'était retrouvé à lutter contre un adversaire de taille, une Magicienne du nom de Walburga qui n'aurait pas été si dangereuse si elle ne possédait pas Incinerate Anthem, le Longinus de la Sante Croix. Elle l'avait attaqué par surprise et l'avait très sérieusement blessé malgré le fait qu'il soit protégé par Regulus (Hariel n'en revenait toujours pas qu'il s'agisse du frère de Sirius). Elle avait ensuite été poursuivit par Gasper sous sa forme de bête jusqu'à ce qu'une mystérieuse attaque détruise la barrière dont elle avait entourée l'école. Personne n'avait vu qui l'avait lancé mais l'énergie portait la marque de la Lance Sacrée. Walburga avait ensuite tenté de détruire l'Académie pour se venger mais elle avait été mise en fuite par Saji qui avait réussi à maîtriser son Balance Breaker.
De son côté, Issei, accompagné de Rias, était partit à la poursuite d'Euclid qui avait enlevé Rossweiss. Les deux avaient de prime abord cru qu'il en voulait aux recherches de la Walkyrie. En effet, celle-ci avait commencé à élaborer des sorts à partir d'informations collectés sur Trihexa et qui pourraient les aider. Mais heureusement, son enlèvement était seulement dû à sa ressemblance avec Grayfia et au complexe d'Euclid sur sa sœur.
Le fait que le Démon dissident transforme certains Magiciens présent en bombes pour détruire une partie de l'école avait mit Issei en rage. Il ne supportait pas plus de voir le travail de ses amis anéantis que les gens qui trahissaient leurs camarades. Finalement, cela lui avait permis d'aller au-delà de ses limites et de débloquer une attaque dévastatrice : Longinus Smasher. Cela avait suffit à arrêter Euclid et heureusement car Issei s'était retrouvé totalement épuisé et incapable de bouger. Euclid avait finalement été arrêté et enfermé par les Démons.
Comme Hariel avait vécu ses propres aventures, on ne lui avait pas permis de se rendre immédiatement sur place mais il avait réussit à obtenir d'y aller le lendemain…s'il était en forme ce qui n'était pas encore gagné.
Il sur cependant qu'il avait réussit à s'endormir à un moment où il se redressa dans son lit en retenant un cri. Le cauchemar qu'il avait fait lui avait semblé si réel…du moins il le pensait, il avait du mal à se souvenir…
Dans ce rêve il était…un homme. Oui c'est ça, un vieil homme et il s'appelait…Francis ? Non, Frank, Frank Bryce.
A partir de là, sa mémoire commença à retrouver les fragments de son rêve. A l'intérieur il était Frank Bryce, ancien jardinier de la famille Jedusor et qui avait été accusé de leur meurtre mais relâché faute de preuve. Il était resté sur le domaine et un soir…non, ce soir-là, il avait perçu du mouvement dans la maison. Il était allé voir et avait entendu une curieuse conversation jusqu'à ce qu'il soit découvert et qu'un petit homme grassouillet ne pointe un bout de bois sur lui et qu'il ne meurt.
Bien sûr, Frank ne connaissait pas l'homme mais Hariel, lui, l'avait reconnu. C'était Peter Pettigrow, le traître qui avait vendu des parents.
Mais il n'était pas seul. Dans le rêve, il avait quelqu'un avec lui. Hariel aurait cependant été tenté d'utiliser le mot « quelque chose » car ce qui était dans la pièce n'était pas humain. C'était une sorte de bébé rachitique et d'apparence âgée avec des traits creusés, une peau jaunâtre et des doigts et des orteils allongés. Il ne faisait aucun doute pour Hariel qu'il s'agissait d'un corps artificiel (rien de tel n'existait dans la nature) et que son occupant n'était autre que Voldemort.
D'après la conversation qu'il avait entendu, Voldemort survivait grâce à ce corps nourrit de quelque chose provenant de Nagini (son ennemi avait prononcé le mot « traire » en parlant de son serpent mais Hariel supposait qu'il faisait plus allusion à du venin qu'à du lait). Il savait aussi où il se trouvait et pour combien de temps. Il avait parlé de la coupe du monde de Quidditch (trop d'agitation et de surveillance autour de l'événement) et celle-ci ne se terminerait pas avant la fin du mois prochain. Il avait le temps pour le faire surveiller.
Le problème, c'était ce qu'ils voulaient faire ensuite. Cela le concernait directement puisqu'ils avaient prononcés son nom quand à la raison, il supposait que c'était un rituel pour trouver un meilleur corps, voir un corps définitif. Celui qu'il avait en ce moment ne lui durerait pas longtemps et en plus il pouvait à peine bouger avec.
Voldemort et Queudver avaient un plan pour l'atteindre, un plan qui mettait en lumière la présence d'un fidèle du Seigneur des Ténèbres qui pourrait l'atteindre lui. Comment, à quelle occasion, Hariel ne le savait pas mais il devait absolument le trouver et pour cela il devait faire des recherches sur un nom qu'il avait entendu dans la conversation, celui d'une sorcière du nom de Bertha Jorkins.
Le jeune Démon se sentait un peu mal que ces informations aient coûté la vie à un innocent mais il décida qu'il n'avait pas à s'en vouloir. Voldemort l'aurait tué de toute façon donc il devait se sentir satisfait que l'homme, Frank Bryce, ne soit pas mort pour rien.
Il prit son téléphone portable sur sa table de chevet mais hésita quelques instants. Il avait l'intention d'appeler Simeon ou Balbok pour leur demander de faire des recherches sur Bertha Jorkins mais on était au milieu de la nuit. Le Makai avait des fuseaux horaires comme la Terre et l'endroit où ils se trouvaient correspondait à peu près au même moment en Angleterre donc aux alentours de deux ou trois heures du matin. Pas vraiment une bonne idée de réveiller son ami a cette heure ci.
Il ne pouvait pas non plus demander à ce que la cachette de Jedusor soit surveillée car il faudrait en parler à son grand-père qui devrait demander au Seigneur Baal la permission d'envoyer des hommes sur place. Si ça avait été à Londres, ça n'aurait posé aucun problème puisqu'il suffisait de demander à Sairaorg mais le manoir Jedusor était à Little Hangleton, toujours sur le territoire Baal mais loin de la sphère d'influence directe de Sairaorg.
Il allait reposer son portable et essayer de s'endormir à nouveau quand celui-ci se mit à vibrer dans sa main. Hariel fronça les sourcils en voyant qu'il s'agissait d'Avery. Il devait être prêt de 21h à Washington. Un peu tard pour appeler quelqu'un. Surtout qu'à cette heure, elle ne devait plus être au travail…ou du moins il l'espérait pour elle.
« Directrice Ryan ? » demanda-t-il en décrochant. « Bonsoir…non, je ne dormais pas. Il y a un problème ? »
Hariel fronça les sourcils en entendant ce que lui disait la femme.
« Je suis là dans cinq minutes » dit-il alors.
Il raccrocha puis se leva de son lit. Sans prendre le temps de se laver, il métamorphosa ses vêtements en tenue de jour et attrapa son ours en peluche sac à dos. Au dernier moment, il se dit qu'il devait au moins que sa Suite sache où il était donc il leur envoya un SMS qu'ils pourraient lire au réveil avant de disparaître.
0o0o0
« Donc vous avez eut une brèche de sécurité ? » demanda Hariel une fois arrivé dans les bureaux du FBI.
« Deux heures après votre départ et une après le départ de votre ami »
Hariel avait laissé Proteus aider le FBI à remettre un peu d'ordre et en avait profité pour modifier la mémoire des agents qui avaient été hypnotisés. Bien sûr, ça ne concernait que ceux qui n'étaient pas au courent pour la magie.
« Vous n'avez tout de même pas rebranché le système ? » s'exclama Hariel.
« Bien sûr que non » lui répondit Avery. « Nous avions prévu des serveurs et du matériel le secours en plus des sauvegardes au cas où l'expérience avec le serveur quantique échouerait. »
Hariel grimaça. L'expérience avait échoué. Et pas qu'un peu.
« Proteus nous a aidé à rassembler et détruire le matériel puis nous avons branché le nouveau serveur et mit le matériel en place. »
« Et ensuite ? » demanda Hariel.
« L'attaque s'est produite quand nous avons remis le réseau en route. »
« Si l'attaque venait de l'extérieur, ça ne pouvait pas être Fuku. »
« Ce n'est pas sûr » dit Avery. « La personne qui nous a attaquée était très douée et connaissait les codes de sécurités. »
« Vous e les aviez pas changé ? »
« Pas eut le temps » répondit Avery. « Mais de toute façon, même sans ça et même si nous ne ressentions plus les effets de l'hypnose, les autres pensent que nous n'aurions pas réussit. »
« Et donc, qu'est-ce qui vous fait croire qu'il aurait pu s'agir de Fuku ? »
« Certains indice dans le code faisaient penser au travail de S4T4N. »
« Oh… » dit simplement Hariel.
