Désolé à tous ! Je sais que ça chapitre aurait dû arriver il y a une semaine. Comme je vous l'ai dit (je crois), le confinement pèse plus sur mon inspiration que je ne le pensais donc j'ai du mal à écrire. J'espère que vous ne m'en voulez pas de ce retard.
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Check Mate DxD
Chapitre 87 : Fondation d'un Empire / Teikoku Kiso
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Hariel se regarda dans le miroir. Comme à chaque fois c'était une vision assez étrange parce que ce qu'il voyait n'était pas lui. Enfin si, c'était lui mais il avait beaucoup de mal à se reconnaitre.
Déjà, la personne dans le miroir était plus grande, une vingtaine de centimètres. Plus grandes mais aussi plus âgée. Hariel avait fait en sorte de ressembler à quelqu'un d'environ 17 ans. Cela n'aurait pas été si étrange s'il avait été moins…masculin. Certes, il n'avait que peu modifié es traits de son visage mais les habits faisaient une grande différence.
Contrairement à son habitude, il portait un costume. L'habit était très bien coupé mais il n'en restait pas moins qu'il y avait un pantalon. De couleur sable, il se mariait à la perfection avec le gilet de couleur sienne brodé de motifs couleur lin qu'il portait par-dessus sa chemise blanche et la cravate d'une teinte encore plus claire.
Il examina alors la veste cintré et longue qu'il portait et surtout le blason qui se trouvait dessus. Il secoua la tête et l'enleva. Inutile d'être aussi formel que lors des réceptions auquel il avait participé précédemment (même si cela remontait déjà à près d'un an compte tenu du fait qu'il avait été enfermé à Poudlard à cause du Tournoi). Sans, on voyait plus sa chemise d'un blanc immaculé et les boutons de manchettes dorés qui ceignaient ses poignaient. De plus il n'avait pas vraiment besoin de s'identifier autant, les six anneaux qu'il portait aux mains suffisaient à le désigner comme l'Héritier (le Prince, comme disaient certains) Pendragon-Emrys.
Il examina à nouveau son apparence, depuis le bout de ses chaussures italiennes de cuir vernis brunes jusqu'à la lourde tresse de ses cheveux qui pendaient sur une épaule. Même eux étaient légèrement différents. C'était la même couleur qu'il connaissait si bien et qu'il partageait avec les autres membres de sa famille mais ils étaient sensiblement plus courts. Défait et sous cette apparence, ils lui arrivaient seulement au bas du dos. C'était la même chose quand il avait l'apparence d'Hariel Potter. A présent, il utilisait tellement l'une ou l'autre de ces apparences qu'il avait du mal à se rappeler qu'ils étaient en réalité bien plus long.
Dernier détail qui avait tendance à le choquer. Ses yeux. Il avait depuis longtemps comprit que le vert de ses yeux le liait irrémédiablement à sa mère et avait décidé de s'en « débarrasser » au profit d'une couleur un peu plus discrète (sans pour autant être banale). Finalement il se disait que le noir onyx lui allait bien. Cela ne l'empêcha pas de soupirer. Il était loin le temps où il pouvait faire de courtes apparitions avec sa cape. Il avait choisis de vraiment s'investir dans son personnage et à présent il devait en payer le prix.
Mais bon, avec un peu d'espoir, tout cela ne durerait pas trop longtemps. Avec un peu de chance Andrammax Pendragon-Emrys et Hariel Potter ne feraient bientôt plus qu'un quand il se serait révélé en tant que véritable Héritier (si possible sous le nez de Dumbledore et au moment où il s'y attendrait le moins). Pour Hariel Gremory, peut-être que ça devrait attendre. Il se demandait si les Sorciers Britanniques étaient prêt à avoir un Roi-Démon à leur tête.
« Votre Altesse ? » dit alors une voix dans son dos.
Hariel se retourna. Simeon se tenait dans l'encadrement de la porte et semblait l'attendre.
« Tout le monde est déjà là ? » demanda-t-il.
« En effet » répondit l'avocat. « Les membres habituels en plus de nos trois nouvelles adhésions. »
Hariel hocha la tête. Il avait hâte de tous les rencontrer. Bien sûr, il en savait déjà beaucoup sur eux puisque Simeon lui faisait des rapports réguliers, mais rien ne valait une rencontre de visu. Il y en avait deux ou peut-être même trois avec qui il particulièrement excité à l'idée de pouvoir discuter avec eux.
La première était Corinne, sa fidèle PDG qu'il avait introduit à la magie quelques mois plus tôt. Selon Simeon, elle semblait bien prendre la nouvelle mais Hariel voulait pouvoir en discuter avec elle.
La seconde, aussi étrange que cela soit (du moins pour ses alliés) n'étaient autre que Balbok. En effet son fidèle ami et Gestionnaire de Compte devenu par la suite l'équivalent de son Fondé de Pouvoir, avait été invité par le jeune Démon à rejoindre ses chevaliers à la surprise générale. Sans argument xénophobe d'aucune sorte (ou alors inconscients), certains s'étaient étonnés de convier un gobelin à rejoindre une assemblée destiné à l'aider à changer le monde sorcier et à le diriger. Hariel avait bien évidemment répondu que c'était aussi le cas pour Corinne après tout. Le gobelin était présent pour son expertise mais aussi pour la place de la nation gobelin dans leur propre société. En effet, si les gobelins détenaient l'argent des sorciers alors mieux valait les avoir de leur côté et les faire participer aux discussions. Sans compter qu'Hariel n'avait pas du tout l'intention que sa politique soit aussi xénophobe et suprématiste que celle qu'il cherchait à faire tomber.
Enfin, la dernière personne était l'inconnu du lot.
Spencer Bradley.
Hariel avait lu son dossier. Rien de transcendantal mais il savait lire entre les lignes. Très bon élève à Poudlard, Le meilleur de sa promotion, nommé Préfet-en-Chef et lauréat de plusieurs prix d'excellences, il aurait dû atteindre rapidement un poste élevé… s'il avait été un Sang Pur. Malheureusement tout son talent avait été gâché par un système qui le considérait d'emblée comme inférieur et totalement inéligible à toute fonction un tant soit peu élevé.
Cela n'aidait pas non plus qu'entrer au Ministère ne nécessite pas de diplôme particulier ou de passer un concours. En effet, le statut de fonctionnaire n'existait pas dans le Royaume-Uni magique. En fait, il semblait être inexistant dans la majorité des cultures magiques occidentales. Il suffirait de se présenter pour obtenir un travail quel qu'il soit et avec des efforts et pas mal de lèche (ainsi qu'un sang suffisamment pur) on pouvait arriver au sommet. C'était bien sûr ce qui s'était passé pour des gens comme Cornelius Fudge ou Dolores Ombrage.
Mais ce n'était pas le cas de Spencer Bradley. Il avait les connaissances, le talent, le sens du travail mais ni le sang ni la force rejeter ses principes aux orties pour satisfaire les moindres désires de ses employeurs quels qu'ils soient. Dans l'administration présente, cela ne lavait pas amené bien loin mais Hariel espérait que dans celle qu'il voulait créer, des gens avec de telles qualités seraient rapidement à ses côtés. Ce serait déjà le cas de Spencer quand il serait couronné, que l'homme le veuille ou non.
« Et bien il est temps d'aller jouer mon rôle » dit Hariel.
Simeon toussota alors, gêné.
« Avant cela, j'ai quelque chose à vous avouer » dit-il.
Le jeune Démon haussa un sourcil.
« Vous avez quoi ? » s'écria Hariel après que son avocat eut lâché la nouvelle.
« C'était nécessaire » se justifia celui-ci.
« Comment le fait de trahir ma confiance en leur révélant ma véritable identité peut-il être « nécessaire » ? »
Simeon haussa un sourcil et souffla d'énervement.
« Mais quelle confiance ? Je vous rappelle que nous avons déjà eut cette conversation en novembre quand j'ai dû apprendre votre participation au Tournoi des Trois Sorciers par le journal sans compter la présence d'un foutu Mangemort là-bas ! »
« Et je vous ai dit que je vous faisais confiance pour rallier Crane et Mautiere à ma cause sans leur dévoiler qui j'étais. »
« Et bien ce n'était pas possible ! Au contraire quand ils ont été mis au courant, non seulement ils ont comprit le besoin de garder cette information mais ils se sont révélés être de précieux alliés pour votre cause ! Et c'est le cas pour toutes les personnes dans cette pièce ! »
Il se tut, a bout de souffle. Le silence régnait dans la petite chambre. On entendait seulement la respiration lourde de Lord Simeon Randall-Delûte, fatigué par sa diatribe. Finalement, Hariel soupira.
« Vous avez raison » dit-il. « Je suis désolé. Je n'aurais pas dû m'emporter comme ça. »
« Ecoutez Hariel. Je suis avec vous. Pas parce que vous êtes mon employeur mais parce que je crois en ce que vous faites. Je crois en vous. Mais vous n'arriverez à rien si vous ne faites pas suffisamment confiance aux autres pour prendre les bonnes décisions à votre place. Vous ne pouvez pas tout faire. »
Hariel ricana.
« Quoi ? Vous me dites de lâcher prise ? »
« C'est cela. Pourquoi ? Ce n'est pas la première fois qu'on vous le dit ? »
« Pas vraiment » grimaça le jeune Démon.
Il soupira.
« Et bien, à moins que vous n'ayez d'autres nouvelles fracassantes à m'annoncer, il est temps d'y aller il me semble » dit Hariel. « Je veux dire, vous ne leur avez pas dit que je suis aussi… »
« Non ! » s'exclama Simeon. « Non bien sûr que non, je ne suis pas allé jusque-là. »
Donc à part Simeon et bien sûr Balbok, Corinne serait la seule dans la pièce à savoir qu'il était un demi-Démon. Hariel avait finalement accepté de se laisser contacté par Alison qui s'était vengé en lui disant qu'elle avait raconté tout ce qu'elle savait à la PDG d'Hariel…avant d'accepter sa proposition de Directrice de filiale en s'assurant bien que sa propre entreprise garderait une partie de son indépendance.
Cependant le jeune garçon n'avait eut aucune nouvelles de la femme depuis ce moment là. Enfin aucune nouvelle d'ordre personnel. Ils avaient échangés de nombreux mails et conversations téléphoniques en rapport avec l'entreprise cependant à aucun moment ils n'étaient allés dans un registre personnel.
Impossible donc de savoir ce qu'elle pensait de cette nouvelle…et surtout de lui. Dans le même temps, Hariel n'avait remarqué aucun changement dans son travail entre le moment où Alison lui avait parlé de sa véritable nature et celui où Hariel avait appris qu'elle était au courant. Il était donc possible qu'elle soit à l'aise avec cette nouvelle ou alors que cela lui soit égal. Mais le seul moyen de vraiment savoir c'était de lui demander en personne. Peut-être à la fin de la réunion. Sans doute.
