Check Mate DxD

Chapitre 91 : Les choses commencent à bouger / Monogoto wa ugoki hajimete

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Quand elle se réveilla, Hermione ne se rappela pas tout de suite où elle se trouvait. Mais elle ne paniquait pas, elle se sentait bien. Elle regardait autour d'elle la petite chambre et peu à peu, les souvenirs revinrent. Elle se redressa. Elle regarda à sa gauche sur la petite table de la chambre et vit ses vêtements parfaitements pliés.

Elle repoussa l'édredon et la couverture et se leva. Elle s'approcha et prit son pull. Elle le renifla. Il sentait le propre. Elle se retourna vers le lit. Elle serait bien resté encore un peu mais elle n'avait pas vraiment le temps. La conversation de la veille lui revint alors en mémoire. Peut-être qu'elle l'avait finalement, le temps...ou peut-être pas. Elle n'était pas sûr d'avoir bien comprit ce que Nicolas et Pernelle lui avaient expliqués.

Mais peu importe, il fallait tout de même qu'elle y aille. Elle s'habilla rapidement, récupéra son sac et descendit les escaliers. En entrant dans le petit salon-salle à manger, elle vit un bol de bouillie d'avoine, une tasse de thé, du pain, du fromage et du jus d'orange posé sur la table. Ils étaient entouré d'un sort pour empêcher qu'ils ne refroidissent. A côté il y avait un mot.

"Je te répète ce que Pernelle t'as dit hier. N'hésite pas à prendre tout ce dont tu aurais besoin dans notre maison. Nous n'y reviendrons sans doute pas.

Le garde manger et plein et mon laboratoire également. La bibliothèque, par contre, je l'ai emportée avec moi. J'ai du mal à m'en séparer même si je connais les ouvrages par cœur.

Je te souhaite bon appétit et bon courage,

Nicolas Flamel"

Hermione mangea rapidement avant de visiter la maison. Elle trouve rapidement le garde manger et après quelques hésitations, elle le vida et ajouta les nouvelles denrées à celles qu'elle possédait déjà dans son sac. Elle trouva ensuite le laboratoire et fit la même chose avec le matériel et les ingrédients de potions. Il y avait également des ustensiles qu'elle ne connaissait pas. Ils devaient lui servir pour l'alchimie. Elle décida de ne pas y toucher. Son sac avait beau être extensible, il n'était pas sans fond donc elle préférait éviter de prendre des choses dont elle n'aurait pas l'utilité immédiate. Le nécessaire de potion, oui, on ne savait jamais, mais le matériel d'alchimie…

Elle finit par sortir de la maison et referma la porte. Elle vit alors que les clés étaient encore dans la serrure. Elle les utilisa pour fermer la porte et se prépara à partir. Elle hésita quelques instants et se retourna. Elle tendit la main vers les clés, hésita et les prit. Elle pourrait toujours les rendre au Flamel à son retour. Elle regarda la grande clé de bronze et en vie une autre à côté, accrochée au même anneau. Elle ne semblait pas faite en métal mais dans une matière étrange, blanche. Peut-être de l'ivoire. Elle était tordue et ses dents semblaient cassés.

Hermione ne savait pas du tout ce qu'une telle clé pouvait ouvrir et de toute façon pour le moment ça ne l'intéressait pas trop. Elle enleva son sac et mit les clés à l'intérieur. Pas la peine de les garder sur elle, elle n'en aurait pas besoin. Elle remit ensuite son sac sur ses épaules et sortit du jardin. Elle bifurqua et se dirigea vers maîtres extrémité de la plage. Comme la veille, les arbres et buissons serrés étaient nimbés de brouillard.

Cela semblait impossible de passer pourtant Hermione avança la main et toucha un tronc d'arbre. Elle n'attendit, espérant que quelque chose se passe mais rien ne venait. Elle avança alors la jambe et la passa entre deux buissons. Ils étaient serrés mais elle força. Se tenant à l'arbre, elle souleva l'autre jambe et la passa par dessus les buissons pour la poser (elle l'espérait) de l'autre côté.

