Salut ! Salut ! Me revoilà ! Oui, j'ai été absent longtemps. Ne vous inquiétez pas, je vais bien, le Covid est passé loiiiiiin au-dessus de moi. Cependant pendant le confinement et même après alors que je n'avais pas encore repris le travail, je n'avais pas d'inspiration, pas de motivation à écrire. Mais cette fois c'est bon. Ça se voit, non ? C'est partit pour 30 pages de plaisir…enfin j'espère ^^
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Check Mate DxD
Chapitre 88 : Dispute / Ronpan
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Marcus n'avait aucune idée précise de l'endroit où se trouvait la prétendue héroïne de Boston. Cependant ce n'était pas un problème pour Hariel. Grâce à sa dernière localisation de la soirée, il lui était facile de suivre sa trace magique (ce qui était en soi la confirmation que c'était bien une magicienne).
Debout au sommet d'un petit immeuble du quartier de South Boston, il regardait les alentours tant avec sa vision nocturne démoniaque qu'avec ses sens magiques. Il se maintenait dans une zone d'ombre et sa tenue de combat noir lui permettait de passer inaperçu. Après tout, il n'était pas la seule à chercher la fameuse Walkyrie.
Après avoir appris son existence, il avait fait quelques recherches notamment dans le monde magique. Comme il s'y attendait le MACUSA avait lancé une enquête et une équipe d'Auror avait été dépêché pour l'arrêter. Le problème c'était qu'ils n'avaient absolument aucune autorité sur elle.
D'après ce que savait Hariel, il ne s'agissait pas d'une Sorcière mais d'une Magicienne. Elle n'était donc soumise à aucune loi du MACUSA et encore moins au Statut du Secret.
La seule autorité à laquelle elle devrait sans doute répondre serait l'Association des Mages et encore. En effet l'Association n'avait de contrôle direct que sur les Agences Magique comme celle d'Astral et seulement sur leur fonctionnement, pas sur les magiciens eux-mêmes.
En revanche, ils avaient autorité pour intervenir en cas de pollution magique, afin de la dissiper et d'appréhender les coupables. Hors d'après les sources d'Hariel à l'Association (qu'il avait justement par l'intermédiaire d'Astral), ceux-ci n'avaient aucun intérêt à découvrir son identité pour la simple et bonne raison qu'elle ne faisait partie d'aucune agence et qu'elle ne gênerait aucune pollution lors de ses interventions.
La possibilité qu'elle le fasse à l'avenir étant possible, ils avaient tout de même envoyé quelques agents la surveiller discrètement mais avec ordre de ne pas intervenir. Ils ne cherchaient pas spécialement à se cacher donc Hariel les avaient rapidement repéré et s'en cachait depuis. Il avait également repéré les Aurors malgré leurs efforts pour, eux, se montrer discrets. Cependant il n'avait pas à s'en cacher car il les avait envoyés sur une fausse piste grâce à Proteus quelques temps auparavant. Ils avaient mordus à l'hameçon. Les agents de l'Association, non.
Toujours était-il que la piste que le jeune Démon avait suivi l'avait amené à cet immeuble près des docks et s'était arrêté là. Walkyrie devait être en planqué quelque part. Cela voulait dire qu'elle avait planifié une intervention et non qu'elle était tombé sur un crime en pleine patrouille.
Selon les articles de journaux que Marcus avait rassemblés pour lui et envoyés, les types de crimes donc s'occupait l'héroïne étaient diverse. Elle avait arrêté des violeurs, des voleurs, des vendeurs de drogues,…cependant elle était aussi intervenue dans des affaires plus importantes comme des cambriolages ou des ventes d'armes.
Pour ce genre de crime, il ne suffisait pas de passer là par hasard, il fallait être préparé, avoir des tuyaux sur les lieux de rendez-vous, connaître la configuration, etc. Il fallait aussi attendre le bon moment pour avoir suffisamment de preuves comme par exemple des vidéos.
En effet, loin d'être une simple justicière masquée qui frappait les méchants et les arrêtait, Walkyrie filmait les crimes eux-mêmes en caméra portée et laissait des films à la police. Bien entendu, ils n'avaient pas vraiment le droit de les utiliser dans la procédure mais cela faisait un bon point de départ pour faire parler les « victimes » de l'héroïne.
Les journaux ne faisaient pas mentions de ces vidéos mais Hariel avait su par Mélanie, grâce à son travail au FBI, que celles-ci existaient et avait pu en obtenir des copies. Cela lui avait donné l'idée de se filmer également lors de son intervention de ce soir. Pas pour une quelconque diffusion mais pour avoir des informations.
Toutes les vidéos s'arrêtaient au moment où Walkyrie intervenait pour empêcher un crime. On n'avait donc que peu d'information sur sa manière de procédé hormis les dépositions des victimes de l'agression et des agresseurs eux-mêmes et leurs témoignages étaient très flous et peu prit au sérieux. Mais Hariel, lui, voulait savoir.
Soudain, un mouvement lui fit tourner la tête. Mais ce n'était qu'une camionnette. Elle tourna au coin où se trouvait l'immeuble qui servait de vigie à Hariel et avança dans la ruelle sombre. Elle s'arrêta quelques instants pour prendre quelqu'un avant de repartir. Le jeune Démon allait retourner à sa surveillance quand un léger éclat de magie percuta ses sens.
Il tourna à nouveau la tête vers la camionnette et vit une silhouette atterrir doucement sur le toit et émettant à nouveau de la magie. Le saut avait été trop important pour un humain normal donc le premier éclat devait t être un sort pour se propulser et le second pour atterrir en douceur et en silence.
Rapidement, Hariel se mit à courir le long du toit puis sauta en direction du suivant. À mi-saut, il déploya ses ailes et s'envola afin de suivre à la fois le fourgon et sa passagère clandestine. Il ne savait pas si oui ou non elle pouvait sentir la magie donc il était hors de question qu'il prenne des risques.
C'est pour cela qu'il la suivit en volant et à distance. Il restait au raz des toits des immeubles et assez éloigné de la route pour éviter qu'elle le voit. Lui ne la voyait pas non plus mais cela n'avait pas d'importance car elle utilisait la magie pour tenir sur le toit de la camionnette. Il devait cependant se mettre à découvert parfois, lors de virages à des intersections, alors qu'il devait traverser la route. Heureusement, malgré l'époque de l'année, le ciel était assez couvert et sombre, parfait pour une filature aérienne.
Après une vingtaine de minutes, le camion arriva dans une partie des docks qui se trouvait être en assez mauvais état. Ils devaient être désaffectés. C'était sombre, éloigné de tout, bref, parfait pour un rendez-vous nocturne. Un rendez-vous de nature illégale bien sûr.
Alors que la camionnette s'approchait de l'entrée d'un vieil entrepôt, Walkyrie sauta du toit (toujours silencieusement) et se cacha sur le côté du bâtiment, dans les ombres. Comme il n'y avait aucun bâtiment suffisamment proche pour se cacher, Hariel décida de prendre le risque de la surveiller du ciel à son aplomb en espérant qu'elle ne lèverait pas la tête.
Arrivée à destination, Hariel mit quelques instants avant de la repérer à nouveau. Avec son armure argentée il pensait qu'il la verrait facilement mais il semblait qu'elle se soit cachée par magie. Ce n'était pas de l'invisibilité par contre, mais quelque chose de plus subtil. Son armure avait foncé et un sort obscurcissait les ombres autour d'elle. C'était un excellent camouflage car seule sa vision nocturne lui avait permis de la repérer. Pour un humain lambda ce serait impossible.
Alors qu'une personne sortait du véhicule devant le hangar (sans doute le passager que le conducteur avait pris tout à l'heure sans doute), Walkyrie avait sauté pour atteindre le toit et s'y hisser avant d'avancer vers un trou dans la tôle.
Hariel remarqua alors qu'elle ne marchait pas mais roulait sur la surface. Il se rappela qu'elle avait été décrite comme portant des rollers. Le bitume autour du hangar était défoncé et son toit était fait de tôle ondulée. Elle n'aurait normalement pas du pouvoir rouler aussi facilement sur ces surfaces. Ses rollers devaient être enchantés.
Hariel la vit pénétrer dans le bâtiment par le trou et se dépêcha de la suivre. Arrivé au bord de l'ouverture, il s'arrêta et se mit à couvert pour observer la situation.
Le hangar était ouvert sur l'un des côtés et donnait sur la mer. C'était sans doute un ancien quai de déchargement. D'ailleurs, un bateau y était amarré. Hariel vit le fourgon rouler à l'intérieur dans sa direction avant de se garer. Cette fois le conducteur sortit en même temps que le passager puis les deux s'avancèrent à la rencontre de deux hommes provenant du bateau.
Ils discutèrent quelques instants puis l'un des deux marins se retourna pour crier quelque chose en direction de son embarcation dans une langue slave. Hariel ne la parlait pas mais il était un démon et comme tous ceux de sa race, il comprenait facilement les différentes langues. L'homme avait dit : « débarquez les filles ».
Le jeune garçon plissa les yeux de colère. Une telle phrase ne voulait dire qu'une seule chose : que la marchandise illicite était non seulement humaine mais aussi destiné à travailler comme prostituée.
Comme pour lui donner raison, une vingtaine de femmes se mit à descendre du bateau. Elles avaient pour la plupart des cheveux blonds ou dans des teintes de châtain plus ou moins clair. Elles devaient avoir été enlevées ou alors étaient venus de leur plein gré en espérant une vie meilleur aux États-Unis. La traite des blanches était un véritable fléau.
Le jeune Démon vit les hommes au fourgon en ouvrir les portes pour faire rentrer les femmes. Ils devaient être chargés de les ramener à leur patron. Hariel se demande quelques instants pourquoi Walkyrie n'intervenait pas immédiatement mais il comprit rapidement que c'était pour éviter d'impliquer les filles.
En effet dès que les hommes au fourgon en eurent refermé la porte, Hariel vit un cercle de téléportation apparaître dans les airs au-dessus du groupe. Le jeune Démon n'en avait jamais vu de tel. Habituellement, ce genre de cercle était pourvu d'un sceau et de quelques runes parfois mais là non. En fait, s'il devait le d'écrire, il aurait dit que ça ressemblait aux motifs d'une veille pire de télévision en noir et blanc avec des cercles et des lignes géométriques.
Toujours est-il que Walkyrie apparut au centre du cercle puis se laissa tomber sur le sol. Le choc créa un souffle qui repoussa les hommes et leur fit perdrez leurs armes. Du moins c'est ce à quoi cela ressemblait pour un néophyte. Cependant Hariel avait bien vu ce qui s'était passé. Elle avait utilisé le sort de désarmement, un sortilège Sorcier. À puissance élevée, il avait éjecté les hommes tout comme l'avait fait le sort de Severus à Lockhart lors de la seule et unique séance du Club de Duel de sa seconde année.
Il y avait cependant un problème. Hariel n'avait jamais entendu qu'on pouvait lancer le sort de manière concentrique. Aucun livre qu'il n'avait lu ne faisait mention d'une manière d'envoyer un sort tout autour de soi. Les sorts étaient en ligne droite en prolongement du médium que ce soit une baguette ou un bras. Le mystère Walkyrie s'épaississait et le jeune Démon hésitait entre trouver cela préoccupant ou excitant.
Cependant la dite super héroïne n'en avait pas fini avec les trafiquants car ceux-ci se relevaient déjà et cherchaient leurs armes. Utilisant ses rollers qui, en plus de pouvoir rouler sur n'importe qu'elle surface semblait aussi accélérer seul, elle se rapprocha de chacun d'eux et grâce à un seul coup, les mit hors d'état de nuit. Encore une fois un néophyte aurait vu que les coups avaient rendus les hommes inconscients mais Hariel, lui, avait senti les sorts qu'elle avait utilisé.
Comme elle assommait le dernier trafiquant, Hariel se décida à intervenir pour…lui parler. En fait il ne savait pas exactement ce qu'il voulait à cette femme. Peut-être connaître ses intentions. Que ce soit les Magiciens ou les Sorciers, ils ne se mettaient jamais en scène de façon aussi flagrante. C'était dangereux.