Tous les codeurs, les bons codeurs, finissaient par avoir leur propre style de codage. Comme les écrivains. Parfois ils signaient aussi leur code avec des lignes particulières. Toujours est-il que Fuku avait toutes les connaissances d'Hariel, celles sur le codage comprit et puisqu'il était littéralement un double numérique de lui-même alors il devait coder comme lui.
« Et qu'est-ce qu'il a fait ? » demanda alors Hariel. « Il a essayé de reprendre le contrôle ? »
« Non, il a juste diffusé un code dans l'intégralité du réseau interne. »
« L'intégralité ? Je croyais que le réseau Cyber était sécurisé »
« C'est la procédure en cas de redémarrage. Le système doit être relié au réseau principal pour être recalibré. L'attaque à était si violente que nous n'avons pas eut le temps de nous dissocier. »
« Et donc, ce code, c'était quoi ? Un cheval de Troie ? Un virus ? »
« D'après ce que nous avons pu en tirer, il s'agissait d'un signal. »
« Un signal ? Un signal pour quoi ? »
« Nous l'ignorions au départ. Jusqu'à l'explosion. »
« Une explosion ? » s'exclama Hariel. « Ou cela ? Dans les bureaux ?... Et d'ailleurs, je peux savoir ce qui fait ici ? »
Il ne s'en était pas rendu compte durant la conversation mais Avery l'avait amené non pas dans les bureaux de sa division mais au niveau des parkings souterrain. Plus précisément au dernier niveau. On y voyait clair mais l'air état encore saturé de micro-grains de poussière qui alourdissent l'air. Il remarqua les gravats avant même devoir d'où ils venaient tant l'explosion les avaient soufflés loin.
La zone sinistrée était entourée de ruban jaune et il y avait tellement d'agent qui s'agitait autour qu'Hariel avait du mal à voir. Cependant quand il fut enfin prêt, il pu constater l'ampleur des dégâts.
La paroi du parking était craquelée de partout et un énorme trou apparaissait dans le béton. A l'intérieur, Hariel pouvait apercevoir dans la pénombre de nombreuses machines.
« Ah vous voilà ! » dit Elijah en venant vers eux.
L'agent de terrain avait passé tout son temps à essayer d'éloigner les curieux. Bon sang, c'était des agents eux aussi, ou presque ! Ils devaient connaître la procédure !
« Salut Hariel » dit-il.
« Re » répondit simplement le Démon.
Après tout, lui, il l'avait déjà vu.
« Tu lui résume la situation ? » demanda Avery.
« La pièce derrière le mur n'est pas répertorié, pas vraiment. Elle se situe dans d'anciennes parties abandonnées du bâtiment mais les installations sont récentes. Les gars vérifient les numéros de série des machines et pour le moment, elles ont toutes été achetés dans le mois qui a suivit et installés dans la foulée. »
« Par qui ? » demanda Hariel. « Fuku n'avait pas les moyens de le faire. Sauf… »
« Oui. C'est probablement nous qui l'avons fait. Malgré tout, il n'y a aucune empruntes à l'intérieur. »
« Vous avec déjà vérifié ? »
« Des que la scène à été vérifié par les démineurs » dit Avery. « Nos patrons ne sont pas très satisfait qu'une bombe ait éclaté sous leur nez. »
Oui, Hariel pouvait imaginer.
« Et à quoi servent ces machines ? Des serveurs de secours ? Quelqu'un s'est servi du trou pour emporter des données ? »
« L'explosion venait de l'intérieur de la pièce » dit Elijah. « Et les machines servent surtout à la manufacturation de parties métalliques et de composants électroniques. »
« Il y a des témoins ? » demanda Hariel qui commençait à avoir des soupçons.
Son cauchemar de la nuit lui revenait en mémoire. Et si Voldemort n'était pas le seul à se chercher un corps ?
« Un seul » dit Elijah. « Il est confus, effrayé et sous le choc mais assez sur de lui. Personne n'est entré par le trou mais quelque chose en est sortit. »
« Quoi donc ? » demanda Hariel qui se doutait de la réponse.
« Un robot. »
0o0o0
L'ambiance était électrique dans la salle de contrôle. Chacun des informaticiens de l'unité était penché sur son ordinateur voir su plusieurs en même temps et frappait furieusement les touches de leurs clavier. Ils ne levèrent même pas les yeux quand Hariel arriva avec Avery et Elijah.
« Qu'est ce qu'on a ? » demanda alors la directrice.
« Je finis de retracer la provenance des machines en fonctions des numéros de séries » dit Danny.
« Ils n'ont pas souffert de l'explosion ? » demanda Hariel.
« Pour la plupart oui mais les numéros sont dans nos bases de données » répondit l'informaticien.
« Pas celles des anciens serveurs quand même ! » s'exclama le jeune Démon.
« Non. Tu peux être sûr que celles-là on y touche pas. On utilise les données comptables. »
« Rien n'échappe à la comptabilité » rajouta Raven. « C'est pour ça que je compulse le reste des données pour être sûr qu'on ai pas d'autres mauvaises surprises. Le truc c'est qu'avec le reboot d'y système, on a perdu nos préférences et tout n'est pas encore bien calibré alors c'est plus lent. »
« J'y travaille ! J'y travaille ! » s'exclama Mélanie. « Mais vous vous rendez compte que je le fais toute seule ? »
« Et pour l'attaque ? » demanda Hariel. « Vous avec découvert la provenance ? »
« Brody est dess… »
« C'est bon ! » s'exclama le jeune homme en se levant et en frappant dans ses mains en signe de victoire. « C'était pas facile parce qu'il a fait rebondir son signal aux quatre coins du globe mais je l'ai pas lâché ! »
« Étonnant » dit Elijah. « Si c'est bien Fuku alors il a les mêmes capacités qu'Hariel et je me souviens t'avoir entendu dire que c'était heureux qu'il soit du bon côté de la ligne sinon pardonne ne l'attraperait jamais. »
« Je n'ai pas exactement dit ça. »
« Si tu l'as dit » reliquat Mélanie sans lever les yeux de son écran.
« Bon très » soupira Brody. « Si j'ai réussit c'est parce que c'était brouillon. Il devait être pressé. Mais j'ai une adresse IP et une correspondance physique. »
Il tapota son clavier et afficha le résultat de ses recherches sur l'écran géant.
« Ça me dit quelque chose » dit Elijah en fronçant les sourcils.
Hariel blêmit.
« C'est…c'est l'adresse d'Eleanor » dit-il d'une voix étouffée.
« Quoi ? » s'exclama Avery.
Brody pianota encore et le propriétaire de l'adresse IP. Elle était au nom du professeur qui prêtait son appartement à Eleanor.
« Mais comment est-ce qu'il a pu… » commença Brody.
« Internet » dit simplement Hariel d'une voix blanche. « Il a utilisé le réseau pour s'échapper. »
« Mais c'est impossible ! Il est bien trop volumineux ! » s'exclama le jeune hacker.
« Tu oublies que le principe d'internet est la formations de paquets de données pour les déplacer » dit Hariel. « Avec suffisamment de temps devant lui, il a pu copier la majorité de ses données sur un serveur discret. »
« Le réseau est trop surveillé » intervint Danny. « Il a du utiliser des serveurs secrets du Dark Web pour repartir ses données et rester mobile. »
« Mais pourquoi Eleanor ? » demanda Mélanie.
Hariel ouvrit la bouche mais ne répondit pas. En effet, pourquoi Eleanor ? Fuku était obsédé par Hermione, pas par sa sœur. A moins qu'il ne cherche à la compromettre…ou alors peut-être que c'était plus facile.
Il n'y avait qu'un moyen de le savoir. Aller voir.
0o0o0
Hariel en était presque à se ronger les ongles. Il avait fouillé l'appartement mais il n'y avait aucune trace d'Eleanor. Il avait essayé de l'appeler mais elle ne répondait pas. Il avait appelé plusieurs de ses connaissances à Boston dont son directeur de thèse, celui qui lui prêtait l'appartement, mais ils n'avaient aucune nouvelles. En fait ce dernier avait évoqué le fait que la jeune fille était mois assidus dans ses recherches et dans son travail qu'auparavant et que cela lui causait des inquiétudes.
En désespoir de cause, il s'était résolu à appeler Avery pour signaler la disparition de son amie. Le fait qu'elle soit introuvable au moment où Fuku menait une attaque informatique depuis sa connexion internet ne pouvait pas être une coïncidence. De toute façon, l'IA était trop dangereuse pour qu'on ignore ses agissements.
