Check Mate DxD

Chapitre 78 : Amitié Improbable / Arienai Yujyou

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L'intégration de Viktor Krum à leur petit groupe ne se fit pas sans mal. Nombre de personnes avaient déjà trouvés à redire à ce que deux Champions traînent ensembles mais trois…

En plus Viktor n'étant pas de Poudlard, il avait des comptes à rendre à ses camarades et surtout à son directeur. Le jeune bulgare avait rapporté à ses amis anglais (qu'il voyait aussi en dehors de leurs séances d'entraînement matinales) que l'homme l'avait prit a partit à peine un jour après qu'il ait commencé à s'afficher avec eux. Les mots « concentrations sur la victoire », « but à atteindre » et « prestige de l'école » avaient été prononcé et celui de « traîtrise » ne semblait pas bien loin.

« Je croyais que ce Tournoi avait pour but de resserrer les liens entre nos écoles » avait finalement répondu Viktor au discours enflammé de son directeur.

Malheureusement l'homme n'en était pas resté là et depuis le jeune homme avait souvent affaire à quelques discours moralisateurs parfois plusieurs par jour. Hariel s'était tout de même inquiété pour lui. Karkaroff était tout de même un ancien Mangemort. Cependant Viktor était confiant en son statut privilégié à la fois de Champion et de joueur de Quidditch. Le jeune Démon de son côté espérait que ça suffirait.

Il regardait avec inquiétude l'attitude de l'autre garçon qui, non content d'ignorer son directeur, repoussait aussi ses camarades de classe. Selon lui, c'était plus des fans que de vrais compagnons d'études. Ils étaient toujours en train de le flatter quoi qu'il fasse et d'abonder dans son sens. Ce genre de comportement l'énervait mais jusque-là il n'avait jamais éprouvé les besoin d'y faire quelque chose.

Mais Hariel était inquiet. Il avait peur que le jeune bulgare utilise leur amitié comme une sorte d'excuse pour fuir. Il ne savait pas exactement ce qu'il voulait fuir, sans doute la pression dû à sa célébrité, mais quoi qu'il en soit, ce n'était bien qu'une solution temporaire. Tôt ou tard, il fallait affronter ses problèmes pour les régler.

Cependant, en attendant le jeune Démon était ravi de lui servir de refuge. En effet le joueur de Quidditch était un ami des plus agréables, très différents de ce que l'on pourrait penser au prime abord en le voyant. Loin d'être une simple brute un peu écervelée, c'était un jeune homme calme et réfléchi qui, s'il s'exprimait peu, n'était pas moins très observateur quand à son air renfrogné, c'était plus une réaction de défense purement instinctive pour éviter que les gens n'approchent trop de lui.

Au fil de leurs discussions, Hariel avait appris que malgré le fait qu'il ait deux parents sorciers (eux-mêmes descendant de sorciers), Viktor aimait beaucoup la culture moldus en particulier les musique classique ainsi que de littérature en particulier celle de son pays. Il avait ainsi fait connaître à Hariel des auteurs qu'il ne connaissait pas en particulier Stoyan Mikhaïlovski, un poète satirique, beaucoup inspiré par la France (où il a fait ses études) et par les grands penseurs français. Il en avait d'ailleurs lu des passages à Hariel dans leur langue originale que le jeune Démon à avait apprise récemment, en fait, après Halloween quand il avait su qu'il aurait à fréquenter le sorcier bulgare. Hariel mettait toujours un point d'honneur à connaître la langue de ceux qu'il côtoyait (génie oblige).

En tout les cas, leur nouvelle amitié avait tendance à attirer les regards en particulier ceux de la quatrième championne, Fleur Delacour. Hariel n'aurait même pas remarqué qu'elle les observait si elle n'était pas aussi insistante. À de nombreuses reprises déjà, Hariel avait sentit son regard dans son cou. A chaque fois il s'était retourné mais la jeune fille détournait les yeux quand elle le voyait regarder vers elle. Cependant, elle n'était pas assez rapide et Hariel pouvait parfaitement voir l'expression de son visage.

C'était de la jalousie.

Quiconque de moins entraîné que ne l'était Hariel dans la lecture des visages aurait ou confondre cette expression avec une simple colère, voir avec du debout. Cependant, Hariel n'était pas « quiconque ». Il avait lu des études qui démontraient que des enfants ayant été victime d'abus de la part d'adultes avaient tendances à développer une capacité naturelle et instinctive à interpréter les micro-expressions, les gestes et les attitudes des gens. Bien entendu, c'était avant tout dans le but de se protéger.

Hariel se souvenait qu'à l'époque des Dursley, il savait généralement quand éviter l'oncle Vernon au seul son qu'il faisait en rentrant à la maison ou en dépliant son journal. Ce n'était pas toujours suffisant mais cela lui avait évité quelques raclées. Par la suite il a avait développé cette aptitude et l'avait affinée afin de pouvoir comprendre ses ennemis en particulier dans le monde sorcier où il devait être plus prudent.

Toujours était-il que Fleur Delacour semblait jalouse. Mais jalouse de quoi ? De leur amitié ? Possible. Mais il était tout aussi possible qu'elle pense que les trois garçons s'étaient ligués contre elle. Ou alors peut-être était-ce le fait qu'elle s'en sente simplement exclue.

Hariel ayant décidé de tirer cela au clair, il s'était lui aussi mit à observer la jeune fille et avait remarqué plusieurs choses.

Tout d'abord, que le comportement qu'elle affichait était extrêmement cliché et négatif. Elle a paraissait comme une fille hautaine qui aimait parler des autres dans leur dos avec les amis qui gloussaient autour d'elle. En somme, une parfaite reine des abeilles, adulés des foules qu'elle accueille à ses côtés et enviée par les autres, ceux qu'elle rejette.

C'était une sorte de hiérarchie pyramidale dont elle occupait le sommet. Que ce soit de sa propre initiative ou non, le fait est que sa seule présence à cet endroit créait un système hiérarchique entre une élite bien évidemment dominante et en accord avec les goûts du sommet de la pyramide, un groupe intermédiaire, plus important, contenant les masses anonymes, certaines voulait ne plus l'être et rejoindre l'élite, et enfin un dernier, ironiquement pas plus nombreux que l'élite et qui représentait la minorité opprimé.

Cette minorité était généralement constituée des personnes hors de la norme sociale en vigueur et était nécessaire à l'établissement de la hiérarchie. En effet l'élite ne pouvait être une élite que si elle était au-dessus des autres. Hors pourquoi l'a masse les laisserait être au dessus d'eux ? Tout simplement en leur faisant rire qu'il y a un échelon inférieur. Le groupe intermédiaire à donc l'impression dominer quelqu'un et c'est pour cela que l'élite faisait en sorte que la minorité opprimée reste opprimée.

Cependant ici la reine des abeilles, donc Fleur Delacour, était en quelque sorte déraciné de son environnement naturel et essayait de recréer son intelligentsia dans le nouvel environnement avec ceux qui étaient présents. Bien entendu, elle avait choisis des élèves déjà au fait de sa suprématie, donc de son école d'origine. Il était probable que ces filles fassent déjà partie de l'élite digne ou alors qu'elles fassent partie de ces envieuses du groupe intermédiaire, ravie d'être enfin du bon côté de la barrière et qui seront sans doute oubliée des le retour à l'école.

Bien sûr, il était difficile pour cette nouvelle élite de recréer exactement le système dont elles étaient issus dans un lieu nouveau cependant elles pouvaient faire comme si c'était le cas en d'isolant des autres tant physiquement qu'intellectuellement.

Du moins c'était l'impression que donnait Fleur. Cependant Hariel avait également remarqué que son attitude était forcée, pas naturelle. Pas que la jeune fille se sente particulièrement concernée par les gens qu'elle et ses amies critiquaient, plus par le fait qu'elle semblait vouloir échapper à tout ça, que ce qu'elle était la dégoûtait mais qu'elle se forçait à avoir une attitude et à discuter avec des gens avec lesquels elle ne voulait rien avoir à faire.

Quand il avait dit ça a Draco, celui-ci avait répondu que c'était généralement comme ça que les enfants de Sang-Pur étaient élevés…du moins en Angleterre. Ils apprenaient très tôt à porter un masque afin de ne pas révéler leurs véritables pensées. Ils étaient aussi souvent obligés de fréquenter certains personnes qu'ils n'avaient pas vraiment envie de fréquenter et ce pour le bien de leurs parents. C'était la raison pour laquelle il avait toujours Crabbe et Goyle avec lui avant. Leurs pères avaient servi de garde du corps au sien et c'était sn tour.