Il se redressa mais un mouvement attira son attention. L'un des hommes était resté sur le bateau et pointait à présent une arme sur celle qui venait d'assommer ses camarades. Walkyrie se dirigeant vers le fourgon (sans doute pour voir si les filles allaient bien), elle ne l'avait pas vu.
Comme l'homme s'apprêtait à faire feu, Hariel transplana derrière lui et l'assomma de la même façon qu'avaient faite la super héroïne. Si elle ne tuait pas alors mieux valait pour leurs rapports futurs qu'il ne le fasse pas non plus.
Malheureusement, l'homme était sur le point de tirer et un geste nerveux lors de son évanouissement lui fit presser la gâchette. La seule raison pour laquelle personne ne veut blesser est parce qu'il s'effondrait et que le coup partit en l'air.
Mais cela dit suffisant pour attirer l'attention de Walkyrie qui se tourna vers lui, en position de combat.
« Je voulais juste aider ! » s'exclama Hariel en levant les mains afin que la femme voir qu'il n'était pas armé.
Celle-ci sembla sursauter légèrement mais se redressa tout en restant sur ses gardes. Sans qu'Hariel ne sache vraiment pourquoi, elle semblait nerveuse. Il se décida alors à bouger et à descendre du bateau avant de marcher vers elle tout en restant à une certaine distance pour ne pas l'effrayer.
Il était tout de même assez proche pour pouvoir détailler sa tenue. Jusque-là il n'avait eu que des témoignages et jamais aucune photo. Il comprenait à présent d'où venait son surnom de Walkyrie.
Elle portait une combinaison noir épaisse d'une matière à la fois moulante et épaisse, comme du néoprène. Elle recouvrait tout son corps jusqu'à son menton à l'exception du bout de ses doigts. Des pièces d'armures étaient fixées dessus, un plastron, des gants, des brassards et des cuissardes en plus de la paire de roller. Comme les descriptions le disaient, elle portait une visière réfléchissante qui dissimulait la partie supérieure de son visage et qui était fixée à un serre-tête pourvu d'ailes au niveau des oreilles.
L'ensemble était d'une couleur métallique presque argenté et à certains endroits, les plaques étaient décorées de goulottes lumineuses bleutées dont la lueur s'intensifiait à chaque fois qu'elle utilisait la magie. Cette couleur bleue se retrouvait également sur le fil métallique qui recouvrait la longue ateba de la femme et qui lui arrivait presque à mi mollet.
Elle ressemblait étrangement aux véritables Valkyries qu'Hariel avait rencontrés notamment Rossweiss ce qui était troublant. Cependant elle avait un côté assez moderne et si Hariel ne savait pas qu'elle utilisait la magie, il aurait dit que la moindre des parties de son armure était remplie d'électronique. En fait, elle aurait pu sortir d'un film de science-fiction. Un film avec des robots.
Cela mettait Hariel assez mal à l'aise. Un robot qui pratique la magie. Cela lui rappelait bien trop Ichiryū.
« Je veux juste parler » dit alors Hariel. « Je veux juste…savoir qui tu es et pourquoi tu fais ça. »
« Ce ne sont pas tes affaires » répondit Walkyrie.
Sa voix était froide, métallique. C'était sûrement à cause d'un synthétiseur de voix mais Hariel ne pouvait pas s'empêcher de faire une nouvelle fois le rapprochement avec Ichiryū.
A ce moment-là, Hariel vit un cercle apparaître sous l'héroïne. Elle allait se téléporter. Plus porté par un réflexe que par une véritable volonté de l'empêcher de partir, Hariel se précipita et sauta en l'air pour lui envoyer un coup de pieds fouetté au niveau du visage. Walkyrie réussit à parer le coup avec ses bras ajouté à un bouclier mais la puissance du coup la fit reculer de plusieurs mètres. N'ayant plus d'apport de magie, le cercle disparut.
« Euh…désolé ? » dit Hariel avec un rire jaune. « C'était un réflexe. »
Walkyrie ne répondit pas mais se jeta à son tour sur son adversaire. Le jeune Démon para un coup de genou en direction de son visage et réussit à éviter un coup de coude destiné à sa tempe. Il contre-attaqua mais son adversaire parât les coups de la même manière.
Après plusieurs minutes de combat, Hariel se rendit compte que le style de Walkyrie était très familier. Il l'avait déjà vu mais c'était tout bonnement impossible. En effet, d'après ce qu'il pouvait voir, l'héroïne utilisait exactement le même art martial que lui, le Lokhon, un mélange de Kenpo Kai, une version japonaise de la boxe chinoise et de Muay Thaï ou boxe thaïlandaise. Ce style avait aussi la particularité d'être adapté au combat aérien donc pour des êtres volants comme les Démons. C'était d'ailleurs un Démon qui l'avait inventé et appris à Hariel : Argai, le Maître d'Arme des Gremory.
Mais le jeune garçon n'eut pas le temps de se poser plus de questions car un bruit de sirène commença à se faire entendre. Walkyrie avait dû avertir la police pour qu'elle vienne récupérer les trafiquants et leurs victimes. Ils devaient donc partir rapidement mais Hariel refusait de laisser tomber.
Cela semblait également être l'avis de Walkyrie car elle pointa son bras dans sa direction. Hariel sentit l'émergence de la magie et invoqua un bouclier. Cependant ses sens magiques se mirent à lui indiquer que l'attaque ne venait pas de devant lui mais de derrière. Il eut juste le temps de se jeter sur le côté pour éviter le rayon d'énergie magique qui fonçait sur lui.
Frénétiquement, il se retourna. Est-ce qu'il y avait un autre Magicien ici ? Est-ce que Walkyrie avait un acolyte ? Pourtant ses sens magiques ne ressentaient pas d'autre présence. La seule à chose qu'il capta fut le résidu du sortilège qui avait failli l'avoir mais ses relevés étaient incompréhensibles. Il reconnaissait la signature magique de l'héroïne et pourtant le sort avait émergé à plusieurs mètres d'elle et surtout dans le sens inverse. Ça n'avait aucun sens. Un sort partait du cœur magique et l'énergie émergeait en dehors du corps pour agir immédiatement. Ce qui venait de se passait dépassait l'entendement du jeune garçon.
Malheureusement, Walkyrie devait d'être attendue à ce qu'il soit surpris car elle préparait déjà un autre sort. Cette fois, elle ne le lança pas sur Hariel mais directement sur le sol. Une lumière éblouissante apparut alors, aveuglant Hariel et allant même jusqu'à roussir sa peau et ses cheveux. Un humain ordinaire n'aurait rien eut mais lui était à moitié Démon.
Quand il arrivera va finalement à voir de nouveau clairement, Walkyrie avait disparu. Aussitôt, Hariel étendit ses sens pour chercher la faille spatio-temporelle de la téléportation mais il eut la désagréable surprise de constater que l'atmosphère était saturée de magie. Le sort que l'héroïne avait utilisé ne produisait pas seulement de la lumière mais aussi de l'énergie magique ce qui brouillant totalement les pistes. C'était comme si elle avait dispersé du poivre sur sa piste pour empêcher les chiens de sentir son odeur.
Hariel jura intérieurement mais il n'avait pas vraiment le temps d'essayer à nouveau d'analyser le paquet d'énergie autour de lui pour un indice. Déjà la police arrivait et il devait partir.
Il se jura cependant que ce n'était que partie remise. Il y avait bien trop de mystères autour de cette Walkyrie.
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« Alors ? » demanda Marcus dès qu'il eut ouvert la porte.
Hariel écarquilla les yeux et les cligna de surprise. Il avait encore le point levé après avoir frappé chez son ami.
La veille au soir, ils n'avaient pas beaucoup discuté. Marcus lui avait juste dit où la justicière avait été aperçu mais il lui avait fait promettre de passer le lendemain pour lui raconter. Cela tombait bien, Hariel voulait aussi lui poser quelques questions et notamment lui demander tout ce qu'il savait sur la mystérieuse Walkyrie. Cependant son attitude semblait des plus étranges. Il semblait presque…agité. Ce n'était pas du tout son genre.
« Tu l'as vu ? Tu lui as parlé ? » reprit Marcus.
« Eh bien oui…je l'ai vu » répondit Hariel avec hésitation. « On a pas vraiment parlé et on s'est un peu battu. »
« Vraiment ? »
« Et si tu me laissais entrer, qu'on parle de tout ça, tu veux bien ? »
« Oh ! Oui, bien sûr, désolé » dit Marcus en s'écartant.
Hariel entra dans l'appartement et soupira de soulagement. Au moins, lui était resté comme avant : simple, dépouillé presque à l'excès, sans rien de superflu et rangé de manière à obtenir un rendement maximal.
Si ses amis l'avaient surnommés Greed, c'est parce que son comportement pouvait souvent être assimilé à de l'avidité. Il dépensait peu et travaillait beaucoup dans le but de gagner de l'argent. Bien entendu, que ce soit Hariel où les autres, tous savaient que c'était plus compliqué que cela.
Afro-américain né dans une banlieue pauvre de Philadelphie, il aurait pu très mal finir s'il n'avait pas une mère avec un fort caractère et les mathématiques. Grâce à cela il avait rapidement comprit qu'il pouvait s'en dortoir en cultivant ses atouts. Il avait réussi à obtenir une bourse pour une bonne école, un bon lycée et finalement pour le M.I.T. avec pour but de se retrouver hors du besoin ce qui était le cas car il était professeur de mathématique agréé avec une renommée qui commençait à dépasser les frontières du pays.
Cependant pour lui ce n'était jamais assez et il continuait à travailler de façon efficace tout en économisant au maximum. Du moins en partie. Il n'avait pas fait s'annonce officiel mais Hariel savait que l'achat le plus extravagant qu'il ait jamais fait depuis était un bel appartement pour sa famille. Cette en tant que professeur il ne gagnait pas des masses mais il était aussi conférencier, auteur de nombreux articles assez connus et avait déjà gagné plusieurs prix plus ou moins prestigieux.
Cependant jusque-là il n'avait jamais changé son caractère taciturne, calme et critique. C'était pourquoi Hariel était tellement étonné de son attitude présente mais rassuré de voir que certaines choses restaient les même.
« Au fait, comment as-tu su où trouver la trace de Walkyrie ? » Demanda finalement le jeune Démon.
« J'ai juste intercepté l'information sur la fréquence de la police. »
« Tu as quoi ? »
Marcus sourit puis avança vers la porte de son bureau. Hariel le suivit à l'intérieur mais resta figé sur le seuil, les yeux écarquillés.
Déjà, voir une vieille Cibi sur le bureau d'habitude impeccablement rangé de Marcus avait quelque chose d'étrange en soi. Mais le plus déconcertant était que ce n'était pas la chose la plus étrange qu'Hariel pouvait voir dans la pièce.
En effet le mur derrière le bureau était recouvert d'une grande carte de la ville parsemée de post-it et de punaises colorés auxquels étaient attachés des fils de laines qui les reliaient à des articles découpé s dans divers journaux fixés au mur. Il y avait également des images provenant de magazine et d'autres post-it voir même juste des morceaux de papiers punaisés un peu partout avec l'écriture de Marcus dessus.
« Mais qu'est-ce que c'est que tout ça ? » s'exclama Hariel dont les yeux peinaient à tout voir tant le foisonnement était énorme.
« Ces sont mes recherches » dit Marcus. « Sur Walkyrie. »
Ce qui explique le panneau avec son nom au-dessus de tout ça, pensa Hariel encore sous le choc.
« J'ai essayé de découvrir toute les interventions qu'elle a pu faire et les relier aux articles qui en parle ainsi qu'aux rapports de police » reprit le jeune professeur de mathématiques.
Il s'approcha alors de la Cibi et la caressa affectueusement.
« Grâce à elle j'ai pu écouter les échanges radios des patrouilles. Je me suis même rendu sur les lieux parfois, si ce n'était pas trop loin d'ici. Mais j'arriverai toujours trop tard. Comme tout le monde. »
« Mais…mais pourquoi ? » demanda Hariel.
« Pour la voir » dit Marcus en haussant les épaules.