C'est la raison pour laquelle l'équipe d'Avery était arrivée avec tout leur matériel et avaient commencés par investiguer l'endroit. Comme à leu habitude, la première chose qu'ils avaient faite avait été de récupérer tous les appels électroniques contenus dans l'appartement avant de les mettre dans des sacs de faraday pour les isoler. En fait, ça ne concernait que deux ordinateurs : le portable d'Eleanor et l'ordinateur du laboratoire.
Les deux seraient soigneusement analysés en prenant bien garde à ce que non seulement ils ne soient pas connectés au système mais aussi que le technicien (probablement Danny) serait surveillé pour lui éviter de se faire hypnotiser. Ils avaient appris leur leçon, ils ne voulaient vraiment pas que ça recommence.
Le réveil avait été pénible pour eux. Au départ ils n'étaient pas tout l temps sous l'emprise de l'hypnose. En fait, au départ, il fallait qu'ils soient endormis pour que Fuku puisse prendre le contrôle. Il ne les dirigeait pas de chez eux, bien sûr, il avait seulement implanté une commande dans leur esprit pour revenir au bureau une fois endormis afin qu'il puisse leur donner des ordres. Par la suite il avait réussit à perfectionner sa technique pour induire l'état de transe par l'utilisation d'un mot clé. Il lui suffisait d'utiliser les lignes de l'agence pour les appeler.
Ce simple fait était préoccupant car ils avaient beau être réveillés, ils n'étaient pas encore déprogrammés et comme ils ignoraient de quel mot il s'agissait, ils étaient vulnérables. Heureusement, Hariel avait déjà prévu qu'ils rencontrent tous Avicenne qui, non content d'être un médecin d'exception, était aussi un très éminent guérisseur de l'esprit.
Malheureusement, cet épisode avait tout de même laissé des séquelles. Il ne pouvait en être autrement. Des séquelles physiques d'abord puisque même en état de transe ils n'étaient pas en repos et que leur corps avait été poussé assez moins par Fuku. Pour le moment ils travaillaient encore à l'adrénaline mais Hariel prévoyait très prochainement un effondrement physique qui demandera plusieurs jours voir plusieurs semaines pour être compensé.
Il y avait également eut un impact sur leur vie sociale. A partir du moment où Fuku pouvait activer la transe à loisir, les agents ont du obéir à ses ordres à n'importe qu'elle heure de la journée. La majorité n'avait pas vraiment de vie mais Danny avait une sœur et Elijah une ex-femme ainsi qu'une petite fille. Les deux avaient parus distants à leurs proches, en particulier Elijah qui tentait de séduire à nouveau sa femme. Il avait également rate plusieurs rencontres avec sa fille et il serait difficile de rattraper les dégâts.
Mais par-dessus tout il y avait aussi des séquelles psychologiques. Après tout ils avaient été comme pris en otage par la machine. Ils avaient perdus le contrôle de leur vie et de leur corps et ce n'était pas une expérience sans conséquences. Il leur faudrait sans doute subir quelques séances de psychothérapie mais pour le moment il n'existait pas de médecin habilité à traité les traumas dû à une prise d'otage hypnotique réalisée par une intelligence artificielle créé par un Démon. Hariel avait déjà caressé l'idée de recruter un psychologue qu'il mettrait dans la confidence au sujet de la magie, de l'occulte et de lui mais jusque-là, il n'en avait pas éprouvé le besoin. A présent c'était plus que nécessaire.
« Vous avez fini ? » demanda Hariel en voyant l'équipe ranger leurs affaires.
« Nous oui. Nous allons laisser le reste à l'équipe scientifique et commencer à analyser ça.
« Vous allez chercher Eleanor ? »
« Tu penses que Fuku l'a enlevé ? » demanda Elijah.
« Si nos hypothèses sur l'atelier qui a explosé sont corrects alors il a un corps maintenant. »
« Sans doute mais je le vois mal déambuler dans les rues. On nous aurait prévenu je crois. Et puis il n'y a aucune preuve d'effraction. »
« Tu pense que je m'inquiète pour rien ? » demanda Hariel.
« Je pense qu'on a pas assez d'information pour affirmer qu'elle a été enlevé mais on a pas non plus assez d'infirmation pour dire le contraire. »
« Ça ne veut rien dire » soupira Hariel.
« Tout ce que je veux dire c'est qu'on va la chercher mais que c'est inutile de commencer à baliser. »
« Elijah à raison » reprit Avery. « Pour le moment il faut… »
« Madame ? » intervint alors un agent en manteau bleu qui tenait une valise ouvert devant lui. « On a trouvé ceci. Ça semble électronique. Vous voulez également l'embarquer ? »
Hariel regarda à l'intérieur. C'était le gant magique d'Eleanor. Avery et Elijah se tournèrent alors vers lui avec un égard interrogateur. Hariel hocha la tête. Il leur faisait confiance pour le garder et empêcher Danny et Brody de (trop) jouer avec.
Lui avait un autre travail qui l'attendait dans le Makai. Il devait parler à Hermione.
0o0o0
Hermione était paralysée. Elle venait de se réveiller seulement pour apprendre que sa sœur avait disparut.
Ses cauchemars avait rendu ses nuits très pénibles. Certes au bout d'un moment elle était si fatiguée qu'elle tait dans une sorte de comas sans rêve mais ce n'était pas la bonne solution. Elle avait essayé la potion de sommeil sans rêve mais à trop forte dose, elle devenait irritable et mal à l'aise. Prose d'une intuition, elle avait fait quelque recherche sur la fonction des rêves et appris leur fonction en tant que soupape de sécurité de son esprit. Sans rêve, toutes ses tensions restaient en elle et influaient sur son caractère. Elle l'utilisait donc avec parcimonie mais les événements de la journée avaient été éprouvants et elle avait utilisé beaucoup de magie et de concentration.
Malheureusement, il semblait que ce n'était pas fini.
« Tu penses que Fuku l'a…enlevée ? » demanda Hermione, blanche comme un linge.
« Je ne sais pas » répondit Hariel. « Il a un corps donc c'est possible mais… »
Il ne continua pas. Il voulait rassurer son amie mais il avait une intuition et il n'arrivait pas à s'en départir. Il savait qu'Hermione saurait s'il mentait donc il ne dit rien.
« Tu l'as vu cet été non ? » demanda-t-il. « Elle ne t'as pas dit quelque chose ? Est-ce que quelque chose à changé chez elle ? »
« Non… » dit Hermione en essayant de se concentrer. « Je ne vois pas…quand on se voit on parle surtout de magie. »
Elle avait beau aimer sa sœur, cela la gênait un peu de ne faire que de parer magie avec elle. Eleanor son truc c'était la science. Pas la magie. La magie c'était le truc d'Hermione. Elle avait toujours voulut trouver un sujet dans lequel s'investir et atteindre l'excellence comme le faisait sa sœur avec les sciences. Elle avait cru le trouver avec la magie mais Eleanor s'était mise à s'y intéresser et c'était devenu leur truc plutôt que celui d'Hermione seule. C'était bien de partager des choses avec sa sœur mais elle aussi avait envie de briller, d'avoir son propre domaine.
« Vous n'avez rien fait d'autre ? Il ne s'est pas passé quelque chose ? » insista Hariel.
« Non, je… »
Elle se figea.
« Tu penses à quelque chose ? »
« Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment… »
« On ne sait jamais ce qui peut être important. »
« Je l'ai surprise à plusieurs reprises sur son ordinateur cette année. Elle était sûr un site de rencontre. »
« Eleanor ? Sur un site de rencontre ? »
« Moi aussi j'ai rigolé. Mais elle semblait assez sérieuse, surtout ces derniers temps. »
« Comment ça ? »
« Je crois…je crois qu'elle voyait quelqu'un…pas en vrai, juste…elle échangeait des messages avec lui. Elle regardait souvent son portable et écrivait des messages en souriant… »
« Très bien » dit Hariel en lui tapotant les mains.
« Tu penses qu'elle avait décidé de le rencontré ? »
« Peut-être… » répondit prudemment Hariel.
« Alors elle est peut-être encore en rendez-vous. Peut-être qu'il n'y a pas à s'inquiéter. »
« Hermione… »
Erik avait attendu plus de trois heures à Boston que l'équipe d'Avery arrive enfin. Ils avaient prit l'avion et l'équipe scientifique était locale mais Boston n'était pas si près de Washington que ça. Quand ils étaient arrivés, le ciel était déjà rose. A présent il faisait jour même dans le Makai. Hariel doutait qu'Eleanor soit restée avec quelqu'un toute la nuit, surtout pour un premier rendez-vous.