Cependant, cela laissait tout de même Hariel pensif. Que les Sang-Pur mettent un masque pour être impénétrable et avoir l'air plus digne c'était une chose. Mais l'attitude de la jeune française était tout sauf digne et il savait que ce n'était pas exactement une pratique française. Non, il devait y avoir autre chose et Hariel voulait savoir quoi.

Le plus souvent quand on se cachait derrière une attitude exécrable, c'est qu'on se sentait extrêmement seul.

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Dumbledore regardait avec contrariété le groupe manger à la table du petit déjeuner. Décidément, le jeune Hariel était de plus en plus une épine dans son pied. Il avait le don de se montrer extrêmement contrariant et il ne supportait pas ça.

Pourtant tout avait bien commencé. Dumbledore avait accueilli le Mangemort dans son château. Lui qui connaissait bien Alastor Maugrey, il aurait été bien stupide de ne pas voir qu'il ne s'agissait pas du vrai. Il ignorait qui il était en réalité mais peu importe. Tout ce qui l'intéressait, c'était le but qu'il poursuivait c'est à doré la résurrection de Voldemort.

Parce que bien entendu, Albus souhaitait ce retour. Il souhaitait une nouvelle confrontation de laquelle il serait à nouveau ressortit comme un héros, lui ou son tout nouveau pion, l'Héritier Pendragon-Emrys.

Dans le même temps, l'espion Mangemort avait réalisé quelque chose qu'il essayait de faire depuis quelques temps déjà, c'est à dire isoler Hariel, le transformer en une sorte de paria qu'il sait aisé de sacrifier le moment venu.

Son élection en tant que Champion avait été l'élément déclencheur d'une râle collective qui avait peu à peu isolé le morveux, ne lui laissant que quelques irréductibles adeptes de second rang : feux Sang-de-Bourbe, un prince déchu et quelques traîtres à leur sang sans oublié la petite dinde blonde timbrée qui accompagnait la dernière des Weasley un peu partout. Rien de bien méchant.

Il avait envenimé les choses en demandant aux professeurs de ne pas intervenir. Il leur avait dit que ce était que des querelles de gamins, qu'il fallait que jeunesse se fasse et toutes les imbécilités qu'il avait toujours sortit quand il voulait manipuler les élèves et aggraver les querelles. Il l'avait fait à l'époque du père du gamin pour isoler Severus et maintenant c'était son tour.

Cependant il avait fallu que ce damné Diggory retourne sa veste et joue les chevaliers servants loyaux comme tout idiot de Poufsouffle qu'il était. Il avait défendu Hariel et les tensions s'étaient dénoués comme par magie. Hariel était de nouveau un élève entouré et populaire.

Pire encore, le gamin Diggory faisait maintenant partie de ses proches. Les Sang-de-Bourbes et les traîtres passent encore mais un Sang-Pur comme Diggory ce n'était pas rien. Sans compter que maintenant un deuxième champion avait rejoint son groupe de marginaux.

Par leur simple présence, ils risquaient de mettre en péril tout ce pourquoi Dumbledore avait lutté. Il avait fait en sorte depuis des années de diviser les maisons pour éviter une cohésion plus tard, après l'école, et avec un simple groupe comptant au moins un membre de chaque maisons, le morveux montrait aux gens qu'ils pouvaient s'entendre. Des groupes inter maisons avaient déjà existé mais aux regroupant les quatre et surtout aucun aussi en vue.

L'ajout de Krum dans la bande ne faisait qu'ajouter de l'eau alerte moulin en moratoire à quel point ils pouvaient aussi s'entendre avec les autres écoles. Le climat de compétition censé faire briller Poudlard se demi-tarif au profit de celui d'une banale fête campagnarde sans intérêt.

Décidément, Dumbledore devait reprendre le contrôle de la situation rapidement mais il ignorait comment. Les renseignements de ce petit crétin de Thomas ne lui servaient à rien mais il ne pouvait pas le lâcher car il avait trop besoin de quelqu'un qui soit vingt-quatre heure sur vingt-quatre avec lui pour toujours savoir ce qu'il faisait.

Non, décidément, tout n'allait pas si bien.

0o0o0

Le mois de décembre touchait presque à sa fin et l'école était en pleine effervescence. Tous attendaient les fêtes avec impatience et un événement en particulier. En effet, le Tournoi n'avait pas été la seule chose qui avait été ressuscité cette année là. Selon la tradition des Trois Sorciers, un bal allait avoir lieu le soir de Noël, le 25 décembre. Comme c'était bien sûr un événement lié au Tournoi, ce serait aux Champions que reviendrait l'honneur d'inaugurer la piste.

Danser n'était pas un problème pour Hariel. Il avait appris très jeune et avec plaisir la plupart des danses qui étaient d'usages dans ce genre de situation, tant dans le rôle du meneur que dans celui du mené. Le problème c'est qu'il avait horreur de ce genre d'exhibition et il e semblait pas être le seul. Cédric était très nerveux et ne savait pas vraiment avec qui y allait même si une Serdaigle de son année, Chi Chang, lui faisait de l'œil pour qu'il l'invite.

Hariel la connaissait bien sûr. Capitaine de l'équipe de Quidditch et attrapeuse, c'était une jeune fille forte qui savait ce qu'elle voulait…et nulle doute que ce qu'elle voulait c'était l'anneau de Lady Diggory. Elle savait que Cédric était soi-disant bien placé dans la course et coulait lui lettre le grappin dessus. C'était pour elle le plus facile d'approche, les autres cousins de Cédric étant déjà majeur et donc hors d'atteinte. Bien sûr, le fait que Cédric soit beau comme un astre devait aussi peser dans la balance.

Viktor de son côté refusait systématiquement toutes les demandes de jeunes filles assez hardis pour passer outre son air revêche et la stupide tradition qui voulait que ce soit à l'homme de demander. Hariel ne savait pas s'il s'en fichait ou s'il vouait créer un scandale en allant au bal seul.

Hariel personnellement était très tenté par l'idée. Ce serait après tout une bonne manière de protester. Lui aussi voyait des filles et des garçons lui faire de l'œil mais il n'avait pas vraiment envie d'aller les voir. S'ils le voulaient vraiment, ils n'avaient qu'à venir et puis c'est tout.

Alors qu'il regardait ces pairs d'yeux qui espéraient tous qu'il tentait de faire un choix parmi eux, Hariel tomba sur Fleur qui refusait à nouveau une flopée de prétendant. La plupart avaient déjà demandés plusieurs fois mais elle les avait envoyées sur la paille. Cela faisait deux ou trois jours que c'était comme ça à chaque repas et de nombreux garçons avaient défilés. Hariel avait même vu ce pauvre Ronald tête sa chance mais encore aurait-il fallu que des sons sortent de sa bouche, il s'était retrouvé muet.

Alors qu'Hariel voyait la jeune française envoyer paître un énième prétendant, il la vit soudainement se lever et s'excuser après de ses « amies » avant de sortir de la salle. Curieux, le jeune Démon se décida à la suivre.

« Où tu vas ? » lui demanda Draco.

« Je vous en parlerai après » dit Hariel assez vite car il ne vouait pas perdre la trace de Fleur. « On se retrouve où vous savez. »

Le « où ils savaient » étaient une salle désaffecté que le groupe utilisait pour se retrouver à l'abri des gêneurs de tout poil comme les fans et, plus récemment, les gens qui harcelait pour inviter où être invité au bal. C'était finalement très pratique.

Hariel se dépêcha donc de sortir de à salle et eut juste le temps d'entendre les pas de quelqu'un dans le grand escalier. A cette heure ci, tout le monde était encore au dîner. Ça ne pouvait être que Fleur…ou du moins il l'espérait.

Il mot rapidement le grand escalier de marbre et suivit les bruits jusqu'à une porte qu'il vient se refermer derrière quelqu'un. Un quelqu'un avec des cheveux blond dorés clairs.

C'était la porte des toilettes. C'était étrange, d'habitude certaines filles, surtout au genre auquel Fleur voulait faire croire qu'elle appartenait allaient aux toilettes en groupe. Sans doute qu'elle voulait un moment pour tomber le masque et décompresser.

Il approcha alors de la porte des toilettes et l'ouvrit prudemment sans faire de bruit. Il voulait éviter de se faire remarquer s'il pouvait l'éviter. Cependant tout son travail faillit partir en fumée quand il vit la personne qu'il cherchait. En effet il avait été tellement surpris qu'il avait manqué reculer de stupeur.

Fleur était appuyé sur un des lavabos, les yeux fermés et semblait méditer. Cependant ce qui avait surpris Hariel c'était la cigarette allumée qu'elle tenait entre deux doigts.

« Tu sais que magie ou pas, ce truc va t'encrasser les poumons, n'est-ce pas ? » demanda Hariel alors que la jeune française avait ramené le tabac à ses lèvres.