Mais déjà, Simeon l'avait amené devant la porte d'un salon qu'il avait ouvert devant lui et Hariel était entré dans la pièce où onze paires d'yeux s'étaient tournés vers lui. Toujours un peu inquiet mais sans le laisser paraître, Hariel laissa Simeon entrer avant lui afin qu'il puisse l'introduire auprès de ses futurs alliés. Non, pas futurs. S'ils étaient là, c'est parce qu'ils étaient déjà des alliés.
« Mes amis, je vous présente celui que nous attendions tous, Son Altesse Ha… »
Il y eut un toussotement rauque provenant de Fiermont Crane. Simeon leva les yeux au ciel avant de corriger.
« Son Altesse, donc, dont nous tairons le véritable nom, même si tout le monde le connait, et a qui nous nous s'adresseront sous le nom d'Arthur. »
« Je vous remercie mon cher Bedivere » dit Hariel d'une voix amusée.
L'avocat leva à nouveau les yeux au ciel. Il aurait dû se douter que son jeune client adorerait l'idée des noms de codes.
« Et je vous remercie aussi d'être venue et de vous être alliés à moi » poursuivit-il en s'adressant aux autres personnes présentes.
Rapidement, Simeon fit les présentations. Bien entendu, Hariel savait parfaitement qui était qui. Il suivait depuis longtemps l'évolution de ses alliés grâce aux rapports constants de son avocat. Il reconnaissait bien sûr ses tout premiers alliés, Fiermont Crane, alias Keu et Linéa Mautière, alias Caradoc. Puis il y avait ceux qui avaient suivit, Cassiopée McMillan et Aaliyah Shafiq, connue ici comme Lohengrin et Tristan ainsi que Diantea Greengrass qui avait choisit le pseudonyme pour le moins sulfureux de Mordred et du côté des hommes, Rutherford Urquart, Kelsey Prewett et Baldwin Shaklebolt, respectivement Yvain, Perceval et Lancelot.
En arrivant devant Spencer Bradley, rebaptisé Cynon, du nom du plus jeune des Chevaliers de la Table Ronde, Hariel ne se contenta pas de le saluer de la tête et lui présenta sa main.
« Je suis heureux de vous rencontrer » dit il.
« Je…moi aussi » dit Bradley en prenant fébrilement la main qui lui était tendue.
« Caradoc m'a parlé de votre volonté de monter un syndicat au sein du ministère. Comment ça se passe ? »
« Pour le moment, je ne fais que m'informer sur le sujet. Je ne veux pas me lancer tête baissée dans l'action. »
« Sage décision » dit Hariel avec un sourire.
« Cependant je crains toujours que les Sorciers ne me suivent pas. Vous savez comment nous sommes… »
« Malheureusement oui » grimaça Hariel. « Mais je pense que vous ne devez pas sous-estimer le pouvoir d'une voix. »
« Et si vous usiez de la votre ? Je veux dire, celle du futur Roi Pendragon-Emrys ? »
« Je crains que le problème ne reste le même et qu'ils ne suivent ce que je dis pour qui je suis et non pas par véritable volonté de changement. »
« Sauf si, au lieu de parler directement de mon mouvement, vous parliez de l'action syndicale en générale, de l'indépendance d'esprit, etc., lors d'événements publiques. Vous familiariseriez les esprits avec ces idées si bien que mon mouvement paraîtra en être une conséquence et non avoir été simplement appuyé par vous. »
Hariel sourit. Décidément, il aimait beaucoup cet homme.
« J'y penserais » dit-il avec un sourire.
De son côté, Simeon savait parfaitement ce que ça voulait dire. Après l'année écoulée où Hariel n'avait pas pu participer à la vie mondaine et que Simeon avait du expliquer grâce à la maladie d'un proche suivit d'un deuil, le carnet de bal du jeune prince était à nouveau plein. Nul doute que ses prochaines interventions, qui seront pour la plupart relayé par des journalistes, seraient teintées d'idées de mouvements sociaux.
« Et enfin » dit-il en se tournant vers les deux autres personnes présentes. « Vous connaissez bien sûr nos derniers membres. »
Il désigna Corinne.
« Voici d'abord Kelly » dit l'avocat.
« C'est un nom de Chevalier, ça ? » Demanda Hariel avec un sourire.
« D'après mes références cinématographiques, oui » répondit la femme avec la même expression.
Hariel laissa échapper un petit rire.
« Ah oui ! Moi aussi j'aime beaucoup ce dessin animé » dit-il.
« Et puis enfin votre très fidèle, Gareth » dit Simeon en désignant Balbok qui se trouvait sous sa véritable forme.
Hariel leva un sourcil. Voilà qui était amusant. Gareth et Kelly. Le lien entre les deux noms ne lui avait pas échappé tout comme il n'aurait pas échappé à toute personne connaissant le dessin animé auquel lui et Corinne faisaient référence. Cependant la chose la plus étrange avait été la réaction de sa PDG. A la mention du nom d'emprunt du Gobelin, elle avait rougit très légèrement et d'autres indicateurs sur son visage avaient alerté Hariel.
« Une raison d'avoir choisit celui-là ? » Demanda-t-il à son Fondé de Pouvoir.
« Je l'ai prit au hasard pour faire plaisir au Duc Crane » grinça la Créature.
« Je vois… »
« Et si nous commencions la réunion » dit alors Fiermont Crane. « Nous avons beaucoup de choses à faire. »
« Auparavant, et je suis désolé de me montrer aussi rude, mais il me faut m'entretenir en privé avec l'un de vous. Kelly ? »
La jeune femme cligne des yeux. Elle se leva néanmoins et suivit Hariel sous les yeux interrogateurs des autres membres. Une fois hors de la pièce, elle vit son jeune employeur claquer des doigts. L'air sembla miroiter autour d'eux avant de revenir à la normale.
« A présent nous pouvons discuter plus discrètement » dit-il.
« Je…tu voulais me parler de quelque chose en privé ? » demanda Corinne. « Ça concerne l'entreprise ? »
« Non. Pourquoi ? Tu penses qu'une discussion est nécessaire ? »
« Cela fait près d'un an qu'on ne s'est pas rencontré de visu. Les mails et les conférences téléphoniques ne remplacent pas une véritable réunion. »
« Quel est le plus urgent ? »
« Si nous voulons rentrer en bourse pour la prochaine année fiscale il faut dès à présent compléter notre personnel de direction. »
« Ça nous laisse encore quand même six mois » lui dit remarquer Hariel.
Aux Etats-Unis, l'année fiscale, c'est-à-dire la période au cours de laquelle une entreprise enregistre tous les faits économiques qui participent à la mise en place de sa comptabilité, commençait le 1er juillet. C'était le moment où toute entreprise faisait son bilan. Le groupe financier que voulait fonder Hariel était bien trop énorme pour être pris à la légère et il était nécessaire d'avoir en quelque sorte une période de rodage. Hariel avait donc décidé de lancer son projet trois ou quatre mois avant la fin de l'année fiscale. Le bilan sur une période plus courte permettrait de mettre en évidence les problèmes majeurs afin de bien commencer la nouvelle année fiscale. Une sorte d'avant première en somme.
Cependant, on ne lançait pas une entreprise du jour au lendemain. En effet il faudrait au moins deux à trois mois pour mettre en place toutes les procédures. Mais cela voulait aussi dire qu'à ce moment là, le travail soit achevé de leur côté. Donc avec un lancement en mars ou avril ils devraient être prêts pour le mois de décembre, donc dans six mois.
« Certes mais sans un comité exécutif stable, nous ne pourrons pas faire grand-chose » répliqua Corinne.
« Je pourrais toujours te raccompagner à New York après cette réunion. Combien de temps penses-tu qu'il serait nécessaire ? Une après-midi ? »
« Plutôt une semaine »
« Sérieusement ? » S'indigna Hariel. « Seulement pour choisir et recruter quoi, treize personnes ? Douze plutôt ? »
« Apres la sélection je peux m'occuper seule de l'embauche. Ce n'est pas un problème. Mais nous avons beaucoup d'autres choses à faire. »
Hariel soupira. Mais bon, il n'avait pas vraiment le choix. Heureusement il avait réservé sa première semaine de vacance pour travailler. Outre cette réunion, il avait ses devoirs à faire (ce qui n'était pas une grosse affaire) ainsi que la soutenance de sa thèse. Et puis il fallait qu'il passe voir Marcus au sujet de ce super héros à Boston. Il aurait voulut le faire directement mais il y avait eu un imprévu.
En effet les alarmes de l'orphelinat Claire-Matin avaient détectés des Sorciers à proximités. Hariel, Proteus et Grayfia avaient dû s'y rendre pour se rendre compte que Dumbledore faisait surveiller l'établissement par quelques-uns de ses fidèles. Selon la lecture de leurs pensées, ils faisaient partie de l'Ordre du Phœnix. Dumbledore avait dû lui faire reprendre des activités à cause de la présence de Voldemort. Il avait donc demandé à ses membres de surveiller Hariel au cas où celui-ci serait attaqué.
Cela n'arrangeait pas du tout Hariel mais il était bien décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Un sort était déjà en place sur l'orphelinat donc ça ne coûtait rien de le modifier. Comme il y avait peu de chance que Dumbledore vienne fourrer son nez (il avait ses propres ennuis) et comme les Sorciers restaient assez loin. Il suffirait de jouer avec leurs perceptions et de leur faire croire qu'un autre enfant de l'orphelinat était Hariel. Tout allant bien pour lui c'est ce qu'ils rapporteraient à Dumbledore.
« Très bien » dit finalement Hariel. « Une semaine. »
« Une semaine entière seuls tous les deux. Parfait » ricana Corinne.
« Ça…Ça ne te dérange pas ? » Demanda prudemment Hariel. « Que je sois avec toi….seul…ou avec toi tout court. »
La jeune femme fronça les sourcils.
« Pourquoi cela le serait ? »
« Tu as appris pas mal de choses sur moi récemment… »
Corinne roula des yeux et soupira.
« Ce n'est rien de le dire. Le monde magique qui se cache et le fait que tu sois un Sorcier et… »
« Un Démon » acheva Hariel. « Ça doit remettre en doute pas mal de choses. »
« Honnêtement, je n'ai pas encore bien réalisé » Soupira la jeune femme. « Toute cette histoire de magie me dépasse et c'est vrai que parler de Démon me fait penser au bien, au mal, à la guerre entre les Anges et les Démons… »
« Ah, au fait, cette guerre est fini depuis quoi ? Cinq ans maintenant…nous avons fait la paix avec les Anges. Je suis même allé au Ciel une fois pour y rencontrer l'Archange Michael. J'ai aussi rencontré l'Archange Gabrielle. »
« Tu vois ? Tu vois ? » S'exclama Corinne. « C'est de ça dont je veux parler ! Ca fait trop, trop d'un seul coup et j'ai du mal à m'en remettre. »
« Donc te dire que notre alliance comprend également les Anges Déchus ainsi que les Divinités Scandinaves et Gréco-Romaines entre autre ça n'aide pas vraiment, je suppose. »
Corinne grimaça.