Mais Hariel n'était pas dupe. Il sentait que son ami lui cachait quelque chose.
« Marcus, pourquoi tu cherches tant à la voir ? Pourquoi tu es si…obsédé par elle ? »
« Je ne suis pas « obsédé » par elle » répliqua Marcus en roulant des yeux.
Hariel jeta un coup d'œil au mur de psychopathe névrosé de son ami mais préféra ne rien dire.
« Toujours est-il que tu cherches à la voir et que ça ne te ressemble pas de te mettre en danger comme ça. »
« Et bien peut-être que vous ne me connaissez pas aussi bien que ça. Et puis en quoi ça te concerne si je veux la revoir ? »
« La revoir ? »
Marcus se mordit la lèvre en se rendant compte de son lapsus.
« Tu l'as déjà vu ? » demanda Hariel. « Ne me dit pas que tu as été agressé ! »
« Non ! Bien sûr que non ! » s'insurgea Marcus.
Il semblait gêné. Non, pire que ça, il semblait honteux.
« Marcus ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » demanda Hariel.
Marcus soupira.
« Je n'ai pas été agressé…pas vraiment. J'ai juste…assisté à une agression. En quelque sorte. »
« Mais encore ? »
« Un soir que je rentrais chez moi par les petites rues, j'ai vu un homme se faire braquer dans une rue adjacente. Et alors…j'ai voulu…l'éviter. Je me suis détourné et j'ai voulu changer de trottoir. »
Hariel ne dit rien. Il préféra le laisser continuer.
« Mais l'agression à dégénéré en bagarre et je me suis pris une bouteille vide sur la tempe. J'avais très mal et j'y voyais floue. J'ai juste aperçu une traînée argenté mais je n'ai su que le lendemain que c'était Walkyrie. Après la police est arrivé avec une ambulance et j'ai eu quelques points de suture. »
Il montra sa tempe où en effet on pouvait encore voir la trace des fils sur sa peau sombre. Le choc avait dû être violent pour faire une blessure comme ça. Heureusement, contrairement à ce qu'on voyait au cinéma, les bouteilles en verre, même vides, ne se cassaient pas aussi facilement et la blessure n'avait pas été trop grave.
« Mais bon » conclut Marcus. « Je n'avais rien vu alors ils m'ont dit de rentrer. »
Hariel comprenait très bien ce que ressentait son ami. Il se sentait coupable. Il s'en voulait de ne pas avoir réagi et même pire, d'avoir voulu ignorer l'agression. Il voyait la blessure comme une sorte de retour de bâton et il se sentait mal à cause de ça. Cependant sa honte l'empêchait de changer et d'évoluer comme il le voudrait alors il avait fait un transfert sur Walkyrie. Elle était ce qu'il n'était pas et en s'intéressant à elle, c'était comme s'il vivait par procuration.
Hariel ne savait pas vraiment ce que ferait Marcus s'il rencontrait à nouveau la justicière. En fait, il suspectait que son ami ne le savait pas non plus. Cependant ses escapades pour la revoir lui faisaient prendre des risques de façon inconsidérée. Cependant il pouvait tout aussi bien s'agir d'un désir inconscient. En allant à la rencontre du danger, il pouvait espérer se faire agresser et sauver par Walkyrie. Un autre moyen de la rencontrer.
Mais cette hypothèse était sans doute un peu alarmiste. Pour le moment, l'obsession de Marcus se cantonnait à la recherche d'informations, ce n'était pas trop grave. Du moins pas encore. Peut-être que par la suite cela deviendrait plus problématique mais il y avait encore de la marge.
Toujours est-il qu'il tînt sa promesse envers son ami et lui raconta sa rencontre avec l'héroïne. Il passa rapidement sur les détails magiques et surtout, il évita de parler de ses incertitudes. Inutile de donner à Marcus des raisons supplémentaire de se mettre en danger et essayant d'enquêter.
Après il se concentra sur les informations qui avait recueillis. C'était très détaillé ce qui est quelque chose de normal pour un mathématicien. Après tout, leur spécialité était la compilation de données. Malheureusement, malgré tout le travail effectué, il n'y avait aucune information pouvant l'aider.
L'étendue de son champ d'action était assez vaste mais c'était normal pour quelqu'un capable de se téléporter. Cependant cette même capacité était la source du problème d'Hariel. Ça et le fait que la justicière devait être très maligne…ou prudente…ou les deux.
En effet il avait espéré pouvoir estimer l'endroit où elle vivait grâce à ses interventions et notamment aux premières de la soirée. Si elle faisait des rondes alors il était logique que quel que soit la direction qu'elle prenait, ses premières interventions de faisait près de chez elle. Malheureusement il semblait qu'à chaque début de soirée elle se téléporter à un coin différent de la ville avant de commencer sa ronde.
Partant de cette hypothèse, on aurait également pu penser qu'elle finissait sa ronde près de chez elle et donc que ses dernières interventions seraient dans le même secteur mais une nouvelle fois c'était une impasse. Décidément, c'était un mystère assez coriace.
Hariel soupira et regarda sa montre. Il était presque onze heures. C'était l'heure à laquelle il devait passer la soutenance de sa dernière thèse. Heureusement, lui aussi pouvait se téléporter.
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Encore une fois, Hariel se sentait confiant à l'issu de l'entretien. Sa présentation était parfaite, il avait également parfaitement répondu aux questions et les membres du jury étaient souriants et enthousiaste. Peut-être même un peu trop d'ailleurs. En effet, alors que la soutenance semblait se prolonger plus longtemps que d'habitude à cause des questions des différents spécialistes, la présidente du jury avait dû y mettre fin. C'était irrégulier mais cela n'empêchait pas Hariel d'être sûr du résultat.
Cela ne l'empêchait pas non plus d'être légèrement pensif à la sortie de l'entretien. Il était tellement absorbé pas ses pensées qu'il avait presque faillit ne pas entendre qu'on l'interpellait.
Hariel finit tout de même par entendre et se retourna pour voir La personne qui venait vers lui.
« Professeur Hunger ! » s'exclama-t-il avec un grand sourire en reconnaissance la femme.
Malgré les années, la Doyenne du département d'Informatique n'avait pas beaucoup changé. Son visage était seulement un peu plus anguleux et plus ridé qu'il ne l'était six ans auparavant et il lui semblait qu'elle se voulait un peu mais elle semblait toujours déborder d'énergie.
« Il me semble que vous sortez de votre soutenance, n'est-ce-pas ? » demanda-t-elle. « Inutile de vous demander comment cela s'est passé je suppose. Cela vous fait donc quatre doctorat à présent, non ? »
« Allons professeur, il n'est pas dans l'habitude de l'institut de dévoiler ce genre de chose aux étudiants avant l'annonce officielle » répondit Hariel avec un léger rire. « Cependant je pense m'en être bien sortit. La Doyenne Preminger à même sourit à un moment. »
« Cela relève plus du miracle que du talent » remarqua le Professeur en gloussant.
En effet Abigail Preminger, la Doyenne de la faculté de Psychologie était considéré comme une femme stricte et austère. Peu de gens pouvaient se féliciter de l'avoir fait sourire ou même de lavoir contenter. Beaucoup d'élèves de doctorat craignaient de devoir passer devant elle lors de leur soutenance à cause de son tempérament pointilleux. Cela rendait l'exploit d'Hariel encore plus impressionnant.
« Savez-vous ce que vous allez faire ensuite ? » demanda alors la Doyenne Hunger.
« Encore un nouveau doctorat bien sûr mais je suis encore en train de me demander lequel. »
En fait, c'était à cela qu'il réfléchissait quand la femme l'avait appelé.
« Combien de propositions avez-vous déjà reçu ? »
« Des propositions ? Quelles propositions ? » s'étonna Hariel.
« Oh ? Vous n'êtes pas au courent ? De nombreux professeurs, en particulier des doyens de départements ont eu l'idée de vous envoyer des propositions pour que vous choisissiez leur domaine pour votre prochaine thèse. »
« Mais…mais pourquoi ? »
« Il y a plusieurs raison. Tout d'abord parce que depuis que vous êtes ici, les départements où vous êtes passé ont reçus des augmentations significatives de leur budget. »
« Je ne comprends pas. »
« Votre présence provoque une augmentation du prestige du département et surtout des dons. Beaucoup de gens fortunés et d'entreprises aiment à penser que leurs donations aident vos recherches. »
« Vraiment ? » demanda Hariel sur un ton dubitatif.
« Bien entendu » assura le professeur Hunger. « Mais ce n'est pas tout, ne vous inquiétez pas. Ils font également cela dans leur propre intérêt. »
« Quel intérêt. »
« Je ne pense pas que vous vous rendiez compte du niveau de votre intelligence, mon enfant » dit la Doyenne Hunger plus sérieusement. « Nous, je parle bien sûr des enseignants mais aussi de la société scientifique dans son ensemble, sommes tous conscient du fait que vous nous êtes bien supérieur dans ce domaine. »
« Allons, ce n'est pas… »
Mais un geste de la femme l'interrompit.
« C'est un fait que vous ne pouvait nier » dit-elle. « C'est également un fait que nous avons accepté et dont nous avons décidé de tirer parti. »
« Comment ? »
« Votre travail inspire et il est tellement novateur qu'il nous ouvre tous les jours de nouvelles pistes de recherches. Vos thèses, vos artistes clés et même de simples discussions avec vous ont permis à des gens comme moi ou le Doyen Snipes et même ce vieux fou de Mases ou la Doyenne Preminger, de faire de nouvelles avancées dans nos propres domaines que nous n'aurions jamais faite sans votre influencé et vos travaux. »
Hariel ouvrit la bouche pour protester mais finalement la referma. C'était une sensation assez étrange qu'il ressentir en ce moment. Il était toujours convaincu que sa présence avait bouleversé la vie des gens en pire. C'était le cas pour Hermione, Dean, Eleanor et même Draco et plus récemment pour Cédric, Fleur et Viktor. S'il n'avait pas été là, il était persuadé que leurs vies auraient été différentes. Plus faciles.
C'était la première fois qu'il s'apercevait que sa seule présence avait un effet positif sur la vie des gens, qu'en étant juste lui-même il pouvait changer les choses en bien. C'était assez réconfortant.
« Par contre » repris la Doyenne Hunger, « et excusez-moi de changer de sujet, mais j'aurais aimé savoir si vous aviez des nouvelles de Mlle Granger. »
« Eleanor ? Pourquoi ? »
« Et bien disons que son comportement est devenu un peu…erratique depuis quelques mois et son travail semble en pâtir. Bien entendu, vu les haut standards auxquelles elle nous a habitué, les problèmes sont mineurs mais cela demeure quand même…inquiétant. »
« En quoi est-ce que son comportement a changé ? »
« Elle semble plus…fatiguée. Tendue également. Et moins ponctuelle. Il lui est également arrivé d'être absent. Bien entendu, elle a toujours prévenu mais elle nous avait habitués à plus de rigueur. Et puis il y à eut le poste. »
« Un poste ? Quel poste ? »
« Je croyais que vous seriez au courent » s'étonna la Doyenne Hunger. « Comme vous le savez, notre département ne dispose d'aucune poste de professeur disponible. »
Ça Hariel était au courent. En fait, la grande majorité avait déjà été remplacée au moment où lui et Eleanor avaient fait leurs études ici. Hors, comme dans toute université, on ne pouvait nommer un professeur que si l'un de ceux présent partait, soit en retraite soit pour accepter un poste ailleurs.
Hors le poste de professeur était parfait pour la recherche. Les laboratoires étant le plus souvent privé, le mieux était de rester à l'université qui payait les recherches en échanges de cours. C'est la raison pour laquelle de nombreux étudiants devenaient assistants professeurs.
Cette position leur permettait de faire de la recherche payé en partie par l'université tout en aidant leur professeur dans les siennes et en l'assistant de diverses manières comme par exemple en faisant des cours à sa place. Certains assistants désiraient souvent le rester à vie car c'était une place assez stable sans avoir forcément toutes les responsabilités des professeurs. C'était le cas de Leslie par exemple.
