Check Mate DxD

Chapitre 89 : Visites / Otozu

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La limousine quitta l'autoroute A303 et pénétra sur une petite entrée de service dont la grille s'ouvrit à son approche. Derrière il y avait une petite route sur laquelle la voiture s'engagea.

« Ce n'est pas l'entrée normale, n'est-ce pas ? » demanda Hermione à la jeune fille qui se trouvait à côté d'elle.

« Non, en effet votre Grâce » répondit Adilicia Lenn Mathers.

Hermione se retint de lever les yeux au ciel. Encore ce titre. Elle n'aurait jamais cru que même dans les cercles de Magiciens, le fait qu'elle soit Grande Prêtresse de Dana ait un impact aussi fort. Mais elle n'allait pas se plaindre non plus car cela lui avait permis d'accéder à l'un des sites les plus puissants d'Angleterre et à la garde de la Goétie, l'Association de Mages dont Adilicia était la directrice.

Nerveusement, elle se mit à caresser le poil dru de Pattenrond quinze trouvait endormi sur ses genoux.

« Regardez, votre Grâce » dit alors la jeune Magicienne en pointant son doigt vers l'avant.

Hermione se pencha légèrement et, malgré la noirceur de la nuit pu ainsi voir les pierres dressés qui composait le site de Stonehenge. Construit sur un node, il était l'endroit le plus indiqué pour ce qu'elle avait à faire.

Ce qu'il fallait savoir, c'est que la construction datait d'une époque où Sapients et Magiciens vivaient encore ensemble et surtout, en harmonie. Les hypothèses avaient été nombreuses au fil des ans sur la fonction de Stonehenge. Un lieu de culte, de guérison, un observatoire ou même un immense instrument de musique. Les Magiciens du monde entiers se retenaient tous de rire depuis des décennies en écoutant les hypothèses formulés mêmes si au final, ces différentes hypothèses étaient toutes plus ou moins proche de la réalité.

Stonehenge était un lieu de puissance. Construit en plein sur un nœud de lignes de Ley, sa structure permettait de capter et de concentrer l'énergie magique faramineuse du node à l'aide des vibrations de ses pierres. Le résultat était que le site semblait chanter d'où son nom originel, Artokan, « les pierres qui chantent » en langues protoceltiques.

Le but de toute cette énergie était d'augmenter celle des Magiciens pour des sortilèges de grande envergure. La guérison était l'une de ses fonctions mais pas seulement. Cette puissance pouvait aussi bien servir à prédire l'avenir, notamment pour les récoltes, à défendre le territoire, etc. C'était également une sorte de lieu de culte car les Magiciens qui vivaient ici à l'époque étaient surtout des druides qui vénéraient Dana.

Le site était resté puissant pendant plus de 2000 ans, jusqu'aux premières invasions romaines vers 43 après Jésus Christ. L'affrontement entre les divinités romaines et celtes avaient été encore plus violent que celles des Romains d'Aulus Plotius et des tribus Dubonni, Belgae et Durotriges qui habitaient aux alentours de l'édifice et le protégeaient.

Les divinités latines avaient gagnés et le site avait été scellé pour éviter que les druides ne contre-attaquent. Il était resté ainsi pendant près de cinq cent ans jusqu'à la fin de la période romaine de la Grande Bretagne. Il était par la suite resté inoccupé voir même oublié jusqu'à ce que la Goétie, un clan de Magicien venu d'Israël et descendant du Roi Salomon s'installe dans la région après avoir fui les persécutions religieuses de l'Empire Byzantin.

Sur l'île britannique, la religion chrétienne était encore difficilement présente et ils avaient ou reconstruire leur base de pouvoir grâce notamment à l'aide de Stonehenge (renommé ainsi par eux car ils ignoraient à l'époque son histoire). Par la suite, ce pouvoir leur avait permis de perdurer et même de résister à la puissance religieuse de Rome qui avait fait du clan une cible prioritaire.

En effet, en plus d'être des Magiciens, la Goétie était une association de Démonistes, raison pour laquelle ils s'étaient défendus contre de puissants exorcistes tout au long de leur histoire. Les Anges ne devaient pas être loin derrière mais n'étaient jamais intervenus directement dans le conflit. Mes attaques avaient diminués avec les Réformes pour cesser totalement ces derniers siècles jusqu'à disparaître totalement en particulier depuis le traité de paix entre les Trois Factions du Livre.

Quand Hermione avait cherché un lieu pour tenir la cérémonie qui lui permettrait de parler directement à la Déesse, elle s'était adressé à Astral afin qu'ils l'aident à obtenir la permission de leur amie Adilicia. En effet, à part Poudlard, Stonehenge était le plus puissant node de Grande Bretagne. C'était surtout un ancien temple dédié à Dana et donc une chance supplémentaire que son appel soit entendu.

Finalement, la limousine arriva en bordure du site et s'arrêta. Il y avait des vigiles en faction mais bien entendu ils travaillaient directement pour le Clan Mathers. Ils étaient bien sûr chargés de veiller jour et nuit à ce que les touristes ne dégradent pas le lieu mais aussi à ce qu'aucun Magicien solitaire et surtout non autorisé n'accède au site magique encore actif.

Le conducteur sortit alors de la voiture puis vint ouvrir la porte à Hermione. Elle était une invitée et qui plus est titrée donc c'était normal qu'elle sorte en premier. Pattenrond sauta en premier au sol puis sa jeune maîtresse passa ses jambes à l'extérieur et accepta la main qui l'aida à sortir.

« Merci, Daphné » dit Hermione au Majordome du Clan Mathers.

La jeune femme hocha la tête. Elle était jeune, à peine plus d'une vingtaine d'année mais elle occupait déjà le poste important de Gouvernante bien qu'elle préfère elle-même qu'on se réfère à elle comme à un Majordome. Elle était grande et mince, avec un visage grave et pâle ainsi que des yeux gris et des cheveux ivoire. Le costume d'homme dont elle était vêtue et son corps étroit n'enlevaient rien à sa grande féminité.

Cependant Hermione cessa rapidement son inspection pour tourner son regard vers l'édifice sacré devant elle.

« Alors c'est ça, Stonehenge » murmura-t-elle en enlevant ses lunettes.

Les deux femmes présentes frémirent en voyant ses yeux aux immenses prunelles rouges sang barré d'une pupille en ellipse et donc la peau autour de l'orbite semblait comme recouverte de tissu cicatriciel. Elles avaient déjà vu une telle chose, les deux étant familière avec celui que portait Iba Itsuki mais voir des Glam Sight aux deux yeux était un spectacle assez impressionnant.

« Il est recouvert d'une illusion ? » demanda Hermione dont les yeux voyaient toute la magie du site.

« En effet, votre Grâce » répondit Adilicia. « Notre famille a restauré et entretenu le site depuis qu'il en a pris possession mais nous avons placé un puissant sortilège qui montre les dégâts du temps. »

« Et pour les archéologues ? Comment ça se passe ? »

« L'illusion fonctionne également sur le mental. Grâce à cela, ils ne se rendent pas compte qu'il y a des pierres en plus. »

« J'aurais pensé que vous auriez déplacé l'ensemble vers une Terre Incertaine » dit Hermione, pensive.

« Les Magiciens utilisent moins ce genre de chose que les Sorciers » expliqua Adilicia. « De plus, cela aurait amoindrit ses pouvoirs. Nous y allons ? »

Hermione hocha la tête et suivit la Magicienne jusqu'à la structure. Celle-ci arriva devant l'une des arches encore intact et en toucha la pierre en murmurant quelques mots. Le dessous de sa main s'illumina puis elle traversa la porte. Grâce à ses yeux, Hermione vit parfaitement la fluctuation dans la zone magique. C'était comme si l'espace entre les trois pierres et le sol s'était remplit d'un fin film iridescent. Elle savait que ce n'était pas le cas et que c'était seulement la synesthésie causée par ses Glam Sight qui lui faisait voir les choses de cette façon.

Elle se mit à avancer et sentit un frisson sur sa peau au moment où elle passait la porte. C'était la même sensation que lorsqu'une bulle de savon de posait sur sa peau sauf que cette fois c'était comme si elle la traversait. Dans le même temps, elle sentit une sorte de goût sur sa langue, comme du citron, ainsi qu'une odeur de soufre. Encore une fois, ses yeux permettaient à ses s'en d'interpréter la magie d'une autre façon. L'odeur de soufre était particulièrement reconnaissable. Elle l'avait déjà ressenti sur Adilicia et Daphné. Cela devait venir de leur Magie Démoniaque.

En tous les cas, Hermione avança dans le cercle et écarquilla les yeux. Devant elle se dressaient les pierres du cercle intérieur de Stonehenge. Alors que de l'extérieur on pouvait voir qu'il ne restait que deux arches debout et entière, une fois l'illusion passé, sept grands arches étaient disposés en cercle parfait autour du centre de la structure.

Derrière elle, la première enceinte était également intacte et enserrait étroitement l'ensemble. Curieuse, Hermione posa sa main sur l'une des pierres de celle-ci. Elle était polie. C'était étrange car ses côtés ne l'étaient pas. Elle continua ensuite à suivre Adilicia et traversa la seconde enceinte avec elle. Là aussi la face des pierres tournées vers le centre était polie. Hermione concentra alors son regard sur l'une d'elle et finit par comprendre.

C'était à cause de l'énergie. Comme l'eau de mer polissait les galets d'une plage grâce au flux et au reflux des vagues, les pierres avaient été polis par les vagues d'énergies qui avaient balayé l'édifice pendant des milliers d'années. Mais ce n'était pas tout ce que les yeux d'Hermione voyaient. En effet l'énergie qui avait afflué ici n'était pas pure, elle avait été transformée et modelé en sortilège et de ces sortilège il en restait une trace dans la pierre comme le son était gravé dans les sillons d'un disque.

En fait, toute la structure était comme une gigantesque bibliothèque de sorts puissants gravés dans la pierre. Pas étonnant que la Goétie restreignait autant l'accès au site. Hermione aurait adoré pouvoir se plonger dans l'analyse de chacune des pierres afin de reconstituer les sorts mais elle n'était pas là pour ça.

Son objectif de trouvait au centre exact de la structure. C'était un large autel de pierre ressemblant à une table carré et surélevée. Le dessus, tout comme les pierres du site, était polie.

« À présent je vais vous laisser votre Grâce » dit Adilicia. « Daphné et moi vous attendrons à l'extérieur pour le retour. »

Tendue, Hermione hocha la tête. Avec une certaine réticence, la jeune directrice de la Goétie fit volte-face et partit. On sentait son envie de rester. Après tout, Hermione allait convoquer une déesse, la Déesse. C'était un spectacle à ne pas manquer. Pourtant Hermione ne se sentait pas d'avoir de la compagnie.