« Pas vraiment non » dit-elle. « Mais bon. Je ne vais pas l'ignorer sous prétexte que ça ne correspond pas à ma vision du monde. Je dois simplement m'adapter…même si ça prends du temps. »
« Donc tu ne sais pas encore si tu peut être à l'aise ou non en travaillant avec un Démon ? » Demanda Hariel.
Corinne baissa les yeux sur lui et le regarda bizarrement.
« Je ne pense pas que ça ait de l'importance. Je veux dire, tu es toujours le même, non ? »
Elle regarda de bas en haut le jeune garçon de dix-sept ans qu'elle voyait devant elle.
« Bon, là, peut-être pas extérieurement » reprit-elle. « Mais tu es toujours la même personne qui a cru en moi, qui m'a donné un emploi, un appartement… »
« Une garde-robe descente. »
« Exactement. Tu es le même. Si toi tu n'as pas changé, pourquoi je le ferais ? »
Hariel soupira discrètement de soulagement.
« Au fait, c'était ça la discussion que tu voulais avoir en privée ? » Demanda Corinne.
« Oui » répondit Hariel. « A part toi, Simeon et Balbok, aucun de mes alliés, enfin de ceux qui se trouvent dans cette salle, ne sait que je suis un Démon. »
« Et tu essai d'évaluer ma réaction pour prévoir la leur ? »
« En gros, c'est ça. »
« Écoute, je ne sais pas quoi te dire » soupira Corinne. « Moi je ne savais même pas que tout ça existait. Est-ce que c'est le cas pour eux aussi ? »
« Et bien les Sorciers vivent en autarcie depuis pas mal de temps. Ils se sont coupé des autres Magiciens, des Dieux et de pas mal d'autres choses au point de les oublier. C'est de là que vient leur sentiment de supériorité. »
« Mais tes alliés ont été choisis justement parce qu'ils étaient différents, non ? Donc ils n'auront probablement pas la réaction que tu crains. »
« Sans doute. »
« Tu devrais avoir plus confiance en eux. »
Hariel grimaça. Cela faisait deux fois en moins d'une heure qu'on lui faisait cette réflexion.
« C'est pour ça que je voudrais leur montrer ma vraie nature. Pour qu'on puisse partir sur un pied d'égalité. »
« Je comprends et c'est très bien » dit Corinne. « Et puis tu as dit que Simeon et Bar…Balbok étaient au courant. Ils ne l'ont pas mal pris non ? »
« C'est vrai » soupira Hariel.
Puis un sourire taquin naquit sur ses lèvres.
« En parlant de Balbok, ma chère Kelly. Je me pose une question. Est-ce que tu as choisit ton nom de Chevalier après qu'il a pris le sien pu alors c'est un hasard absolu ? »
« Je…je ne vois pas de quoi tu parles » balbutia la jeune femme.
« Tu rougis ma chère. Tu as aussi rougit quand il a dit son nom tout a l'heure. J'espère que ça ne va pas devenir une habitude sinon même lui va voir que tu es… »
« Stop ! » S'exclama Corinne En rougissant encore plus. « Je ne veux pas en parler. »
« Très bien » dit alors Hariel. « Je laisse tomber…pour l'instant. »
Le soulagement qui était apparut sur le visage sombre de la jeune femme disparut aussitôt pour montrer de l'inquiétude puis de la fatalité. Mais heureusement, à ce moment là, Hariel se dirigea à nouveaux vers les portes du salon.
« Veuillez m'excuser de ce contretemps » dit il avec un sourire. « Maintenant, si vous me permettez, je me met à l'aise… »
Il désigna sa tenue.
« …et je suis à vous. »
« Vous allez reprendre l'apparence d'Hariel Potter ? » demanda Baldwin Shaklebolt.
Hariel sourit.
« Encore plus à l'aise que ça… »
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Assis confortablement dans un profond fauteuil, ses pieds touchant à peine le sol, Hariel, tête posée sur les phalanges de sa main gauche, regardait son auditoire à présent silencieuse.
Quelques instants auparavant, il avait utilisé sa magie pour changer son apparence, passant de celle qu'il avait créée pour incarner l'Héritier Pendragon-Emrys à sa véritable apparence, celle que ses amis les plus intimes connaissaient, celle d'Hariel Potter-Gremory. Ses longs cheveux rouge sang cascadaient dans son dos et rehaussaient son regard en même temps que la robe gothique à jupe et manches larges écarlate qu'il portait. Seul tranchait le blanc des jupons que l'on pouvait voir en dessous et dont la couleur était à peine plus clair que son teint.
Manifestement, ses Chevaliers avaient plutôt bien pris la nouvelle de sa véritable nature. La révélation avait donné le coup d'envoi pour une avalanche de questions qui venait juste de se calmer, faisant régner un silence pesant dans la pièce.
« Je pense que nous allons nous arrêter là pour les questions » dit alors Hariel. « Nous y avons déjà passé beaucoup de temps et il a d'autres choses importantes dont nous devons discuter aujourd'hui. »
« Juste une dernière, Votre Altesse » dit alors Baldwin Shaklebolt. « Quels sont vraiment vos intentions pour notre pays ? »
Hariel le regarda quelques instants avant de répondre.
« Les même qu'avant » dit-il. « Que vous payiez appris quelque chose sur moi ne veut pas dire que j'ai changé pour autant. Je suis et reste persuadé que le Royaume-Uni magique doit évoluer et je veux utiliser mon pouvoir pour faire de ce pays, de mon pays, une grande nation. Est-ce que ça répond à votre question, Lancelot ? »
« Oui Votre Altesse, et votre réponse me ravit » dit l'homme en s'inclinant.
Hariel hocha la tête dans sa direction.
« Pour rester sur le sujet, je voulais vous demander comment vous envisagiez les choses à l'avenir. »
Il y eut à nouveau un silence.
« Comment cela ? » demanda Rutherford Urquhart en fronçant les sourcils.
« Et bien après le couronnement » répondit Hariel. « Quel type de gouvernement allons-nous créer pour remplacer le gouvernement actuel. »
A nouveau il y eut le silence avant que Rutherford Urquhart ne reprenne la parole.
« Nous pensions que notre travail serait plus de régler les problèmes de notre société pas de… »
« Mais si nous voyions plus loin ? »
« Vous voulez dire…créer un nouveau système ? » Demanda Cassiopée McMillan. « Mais pourquoi faire ? Le système actuel est défectueux mais avec quelques efforts… »
« Mais c'est là tout le problème ! » S'exclama Hariel. « Cela fait des siècles que le monde Sorcier stagne et ça se ressent. Plus d'invention, plus d'innovation, on se contente de laisser les choses telles qu'elles sont tant qu'elles fonctionnent et d'essayer de réparer si quelque chose ne va pas sans chercher à comprendre les raisons. Ca ne peut pas continuer. »
Hariel soupira.
« Ce dont vous ne vous rendez pas compte, c'est que mon couronnement va changer beaucoup de choses. Nous n'allons pas seulement changer de dirigeant, nous allons créer un nouveau pays. Jusque là, nous étions l'un des deux gouvernements britanniques dont la Reine Elizabeth, ni plus, ni moins. Quand je deviendrais Roi alors cela va changer, il y aura alors deux gouvernements totalement indépendants avec chacun un souverain à leur tête. »
Ce n'était pas une situation inédite dans le Monde Sorcier, loin de là. Beaucoup de gouvernements magiques étaient en complète autarcie du gouvernement Sapient. On pouvait citer les empires asiatiques qui avaient conservés leur système de monarchie absolue malgré tous les bouleversements politiques. Il y avait également les théocraties comme le Tibet, dirigée par le pendant magique du Dalaï-lama ou alors Rome qui présentait la particularité de faire cohabiter une forte population sapiente chrétienne avec une communauté de sorciers qui vénéraient encore les dieux latins. Et puis il y avait les États-Unis, avec ses deux présidents.
Non, ce n'était pas une situation inédite au niveau mondiale mais qui allait faire du bruit en Europe. En effet, les gouvernements magiques avaient toujours été liés au pouvoir monarchique en place et quand celui-ci avait disparus, ils étaient passés sous l'autorité des nouveaux régimes. Ce n'était pas toujours parfait mais cela démontrait le manque d'indépendance de la majorité des sorciers Européens.
« Et donc » demanda Kelsey Prewett qui fut le premier à sortir de sa stupeur, « que proposez-vous, Votre Altesse ? »
« Je ne propose rien » dit Hariel. « La seule chose que je vais faire, c'est lancer des idées. Nous allons ensuite réfléchir et créer quelque chose tous ensemble. »
« C'est…plutôt novateur » dit Aaliyah Shafiq.
« Je veux surtout ne pas avoir à faire tout le travail tout seul » répondit Hariel avec un sourire. « Plus sérieusement, je voudrais que vous vous investissiez, que vous commenciez à penser par vous-même et à vous forger des opinions. »
« Même si ce ne sont pas les mêmes que les votre ? » demanda Diantea Greengrass.
« Bien entendu » lui répondit Hariel. « Les Sorciers et vous en particulier allaient devoir développer votre sens critique. »
« Pourquoi nous ? » Demanda Kelsey Prewett.
« Parce que, que vous le vouliez ou non, dans l'avenir vous allez avoir une responsabilité envers notre pays. Vous êtes mes premiers et mes plus proches alliés, une fois que je serais sur le trône et quel que soit vos fonctions, vous devrez me représenter et donner l'exemple. »
Hariel se leva et fit apparaitre un grand écran blanc près de lui en utilisant sa magie Démoniaque.
« Plus tard les questions » dit-il en levant la main en direction de son auditoire qui s'était rendu à son utilisation de magie sans baguette.
Certes il en avait déjà fait usage auparavant pour changer d'apparence mais cela avait été éclipsé par les deux paires d'ailes noires qui étaient apparus dans son dos.
« Pour le moment, j'aimerais que nous voyions quelle forme nous allons donner à notre futur gouvernement. »
Il tendit le doigt et le mot « Roi » apparut au sommet au centre dans un encadré.
« Nous avons donc, le chef d'État » dit-il. « Autrement dit, moi. »
« Donc nous revenons bien à une monarchie » dit Cassiopée McMillan.