Son pieds toucha le sol. Hermione sourit et, par réflexe, baissa les yeux. Elle vit que son pied s'était posé sur une pierre moussue. Elle fronça les sourcils. Son pied s'était bien trop clair, bien trop visible. Elle regarda autour d'elle et vit que le brouillard avait disparu.

Autour d'elle il y avait une forêt comme beaucoup d'autres avec des arbres plus ou moins épais, des rochers, certains avec de la mousse, des champignons… parfois, des branches étaient au sol parmi des feuilles tombés, souillés de boue ou dépassaient de buissons épais. Un vent léger faisait bouger les feuillage et produisait un léger bruit rassurant après tout ce silence.

Au bout d'un moment, elle remarqua que la brume n'était pas la seule chose qui avait disparu. Le plage également. Derrière elle, à sa droite, à sa gauche, il n'y avait que la forêt. Avait-elle été transporté ailleurs ? La plage n'était-elle qu'une illusion ? Les deux hypothèses semblaient ne pas avoir de sens car elle aurait sentit si elle était transporté et ses yeux féeriques auraient décelés les illusions...enfin en principe.

Possible que ce soit encore une des bizarreries de Tyr na Nogh. Mais elle n'allait pas rester là éternellement à se poser des questions. Il fallait qu'elle avance. Elle ne savait pas vraiment où donc elle continuerait à avancer tout droit. Elle n'avait pas le choix, pas tant qu'elle ne trouverait personne pour lui indiquer le chemin.

Elle se mit donc à avancer et remarqua qu'une fois de plus le temps était détraqué. Alors que la plage était bloquée en permanence en mode "jour", ici, le jour et la nuit semblait alterner à un rythme irrégulier. Une fois elle avait une nuit noir pendant seulement cinq minutes avant que le soleil ne revienne et parfois elle durait au moins vingt. Elle avait marché pendant ce qui lui semblait être des heures quand la nuit tomba à nouveau.

Dès la première fois, elle avait dû s'arrêter car même ses sorts de lumière ou de vison s nocturnes n'arrivaient pas à percer le voile de ténèbres. Elle ne pouvait donc plus avancer. Elle s'était donc arrêté à chaque fois que la nuit tombait et cette fois, l'interruption était la bienvenue car elle se sentait très fatiguée. Elle avait déjà mangé deux fois, des repas qu'elle considérait comme le déjeuner et le goûter et à nouveau elle avait faim.

Ce serait alors son dîner, se dit-elle. Elle avait ce besoin irrépressible de marquer le temps. Impossible de le faire avec le soleil alors elle le ferait avec ses repas et aussi avec ses temps de sommeil. D'ailleurs, elle allait s'apprêter à se coucher après ce repas. De toute façon, cette fois, la nuit semblait durer.

Elle dura en effet bien plus longtemps que les autres car quand elle s'éveilla à nouveau, le soleil n'était toujours pas levé. Elle hésita. Devait-elle attendre encore jusqu'à ce que le jour de lève ? C'était préférable en effet. Elle se mit donc à attendre longtemps. Très longtemps. Heureusement elle avait la tablette d'Hariel qui lui permettait de s'occuper pendant son attente. En fait elle attendit si longtemps qu'elle finit par se rendormir après seulement deux repas. Une sieste ou alors avait-elle passé plus de temps entre ses repas. Impossible de savoir.

Un énorme bruit la réveilla. Elle sursauta dans son duvet et regarda autour d'elle, apeurée. Il y eut une grande lumière au dehors suivit immédiatement par un bruit fort. Le tonnerre. Aussitôt, elle entendit de la pluie se mettre à tomber sur la toile de la tente dans laquelle elle s'était réfugiée à la nuit tombée. Des torrents et des torrents de pluie qui s'écrasaient avec force sur le tissu. Hermione se demanda un instant si la tente allait tenir.