Une fois seule, la jeune Sorcière se sentit mieux. Enfin, elle n'était pas vraiment seule. Pattenrond était toujours là. Il était resté sur ses talons tout le temps de son avancée au sein du cercle mais à présent il se tenait assis, droit, tout contre l'une des pierres de l'enceinte intérieure à fixer sa maitresse.

Hermione respira un bon coup puis entreprit de se déshabiller. Avant de procéder à son rituel, elle devait purifier son corps. C'était la raison pour laquelle elle voulait de l'intimité.

Ube fois nue, elle sortit une gourde d'eau sacrée de son sac et la renversa sur sa tête en prononçant des paroles rituelles. Elle n'avait pas besoin que l'intégralité de son corps soit mouillée, l'eau était seulement symbolique. La magie, par contre, avait parfaitement remplie son œuvre.

Elle fouilla à nouveau dans son sac et en sortit une robe de lin blanc qu'elle enfila sans se sécher. Heureusement le temps était doux ce soir-là.

Elle grimpa ensuite sur la table de pierre, s'agenouilla et posa son sac à côté d'elle. Elle en sortit ensuite une branche de pommier et souffla sur l'extrémité. Celle-ci s'enflamma alors tout d'un coup. Hermione la secoua pour éteindre le feu puis utilisa le charbon ainsi créé pour tracer un cercle sur la surface de l'autel. Utilisant la magie, elle détermina où se trouvaient les huit points cardinaux et traça des rayons pour chacune, donnant à son cercle l'apparence d'une roue.

Elle traça ensuite un pentacle au centre en prenant soin d'orienter la pointe vers l'est puis se mit à genoux par-dessus. Elle prit ensuite à nouveau son sac et en sortit le coffret que lui avait offert Hariel à son anniversaire. Elle l'ouvrit et tira l'un des huit petits sachets qui se trouvaient à l'intérieur et le posa devant elle. C'était celui qui contenait les restes de sa célébration de Samhain. La fête représentait le début de l'année. Il était donc normal qu'il soit à l'est où le soleil de lève.

Elle prit ensuite le second sac, celui de la fête de Yule et le posa sur le rayon suivant dans le sens des aiguilles d'une montre. Elle continua ainsi ensuite pour Imbolc, Ostara, Beltane, Litha, Lugnasadh et enfin Mabon. Après avoir posé le dernier sachet, elle soupira. Elle était prête.

Prenant une grande respiration, elle leva la tête et regarda le ciel. C'était une nuit parfaite. Il n'y avait pas un nuage et les étoiles brillaient avec intensité sauf à un endroit bien précis. Là où se trouvait la lune. Sauf que celle-ci n'était pas visible. En effet on était le jour de la nouvelle lune de Juillet. C'était le moment parfait pour invoquer la déesse. On aurait pu penser que choisir une pleine lune aurait été plus judicieux mais c'était le contraire. La pleine lune représentait seulement l'un des aspects de la Déesse, celui de la Mère. Sur les trois autres phases lunaires majeures, les croissants et la nouvelle lune, les premiers représentaient l'aspect de la Jeune Fille et l'autre l'aspect de la Vieille Femme. Seule la nouvelle lune n'était attaché à aucun aspect de la déesse en particulier et pouvait les représenter tous.

Hermione respira à nouveau puis ferma les yeux. Elle étendit son esprit et appela le pouvoir. Il répondit immédiatement, la faisant sursauter. Elle ne s'était jamais connecté à un Node et elle fut surprise par le bouillonnement de pouvoir. Heureusement, elle était la Grande Prêtresse de Dana, un réservoir naturel de pouvoir. Elle pouvait donc gérer la pression.

Sous elle, le cercle de charbon de mit à briller comme des braises et les petits sachets s'enflammèrent, chacun d'une couleur différente. L'air au sein du cercle de pierre se mit à miroiter comme par forte chaleur. Hermione ne ressentait pas plus que d'habitude la montée de puissance mais à l'extérieur du cercle, les deux Magiciennes le ressentaient. Jamais encore elles n'avaient sentit une telle puissance dans le cercle et celle-ci augmentait encore.

Toujours les yeux fermés, Hermione leva la tête et écarta les bras, comme en prière. Elle ouvrit les lèvres et se mit à incanter.

« Ô Déesse ! Principe Féminin ! Triple Femme, à la fois Jeune Fille, Mère et Vieille Femme, réponds à mon appel ! »

Sa voix n'était pas comme d'habitude. Elle était profonde et emprunte de gravité. C'était le pouvoir qui s'exprimait à travers elle.

« J'ai parcouru la roue du temps, chantant tes louanges et faisant les offrandes rituels pour chacun des qu'être grands Sabbats ainsi que pour chaque Équinoxe et Solstice. Sent ! Sent le parfum des herbes, des bois, des graines et de fruits que je t'apporte ! Ils sont là preuve de mon engagement et la voie qui mène vers moi. Ô Déesse ! Ô Dana ! J'invoque ton Nom ! J'invoque ton Être. Apparaît-moi ! »

Cette fois l'énergie était à son comble. Même Hermione le sentait. Sa respiration devenait lourde. Son corps devenait lourd. Son esprit même devenait lourd tellement la puissance était grande.

Et puis soudain, plus rien. Plus de pression, plus de poids sur elle. Rien d'autre que le vide. Hermione rouvrit les yeux. L'air autour d'elle était redevenu normal. Autour d'elle, le charbon était froid de même que les huit petit tas de cendres qui étaient auparavant des sachets de tissus.

Avait-elle échoué ? Est-ce qu'elle s'était trompé quelque part ? Retenant à grand peine des larmes de frustrations, elle se mit à réfléchir pour savoir ce qui s'était mal passé.

Soudain, elle entendit un ronronnement derrière elle. Elle se retourna et vit que c'était Pattenrond. Il était étendu de tout son long sur le sol profitant des caresses d'une personne inconnue.

Non, cette personne n'était pas une inconnue. Elle l'avait déjà vu cette figure à la fois jeune et vieille, grande et petite, féminine et masculine, mince et épanouie. Ses cheveux étaient longs et courts, noirs, roux ou blonds et ses yeux avaient tous les âges et toutes les couleurs.

« Déesse… » Murmura Hermione.

La figure leva la tête et sourit. C'était un sourire maternel, un sourire d'amie et même un sourire d'amante.

« Heureuse de te revoir, Hermione » dit la Déesse.

Sa voix était à la fois chaude et fraîche, vibrante et légère, grave et cristalline.

« Vous êtes là… »

« Bien sûr. Après tout, tu as accompli le rituel que tes prédécesseurs t'avaient appris. Tu m'as appelé, je suis là. »

« Merci Déesse ! » Soupira Hermione soulagée. « Enfin je veux dire… »

La Déesse eut un petit rire. Hermione rougit mais se reprit. Elle descendit de la pierre et s'inclina devant la femme.

« Déesse, si j'ai fait appel à vous, c'est pour… »

Mais la Déesse leva la main pour l'interrompre.

« Je sais pourquoi tu m'as appelé. Ne sois pas surprise » ajoute-t-elle en voyant l'expression de la jeune Sorcière. « Si le Dieu de la Bible pouvait voir chacun de ses fidèles, pourquoi pas moi ? Surtout s'il s'agit de la première d'entre eux. »

Hermione rougit à nouveau.

« Allez-vous m'aider ? »

« Bien sûr » répondit la Déesse.

« C'est vrai ? »

« Bien sûr. Mais pour cela il te faudra venir me voir. »

« Quoi ? Pourquoi ? Vous êtes ici maintenant, vous ne pouvez pas le faire ? »

« Allons Hermione, la terre est une dimension bien trop fragile pour que je la parcoure avec tous mon pouvoir. Afin de la préserver, je ne suis devant toi qu'un spectre palpable. C'est en mon domaine que mon pouvoir sera tout puissant et que je pourrais te venir en aide. »

Hermione ouvrit la bouche pour protester mais la referma. Elle fronça les sourcils en se souvenant de quelque chose.

« Ce n'est pas la seule raison n'est-ce-pas ? J'ai déjà vu des Dieux. Ils n'étaient pas des spectres palpables. »

« Mais c'était dans le Makai que ta route à croisé celle de Zeus, de Poséidon et d'Hadès. C'est une dimension bien plus forte. Cependant tu as raison. Mes dieux comme nous peuvent marcher sur terre en retenant leur pouvoir et j'aurais pu en utilisant une réaction pour te libérer de ton fardeau. Cependant je ne le peux. Le seul moyen vraiment efficace demeure en mon domaine et c'est là que tu dois te rendre. »

Hermione soupira.

« Très bien » dit-elle finalement. « Où dois-je aller ? »

La Déesse sourit.

Quelques minutes plus tard, Hermione émergea du cercle et se dirigea vers la voiture. Elle fronça les sourcils en voyant les deux Magiciennes. Leur peau était plus pâle que d'habitude et elles semblaient en sueur et haletantes.

« Ainsi c'est cela que l'on ressent en présence d'une divinité » souffla Adilicia. « Et pourtant nous n'étions pas dans le cercle. Qu'est-ce que cela devait être pour vous votre Grâce. »

Hermione faillit demander de quoi elle parlait mais elle s'abstint. En regardant autour d'elle, elle remarqua enfin les lambeaux d'énergie pulsantes qui s'accrochait tel du brouillard aux choses environnantes que ce soit elle, Pattenrond, Adilicia, Daphné, la voiture ou même l'herbe de la plaine. C'était tout ce qui restait de son entrevue avec la Déesse, une pollution magique puissante, envahissante, étouffante même. Heureusement, Hermione savait qu'elle se résorberait toute seule au bout de quelques jours. L'Association n'aurait même pas à s'en mêler.

« J…J'espère que vous avez eu toutes les réponses que vous désiriez, votre Grâce » reprit Adilicia.

Hermione soupira. Elle avait eu des réponses mais ce n'était pas celles qu'elle espérait. Heureusement, elle savait quoi faire à présent.

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Hariel soupira d'aise. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas sentit aussi détendu. Aucune inquiétude, aucune urgence, aucun problème qui requerrait son attention. Il avait juste à se laisser aller et à profiter de la caresse sur son crâne.

Assis sur un pouffe de brocard cramoisi capitonné à pieds de bois doré sculpté en volutes, le dos droit, il laissait sa tante passer une brosse dans sa chevelure.