On sentait le soulagement dans sa voix. En effet dans le monde magique en générale la monarchie était une bonne chose…pour peu qu'elle soit légitime. En effet, un monarque légitime était, comme les Sangs-Purs, choisis par la Magie elle-même. Tout comme eux il devenait une sorte de relais magique mais à un degré bien plus extrême. Un roi était donc une garantie d'une magie plus forte pour tout le pays. C'était l'une des raisons pour laquelle le couronnement d'Hariel était quelque chose d'important pour beaucoup de gens et pas seulement les Sangs-Purs.
« Monarchie oui, mais pas absolue » dit Hariel au commentaire de Lady McMillan. « Je pencherait plus pour une monarchie constitutionnelle. »
« Comme dans le gouvernement Mol…Sapient actuel ? » Demanda Fiermont Crane.
« En quelque sorte. »
« Mais pourquoi ? » Demanda Cassiopée McMillan.
« Pour permettre à la population Sorcière de s'investir dans la politique au lieu de la subir. »
Ce n'était pas Hariel qui avait répondit mais Spencer Bradley. Hariel se tourna vers lui et sourit.
« Exact » dit-il. « Je veux induire une conscience citoyenne, je veux que les Sorciers soient conscients qu'ils peuvent agir pour changer les choses. »
« Donc vous allez copier le système anglais ? » Demanda Linéa.
« Je ne sais pas, peut-être, en partie » répondit Hariel, pensif. « Ce que je veux dire, c'est que je ne veux pas me précipiter avant d'avoir analysé toutes les options. Il y a des dizaines de gouvernements dans le monde. En prenant le meilleur de chacun je suis sûr qu'il est possible de faire quelque chose. Mais en attendant, on peut essayer de lancer des idées pour savoir comment on voudrait que notre futur gouvernement soit. »
« Comme par exemple ? »
« Je pense qu'il faudrait séparer les pouvoirs déjà. »
Il se tourna vers le tableau et trois cases apparurent en dessous de la sienne : « exécutif », « législatif » et « judiciaire ».
« Si on veut pouvoir dire que notre futur gouvernements est une démocratie, il fait absolument que ces trois pouvoirs soient distinct les uns des autres. »
« Mais c'est déjà la cas non ? » Demanda Kelsey Prewett. « Il y a le Ministre qui représente l'exécutif et le Magenmagot… »
« Qui représente les deux autres » l'interrompit Hariel. « C'est beaucoup trop et il va falloir que ça change. »
« Donc vous voulez…limiter notre pouvoir » conclut Diantea.
C'était une façon un peu cru de l'annoncer mais c'était vrai. Dans le nouveau gouvernement qu'Hariel avait en tête, le Magenmagot allait devenir bien moins puissant. La nouvelle provoqua quelques remous mais fut rapidement interrompu.
« Je suis pour » dit Baldwin Shaklebolt.
« Mais enfin, B…Lancelot ! » S'exclama Rutherford Urquhart. « C'est inouïe ! Nous ne pouvons pas abandonner une tradition millénaire ! »
« Pour le bien de notre pays, si, Yvain. C'est notre devoir. De plus, en tant que Sang-Pur choisit par la magie, notre vocation n'a jamais été politique. Notre raison d'être est de distribuer la magie à nos concitoyens et de veiller à leur bonheur. Si abandonner un peu de pouvoir politique peut y contribuer alors je suis même prêt a tout abandonner. »
Il se tourna alors vers Hariel.
« Jai quelque notions sur la politique sapiente du Royaume-Uni. Je suppose que vous voulez limiter le Magenmagot au pouvoir législatif. »
Hariel sourit. À ses yeux, Baldwin Shaklebolt avait tout d'un véritable noble. Au-delà du statut de sang ou du statut politique, il connaissait sa place. Non pas celle d'un maître mais d'un serviteur. Les nobles avaient pour but de servir les intérêts du peuple en échange du pouvoir qu'il lui donnait sur lui. De nos jours, une telle vertu était assez rare.
« C'est exact » répondit Hariel. « Mais seulement en partie. »
« En partie ! » S'exclama Cassiopée McMillan.
Baldwin Shaklebolt ne semblait pas surprit. Il devait donc déjà savoir de quoi parlait Hariel. S'il n'en avait pas parlé c'était seulement pour laisser le son à son futur souverain de le faire par lui-même. De son côté, Fiermont Crane ne semblait pas surprit non plus. Mais Hariel savait que le vieil homme militait depuis longtemps pour que le Magenmagot cesse d'ignorer le monde Sapient dans le but de mieux s'en protéger. Il n'avait jamais eut de succès jusque là mais avec la nouvelle politique, le changement était assuré. »
« Voyez vous, dans un régime démocratique, le pouvoir législatif est détenue par le Parlement. Jusque-là, le Parlement Magique Britannique, même s'il ne portait pas ce nom, était monocamérale. C'est-à-dire qu'une seule assemblée décidait des lois, le Magenmagot. Hors dans de nombreux pays d'Amérique et d'Europe, dont le Royaume-Uni, ont opté pour un système bicaméral avec une chambre haute et une chambre basse. »
Sur son tableau, l'encadré « législatif » avait grossi et changé pour illustrer ses propos. Il contenait à présent deux cases plus petites qui illustraient les deux chambres.
« Le but de ces deux chambres est de se modérer l'une, chacune étant formée d'un certains nombre de membres choisis de manière différente. Ici, le Magenmagot serait la chambre haute mais au Royaume-Uni, elle s'appelle la Chambre des Lords. Elle est composée notamment de sièges héréditaires détenus par des familles nobles. »
Ce n'était pas tout mais cela permettait à ses alliés de faire le lien avec leur propre situation. En fait la Chambre des Lords était aussi composée de membres nommé par la Reine à vie et de membres élus du clergé. Nul doute qu'Hariel reprendrait le système pour avoir des gens de confiances au Parlement comme Simeon qui, une fois que son jeune employeur sera couronné, n'aura plus de raison de siéger là-bas.
Pour ce qui était du clergé et bien Hermione était la première Grande Prêtresse depuis des centaines d'années. Nul doute que sa présence éveille des vocations religieuses. Quoi qu'elle puisse en penser, de nombreuses personnes allaient se rassembler autour d'elle et former un clergé qui devra être formé et dirigé. Cela sans compter le fait que par l'intermédiaire d'Hariel, le monde Sorcier allait se reconnecter avec le reste du monde occulte et de toutes les mythologies qui n'iraient pas sans faire des adeptes. Il était donc possible que le clergé soit aussi représenté dans la nouvelle chambre haute.
« Et l'autre chambre ? » Demanda Rutherford Urquhart.
Son ton montrait qu'il se doutait déjà de la réponse.
« La Chambre des Communes qui se compose de députés élus parmi les citoyens. »
« Mais enfin ! » S'exclama Diantea Greengrass. « Ils n'ont pas les qualifications requises pour décider des lois ! »
« Parce que vous oui ? » Demanda Hariel.
« En tant qu'Héritier nous avons appris ce qu'il fallait savoir sur la politique afin d'accepter ce rôle. »
« Et qu'est-ce qui empêche les « simples » Sorciers de faire de même ? Pensez vous qu'ils soient moins intelligent que vous ? »
Diantea jeta un coup d'œil à Simeon et rougit.
« Non, bien sûr que non » dit-elle. « Cependant j'ai pu avoir accès à une éducation que les Sorciers lambda ne pourraient pas se permettre. »
« Exactement ! » S'exclama Hariel. « C'est pour cela que le système éducatif doit changer pour que tout le monde ait les même chances. Yvain ! »
Le Sorcier sursauta quand le jeune Prince l'interpella.
« Je sais que vous êtes plus en contact avec les érudits. Que pensez-vous du système scolaire actuel ? »
« Et bien… »
« Quels sont les choix d'études supérieurs après Poudlard ? Comment les gens sont formés ? »
« En fait, si je suis bien votre pensée, il y a peu d'endroit où se former après Poudlard à part… »
« Désolé de vous interrompre »dit alors Fiermont Crane. « Mais pourrions-nous revenir sur le gouvernement. Ce n'est pas que la question soulevée soit inintéressante mais il vaudrait mieux éviter de se disperser, vous ne croyez pas ? »
« Vous avez parfaitement raison, excusez-moi Keu » dit Hariel avant de se tourner à nouveau vers Rutherford.
« Réfléchissez à ce que je vous ai demandé et on en reparle plus tard, d'accord ? »
« Très bien, Votre Altesse » dit l'homme.
« Donc, pour en revenir au sujet précédent… » Commença Hariel.
« Vous avez proposé un Parlement bicaméral avec d'un côté le Magenmagot et de l'autre une chambre de citoyens élus » récapitula Fiermont Crane. « Je suppose qu'elles seraient d'importances égales ? »
« Bien entendu. »
« Mais alors pourquoi deux Chambres ? » Demanda Aaliyah Shafiq.
« Dun côté, comme je l'ai dit, pour permettre aux citoyens de s'investir, de leur donner le pouvoir de changer les choses selon leurs intérêts. »
« Mais pour cela, ils peuvent nous faire confiance. Nous avons leurs intérêts à cœur. »
« Je ne remet pas en doute votre application, non. Seulement les citoyens doivent faire plus qu'attendre qu'on parle pour eux, ils doivent le faire eux-mêmes, avec leur propre voix. »
« Je comprends…je crois » dit la femme.
« Il y a aussi une autre raison. Le Magenmagot représente la tradition. J'ai bon espoir que le nouveau change représente le progrès. »
« Je ne comprends pas » dit Kelsey Prewett. « Vous voulez opposer les deux ? Dans quel but ? Détruire les traditions. »
« Pas les détruire. Les adapter à notre temps. Abandonner celles qui sont obsolètes, remettre au goût du jours certaines oubliées et en créer de nouvelles. »
« Mais elles nous définissent, elles définissent notre identité, ce que nous sommes. »
« Vraiment ? Donc porter des robes et des chapeaux pointus comme il y a mille ans c'est ce qui définit votre identité. »
« Je…ça fait partie de notre culture. »
« J'en convient, et je ne souhaite pas que la culture sorcière disparaisse. Je souhaite qu'elle évolue, qu'elle intègre de nouvelles idées mais sans pour autant oublier les anciennes. »
« Pourtant nous vivons comme ça depuis plus de mille ans. »
« Vraiment ? Et le train ? La radio ? Le journal ? Ça se sont des changements…même s'ils ont été copiés chez les Sapients. De plus la société sorcière actuelle est loin de ressembler à celle qu'il y avait à l'époque des Fondateurs. Contrairement à ce que vous dite, beaucoup de traditions importantes ont été perdus ou ne sont plus des connaissances communes alors que d'autres sont restés. »
« Par exemple ? »
« Le culte de la Déesse » répondit Hariel. « La véritable signification du mot « Sang-Pur ». Sans compter des dizaines de magies différentes. Et à la place qu'est-ce qu'on a gardé ? Les robes, les chapeaux, les chats et les crapauds sans compter les balais qui auraient nécessités d'être remplacés par autre chose tant ils sont inconfortables. »
Il y eut un silence. Manifestement, tous semblaient essayer d'assimiler ce qu'il venait de dire.