Cependant l'assistant pouvait vouloir par la suite devenir lui-même professeur. En changeant de statut, il pouvait mener à temps plein ses propres recherches avec des financements adaptés. Pour cela il pouvait espérer prendre la place du professeur à son départ mais pas seulement. En effet les assistants pouvaient également postuler dans d'autres universités en particulier si leur travail leur permettait d'obtenir une recommandation du professeur qu'ils assistaient.
C'était le cas d'Eleanor à une exception près. En effet Hariel savait que son ami souhaiter rentrer au Royaume-Uni pour être prêt de ses parents et n'avait donc postulé sur pour des universités outre atlantique. Le peu de place faisait que malgré son intelligence et son travail elle était encore assistante six ans après avoir obtenu son diplôme.
« Quelle université ? » Demanda alors Hariel.
« Oxford » répondit simplement la Doyenne.
Le jeune Démon écarquilla les yeux. Rien de moins que le plus prestigieux établissement du Royaume-Uni voir même du Monde. Ça ne ressemblait pas à son ami de faire ça.
« En fait-elle à répondu à une annonce l'année dernière et a fait le voyage jusqu'en Angleterre pour passer un entretien » repris la femme.
Cela, Hariel l'ignorait.
« Elle avait été accepté pour le poste et aurait dû m'occuper à partir du début du second semestre de cette année mais elle nous a dit qu'elle avait changé d'avis. »
Hariel ouvrit la bouche pour poser une question, puis il pâlit et referma la bouche. Il réfléchit quelques instants avant de demander.
« De quand date son changement de comportement ? »
La Doyenne Hunger réfléchit quelques instants avant de répondre.
« Et bien je ne m'en suis pas rendue compte immédiatement » dit-elle. « Mais j'ai commencé à suspecter quelque chose quand elle a refusé le poste à Oxford, au mois d'août. »
Hariel sentit son cœur s'alourdir brusquement. Août, c'était juste après qu'elle ait été enlevée par Ichiryū. Encore une fois à cause de lui la vie de quelqu'un avait été bouleversée…et pas en bien.
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A nouveau, Hariel fut surpris par une porte s'ouvrant violemment devant son visage. Cependant cette fois-ci il n'avait même pas eu le temps de frapper. Il se figea, le poing en l'air et les yeux papillonnant d'étonnement.
En face de lui, Eleanor était presque dans le même état que lui. Presque. Hariel ne savait pas si c'était le fruit de son imagination mais il eut l'impression que c'était de la peur.
« Qu'est-ce que tu veux ? » Demanda-t-elle.
Sa voix semblait trembler légèrement.
« Je…je venais juste vois comment tu allais…ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu » répondit Hariel sur un ton incertain.
« Vraiment ? » demanda Eleanor sur un ton légèrement ennuyé mais où subsistait encore une certaine réserve.
« J'ai…j'étais à l'institut aujourd'hui et j'ai croisé la Doyenne Hunger. Elle m'a dit…enfin, elle s'inquiète pour toi quoi… »
« Ah ? C'est tout ? »
Elle semblait presque…soulagée.
« Elle m'a parlé d'Oxford »
Eleanor grogna mais ne répondit pas.
« Et je me disais…enfin je pensais qu'on pourrait… »
« Désolé mais j'allais partir » dit Eleanor.
Elle s'avança dans le couloir, forçant Hariel à reculer. Elle ferma la porte puis la verrouilla avant de se tourner à nouveau vers le jeune Démon.
« Écoute, je vais très bien. C'est gentil d'être venu mais je n'ai pas besoin de toi » dit-elle avant de commencer à partir.
« Mais…mais Oxford ! C'est toi qui parlais de retourner en Angleterre, non ? Et dans un grand établissement. Pourquoi tout abandonner d'un coup ? » demanda Hariel alors qu'il tentait de la suivre.
« Ce ne sont pas tes oignons ! »
« Mais je voulais juste… »
« Écoute, » dit Eleanor en stoppant net. « Tout va bien ! Si j'ai refusé Oxford c'est parce que j'ai eu une meilleure proposition dans un laboratoire privé. »
« Lequel ? »
« Mais je t'en pose des questions ? Je…je n'ai pas encore fini de négocier mon contrat donc je dois garder ça secret, d'accord ? »
« Ok… » répondit Hariel. « C'est juste qu'avec ce qui s'est passé l'été dernier, je… »
« Mais putain ! Tout ne tourne pas autour de toi ! » S'écria alors Eleanor.
Elle tourna les talons et s'engouffra dans les escaliers en laissant Hariel en plan. Il aurait dû repartir de suite mais quelque chose semblait l'en empêcher.
Quelque chose n'allait pas. Hariel ne savait pas exactement quoi mais quelque chose n'allait vraiment pas avec son amie. Sa réaction quand elle l'avait vue était bizarre. Son comportement aussi d'ailleurs. Bon, ce n'était pas la première fois qu'elle le rabrouait de cette façon mais elle ne l'avait plus fait depuis la fin de leurs études.
Il y avait anguille sous roche. Quelque chose n'allait pas avec son amie.
Hariel remonta à nouveau le couloir jusqu'à se retrouver à nouveau devant la porte de son appartement. Il hésita. Il ne pouvait pas faire ça. Rentrer chez elle, comme ça c'était tellement…mais en même temps, il n'avait pas vraiment le choix. Si Eleanor cachait quelque chose il devait savoir quoi. Pour l'aider.
Oui, il devait absolument l'aider. Parce que c'était de sa faute.
Sa décision prise, il regarda de chaque côté du couloir pour s'assurer qu'il était seul puis il transplana à l'intérieur de l'appartement. C'était ce qui restait de plus pratique.
Une fois à l'intérieur, Hariel n'eut même pas besoin de chercher l'interrupteur. Tous les volets et les portes étaient ouverts ce qui rendait l'appartement très lumineux…ce qui était assez inhabituel. Non seulement les volets étaient ouvert mais aussi les fenêtres. Eleanor se préoccupait rarement de ce genre de choses.
Hariel s'avança sur le parquet ciré et déboucha dans le salon cuisine. À nouveau, quelque chose d'étrange. Tout était propre et bien rangé. Il n'y avait pas un seul grain de poussière. Certes, Eleanor 'avait jamais été extrêmement bordélique mais elle avait toujours privilégié son travail au ménage ou à la lessive.
Pourtant tout était impeccable, jusqu'aux joints en silicone de la douche. Pas une tâche, pas une trace, pas un grain de poussière. C'était comme si tout avait été nettoyé par magie.
Hariel se frappa le front. Bien sûr que ça avait été nettoyé par magie. Et il savait qui l'avait fait.
« Katell ! » Appela-t-il.
Il n'eut pas longtemps à attendre avant d'entendre un léger bruit derrière lui. Il se retourna donc pour voir la petite Brownie d'Hermione. Il avait oublié qu'elle partageait son temps entre ici et la maison des parents d'Hermione. Leur maison devait d'ailleurs être dans le même état que l'appartement.
« Enidh Hariel » dit la petite créature en utilisant le titre qui faisait si jeune Démon son « parrain ». « Comment puis-je vous servir ? »
« Bonjour Katell. Je sais que ce n'est pas vraiment l'usage, mais j'aurais aimé que tu me parle de la sœur de ta maîtresse. »
La Brownie se mit à se trémousser, gênée. Elle était une Miniui, donc elle n'était pas lié à toute la famille Granger mais seulement à Hermione contrairement à d'autres Brownies. Ça avait été le cas de Dobby quand il était lié aux Malefoy par exemple. Cependant, cela ne voulait pas dire que Katell était à l'aise de dévoiler les secrets de la famille de son maître. De sa famille.
« Katell…je vais essayer » dit la Brownie qui tentait de mieux s'exprimer.
« On m'a dit qu'Eleanor avait changé ces temps-ci, est-ce que c'est vrai ? »
« Oui » dit la petite créature immédiatement.
Hariel se retint de grimacer. C'était laconique et totalement imprécis. Tout le monde change tout le temps après tout. Il devait aller plus loin.
« Est-ce que tu sais ce qui se passe ? Est-ce qu'elle a des problèmes ? »
Cette fois, la Brownie mit un peu plus de temps à répondre.
« Non ? »
Elle semblait incertaine de sa réponse.
« Non, tu ne sais pas ce qui se passe ou non, elle n'a pas de problèmes ? »
La petite créature ne savait pas quoi dire. Elle se trémousser nerveusement alors que ses yeux regardaient dans toutes les directions. Non, c'était faux. Ils regardaient dans toutes les directions sauf dans celle d'Hariel…et celle d'une porte bien précise. Le laboratoire d'Eleanor.
Hariel s'avança et ouvrit la porte. Aussitôt il ressentir quelque chose. C'était une sensation très légère, comme une légère piqure, une sensation qui aurait pu passer inaperçu si Hariel n'était pas presque perpétuellement aux aguets.
C'était de la magie. Quelqu'un avait posé un charme de surveillance sur la porte du laboratoire. Il aurait pu penser que c'était Katell mais ça ne ressemblait pas à la magie de la petite Brownie. Ce serait donc Eleanor ? Cela voudrait dire qu'elle aurait repris ses travaux sur la magie et fabriqué de nouveaux gants ?
Une image émergea alors dans l'esprit d'Hariel. La veille au soir, quand il avait combattu Walkyrie, elle avait rendu la main vers lui en lançant son sort. Il n'avait pas fait attention au début mais à présent il se rappelait avoir vu quelque chose dans le creux de sa main. Une forme ronde, en demi-sphère. Elle n'était pas rouge mais bleu et pourtant elle ressemblait beaucoup aux cellules émettrices-réceptrices des téléphones d'Ajuka dont Eleanor s'était servi pour créer ses gants magiques.
Prit d'un affreux doute, il se précipita vers l'ordinateur dans la pièce et l'alluma. Il avait beau être sécurisé, il réussit à craquer le code en quelques secondes. Il n'était pas le S4T4N des hackers pour rien.
Une fois à l'intérieur, il fouilla quelques instants avant de trouver quelque chose qui, malheureusement, confirmait ses craintes. Il s'agissait de plans. Gants, plastron, antennes, visière…
Si l'équipement de Walkyrie avait semblé technologique à Hariel, c'était parce que c'était effectivement le cas. C'était une technologie avancée qui permettait à un humain normal de faire de la magie. Une sorte de « technomagie ».
Cela voulait dire que Walkyrie était…
« Qu'est-ce que tu fais là ? » Demanda alors une voix glacée.
Hariel sursauta et se tourna vers l'entrée. Il avait complètement oublié le sortilège de surveillance sur la porte du laboratoire. Il avait dû prévenir Eleanor qui était revenu aussitôt. Elle semblait essoufflée et son regard était noir de colère.
« Je… » bredouilla Hariel.
« Qu'est-ce que tu fais là, bordel ! » S'exclama son amie d'une voix forte qui eut pour seul effet de sortir le jeune Démon de sa stupeur.
« D'abord, dit moi ce que tout ça signifie » dit-il en tournant l'ordinateur vers elle.
Eleanor se dirigea alors vers lui en trois enjambées et referma l'ordinateur avant de le prendre et de le serrer contre elle.
« Ça ne te regarde pas. »
« C'est toi Walkyrie, n'est-ce pas ? »
Eleanor ne dit rien mais détourna les yeux.
« N'est-ce pas ? » Répéta Hariel.
« Oui, c'est moi ! » S'exclama alors la jeune femme avec colère. « Je suis Walkyrie ! Je suis une justicière et je suis aussi celle qui t'as mis une raclée hier soir. »
« Mais pourquoi ? Qu'est ce qui te prend de faire ça ? »
« J'en ai envie. J'ai des pouvoirs que je me suis fait moi-même donc je les utilise pour faire le bien. »
« Mais c'est totalement inconscient ! Rubrique de te faire tuer à te jeter comme ça au-devant du danger. »
« Franchement ça te va bien de dire ça » s'exclama Eleanor en roulant des yeux.