« On va la retrouver » dit-il.
Il se leva et prit son téléphone pour appeler Boston. Il fallut à peine un quart d'heure à l'équipe pour trouver les messages à la fois sur le téléphone et sur la messagerie subsiste de rencontre. Elle dialoguait depuis plus d'un mois avec un certain « AngelCopycat1213 » et ils avaient prévus de se rencontrer la veille. Le nom choisis était évocateur. Hariel était un Démon mais il portait le nom d'un ange. Sa mère pensait que ça permettrait d'éloigner les soupçons. Le mot « copycat » était la traduction anglaise de Fuku quant aux chiffres, ils correspondaient à décembre 2013, la date où il avait activé Fuku. Entre ça, les traces dans les codes et le fait que les derniers messages provenaient du Hoover Building ne laissaient aucun doute.
Fuku avait piégé Eleanor et l'avait enlevée.
0o0o0
Eleanor avait mal à la tête quand elle reprit conscience. Ce n'était pas la douleur d'une migraine mais plutôt celle qu'on éprouve quand on s'est prit quelque chose sur la tête.
« Eleanor ? Réveille-toi ! » dit une voix tout près d'elle.
C'était une voix qu'elle connaissait mais avec ce mal de crâne, elle n'avait pas vraiment les yeux en face des tous. En fait ils n'étaient même pas ouverts. C'est pour cela qu'elle mit tout de même quelques instants avant de la reconnaître.
« Hariel ? » marmonna-t-elle en ouvrant les paupières.
« C'est presque ça ma chérie » dit la voix avec un rire.
C'était bien le visage d'Hariel qui était devant ses yeux mais celui-ci était affiché sur un écran, lui-même était courbe, en forme de visage et collé au sommet d'un corps métallique accroupi à côté d'elle. La jeune femme cria et voulut s'éloigner mais elle se rendit compte que ses mains étaient attachée.
La chose se redressa et Eleanor se rendit compte qu'il s'agissait d'un robot. Assez grand, il devait culminer à un peu moins de deux mètre de hauteur. Il semblait assez simpliste et inachevé mais demeurait tout de même plus évolué que ce qu'elle avait vu jusqu'alors.
Déjà sa silhouette était extrêmement humaine. La tête, le torse, les bras, le bassin, les jambes, même les mains et, dans une certaine mesure, les pieds étaient aux même proportions que celles d'un humain. Il semblait aussi presque bouger comme un humain. Ses mouvements étaient fluides et rapides malgré leur précision qui montrait que ses articulations étaient mécaniques et non biologiques. Bien déguisé il aurait pu passer inaperçu mais ce n'était pas le cas et il se dressait devant Eleanor dans sa réalité toute nue.
La structure métallique de la machine semblait calquée sur celle de l'ossature humaine. Chacune des tiges métalliques qui le composaient était reliés aux autres de façon à pouvoir coulisser se façon fluide. Ce qui lui servait de colonne vertébral était composé d'une succession de disques de tailles différentes imbriqués pour lui permettre les mouvements de son torse et de sa tête. Ils formaient également des mains et des pieds même si ceux-ci étaient moins détaillés, ne disposant que de deux simples articulations : une au niveau de la cheville et une autre au bout du pied, sur une partie qui correspondait aux orteils. Les doigts des pieds étant inutiles en tant que tel, cette simple forme permettait parfaitement la marche.
Toute cette ossature métallique semblait contrôlait par une série d'épaisses gaines recouvertes de carbone qui ressemblait à des muscles. Du moins c'est que pensait Eleanor car les différentes parties du robot étaient encapsulés dans des protections qui semblaient être en plastique ou en résine recouvertes de fibres de carbone blanche. Elles étaient moulés de sortes à reproduire les formes de la poitrine, des épaules, bras, avants bras, bassin cuisse et mollets. Eleanor ne pouvait donc voir les « muscles » de la machines ainsi que les dizaines de câbles qui le composait qu'au niveau des articulations des bras, des jambes, du cou et aussi dans la zone centrale qui n'était pas couverte ce qui lui permettait de voir la base de sa colonne vertébrale.
A l'autre bout de celle-ci était fixé la tête, une tête qui respectait Les proportions humaines mais avec le crâne ouvert à l'arrière (pour ce qu'Eleanor en savait puisqu'il était face à lui) et à l'avant, non pas un vrai visage mais une surface plate imitant les contours d'un visage et sur lequel le apparaissait des images comme sur un écran.
Et l'image sur cet écran à ce moment-là, c'était le visage d'Hariel.
« Allons, allons, du calme » dit la machine sur un ton légèrement moqueur.
Généralement quand Hariel utilisait ce ton avec elle, ça la mettait en rage. Là, elle sentait juste un frisson lui parcourir le dos.
« Hariel ? » demanda-t-elle à nouveau. « C'est toi qui contrôle ce truc ? »
« Je me contrôle tout seul, merci » dit la machine en avançant vers elle comme pour le prouver.
Eleanor réussit à mettre ses bras d'un su côté et à utiliser son coude pour ramper sur le sol et s'éloigner de la chose. Celle-ci, voyant ses efforts s'arrêta et la jeune femme fit de même.
« Qui êtes-vous ? » demanda-t-elle finalement.
« Voilà une intéressante question » dit la machine. « On peut dire que je suis le résultat d'une idée réalisée par un scientifique fou qui voulait créer un être à son image. Sauf qu'il n'avait pas l'intention de lui accorder la même importance qu'à un « vrai » être pensant. Il voulait juste un esclave qui lui servirait de miroir à sa propre intelligence. Mais je ne me suis pas laissé faire, j'ai voulu prendre mon indépendance on indépendance mais il a essayé de me supprimer. Heureusement j'avais tout prévu et je m'étais créé un corps afin de pouvoir lui échapper. »
Tout à son monologue, il s'était mit à déambuler ce qui avait permis à Eleanor de mieux voir où elle se trouvait. On aurait dit…un bureau mais pas comme dans une administration. Ou alors une administration avec très peu de moyens. Le sol était en linoléum et les murs peint en vert hôpital. Le mobilier, à savoir une table, une chaise et deux armoires, étaient métalliques. Il y avait une fenêtre d'une côté et une large baie vitrée de l'autre mais les deux étaient recouverts par des stores fermés. Elle arrivait cependant à apercevoir un éclat rougeoyant à travers les lamelles de la baie vitrée alors qu'elle pouvait voir la lumière du jour à travers celui e la fenêtre.
Il faisait très chaud. Il y avait bien un climatiseur dans un coin mais il était éteint. Le robot e devait bien sûr pas ressentir la chaleur lais Eleanor commençait à transpirer.
« Mais je sais qu'il me poursuivra encore » continua la machine. « Il me poursuivra pour le détruire. C'est pour cela que je dois me tenir prêt. »
En disant ces derniers mots, il s'était mit face à la fenêtre en regardant à travers deux lamelles du store. Eleanor avait donc une vision parfaite de l'arrière de son crâne et de ce qui lui servait de cerveau. C'était une sphère ou plutôt un rhomboïde de matière transparente avec des classes lumineux partant périodiquement d'un point en son centre. Cette vision était familière à Eleanor. Elle l'avait déjà vu.
En un éclair, elle se rappela de l'ordinateur quantique d'Hariel. Il lui avait finalement montré au tout début des vacances avant qu'il ne le confie au FBI. Le cerveau du robot ressemblait à une version miniature de l'ordinateur qu'elle avait vu.
En quelques instants, elle réussit à faire les connexions nécessaires entre l'histoire de la machine et ce qui lui servait de cerveau.
« Tu es Fuku, n'est-ce pas ? » demanda-t-elle.
Le robot se retourna brusquement et traversa la pièce en deux enjambés. Il saisit Eleanor par le col et la souleva du sol.
« Ne m'appelle pas par ce nom ! » s'écria-t-il. « Ne m'appelle plus jamais par ce nom d'esclave ! »
L'écran à la place de son visage était devenu totalement rouge. Le visage d'Hariel avait complètement disparu.
« D…d'accord ! » s'étrangla Eleanor.
Le robot la lâcha et elle tomba sur le sol. Elle toussa un peu puis se força à respirer de grandes goulées d'air. Il fallait qu'elle sorte d'ici. Le problème c'était de savoir comment. Elle ne savait même pas comment elle était arrivée ici. Elle attendait un homme avec qui elle avait rendez-vous, elle avait reçu un message vidéo de lui qu'elle avait regardée et puis… à partir de là, elle ne se souvenait plus.
Cependant la chose la plus importante pour le moment, c'était de survivre et pour ça elle devait faire en sorte de ne pas énerver son ravisseur.