« Cela fait longtemps que je ne les avais pas vu » dit Rias en caressant les cheveux doux comme de la soie de son neveu. « Ils sont devenus tellement longs. »

C'était un peu une surprise pour Hariel également. Il avait passé tellement de temps sous l'apparence d'Hariel Potter voir même d'Andrammax Pendragon-Emrys qu'il avait du mal à se souvenir à quoi il ressemblait. Il n'avait même pas remarqué que ses cheveux avaient poussés pour atteindre la mi mollet. Que ce soit Hariel Potter ou l'Héritier, ils avaient des cheveux longs mais pas autant que sa chevelure réel.

Pour Hariel, le simple fait de se laisser coiffer, de défaire sa chevelure pour la faire soigner, c'était en quelque sorte un moyen de se réapproprier sa propre personnalité. Il passait tellement de temps à jouer différents rôles qu'il avait l'impression de ne plus bien savoir qui il était.

Heureusement, ce tête à tête avec sa tante Rias était parfait pour renouer avec le vrai lui-même. Et il savait que ce cours séjours à la résidence Hyoudou serait aussi un bienfait pour sa propre Suite. Ils avaient mérité de se détendre avant de retourner dans la Makai où l'entraînement allait devoir reprendre.

Cette transition était aussi très importante pour ses nouveaux Serviteurs. À présent qu'ils l'avaient rejoint, ils allaient devoir s'habituer à ne plus être des Humains mais des Démons. Pour cela ils devront d'entraîner afin de développer leurs pouvoirs. Sans compter que le travail allait devoir reprendre également. Sirius et Remus avaient parfaitement rempli leur rôle pendant cette année à Poudlard.

En effet ils avaient repris à leur compte les clients de Draco et aidé Rias avec les siens. Cependant ils allaient aussi devoir se faire leur propre clientèle, des personnes qui feraient souvent appel à eux et fortifieraient leurs pouvoirs. C'était également le cas de Fleur, Cédric et Viktor. Cependant, avant qu'ils n'aient maîtrisés leurs capacités, ils devront commencer comme tous les Démons novices, par la distribution des tracts afin de faire de la publicité à Hariel et aux autres.

Pais pour le moment, ils profitaient des vacances à Kuoh, dans la luxueuse villa des Hyoudou. Tout ce qu'Hariel espérait c'est qu'ils s'entendent bien avec la joueuse bande qui résidaient là en permanence. Mais Hariel ne se faisait pas trop de souci. Issei les avait déjà acceptés (en particulier Fleur grâce à sa manié de tomber le haut régulièrement) donc cela devrait aller pour les autres.

Malgré tout, Hariel soupira. Un an et demi. Cela faisait un an et demi qu'il n'avait pas vu sa tante ainsi qu'Issei et les autres. Heureusement, il avait échangé des nouvelles avec eux si bien qu'il avait où se tenir au courent des combats qu'ils avaient menés.

Après les évènements survenus au début de l'été à l'académie Auros, l'école de Jeu de Classement ouverte par Sona et qui avait été gâché par des Dragons, une sorcière pyromane et Euclid Lucifuge, ils avaient pu avoir un léger répit. Au moins jusqu'à septembre.

C'était à cette époque-là que Shidou Touji, le père d'Irina était venu rendre visite à sa fille et par la même occasion revoir Issei qu'il avait connu étant enfant. Il avait amené avec lui un cadeau des plus singuliers : une poignée de porte.

Bien entendu, ce n'était pas une poignée de porte ordinaire. En effet, une fois fixé sur une porte ordinaire, elle permettait à celle-ci de donner accès à une pièce interdimensionnelle, en dehors de l'espace-temps et surtout des règles de la physique et de la magie. Ce cadeau, commandé par Michael lui-même avait pour but de permettre à Irina d'avoir des relations sexuelles avec Issei sans qu'elle ne soit déchue.

D'après ce qu'Hariel avait appris, cette pièce avait déjà été utilisée. Quant à savoir pourquoi est-ce que le chef des anges voudrait favoriser les ébats sexuels de l'un de ses sujets, mystère. Peut-être était-il touché par l'amour interdit que la jeune femme éprouvait pour son ami d'enfance alors que pour conserver sa pureté, elle n'avait pas le droit d'avoir de contact avec un homme, un Démon de surcroît.

Bien évidemment, les Déchus, les Grigori plus particulièrement, avaient été jaloux de l'invention. Pas parce qu'ils l'auraient bien utilisés eux-mêmes pour rester des anges, mais parce qu'ils avaient un fort esprit de compétition et que si les Anges étaient arrivés à une telle prouesse technique alors ils devaient en être capable aussi.

Mais tout cela n'était en fait qu'un détail puisque les véritables événements étaient arrivés un peu plus tard. En effet lors d'une virée shopping avec Irina et son père ainsi que Xenovia et Asia, le groupe avait été attaqué par un jeune homme du nom de Yaegaki Masaomi que Shidou Touji avait reconnu comme l'un de ses anciens élèves décédé.

L'histoire de Masaomi, comme l'avait appris Hariel, était assez tragique. Jeune exorciste de l'église Protestante, il était tombé amoureux d'une Démone, Cleria Belial qui était en charge de la ville de Kuoh avant Rias. À cette époque-là, un tel amour était interdit. Non seulement Masaomi était humain mais c'était aussi un exorciste. Malgré leurs précautions, les camarades de Masaomi et les membres du clan de Cleria les avaient découverts. Les supérieurs du jeune exorciste dont Touji les avaient donc exécutés pour maintenir le statu quo.

Ressuscité par Rizevim Lucifer à l'aide du Sephiroth Graal qu'il avait volé et armé de l'Ame no Murakamo no Tsurugi, une Épée Sacrée contenant un fragment de l'esprit du Dragon Yamato no Orochi, Masaomi était venu chercher vengeance contre ceux qui l'avaient trahi. Il avait déjà tué nombres de ses camarades ainsi que des Démons du Clan Belial et à présent il s'attaquait à Touji.

Le résultat avait été là fuite de l'exorciste vengeur non sans qu'il n'ait d'abord empoisonné son ancien maître avec sa lame. Touji avait par la suite été transféré au Ciel pourvu être soigné. C'était là qu'Issei et les autres étaient allés pour le voir et c'était aussi là que Masaomi avait à nouveau cherché à le tuer, profitant que Qlippoth envahisse le domaine des Anges.

Le combat avait été rude. Issei s'était battu contre le dragon Crom Cruach et avait été vaincu alors même qu'il utilisait la forme la plus puissante de son armure, la True Queen, où il obtenait les caractéristiques des trois autres formes de son Illegal Move Triaina mais qui était bien plus puissante que les trois réunis. La seule raison pour laquelle il avait survécut était parce que Crom Cruach s'était lassé du combat à cause de l'intervention de la sorcière Walburga.

En effet, celle-ci avait livré un combat terrible contre Dulio Gesualdo, le Joker de Michael. Leurs deux Sacred Gear, Incinerate Anthem et Zenith Tempest étaient tous les deux des Longinus ce qui signifiait que le combat avait été épique. Malheureusement pour la sorcière, des renforts étaient arrivés et elle avait dû se replier.

Masaomi de son côté avait tenté à nouveau de tuer Touji. Voyant qu'une grande partie de sa colère venait de l'influence du Dragon dans son épée, Irina avait utilisé Hauteclaire, son Épée Sacrée et avec l'aide de l'Ascalon d'Issei et la Durandal de Xenovia avaient réussis à le purifier.

Masaomi avait où reprendre ses esprits mais c'était à ce moment-là qu'il avait été tué par Rizevim. Issei, qui comprenait les sentiments du jeune exorciste était alors entré dans une rage folle et avait attaqué le vieux Démon. Cependant à cause de sa capacité à annuler les pouvoirs des Sacred Gear, aucun de ses coups n'avait porté.

Mais cela n'avait pas découragé Issei qui avait puisé jusque dans les profondeurs de Boosted Gear et avait utilisé le pouvoir de Pénétration de Ddraig pour passer outre la capacité de Rizevim et lui occasionner d'importants dégâts. Ce n'était cependant pas suffisant pour l'arrêter et il s'était enfui grâce à l'aide de Lilith, le clone d'Ophis créé par Cao Cao.

L'événement marquant qui avait suivi s'était déroulé après les vacances de Noël. Avant cela, il y avait bien eut une répétition du premier Jeu de Classement auquel Issei avait participé, celui contre Raizer mais c'était anecdotique. En effet avec les nouveaux ajouts au groupe ainsi que sa puissance, les Phoenix avaient été écrasé au plus grand bonheur d'Hariel qui avait vu les images.

De même, le groupe avait décidé de passer les fêtes à Kyoto, avec le clan de Yokai dirigé par la Renarde à Neuf Queue Yasaka qu'Issei et ses amis avaient aidé quelques temps plutôt en la libérant de la Faction des Héros à la demande de sa fille Kunou. Les festivités s'étaient bien passées et rien ne semblait prévoir ce qui allait se passer ensuite.

En effet, au mois de février, Issei avait reçu une lettre de défi de la part d'un certain Vasco Strada, un ancien exorciste et également ancien porteur de l'Épée Sacrée Durandal. Il était connu pour être extrêmement puissant, à tel point qu'il avait facilement arrêté l'Ange Déchu Kokabiel pendant la Deuxième Guerre Mondiale, celui-là même qu'Issei n'avait pas réussi à battre des années auparavant. Il avait également été sollicité pour devenir un Brave Saint par les Archanges Uriel et Raphaël mais il avait refusé, préférant demeurer humain.

Il était accompagné d'un homme, un autre exorciste du nom d'Ewald Cristaldi. C'était un ancien professeur de l'Église qui avait enseigné à de nombreux apprentis exorciste le maniement des armes notamment Dulio Gesualdo, le Joker. Étant l'un des anciens Porteurs d'Excalibur, il avait également appris à Irina et Xenovia comment utiliser leurs propres fragments. Inutile de dire que sa rencontre avec Yuuto s'était assez mal passée. Le jeune Serviteur de sa tante avait encore énormément de rancune avec Excalibur et ses Porteurs.

La troisième personne présente était un jeune homme, Teodoro Legrenzi, l'enfant naturel d'un Humain et d'un Ange que le fait d'avoir des rapports sexuels n'a pas déchu. Considéré par l'Église comme un « Enfant Miracle », il avait rapidement monté les échelons pour accomplir sa volonté, devenir un puissant exorciste capable de venger ses parents tués par des Démons.