« Je propose d'abandonner le sujet pour le moment et revenir à l'organigramme » dit alors Hariel.
« Donc si le Parlement s'occupe du pouvoir législatif, vous allez incarner le pouvoir exécutif ? » Demanda Fiermont Crane.
« Pas tout seul » dit Hariel.
Ce n'était pas seulement à cause du système de monarchie parlementaire qu'il avait choisit. Être un roi magique nécessitait beaucoup de travail de gestion de ses pouvoirs et de l'énergie du territoire. En clair, en étant couronné, Hariel allait littéralement devenir la magie du Royaume-Uni. Ce n'était pas un travail à prendre à la légère. Il aurait besoin d'aide. Surtout qu'il n'avait pas du tout abandonné l'idée de devenir Satan quand le moment serait venu.
Il pointa son doigt sur son tableau. L'encadré « exécutif » s'agrandit pour englober le Roi. De ce dernier partait un trait le reliant à un encadré « Premier Ministre » lui-même relié à un encadré « Ministres ».
« Si le Magenmagot est limité au pouvoir législatif et que vous représentez le pouvoir exécutif, alors qui représente le pouvoir judiciaire ? » Demanda Aaliyah Shafiq.
« Des juges. Des personnes qui auront été nommés pour présider et rendre la justice. »
« Des…citoyens ? » Demanda Diantea Greengrass.
« Non, des juges. Des personnes qui auront été formés, diplômés et qui seraient rassemblés sous une autorité supérieure indépendante mais lié au Ministère de la Justice. »
« Donc vous pensez conserver la répartition de Départements du Ministère actuel mais en nommant les Directeurs « Ministres » ? » demanda Linéa Mautière.
Hariel grimaça.
« Men inspire peut-être mais ça n'ira pas plus loin. Franchement, il n'y a même pas de Département de Santé ou d'Éducation alors qu'il y en a un pour le Sport et les Jeux. »
« Il y a tout de même des services dédiés » intervint Baldwin Shaklebolt.
« Pour des sujets aussi importants, ce n'est pas assez » le contredit Hariel. « D'ailleurs, en parlant d'éducation, je clôt le sujet de l'organisation du gouvernement pour le moment. Je pense qu'il vaut mieux que chacun fasse ses recherches avant d'entrer dans les détails. Nous revenons donc à Yvain. »
Cette fois ci, l'homme ne sursauta pas.
« Si par « éducation supérieure » vous parlez des établissements qui accueillent les élèves après Poudlard, il y en a deux : l'Académie des Aurors et le Collège des Guérisseurs. En y réfléchissant bien pour des matières comme la politique ou le droit, à part avec des professeurs particulier… »
« Et pour la Police Magique ? »
« C'est une formation de base en interne et ensuite par l'expérience…comme pour tout les emplois du Ministère. »
« C'est assez…laxiste » remarqua Hariel. « Je veux dire, chez les Sapient il y a des universités entières dédiés au droit ou à la politique ou encore aux centaines de matières scientifiques, artistiques… »
« Économiques » intervint Corinne.
« Oui, économiques. Il n'y a même pas d'établissement pour les disciplines magiques ? »
« Pour cela il est possible d'entrer en apprentissage soit directement avec un maître soit par l'intermédiaire des guildes. »
« Mais avec des écoles on pourrait former plus de monde, apporter plus de qualification. »
« Les guildes pourraient ne pas apprécier » remarqua Fiermont Crane. « A moins que vous vouliez aussi dissoudre ce système. »
« Je ne pense pas » répondit Hariel. « Je pense qu'il a son utilité. Il permet de rassembler des spécialistes dans différents domaines aptes à juger des comportements non éthique ou dangereux des autres praticiens. Non, ce qu'on pourrait faire, c'est partager avec elles la tutelle des écoles en les finançant, par exemple. »
« Je vois… » Dit pensivement Rutherford Urquhart. « Je pense qu'il va falloir que je me documente sur ce sujet afin de trouver un solution. Dans le monde Sapient et Sorcier. »
« C'est une très bonne idée » dit Hariel. « D'ailleurs je vous nomme responsable de l'éducation. »
« Comment cela ? »
« Il est inutile que nous réfléchissions tous sur chacun des aspects du gouvernement que nous voulons faire. Vous pouvez vous charger de tout ce qui concerne l'éducation et vous nous ferez un bilan. Il va y avoir du travail, je pense que tout le système éducatif est à refaire. »
« Comment cela ? » Demanda Rutherford en palissant.
« Et bien que le système peut être amélioré. Je ne propose pas de fermer Poudlard bien sûr mais des choses peuvent changer sur les matières, les uniformes, les fournitures… »
Le directeur…ajouta Hariel dans sa tête.
« Je pense aussi qu'il faudrait créer des écoles primaires qui accueilleraient les élèves avant Poudlard. »
« Mais pourquoi faire ? » Demanda Cassiopée McMillan.
« Pour qu'ils apprennent les connaissances de base : lire, écrire, compter… »
« Les parents s'en occupent déjà, non ? »
« Mais cela pourrait être fait par des professionnels. De plus, l'école ne sert pas qu'à apprendre. Elle sert également à créer des liens sociaux entre les enfants. Si ceux-ci se connaissent déjà avant d'entrer à Poudlard et d'être divisés en maisons, ça devrait amoindrir les dissensions, vous ne croyez pas ? »
Personne n'avait rien à redire à cela.
« Quand même, ce n'est pas un peu jeune pour passer un an moins de leurs parents ? Déjà que onze ans, c'est jeune… » Reprit Cassiopée.
« Mais ce ne serait pas comme Poudlard bien sûr. Ce serait une école de jour. Les enfants arriveraient le matin et repartiraient le soir. »
« Par quels moyens ? »
« Cheminette, portoloin, transplanage accompagné…même pourquoi pas un bus scolaire comme le magicobus. »
Cassiopée hocha la tête.
« D'ailleurs je pense que vous avez aussi raison au sujet de Poudlard. Je ne vois pas de raison pour laquelle les élèves devraient obligatoirement être confinés toute une année. Même sans les faire revenir et repartir chaque jour, leur permettre de rentrer chez eux le week-end serait un minimum quel que soit l'âge. »
« Même pour les Né-de-Sapients ? » Demanda Aaliyah Shafiq.
« Bien sûr. Que ce soit eux où leurs parents non magiques, ils peuvent utiliser la cheminette ou un portillon alors pourquoi s'en priver. « D'ailleurs, maintenant qu'on en parle, je me demandais s'il n'y aurait pas un moyens pour les faire venir plus tôt dans notre monde. »
« Vous voulez dire avant leurs onze ans ? » Demanda Rutherford Urquhart.
« Bien sûr. Comment vous sentiriez-vous si vous étiez brusquement plongé dans un monde inconnu sans vos parents alors que vous n'avez que onze ans ? Les découvrir plus tôt permettrait de les amener dans les écoles primaires où ils seraient en contact avec d'autres Sorciers mais sans que ce soit trop brutal. Ils seraient ainsi mieux intégrés. »
Une fois, Hermione avait dit à Hariel que si les Nés-de-Sapients voulaient tant changer le monde Sorcier (ce qui les faisait haïr des Sang-Pur), c'était parce qu'ils cherchaient désespérément quelque chose à quoi se raccrocher dans ce monde inconnu qui souvent les dédaignait. Et plus on les dédaignait, plus ils se sentaient exclus, plus ils désiraient des changements et plus ils étaient dédaignés pour ça. C'était un cercle vicieux qu'Hariel souhaitait vraiment briser.
« Et pour le Statut du Secret ? » Demanda Kelsey Prewett. « Si l'âge de la révélation est à onze ans, c'est justement pour empêcher qu'ils en parlent autour d'eux par inadvertance. »
« Les enfants ne sont pas idiots, ils savent garder un secret. Et leurs parents aussi. Un dernier avantage à découvrir les Nés-de-Sapients plus tôt serait pour détecter plus tôt ceux qui seraient dans des familles inadéquates. »
Si un tel système existait alors peut-être qu'il n'aurait pas autant souffert aux mains des Dursley. Quelqu'un serait venu vérifier des son premier accident magique et l'aurait sortit de là. Quoique. Avec Dumbledore ce n'était pas sûr. Possible que le vieux directeur ait bloqué toute action pour que les Dursley le transforment en sa parfaite marionnette.
« Il y aura aussi le programme à revoir » reprit-il. « Rien que celui des « Etudes Moldus » nécessite une refonte complète. D'ailleurs je propose que ce cours ne soit plus seulement optionnel et devienne l'un des cours de première année. »
« Je suppose que c'est pour apprendre les bases du Monde Sapient afin d'éviter de révéler le Secret. »
« En effet. L'été dernier j'ai été totalement effaré par ce qui s'est passé lors de la Finale de la Coupe du Monde de Quidditch et je ne parle pas de l'attaque Mangemort. Le Secret a faillit être révélé au moins sans fois. »
« Mais les oubliators ont bien fait leur travail » dit Cassiopée.
« Et à cause de ça le propriétaire du camping doit avoir le cerveau en piteux états. Je vous rappelle que l'utilisation répétée du sortilège de mémoire est désastreux pour la santé mentale. »
« Et donc ? Comment conserver le secret sans utiliser l'oubliette » demanda Baldwin Shaklebolt.
« Il faut responsabiliser les Sorciers, donner des amandes en cas d'infraction voir des peines de prison. »
« A Azkaban ? » S'indigna Cassiopée.
« Bien sûr que non » soupira Hariel. « Je n'enverrai personne dans ce…mouroir. »
En fait, dès qu'il serait couronné, il avait bien l'intention de fermer définitivement la prison pour une autre moins épouvantable et surtout sans Détraqueurs.
« Il faudrait également faire passer aux gens un diplôme pour montrer qu'ils sont apte à passer inaperçu dans le monde Sapient. Un examen où ils devront montrer qu'ils savent comment s'habiller, parler, agir et réagir en présence des Sapients qui ne connaissent pas le Secret. »
« Et ce serait l'objectif de ce cours » conclut Baldwin Shaklebolt.
« C'est cela. Les élèves seraient préparés par un professeur agréé et passeraient l'examen à la fin de l'année. Ceux qui réussissent se verront remettre une attestation qui leur permet d'aller dans le monde Sapient. Tout les autres Sorciers devront d'ailleurs passer cet examen et recevoir une formation s'ils échouent. Toute personne passant dans le monde Sapient sans avoir eut l'attestation devra être sanctionné. »
« C'est un peu dur, non ? » Demanda Cassiopée.