C'était en fait vrai. Le tabac avait beau être connu dans le Monde Sorcier, il n'existait aucun sort (du moins en Europe, Hariel avait vérifié) permettant soit de protéger les poumons soit de les nettoyer. Les gens faisaient totalement confiance à leur magie pour les protéger. Sauf que si la magie était très efficace pour lutter contre les maladies d'origines non magique, elle était impuissante face à l'auto destruction.

Surprise, Fleur se tourna vers lui et eut un air paniqué. Cependant elle se calma rapidement et prit un air indifférent. Elle aspira la cigarette puis recrache la fumée.

« Tu sais que c'est les toilettes des filles ? » demanda-t-elle d'une voix neutre.

Le jeune Démon était assez impressionné par son sang froid.

« Je sais oui » dit-il en pinçant le tissu de sa jupe d'uniforme.

« Tu sais aussi que l'habit ne fait pas le moine ? » répliqua la française. « Oh tu sais, je ne suis pas vraiment adepte des étiquettes » dit Hariel en haussant les épaules.

« Qu'est-ce que tu veux ? » demanda-t-elle agressivement en écrasant son mégot.

« Te parler. Seule à seul. Tu sais que tu es difficile à approcher ? Il y a toujours une ou deux grelu…filles avec toi. »

« À qui le dis-tu » grogna Fleur si bas qu'un humain aurait jamais pu l'entendre.

« Ce que je voulais te demander en fait c'est : Quel mal te ronge ? »

Il avait prononcé cette dernière question en français et la réaction de la jeune fille ne se fit pas attendre. Elle pouffe et laissa échapper un petit : « C'est toi le mal qui ronge. »

« Et bien, une personne qui connaît ses classiques Disney ne peut pas être vraiment mauvaise. »

« Tu pensais que je l'étais ? Mauvaise ? » demanda Fleur légèrement embarrassée.

« Même si c'est ce que tu essayes de montrer aux autres, non, j'ai vu clair dans ton jeu directement. »

« Prétentieux » dit la française.

« Je sais » répondit le jeune Démon avec un sourire.

La jeune femme en ou faire autrement qu'exploser de rire, bientôt suivit par son jeune interlocuteur.

« Juste une question ? » demanda alors Hariel. « Pourquoi tu as arrêté ton petit jeu ? »

Fleur haussa les épaules.

« Tu m'avais démasqué » dit-elle.

« Il y a plus que ça. Tu aurais pu simplement essayer de te justifier, m'insulter, faire comme s'il ne s'était rien passé, me menacer…Non, on aurait dit que tu avais simplement laissé tombé. »

Fleur soupira puis elle prit son paquet de cigarettes toujours posé près du lavabo. Elle l'ouvrit, resta immobile quelques instants puis le referma et le remit dans sa poche. Elle sortit sa baguette de sa poche et la pointa en direction de sa bouche. Elle lança deux sorts et puis la rangea. S'il devait deviner, Hariel aurait dit qu'il s'agissait d'un sort pour blanchir ses dents et un autre pour améliorer son haleine.

« C'était…une inspiration. Sur le moment. Je crois…je crois que je ne voulais pas te moteur une faiblesse. »

C'est vrai que réagir à la va-vite aurait révélé un peu trop d'elle. Garder son sang-froid était au final une bonne idée.

« Et donc. Qu'est-ce que tu vas faire ? » demanda-t-elle. « Parme à tout le monde de la vraie Fleur Delacour. »

« À quoi bon ? Tu as éliminé toutes les preuves…je plaisante » rajouta Hariel en roulant des yeux. « Ce que tu fais de ta vie c'est t problème. Moi je me demandais juste qu'est-ce qui pouvait bien te ronger pour agir comme tu le fait. »

Fleur frémit en voyant le jeune Sorcier devant elle la scruter. Un garçon aussi jeune ne devrait pas avoir un regard aussi perçant.

« Il y a plusieurs raisons à ce genre de comportement. Une véritable méchanceté, mais je sais que ce n'est pas ça. Un moyen de se protéger...ou alors de répondre aux attentes de tous…par goût de l'attention ou encore…pour avoir l'approbation de quelqu'un, généralement en essayant de lui ressembler… »

Un mouvement apparut alors sur le visage de Fleur.

« Donc c'est ça. Tu cherches à ressembler à quelqu'un. »

« Je n'ai rien dit » se défendit Fleur.

« Inutile » dit simplement Hariel. « Cette personne, elle est proche de toi ou tu l'admire de loin ? Proche donc. Un mentor ? Un parent ? Ta mère peut-être… oui, c'est ta mère. Tu cherche à la rendre fière en lui ressemblant. »

« C'est n'importe quoi » grogna Fleur en croisant les bras.

« Est-ce que tu savais que croiser les bras devant soi était une manière de masquer ses insécurité ? Ça me prouve que j'ai raison. »

Fleur souffla de frustration et mit ses mains dans son dos.

« Là ce que je vois c'est une mise en garde pour ne pas t'approcher » reprit le jeune Démon.

« Mais tu as une réponse à tout ! » s'exclama alors la jeune française.

« Bien sûr, puisqu'il existe une réponse à tout » répondit simplement Hariel. « Écoute, je suis désolé, j'ai poussé le bouchon un peu trop loin. Je n'aurais pas du te parler de ta mère, ce n'était pas correct. »

« Mouais » grogna la jeune française en ressortant son paquet de cigarette.

Elle aspira une grande bouffée et souffla toute la fumée avec délectation. La discussion avec le petit anglais l'avait mise sur les nerfs.

« Au fait, depuis quand tu parle français ? » s'exclama-t-elle.

« C'est seulement maintenant que tu le remarque ? » ricana Hariel. « Ça fait pas mal de temps que notre conversations est uniquement en français. »

Pour toute réponse, Fleur prit une nouvelle bougée de sa cigarette. C'était bien pratique, ça lui évitait de parler.

« Une dernière question quand même » dit Hariel.

« Laquelle ? » demanda Fleur avec un sourire exaspéré.

« Si tu es venu fumer, c'est à cause des filles qui t'accompagnent ou es garçons qui te font la court ? »

« Les deux » grogna la jeune fille. « Mais surtout les garçons. Je sais que ce n'est pas totalement leur faute à cause de les gènes Vélanes mais ils sont pénible… »

« Aucun ne t'intéresse ? »

« Ce n'est pas ça, c'est juste qu'ils veulent que je sois une sorte de trophée et ça m'énerve. »

« Je te comprends. Avec Cédric et Viktor on a me même problème. Parfois je me dis qu'on devrait vraiment rester entre…nous. »

Hariel écarquilla les yeux et sourit.

« Qu'est-ce que tu as ? »

« Vins avec moi, j'ai une idée ! » s'exclama-t-il en prenant le poignet de Fleur et la tirer hors des toilettes.

La jeune fille poussa un cri indigné et en fit tomber sa cigarette qui tomba au sol. Elle essaya bien de se dégager mais l'enfant qui la tenait avait une trop forte poigne. Elle se laissa donc traîner au travers du château jusqu'à ce qui ressemblait à une partie un peu abandonnée de troisième ou quatrième étage (elle n'était pas bien sure). Il s'arrêta devant une porte et entra sans frapper.

« Me revoilà tout le monde ! » claironna-t-il.

Fleur se figea en voyant une dizaine de tête se relever vers elle…enfin, vers Hariel et elle. Elle reconnaissait bien sûr Cédric et Krum et se rappelait de certains des acolytes habituels de son kidnappeur. Elle reconnu même un garçon rouquin qui était venu la voir pour lui Dean der de venir au bal. Enfin elle supposait que c'était ça car il n'avait fait que gargouiller des paroles inintelligibles. En la voyant, celui-ci avait blêmit et avait presque rampé sur le sol pour s'éloigner d'elle.

« Écoutez » reprit alors Hariel, « je discutais avec Fleur…oui, je vous expliquerais ça après… et bref, elle m'a donné une idée. »

Il se tourna alors vers Cédric et Viktor.

« Je sais qu'aucun de vous d'eux n'est vraiment prêt à choisir une cavalière pour le bal. Moi non plus et apparemment, Fleur non plus. Aucun de nous n'a envie de s'exhiber ou de se faire exhiber au milieu de la grande salle. C'est pour ça que j'ai eut l'idée qu'on fasse ça ensemble. »

« Euh…tu eux dire quoi ? » demanda Cédric. « Qu'on se choisisse mutuellement des cavaliers ? »

« Non, non ! Je me suis mal exprimé. Ce que je veux c'est qu'on y aille ensemble…les uns avec les autres…que chacun des Champions choisisse un naître Champion comme partenaire, quoi. Vous en pensez quoi ? »

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Fiermont Crane était planté devant la cheminée quand Simeon en sortit. Appuyé sur sa cane, le dos aussi droit que possible malgré son âge. Il toisait l'avocat avec un certain mécontentement sous ses sourcils broussailleux.