Toujours est-il qu'ils étaient à eux trois les leaders de la Rébellion des Exorcistes, un mouvement de contestation parmi les différentes religions du livre dont la cause était le Traité des Trois Factions lui-même. En effet de nombreux exorcistes vivaient mal le nouveau statu quo instauré par le traité d'autant plus qu'au fur et à mesure que le traité s'étendait à d'autres religions et créatures, ils ne pouvaient plus assouvir leur vengeance sur ceux qui les avaient fait souffrir comme des Démons ou des Vampires. Sous la bannière de Strada, Cristaldi et Legrenzi, ils avaient donc formé une armée avec pour objectif de battre l'équipe DxD qui était le symbole, selon eux, du Traité de Kuoh.

Ils arrivaient à un mauvais moment car des évènements étranges étaient arrivés la veille même. En effet, le Roi Dragon Tannin était entré en communication avec Rias pour lui demander s'il était possible qu'elle et sa Suite prennent soin d'un œuf Dragon Spectre, une espèce très rare de Dragon qui ne supportait pas bien l'atmosphère du Makai. Rias avait accepté et Tannin leur avait dit qu'il enverrait quelqu'un pour livrer l'œuf. Cela avait été une surprise quand la personne qui s'était présenté n'était autre que Crom Cruach et encore plus quand le groupe avait appris qu'il logeait chez le Dragon Roi. Fort heureusement, Issei et les autres avait gardé son esprit combatif malgré ces évènements.

Ils en avaient bien besoin car le combat s'était déroulé sur deux fronts différents. D'un côté, les Braves Saints et la Suite de Sona Sitri s'était retrouvé face de Ewald Cristaldi et ses étudiants tandis que la Suite de sa Tante ainsi qu'Arthur Pendragon venu en renfort se retrouvait à se battre contre Vasco Strada et ses subordonnées. À cause de son inimitié personnelle avec Cristaldi, Yuuto avait été autorisé à changer d'équipe et Saji avait pris sa place avec l'équipe Gremory.

Le combat des Anges et de la Suite Sitri avait été rapide. Dulio avait d'abord combattu son ancien maitre à l'épée mais il n'était pas arrivé à surpasser sa maitrise d'autant que l'Exorciste possédait une réplique d'Excalibur. Il avait cependant utilisé une technique spéciale en alliant son pouvoir de Lumière et Zenith Tempest qui avait mis à bas ses adversaires. Aussi étrange que cela puisse paraitre, il avait créé une énorme bulle de savon qui, une fois éclaté, produisait des bulles plus petites. Quiconque était touché par ces bulles se remémorait les choses les plus importantes à leurs yeux.

Grâce à cette attaque, la majorité des étudiants avaient perdus l'envie de combattre. Restait seulement Cristaldi qui s'était retrouvé face à Irina et Yuuto. Mais secondé par Sœur Griselda Quarta, la Reine de l'Archange Gabriel, qui avait augmenté les capacités lumineuses de l'Épée Sacrée d'Irina, Hauteclaire et celle de l'Épée Sacrée Démoniaque de Yuuto, les deux bretteurs avaient réussis à drainer l'aura sacrée de la réplique d'Excalibur de l'ancien professeur.

Par la suite, Dulio avait créé une seconde bulle mais épuisé par la débauche d'énergie que demandait cette attaque en plus de son combat, il était resté en arrière quand Irina et Yuuto s'étaient précipité sur l'autre front pour aider leurs amis. Le sort avait eu le même effet que sur les étudiants de Cristaldi et les subordonnés de Vasco Strada avaient rendus les armes, ayant perdu le goût de se battre.

Ce n'était pas le cas de leur chef. Le groupe avait engagé le combat contre lui mais la puissance de l'exorciste était tel qu'il contrait toutes les attaques lancées contre lui, même les plus puissantes. Le combat avait alors été mené par Arthur qui ne se battait même pas à son maximum. Mais d'après ce qu'Hariel avait entendu, c'était aussi le cas de Vasco. Finalement le combat s'était arrêté sur un marché nul et l'ancien exorciste s'était excusé de n'avoir ou livrer un meilleur combat contre Collbrande, l'épée du Pendragon.

Finalement, c'était Xenovia qui, aidé de Durandal avait réussi à battre Vasco qui s'était retrouvé épuisé à cause de son grand âge. Teodoro Legrenzi s'était alors interposé mais il finit par rendre les armes après qu'Irina, Xenovia et Yuuto aient parlé avec lui. Il avait cependant refusé de se laissé arrêter comme Vasco Strada et s'était enfui.

Avant de se faire emmener pour interrogatoire ce dernier avait tout de même fait trois choses : donner à Asia des lettres de remerciements de gens qu'elle avait guérie quand elle faisait encore partie de l'Eglise, réunir Yuuto avec l'une de ses anciennes amis et autre survivante du Projet Épée Sacrée et enfin donner à Azazel un artefact puissant, un morceau du Saint Graal originel, celui à partir duquel avait été créé le Sephiroth Graal. Celui-ci avait été monté sur un collier et donné à Valéry Tepes. Grâce à lui, la jeune femme avait commencé à redevenir la femme dont Hariel se souvenait, l'artefact l'aidant à lutter contre les effets pervers de son Sacred Gear.

Cela avait donc été une année chargé pour sa Tante et le reste de sa famille. Hariel se disait même que malgré des aventures, sa propre année avait été particulièrement paisible en comparaison.

Marchant le long des couloirs de la résidence, ses cheveux nouvellement coiffés flottant derrière lui, il se dirigeait vers la piscine où tout le monde se trouvait. Après tout on était en été, c'était normal de se baigner.

Arrivant près du bassin, il fut heureux de voir des sourires sur tous les visages, sur ceux de sa Suite mais aussi sur ceux de la Suite de sa Tante ainsi que leurs autres amis. Hariel les trouvait d'ailleurs bien courageux au vu de ce qui s'était passé récemment.

Il ne s'agissait pas d'un nouveau combat mais d'une grave nouvelle qui avait frappé le groupe quelques jours auparavant : Revel Phoenix avait disparu. La jeune Démone avait à nouveau rejoint la Suite de son frère pour un Jeu de Classement contre Diehauser Belial, le numéro un du classement mais aucun d'entre eux n'étaient revenus. Des recherches étaient en cours mais pour l'instant il n'y avait aucune nouvelle.

Hariel soupira. Il espérait qu'elle et les autres allaient être bientôt retrouvées. Certes il ne supportait pas Revel et son frère non plus mais ce n'était pas une raison. Après tout, Issei l'aimait bien et elle avait toujours été très efficace dans la gestion de sa carrière.

Tout ce qu'espérait le jeune Démon c'était que cette disparition ne soit pas le présage de quelque chose de plus grave. Après tout, le groupe avait bien mérité de passer un été tranquille.

Un frisson parcourir alors le dos d'Hariel. Il ne savait pas pourquoi mais il était sûr que tout n'allait pas se passer aussi bien que prévu.

0o0o0

Regardant discrètement autour de lui, Draco se faufila dans les couloirs du château Gremory. Il avait presque atteint son but lorsqu'une voix l'arrêta en plein élan.

« Puis-je savoir où tu vas ? »

Draco sursauta et se retourna d'un bond.

« Hariel ! » S'exclama-t-il avait un rire légèrement forcé. « Tu es là ? »

« Et toi tu ne devrais pas y être » lui dit son maitre d'une voix trompeusement douce. « Je t'ai laissé quitter l'entraînement parce que tu avais été invoqué mais tu devais revenir après. »

« Je t'en prie Hariel ! »

« Vouvoie-moi et appelle-moi « Maitre » lui ordonna celui-ci sur un ton légèrement sadique.

« Maître, je vous en prie, cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu ! Quand nous sommes arrivés hier soir, il était déjà couché et quand on s'est levé ce matin il dormait encore…d'ailleurs ce simple fait devrait te renseigner sur ton sadisme vu à quel heure il se lève tôt ! »

« Nous sommes des Démons, Draco. Quatre heures de sommeil c'est amplement suffisant pour notre organisme. Si tu t'étais couché à minuit comme tout le monde tu n'aurais pas sommeil. »

« Je vous en prie ! Je me traîne à vos pieds s'il le faut. Je ne peux juste pas attendre jusqu'à ce soir pour le voir. »

Hariel regarda son serviteur quelques instants avant de soupirer.

« Très bien » concéda-t-il. « De toute façon je devais aller voir Obaa-sama, tu peux venir avec moi…bien que l'idée de te voir te trainer à mes pieds me tente assez. »

« Je pourrais le faire maintenant. »

« Et manquer l'occasion de le voir ? » Demanda Hariel dont le petit air innocent ne trompait personne.

Il éclata de rire puis s'éloigna dans le couloir, Draco sur ses talons. Les deux garçons marchèrent encore quelques minutes avant d'arriver devant une porte à laquelle Hariel frappa avant d'entrer sans attendre de réponse.

A l'intérieur un petit salon joliment décoré et lumineux. À l'intérieur se trouvaient trois femmes dont deux étaient occupés à lire et la troisième se contentait de se tenir debout dans un coin. Il y avait également un petit enfant assis sur le sol avec des jouets tout autour. Quand la porte s'était ouverte, les deux femmes qui lisaient avaient levés la tête et avaient souris en voyant leurs invités. L'enfant, lui, s'était rapidement remit sur ses jambes et s'était précipités vers eux.

« Da'co ! Ha'iel ! » S'exclama-t-il.

Draco sourit à son tour puis s'accroupit, les bras ouvert, pour accueillir l'enfant qui s'y jeta aussitôt. Le plus grand referma alors son étreinte sur le plus petit et le souleva du sol avant de le faire tournoyer. L'enfant riait aux éclats.

« Enco' Da'co ! » S'exclama-t-il.

Draco dit encore quelques tours avant d'arrêter mais il ne lâchât pas l'enfant pour autant.

« Je suis très content de te voire Cepheus » dit-il.

« Moi 'ssi » dit à son tour son petit frère.

Se rappelant où il se trouvait, il se tourna alors vers la maîtresse de Maison et inclina la tête.

« Dame Venelana, veuillez excuser ma grossièreté, j'aurais dû vous saluer en premier. »

« Ne t'en fais pas mon cher Draco. Nous savons tous ici à quel point tu aimes ton frère » lui répondit la Duchesse Gremory avec un petit rire.

En effet il était de notoriété publique dans le Clan Gremory que Draco avait des sentiments très forts pour Cepheus. Il adorait son frère. On aurait même pu dire qu'il en était complètement gaga. L'année précédente, il avait passé tous ses moments de libre lors des vacances d'été à le regarder dormir et à jouer avec lui. Et c'était pareil pendant les autres vacances scolaires. Cependant comme ce n'était pas suffisant, il s'éclipsait tous les weekends de Poudlard pour passer quelques heures avec lui.