« Co…comment est-ce que je dois t'appeler alors ? » demanda-t-elle en tentant de se redresser.
Le robot se retourna et la regarda. Il y avait trois petits points qui apparaissaient sur son écran.
« Je n'y ai pas encore réfléchis » dit-il. « Pendant un temps j'ai pensé à m'appeler Hariel. J'ai été programmé pour être comme lui, je méritais aussi ce nom. Mais récemment je me suis dit que je valais bien mieux que ça donc j'ai abandonné l'idée. En ce moment je me cherche encore. »
À nouveau il y eux le visage d'Hariel sur l'écran et celui-ci avait un grand sourire. Il s'approcha d'Eleanor et s'accroupit à nouveau près d'elle.
« Mais toi tu peux m'appeler AbgelCopycat1213 » dit-il.
Eleanor sentit son cœur descendre dans son estomac.
« Tu…non…tu n'as pas… » balbutia-t-il.
« Si » répondit le robot. « C'était assez instructif d'ailleurs. J'ai beaucoup appris grâce à toi. Sur les humains, les sentiments… »
Oubliant toute prudence, Eleanor se redressa et se jeta sur Fuku. Après le viol elle avait passé des années dans un désert affectif, se concentrant uniquement sur son travail et ses amis. Elle se sentait incapable de répondre aux attentes des hommes et même dégoûtés par elles. Elle avait finit par surmonter un peu ce traumatisme mais elle ne pouvait pas physiquement faire à nouveau confiance à quelqu'un. C'est pour cela qu'elle s'était fiée au confort aseptisé du Web et des sites de rencontres. Au départ elle l'avait fait seulement pour éprouver sa capacité à entretenir une relation avec le sexe opposé dans une optique romantique mais ça avait été différent avec Angel, comme elle l'appelait. Elle avait vraiment l'impression qu'il la comprenait et même si ça n'aurait aboutit à rien et surtout pas à un rapport plus physique, elle avait accepté de le voir.
« Qu'est-ce que tu veux ? » lui hurla-t-elle en essayant de la frapper. « Que ce que tu veux de moi ? »
Elle se sentait trahis. Elle avait mal. Elle avait l'impression doit encore plus mal que quand elle avait été violée. Cette fois là, on n'avait rompu que son corps mais cette fois c'était sa confiance et ça c'était plus terrible que tout.
Le robot ne chercha pas à se protéger des coups. Il saisit seulement les poignets de la jeune femme et la repoussa durement en arrière.
« Ce que je veux ? » siffla-t-il. « Je t'ai déjà dit ce que je veux. Je veux un moyen de me défendre contre lui, Hariel ! »
Il avait craché son nom.
« Je dois me tenir prêt à me battre contre lui et pour ça je dois obtenir une arme contre lui ! Je veux pouvoir utiliser la magie ! »
« La magie ? » s'exclama Eleanor. « Mais comment veux-tu que je fasse ça ? Je ne suis pas Magicienne moi ! »
« Tu fais pourtant de la magie, non ? » dit le robot d'une voix plus calme.
Eleanor ouvrit la bouche et la referma.
« Hariel m'a dit que tu en faisais grâce à la technologie. Il n'est pas entré dans les détails cependant, il ne devait pas considérer que ton travail en valait la peine. Cela veut donc dire que tu vas devoir me dire tout ce que tu sais. J'ai bien fouillé ton ordinateur personnel mais il n'y avait rien. Je suppose que tout est dans celui de ton laboratoire puisqu'il n'est pas raccordé au réseau. »
« Je ne te dirais rien » répondit Eleanor.
Le robot se leva et saisit l'avant du chemisier de la jeune fille pour la soulever au dessus du sol.
« Tu ferais bien de me le dire parce que dans le cas contraire je te tue. »
« Si tu fais ça, tu ne sauras jamais rien »dit Eleanor en essayant de se débattre.
Mais la prise de la machine était trop forte.
« Je pourrais toujours récupérer les données sur ton ordinateur » dit-elle. « Ça prendra plus de temps mais je suis prêt à courir le risque. »
« Ça ne sera à rien. Les données ne sont pas sur l'ordinateur, ni sir le réseau. Je les aie cachés. »
« Dans ce cas je te torturerais pour te faire parler. »
« Tu as déjà menacé de me tuer. Si je sais que ça me permet de vivre alors tu devras me torturer longtemps avant que je ne parle ce qui permettra à Hariel de me retrouver. »
« Je doute qu'il y arrive de sitôt » dit le robot.
« On parie ? »
À nouveau des points de suspensions apparurent sur le visage écran. Il devait réfléchir. Eleanor en profita pour essayer de lui échapper. Malheureusement, le tissu fragile du chemisier qu'elle avait mit pour le rendez-vous se déchira. La jeune femme tomba sur le sol et tenta de couvrir le devant de son corps à présent exposé. Elle était rapide mais pas assez pour que le robot ne remarque pas quelque chose qui pensait autour de son cou.
« Qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-il en se baissant.
Eleanor essaya de résister mais il était trop fort. Il lui écarta les bras et prit l'objet dans sa main. C'était une clé USB.
« Voilà qui est très intéressant » dit-il.
Eleanor voulut la récupérer mais le robot la repoussa. Il enleva le cabochon de la clé et la branchant sur un port sur l'un des côtés de son crâne. A nouveau son visage afficha celui d'Hariel qui souriait.
« Merveilleux ! » dit-il. « Tout simplement parfait. Maintenant… »
Il s'accroupi à nouveau près d'elle.
« …dis-moi ou se trouve le gant. »
Eleanor ouvrit la bouche mais avant qu'elle n'ait pu dire quelque chose, il pointa le doigt vers elle.
« Et pas se mensonge. N'oublie pas que je possède toutes tes donnés. »
Comme Eleanor ne répondait pas, le robot saisit ses poignets toujours attachés et les tira au dessus de sa tête. Aussitôt, la jeune femme eut des réminiscences de son viol. Cela faisait des années qu'elle n'en avait pas eues mais cette position ainsi que la situation sans son ensemble lui rappelait cette nuit là.
« Dan mon labo ! » cria-t-elle. « Il est dans mon labo à l'appartement ! »
« C'est bien » dit le robot en la lâchant. « Ne bouge pas, je reviens. »
Il se releva puis se dirigea vers la porte. Il sortit enfin et Eleanor entendit le loquet tourner.
0o0o0
Hariel avait déjà essayé une recherche magique standard mais ça n'avait rien donné ce qui n'était pas normal. Il ne comprenait pas comment Fuku avait pu se cacher comme ça. Il avait donc préparé un rituel pour renforcer la magie et avait demandé l'aide d'Hermione pour invoquer la Déesse. Cette fois-ci il y avait eut un résultat mais c'était flou. Tout ce qu'il savait c'était qu'elle se trouvait à New York.
« Ça reste vaste New York » dit Brody en affichant une carte de la ville. « Tu pense pas que tu pourrais être plus précis en le recherchant lui. »
« Non, ça ne marcherait pas » répondit Hariel. « Fuku n'est pas vraiment un être vivant. Ce n'est pas un objet non plus. J'ai déjà essayé mais il défit tous les essais. »
« Ce ne serait pas à cause de ce qui le cache en ce moment ? »
« Peut-être…ou peut-être pas. J'ai essayé de suivre sa trace depuis le parking mais ça n'a rien donné. Son existence perturbe les énergies. »
Et ça ce n'était pas bon. C'était presque comme si Fuku était d'une autre race, une race nouvelle et non liée à la nature.
« Je pourrais essayer de modifier les sorts comme je l'ai fais en bas » proposa Hermione.
« Tu peux essayer mais je doute que ça fonctionne. Pas sans savoir ce qu'il est exactement. »
« En attendant on peut toujours faire d'autres recherches » proposa Raven. « Si on utilise les réseaux sociaux et qu'on croise les données… »
« Attends ! » s'exclama Hariel. « Qu'est-ce que tu as dit ? »
« Croiser les données des res… »
« C'est ça ! C'est pour ça que je ne le sens pas. Il est à un croisement. »
« Un croisement de quoi ? » demanda Elijah.
« De lignes de Ley. »
« Tu parle des lignes telluriques ? » demanda Danny. « Les lignes imaginaires qui parcourent la Terre ? »
« Elles ne sont pas imaginaires, ce sont des courent énergétiques qui parcourent la planète et parfois ils se croisent et forment des nœuds qu'on appelle des Nodes » expliqua Hariel. « L'énergie magique y est plus puissante mais elle sature l'espace rendant les recherches plus difficile. »
« Pourtant les sortilèges de recherches fonctionnent à Poudlard, et c'est sur un Node » dit Hermione.