« Ce n'est pas trop tôt ! On attendait plus que vous Bédivère » dit-il de sa voix forte.

« Allez vous donc arrêter avec ces inepties, Fiermont ? » répliqua Simeon en roulant des yeux.

« Non » ricana le vieil homme malgré le fait qu'on sentait qu'il était toujours énervé. « Vu la personne que nous soutenons, je pense que ces pseudonymes sont de circonstances. Et appelez-moi Keu. »

À nouveau, Simeon roula des yeux. Cette lubie des surnoms avait pris son ami Fiermont peu après ses révélations au sujet de l'identité de son client. Se sentant à présent plus inclut dans la partie, il s'était pris au jeu et à l'excitation de la situation et, comme l'alliance politique qu'ils représentaient étaient censé soutenir l'Héritier d'Arthur Pendragon, il était judicieux de penser qu'ils étaient comme les chevaliers de la table ronde.

C'était la raison pour laquelle il avait décidé de nommer chacun d'eux, les alliés d'Hariel, de noms de ces dits Chevalier. Il avait donné à Simeon le nom de Bédivère, l'un des plus proche conseillé d'Arthur dans les mythes et avait prit lui-même celui de Keu, second conseiller et proche du monarque légendaire.

Quand elle avait entendu ça, Linéa Mautière avait déclaré que ce surnom lui allait très bien puisque le dit Keu était connu pour être arrogant et vaniteux. Cependant son propre surnom avait posé problème. Il n'y ait pas de femmes chevalier, ou du moins aucune dont le nom naît traversé l'histoire. Fiermont s'était retenu de proposer des noms de femmes présentes dans les légendes arthuriennes comme Iseut, Ygerne ou même Genièvre (il souhaitait vivre encore quelques temps) pour des figures plus légendaires comme Morgane ou Viviane.

La jeune femme avait refusé. S'ils choisissaient les chevaliers de la table ronde comme modèle, ils ne devraient prendre que leur nom à eux. Cela exclusivité donc les deux Magiciennes mais aussi, bien sûr, Merlin. À la place, elle choisit celui de Karadoc, l'un des plus anciens chevaliers d'Arthur mais aussi considéré comme l'ancêtre des Roi de Gwent, un petit royaume gallois disparus vers la moitié du Xe siècle. Les ancêtres des Mautière seraient venus de ce royaume et auraient par la suite émigré en France avant de revenir sur leur sol natal des siècles plus tard. Malheureusement, il n'y avait aucune preuve de cette ancienne filiation, leurs seuls documents remontant seulement au XIe siècle, ce qui ne leur permettait de prétendre qu'à un rang de noblesse féodale et non immémoriale comme ça aurait été le cas s'ils avaient réussit à le prouver.

Toujours était-il que c'était sur cette base que les trois Chevaliers autoproclamés s'étaient mit à la recherche d'alliés au sein du Magenmagot. Bien entendu, leur travail était ardue car il fallait absolue que ce « recrutement » se fasse dans le plus grand secret. Si jamais Fudge ou quelqu'un de son camp l'apprenait, alors le Ministre ferait tout pour les écraser.

En effet si jamais Hariel venait à revendiquer le trône, cela voudrait dire que le Ministre perdrait le pouvoir suprême sur l'Angleterre et pour un homme aussi avide que lui c'était hors de question. Jusque-là, il n'avait cependant rien fait car la présence de l'Héritier n'était pas trop gênante et même lui était utile. Les nombreuses voix qu'il posséder pouvaient faire un atout de taille. Il e devait donc pas s'aliéner un allié potence qui avait à plusieurs reprises (par l'intermédiaire de son Régent) exprimé le fait qu'il ne souhaitait pas la couronne. Cependant le fait que certaines personnes chuchotent sur le fait d'avoir à nouveau un vrai roi magique à leur tête suffisait à le rendre prudent.

C'était la raison pour laquelle, Simeon, Fiermont et Linéa avaient entreprit un travail de fourmi en approchant leurs collègues afin de discerner leurs véritables allégeances ainsi que leur opinion sur l'Héritier et sur la perspective de le voir monter sur le trône. C'était un travail d'approche qui demandait énormément de prudence. En effet ils ne pouvaient pas agir à la légère sans craindre de révéler leurs intentions.

Ils avaient cependant réussit à trouver des candidats, six pour être précis, six « élus » qui portaient le nombre des Chevaliers à neuf. D'autres candidatures étaient à l'étude mais ils avaient ralentis l'allure à cause d'un certain incident.

« Donc je suis le dernier ? » demanda Simeon.

« C'est bien pour ça que j'ai dit que nous vous attendions mon cher Bédivère. »

« Très bien » soupira l'ancien avocat.

Il suivit son ami dans les couloirs de sa demeure jusqu'à un salon qu'il connaissait à présent parfaitement. Sept paires d'yeux se tournèrent alors vers lui en entendant la porte s'ouvrir.

« Excusez mon retard » dit-il. « Quelques affaires ont accaparés mon attention. »

Quad il avait accepté la requête d'Hariel de lui servir de Régent, il pensait qu'il pourrait continuer son activité d'avocat, au moins en ce qui concernait le conseil. Il ne s'attendait pas à ce que le poste qu'il avait accepté soit aussi prenant. En effet, l'emploi qu'il faisait tenait plus du cadeau empoisonné que d'un simple travaille de remplacement.

En effet sa tâche principale consistait à savoir tout ce qui se passait au Ministère afin de le rapporter à Hariel. Le jeune sorcier semblait vouloir tout savoir même les détails les plus insignifiant ce qui représentait mine de rien une tâche très importante. Heureusement, au fil des années, presque quatre à présent, il avait évolué et trouvé les petites oreilles qui traînaient au Ministère, des oreilles qu'il était facile de faire parler avec quelques galions, chose que son employeur avait à profusion.

Mais ça ce n'était que le travail officieux. L'ancien avocat avait aussi de nombreuses tâches plus ou moins importantes comme assister aux sessions du Magenmagot, préparer les dites session en lisant les projets de lois, les rapports d'enquête eu très documents relatifs aux sujets abordés. Et ça ce n'était que le côté administratif.

En effet il y avait aussi un côté mondain que l'homme n'avait pas du tout prévu. Cela allait des simples invitations pour le thé aux grands bals donnés par les familles les plus riches ou par le Ministère en passant par les salons, les garden party et même quelques voyages d'agréments. On pouvait penser que ce n'était pas vient du travail mais quel que soit l'événement, c'était un vrai nid de serpent. Le but de chacun était d'essayer d'extorquer le plus d'informations aux autres en en révélation qu'un minimum sur soi-même et Simeon n'était pas en reste.

C'était la raison principale pour laquelle Hariel insistait pour qu'il se rende à tous les événements mondains auquel il était invité. Et au vue de son statut, ou plutôt de la notoriété de son employeur, les invitations étaient nombreuses. A force, il estimait qu'il était devenu assez doué à ce jeu où les informations s'échangeaient à tour de bras.

En effet, l'information étant le pouvoir, elle était sans ce genre d'événement une monnaie et sujette à négociation. Aucune information n'était gratuite et pour éviter de devoir donner les siennes, mieux valait connaître celles des autres. Il arrivait parfois qu'il puisse grappiller quelques informations en usant de son charme mais il était encore loin de la maestria de certains, plus rompt à cet exercice et qui le pratiquait presque depuis le berceau.

Malheureusement, ce genre de festivité venait souvent avec quelques inconvénients. Outre le surmenage et la fatigue mentale (être perpétuellement sur ses gardes pour ne pas dire quoi que ce soit de compromettant était une épreuve), il était souvent assailli par des parents prévenant voulait lui présenter leurs filles avec une innocence assez douteuse. Il arrivait même de temps en temps que les dites demoiselles se passent de l'intermédiaire de leurs parents et ne l'accostent personnellement.

Le fait qu'il soit célibataire n'avait échappé à personne et il était considéré comme un excellent parti pour toute demoiselle cherchant un époux. En effet il était titré, vraiment, même s'il n'avait jamais vraiment pensé ou même utilisé ses titres familiaux avant de rencontrer Hariel. Certes il n'avait qu'un rang de Marquis mais il était tout de même le Régent Pendragon-Emrys et nul doute que même quand il ne le serait plus, il aurait toujours les faveurs du jeune homme et donc une position très privilégiée. Ajouté à ce la un bon métier et il faisait un gendre et un époux parfait même s'il se complaisant dans son rôle de célibataire endurcie ayant des aventures occasionnels.