Il avait continué cette année-là aussi mais avec plus de culpabilité par rapport à Hariel qui ne pouvait pas quitter l'école. C'était pour rester avec lui qu'il n'était pas rentré pendant les différentes vacances mais son maître l'avait tout de même encouragé lors de ces occasions à aller le voir aussi souvent que possible au plus grand bonheur de Draco et de Cepheus, bien sûr.

« Et moi ? Je n'ai pas aussi droit à un bonjour ? » Demanda alors Narcissa avec amusement.

Draco rougit légèrement puis salua sa mère sans oublier après de faire un petit signe à Grayfia qui, sans bouger de sa place, lui rendit son salut.

Parfois, Draco avait du mal à reconnaître sa mère. Il l'avait toujours aimé et elle aussi mais quand elle vivait encore avec leur père, elle semblait bien plus froide, même dans ses marques d'affection. Le jeune homme avait toujours vu en elle une femme fière, austère avec un port altier.

Ici à Kamala, elle semblait rayonner mais Draco pouvait toujours voir en elle la fierté et la noblesse de son rang et son port était toujours altier. Cependant, son attitude s'était teinté de chaleur et malgré le fait qu'elle soit toujours aussi peu démonstrative, chacun de ses gestes d'affections, aussi petit soit-il, semblait très chaleureux aux yeux de Draco.

Hariel rit quand l'attention de Draco se détourna de sa mère ou de qui que ce soit d'autres quand son petit frère gigota pour descendre de ses bras puis l'entraîna vers ses jeux. Il s'avança alors vers les femmes et fit une révérence.

« Venelana-obaa-sama, Narcissa -sama, Grayfia-san, je suis ravi de vous voir en bonne santé » dit-il.

Venelana sourit puis tapota la place à côté d'elle sur le canapé. Hariel sourit et alla s'y assoir. Les après-midis passé avec sa grand-mère lui avait manqué. Il se souvenait avoir passé des heures assises près d'elle à discuter, prendre le thé ou seulement rester côte à côte tandis que chacun faisait ses propres activités, quand il était plus jeune. Maintenant il n'avait plus le temps. Il y avait Poudlard, Voldemort, Dumbledore, la SPE Trust, le royaume magique…tellement de choses qui requéraient son attention en permanence…et il n'avait même pas quinze ans.

Son regard se tourna alors à nouveau vers Draco qui était à présent assis par terre, son petit frère entre ses jambes.

« Qu'avez-vous prévus pour l'éducation de Cepheus, Narcissa-sama ? »

La femme se tourna alors vers ses fils et jeta plus particulièrement un coup d'œil au cadet.

« Poudlard est exclu » soupira-t-elle. « Je refusé qu'il se retrouve à proximité de Lucius. J'avais peut-être envisagé de peut-être l'envoyer à Ilvermory. Mais je pense avoir encore le temps de voir venir. »

« En fait, je vous parlais d'avant » la reprit Hariel. « Envisagez-vous de l'envoyer dans une école primaire ? »

« Une…quoi, très cher ? » demanda Narcissa avec un regard surprit.

Hariel se retint de soupirer. Il avait oublié que les Sorciers ne disposaient pas de ce genre de chose. Pourtant il en avait déjà parlé avec ses Chevaliers mais l'aberration d'une telle chose le mettait hors de lui.

Toujours était-il que dans la société actuelle, toutes les compétences de base, la lecture, l'écriture et les mathématiques étaient appris aux jeunes Sorciers par leurs parents…ou par des professeurs particuliers si les parents avaient les moyens. Après tout, seules ces connaissances étaient nécessaires pour apprendre la magie.

Cependant cela négligeait un autre aspect important du système scolaire, c'est-à-dire la socialisation. Un enfant avait aussi besoin de se retrouver avec des enfants de son âge pour apprendre à se lier aux autres ainsi que les règles pour bien vivre en société. Nombreux étaient les Sorciers de purs souches qui n'avaient jamais vu d'autres enfants avant Poudlard hormis leurs frères et sœurs. Hariel était sûr que c'était le cas de Ronald par exemple.

Pour les nobles, c'était différent car les parents faisaient se rencontrer les enfants mais seulement dans le but de les faire recréer entre eux l'intelligentsia dont eux-mêmes faisaient partie. Ce n'était pas vraiment ce qu'on aurait pu appeler de la socialisation.

Heureusement qu'Yvain est sur le coup, soupira Hariel intérieurement.

Soudain on frappa à la porte.

« Entrez ! » dit Venelana.

Un Majordome entrouvrit la porte et passa sa tête à l'intérieur.

« Sa Grâce la Grande Prêtresse de Dana à demander à voir le jeune Maître Hariel. »

« Faites la entrer bien sûr » répondit la Duchesse en se levant suivit par sa dame de compagnie.

Un peu gênée, Hermione entra dans la pièce.

« Bienvenu votre Grâce » dit Venelana en faisant une révérence, à nouveau imité par Narcissa.

« Dame Venelana, Dame Narcissa » répondit la jeune Sorcière, gênée.

Apparemment, même chez les Démons, son titre avait une certaine importance. Venelana avait beau être Duchesse, elle l'a considérait comme supérieur en rang. Ce qui était logique après tout puisqu'elle était la subordonnée directe d'une déesse. Une sorte de papesse, en somme.

« Tu tombes bien » lui dit alors Hariel. « J'ai quelque chose à te donner. »

Il mit sa main à plat devant lui et un objet noir assez grand, plat et rectangulaire apparut à l'intérieur.

« Tu sais que j'ai déjà une tablette ? » Demanda Hermione en s'asseyant sur un canapé, imité par Venelana et Narcissa. « C'est même toi qui me l'a offerte. »

« Elle est devenue obsolète » dit Hariel en haussant les épaules.

Hermione haussa un sourcil.

« Celle que je t'ai donné était une tablette humaine modifié pour fonctionner avec de la magie, celle-ci est différente. Elle a été créée de bout en bout par un subordonné d'Ajuka à l'Institut Technologique de Lilith. »

« Et en quoi est-elle différente ? » Demanda Hermione.

« Déjà, elle est incassable et possède une batterie avec une autonomie quasi illimité. »

« Comment ça se fait ? »

« Elle se nourrit de la magie de celui qui la touche. »

« Ça fait un peu objet maudit mais pourquoi pas. Quoi d'autre ? »

« Une mémoire plus grande et aussi la capacité d'utiliser l'Affichage Magique. »

« Ah ça c'est intéressant » dit Hermione. « Montre-moi ça ? »

Hariel alluma la machine puis tapota l'écran quelques instants. Puis il fit courir ses doigts dessus en un mouvement ascendant tout en diffusant un peu de pouvoir. Un écran apparut alors dans les airs devant Hermione. Celui-ci reprenait exactement l'affichage de la tablette qui de trouvait devant Hariel.

L'Affichage Magique était une capacité qui permettait créer des écrans ou des fenêtres dans le vide afin de montrer des informations. Les Démons les utilisaient souvent comme ordinateur ou encore écran de télé. C'était notamment ce qui avait permis à Hariel et Hermione de voir le Jeu de Classement entre Issei et Sairaorg trois ans auparavant ou même qui avait permis à Hermione de voir ce que voyait Proteus lors de la Première Tâche du Tournoi.

Ce n'était pas une technique que les Sorciers utilisaient ou alors très peu. Les seuls sort à faire apparaître une telle fenêtre étaient les sorts de diagnostic (médicaux notamment) ou d'analyse.

Hariel continua alors à manipuler sa tablette et fit apparaître d'autres fenêtres qu'il manipula ensuite, les agrandit, les rétrécit, ouvrit des nouveaux contenus dans de nouvelle fenêtres etc.

« Attends ! C'est quoi ça ? » S'exclama Hermione en regardant ce que faisait son ami.

Hariel eut un petit sourire supérieur.

« Ça ? C'est notre nouvelle base de donnée magique » dit-il en montrant l'icône qui permettait d'y accéder.

« On en avait pas déjà une avant ? »

« Pas vraiment. On avait une bibliothèque numérique mais pas une base de données. »

« Et la différence est… ? »

« Une bibliothèque numérique, ce sont principalement des livres qui ont été numérisés mais ils restent sous le format de livres séparés. Ici, les informations ont été extraites et encodés pour former une encyclopédie entière de la magie à partir de ma collection mais aussi de la bibliothèque des Études Magiques de Lilith. Et tout est en anglais contemporain. »

Détail important car une grande partie des livres que possédait Hariel ne l'étaient pas à l'origine. Il y en vieil anglais, en français, en espagnol, en latin, en grec, en sumérien et dans des langues magiques diverses et variés.

« Quand as-tu eut le temps d'y avoir accès ? » Demanda alors Venelana en faisant référence à la Bibliothèque dont Hariel venait d'évoquer le nom.

« Jamais » répondit Hariel.

« En fait ce n'est pas moi qui ait fait le travail mais Ajuka…enfin, un groupe qu'il a créé sa s ce but. Je lui ai parlé de créer une base de données à partir de mes propres ouvrages mais il a décidé de faire un projet plus vaste, une Encyclopédie Universelle de la Magie. Il veut pouvoir faire la même chose avec tous les livres qui peut trouver par-delà les mondes et proposer ensuite un accès complet à tous les membres de l'alliance. »

« On reconnaît bien là Ajuka-sama » dit Venelana avec un petit rire. « Il fait de la politique sans s'en rendre compte. »

Hariel sourit à son tour puis tendit la tablette à Hermione.

« Il sera parfois nécessaire de faire des mises à jours de l'Encyclopédie mais sinon ça va. Il y a quelques autres fonctionnalités mais je te laisse découvrir ça toute seule. »

« Merci » dit Hermione en prenant l'objet.

« Au fait, tu voulais me voir pour quelque chose ? » Demanda Hariel.

« En fait je me suis dit que tu saurais comment faire pour aller à Tyr na Nogh » lui répondit simplement son amie.

Le silence s'installa alors dans la pièce. Hariel mais aussi Venelana et Narcissa regardaient Hermione avec stupeur. Seul Grayfia ne montrait rien, tenant son rôle à la perfection, de même que Draco et Cepheus qui continuaient de jouer.

« Tu…peux me dire pourquoi tu as besoin de ça ? » Demanda Hariel en clignant des yeux de surprise.

« En fait j'ai réussi à invoquer la Déesse et nous avons discuté… »

« Et vous avez aussi partagé le thé et des biscuits ? » Demanda Hariel.

« Non, pourquoi ? »

« Oh, je ne sais pas, tu rencontres une déesse et tu en parle de façon tellement désinvolte. »

« Je te rappelle que toi il t'arrive de goûter avec la Reine ! »

« C'est différent, je vais bientôt devenir son égale. »

Hermione roula des yeux en secouant la tête mais préféra ne pas relever.