La réponse vint quelques minutes plus tard quand elle sentit de l'eau. Celle-ci avait commencé à s'infiltrer à l'intérieur. Elle voulut la rendre étanche mais sa magie avait, semble-t-il, des ratés. Impossible d'empêcher l'eau de rentrer. Elle rangea toutes ses affaires pour éviter qu'elles ne se mouillent et se mit dans un coin. Malheureusement l'eau continuait à entrer de plus en plus fort. Hermione su alors qu'elle n'avait pas le choix.

Elle ouvrit l'entrée et se précipita à l'extérieur. Elle sentit alors le froid. Comme son sort d'étanchéité, son sort de régulation de la température l'avait laissé tombée. Elle sentait déjà l'humidité imprégner ses vêtements ce qui voulait dire que le sort qui l'empêchait de la mouiller était aussi en train de la lâcher. Elle voulut replier sa tente par magie mais ce fut impossible. Comme elle ne pouvait pas prendre le risque de perdre sa protection magique avant d'avoir trouvé un abris, elle dû se résoudre à l'abandonner.

Elle se mit à courir un peu au hasard en regardant frénétiquement autour d'elle. Elle n'y voyait pas grand chose. La nuit était toujours aussi sombre et avec cet orage, la seule façon d'y voir c'était grâce aux éclair. Mais soudain, l'un d'eux frappa un arbre, juste à côté d'elle. Elle trébucha et son pieds glissa sur le bord d'une pente. Elle s'effondra au sol et se mit à glisser sur la terre boueuse. Afin d'éviter d'être blessée, elle se roula en boule. Elle essaya d'invoquer un bouclier mais celui-ci était très faible.

Arrivée finalement en bas, elle se releva. Ses vêtements n'étaient plus imperméables et elle était trempée sans compter la boue qui la maculait. Il y eut alors un nouveau un éclair qui fit apparaître quelque chose qu'Hermione n'aurait jamais pensé voir ici.

Un bâtiment. Il y avait un bâtiment juste devant elle. Il ressemblait à un vieux temple romain avec une volée de marches menant à une colonnade surmontée d'un fronton. Elle remarqua à peine la frise juste en dessous ainsi que son inscription. Elle se leva rapidement et monta les marches aussi vite qu'elle le pu. Arrivée en haut. Elle se précipita vers la lourde porte et entra dans le bâtiment.

Elle ne pu alors remarqué qu'aussitôt après, la pluie s'arrêta et alors que le jour se levait.

0o0o0

Finalement, en milieu d'après-midi, ils étaient arrivés à ce que Bedivere appelait leur " cachette " et qui se trouvait être une autre grotte. En fait, plus qu'une grotte, il s'agissait d'un ensemble de cavernes et de couloirs rocheux percés à travers une paroi et aménagé pour former un petit village où plutôt une sorte de fort troglodyte.

Hariel et Eleanor avaient été amené dans l'une des habitations, une caverne qui servait de chambre commune. Au vue des affaires, il devait s'agir de celle de la Mage. Étant semble-t-il la seule femme, elle y habitait seule. Les deux voyageurs temporels avaient donc été installé là durant son absence et avaient simplement eut pour ordre de ne pas en bouger.

Cela tombait bien car cela leur permit de regarder les caméras. Rien n'avait vraiment changé depuis le matin à part le fait qu'à présent, la troupe semblait suivre un cours d'eau assez large. Hariel se rendit compte que s'ils allaient à Londinium, le nom romain de Londres, alors ce devait être là Tamise.

Il fallut encore plusieurs heures au cavalier pour enfin atteindre la ville. On été en été donc malgré l'heure tardive, le soleil était encore levé ce qui permit aux deux amis de voir à quoi elle pouvait ressembler à cette époque.

Bien sûr, il y avait déjà eut des reconstitutions. Après tout la documentation était vaste et pas seulement ça, les vestiges étaient aussi important. Les restes de la muraille d'époque, appelée " Mur de Rome ", délimitant une surface de 1,4 km2, une petite surface, surtout par rapport aux 1500 de la ville actuelle mais à l'époque, cela représentait une belle surface. Elle s'étendait sur le nord de la Tamise, à l'endroit où aujourd'hui se dressait le quartier de la City.