« C'est à cause de ce qui s'est passé cet été, n'est-ce pas ? » Reprit Hariel. « Tu t'es sentit impuissante face à Ichiryū alors tu as voulu reprendre le contrôle en jouant les héroïnes. C'est un transfert. Un stupide transfert. Je savais que j'aurais dû en parler avec toi après ce qui s'est passé. J'aurais dû… »
« Je t'ai déjà dit que tout ne tourne pas autour de toi, merde ! Quand est-ce que tu vas te rentrer dans le crâne que tu n'es pas le centre de mon univers. »
« Et toi, quand est-ce que tu vas comprendre que je fais ça pour te protéger. ».
« Je peux très bien me protéger moi-même, tu en as fait l'expérience hier soir ! »
« Et si un jour ça tourne mal. Il faut que tu arrêtes cette folie immédiatement. »
« Tu ne crois quand même pas que je vais t'obéir ? »
« Eleanor, c'est un ordre ! »
Un lourd silence s'abattît alors dans la pièce. Eleanor plissa les yeux et toisa froidement son interlocuteur.
« Dehors » cracha-t-elle.
« Je n'ai pas… »
« Et moi je ne suis pas l'un de tes sous-fifres. Je n'ai aucun ordre à recevoir de toi alors dégage de chez moi. »
Elle avait crié les derniers mots en pointant la sortit d'un doigt rigide.
Hariel, pâle, partit d'abord décontenancé. Puis la colère s'empara de lui. Il lâcha un « fait comme tu veux, c'est ta vie que tu fous en l'air », avant de sortir du laboratoire puis de l'appartement en claquant la porte.
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Une note. Une vulgaire note. Voilà tout ce dont elle avait droit. Ce n'était pourtant pas rien ce qu'il y avait sur cette note. Rien de moins que l'annonce de ses fiançailles et pourtant, sa mère ne lui avait même pas parlé en face. Elle lui avait fait apporter une note dans laquelle elle lui signifiait qu'elle avait été fiancée et que son futur époux venait le lendemain pour la présentation officielle et la préparation de la fête de fiançailles.
Pourtant ce n'était pas comme si elle n'en avait pas eu le temps auparavant. Cela faisait une semaine qu'elle était rentrée de l'école. Elle était même venue la chercher directement là-bas dans le carrosse blanc et or tiré par des Pégases à la robe lumineuse de la famille au lieu qu'elle soit rapatrié à Paris par ceux de l'école.
Il y avait également eut une fête le soir même pour célébrer sa victoire au Tournoi. Un « quart de victoire » avaient murmurés certains, mais cela Fleur s'en fichait, elle avait d'autres choses à penser.
Toujours est-il que Dominique Delacour avait par la suite eut tout le temps nécessaire pour lui parler de ce petit « arrangement » (le terme venait de sa mère, c'était comme ça qu'elle parlait du contrat de mariage de sa fille, un vulgaire arrangement). Fleur l'avait vu tous les jours et à aucun moment elle n'avait fait mine de vouloir lui parler de quelque chose d'important. Ou de lui parler tout court, d'ailleurs.
Jusque-là, Fleur avait toujours idolâtré sa mère. Pourtant à présent qu'elle commençait à penser par elle-même elle se rendait compte qu'elle n'avait jamais vraiment été présente. Par pour ses filles en tout cas.
Apres cette réalisation, Fleur avait décidé de qu'elle se prendrait en main pour échapper à l'emprise de son père. Elle refusait de finir comme la fière Dominique. Bien entendu, elle ne pensait pas mener d'action décisive aussi tôt mais cette note était la goutte qui faisait déborder le vase.
Furieuse, elle sortit de sa chambre pour se précipiter dans celle de sa sœur.
« Gabrielle » dit-elle. « Prépare tes affaires, nous partons. »
« Mais pourquoi ? » Demanda la petite fille de dix ans. « On va où ? »
« Je ne sais pas. Loin d'ici. Sans doute avec Hariel. »
« J'aime bien Hariel » dit Gabrielle en se levant.
Elle avait sympathisé avec le jeune garçon après l'épreuve quand il était venu voir comment elle allait. C'était donc une chance pour Fleur car elle se voyait mal trainer sa sœur hors de la maison même si c'était pour son bien.
Bien entendu, le fait de fuite de cette façon était assez impulsif et peu réfléchit. Pourtant elle se rendait compte qu'elle n'avait pas trop le choix. Elle devait se soustraire à l'influence de son père et devait également en protéger sa sœur.
Quand à aller chez Hariel…elle avait bien réfléchit. S'il était bien son « Maître », alors il avait des responsabilités envers elle et notamment celle de l'héberger. Elle ne savait pas encore que penser de cette histoire de Démons mais pour le moment ce n'était pas sa priorité.
Elle retourna rapidement dans sa chambre et prépara ses propres malles. Elle les remplit de vêtements, de livres et d'autres affaires personnelles. Elle se dirigea ensuite vers un coffret posé sur sa coiffeuse mais hésita quelques secondes.
Dedans il y avait ses bijoux et de l'argent. Prendre ses vêtements c'était une chose mais ses bijoux… tel qu'il connaissait son père, il pourrait très bien les poursuivrez rien que pour les récupérer et elle ne voulait pas lui donner un prétexte de plus. Elle laissa donc le coffret et referma ses malles. Elle les rétrécit, les mit dans sa poche puis retourna dans la chambre de sa sœur pour faire subir le même sort à ses propres malles.
Elle la prit ensuite pas la main et descendit les escaliers de marbre blanc du château jusque dans le grand Hall. Elle ne put cependant aller plus loin car quelqu'un appela son nom.
Fleur de retourna pour voir une femme grande et élégante, aux cheveux blonds miel savamment coiffés, aux yeux bleus soulignés de fard et aux lèvres rouges. Elle portait une magnifique robe bleue dont le décolleté plongeant mettait en valeur sa poitrine.
« Mère » dit simplement Fleur.
« Où allez-vous donc ? Le jardin est de l'autre côté. »
Elle laissa échapper un petit rire.
« Ne le dit pas que cette année trépidante te l'a fait oublier ! »
« Non Mère, je sais très bien où je vais. Gabrielle et moi nous partons. »
« Mais où donc ? »
« Loin d'ici » répondit simplement Fleur avec un regard noir.
Dominique Delacour blêmit.
« C…Comment ? Mais qu'est-ce que cela veut dire ? » Dit-elle d'une voix paniquée.
« Je m'en vais. J'en ai assez de père, de toi et de toutes vos manigances. Et j'emmène Gabrielle avec moi. Je refuse qu'elle reste avec vous. »
« Mais…mais ce n'est pas possible ! » S'exclama l'autre femme. « Tu dois être là pour te fiançailles avec le jeune Saint-Germain ! »
Les yeux de Fleur se mirent à jeter des éclairs. C'était donc tout ce à quoi elle pensait.
« Parlons-en de ces fiançailles » dit-elle. « Il me semble que vous auriez dû m'en parler. »
« Mais c'est ce que j'ai fait… »
« Un billet ! » S'exclama la jeune fille. « Un vulgaire billet ! Vous faites tout cela dans mon dos et vous osez me prévenir par billet ? »
« Allons ma chère, nous avons pensé… »
« Vous ? Vous ensemble ou seulement père ? »
« Ton père ne… »
« Et je suppose aussi que les fiançailles son aussi son idée ? »
Les Saint-Germain étaient une famille assez prestigieuse, autant que les Delacour. Marier l'un de leur fils cadet à une héritière comme Fleur était un gage de prestige pour les deux familles. Cela ressemblait bien à son père dont l'avidité n'avait aucune limite. Cela faisait longtemps que les mariages arrangés étaient proscrit en France mais certains nobles continuaient à les pratiquer en faisant pression sur les enfants.
« Comme j'essayais de te le dire, ton père ne veut que ton bien » reprit Lady Dominique.
« Oh je t'en prie ! » S'insurgea sa fille. « Réveille-toi un peu ! Tout ce à quoi il a toujours pensé c'est au pouvoir et à l'argent, à ceux que tu lui apportes et à ceux que mon mariage pourrait lui rapporter ! »
« Je t'interdit de parler de ton père cette façon ! » cria la Dame.
« Que ce passe-t-il ici ? » Dit alors une troisième voix.
Dominique se retourna puis se jeta dans les bras de l'homme qui venait d'arriver.
« Oh Antoine ! » Sanglota-t-elle. « C'est ta fille, elle veut partir de la maison. »
« Allons ma Fleur, ce n'est pas sérieux » dit Antoine Delacour avec menton doucereux qu'il utilisait pour manipuler tout le monde. « Tu as un rendez-vous important demain. »
« Comme j'essayais de le dire à Mère, je m'en fiche. Je n'ai pas l'intention de me marier avec qui que ce soit. »
« Mais tu ne l'as même pas rencontré, comment peux-tu dire que tu ne l'aime pas. »
« Cela n'a rien à voir avec lui. Seulement avec vous, Père. »
Elle avait craché le dernier mot comme s'il s'était agi d'un déchet.
« Je n'apprécie pas vos manigances. Je ne les ai jamais appréciés et je ne les apprécierai jamais. C'est pour cela que je m'en vais. »
« Mais voyons ma chérie, où irez-vous ? » reprit Antoine.
Fleur eut un sourire en coin qu'elle espérait plein d'assurance.
« Ne t'inquiète pas pour ça » dit-elle. « Je connais un endroit parfait. »
Elle vit aussitôt que son père la croyait. Son sourire avait disparu et elle pouvait presque voire les rouages de son cerveau s'agiter.
« Très bien » dit-il avec le même ton doucereux que précédemment. « Je ne peux pas t'en empêcher. Mais tu ne peux pas emmener ta sœur voyons, elle est trop jeune. »
Fleur serra les dents. Laisser Gabrielle ici ? Hors de question. Elle ne pouvait pas la laisser avec ces gens. De plus, si elle faisait ça alors son père aurait un moyen de pression sur elle.
« Je suis majeur » dit-elle. « Je peux parfaitement prendre soin d'elle. »
« Mais sans doute qu'elle préférerait rester avec ses parents. N'est-ce pas ma puce ? » Demanda Antoine à sa plus jeune fille. « Tu veux rester avec Père et Mère ? »
Il tendit les bras vers elle mais Gabrielle se cacha derrière sa sœur. Tout comme elle, elle n'aimait pas trop son père, quant à sa mère, elle ne la connaissait pas vraiment. En effet Dominique ne s'intéressait pas tellement à ses enfants avant le Bal des Débutants, les festivités estivales où les familles nobles présentaient au reste de la noblesse française les enfants qui venaient de finir leur première année à Beauxbâtons. À partir de là, ils commençaient à faire partie de la vie sociale des aristocrates et des mondains.
Après cette célébration, Dominique s'était beaucoup occupé de Fleur, lui achetant des robes et des bijoux, passant du temps avec elle, lui donnant des conseils, etc. Mais avant cela, elle l'avait totalement ignorée et vu que Gabrielle avait seulement dix ans, ça avait été aussi son cas.
Fleur secoua la tête puis reprit la main de sa sœur et tourna les talons. Mais à ce moment-là, elle entendit Gabrielle pousser un petit cri et sentit sa main tirer sur son bras. Elle se retourna et vit que Dominique avait agrippé l'autre bras de sa sœur et le tirait vers elle.
« Non ! » Cria-t-elle d'une voix désespérée. « Ne me prends pas ma fille. « Si tu te souciais vraiment d'elle, tu ne lui ferais pas mal comme ça ! » dit Fleur alors que Gabrielle se mettait à pleurer de douleur. « Lâche-la ! »
Fleur la repoussa mais elle n'avait pas pris en compte le fait que sa force avait légèrement augmenté depuis sa réincarnation. Dominique Delacour poussa un petit cri et tomba en arrière. Fleur resta quelques instants surprises mais quand elle vit qu'elle allait bien, elle tourna à nouveau les talons.
Cependant elle fit une nouvelle fois tirée en arrière. Elle se retourna et vit que sa mère avait rampé sur le sol et la retenait à retenait par un pan de sa robe. En voyant ça, Fleur se sentit nauséeuse. Était-ce bien la Dame Dominique Delacour qui se traînait ainsi sur le sol avec un regard suppliant ?