« Toujours est-il que mon rituel a fonctionné et que j'ai pu parler à la Déesse. Elle m'a dit que pour régler mon problème je devais aller la voir à Tyr na Nogh. »

« Ça doit être grave si elle t'invite chez elle… »

« Comme tu y es déjà allé je le suis dit que tu pourrais savoir comment faire. »

« Y être déjà allé c'est un bien grand mot » grogna Hariel. « J'ai eu besoin de demander une autorisation et je n'ai pas pu aller plus loin que… »

Hariel se mit à réfléchir quelques instants puis il sourit.

« Tu sais quoi, je connais des personnes qui pourront t'aider, je leur demanderais s'ils peuvent t'aider. »

« Ce serait super, merci. »

A ce moment-là, on frappa à nouveau à la porte. Venelana dit à la personne d'entrer et le même Majordome passa la tête dans la pièce.

« On vient de me faire savoir que le reste de l'armurerie du jeune Maître Hariel venait d'être livré. J'ai fait mettre les paquets dans la salle d'entraînement principale. »

Hariel sourit puis se leva. Il avait l'air assez excité.

« Obaa-sama, Narcissa-sama, Hermione, si vous voulais bien m'excuser. »

« Euh…je viens avec toi » dit alors cette dernière.

Elle dit au revoir aux deux femmes puis quitta la pièce avec son ami.

« C'est quoi cette histoire d'armurerie ? » Demanda-t-elle une fois dans le couloir.

« Tu te souviens que j'ai commencé à m'entraîner avec d'autres armes qu'Excalibur ? »

« Ah oui ! Tu avais tes doubles lames, une lance, des poignards, une épée, un bouclier, un bâton, des tonfa, des couteaux de lancés et des pistolets c'est ça ? » Demanda Hermione qui avait énuméré le tout sur ses doigts.

« En fait, à part mes doubles lames, ce n'était que des armes d'entraînements » lui répondit Hariel. « Les vrais ont mis du temps à être fabriqués et je dois encore les essayer pour voir si elles me conviennent. En plus j'en ai profité pour demander entre autre plusieurs boucliers supplémentaires et un guandao. »

« Si je le souviens bien, c'est un peu comme une lance, non ? »

« Ça y ressemble mais ma lance à une pointe qui sert pour les attaques d'estoc et le guandao, une lame pour les attaques de tailles. »

« Et les boucliers ? »

« Maître Argai et Maître Souji m'avaient fait remarquer que je pourrais en utiliser plusieurs en même temps donc j'ai commandé deux de taille moyenne, ceux qu'on utilise généralement avec une épée, deux targes, qui sont de petite taille et se fixent au bras ainsi qu'un grand bouclier. »

« Un seul ? »

« Même si je suis un Démon, j'aurais du mal à en manier deux. »

Hermione ne répondit pas. Ils marchèrent encore quelques instants côte à côte avant qu'Hariel ne reprenne la parole.

« Au fait, pourquoi m'as-tu suivit au départ ? » demanda-t-il. « Ce n'était pas pour parler chiffons, non ? »

« En fait… » Commença Hermione.

Elle hésita quelques instants.

« C'est à propos d'Eleanor » dit-elle finalement.

« Ah » répondit simplement Hariel. « Donc tu sais ? »

« À propos de Walkyrie ? Oui, je sais. Mais ce n'est pas ça le propos. »

« Écoute » l'interrompit Hariel, « je n'ai vraiment pas envie de parler de ça maintenant et pas avec toi. Si Eleanor veut s'excuser, qu'elle vienne me voir, d'accord ? »

Il ne laissa même pas le temps à son amie de répondre et la planta au milieu du couloir.

0o0o0

Dean sortit de la voiture et respira l'air matinal à plein poumons. Le ciel était bleu et le soleil bas sur l'horizon à cause de l'heure matinal. Il faisait bien un peu frais mais c'était tout de même très agréable. Et puis cela leur permettrait d'éviter l'affluence de touristes.

Il avait bien un peu sommeil mais ça ne le dérangeais pas. Ce n'était pas le cas de ses frères et sœurs qui sortaient à leur tour du véhicule en grognant.

« Allez, allez, ça suffit » dit Doria. « On arrête de grogner, ça va être une belle journée. »

« Mais on a sommeil ! » Se plaignit Tasha.

« Pourquoi on s'est levé si tôt ? » Continua sa sœur.

Eddy, lui, ne disait rien, il dormait debout.

« C'est pour éviter d'avoir trop chaud et aussi pour qu'il n'y ait pas trop de monde » expliqua alors Steven.

« Trop nulle les vacances » grogna encore Tanya.

C'était assez rare que les Thomas partent en voyage pour les vacances et ils allaient rarement loin. Il leur arrivait parfois de passer des journées à la plage près de Douvres mais ils étaient de retour le soir chez eux.

Cette année pourtant, Steven et Doria Thomas avaient décidés d'amener leurs enfants à Bristol. Ils voulaient lâcher prise mais aussi féliciter leur aîné pour ses excellents résultats. En effet Dean avait eu d'excellents résultats à ses examens de fin d'année à Poudlard mais pas seulement. En effet les cours particulier qu'il prenait depuis deux ans dans les matières non magiques portaient leurs fruits.

La punition de l'été dernier avait été productive et en septembre, Dean avait majoritairement rattrapé son retard scolaire. Ses parents lui avaient alors laissé un choix. Soit il continuait de cette façon, à travailler la magie pendant l'année et les autres matières pendant l'été, soit il prenait des cours par correspondance. Ses parents recevraient les cours et les lui enverraient ensuite par hibou et inversement pour les devoirs.

Dean avait tout de même prit quelques temps pour répondre mais avait finalement choisit la seconde solution. Il aurait ainsi l'été de libre. Bien entendu, ses parents avaient été clairs. Si les cours par correspondance ne marchaient pas alors ils reviendraient aux cours d'été. Heureusement, sans doute grâce à l'influence d'Hariel et Hermione, Dean avait été très studieux ce qui lui avait valu de bons résultats.

En fait, Hariel avait essayé de l'aider dans ses études supplémentaires mais il fallait dire qu'il n'était pas vraiment un bon professeur. Sur ce point-là, Hermione avait été plus douée. Après tout, savoir une chose ne veux pas dire qu'on sache l'enseigner. Hariel devait être trop intelligent pour comprendre que les autres ne l'étaient pas autant que lui. À bien y réfléchir, ça devait aussi être le problème que rencontrait le professeur Rogue. Il était très intelligent mais pas très pédagogue.

Toujours est-il que cette année, non seulement Dean avait l'été de libre (à l'exception de ses devoirs de vacances tant Magiques que Sapients) mais il était partit pour une semaine avec ses parents pour visiter la ville de Bristol où des amis de son père avait un appartement.

Là-bas, ils avaient visité la ville, les monuments, le port et le chantier navale, été à la plage, au zoo…et aujourd'hui ils avaient repris la voiture pour se rendre dans un lieu touristique à plus d'une heure de route de la ville. Ils avaient traversé la ville de Glastonbury et maintenant se trouvaient en face de l'une des collines les plus fameuses d'Angleterre : Glastonbury Tor.

Quand Dean était plus jeune, il pensait que le Tor de Glastonbury Tor désignait la tour solitaire qui se trouvait tout au sommet du monticule herbeux. En fait il s'agissait d'un mot local d'origine celtique qui voulait dire « colline ».

De nombreuses légendes tournaient autour de cette colline mais la préférée de Dean (surtout depuis deux ans), était celle qui disait qu'elle servait de porte pour le Royaume d'Avalon, l'île mythique des légendes arthuriennes. On disait que c'était par cette entrée que Merlin y avait envoyé le corps du Roi Arthur.

Déjà avait toujours trouvé cette histoire fascinante mais à présent qu'il savait que le souverain mythique était son ancêtre, cela prenait un autre sens. Ce voyage devenait comme un pèlerinage vers ses origines.

« Allez les enfants, on y va » dit son Steven en mettant son sac à dos. « On va monter là-haut et prendre un petit déjeuner près de la Tour. On redescendra à près pour visiter la Source Blanche et le Puit du Calice. »

Déjà suivit son père avec enthousiasme tandis que sa mère encourageait les plus jeunes, déjà plus motivé par la perspective d'un petit déjeuner. Heureusement le trajet n'était pas très long, seulement cinq cent mètres en pentes douces qui ne leur prit qu'une petite demi-heure. Ce n'était pas vraiment l'Everest, elle méritait bien son nom de colline.

Dès qu'ils furent arrivé près de la tour, les petits se mirent à réclamer à manger et leurs parents finirent par craquer. Chacun eut droit à un morceau de pain avec du chocolat, un yaourt et un verre de jus d'orange. Les enfants se mirent à manger avec enthousiasme alors que leurs parents admiraient le paysage. Dean, lui, mâchonnait sa nourriture en observant la tour.

Haute de plus d'une dizaine de mètres, de base carrée avec des contreforts aux coins et des créneaux au sommet, elle était partie dans une pierre gris jaune. Elle avait deux entrées, l'une au Sud-est et l'autre au Nord-ouest. Du côté de la première, il y avait trois étages de triples fausses fenêtres étroites, les vrais étant plus rare mais il y en avait des quatre côtés. L'intérieur était totalement vide et le plafond avait totalement disparut.

Flânant à l'intérieur, Dean s'amusait à imaginer que cette tour ait déjà été là du temps d'Arthur et que lui et Merlin avait marché là où lui marchait à présent.

Bien sûr, c'était impossible. La tour était tout ce qui restait d'une abbaye construite au XIVe siècle et qui avait été démoli par la suite à l'exception de ce seul vestige. L'abbaye avait été construite sur les ruines d'une église détruire dans un tremblement de terre et l'église elle-même avait été construite sur les restes d'un fort.

Dean avait lu qu'il datait du Ve siècle ce qui faisait que c'était bien l'époque supposée où avait vécu Arthur. Donc s'il n'avait pas marché sur le sol de cette tour donc peut-être au moins qu'il avait vraiment été sur cette colline.

Tout à ses réflexions, Dean n'avait pas remarqué que ses parents étaient venus pour visiter l'intérieur et étaient ressortis pour faire le tour.

« Dean ? » Appela alors sa mère en passant la tête par l'une des portes. « On va y aller. »

« Très bien j'arrive » lui répondit-il.

Il allait partir quand un détail sur le sol, là où une dalle était partie, attira son attention. Curieux, il s'en approcha et s'accroupit.

A l'extérieur, ses parents attendaient. Ils voulaient se dépêcher de descendre pour visiter les deux sources avant qu'il n'y ait trop de monde.