Toujours était-il qu'il avait une nouvelle fois été pris au piège lors du déjeuner où il avait été invité et il n'avait ou s'éclipser qu'à cause ou grâce à ce « conseil de guerre » initié par Fiermont. Il avait néanmoins réussit à arriver en retard.

« Mais vous êtes tout excusé très cher » roucoula une femme assise sur la belle ottomane cramoisi de leur hôte. « Nous savons à quel point vous êtes…accaparé. »

« Mais oui, elle a raison » rajouta sa voisine. « Mon cher Keu, vous êtes trop sévère avec ce cher Bédivère ! »

Fiermont grogna alors que les deux femmes se mettaient à glousser. Cassiopée McMillan et Aaliyah Shafiq ne pouvaient pas être à la fois si différentes et si semblables. Toutes les deux dans la trentaine, elles étaient grandes et sveltes avec des corps bien proportionnés et une détestable habitude aux commérages et aux moqueries. Cependant la première avec une peau rosée, une chevelure blonde et des yeux bleus alors que sa voisine avait un tain très mat, des cheveux d'ébène et des yeux d'onyx.

Cassiopée avait prit l'habitude de privilégier les tenues de soies blanches avec des plumes, ce qui lui avait valut le surnom de Lohengrin, le chevalier au cygne. Sa compagne de son côté était le plus souvent vêtu de velours noirs parfois rehaussés d'or. Elle était veuve depuis déjà quelques années et ne se sentait pas écorce prête à renoncer quelqu'un d'autre, la compagnie de son amie lui suffisant, raison pour laquelle elle avait prit le nom de Tristan, un Chevalier à l'amour tragique.

« Et si nous en venions au fait ? » dit alors un homme avec un soupir.

« Mais bien entendu mon cher Yvain » lui répondit Cassiopée alors que homme roulait des yeux.

Simeon était toujours content de voir Rutherford Urquart. C'était l'un des hommes les plus sérieux et professionnel qu'il connaissait. Il avait la soixantaine bien tassé mais les seuls indicateurs de son âge étaient le blanc sur ses tempes. Il avait un visage carré, un regard perçant et un nez qui le faisait ressembler à un rapace. Ses habits généralement assez austères et dans les tons de gris et noir renforçant cet effet.

« Et quels sont les fait au fait ? » demanda un homme à sa droite.

Il semblait assez âgé mais avec des cheveux d'un roux éclatant parsemé de mèches blanches. Il avait des yeux vers d'eau mouillé et une large bouche tremblante. Il était habillé assez simplement mais contrairement à son voisin, cela semblait plus par manque de moyen que par choix. Kelsey Prewett, que Fiermont avait rebaptisé Perceval, n'était pas quelqu'un de forcément très futé ou vif d'esprit mais personne ne pouvez nier son enthousiasme. Il était le père de Molly Weasley ainsi que de Fabien et Gideon Prewett, tout d'ex Mrs pendant la première guerre contre Voldemort. Il avait d'ailleurs gardé des séquelles notamment l'habitude d'oublier assez rapidement ce qu'on lui disait.

« Le bal du Ministère pour les fêtes de Noël, mon très cher et très étourdie Perceval » dit une voix doucereuse provenant de l'un des coins de la pièce.

Alors que tous avaient une tasse de thé à proximité, la femme qui venait de parler tenait entre ses mains un verre de vin rouge qu'elle portait à ses lèvres carmin. D'une beauté saisissante mais aussi un petit peu effrayante, elle portait une robe faite d'un tissu vert à reflets violets, très décolletée et découvrant ses épaules. Le reste de sa parure, bagues, bracelets, boucles d'oreille,…était en argent avec des pierres reprenant ces deux couleurs. C'était aussi le cas pour son fard à paupières et pour la broche qui retenait son opulente chevelure châtain sur sa tête et les plumes qui la paraient. Ses yeux d'un vert jade soulignés de noir se posaient nonchalamment sur les autres personnes de la salle et un léger sourire ornait ses lèvres alors même que ceux-ci semblaient faire tout pour l'ignorer.

Diantea Greengrass n'aurait pas dû se trouver là. Elle était « l'incident » qui avait forcé Simeon, Fiermont, Linéa et les autres à devenir plus prudent lors de leur sélection. En effet la femme ne faisait pas du tout partie des choix envisagés pour rejoindre les Chevaliers à cause de sa trop grande proximité avec les Sang-Pur suprématistes. Son époux avait même et jugé comme Mangemort mais la femme, qui n'était pas encore à cette époque Chef de Maison, avait quand même réussit à le faire innocenter. Pour cela, elle avait utilisé un argument très prisé à l'époque qui était celui que son époux avait été soumis à l'imperium. Impossible à prouver mais ça n'avait pas empêché des gens comme Lucius Malefoy ou Shelley Greengrass de passer outre les mailles du filet.

Ce qui s'était passé, c'est que la femme avait surpris une conversation entre Simeon et Kelsey Prewett alors que ce dernier était sûr d'avoir lancé un sort de discrétion (mais avec ses trous de mémoires, impossible de savoir si c'était vrai ou non). Elle avait par la suite persuadé le groupe de l'accepter bien que ceux-ci aient criés au chantage alors que la femme se défendait en disant qu'il s'agissait plus d'un accord dans un intérêt commun.

Fiermont avait accepté de mauvaise grâce et, craignant un mauvais coup de sa part, lui avait tout de suite fait prêter serment. Comme la femme avait tout de suite accepté, sa situation était à peu près sûre, cependant il restait méfiant. C'était la raison pour laquelle il lui avait donné le nom de Mordred qui avait été un Chevalier avant de devenir l'ennemi et l'assassin d'Arthur.

Cela n'avait pas semblé déranger Diantea outre mesure. Elle avait cependant fait valoir ses droits dans ce groupe en les obligeant à l'accueillir à chacune de leurs réunions que ça leur plaise ou non. Il était inutile de dire que l'ambiance en était considérablement refroidie.

« Ce que notre…amie essai de dire, c'est que nous devons nous concerter pour savoir si nous allions entamer des démarches pour approcher certaines personnes influentes lors de ce bal, des personnes ne faisant pas partie du Magenmagot. »

La personne qui venait de parler était le neuvième chevalier de leur groupe, le sixième « élu ». Depuis le débit de la conversation il n'avait pas bougé de devant la fenêtre d'où il avait suivi l'arrivée de Simeon par son reflet dans la vitre. Surnommé Lancelot, Baldwin Shaklebolt était sans doute l'un de leurs atouts les plus important (d'où son surnom). En fait il était le seul ici à avoir, en plus de son siège au Magenmagot, un poste au Ministère…enfin en partie. En effet en tant que représentant de l'Angleterre auprès de la Confédération Internationale des Sorciers, il était considéré comme agent du Ministère même s'il n'y travaillant pas vraiment. Cependant son poste était important car il permettait aux Chevaliers de s'ouvrir à l'international.

L'homme était assez grand, près de deux mètres et avait une large carrure athlétique. Âgé tout de même d'une cinquantaine d'année, ses cheveux crépus, courts et soigneusement taillés était d'un blanc neigeux. Peu expressif, il arrivait tout de même à mettre les gens mal à l'aise à cause de ses yeux très clairs, de couleur jaune et qui ressemblaient à ceux d'un rapace. La rumeur disait que ses yeux lui venaient d'ancêtres Harpies mais personne ne se serait risqué à le lui dire en face.

N'étant ni un adepte de l'austérité ni de l'opulence excessive, il portait une robe à la fois simple mais fabriqués à laides de matériel coûteux. Le rouge et l'or prédominaient mais cela avait moins à voir avec le Maison de Gryffondor qu'avec les couleurs des armoiries des Shaklebolt.

« Si je le souviens bien mon cher Baldwin, c'est vous qui avait lancé l'idée » dit Simeon.

« Exact » répondit l'homme. « Le Magenmagot rassemble peut-être les gens les plus influents politiquement parlant mais il devra aussi savoir sur qui compter et de qui se méfier quand il prendra les rennes de l'administration. »

Étant le seul vraiment impliqué dans cette partie du fonctionnement du pays, il savait de quoi il parlait.

« Et je te prierais de m'appeler Lancelot, je te prie » rajouta-t-il.

Simeon pensait qu'il plaisantait mais d'après le reflet de son visage sur la vitre il ne semblait même pas sourire. Cela le fit gémir.

« Oh non ! Pas vous aussi ! »

« Nous devons faire honneur aux nom qui nous ont été transmis. »

« Gryffondor » grogna Aaliyah Shafiq à l'oreille de sa compagne qui se mit à glousser.

« Un commentaire ? » demanda alors Baldwin en se retournant vers les deux femmes qui sursautèrent.