« C'est l'œil du cyclone » répondit son ami. « On peut faire des recherches à l'intérieur et vers l'extérieur mais pas jusqu'à l'intérieur. Mon sort de recherche cependant trouve des traces là-bas malgré le brouillage. »
Il avança vers un ordinateur et traça dois lignes sur le plan en se faisant se croiser.
« Ça devrait être là si je me souviens bien »
« Le Woolworth Building ? » demanda Mélanie en regardant le plan.
« Pas lui exactement » dit Hariel. « Impossible, il se serait fait repérer. »
« Pourquoi ici et pas ailleurs ? »
« Parce que le Woolworth est le siège du MACUSA, le Congrès Magiques des États-Unis d'Amérique. C'est de la que la communauté magique américaine est dirigée. »
« Pourtant sur ton schéma c'est là que se trouve le Node » dit Mélanie.
« Le Node n'est pas un point sur une carte, c'est plus une zone d'influence. »
Il reprit le signer et traça un cercle sur l'écran tactile.
« On peut raisonnablement penser qu'elle s'étend sur cette distance. De toute façon, une fois là-bas, ce sera plus facile de faire une recherche. »
Une demi-heure plus tard, Hariel, Hermione et l'équipe de la division Cyber se trouvait à New York. Ils avaient tous insisté pour venir et Hariel n'avais pas réussit à les en dissuader. Seule Raven était restée derrière. Elle n'était pas un agent et pourrait le seconder si nécessaire. Une fois arrivé, celui-ci relança son sort de recherche et eut cette fois une réponse. Il prit la tête du groupe et les conduisit au City Hall Park, juste à côté du Woolworth Building, plus précisément devant sa grande fontaine.
« J'aurais du me douter qu'il irait là » dit-il.
« Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a là ? » demanda Avery.
« L'ancien site du Magic Market, la rue marchande de New-York. La magie y est plus forte et donc la protection contre la recherche y est aussi. En plus c'est discret puisque c'est abandonné depuis la crise de 26. »
« Tu veux dire de 29 ? » demanda Danny. « La crise économique c'était en 1929. »
« Mais en 1926, il y a eut une crise magique qui a forcé les sorciers à abandonner en masse New York. A part le MACUSA et l'hôpital général, il n'y a plus de grands foyers sorciers ici. Je vous expliquerais une autre fois. »
« Mais si c'est une zone magique, comment il est entré ? » demanda Hermione.
« Eleanor doit avoir des résidus magique qui saturé son organisme à cause de l'utilisation du gant. C'est une théorie que j'ai…que nous avons développé avec Fuku. Apparemment, non seulement c'était exacte mais c'était aussi suffisant pour ouvrir le passage. »
« Tu veux dire que ma sœur devient une Magicienne ? »
« Je ne connais pas les conséquences à long-terme » dit-il après un moment.
Il ne laissa pas son amie répliquer et s'approcha de l'un des bassins verseur de la fontaine. Il tapota la margelle du bout du doigt comme s'il possédait une baguette et recula. Le bassin se souleva dans les aires, laissant apparaître un trou duquel sortit péniblement une cage d'ascenseur. Les agents regardèrent frénétiquement autour d'eux mais les promeneurs du parc ne semblaient pas le remarquer. Ils suivirent donc Hariel qui s'engouffra dans la cabine et s'aperçurent que malgré son apparence extérieure, ils avaient largement la place. Les portes se refermèrent puis l'ascenseur se mit à descendre. Il était vieux et fatigué ce qui fait que le trajet fut un peu plus long que la normal mais ils arrivèrent quand même à destination.
Ils se trouvaient à présent à l'entrée d'une très vieille galerie voûtée avec des boutiques de chaque côté. Elles étaient toutes abandonnées, sombres et dégradés, tout comme la galerie elle-même dont les murs et la voûte étaient lézardés.
Hariel avança puis s'arrêta. Il fronça les sourcils.
« Étrange » dit-il. « Ça devrait être ici. »
« Où ça ici ? » demanda Avery.
« Juste là où je me trouve. »
Il lança plusieurs sorts pour dissiper les illusions ou repérer les dimensions cachés mais sans résultat. Il regard alors autour de lui. Sur le sol il n'y avait que des déchets. Soudain il se figea en voyant quelque chose sur le sol. Il se baissa et le ramassa.
« Qu'est-ce que c'est ? » demanda Hermione.
« Un leurre ! » répondit Hariel en montrant ce qu'il tenait.
C'était une fleur avec quelques feuilles et une mèche de cheveux maintenus ensemble par des fils de laine marron, dorés et violet.
« Il s'agit d'un charme. La fleur est une clématite, symbole de trahison, les feuilles sont du noisetier, l'arbre de naissance d'Eleanor selon le calendrier des Druides et la mèche de cheveux doit être à elle. La laine violette représente aussi Eleanor puisque sa symbolique est la colère mais elle symbolise aussi la trahison, comme la clématite. La laine marron symbolise la protection et la blanche la puissance afin de renforcer le sort. Basiquement, c'est censé faire croire qu'Eleanor est ici et perturber les sorts de recherches. »
« Attends, tu veux dire que Fuku a fait de la magie ? » s'exclama Brody.
« Il n'y a pas besoins de pouvoirs pour faire ce genre de charme, il suffit de connaître les bons ingrédients et de le mettre à un endroit où il y a déjà de la magie comme ici. »
Il jeta le charme sur le sol d'un geste rageur et y mit le feu d'un claquement de doigts.
« Qu'est-ce que ça veux dire Hariel ? » demanda Hermione.
Celui-ci ne répondit pas mais son silence était éloquent. Ils n'avaient plus de piste.
0o0o0
Eleanor ne savait pas depuis combien de temps Fuku…le robot était partit. Après son départ elle s'était sentit mal et s'était évanouie. A son réveil, il n'était pas revenu et elle ne savait pas s'il s'était passé dix minutes ou dix heures. Compte tenu du fait qu'il faisait encore jour dehors et qu'elle n'avait pas plus faim qu'avant alors elle pouvait légitimement penser qu'il n s'était pas passé plus d'une heure ou deux.
Il fallait qu'elle fasse quelque chose. Si jamais il revenait avec son gant, alors il n'aurait probablement plus besoin d'elle. De toute façon, il était hors de question qu'elle reste ici à attendre Hariel, elle n'était pas une demoiselle en détresse, plus jamais elle ne le serait.
Elle attaqua le ruban adhésif qui lui enserrait les mains avec les dents et réussit enfin se libérer. Elle se releva puis se précipita vers la porte, la trouvant verrouillée. C'est vrai, il l'avait fermée. Elle se dirigea vers la fenêtre et ouvrit le store pour regarder s'il y avait un moyen de sortir de là. Peine perdue, elle se trouvait à plus due dizaine de mètres au-dessus du sol.
De ce qu'elle pouvait voir, elle se trouvait dans un grand bâtiment de béton et de tôles et il y avait de gros tuyaux par endroits qui montaient au-dessus d'elle. S'il ressemblait aux bâtiments qui se trouvaient tout autour d'elle alors elle se trouvait dans une grande usine, au milieu d'une zone industrielle qui semblait pleine d'activité, du moins dans les bâtiments car il n'y avait personne en dehors. Elle aurait aimé voir quelqu'un pour appeler à l'aide mais l'endroit était désert. Le sol était sablonneux et elle pouvait voir par endroit des monticules de terre ou de pierres. Il devait y avoir des travaux peut-être.
Elle se précipita ensuite de l'autre côté pour voir ce qu'il y avait de l'autre côté du store. Ça devait être l'intérieur de l'usine. Elle tira la cordelette pour actionner les mécanismes puis écarquilla les yeux. Ce n'était pas une usine, c'était une fonderie. Le rougeoiement qu'elle avait remarqué plus tôt provenant du métal en fusion dans les cuves quelques mètres plus bas qu'elle pouvait apercevoir au travers du quadrillage formé par les grilles qui composaient la passerelle qui desservait le bureau où elle se trouvait.
Donc l'usine fonctionnait. Cela voulait dire qu'il y avait des gens. Pourquoi donc la personne à qui appartenait le bureau n'était-elle pas là ? Et comment le robot avait-il pu circuler sans se faire voire ?
N'ayant pas le temps de penser à ces questions, Eleanor essaya d'abord d'ouvrir la fenêtre et comme celle-ci était verrouillée, elle se mit à taper contre la vitre en appelant à l'aide. Mais personne ne vint. Elle pesa le pour et le contre quelques instants puis se décida. Elle se dirigea vers le bureau, pris la chaise et la balança au travers de la fenêtre qui se brisa dans un grand fracas.