« Mais c'est juste » la contredit Baldwin Shaklebolt. « Je suppose que les Nés-de-Sapients devront le passer aussi. »
« Ainsi que ceux provenant de familles mixtes » approuva Hariel. « Ils passeront l'examen en début d'année et s'ils ne le réussissent pas, ils devront prendre le cours obligatoire. Ceux qui l'auront obtenu pourront prendre un cours d'introduction à la civilisation sorcière pour mieux s'intégrer. Il n'y aura pas d'examens mais je pense que ça reste nécessaire. »
« En ce qui concerne les reste du programme » reprit Rutherford Urquhart. « Vous pensez à ajouter des matières non magiques ? »
« Aussi. Je pense que l'apprentissage de notre langue ne serait pas du luxe. »
Kelsey Prewett hocha la tête. Il avait été à une époque professeur particulier de jeunes sorciers et connaissait les lacunes que certains pouvaient avoir dans leur propre langue au niveau de l'orthographe, de la grammaire ou de la conjugaison. Il était sûr que ça calvitie était dû au nombre de fois où il serait arraché les cheveux à tenter de lire une copie d'élève bourré de faute. Sans compter les ratures et la pauvreté du style.
« Sans compter la littérature, les mathématiques et peut-être la physique…mais je vous expliquerais pourquoi une autre fois. Ah ! Et aussi un peu d'éducation civique. »
« Et en ce qui concerne les matières magiques ? » Demanda à nouveau Rutherford. « Duel ? Guérison ? »
« Magie du sang, alchimie, rituels… »
« Vraiment ? C'est…illégal, non ? »
« Il faudra voir quels sont les magies qui doivent être permises ou non. Beaucoup ont été interdite à cause de leur dangerosité mais bien encadré, c'est des pans entiers de notre héritage que nous pourrions retrouver. »
Rutherford semblait dubitatif. Encore une chose pour laquelle Hariel devrait argumenter.
« Ah ! » Dit-il finalement. « Il y a aussi la magie sans baguette. »
Un silence pesant suivit ses mots.
« Vous voulez dire que ce que vous avez fait en vous changeant et avec ce tableau est vraiment de la magie sans baguette ? » Demanda finalement Fiermont Crane. « Vous pouvez vraiment faire de la magie sans baguette ? »
« En fait ce que j'utilise depuis tout a l'heure c'est ma magie Démoniaque mais oui, je peux utiliser de la magie humaine sans baguette. »
Pour prouver ses dires, il fit apparaître un cercle sous ses pieds. Il n'était pas du rouge habituel de sa magie. En fait, il avait une couleur émeraude. C'était parce qu'à ce moment là il utilisait exclusivement sa magie humaine et non son énergie Démoniaque.
« Et…et tout le monde peut apprendre à s'en servir ? » Demanda Rutherford Urquhart sans parvenir à dissimuler son excitation.
« Jusque-là, je l'a appris à cinq personnes » lui confirma Hariel.
Bon, c'est vrai que pour les deux premières ce n'était pas tellement un exploit. Hermione était une Grande Prêtresse et Dean, l'héritier magique de Merlin. Cependant il avait parfaitement réussit avec Viktor, Fleur et Cédric…enfin, avant qu'ils ne deviennent des Démons.
En tout les cas, la perspective de pouvoir faire de la magie sans baguette pouvait représenter une véritable révolution (même s'il s'agissait en fait d'un retour aux sources). Apporter cette technique aux sorciers britanniques assurerait l'adoration des foules à Hariel. A nouveau, ses Chevaliers devront montrer l'exemple en faisant partie des premiers à la maîtriser. Hariel doutait de pouvoir s'en occuper lui-même. Sans doute demanderait-il à Hermione. C'était elle qui avait entraîné Dean et elle l'avait beaucoup aidé avec les Champions. Elle était en tout cas meilleure pédagogue que lui.
A ce moment là, une musique se fait entendre dans la pièce. Hariel se retourna vers Corinne qui rougit et se mit à fouiller dans sa poche.
« La Reine des Neiges ? Vraiment ? » Demanda le jeune Démon en ricanant.
« Mais tais-toi ! C'est Sharis qui a choisi ça ! Et comme je suis pratiquement toujours en silencieux, je ne pense jamais… »
Finalement Corinne réussit à sortir son téléphone portable de sa poche et en regarda l'écran pour voir qui l'appelait. Il s'agissait d'un modèle assez spécial que lui avait donné Hariel pour le travail. A l'époque, elle ne savait pas encore au sujet de la magie mais son jeune employeur prévoyait déjà la possibilité qu'elle soit un jour au courant. C'était la raison pour laquelle l'une de ses spécificités était de fonctionner dans des milieux hautement magiques comme l'était le domicile de Simeon. Une autre, plus répandue, moins occulte, mais tout aussi nécessaire selon Hariel était la possibilité d'accueillir deux cartes Sim permettant à Corinne d'avoir deux numéros, un personnel et un professionnel. Cela lui évitait d'avoir plusieurs portables mais l'inconvenant qu'elle ne savait pas toujours si l'appel était privé ou professionnel…enfin, à moins d'avoir des sonneries différentes ce qui ne semblait pas être le cas.
« En parlant de Sharis, c'est son école, tu permets que… »
« Mais je t'en prie » dit Hariel avec un grand sourire. « Tu es excusée. Ou plutôt libérée, délivrée. »
Corinne roula des yeux et sortit de la pièce, le téléphone déjà sur l'oreille. Malgré sa plaisanterie, Hariel espérait que ce ne soit pas grave. Il aimait bien la jeune Sharis. Il regarda sa montre et vit qu'il était seize heures heure passé. Il ne s'était pas rendu compte que cela faisait plus de deux heures qu'ils étaient là. A cause du décalage horaire, ils n'avaient pas d'autres moyens que de se réunir l'après-midi. Quand chez eux il était quatorze heures, il était neuf heures à New York, l'heure où Corinne amenait sa fille à l'école avant daller au travail…ou dans ce cas précis, l'heure où elle enclenchant le portoloin pour venir en Angleterre.
Il était donc à peine dix heure du côté de Sharis. Elle n'avait quand même pas eut le temps de faire une bêtise. L'une des autres solutions qu'Hariel voyait c'était que la petite fille soit malade. Il espérait cependant que ce ne soit pas le cas.
« Qu'est-ce qui…euh…Pourriez-vous nous dire ce qui vient de se passe votre Altesse ? » Demanda Spencer Bradley en sortant Hariel de ses pensées.
« Elle vient juste de recevoir un appel de l'école de sa fille sur son portable » Répondit-il.
En voyant le visage de ses interlocuteurs (moins quelques initiés comme Balbok, Simeon ou Fiermont), Hariel comprit qu'il ne pourrait pas échapper à une explication. C'était tant mieux car il avait déjà l'intention d'aborder le sujet.
« Le téléphone, ou plus précisément téléphone cellulaire, est un appareil de communication portatif permettant d'envoyer ou de recevoir des appels et des messages de façon instantané et de ou vers n'importe quelle partie du monde. »
Ou à peu près. La couverture réseau n'était pas la même partout.
« Vous voulez dire qu'en ce moment, elle discute avec quelqu'un qui se trouve…à New York ? » Demanda Cassiopée McMillan avec des yeux écarquillés.
« Et surtout à l'aide d'une technologie Mol…Sapiente qui ne devrait pas fonctionner ici » rajouta Diantea Greengrass.
« Sur ce point précis, j'y reviendrai plus tard mais oui, elle discute avec quelqu'un qui se trouve à des milliers de kilomètres de là. »
« Comme avec un miroir magique ? » Demanda calmement Aaliyah Shafiq, plus composée que sa partenaire. »
« En quelque sorte » répondit Hariel.
A l'exception du fait que les miroirs à double sens sont initialement faits pour que deux personnes communiquent entre elles. Il est possible d'y ajouter des destinataires mais seulement avec les deux miroirs à proximités et le nombre était limité.
« De plus, bien que plus pratique que les chouettes postales ou la cheminette, très peu de personnes possèdent un miroir magique alors que pratiquement tous les Sapients possèdent un portable » rajouta Hariel.
Mais il ne pouvait pas encore s'arrêter là.
« Ce que vous devez savoir, c'est que c'est une invention récente, moins de cent cinquante ans » dit il. « Et qui a beaucoup évoluée au film de son histoire. Elle est dérivée d'une technique appelée télégraphe qui consistait basiquement à faire passer un son d'un point A à un point B au travers d'un fil conducteur et ce quel que soit la distance entre ces deux points tant qu'ils étaient reliés par un de ces fils. A partir de là, un code a été inventé afin de faire passer des messages appelés télégrammes. »
Hariel n'était pas sûr qu'ils aient tout comprit ou que le fil conducteur n'était pas un simple fil. Mais il n'avait pas vraiment le temps de se lancer dans des explications techniques. Il devait avancer afin d'arriver rapidement au point sur lequel il voulait débattre.
« Au fil du temps » reprit-il, « le système a évolué au point de pouvoir faire passer non plus seulement un son mais aussi la voix. C'est l'invention du téléphone dans les années 1870. Il nécessitait toujours des fils mais d'autres systèmes ont été mis en place pour diffuser la voix par les ondes grâce à des antennes et des relais. L'objet lui-même a changé, il s'est démocratisé et a pu ainsi être installé partout à partir du premier tiers du XXe siècle. Il y en avait même dans les voitures ou les avions. Ça c'était jusqu'à l'invention du téléphone cellulaire qui pouvait s'emporter partout. »
Il fouilla dans sa poche et leur montra son propre téléphone.
« Au départ, ils étaient massifs et pas toujours pratique. Mais en seulement en vingtaine d'années, entre 1990 et 2000, la technologie à avancer à un point que ces téléphones étaient de plus en plus petits. Puis on a découvert d'autres améliorations, fait en sorte que les téléphones soient plus que des téléphones et ils ont grandit à nouveau mais sans perdre leur côté pratique comme avant. »
Il leur montra son propre appareil.
« Voici ce qu'on appelle communément un « smartphone », un téléphone intelligent. Sa taille est surtout due à celle de son écran qui permet d'afficher plus de choses. Cet appareil permet non seulement de téléphoner et d'envoyer des messages mais aussi de donner l'heure, de servir de réveil, de prendre des photos, d'écrire des notes, d'écouter de la musique… »
Le regard de son auditoire s'était fait plus dubitatif. Mais qu'importe. Le téléphone en lui-même n'était pas le sujet. Il pourrait toujours leur montrer plus tard.
« Et enfin, l'une des fonctions les plus importante est celle d'accéder à Internet, le réseau mondiale d'échange de données. Grâce à cela, je peux installer des jeux ou des applications, des programmes qui peuvent permettre amont téléphone de servir de loupe, de boussole, à contrôler la maison si elle aussi a accès à internet, a voir les horaires de trains et aussi a accéder au web, le mieux où se trouvent toutes les données et information de l'internet. »
Il leur montra à nouveau l'écran de son appareil sur lequel apparaissait la page d'accueil d'un moteur de recherche.