« Hum…en fait je me demandais si nous allions vraiment intégrer ces gens à notre groupe » dit précipitamment Cassiopée. « Je veux dire, le secret, les chevaliers, et tout cela… »

Il y eut un ricanement et tout le monde se retourna vers Diantea.

« Et bien alors ma chère Lohengrin, on devient snob ? On veut écarter le bas peuple de notre petite élite ? »

« Je ne tain pas demandé ton avis, Greengrass ! » s'exclama Cassiopée d'une voix courroucé.

« Mordred, je te prie » ronronna son interlocutrice. « J'ai un surnom et je dois avouer qu'il me plaît. »

« Et il va parfaitement bien à une vipère dans ton genre » rajouta Aaliyah Shafiq en volant au secours de son amie.

« Je me fiche complètement de ce qu'on peut penser de moi, j'ai toujours vue où était mon intérêt. »

« Donc tu sous-entends qu'Hariel Pendragon-Emrys est mieux que…Tu sais qui ? » demanda Rutherford Urquart.

« Tout le monde est mieux que ce déchet » dit la femme avec une grimace de dégoût.

« Joli jeu d'actrice » ricana Kelsey Prewett. « Mais ton maître ne va pas t'en vouloir de l'insulter comme ça ? »

Certes l'homme oubliait beaucoup de chose mais pas que des Mangemorts avaient tués ses fils.

« Crois-tu vraiment que je ne porte jamais de manches à mes robes que pour faire jolie ? » dit Diantea en caressant son bras gauche du bout des doigts.

Celui-ci était vierge de toute marque disgracieuse.

« Messieurs, Dame, allons ! » intervint Fiermont. « Revenons à notre sujet je vous prie.

Il n'aimait peut-être pas Diantea Greengrass mais il n'avait pas vraiment le temps de laisser les autres se disputer comme des enfants.

« Tout ce que je voulais dire » reprit alors la femme. « C'est que Lancelot à raison mais qu'il ne voit pas assez loin. Notre futur roi doit pouvoir savoir à qui il peut faire confiance quand il montera sur le trône, que ce soit au Magenmagot, au Ministère mais aussi ailleurs, dans le reste de l'Angleterre et ça, nous sommes les seuls à pouvoir le lui assurer. »

Il y eut un moment de silence à cette déclaration. Finalement, ce fut Linéa Mautière qui le brisa en éclatant de rire.

« Finalement je t'aime bien toi » dit-elle à Diantea.

La femme lui fit un clin d'œil et leva son verre dans sa direction.

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Hermione referma le livre et soupira. Contrairement à Hariel elle n'aimait pas vraiment lire sur une tablette si bien qu'elle avait récupéré la version originale du livre que son ami lui avait conseillé de lire sur les Elfes de Maison…enfin, sur les Brownies.

Le texte était assez édifiant. Divisé en deux partie, il traitait de l'histoire de ces Créatures jusqu'au moment où ils se sont liés au sorcier ainsi que des relations entre les deux espèces. L'écriture et le langage semblaient assez moderne et le livre pas trop ancien mais elle soupçonnait qu'il s'agissait en fait du une réédition.

Selon le livre, les événements relatés s'étaient passés mille ans auparavant, du temps des Fondateurs (qui avaient été parties prenantes dans l'histoire). Hors, les détails étaient trop nombreux et précis pour que le texte n'ai pas été écrit au moment des événements. Bien sûr, il était possible que l'auteur, comme cela se faisait beaucoup avant l'époque moderne, ait brodé sur une légende en ajoutant des détails mais elle doutait qu'Hariel lui ai donné un document dont il n'était pas sûr et même si c'était le cas, il l'aurait prévenu.

Donc l'ancien langage avait été traduit et remis au goût du jour à un moment où à une autre, probablement à la renaissance au vue de la qualité du livre. Seule différence avec tout autre ouvrage de cette époque, l'écriture était manuelle et non pas imprimé. Comme les sorciers étaient capable d'ensorceler des plumes pour écrire toutes seules et à la perfection, à quoi bon avoir l'imprimerie ?

Donc elle se retrouvait avec un livre dont le contenu avait mille ans et qui racontait l'histoire des Créatures appelés Elfes de Maison. Comme elle le pensait précédemment, c'était as édifiant. C'était en fait la deuxième fois qu'elle parcourait le livre. La première fois elle l'avait lu d'une traite mais avant d'entamer la deuxième, elle voulait savoir ce que disaient les sorciers à propos de ces Créatures. Bien sûr, elle savait que ce serait des idioties, Hariel l'avait prévenu, cependant elle voulait pouvoir se faire une idée par elle-même des différences entre les textes anciens et les plus récents. Et c'était bien ces différences qui rendait tout cela aussi édifiant.

Selon tous les livres qu'elle avait trouvé, les Elfes de Maisons auraient toujours été les serviteurs (sous entendus esclaves) des Sorciers. Il n'y avait aucun indice quand à leur origine, ils semblaient être tout simplement sortis du néant. La seule référence temporelle venait d'un auteur qui disait que les choses étaient comme ça depuis l'époque de Merlin. Évidemment, comme pour beaucoup d'autres sujets, citer Merlin, voir les Fondateurs, équivalait à donner une preuve irréfutable dans l'esprit des Sorciers.

Cependant la réalité était tout autre. Les Brownies étaient auparavant un peuple féerique, des lutins vivants nus dans des bosquets d'arbres féeriques auxquels ils étaient liés. Asexués, il arrivait que ces êtres puissent avoir des enfants. Élaboration arrivait quand l'arbre auquel était lié un elfe donnait un fruit. Une fois plantée dans la terre, l'arbre grandissait naturellement jusqu'à ce qu'une cavité apparaisse dans son tronc d'où émergeant le Brownie nouveau né, lui-même lié à l'arbre qui lui avait donné naissance.

Les principales activités des Brownies étaient généralement de s'occuper d leur arbre, de s'amuser, de pêcher, de jouer des tours aux voyageurs…mais ce qu'ils préféraient par-dessus tout c'était aider les humains. En effet ils trouvaient toutes leurs activités des plus intéressantes et amusantes et adoraient les faire à leur place, que les humains soient magiques ou non. Cela avait donné lieu à des récits qui étaient devenus par la suite légendes, puis contes où des êtres féeriques aidaient les humains en secret.

Étrangement, dans ces histoires, les lutins (en fait des Brownies) cessaient d'aider les gens une fois qu'ils leur avaient confectionné des vêtements en remerciement. L'hypothèse communément admise était qu'ayant reçu un remerciement, les Brownies considéraient que leur travail était accompli. D'autres ou obscurs disaient que comme ils étaient des Fey, les remerciements les avaient vexés et qu'ils étaient partis. En tout les cas, cette pratique devait être plus qu'une simple décision pour les Brownies puis qu'aujourd'hui, tout le le savait que quand un Lee recevait un vêtement de la part de son maître, cela voulait dire qu'il était renvoyé et que leur lien était rompu.

Toujours est-il que leur situation à beaucoup changé aux alentour du Xe et XIe siècle, c'est-à-dire l'époque des Fondateurs. Selon ce livre, un Mage Noire Suprématiste (qui semblait avoir beaucoup de points communs avec Voldemort) s'était élevé en Europe et semait la terreur parmi les non-magique. Il avait sentit le potentiel des Brownies, dont la magie semblait infini et en avait fait ses esclaves en détruisant leurs arbres et en les liant à lui a la place.

Ce Mage Noire s'était avéré être un fantoche au service du frère de Salazar Serpentard qui utilisa les elfes comme arme jusqu'à ce que les Fondateurs et Merlin le terrassent. Restaient le problème des Brownies. Ils étaient certes libérés du Mage Noir mais ils ne pouvaient pas survivre sans leurs arbres. En effet il s'avérait que la magie des Brownies était vraiment puissante, trop pour eux, et risquait de les détruire s'ils ne possédaient pas une encre, quelque chose où déverser leur trop plein de pouvoir.

Les Fondateurs décidèrent alors de faire de Poudlard un refuge pour eux, un endroit où ils pourraient exister en paix, sans craindre d'être tué par leur propre magie. Cependant, être lié à un bâtiment, aussi magique soit-il, n'était pas la même chose qu'être lié à un être vivant. L'alternative était donc d'être liés à des Sorciers. Cependant ils s'étaient rendu compte que ça ne pouvait pas être n'importe quel Sorcier. Il fallait qu'il puisse supporter le flux de magie féerique supplémentaire. Cependant s'il n'était pas assez fort alors les conséquences étaient terribles.

C'était exactement le contraire de ce que disaient les Sorciers. Selon eux, les Elfes de Maison avaient une magie trop faible et donc le lien avec le sorcier lui permettait de recevoir de la magie de celui-ci pour qu'il puisse accomplir ses tâches. C'était la raison pour laquelle seuls les sorciers puissants (donc les Sang-Pur) étaient autorisés à en avoir puisque, selon eux, ils étaient les plus puissants.