« Je t'en prie, ma chérie » gémit la femme. « Tu sais à quel point c'est important pour ton père. »
La nausée de Fleur devint plus forte mais sa colère l'emporta sur l'envie de vomir. Elle ne voulait pas. Elle refusait de devenir comme ça, une vulgaire marionnette dont on pouvait tirer les fils à volonté. Sa mère disait que c'était de l'amour, mais ce n'était pas ça l'amour, pas pour Fleur. Elle refusait que l'amour la rende comme sa mère. Et pour ne pas devenir comme elle, elle savait quoi faire. Elle en avait eu un aperçut dans le labyrinthe avec Hariel. Elle devait simplement changer elle-même.
« Non mais regarde-toi » dit-elle avec dégoût. « Tu te traînes au sol comme un vulgaire chiffon pour supplier au nom d'un homme qui te manipuler depuis des années. Tu es pathétique Mère. Est-ce que tu crois vraiment que la Dame des Delacour se comporterait de cette façon ? Tu n'es plus digne de ce titre. »
D'un geste brusque, elle dégagea sa robe. Dominique leva la main pour supplier à nouveau mais une lueur sur son doigt l'empêcha d'ajouter un mot. Avec horreur, elle vit l'anneau Seigneurial des Delacour disparaître de son doigt. Au même moment, une lueur identique se mit à émaner de la main droite de Fleur. Celle-ci la leva au niveau de son visage avec surprise.
« On dirait que mon avis est partagé » dit-elle distraitement en voyant l'anneau Seigneurial des Delacour qui avait remplacé son anneau d'Héritière sur son index.
Le visage de Dominique était hagard, ses yeux écarquillés en fixant son anneau au doigt de sa fille. Derrière elle, Antoine était pâle, les lèvres pincés et il sait à grosse gouttes.
Fleur, elle, se demandait que faire. Devait-elle rester ? Maintenant qu'elle avait l'anneau elle ne risquait rien. Non, elle ne pouvait pas rester dans cet environnement toxique et sa sœur non plus.
C'est pour cela que sans plus y réfléchir, elle tourna une nouvelle fois les talons et sortit du château avec sa sœur toujours accrochée à sa main. Les deux filles marchèrent en silence pendant un bon moment, jusqu'à ce qu'elles sortent des limite du domaine.
« Comment on va retrouver Hariel ? » Demanda alors Gabrielle.
« Je crois que j'ai une idée » lui répondit sa sœur.
Elle ferma les yeux et se concentra. Elle ne l'avait jamais fait mais on lui avait expliqué le principe. Maintenant qu'elle était un Démon ça servait être plus facile.
Elle dit qu'elle avait réussi quand un cercle rouge apparut sous ses pieds.
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Me retour à la maison de Viktor avait été bien différent de celui de Fleur.
Quand il était arrivé à Durmstrang avec les autres. L'école était presque vide. En fait, la seule personne présente était Nikolaï Kropopyne, le Directeur Adjoint. Les autres élèves étaient déjà rentrés chez eux quelques jours avant, après la fin de l'année.
Cependant un évènement étrange était arrivé juste après leur débarquement sur les quais de l'école. Le Directeur Karkaroff était descendu le premier sans dire un seul mot et c'était précipité vers le château. Il avait été nerveux pendant tout le trajet et semblait trépigner d'impatience. En fait, maintenant que Viktor réfléchissait bien, il avait été de plus en plus nerveux durant l'année à Poudlard. Le pire avait été après la Troisième Tâche du Tournoi.
Mais la raison était simple à deviner. Le fait qu'Igor Karkaroff soit un ancien Mangemort était un secret de polichinelle, surtout dans son école. Le fait qu'il ait dénoncé nombre de ses camarades pour éviter la prison était aussi assez répandu. Dans ces circonstances, il était normal que le retour de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom l'effraie au plus haut point. En fait sa terreur était telle qu'il n'était pas réapparut, laissant son adjoint se débrouiller seul pour rapatrier les élèves.
Viktor avait par la suite appris qu'il était en fuite.
Toujours est-il que, comme les autres élèves Bulgares (seulement deux), il s'était retrouvé à prendre un portoloin pour Sofia, la capitale de la Bulgarie. Il était par la suite réapparut au Vrana, l'ancien palais royal de la Bulgarie, où se trouvait le Ministère de la Magie Bulgare, en parallèle du bâtiment Moldu.
C'était un endroit parfait car les seuls résidents Non-Sorciers du palais étaient l'ancien Tsar Simeon II et son épouse Margarita. Il avait été le dernier dirigeant du pays à connaitre le Monde Magique malgré son jeune âge (il avait six ans lors de son couronnement et neuf à la fin de son règne). En effet avec la révolution communiste, les Sorciers Bulgares avaient préféré rester dans l'ombre et se détacher totalement du gouvernement. C'était d'ailleurs ce qu'avaient fait tous les États Sorciers dont le pays était passé sous l'égide de l'URSS.
L'instabilité politique qui avait suivi la chute des Soviétiques n'avait pas aidé à une réconciliation et encore aujourd'hui, les autorités magiques de Bulgarie se demandaient si elles pouvaient vraiment se permettre de se révéler à la classe dirigeante malgré l'apparente stabilité gagnée en rejoignant l'Union Européenne.
Toujours est-il que Viktor et ses deux camarades étaient arrivés dans le vaste Uchilishten Salon, le Salon Scolaire qui devait son nom car c'était là que les élèves Bulgare de Durmstrang prenaient leur portoloin pour l'école et qu'ils en revenaient.
Là, les parents attendaient leurs enfants et comme Viktor était une célébrité, une foule était également présente à l'extérieur. Ayant l'habitude, le jeune joueur de Quidditch professionnel les avait ignoré pour la plupart et était rapidement partit pressé par son père.
Vassily Krum n'avait pas dit un mot quand il avait récupéré son fils. Il l'avait à peine regardé et l'avait juste poussé vers la sortie puis vers les grandes cheminées du hall d'où entraient et sortait un flot perpétuel de Sorciers.
En fait il n'avait ouvert la bouche qu'une fois arrivé chez eux et la discussion n'était pas très agréable. Pour le père de Viktor, une victoire partagée ce n'était pas une victoire. Il avait bel et bien perdu le Tournoi et un nom sur une coupe ne changerait rien.
Par la suite il y avait eu des mots comme « perdant », « honte », « déshonneur », « inutile »… mais Viktor s'en fichait. À une époque, une telle tirade de son père aurait pu le choquer, le blesser. Mais ça c'était à l'époque où il en avait encore quelque chose à faire, où l'avis de son père lui importait, où il cherchait son approbation. Mais il avait grandi, il avait mûrit, surtout cette année au contact d'Hariel.
Son jeune Maître se fichait de l'avis des autres. C'était normal, il avait déjà avec lui le juge le plus sévère qui soit : lui-même. Viktor, lui, s'était toujours conformé aux désirs des autres pour éviter d'être jugé. Parallèlement, il s'était satisfait de cela, oubliant peu à peu comment être lui-même et comment s'améliorer.
Car c'était une chose importante que de s'améliorer. Pas pour les autres mais pour soi-même, pour une idée qu'on a de soi-même, un soi-même dont on pourra être fier. Viktor n'était pas satisfait de lui-même, ce lui-même que son père avait créé et qu'il avait laissé faire. Mais Viktor voulait changer, s'améliorer. La seule chose c'était qu'il ne savait pas comment.
Il réfléchissait encore assis dans les vestiaires du stade d'entraînement de l'équipe de Quidditch de Bulgarie. Comme il n'avait pas pu voler pendant l'année, son père et son entraîneur s'étaient entendus pour le faire travailler tout l'été afin qu'il soit prêt pour la nouvelle saison.
Machinalement, Victor avait enfilé son uniforme d'entraînement et était occupé à serrer ses protections quand son entraîneur était venu le chercher.
« Tu vas commencer par faire vingt tour du terrain grande vitesse » dit-il d'un ton rude. « Je veux voir à quel point tu as perdu. »
Toujours de façon mécanique, Victor attrapa son balais et sortit des vestiaires pour se rendre sur le terrain. À contrecœur, il enfourcha son balai puis donna un coup de pieds pour commencer à s'élever dans les airs.
Il était à peu près à une dizaine de mètres quand une évidence le frappa. À contrecœur. Il était monté à contrecœur sur son balai et c'était toute aussi à contrecœur qu'il s'était envolé. Avant, quand il était jeune, il adorait voler. Même les entraînements les plus rigoureux lui semblaient agréables tant qu'il pouvait être dans les airs.
Quand cela avait-il changé ? Quand est-ce qu'il n'avait plus ressentit de plaisir à voler. Il n'arrivait pas à s'en souvenir. Tout comme il n'arrivait pas à se souvenir de la dernière fois où il avait pris plaisir à être dans les airs.
Donc il en était arrivé là ? Il en était donc arrivé au point où même ce qui lui plaisait devenait une corvée ? À force de le faire pour le plaisir des autres et non plus pour le siens propre, c'était comme s'ils lui avaient pris son plaisir, son goût pour le vol. C'était comme s'il leur avait abandonné un peu de lui, une part importante qu'il ne retrouverait peut-être jamais.
Il se mit alors à avoir peur. Mais tout aussi rapidement, un autre sentiment remplaça la peur. La colère. Il se sentait en colère contre les autres et surtout contre lui-même. Après tout c'était lui qui leur avait donné cette partie de lui. Il leur avait donné pour avoir la paix, pour être tranquille. Mais ils demandaient plus, toujours plus.
Son père, qui voulait le voir vivre la carrière qu'il n'avait jamais eu. Il avait manqué de talent mais ça il refusait de l'avouer. Tout était de la faute des autres, de sa mère, de son équipe, même de Viktor. Tous plutôt que lui.
Puis il y avait son entraîneur, Dragomir Pyatov. Il n'était pas grand-chose quand Vassily Krum lui avait présenté son fils. Mais après il était connu comme celui qui avait entraîné la star, le plus jeune joueur de Quidditch professionnel au monde. Mais tous les efforts, c'était Viktor qui les avaient fournis, lui ne savait que crier.
Et puis il y avait son équipe, son équipe entière parce que sans lui, ils n'étaient rien. Ils se reposaient tous sur lui. Quelle importance qu'ils jouent mal puisqu'ils avaient avec eux leur joueur vedette ? C'était la raison pour laquelle ils avaient perdus la Coupe du Monde. Et ils s'étaient tous retourné contre lui.
Et enfin il y avait les fans. Que voyaient-ils de lui à part son physique. La majorité n'y connaissait rien au Quidditch, ils l'aimaient seulement à cause de son aspect attrayant. Pour tous il était une sorte d'objet, pas un homme.
Et c'était à eux qu'il se donnait ? Hors de question.
« Qu'est-ce que tu fiche, bordel ? » lui cria Dragomir en le voyant redescendre.
Mais Viktor ne lui répondit pas. Il retourna dans les vestiaires et ferma la porte pour être sûr de ne pas être dérangé. Il resta quelques minutes debout, la respiration lourde, puis son regard descendit sur son balai, le Problyasūk Smūrtta 5000 que son père lui avait offert quand il était entré dans l'équipe de Bulgarie à seulement 15 ans. Il était tellement fier ce jour-là.
Viktor caressa le bois sombre puis se résolut. Il prit le manche entre ses mains et l'abattît sur son genou. La dureté de la protection qui couvrait sa précieuse articulation et sa force humaine n'auraient pas dû être suffisante pour endommager le bois brut. Mais il était une Tour à présent, sa force et la dureté de son corps étaient décuplés grâce à cela, le manche épais se brisa comme une brindille.
Il jeta ensuite les fragments sur le sol puis commença à se déshabiller. Jambières, brassards, robe, tunique, pantalon, maillot,…il jeta tout sur les restes du balais brisé puis sortit sa baguette.
Le tas de bois, de cuir et de tissu s'embrasa sous le sort de Viktor. Il le regarda brûler un instant avant de se rhabiller rapidement. Il sortit ensuite des vestiaires et transplana directement chez lui.
Quand il entra dans la maison, il vit que son père était en train de sortir la tête dans la cheminée. Quand il vit son fils, une grimace déforma ses traits.