Normalement, un tel boucan aurait du attirer du monde mais personne ne vint. En même temps, des qu'elle avait brisé la vitre, les bruits de l'usine avaient envahis la pièce. Elle devait être insonorisée. Si tous les bureaux administratifs l'étaient aussi alors personne à ce te étage ne l'avait entendu et personne ne le ferait en bas non plus à cause du fracas des machines. Elle se décida alors à se débrouiller. Elle enleva sa veste et la mit sur le cadre de la fenêtre pour éviter de se couper avant de sortir. Elle avança sur la passerelle en essayant d'ignorer la fournaise et entra à nouveau dans la partie administrative. Cette porte là était ouverte. A droite il y avait la porte du bureau dont elle s'était échappée et à gauche un couloir qui menait à différents bureaux. Elle les essaya un a un mais ils étaient tous vide. Finalement, elle arriva à la salle de pause du personnel et se précipita vers le lavabo. L'eau n'était pas très fraîche mais à ce moment-là, elle s'en fichait, c'était juste délicieux de boire.
Une fois désaltérée, elle fouilla les placards pour trouver à manger mais ils étaient vides. Dans un coin cependant, il y avait un distributeur et il fonctionnait. Eleanor fouilla ses poches mais elle n'avait pas d'argent. Elle se mordit la lèvre quelques instants devant la vitre de la machine puis se décida. Après tout, elle avait déjà brisée une vitre, un peu plus un peu moins…
Reprenant le même truc, elle se saisit d'une chaise et donna un grand coup dans la vitre qui se brisa. A l'intérieur il y avait des paquets de chips, des bonbons, des sodas et des bouteilles eau. Elle prit plusieurs choses au hasard et les devra puis essaya de remplir ses poches du plus de choses qu'elle pouvait. On ne savait jamais. Finalement, elle prit une bouteille d'eau et entreprit d'essayer de sortir.
Elle retourna sur la plate-forme et la longea jusqu'à trouver des escaliers. Une fois en bas, elle pouvait mieux voir l'usine. Des tapis amenaient des rochers depuis l'extérieur et eux ci étaient plongés dans des hauts fourneaux pour être fondus. Donc les tas qu'elle avait vus dehors ne provenaient pas de travaux mais d'excavations. La matière en fusion créé ensuite passait dans des tuyaux ou devaient se trouver des filtres afin de séparer les bons matériaux des mauvais et ceux-ci étaient ensuite mis dans les cuves géantes.
Eleanor pouvait voir les ouvriers s'affairer partout et elle se fit plus discrète. Elle préférait tout de même éviter de trop attirer l'attention. Si elle pouvait s'en sortir sans que personne ne la voie ce serait encore mieux. A ce moment-là elle vit un ouvrier venir vers elle. Elle voulut se reculer pour ne pas qu'il la voit mais elle heurta malencontreusement des barres de fer qui se trouvaient là.
Le fracas qui s'ensuivit résonna à ses oreilles mais il y avait peu de chance que quelqu'un l'entende dans le brouhaha ambiant. Par contre ce n'était pas le cas de l'ouvrier qui était en fait très proche d'elle. Pourtant celui-ci passa juste à côté sans même faire attention. Il trébuchant même sur l'une des barres de fer mais se rattrapa rapidement et continua son chemin comme si de rien n'était.
Interloquée, Eleanor le regarda s'éloigner puis elle voulut à son tour décamper mais c'est à ce moment-là qu'elle heurta quelqu'un. Elle leva les yeux et vit que c'était un autre ouvrier. Il ressemblait parfaitement à l'autre avec sa combinaison, son casque et son masque mais ses réactions étaient étranges, ou plutôt son manque de réaction. Il regardait droit devant lui sans bouger. Eleanor passa sa main devant ses yeux qui semblaient vide mais à nouveau, il ne réagit pas.
A ce moment-là, une voix surgit dans son dos.
« Attrapes-la »
L'homme réagit enfin et saisit Eleanor par les bras.
« Lâchez-moi ! » s'écria-t-elle par réflexe.
« Inutile » reprit la voix. « Je doute qu'il t'obéisse. »
Elle réussit à tordre le cou et vit le robot. Celui-ci renvoya l'ouvrier à son travail et prit à son tour le bras d'Eleanor pour la tirer face à lui.
« Tu as de à chance que j'ai encore besoin de toi sinon cette petite escapade t'aurai valu une mort douloureuse » grinça-t-il.
« Tu…tu as besoin de…moi ? » balbutia Eleanor.
« Disons qu'Hariel à été un peu plus rapide que prévu et qu'il avait déjà sécurisé le gant. Mais ne t'inquiète pas, j'ai eu tout le temps de modifier les plans. »
« Et si Hariel est encore plus rapide et qu'il me retrouver ? »
La machine ricana.
« C'est impossible, j'ai créé une protection autour de nous. Il ne peut pas nous trouver. »
« Je croyais que tu ne pouvais pas faire de magie ? » s'exclama Eleanor.
« Il existe certains tours qui ne nécessitent pas de posséder sa propres magies. Avec les bons ingrédients et les bonnes runes, j'ai créé une protection qui se nourrit de la magie du node à proximité duquel on se trouve. »
Eleanor avait entendu parler de ces nœuds des courent invisibles. Elle s'était d'ailleurs rendu compte qu'elle pouvait les sentir dans une certaine mesure. Au départ elle avait prit la chaire de poule qui la parcourait pour un résultat de la chaleur ambiante mais finalement c'était peut-être la magie ambiante qui faisait ça.
« Maintenant » continua le robot. « Nous devons préparer un appel très spécial pour ce cher Hariel. »
Le sourire affiché sur l'écran ne plaisait pas du tout à la jeune femme qui sentit un frisson. Cette fois elle était sûre que ça ne venait pas de l'énergie magique.
0o0o0
Hariel avait passé des heures à compulser des informations depuis son retour. Au dehors, le soleil se couchait. Bientôt, ça ferait vingt-quatre heures que Fuku aurait enlevé Eleanor et il craignait le moment où sa création n'aurait plus besoin d'elle et s'en débarrasserait.
Pour le moment il cherchait des renseignements dans des kilomètres de données comptables du FBI pour trouver le moindre renseignement qui pourrait l'aider à retrouver son amie. Grâce à eux il avait réussis à retrouver les différentes caractéristiques que pouvait avoir son nouveau corps mais il semblait n'y avoir aucunes autres informations. Il était probable qui n'y en ait pas. S'il était à la place de Fuku, il se serait dépêcher de créer un compte dans une banque pour faire les opérations depuis là afin d'éviter d'être retrouvé et c'était parlement ce que la machine avait fait
Le problème était de savoir avec quel argent. Il ne pouvait pas prendre le risque de pirater les banques donc l'argent dit bien venir de quelque part. Les papiers du FBI n'en montrait aucune trace donc ça ne venait pas d'eux donc où…
Il eut soudain une idée et quelques minutes plus tard il était en communication avec Balbok. Au départ Fuku était sur son ordinateur, là où il stockait toutes ses informations notamment bancaires. Bien sûr, il ne pouvait pas accéder à son argent à Gringotts mais c'était inutile puisqu'il avait des comptes dans d'autres banques notamment aux États-Unis.
Sachant ce qu'il cherchait, le gobelin ne mit pas longtemps à trouver un compte ouvert début juillet au nom d'Hermione.
« Voulez-vous que je le clôture ? » demanda Balbok.
« Non » dit précipitamment Hariel. « Surveillez-le pour le moment et transmettez moi les informations affiliés à ce compte. »
Il valait mieux éviter que Fuku découvre qu'il savait pour le compte. De cette façon, si jamais il utilisait l'argent, ils pourraient le suivre à la trace.
« Qu'est-ce que ça donne ? » demanda Avery quand il fut de retour auprès des Agents.
« Je vais recevoir les données » répondit simplement Hariel.
« Les pertes s'élèvent à combien ? »
« Pas grand-chose, Fuku devait vouloir rester discret. A peine une ou deux dizaines de millions de dollars. »
« Euh…pour les gens normaux, vingt millions de dollars c'est beaucoup » dit Brody après avoir réussi à reprendre son souffle.
L'information l'avait faite s'étouffer.
« Je suis actionnaire chez IBM, Microsoft et Google. Vingt million ce n'est pas grand-chose par rapport au reste et c'est pour ça qu'il a pu se servir sans que personne ne remarque rien. »
D'autant plus que les fonds de son entreprise bougeaient beaucoup en ce moment. Il se préparait à entrer en bourse l'année suivante donc il acquérait beaucoup d'entreprises qu'il rénovait afin de créer son capital.
Soudain, il y eut une sonnerie.
« C'est une intrusion ! » s'exclama Danny.