Il est possible que cette croyance vienne du fait qu'à l'origine, rare étaient les non Sang-Pur à avoir réussit à accepter le lien avec un elfe. Cela n'avait rien à voir avec la puissance du Sorcier mais avec sa capacité à capter et redistribuer l'énergie magique ambiante, les Sang-Pur étant les plus doué pour ça. En effet (et ces renseignements venaient exclusivement des livres d'Hariel), les lignées Sang-Pur existaient parce qu'un sorcier s'était attiré les faveurs de la magie et que celle avait « purifié » sa lignée en modifiant leur corps pour qu'ils puissent plus facilement capter la magie et la restituer autour d'eux pour qu'elle soit utilisée par les autres.

Ils étaient donc les parfaits outils pour accueillir les Brownies. Cependant, le fait que ces derniers deviennent des serviteurs ne faisaient pas partie des accords originaux. En fait, l'idée venait d'eux. Malgré tous leurs malheurs, ils étaient toujours passionnés par les activités humaines et même encore aujourd'hui, s'occuper des demeures, du service ou des enfants était vraiment un bonheur.

Bien entendu, les sorciers de l'époque avaient établis des règles et posés des limites. Tout d'abord, comme c'était un devoir sacré de protéger ces Créatures, tous les Sang-Pur devaient se lier au moins à un Brownie au plus tard à leur majorité. Par la suite ils devaient également en lier autant qu'ils le pouvaient à leur famille, c'est-à-dire que les elfes étaient liés à toute une famille et plus à une seule personne. Cela permettrait de diviser la charge énergétique.

Bien évidemment, il y avait une limite au nombre de Brownies qui pouvaient être accueillit par des familles Sang-Pur ou par d'autres Sorciers compatibles alors les autres étaient accueillis à Poudlard. Tout comme avec les Sorcier, c'était donc par goût qu'ils s'occupaient de tous dans le château.

Les différents directeurs de l'école ainsi que les familles de Sang-Pur avaient bien essayé de les rémunérer pour leur travail, mais la nature féerique des Brownies s'était sentie insulté. Pour eux, c'était un plaisir et de plus, le simple fait d'être e vé était une récompense suffisante pour tout leur travail.

Bien entendu, au départ, il était hors de question de les traiter comme des serviteurs bien qu'ils en aient les fonctions. Pour éviter les abus, les Sang-Pur avaient instauré un système de parrainage. A chaque lien effectué, le Sorcier en désignait un autre (pas forcément Sang-Pur ou étant lui-même lié à un Brownie) qui serviraient de confident aux petites Créatures et à qui ils pourraient se plaindre au cas où leur Sorcier les traiterait mal. Celui-ci ne serait pas lié au Brownie mais ferait un serment pour toujours écouter son filleul et l'aider. Cette méthode avait très bien fonctionné…du moins pendant quelques temps.

Le livre était trop ancien pour dire quand les choses avaient dérapés pour les Brownies et quand ils avaient changés de nom. Hermione n'avait rien trouvé dans la bibliothèque d'Hariel ni, bien sûr, dans celle de Poudlard. Peut-être qu'à un moment, les sorciers sont devenus plus aides ou alors trop habitués à être servis et qu'ils ont abusés de la situation. Peut-être que le système des parrains à fini par être oublié et que les Brownies n'avaient personne à qui se plaindre…toujours était il qu'à présent ils n'étaient rien de plus que des esclaves et que comme ils étaient immortels, ils se souvenaient encore très bien comment c'était avant.

Hermione soupira. Au départ elle avait pensé à créer un mouvement pour libérer tous les E…les Brownies ou au moins leur obtenir un salaire mais elle se rendait compte à quel point c'était vain. Non, ce qu'il fallait faire d'abord, c'était revenir à l'accord originel. Par la suite elle pourrait toujours essayer de faire en sorte que les Brownies puissent retourner dans la forêt. Elle était la Grande Prêtresse de la Déesse après tout, elle était lié à la nature, elle devait bien pouvoir faire ça.

D'ailleurs en parlant de son statut de Prêtresse cela lui faisait penser qu'Hariel lui avait dit que ça équivalait presque à un titre de Sang-Pur mais qui ne se transmettait pas par filiation. Une sorte de titre de noblesse ecclésiastique en quelque sorte. Est-ce que cela voulait dire qu'en tant que tel elle serait obligée elle aussi d'être liée à un Brownie ?

Si c'était ça, elle choisirait Winky. La pauvre petite Créature lui faisait trop de peine pour rester dans cet état. Par contre il faudrait qu'elle porte autre chose que cette jupe et cette blouse affreuses. Et il était aussi hors de question qu'elle porte des chiffons, des serpillières ou des taies d'oreiller comme les autres Brownies aussi propre soient-ils.

Dans l'ancien temps, les Sorciers, un peu prudes, avaient eut qu'une seule véritable exigence pour les Brownies, celle de leur faire porter des vêtements. Ou au moins un uniforme. Bien entendu, il était hors de question qu'il vienne de leur maître car ça équivaudrait à une rupture de contrat. Cependant si le vêtement était donné par une autre personne alors ça ne présenterait pas de problème majeurs.

C'est pour cela que lors de la liaison entre le Sorcier et le Brownie, qui était l'occasion d'une cérémonie formelle, le parrain, après avoir prêté serment, remettait à la Créature ses vêtements et son uniforme qu'il devait garder propre et en bonne état.

C'était, dans l'opinion de la jeune fille, une excellente alternative. Donc c'était décidé, elle allait faire en sorte d'améliorer la situation des Elfes.

Cependant, au moment où elle prit cette décision, Hermione soupira et laissa tomber sa tête sur son bureau.

« Aïe » dit-elle à voix haute dans le silence de sa chambre personnelle du Repaire.

Sa réaction venait du fait qu'elle venait encore de rajouter quelque chose à sa liste de choses à faire.

En effet outre ses études qu'elle devait réussir, il y avait de nombreuses tâches qu'elle s'était assignée et qu'elle voulait mener à bien. Parfois elle se disait que c'était peut-être un peu trop.

D'abord il y avait ses études personnelles en magie. Grâce à son entraînement, l'utiliser devenait de plus en plus facile mais elle devait enrichir son répertoire de sorts et surtout affiner son contrôle de son Glam Sight. Elle s'entraînait à le laisser activé plus longtemps chaque jour mais le contrôle de ses pouvoirs restait tout de même assez erratique.

Et puis il y avait son projet de potion Démoniaques. Elle s'y était beaucoup investit pendant l'été mais à présent elle sentait qu'elle stagnait. En plus, elle n'avait plus accès aux ingrédients démoniaques donc elle était plutôt limitée. De temps en temps cependant il arrivait qu'Avicenne lui envoi l'un des ingrédients du stock de Salazar pour avoir son avis mais ses travaux se limitaient sa ça.

Surtout qu'à présent elle avait aussi son travail de recherche pour l'énigme de l'œuf d'Hariel. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle s'y était plongé corps et âme mais cela lui permettait de penser à autre choses que ses cauchemars.

En repensant à ça, son regard tomba sur son coffret posé dans un coin de son bureau. La veille était le solstice et elle avait pratiqué le rituel avec Hariel, Dean, Draco et Proteus. Cela s'était bien passé et elle avait ajouté un autre petit paquet, or et argent celui-là, à sa collection.

Et donc maintenant, elle ajoutait un mouvement de réforme sociale à sa liste.

Elle soupira et se leva en grimaçant. Comme c'était les vacances, elle avait passé la journée à travailler et elle était un peu endolorie. Elle regarda alors sa montre et vit qu'il était bientôt l'heure du dîner. Trop absorbée par ses études, elle avait oubliée de manger à midi et son ventre criait famine. Cependant cette fois elle décida d'attendre le dîner plutôt que d'aller à la cuisine. Les Elfes avaient peur d'elle et ils risquaient de l'ignorer donc ce n'était de toute façon pas une bonne idée.

Elle traînait dans le château depuis dix minutes déjà quand elle croisa Neville Londubat. Celui-ci était devant l'une des larges fenêtres et regardait à l'extérieur la neige tomber. Il n'y avait pas de vitre mais la magie du château empêchait le froid ou le vent de rentrer.

Le Gryffondor avait l'air plongé dans ses pensées. Hermione n'osa donc pas le déranger. Cependant alors qu'elle passait à côté de lui, elle crut voir une larme couler sur sa joue. Elle se figea et regarda à nouveau le garçon. Il pleurait bel et bien.