« Ah te voilà, toi » s'exclama-t-il. « Tu peux me dire ce qui t'arrives ? »
Viktor ne répondit pas. Il se contenta d'aller dans sa chambre et de fermer la porte derrière lui à l'aide d'un sort. Vassily essaya bien de la déverrouiller mais c'était peine perdu. La magie Démoniaque de Viktor était trop forte.
Soudain la porte se rouvrit. Son fils le bouscula et sortit de la pièce. Vassily eut le temps de voir sa chambre où tous les placards étaient ouverts, vides, avant de le poursuivre.
« Mais qu'est-ce que tu fais ! Réponds-moi, c'est un ordre ! »
Viktor se retourna alors et toisa son père avec un regard dédaigneux.
« J'ai passé l'âge que tu me donne des ordres » dit-il. « Mais si tu veux savoir, je pars de la maison. »
Le visage de Vassily devint alors rouge brique. Son expression était dévorée par la colère.
« Alors c'est ça ? Tu me quittes ? Tu n'as plus besoin de moi alors tu me trahis ? Tu es bien comme ta salope de mère ! » Cracha-t-il. « Parce que tu sais, elle est vivante cette salope. Je t'ai dit qu'elle était morte mais en fait elle était vivante ! »
« Je sais » répondit Viktor.
Il n'avait jamais cru son père quand il lui avait dit que sa mère était morte. Il s'était réveillé un matin et son père lui avait dit que sa mère était morte dans la nuit. Mais Viktor avait beau n'avoir que huit ans, il n'était pas naïf. Toutes les affaires de sa mère avaient disparus et il n'y avait eu ni corps, ni enterrement. Cependant il avait fait comme si c'était vrai.
Il avait fait ça parce qu'il lui en voulait. Pas d'être partie. Non, ça il le comprenait. Il savait ce qu'elle endurait. Même si elle essayait de donner le change, il avait vu les traces des coups. Alors il ne lui en voulait pas d'avoir voulu échapper à ça. Ce qu'il avait du mal à lui pardonner en revanche, c'était d'être partie sans lui.
Il lui avait fallu plusieurs années pour comprendre. Contrairement à sa mère, son père ne l'avait jamais frappé. Viktor ne savait pas si c'était parce qu'il s'en fichait ou si c'était parce que sa mère s'interposait. Et puis il y avait eu le Quidditch et là, Vassily avait commencé à vraiment s'intéresser à lui, à faire attention à lui et à son corps de champion. C'était à cette époque-là que sa mère était partie.
Viktor avait finir par comprendre que son père n'aurait jamais accepté qu'il parte avec elle. Avant le Quidditch, ça aurait été pour la faire souffrir ou pour se servir de lui comme moyen de pression. Après, il n'aurait tout simplement pas accepté de perdre son champion. Du côté de sa mère, il savait qu'elle ne l'aurait jamais abandonné s'il y avait eu bien risque que son père s'en prenne à lui. Une fois qu'il était devenu un champion en devenir, elle savait qu'il serait préservé et elle s'était enfui.
« Vu ce que tu lui faisais subir, c'était la meilleur chose qu'elle puisse faire » rajouta Viktor.
« Ce que moi je lui ai fait subir ? » S'étouffa Vassily. « Parce que tu crois que ta mère était une sainte ? C'était une salope ! Elle ouvrait ses jambes pour n'importe qui. Si tu n'avais pas hérité de mon talent pour le Quidditch, je douterais que tu sois mon fils. »
Viktor ne savait pas si c'était vrai ou pas. Mais de toute façon, il s'en fichait. Il savait que son père disait ça pour le faire souffrir. Il haussa simplement les épaules.
« Elle devait avoir des besoins que tu étais incapable de satisfaire » dit-il.
Vassily rugit de colère et tenta de donner un coup de poing à son fils. Surpris, Viktor ne bougea pas. Ce n'était de toute façon pas nécessaire. Le poing de son père s'écrasa sur son visage mais celui-ci avait la dureté de l'acier. Vassily hurla de douleur et tomba à genou en tenant sa main. Ses phalanges saignaient.
Viktor le regarda sangloter quelques instants puis il tourna les talons. Une fois qu'il fut assez loin de chez lui, il se mit à se concentrer jusqu'à ce qu'un cercle rouge apparaisse sous ses pieds.
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Depuis le début des vacances, Cédric avait essayé d'éviter de réfléchir à ce qui lui arrivait. C'était la raison pour laquelle il s'était laissé entrainer par son père à la fête qu'il avait prévu pour fêter sa victoire.
Habituellement, il faisait tout pour éviter ce genre de célébrations. Il n'était jamais à l'aise parce que le but de ces fêtes n'était pas vraiment de « célébrer » mais de se venter. Cela avait été cela chez les Diggory depuis aussi longtemps que Cédric se souvenait. Des fêtes grandioses où à moitié des invités avaient un air supérieur sur leur visage et l'autre un sourire de convenance qui dissimulait mal la jalousie et l'amertume. Il n'existait pas une seule branche de la famille qui ne détestait pas les autres pour une quelconque raison. Même dans la branche principale, son père et ses frères se détestaient les uns les autres et faisaient tout pour prouver qu'ils étaient les meilleurs et pour rabaisser les autres. Tout cela pour gagner les faveurs du Seigneur dans la course à l'Héritier.
Ces dissensions faisaient que les plus jeunes, ceux de la génération de Cédric, étaient pris entre le marteau et l'enclume. Certains adhéraient aux idéaux de leurs parents et haïssaient profondément leurs cousins, d'autres s'en fichaient et d'autres encore, comme Cédric, nageaient dans les eaux troubles de la contradiction, à la fois essayant de plaire à leur parent tout en essayant de ne pas céder à leur haine imbécile.
Cette fête avaient donc été un calvaire pour Cédric mais moins que de penser aux évènements récents. Il était mort. Qui voudrait réfléchir à cela. Il ne se souvenait pas bien de ce qu'il s'était passé. Il se souvenait avoir été perdu, puis avoir eu peur puis… et puis la minute d'après il se réveillait. Il sentait qu'il avait changé et Hariel le lui avait confirmé quand il lui avait dit…non, il ne voulait pas y penser, cela faisait trop de choses dans sa tête.
C'est pour cela qu'après la fête, il s'était jeté à corps perdu dans les révisions. Il devait passer ses ASPICs à la fin de l'été après tout. Il n'avait donc que deux mois pour se préparer. Deux mois qui allaient se révéler chargés au plus grand bonheur de Cédric. Travailler lui vidait la tête, interagir avec les professeurs l'empêchait de penser à autre chose que son travail et le soir, il était tellement épuisé mentalement que sa tête était vide.
Et puis il y avait eu l'invitation.
Cédric ne s'y attendait pas du tout. Comme chaque matin, il déjeunait avec son père comme il avait l'habitude de le faire quand le courrier avait été livré. Généralement, tous les hiboux venaient pour son père, des affaires du Ministère, de la correspondance privé, des factures…de temps en temps, Cédric recevait des lettres de ses amis mais pas si tôt au début de l'été. Pourtant ce matin-là, une magnifique chouette effraie au plumage blanc et dorée et plus grande que la normale, se posa devant Cédric en lui tendant la patte à laquelle était accrochée une lettre.
Ce n'était pourtant pas cette dernière que Cédric regardait les yeux ronds mais la médaille que portait la chouette autour du cou, une lourde chaine en or pourvue d'un médaillon du même métal décoré d'un grand « D » armorié des armes des Diggory. Cette décoration ne voulait dire qu'une seule chose, que la lettre venait directement de son Grand-Oncle, le Seigneur Diggory.
De l'autre côté de la table, son père, Amos Diggory, avait également aperçu la chouette et s'était figé, sa fourchette à quelques centimètres de sa bouche ouverte. Lui-même n'avait que très rarement reçu la visite d'un tel messager.
Perdu, Cédric jeta un coup d'œil à son père mais vit rapidement qu'il n'aurait rien à attendre de lui tellement il était sous le choc. Il entreprit donc de détacher la lettre. Dès que ce fut fait, l'oiseau s'envola à nouveau. Il n'attendait pas de réponse. Cédric regarda la lettre qui était fermée par un sceau de cire dorée avec le même motif que le médaillon de la chouette. Délicatement, il la décacheta et l'ouvrit avant d'en tirer le morceau de vélin qui se trouvait à l'intérieur.
Ses yeux s'écarquillèrent en voyant ce qui était écrit. Signé de la main de son Grand-Oncle, le Seigneur Lionel Diggory, ainsi que de celle de son Arrière-Grand-Mère, la Dame Rebecca Diggory, l'invitation le conviait le jour même au Cottage de Fondval à partir de 14 heures le jour même.
Il n'y avait rien d'autre sur le carton, pas même la raison de cette invitation. Et le fait que la chouette soit repartie indiquait qu'on n'attendait pas non plus de réponse de sa part. Pour Cédric, c'était assez inquiétant. Cela ressemblait à une convocation.
De son côté, Amos était extatique. Personne n'avait jamais le droit d'entrer dans le Cottage Fondval avant aujourd'hui. C'était la résidence d'été privée des chefs de la Maison Diggory. Seul ceux qu'ils considéraient comme leurs proches pouvaient venir, ce qui excluait leur famille jusqu'à Cédric. Pour Amos, cela ne voulait dire qu'une seule chose : Cédric avait remporté la course à l'Héritier et c'était pour le nommer que les deux aïeuls l'avaient appelé.
Le reste de la matinée avait été un tourbillon d'activité pour Cédric. Son père s'était fait excusé au travail afin de tout préparer. Il devait trouver une tenue adaptée à l'occasion ainsi qu'un cadeau pour chacun des deux hôtes. Ça ne se faisait pas de venir les mains vides. Le reste du temps, il le passa à donner des instructions à son fils. Cela dura jusqu'à l'heure du rendez-vous et aucun d'eux ne prit même le temps de déjeuner.
Finalement, à 14 heures pile, père et fils se trouvèrent devant la grille de la propriété des Seigneurs de leur famille. Celle-ci était assez impressionnante. En effet, elle n'avait de cottage que le nom car il s'agissait d'une assez grande propriété. Son nom venait surtout du fait qu'elle était en comparaison bien plus petite que les autres propriétés de la Famille et construite dans un style plus rustique avec des briques, des murs à colombage et un toit de chaume.
Cependant, Cédric n'était pas en état d'apprécier le spectacle. Il se sentait comme engourdit par tout ce qui se passait. Il était vêtu d'un habit de son père retouché pour l'occasion pour lui convenir et portait un coffret contenant les cadeaux entre ses mains. Son père se tenait à ses côtés, dans l'une de ses plus belles tenues d'apparat. Fier comme un paon, il bombait le torse et souriait de toutes ses dents.
Père et fils s'avancèrent jusqu'à la large porte à double battants qui s'ouvrit aussitôt sur un elfe en livrée de valet. Le regarde affable, il toisa les visiteurs avant de s'écarter.
« Bienvenue jeune Maitre Diggory » dit-il avec une légère révérence. « Veuillez entrer. »
Cédric passa la porte avec hésitation. Amos allait le suivre quand l'elfe lui barra le passage et leva une main pour l'arrêter.
« L'invitation concernait le jeune Maitre seulement » dit-il.
« Mais… » commença Amos.
Il n'eut pas le temps de finir car la porte venait de se refermer devant lui.
« Suivez-moi jeune Maitre » dit alors l'elfe en dépassant Cédric.
Cédric jeta un coup d'œil anxieux à la porte puis se dépêcha pour rattraper la petite créature. Il se sentait encore plus mal à l'aise et engourdit qu'avant. Il ne savait pas quoi faire. Si son père avait été avec lui, il l'aurait laissé parler mais tout seul…
Il avait entendu beaucoup de choses à propos de son Grand-Oncle Lionel et de son Arrière-Grand-Mère Rebecca. Il connaissait les rumeurs qui disaient que son aïeule était une femme effrayante, stricte et autoritaire qui menait son fils à la baguette. Mais ça c'était les rumeurs du monde sorcier, de ceux qui ne les connaissaient pas. Chez les Diggory, il était de notoriété publique que le vieux Lionel était tout aussi effrayant et retors que sa mère.