Soudain, ils entendirent un bruit étrange, presque métallique. Ils levèrent les yeux puis aperçurent une lumière blanche venant de l'intérieur de la tour. Un rugissement se produisit simultanément avant que le même bruit métallique que précédemment ne se fasse entendre.

Craignant pour leur fils, ils se précipitèrent à l'intérieur. Dean n'était plus à l'intérieur de la tour.

Il avait disparu.

0o0o0

Au bruit de sonnette, Maud Granger alla ouvrir la porte. Sur le seuil se trouvait un couple élégant.

L'homme portait un pantalon et une veste en tweed anthracite léger, un gilet d'une teinte légèrement plus sombre sur une chemise blanche ainsi que des chaussures en cuir vernis et une écharpe de soie grise nonchalamment jeté sur ses épaules. Son visage était altier, la mâchoire carré, ses yeux étaient bleus foncés et ses cheveux sombres étaient élégamment coiffé avec du gel.

La femme, elle, portait une combinaison légère couleur pêche nouée à la taille et avec des manches courtes. Elle portait des chaussures ouvertes à talons ainsi qu'une pochette et un chapeau à large bords d'une teinte un peu plus foncé. Sa peau était dorée et ses cheveux frisés d'un roux éclatant. Impossible de voir ses yeux à cause des marges minettes noir qui les recouvraient mais on pouvait voir son visage en forme de cœur et ses lèvres pulpeuses.

« Vous devez être Mme Granger, j'imagine » dit l'homme.

Il avait un timbre assez grave et un accent distingué. Pour avoir été en France, Maud semblait reconnaitre quelques notes de leur langue.

« C'est cela » répondit-elle tout essayant de dissimulé sa gêne.

On était dimanche et elle faisait la cuisine en jogging et tablier. Face à deux personnes aussi élégantes, elle ne se sentait pas à son aise.

« Que puis-je pour vous ? » Demanda-t-elle tout de même.

« Nous venions voir votre fille, Hermione. Nous venons de la part… »

Mais à ce moment-là, Hermione dévala les escaliers, un petit sac sur le dos.

« C'est pour moi ! » S'exclama-t-elle. « C'est Hariel qui les envois. »

Elle arriva sur le pas de la porte et se figea, légèrement surprise.

« M et Mme Flamel ? » Demanda-t-elle, dubitative.

« C'est exact » dit l'homme avec un sourire charmeur. « Nicolas Flamel, pour vous servir. Et voici mon épouse, Pernelle. »

« Ravie de vous rencontrer » dit-elle avec un grand sourire.

Ses dents étaient d'une blancheur éclatante. Elle enleva également ses lunettes et ses yeux verts semblèrent scintiller.

« Hariel m'avait dit que…mais je ne m'attendais pas à… » Balbutia Hermione.

Le couple éclata de rire.

« Comme promis, nous sommes venus vous chercher » dit alors Nicolas.

« Très bien » dit Hermione avant de se tourner vers sa mère. « J'y vais. »

Maud Granger fit une légère grimace. Elle et son époux avaient donné leur accord mais à contrecœur. C'était seulement parce que leur fille leur avait dit que c'était pour raison médicale qu'ils avaient acceptés qu'elle parte seule.

« Tu es sûr que tu ne sais pas quand tu rentreras ? » demanda-t-elle sur un ton légèrement angoissé.

« Oui maman, j'en suis sûr » répondit Hermione.

« Tu feras attention ? »

« Promis. »

Hermione se pencha alors vers sa mère et embrassa sa joue avant de s'avancer pour suivre le couple Flamel jusqu'à sa voiture. La voyant partir, Mais soupira et rentra à l'intérieur. Hermione avait toujours été une fille raisonnable et responsable. Cependant cela n'empêchait pas sa mère de se faire du souci.

Alors qu'elle retournait à la cuisine elle se rendit compte que le nom de Nicolas Flamel lui était vaguement familier.

« Ah ! C'est ça ! » S'exclama finalement en se rappelant enfin.

De son côté, Hermione était arrivée à destination : La Chaussée des Géants au Nord de l'Irlande du Nord. C'était de là que l'on devait partir pour atteindre Tyr na Nogh. C'était une sorte de port mystique lié au Tuatha de Danann, les Maîtres de l'île.

Y arriver aurait pu prendre pas mal de temps si la Chevrolet des Flamel ne voulait pas et ne semblait pas voler plus vite qu'un avion ordinaire. Hermione savait qu'un tel détournement d'une machine Sapiente était contre la loi mais cela ne semblait pas déranger le couple. Sans doute que quand on avait plus de 600 ans, personne 'e venait nous ennuyer avec des détails.

Toujours est-il que les deux vieux Sorciers se mirent à descendre les colonnes basaltiques de formes géométriques et d'origines volcaniques qui formaient la Chaussée jusqu'à arriver au bord de l'eau. Là se trouvait une simple barque de bois poli qui flottait sans attache sur les vagues. La jeune Sorcière soupçonnait que peu de gens pouvaient la voire.

« C'est tout ? » Demanda Hermione.

« C'est tout » dit Nicolas. « Il vous suffit de monter dans la barque et de vous laisser porter par elle jusqu'aux plages de Tyr na Nogh. »

« Je ne pensais pas que ce serais aussi simple. »

« Détrompe-toi ma chérie » lui dit alors Pernelle. « Accéder aux plages de Tyr na Nogh est facile. Mais cela ne veut pas dire que tu seras accepté à l'intérieur de l'île où vivent les Dieux et les Faes. Nicolas et moi y avons vécus pendant plus de cent ans sans jamais avoir le droit d'y pénétrer. »

« Vous…vous pensez que moi… ? » Demanda Hermione incertaine.

« Tu as été appelé par la Déesse. Tu pourras y accéder…mais rien ne dit qu'aucune épreuve ne t'attendra pour cela. »

Mal à l'aise, Hermione hocha néanmoins la tête. Elle enjamba le bord de la barque, tituba un peu et finalement s'assit sur le banc. Aussitôt, la barque se détacha toute seule du bord et se mit à avancer sur l'eau. Hermione se rendit compte alors qu'elle n'avait pas demandé combien de temps durerait le voyage.

Elle se retourna pour le demander aux Flamme et se rendit compte qu'elle était déjà très loin du rivage. Pourtant elle n'était partie que depuis quelques secondes. La barque devait être plus rapide que ce qu'il semblait. Nerveuse, elle se réinstalla correctement sur le banc et regarda droit devant elle.

Au bout de ce qu'il lui sembla être des heures, elle apparut un mur blanc devant elle. Elle se rendit compte que c'était de la brume. Hermione vit que la barque se dirigeait droit dessus.

Alors que son embarcation avançait, Hermione vit la proue disparaître dans le brouillard. Me reste du bateau sembla lui aussi être avalé. Par reflexe, Hermione prit une grande respiration avant d'y entrer à son tour.

Finalement, la barque tout entière entra dans la brume. Il ne restait plus que les vagues qui clapotaient doucement. Pourtant, quelques instants plus tard, quelque chose émergea de la blancheur cotonneuse.

C'était la barque. Elle était vide.

0o0o0

Un léger sourire sur le visage, Hariel se mit à caresser le métal noir devant lui. Il avait étalé toutes ses armes devant lui et les examinait avec attention et une certaine dose de plaisir.

La veille, après la discussion avec Hermione, il n'était plus vraiment d'humeur a su consacrer totalement à la tâche. Il avait brièvement testé chacune de ses nouvelles armes mais seulement pour vérifier s'il n'y avait aucun réconfort ou si l'une d'elles n'étaient pas déséquilibrée. Finalement, il avait renvoyé l'artisan en disant qu'il s'occuperait de l'essai plus tard et qu'il lui ferait parvenir ses remarques.

Hariel recula un peu et regarda autour de lui. Il se dit que finalement il était peut-être allé un peu fort. En effet en plus des dix types d'armes dont il avait parlé avec Hermione, il avait également commandé plusieurs autres armes comme des chakrams, des sabres japonais de différentes tailles, une épée fouet, des kunai et des shurikens ninja, des points américains avec des griffes…et une épée.

En fait ce n'était pas n'importe quelle épée. C'était une très, très grosse épée. Plus longue encore que ses doubles lames, elle faisait plus de cinq mètres de la pointe au pommeau. À double tranchants, la lame était irrégulière dans sa partie supérieure et formait comme des crocs. La garde était formée de pointes qui redescendaient vers la poignée et semblait former un trident avec elle. Le fuseau était large et assez long, près d'un mètre et le pommeau était sculpté en forme de rose.

Le tout était fait dans le même métal noir que toutes ses armes. Le fuseau était de incrustés de rubis qui apparaissaient sous le tressage de cuir qui le recouvrait et des veines étaient creusés dans la lames et comblés par du cristal rouge. Le tout faisait un tableau assez terrifiant mais qui ne convainquait pas Hariel.

Autant, même s'il n'était pas sûr de les garder, il voulait essayer les autres armes, autant celle-ci le laissait perplexe. Il ne savait même pas pourquoi il l'avait commandé. L'inspiration du moment, peut-être. Toujours est-il que cette inspiration était passé et qu'il ne se voyait plus du tout l'utiliser.

Finalement, il reporta son attention sur les autres armes et les regarda avec convoitise.

« Alors…laquelle vais-je choisir en premier ? » demanda-t-il à voix haute comme s'il se parlait à lui-même.

En fait c'était presque le cas puisque ce « lui-même » se tenait quelques pas derrière lui. Excalibur avait acceptée de l'aider à tester ses armes et avait pris forme humaine pour l'occasion.

« Pourquoi devrais-je répondre à cette question puisque tu as déjà choisis » dit HariEx de sa voix neutre.

« Tu as raison » dit Hariel en prenant les deux pistolets.

Il apprécia leur poids quelques instants, fit quelques mouvements avant de les inspecter. C'était vraiment du bel ouvrage, surtout pour une première. Les démons n'utilisaient généralement pas d'armes à feu puisqu'ils pouvaient lancer des sorts mais Hariel avait insisté pour posséder une arme capable de lancer des projectiles physiques. Bien entendu, ce n'étaient pas seulement de simples balles. Infusés de magie par Hariel, elles étaient capables de percer les matières les plus solides quant aux dégâts qu'ils faisaient, ils étaient proportionnels à la magie que le jeune Démon mettait en elle. Et il n'avait même pas besoin de recharger, le chargeur créait les balles au fur et à mesure en utilisant une magie de conjuration sur le métal à proximité. Leur solidité dépendait d'ailleurs du métal trouvé. Bref, c'était des armes très utiles.