Elle hésita quelques instants. Est-ce qu'elle devait s'en mêler ou alors le laisser seul ? Non, elle ne pouvait pas le laisser, pas à moi qu'il le lui demande. Elle s'approcha donc de lui et posa sa main sur son épaule.

« Est-ce que ça va ? » demanda-t-elle.

Neville se retourna.

« Oh, c'est toi » dit-il en essuyant ses yeux.

Ils n'étaient pas vraiment proches mais il était arrivé qu'Hermione l'aide pour ses devoirs donc ils n'étaient pas vraiment des inconnus.

« Je…je vais bien » dit-il.

« Ça n'en à pas l'air » le contredit Hermione.

Et maintenant qu'elle y pensait, ça ne datait pas d'hier. Il lui était souvent arrivé de voir Neville déprimer ces derniers mois. Est-ce qu'il s'était passé quelque chose pendant l'été ? Non, il ne semblait pas aussi mal à la rentrée. Il devait s'être passé quelque chose après mais quoi ? Soudain, Hermione se rappela.

« Est-ce que c'est à cause des cours de Maugrey sur les Impardonnables ? » demanda-t-elle.

Il s'était trouvé très mal le premier cours et avait toujours l'air de souffrir aux suivant.

A sa question, le garçon sursauta et la regarda avec des yeux ronds.

« Tu sais, si tu ne veux rien me dire, ce n'est pas grave. Mais si tu veux me parler, je suis là. »

Neville ne répondit pas tout de suite. Il s'appuyant votre le mur puis se laissa glisser au sol en soupirant. Hermione s'accroupit pour se mettre à son niveau mais ne dit rien non plus.

« Mes…mes parents sont à l'hôpital » dit-il finalement.

« Je suis désolé. Depuis quand ? »

Neville haussa les épaules.

« Je ne les ai jamais vu ailleurs que là-bas » dit-il.

Il y eut un moment de silence. Hermione attendait la suite mais elle ne voyait pas non pus presser son camarade.

« Pendant la guerre contre Tu-Sais-Qui, ils se sont battus contre lui. Je crois même qu'ils étaient amis avec les parents d'Hariel. »

Hermione clignant des yeux. Hariel ne lui avait jamais parlé de ça. Il fallait dire aussi qu'il parlait assez peu de ses parents.

« Un peu après sa disparition, des Mangemorts sont allés les voir pour leur demander où était leur maître. Ils les ont tortures jusqu'à ce qu'ils deviennent fous. »

« Avec le doloris ? » demanda Hermione.

Neville hocha la tête alors que ses yeux se remplissaient de larmes. Il porta alors son bras à son visage et les essuya avec sa manche.

« Ils ne savaient rien mais je suis sûr que même s'ils savaient ils n'auraient rien dit » reprit Neville. « J'avais à peine une an. »

Le même âge qu'Hariel. D'ailleurs, si elle se souvenait bien, lui et Neville avaient exactement la même date de naissance.

« C'est ma grand-mère qui m'a élevé » reprit Neville. « Elle était dure mais elle s'est bien occupée de moi. De temps en temps on allait voir mes parents. Ils ne m'ont jamais reconnus. »

Il renifla.

« Parfois…parfois je me dis que je les déteste pour m'avoir abandonné. Je me dis que j'aurais aimé qu'ils disent quelque chose, qu'ils fuient, qu'ils se défendent, n'importe quoi pourvu qu'ils puissent être avec moi. »

Cette fois il n'était pas arrivé à contenir ses larmes.

« Et après je me dis qu'ils ont fait ce qu'ils ont pu, ils ne pouvaient peut-être pas partir et ouïs il n'existe pas de sort pour se protéger contre les Impardonnables alors… »

À ce moment-là, Neville fondit en larme et se serra contre Hermione. Celle-ci faillit perdre l'équilibre mais elle se rattrapa de justesse et laissa Neville pleurer tout son saoul.

« Désolé » dit-il une fois ses sanglots tarit.

« Ce n'est pas grave lui dit Hermione.

« C'est juste que parfois, j'ai un peu le cafard. C'est comme ça depuis…depuis le début de l'année alors cette fois je crois que j'ai craqué. »

« Je te l'ai dit, ce n'est pas grave. Ça va mieux ? »

« Un peu » soupira Neville. « Ça fait du bien de le dire à quelqu'un. Personne n'est au courent ici à part les professeurs…et peut-être Hariel je crois… »

Il d'essuya à nouveau les yeux, renifla un peu puis sourit à Hermione.

« Merci de m'avoir écouté » dit-il.

« Quand tu veux » lui répondit la jeune fille.

« Je crois que je vais aller écrire à Grand-mère. Ça va me faire du bien. »

Hermione regarda le jeune garçon s'éloigner et soupira. Hariel lui avait dit que les trois Impardonnables étaient les sorts préférés des Mangemorts et de Voldemort pendant la guerre. Leurs effets avaient beau être terribles, le fait qu'il soit impossible de s'en protéger les rendait encore plus effrayant. C'était donc une arme de terreur redoutable.

Hermione était persuadé que si quelqu'un trouvait une parade à ces sorts alors Voldemort perdrait une grande partie de son pouvoir sur les esprits des gens. La question était qui ? Et comment ? Une idée la frappa alors. Peut-être qu'en analysant les sorts avec son Glam Sight elle serait capable de créer une barrière capable de les arrêter. C'était une idée à creuser il faut dire…

Mais alors qu'elle pensait ça, elle se rendit compte de quelque chose et se mit à se taper la tête contre un mur. Ce n'était ni plus ni moins qu'une nouvelle tâche à ajouter à sa liste. Là, elle se détestait vraiment.

Occupée à se lamenter et à frapper les murs, elle n'entendit pas que quelqu'un approchait d'elle.

« Hermione ? »

Elle se retourna et vit que c'était Dean.

« Pitié, dis moi que tu ne viens pas me faire une grande révélation sur ta vie parce que je crois que si je rajoute encore quelque chose à ma liste, je vais faire une crise. »

« Ah ? » demanda le garçon en rougissant.

Ce n'était pas très visible sur sa peau mais Hermione aurait dû le remarquer…du moins en temps normal.

« Alors c'est…c'est pas grave » bégaya le garçon.

« Maintenant que tu es là, vas-y » soupira Hermione.

« Non, non, c'est bon, c'est pas grave… »

« Dean… »

« D'accord » dit celui-ci. « En fait je…je voulais savoir si tu…si tu voulais aller…au bal. Avec moi… »

À suivre…

Et voilà encore un bon petit chapitre. En fait il devait aller plus loin mais qu'est-ce que j'ai pu causer alors ! J'aurais pas cru que ce que j'avais aie puisse être aussi long 😂. Bref, j'espère que ça vous a plu.

J'ai peut-être été un chtit peu loin avec mon analyse psychologique des classes sociales en milieu scolaire mais ce que je dis reste vrai pour tout. N'importe qu'elle masse populaire se satisfait d'être dominé par une lite tant qu'elle a la possibilité soit de contrôler, soit de blâmer une minorité. Cela vient d'un besoin impérieux des humains d'être au-dessus, le syndrome du peuple élu en quelque sorte. C'est pour ça qu'il y a eut (et qu'il y a encore) l'esclavage. C'est pour ça qu'Hitler (et d'autres l'ont fait avant lui) à accusé les juifs de tous les maux et c'est pour ça que les français laissent le gouvernement les entuber, parce qu'ils peuvent tout à fait blâmer d'autres minorités comme les LGBTQ ou encore les migrants… dis donc, c'est que ça devient politique cette fic…

Au début il était même pas prévu que Fleur fume. C'est sortit tout seul deux minutes avant d'écrire la scène. Cependant je voulais trouver un moyen qu'elle pourrait utiliser pour lâcher la pression. Elle aurait pu pleurer pu tout casser mais ce n'était pas logique avec la direction que je voulais faire prendre au personnage. J'espère que ça ne choque personne.

Le coup du « mal qui ronge » m'est venu au dernier moment. Désolé je bosse dans un cinéma et j'ai les chansons du roi lion (le nouveau, le film) en boucle toute la journée. Pas étonnant que ce soit ça qui me ronge moi.

Enfin ! Ça faisait tellement de temps que j'attendais ça. Cette explication sur l'origine des Elfes…enfin des Brownies, dormait dans un coin de mon esprit depuis…oula, même avant que j'écrive cette fic. En tout cas j'espère que vous avez pas trouvé ça assommant…et si vous avez pas comprit quelque chose, n'hésitez pas à me le dire, d'accord ?

Donc voilà. La semaine prochaine ce sera le bal et ça va être tellement plein que le chapitre sera consacré QUE à ça 😁. A dans deux semaines donc et entre temps n'hésitez pas à m'envoyer vos commentaires.