Cédric ne les avaient jamais vraiment rencontrés. Il leur avait été présenté à lors de son intégration dans la société puis il les avaient vu quelques fois à des fêtes où il les avait salués comme le voulait l'étiquette mais il n'avait jamais discuté avec eux et cela le terrifiait.
Fort heureusement, la maison n'était pas très grande ce qui fait qu'ils furent rapidement arrivé à destination. L'elfe s'arrêta devant une large porte vitrée à deux battants, l'ouvrit et invita Cédric à entrer. Celui-ci respira longuement pour empêcher son cœur de battre trop fort puis avança dans la pièce.
Il s'arrêta après quelques pas, clignant des yeux à cause de la luminosité des lieux. Il se trouvait dans un petit solarium de forme octogonal, aux murs blancs percés de portes fenêtres. Les trois en face de lui ouvraient sur le jardin et celles de chaque côté, sur d'autres couloirs. Le plafond était fait d'une coupole de verre posée sur une charpente de bois sculpté et vernis, de la même couleur que celui des portes. Une lanterne vénitienne était fixée à l'aplomb de la coupole, maintenu par une petite chaine.
Malgré le soleil qui entrait par toutes les surfaces vitreuses, l'atmosphère était assez fraiche bien que quelque peu humide, l'idéal pour les plantes qui s'y trouvait. Quelques-unes étaient plantés dans des vasques mais d'autres étaient dans des pots directement posé sur le sol de tomettes vernis.
Au centre de la pièce se trouvait un véritable petit salon avec deux fauteuils et un canapé autour d'une table basse. Le canapé était vide mais sur les deux fauteuils se trouvaient Lionel et Rebecca Diggory. Tous deux très âgés, ils n'en restaient pas moins alertes et impressionnants même dans les vêtements simples, voir austères qu'ils portaient. En fait, ce simple fait semblait donner plus de force à leur aura et Cédric se sentait stupide et grossier dans ses vêtements richement décorés.
« Approche mon enfant » dit Rebecca.
Malgré son âge plus qu'avancé (elle devait être à peine plus jeune que Dumbledore), elle se tenait droite dans sa tenue impeccable, tout aussi impeccable que sa chevelure plus poivre que sel. Si on exceptait les profondes rides sur son visage, elle faisait presque plus jeune que son fils qui, courbé sur sa canne, arborait une épaisse toison blanche attachée par un simple ruban noir.
Cédric avança puis s'inclina profondément.
« Je vous présente mes respect, Seigneur de notre grande famille, Dame de notre grande famille, je.. »
« Inutile de faire toutes ces simagrées » dit Lionel avec un geste nonchalant. « Appelle-nous par nos noms. »
« Oui, Grand-Oncle Lionel » dit Cédric dans un souffle en espérant que la formulation soit bonne.
« Egan » appella alors Lionel.
L'elfe qui avait amené Cédric ici entra alors dans la pièce et s'avança vers son Maitre. »
« Débarrasse mon Petit-Neveu de ses affaires, je te prie. Et prends aussi sa robe. »
La petite créature inclina profondément la tête puis se dirigea vers Cédric.
« Puis-je vous débarrasser, jeune Maitre ? »
« Merci » dit Cédric dans un souffle. »
Il se pencha et posa le coffret qu'il avait amené avec lui. Voyant que l'elfe attendait encore, il se rappela qu'il devait aussi prendre sa robe. Il défit rapidement les boutons dorés de sa tenue et tenta de l'enlever le plus rapidement possible tout en essayant de ne pas retourner les manches. Il posa finalement le vêtement en travers des bras de l'elfe qui s'inclina avant de disparaitre.
Rebecca lui fit alors signe de s'assoir et Cédric s'installa au milieu du canapé, le dos raide et les jambes pressés l'une contre l'autre. Comme il ne savait pas trop que faire de ses mains, il les croisa et les posa sur ses genoux.
« Sais-tu pourquoi nous t'avons demandé de venir, Cédric ? » demanda Lionel.
« Non, Mon Oncle » répondit Cédric.
C'était la vérité. Contrairement à son père, le jeune garçon n'était pas tout à fait sûr des raisons qui avaient poussés les deux aïeules à le convoquer. Il craignait que cela ait à voir avec le Tournoi des Trois Sorciers. Lors de la célébration, il avait entendus certains des membres de sa famille discuter du fait qu'un quart de victoire était presque pire que pas de victoire du tout aux yeux de la société et que cela jetait l'opprobre sur leur nom. Cédric espérait que ce n'était que de la jalousie.
Lionel fouilla quelques instants dans sa poche puis en sortit une petite boite laquée. Il dévissa ensuite le pommeau de sa canne pour en sortir sa baguette et la pointa dessus. Celle-ci se mit à flotter dans les aies avant de se poser juste devant Cédric. En tremblant, celui-ci avança les mains pour prendre la boite. Elle ne pouvait contenir qu'une seule chose mais Cédric ne voulait pas se l'avouer avant de la voire par lui-même.
Il ouvrit donc la boite. Les yeux écarquillés, il regarda l'anneau qui se trouvait à l'intérieur sans oser y croire même si cette fois la preuve était sous ses yeux.
« Comme tu le sais, il s'agit de l'anneau d'Héritier de la Maison Diggory » dit Rebecca.
« Et vous voulez que je…que je sois… » hésita Cédric.
« Oui » répondit son fils. « Je veux que toi, Cédric Diggory, tu deviennes l'Héritier de notre Famille. »
« Mais je croyais que seule la magie familiale pouvait… »
« Mon garçon » dit Lionel, « Cette magie je la porte en moi depuis des décennies. Je la connais. Elle a façonné l'homme que je suis. Je ne crois pas me tromper en te nommant. Tu es le choix parfait pour moi comme pour elle. »
Cédric regarda à nouveau la bague. Il n'avait jamais vraiment rêvé de la posséder et encore aujourd'hui, il ne savait pas s'il désirait vraiment ce titre. Non, c'était faux. Il le savait. Il savait au plus profond de lui depuis toujours que si on le lui proposait le titre alors il l'accepterait. Il ne désirait pas vraiment être Seigneur. Il voulait juste que les autres membres de sa famille le soit, ces gens égoïstes et vaniteux, prêt à tout pour se faire bien voir, même rabaisser les membres de leur propre famille.
Pendant longtemps, Cédric avait tût ce désir dans son cœur. Il se demandait de quel droit il se plaçait au-dessus des autres, de quel droit il s'estimait meilleur. Pour lui, cette pensée faisait qu'en fait, il n'était pas mieux qu'eux et cela lui était insupportable. Pourtant, maintenant qu'il avait la bague en face de lui, il hésitait. Il avait bien envie d'accepter.
Sauf qu'il y avait une ombre au tableau, une ombre qui datait d'une semaine auparavant. Il était mort, mort et revenu à la vie sous la forme d'un Démon. Il n'était plus vraiment humain. Il n'était même plus du tout humain. Pouvait-il accepter ce titre sorcier alors que lui-même n'en était plus un. Il ne savait pas. En fait, il se sentait perdu.
« Excusez-moi je vous prie, je… » commença Cédric en reposant la petite boite sur la table basse.
Puis il se leva et s'enfuit du Solarium. Il ouvrit ensuite la porte la plus proche qui s'avéra être un petit salon avec une seule entrée. Il entra dans la pièce, verrouilla la porte par magie puis s'adossa contre celle-ci avant de s'effondrer sur le sol.
A nouveau, il voulait fuir ses propres pensées mais cette fois il ne le put pas. Elles tournaient dans sa tête sans qu'il ne puisse rien faire pour les chasser. Il avait besoin d'aide. Il avait besoin de quelqu'un à qui parler. Un nom se présenta à son esprit mais il le repoussa. Non. Autant il apprécierait l'avoir à ses côtés, il ne lui serait pas d'une grande aide. Il devait parler à quelqu'un d'autre, à…
« Hariel… » murmura-t-il les larmes aux yeux en enfouissant son visage dans ses genoux.
Il ne s'attendit pas à ce qui suivit. Il ne s'attendit pas à ce qu'un cercle rouge apparaisse devant lui dans le petit salon et qu'Hariel apparaisse à l'intérieur.
« Cédric ? » demanda celui-ci.
« Comment… » commença celui-ci.
« Nous sommes liés » répondit Hariel. « J'ai entendu que tu avais besoin de moi, alors je suis venu. »
Il s'avança alors puis s'accroupit devant lui.
« Quelque chose ne va pas ? »
« Est-ce que…est ce que c'est bien si je deviens Héritier Diggory ? »
« Pourquoi me demande-tu cela ? Bien sûr, pourquoi ce ne serait pas le cas ? »
« Et bien…je suis un Démon maintenant, je ne sais pas si je peux accepter un titre Sorcier… »
« Ça ne m'a jamais posé problème » dit Hariel avec un soupçon d'ironie.
Voyant le regard confus de Cédric, le jeune Démon se souvint qu'il n'était pas au courent pour tous les aspects de sa vie. C'était une chose à laquelle il allait devoir remédier et il n'y a pas meilleur moment que le présent.
« Allez viens » dit Hariel en se relevant. « Nous allons retourner voir ton Grand-Oncle et ton Arrière-Grand-Mère et tu pourras leur donner ta réponse. »
« Tu es sûr ? » demanda Cédric. « Tu es sûr que je peux ? »
« Encore une fois, pourquoi ce ne serait pas le cas ? »
Cédric détourna les yeux.
« Je ne sais pas si je ferais un bon Seigneur… »
Hariel sourit puis lui tendit la main.
« Je suis sûr que tu feras un merveilleux Seigneur » dit-il.
Cédric eut un petit sourire et prit la main d'Hariel.
« De toute façon » dit Hariel en remettant son ami sur ses pieds. « Le plus sûr moyen de le savoir, c'est de mettre l'anneau, non ? »
La suite des évènements devait être une surprise totale pour Cédric mais aussi pour Lionel et Rebecca. Hariel raccompagna son ami jusqu'au solarium et, sans lui laisser le temps de trouver une excuse à sa présence ici, il se présenta.
Ce furent d'assez longues présentations et de tout aussi longues explications mais à la fin, les trois Diggory savaient qu'Hariel Potter était également Andrammax Pendragon-Emrys et que ces deux identités étaient en fait les alias d'une seule et même personne, le Démon métis Hariel Andrammax Potter-Gremory, futur roi d'Angleterre.
Quand Hariel repartit après cet entretien, deux nouveaux Chevaliers lui avaient prêtés allégeance. Il devait prévenir Simeon et laisserait ensuite à Fiermont le soin de leur trouver des noms.
Quand à Cédric, quand il retrouva son père à l'entrée du domaine, un anneau doré brillait à son doigt.
A suivre…
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Et voilà un chapitre un peu plus long que ce à quoi je m'attendais. Mais bon. Je suis sûr que vous n'allez pas vous plaindre.
Et voilà l'entrée en scène de la fameuse Walkyrie. Mais au final, on se rend compte que ce n'est pas un si nouveau personnage. Dans la suite, il y aura pas mal d'explications sur sa magie. Pour mieux comprendre, je vous conseille de regarder l'anime Maouka Koukou no Rettoussei/The Irregular at Magic Highschool ou lire le light novel. Vous pouvez aussi lire le manga mais pour le moment il n'y a que 3 tomes en anglais donc... En effet, je vais m'inspirer de cet œuvre pour la magie d'Eleanor. Il y aura pas mal de concepts compliqués alors connaitre Maouka serait sans doute bénéfique (et en plus c'est une histoire géniale)
Le nom du balai de Viktor veut dire Éclair de Mort en Bulgare.
En tous les cas, j'espère que ça vous a plu et je vous dis à dans deux semaines.
PS : la prochaine fois, c'est le dernier chapitre avant la saga de l'été. Je vous rappelle que ce sera une période assez longue où les personnages seront séparés les uns des autres. Comme j'ai horreur d'écrire en décousu (je l'ai appris dans Roi des Neiges), je vais écrire chaque histoire séparément puis je ferais un montage pour que chaque personnage apparaisse à peu près à chaque chapitre et je publierai tout en même temps (4 ou 5 chapitres d'un coup sans doute).