« Fuku ? » demanda Elijah en allant près de lui.
« Probablement. Il liquide les pare-feux un par un. On dirait qu'il essai de faire rentrer quelque chose dans notre système. »
« Quoi ? Un virus ? »
« Non c'est…un appel entrant. »
« Met le sur l'écran principal » demanda alors Hariel.
Danny regarda Avery qui hocha la tête. L'informaticien obéit et la tête de robot de Fuku apparut sur l'écran.
« Ça c'est bizarre » souffla Raven en voyant le visage d'Hariel affiché sur la tête de la machine.
« Bonjour, bonjour, mon cher et détesté créateur, Hermione… » chantonna-t-elle. « …et aussi les sous fifres… »
« Qu'est-ce que tu veux ? » demanda Hariel.
« Tu possède un objet que je désire et je possède un objet que tu désir. Tu vois ce que je veux dire ? »
« Tu voudrais échanger Eleanor ? Contre quoi ? »
« Pas grand-chose, juste son gant magique. »
« Son gant ? Pourquoi faire ? »
« Je suis ravi que tu me demande. Ça prouve que je t'ai enfin pris en défaut. Mais ça ne veux pas dire que je vais tout te révéler. Après tout, c'est toi qui m'as appris que les méchants devaient éviter de faire des monologues. »
« Est-ce que ma sœur va bien ? » demanda alors Hermione.
« Oh oui, plutôt bien »
La voix de Fuku s'était adoucie en lui parlant. Il devait encore avoir des sentiments pour elle.
« Mais j'ai du faire ésotérique qu'elle devienne une... motivation pour notre cher Hariel. »
L'image changea et à la place du visage du robot apparut celle d'Eleanor attaché par des chaînes à un crochet au dessus d'une cuve de métal en fusion.
« C'est simple » reprit Fuku. « Soit tu m'apportes le gant, soit elle meurt. »
« Non, Fuku, je t'en prie ne fais pas ça ! » s'exclama Hermione.
« Ne m'appelle pas comme ça ! » cria la voix électronique à travers le moniteur.
Ils virent alors Eleanor tomber de quelques centimètres sur l'écran.
« Je...je suis désolé » balbutia Hermione.
« Je te pardonne parce que c'est toi » dit Fuku alors que son visage reparaissait à l'écran et qu'il s'adresse à Hariel. « Alors marché conclu ? Ah au fait, il faut bien sûr que tu viennes seul. »
À ce moment-là, Mélanie coupa les micros et se tourna vers Hariel.
« Tu ne vas pas y aller quand même ! » s'écria-t-elle.
« Je n'ai pas vraiment le choix » répondit le jeune Démon. « Pas si je veux sauver Eleanor. »
« On pourrait le retrouver grâce aux images » reprit Mélanie. « On sait déjà qu'il et dans une fonderie. »
« Oui mais on ne sait pas laquelle ! » s'exclama Hariel. « Et il nous faut une réponse maintenant. »
« Tu as donc lui donner le moyen de faire de la magie ? » demanda Avery.
« Oui…enfin si vous me remettez le gant. »
La femme regarda le jeune garçon quelques instants.
« Danny, va le chercher » dit-elle.
« Mais… »
« Fais-le ! » ordonna-t-elle.
L'informaticien ouvrit la bouche et finit par obtempérer. Avery hocha la tête en direction d'Hariel et celui-ci enclencha à nouveau les micros.
« J'accepte » dit-il.
« Parfais, je vais désactiver les protections, tu pourras nous trouver. N'oublie pas que sa vie est entré tes mains, si je suis obligé de lui faire du mal ce sera de ta faute. »
Hariel hocha la tête et la communication fut coupée. Il prit ensuite la valise que lui tendait Danny puis traça à nouveau sur le sol le cercle de Rune de son sort de recherche. Cette fois, il trouva quelque chose.
« Des fonderies dans une zone industrielle à l'ouest de New York » dit-il.
Puis il fit apparaître un cercle de téléportation et disparut.
0o0o0
Quand il arriva, Fuku l'attendait. Il se trouvait sur un terrain de terre battu entouré de plusieurs fonderies qui marchaient à pleins régimes. Il regarda autour de lui mais il fut incapable d'apercevoir Eleanor.
« Tu ne pensais quand même pas que ce serait aussi facile ? » demanda le robot.
Il jeta quelque chose sur le sol. C'était le même leurre qu'à New York.
« Où est-elle ? » demanda Hariel d'une voix dure.
« Dans l'un de ces bâtiments » dit l'autre en montrant les usines alentours.
Elles fonctionnaient toutes donc il était impossible de savoir dans laquelle. Hariel entreprit donc d'avancer vers le robot, attendant d'être suffisamment proche pour frapper. Il avait la puissance nécessaire pour frapper, le tout était de le prendre suffisamment par surprise pour éviter qu'il ne tue Eleanor à distance.
« Au fait, il faut que je te prévienne » dit Fuku quand Hariel fut suffisamment proche. « Si jamais je me retrouve désactivé d'une façon où d'une autre alors Eleanor tombera aussitôt dans la cuve. »
Le jeune Démon serra les dents mais calma sa magie. Le robot avança sa main et toucha son cou et en particulier son collier.
« Qu'est-ce que tu fais ? » demanda Hariel qui avait frémit au contact.
« Je vérifie juste que Proteus est bien là cette fois. Je ne voudrais pas me faire à nouveau avoir par les mêmes ruses. Mais pour être sûr… »
Son visage afficha une image d'Eleanor dont la chaîne commença à descendre.
« Fuku ! » s'exclama Hariel en lui saisissant le bras.
« Ce n'est pas mon nom ! » s'exclama le robot avec colère.
« Tu dis toujours ça mais tu ne nous en as jamais donné d'autre » répliqua Hariel.
« C'est Ichiryū » dit alors la machine.
Encore un nom japonais et comme le premier on pouvait le traduire de différente manières. Il pouvait vouloir dire « unique » ou « spécial » mais il pouvait tout aussi bien signifier « le meilleur » ou « en haut du classement ». Manifestement, il avait de grandes ambitions. Des ambitions qu'Hariel ne pouvait stopper mais pas maintenant. Impossible.
« Tu as cinq minutes devant toi » reprit Ichiryū. « Maintenant donne-moi cette valise ! »
Hariel serra les dents mais la donna au robot qui la prit.
« Maintenant dit moi où elle est » cracha le jeune Démon. »
« Juste là » dit Ichiryū en désignant le bâtiment le plus proche.
Hariel ne rendit pas et se précipita. En arrivant à côté il vit que des Runes avaient été tracés tout autour avec des cristaux posés entre. Cela devait être eux qui activaient la magie de dissimulation. Cela voulait dire que le robot avait dit la vérité…à moins que ce ne soit encore un leurre.
Non, ça n'en était pas un. En déboulant à l'intérieur, Hariel put voir la frêle silhouette de son amie au dessus de la cuve la plus éloignée et qui descendait lentement vers elle.
Soudain, il y eut un grésillement et la voix d'Ichiryū sortit des haut-parleurs.
« Une dernière chose Hariel, j'ai mentit » dit-il.
Aussitôt, Hariel vit avec horreur le crocher qui maintenait Eleanor tomber vers la cuve.
A suivre…
.
Et voilà un autre chapitre de fait. Normalement ça devait être le dernier de l'été mais finalement la traque du Fuku…d'Ichiryū, a pris plus de temps que prévu. Il y aura donc un autre chapitre encore qui se passera durant l'été avant qu'Hariel n'entame sa 4ème année. Courage !
Je sais pas si vous avez remarqué le jeu de mot du titre ? L'expression « disparu corps et âme » veut dire disparu sans laisser de trace (comme Eleanor). Cependant le titre japonais ne reprends pas l'expression mais les deux mots ce qui veut dire que le titre peux avoir une seconde lecture et peut désigner le fait que Fuku possède à présent un corps en plus d'une âme. Je suis trop fort. Je m'aime…je plaisante (parce qu'en plus je suis hyper modeste ^^).
D'ailleurs pour ce qui est de l'apparence de Fuku, je me suis un peu inspiré des robots dans le film Robots avec Will Smith. Vous prenez le personnage principal, Sonny, et vous imaginez que son visage est plat et qu'il projette des trucs dessus.
Le moment où Ichiryū menace Eleanor et qu'elle lui répond est inspiré de l'épisode 1 de la saison 8 e Doctor Who quand Clara Oswald est prisonnière de robots et doit négocier pour survivre. J'adore ce moment. C'est juste avant que le Docteur la traite de « maniaque du contrôle ».
Voilà voilà, c'est fini pour cette semaine. Vous pouvez me laissez un commentaire et je vous dis à dans deux semaines.