« Grace à cela, je peux accéder à plus d'informations que n'en contiennent la bibliothèque de Poudlard et de pratiquement n'importe où même sans bouger de chez moi. »
« Cela paraît…irréel » murmura Baldwin Shaklebolt. « Et tout cela en a peine… »
« Internet existe depuis à peu près cinquante ans » dit Hariel. « Enfin, dans ses formes les plus basiques. Le Web, lui, existe depuis 1990 et il est en perpétuelle évolution depuis lors. Idem pour les smartphones. En seulement vingt-cinq ans, on est passé de gadgets à des appareils de précisions quasi professionnels utilisant un réseau surpuissant. »
Pour le meilleur ou pour le pire, pensa Hariel. Il était bien placé pour connaître les rangers d'internet e du web après tout, il était hacker.
« Je vous l'avez bien dit ! » Se mit alors à exulter Fiermont. « Je vous lavez dit qu'il ne fallait pas les sous-estimer ! Ils sen sortent très bien sans magie ! Mieux que nous ! »
« Allons, allons ! » S'exclama Rutherford Urquhart. « Calmons-nous. J'admets que c'est impressionnant mais depuis des années vous nous rebattez les oreilles des rangers que ça représente pour le Statut du Secret mais je ne vois pas en quoi… »
« Au contraire » intervint Hariel. « C'est un danger parce que de plus en plus de sapients ne voient plus le monde seulement en direct mais aussi au travers de leur téléphone. Pour chaque instant marquant de leur vie, ils font des photos, des vidéos, ils envoient des messages et le tout plus vite que le temps que mettent les oubliators à arriver sur les lieux d'un incident. A partir de là, ils auront beau effacer la mémoire des gens, non seulement leur téléphones contiendront des informations qu'ils ne pourront pas récupérer mais ces informations seront également déjà envoyés sur le réseau, disponible à tous. La seule raison pour laquelle le Secret est toujours en place c'est que certains pays comme les Etats-Unis, la Chine ou le Japon sont déjà conscient de cette menace, et y font face, seuls, depuis des années. »
Et cela ce n'était que pour les Sorciers. Fort heureusement ils n'étaient pas les seuls à s'en soucier. Pour les humains, cette surveillance était réalisée par l'Association des Magiciens tandis que les autres mythologies s'occupaient de leurs propres cas. Les Démons s'occupaient eux-mêmes de couvrir leurs traces, de même que les Déchus tandis que les Anges passaient par l'intermédiaire de branches occultes des différentes Églises.
En tout les cas, l'ambiance dans la pièce était lourde. Le discours de leur futur roi avait été suffisamment convaincant pour que les Chevaliers comprennent à quel point la situation était problématique. Malheureusement pour eux, il n'en avait pas finit.
« Et ce n'est pas tout » rajouta Hariel. « Pour en revenir aux téléphones, savez-vous comment les ondes téléphoniques et internet circulent ? Comment elles relient tous les points du réseau ? Elles passent par l'espace. »
« L'espace…vous voulez dire… »
Spencer Bradley leva les yeux pour expliciter son propos.
« Oui, c'est bien de cet espace dont je parle » acquiesça Hariel. « Entre les années 50 et 60, il y a eut une grandes courses à l'espace notamment entre les États-Unis et l'URSS, les deux grandes puissances de l'époque et la première chose qu'ils ont fait était d'envoyer des satellites dans l'espace, des machines capable de recevoir et d'envoyer des ondes contenant des informations. Le but de ces puissances était de s'espionner l'une l'autre mais c'était déjà un début. Par la suite ils ont envoyé des animaux dans l'espace, puis des humains jusqu'à ce qu'en 1969, un homme pose pour la première fois un pied sur la lune. »
L'auditoire d'Hariel était absorbé par ce qu'il disait. C'était même le cas de Balbok même s'il faisait semblant que non.
« Depuis, de nombreuses fusées ont été envoyés dans l'espace arc des sondes pour la Lune mais aussi Mars et le reste de l'espace. Et il y a aussi des hommes en permanence en orbite autour de la terre à l'intérieur de stations spatiales. Mais pour entretenir au satellite, sachez que depuis les premiers essais, il y en a eut beaucoup, énormément. »
« Combien à peu près ? » Demanda Linéa Mautière.
« Plus de 2500 » répondit Hariel à la stupeur générale. « Plus de 2500 machines qui non seulement servent de relais mais aussi sondent à la fois l'espace…et la Terre. »
« La Terre ? Mais pourquoi ? » S'exclama Kelsey Prewett.
« Pour se surveiller les mains les autres mais pas seulement. C'est aussi pour analyser leur monde, le comprendre. C'est pour ça qu'ils font des satellites de plus en plus évolués, des satellites qui un jour pourraient bien voire au travers des sorts que nous utilisons pour nous cacher. »
A nouveau il y eut le silence.
« C'est pour cela que dans notre nouveau gouvernement et pour la survie du Secret, nous devront nous approprier la technologie Sapiente afin de s'en protéger. »
« Mais c'est déjà un peu le cas non ? » Fit remarquer Diantea. « Ce…ce téléphone fonctionne avec la magie, n'est ce pas ? »
« En effet mais ce n'est qu'un premier pas » lui répondit Hariel. « On ne peut pas s'en contenter. De plus j'ai bon espoir qu'assimiler la technologie nous permettra nous-mêmes d'évoluer, de créer notre propre technologie magique, une sorte de « technomagie ». »
A vrai dire, une telle chose existait déjà notamment chez les Démons et Eleanor était en bonne voie de créer la sienne. Mais si le fait que quelque chose existe déjà n'ait jamais empêché les Sapients d'essayer de voir plus loin, alors Hariel espérait faire en sorte que les Sorciers fassent de même.
Finalement, la réunion ne dura pas beaucoup plus longtemps après cela. Hariel avait dit ce qu'il avait à dire. De plus, chacun repartait avec beaucoup de travail à faire.
En effet après le retour de Corinne (l'appel, court, visait juste à lui rappeler la réunion parents/professeurs du lendemain soir mais elle avait par la suite profité de ce moment de repos pour répondre à quelques mails urgents tandis que d'autres resteraient suspens jusqu'à ce qu'elle en ait parlé à son employeur), Hariel avait distribué des tâches à chacun, des domaines sur lesquels ils devaient se pencher afin de créer des modèles pour leur futur Royaume Magique.
Comme il avait été prévu, Rutherford Urquhart s'occuperait de l'éducation. Il devrait revoir le système scolaire en s'inspirant de ceux des autres pays (Hariel lui avait conseillé de regarder du côté des pays Scandinaves et du Japon) ainsi que le programme qui mêlerait sujet magiques et sapients. Il lui avait également demandé de s'intéresser rapidement aux systèmes d'informations sapients notamment les bibliothèques. En effet Hariel avait remarqué qu'il n'existait dans l'Angleterre magique aucune bibliothèque publique. Les seuls auxquels les sorciers avaient accès étaient celle de Poudlard, celle des deux établissements d'études supérieurs existant et celle du Ministère qui ne pratiquait pas le prêt. Quand les sorciers voulaient un livre ils devaient généralement l'acheter.
À Spencer Bradley il avait donné comme tâche de s'informer sur le monde du travail et surtout sur le droit lié à ce sujet. Il pensait que cette tâche lui permettrait de mieux cerner ses besoins pour la création de son propre syndicat. De plus, il souhaitait qu'il s'intéresse à l'administration et aux fonctionnaires. Pour lui, les personnes travaillant pour l'état nécessitaient vraiment un statut particulier et surtout des connaissances précises testés par un concours.
Dans sa tête il imaginait un vaste concours national à l'image des concours impériaux de la Chine ancienne (et le la Chine magique actuelle), un examen unique et général qui permettait d'accéder a la fonction publique. Par la suite, ils pourraient faire des vœux de fonction, être nommés pour des postes non sans avant avoir passé des formations et des concours spécifiques qui détermineraient leur rang. La machinerie administrative serait sans doute longue a mettre en place mais il espérait en faire un système bien huilé et surtout impossible à influencer par l'argent, le pouvoir ou même par lui.
Diantea Greengrass, elle, s'était portée volontaire pour tout ce qui était du domaine de la politique et du droit. Comme elle était assez traditionaliste, Hariel lui avait adjoint Simeon qui, sans être tout à fait progressiste, connaissait suffisamment son employeur et ami pour savoir comment il envisageait son gouvernement et ses lois. Leur but à tous les deux était tout d'abord de jeter les bases d'une constitution pour leur Royaume, un texte fondateur qui transcrit les lois fondamentales d'un Etat ainsi que son fonctionnement. Pour Hariel, il était essentiel que leur Royaume ait une base législative solide afin de fixer les lois. Grace a ce texte, aucune loi ne pourrait être adoptée su elle est en contradiction avec les principes premiers que le futur Roi voulait défendre : l'équité, le libre-arbitre, et la solidarité. C'était un peu un copier-coller de la devise française mais comme il l'avait dit, il prendrait le meilleur de chaque pays existant (même si la devise semblait plus théorique que pratique ces temps derniers dans le pays des droits de l'homme). Ce n'est qu'avec ce texte qu'Hariel pensait qu'un nouveau texte de loi pouvait être mis en place. Bien entendu, ce texte serait provisoire jusqu'à ce qu'elles soient votés et fixés par le Parlement.
Étant déjà Ambassadeur (ou tout comme), Baldwin Shaklebolt s'était vu confié ce qui concernait la diplomatie, la coopération internationale mais aussi inter-espèce. En effet Hariel ne voulait pas que devenir Roi du Royaume-Uni Magique fasse de lui, de facto, le dirigeant des créatures. Il voulait que Baldwin se penche sur un texte tout aussi important que la constitution, une déclaration des droits des êtres et créatures magiques à l'image de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. Dans le système actuel, la notion d'Être Magique a tellement d'inconvénient que certains, comme par exemple les Centaures, avaient préféré être considérés comme des Creatures. Dans le projet d'Hariel, le statut d'Être Magique devait assurer non seulement l'égalité mais aussi leur souveraineté sur leurs territoires. Ils ne seraient plus seulement alloués à ses occupants (et donc suppressible à loisir) mais deviendrait un territoire indépendant et avec des droits.
Hariel voulait également que Baldwin s'occupe de forger de nouveaux rapports avec les pays et ce de façon plus direct. En effet, même si l'homme était considéré comme un Ambassadeur, il n'en était pas un, il était représentant à la Confédération Internationale des Sorciers. Le fait est en fait que la diplomatie était quelque peu étrangère au Sorciers. Profondément casaniers, ils sortaient rarement de leurs frontières et n'avaient que peu de rapport les uns avec les autres. Le seul endroit où plusieurs pays étaient en contact c'était dans le cadre de la Confédération mais celle-ci avait seulement pour but de coordonner les efforts pour conserver le Statut du Secret et n'avait aucune autre importance diplomatique.