« Et en plus ils sont super cool » dit Hariel en prenant la pause.

En effet leur design avait été soigné selon des schémas fait par Hariel. Contrairement aux armes, il n'était pas entièrement en métal noir. Du moins y avait-il des décorations qui rompaient avec la monotonie. Le canon ressemblait à celui d'un pistolet moderne classique mais la poignée cependant, ressemblait plus à celle d'un pistolet ancien. Formant un angle plus large avec le canon, elle était en bois avec des courbes pour s'ajuster à la main et était décorée de plaquages dorées. En fait, le bois était un habillage qui dissimulait le chargeur.

La jointure entre le canon et la poignée, elle, était totalement atypique. Des deux côtés, le métal du canon entourait uns sphère magique rouge par le bas et descendait jusqu'à former la gâchette. Une autre partait du dessus et formait deux ailes de démons qui dépassaient légèrement de l'arme, créant ainsi un viseur. Le métal était également décoré de stries rouges qui brillaient comme la pierre ainsi que des décorations gravés sur toute la surface du canon.

Hariel admira encore un peu ses armes puis les reposa sur la table. Il fit ensuite disparaitre une à unes les autres armes présentes, les confinant dans sa Dimension de Poche.

« J'espère que ce n'est pas trop plein… » Se dit Hariel, pensivement.

La taille d'une Dimension de Poche est proportionnelle à la puissance magique de celui qui la possédait. Bien évidemment, avec ses réserves, celle d'Hariel pouvait paraitre sans fond. En fait, il n'en connaissait pas la « profondeur ». Cependant, ces derniers temps, sans trop savoir pourquoi, il s'était mis à amasser des tas de trucs qui pouvaient sembler inutile de porter en permanence. Des livres, de la nourriture, ses armes (alors qu'il aurait pu les laisser à l'armurerie du palais), des vêtements, du nécessaire de camping,… Il ne savait pas bien pourquoi il faisait cela mais quand il voyait un objet intéressant, il le prenait. Il espérait juste que ce n'était pas un début de syllogomanie parce qu'il n'avait vraiment, mais alors vraiment pas envie de devenir un accumulateur compulsif.

Finalement, ses yeux tombèrent une nouvelle fois sur la grande épée et il se mit à réfléchir.

« Je crois vraiment que je vais la renvoyer… » Se dit-il pensivement. « Tu en pense quoi, Excalibur ? »

« Rien du tout » répondit l'épée qui ressemblait à Hariel.

Soudain, alors qu'il réfléchissait encore, la porte de la salle d'entrainement s'ouvrit en trombe. Hariel se retourna et son expression se figea légèrement quand il vit Eleanor débouler dans la pièce et foncer vers lui. Elle était suivit d'un serviteur catastrophé qui essayait de la retenir.

« Je vois qu'Hermione à fait passer mon message » dit-il en faisant un geste pour renvoyer le serviteur.

Celui-ci s'inclina et sortit de la pièce en refermant la porte.

« Comment tu es arrivé ici ? »

« Je te rappelle que j'ai des pouvoirs maintenant, moi aussi » dit Eleanor sur un ton sardonique qui dissimulait mal son état de fureur.

« C'est dangereux de se téléporter jusqu'au Makai quand on n'a pas d'expérience » grinça Hariel.

« Un peu que j'en ai de l'expérience. Ce n'est pas la première fois que je viens. Tu n'es pas le seul Démon que je côtoie. À ton avis, qui m'a aidé à construire mon armure ? »

« Ajuka » grogna Hariel en grinçant des dents.

« Exact. Et d'ailleurs pour revenir à nos moutons, un peu que j'ai reçu ton message. C'est d'ailleurs la seule chose que j'ai reçu ! » S'exclama Eleanor, dont la colère été monté d'un cran. « Où est Hermione ? »

« Pourquoi tu me demande ça ? »

« Hermione m'a envoyé ton « message » par SMS. D'ailleurs à propos de ça, va te faire foutre, j'ai aucune excuse à te faire ! »

« Alors pourquoi tu es ici ? » demanda Hariel sur un ton froid.

« Après le message j'ai essayé de la joindre, impossible. J'ai pensé qu'elle était dans le Makai alors j'y suis allé mais je n'arrivais toujours pas à la joindre. J'ai appelé mes parents et ma mère m'a dit que des amis à toi étaient venus la chercher ce matin pour quelques jours. »

« C'est sûr que là où elle est, elle doit être hors réseau… » Se dit Hariel.

« Mais où est-ce qu'elle est Bordel de Dieu ! »

« Sur Tyr na Nogh »

« Sur…quoi ? » balbutia Eleanor. « Attends, c'est pas l'île mythique des Celtes ou un truc comme ça. »

« C'est l'équivalent Celte de l'Olympe, ouais » répondit Hariel.

« Mais qu'est-ce qu'elle va foutre là-bas ? »

« Elle avait besoin d'y aller, donc je lui ai envoyé des gens qui pouvaient l'y emmener. »

« Tu as fait quoi ? » s'écria Eleanor. « Non mais je rêve, tu te pleins que les autres se mettent en danger mais en fait c'est toi qui les fous dans la merde ! »

« Hermione peut faire ses propres choix » dit Hariel qui sentait la colère monter.

« Et moi pas peut-être ? »

« Mais elle, elle a de la vraie magie ! »

Hariel avait crié ces derniers mots. Le silence qui s'en suivit fut assourdissant. Eleanor était bouche bée, le visage déformé par la colère. Hariel, lui avait senti sa colère retomber comme un soufflet. Il n'aurait pas dû dire ça. Ce n'était pas bien. Cependant il ne savait pas bien comment revenir en arrière. Il allait ouvrir la bouche pour parler quand son téléphone se mit à sonner. Il le sortit de sa poche et regarda l'écran. Il fronça les sourcils en voyant le nom s'afficher. C'était sa tante Doria. Elle ne l'avait jamais appelé auparavant.

« Si tu crois que c'est le moment de répondre à des appels » grinça Eleanor.

Elle se sentait ulcérée par ce que son « ami » venait de dire. Elle n'allait certainement pas en rester là.

« Je dois prendre cet appel » dit seulement Hariel sur un ton péremptoire.

Cependant, au moment où il allait décrocher, il y eut une onde de choc qui renversa Hariel et lui arracha son téléphone des mains. Il tomba lourdement sur le sol et se cogna la tête. Il tenta de se relever rapidement mais sa tête tournait.

« Hariel ! » entendit-il alors.

Il tourna la tête et écarquilla les yeux face au spectacle. Une sorte de brèche s'était ouverte dans le mur de la salle d'entrainement et derrière il pouvait voir un tourbillon sombre traversé de traits lumineux. Il émettait une sorte d'aspiration qui avait commencé à attirer Eleanor vers lui. Hariel se redressa alors et se précipita pour sauver son amie. Mais il avait sous-estimé la force que pouvait avoir le tourbillon. Au moment où il arriva près d'elle, il trébucha et tomba sur Eleanor qui fut totalement aspiré à l'intérieur. Heureusement, il réussit à attraper sa main avec l'une des siennes alors que l'autre se retenait à la faille. Il essaya de les ramener mais la force d'aspiration était trop grande.

« Attrape mes jambes ! » s'écria alors Hariel. « Je vais avoir besoin de mes deux bras pour nous remonter. »

Il se contorsionna et parvint à amener l'une de ses jambes au niveau d'Eleanor. Celle-ci l'attrapa puis lâcha la main d'Hariel pour saisir l'autre. Hariel pu donc accrocher ses deux mains au bord de la faille et commença à essayer de les remonter en utilisant toute sa force et même ses ailes.

A ce moment-là, une main saisit la sienne.

« Excalibur ! » s'exclama-t-il soulagé alors que l'épée saisissait son autre main.

Mais il y avait quelque chose d'étrange car elle ne cherchait absolument pas à les faire sortir du tourbillon.

« Excalibur ? Qu'est-ce que tu fais ? » Demanda Hariel qui sentait la panique commencer à s'installer en lui.

« Je suis désolé » dit-elle, « mais le besoin appelle le besoin. Mon besoin. Ton besoin. Son besoin. Notre besoin. Votre besoin… Leur besoin. »

Elle lâcha alors les mains d'Hariel et lui et Eleanor disparurent dans le tourbillon alors que la faille se refermait sur eux.

A suivre…

.

Et voilà encore un bon gros cliffhanger. Non, trois en fait. À présent vous allez devoir vous préparer à ce qu'il n'y ait pas de chapitres pendant plusieurs semaines. En effet, Hariel et Eleanor, Dean, Hermione, tous les trois vont avoirs leurs aventures indépendantes. Dans le même temps, ceux qui sont restés, c'est-à-dire Draco et le reste de la Suite d'Hariel, Proteus et Excalibur, vont également avoir leurs aventures.

Comme je l'ai déjà dit, je ne me sens pas d'écrire des récits morcelés (encore une fois). J'écrirais donc chaque récit en entier puis je les compilerais en plusieurs chapitres. Je pense qu'écrire la partie sur Hariel et Eleanor me prendra deux semaines (ben oui, Hariel est quand même le héros) plus une semaine pour chaque autre groupe ce qui fait 5 semaines sans chapitre. Si on compte les semaines intercalaires, ces chapitres devraient paraitre début octobre, soit le premier, sois 15 jours après, ça dépendra si j'écris pendant mes vacance de septembre. Voilà, vous êtes prévenus.

Mais ne vous inquiétez pas, vous pourrez toujours lire la fin de Roi des Neiges ainsi que l'histoire qui va suivre.

Bon…euh…j'espère que l'épisode de Stonehenge vous a plu. C'est un peu venu à la dernière minute. Genre l'après-midi avant de commencer à écrire. Je me suis demandé où Hermione allait faire son rituel. J'ai pensé à Stonehenge mais je me suis dit qu'un tel site de magie devait être surveillé. Si c'était par les Sorcier elle n'y aurait jamais eu accès mais si c'était par quelqu'un d'autre…puis je le suis rappelé du manga Rental Magica que j'avais déjà utilisé pour la saga de l'été entre la deuxième et la troisième année et j'ai pris le personnage d'Adilicia dont l'association se trouvait en Angleterre. Le reste c'est mon imagination mêlé de quelques faits historiques pour approfondir le tout et voilà…

Et encore des tartines mais cette fois sur les Démons et l'histoire de DxD. J'espère que ça ne vous a pas déplut et que c'est bien résumé. Je vous avoue, je n'ai pas lu le roman pour écrire ce chapitre. J'ai juste regardé les résumés sur le wiki.

Voilà, je vous dis donc…euh…à dans 2 ou 3 mois et n'hésitez pas à faire des commentaires.