Ce qu'Hariel voulait, lui, c'était créer des échanges : échanges culturelles, échanges de connaissances et aussi échanges de biens. Il n'existait pas de toutes commerciales établis ce qui faisait que chaque marchand avait ses fournisseurs étrangers mais sans qu'il y ait un véritable marché international. Hariel cependant espérait vraiment pouvoir en créer un avec l'aide de Baldwin mais aussi de Balbok qui avait accepté, bien qu'il ne soit pas humain, de proposer une nouvelle politique commerciale et financière du nouveau gouvernement à venir.
En effet les finances ne semblaient pas au centre des activités des sorciers. Eux gagnaient de l'argent ou en dépensaient mais le reste était complètement laissé aux gobelins. Il n'y avait pas d'investissement, pas de spéculation, pas de marché au niveau national. Comme il n'y avait plus vraiment de grands travaux ou d'investissement d'ampleur de la part du gouvernement, les finances restaient au point mort et tout ce qu'il versait e salaire il le récupérait en impôts. Un système aussi stable pourrait sembler parfait mais au contraire, il ne faisait que stagner et beaucoup d'argent restait inutilisé alors qu'il pourrait créer une relance économique.
Sur les autres Chevaliers, Fiermont avait dit s'intéresser à la technologie. Hariel lavait donc chargé de s'intéresser a détecter les menaces de la technologie sur le Statut du Secret ainsi que les parades qui pourraient être mises en place. Il serait aidé par Kelsey Prewett qui, mine de rien partageait un peu l'intérêt de son beau-fils Arthur Weasley pour « l'artisanat Moldu » alors que Cassiopée McMillan seconderait Rutherford Urquhart et Aaliyah Shafiq, Baldwin Shaklebolt. Linéa Mautière, elle, s'était porté volontaire manière très enthousiaste pour assister Spencer Bradley à la grande gêne du jeune homme.
Hariel de son côté se donnait pour mission immédiate de fournir à ses alliés le matériel nécessaire pour à la fois rester en contact et aider dans leurs recherches donc téléphone et ordinateur. Bien entendu, il devrait également les former ce qui ne serait pas une mince affaire. Pour des personnes qui ne connaissent même pas la machine à écrire, taper sur un clavier serait sans doute déjà une épreuve alors surfer sur le web…mais Hariel savait qu'ils avaient la motivation et que même si le travail serait plus lent au début, la maîtrise de ces outils les aiderait grandement à accélérer leur allure.
Bien entendu, même avec Hariel et sa technologie à leur tête, les Chevaliers ne pouvaient pas créer tout un gouvernement à eux-seuls. Ils devraient former de nombreux groupes de travail en engageant (et bien sûr en rémunérant) de nombreux Sorciers pour les aider. Balbok pouvait compter sur les Gobelins dans une certaine mesure mais les autres devraient se trouver des alliés parmi les sorciers, des alliés sûr, soumis au secrets et qui ne sauraient que le minimum à savoir que l'Héritier Pendragon-Emrys souhaiterait changer les choses après son couronnement. Aucune mention d'Harry Potter ou de Démon. Tout cela devait rester secret.
Comme la réunion se finissait et que ses alliés discutaient entre eux avec enthousiasme, Hariel sentit des papillons dans son ventre. Il se rendit compte que lui aussi était excité. Il avait toujours fait du trône des Enfers son but ultime et c'était toujours le cas mais a pensent il avait un autre projet qui lui tenait tout autant à cœur.
Il était en train de créer un Royaume. Son Royaume.
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Revenir à New York était assez facile. Bien sûr, impossible d'apparaître directement dans le bureau. C'était la raison pour laquelle Hariel les avaient téléportés lui et Corinne jusqu'au parking souterrain du One World Trade Center, là où se trouvait l'emplacement réservé à sa voiture. Elle était d'ailleurs bien garée là, son chauffeur, Weasley, l'ayant ramené comme convenu après qu'elle l'ait laissé devant l'école de sa fille puisque c'était de là qu'elle était partie pour l'Angleterre.
A partir de là, Hariel et elle avaient repris l'ascenseur pour atteindre le rez-de-chaussée de l'immeuble puis un autre pour monter dans les étages et rejoindre leurs bureaux.
A présent ils se trouvaient tous les deux dans le bureau de Corinne, devant plusieurs piles de dossiers que Miss Pennywinkle, la chef de bureau et Noémie, l'assistante de la jeune PDG, avaient amenés. Tous concernaient des personnes pouvant devenir de potentiels directeurs des différents secteurs que compterait le Conglomérat d'Hariel.
« Et bien en avant » dit-il.
« Et si on commandait à manger avant ? » Proposa Corinne.
Il était déjà midi passé ici et ce n'était pas loin de leur dû diner en Angleterre. Rapidement, Corinne prit son téléphone pour faire comme tous les américains qui sont trop occuper à travailler pour se faire à manger : commander du chinois à emporter.
Quand le repas arriva, ils avaient déjà fini un premier tri des documents. Créant un cercle sur le sol qui représentait la future table ronde du Conseil de Direction qu'ils essayaient de former, ils avaient déposés sur chaque place les dossiers des candidats possibles pour le poste. La plus petite pile provenait du secteur technologique tout simplement parce qu'un seul dossier était vraiment important, celui d'Alison Mercer. Les autres candidats potentiels lui seraient transmis afin de l'aider à former une équipe.
Hariel prit la photo d'Alison qui se trouvait dans le dossier et la fixa à l'aide d'un magnet sur le tableau blanc qui représentait à nouveau le futur Conseil de Direction à l'exception que les photos d'Hariel, Corinne et Balbok (en humain) étaient affichés, formant une sorte de trinité dirigeante.
« Maintenant que ça, c'est fait, passons au reste » dit Hariel.
L'opération prit toute l'après-midi. En effet il y avait énormément de dossiers. La majorité provenait de dirigeants et de spécialistes de société que possédait Hariel et qui faisaient déjà potentiellement partie du groupe. Il y avait également quelques candidatures spontanées et des personnes recommandées par Balbok qui connaissait bien les attentes de son client. Ce qui était intéressant c'est que certains n'étaient pas humains pu en partie. Il y avait des magiciens et quelques Creatures qui seraient contentes de travailler pour lui-même si cela voulait dire cacher sa nature.
Au final, à la nuit tombée, ils avaient un Conseil au complet…du moins sur le papier.
« C'est eux que je veux » dit Hariel en contemplant son travail. « Peu importe comment, je veux qu'ils travaillent pour moi. »
« Sans chantage et sans magie j'espère » commenta Corinne.
« Qui sait » dit Hariel.
Corinne regarda à nouveau les dossiers des personnes qui avaient été choisis.
« Pourquoi eux ? Certains semblaient plus compétents, non ? »
« Mais pas prometteur » répondit Hariel. « Je ne cherche pas seulement des gens doués mais des gens qui ont le potentiel et la motivation pour le devenir. Biens dirigés et encadrés, ils pourront se développer au point de surpasser tous les autres candidats. »
« Mais comment peux-tu juger du potentiel et de la motivation sur de simples dossiers ? »
« J'avoue qu'il y a une part d'instinct, c'est vrai mais pas seulement. Vois-tu, toutes ces personnes ont en commun d'avoir quelque chose en eux qui aurait dû les freiner bien plus tôt dans leur ascensions. C'est soit leur couleur de peau, leur sexe, leur genre, leur religion, leur sexualité…des choses qui, sans talent et sans une grande motivation ne leur aurait pas permis de monter aussi haut. »
Corinne ouvrit la bouche pour répliquer mais elle se rendit alors compte que ce n'était pas la première fois qu'Hariel agissait ainsi. Quand il lui avait offert son poste, il lui avait dit que l'une des raisons était que si, en tant que femme noire elle avait pu atteindre son poste d'assistante personnelle d'un riche industriel et ce malgré les barrières que la société actuelle dressait devant elle à cause de son sexe et de sa couleur de peau, alors qu'elle pourrait faire dans un environnement qui se fichait de ce genre de chose serait inimaginable. Il avait cru en sa détermination et en son potentiel et dans le fait qu'il utilise encore la même méthode, elle voyait qu'il avait eut raison.
Une sonnerie de téléphone se fit alors étendre dans le bureau. Hariel sortie son portable, regarda qui l'appelait puis décrocha.
« Marcus ? C'est important ? Parce que je suis en plein travail et… »
« Walkyrie » dit simplement son ami au bout du fil.
Hariel écarquilla légèrement les yeux. Walkyrie. La super héroïne de Boston. Il l'avait presque oubliée.
« Tu as des nouvelles ? » Demanda-t-il.
« Mieux que ça » répondit Marcus. « Elle est devant moi. »
A suivre…
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Euh…et bien 25 pages c'est pas mal. J'espère que ça rattrape mon retard (encore une fois je suis désolé). Mais je suis pas allé aussi loin dans l'histoire que je le pensais. Dans le plan du chapitre, il devait ensuite y avoir un passage à Boston avec Walkyrie et puis aussi ce qui se passe pour Cédric, Fleur et Viktor…bon ben j'imagine que ce sera pour la prochaine fois.
Quoi qu'il en soit je m'attendais pas DU TOUT à ce que la réunion des Chevaliers prennent plus de 20 PAGES. Bref, quand on crée un pays y'a pas mal de choses à dire. J'espère que ça ne vous a pas trop soûlé.
En tout cas moi ce chapitre me tiens a cœur parce que j'adore tout ce qui est politique, administration, création d'une nouvelle société et tout. Je suis tellement à fond que j'ai utilisé un logiciel pour faire un organigramme du nouveau gouvernement d'Hariel et un autre avec seulement les différents ministères.
Et j'espère que les faits scientifiques sont pas trop chiant. J'ai essayé de rester light en restant exact…J'espère que j'ai pas été TROP light non plus…
Deuxième référence à Excalibur l'épée magique en deux chapitres, pas mal non ? Moi aussi j'adore ce dessin animé, normale que j'en mette des références dans une histoire sur les Chevaliers de la Table Ronde. Et c'est pas fini ! A votre avis, quel sera le prochain film auquel je vais faire référence ? Merlin l'enchanteur ?
J'ai aussi pas pu m'empêcher pour la référence à la Reine des Neiges. Ben quoi ? On est fan où on l'est pas. Et puis c'est pas comme si j'avais écrit des fics dessus…ah ben si.
Bref, en tout les cas je vous remercie de me lire. N'hésitez pas à me laisser des commentaires et je vous dis à dans deux semaines (si si, je vais tenir les délais)