Selon les historiens, entre le départ des Romains en 410 et la conquête des Anglo-saxons au début du VIIe siècle, la ville était à l'abandon et pratiquement en ruine. Ce n'était pourtant pas ce que voyaient Hariel et Eleanor. Toujours d'aspect romaine, c'était une ville usée, certes, mais encore très active si on en croyait le cheminement de la troupe que suivait les caméra. Elle n'avait pas encore l'aspect cosmopolite qu'elle aurait à l'avenir, pourtant, le commerce y semblait florissant et ils avaient aperçu des Vikings et même un ou deux Asiatiques.

" C'est…fascinant " dit Hariel.

" J'avoue " ajouta Eleanor.

Tout deux étaient fascinés par cette ville qu'ils connaissaient très bien mais qu'ils semblaient voir pour la première fois.

" Heureusement que ça enregistre automatiquement " rajouta la jeune femme.

" Pourquoi ? Tu veux en faire un DVD comme ceux que tu donne à la police ? " Demanda Hariel, sarcastique.

" Je préfère les cartes SD " grinça Eleanor.

" D'ailleurs comment tu fais pour transférer les images prises par magie sur une puce ? Ça ne devrait pas être possible. "

" Un flux vidéo reste un flux vidéo qu'elle qu'en soit l'origine " répondit Eleanor en haussant les épaules. " Après il suffit de convertir les données magiques en données numériques. "

" Tu dis ça comme si c'était facile " remarqua Hariel en grimaçant.

" Ouaip. C'est chiant quand quelqu'un fait comme s'il avait toujours tout compris, non ? "

" Je ne suis pas comme ça ! " Objecta Hariel.

" Pourtant tu t'es reconnu " répliqua Eleanor.

La dispute aurait pu dégénérer si les alarmes qu'ils avaient mises ne s'étaient pas déclenchées. Même si leur écran ne pouvait pas être vu, ils préférèrent l'éteindre. Tout avait disparu quand Bedivere entra dans la chambre.

" Désolé de vous avoir oubliées " dit-il.

Hariel reprit son rôle et se cacha derrière Eleanor qui se retint de rouler des yeux.

" Comment vous appelez vous ? " Demanda-t-il.

" Je m'appelle Eleanor. Et l…elle, c'est Hariel. "

Elle s'était corrigé au dernier moment suite à une injonction mentale de celui-ci. Mieux valait garder certains détails pour eux.

Bedivere posa alors d'autres questions pour savoir quels étaient leurs liens, d'où est-ce qu'elle venait, ce genre de chose.

Hariel avait proposé de dire qu'ils étaient des sœurs et Eleanor avait accepté parce qu'elle ne savait pas quoi dire d'autre. Ils avaient ou facilement esquivé les autres question en répondant par des monosyllabes et des approximations. Bedivere cessa rapidement son interrogatoire en voyant qu'il n'arriverait plus à tirer grand-chose de ses " invitées ".

" Vous pouvez vous déplacer dans le camps mais il vous est interdit de sortir " leur dit-il. " C'est autant pour votre sécurité que pour la nôtre. "

Il souleva la couverture qui recouvrait l'entrée et sortie non sans avoir jeté un dernier coup d'œil à Eleanor. Déjà pendant l'interrogatoire il s'était beaucoup concentré sur elle. C'était assez normal vu qu'étant la plus âgée, c'était elle sa principale interlocutrice. Cependant il l'avait bien plus détaillée qu'il ne l'aurait dû. Cela aurait pu venir de ses vêtements puisqu'elle portait un jean et une chemise pourtant ce n'était pas de la méfiance ou de l'étonnement ou même du jugement qu'il y avait dans ses yeux, plutôt une sorte…d'admiration.

" Je crois que tu as une touche " dit Hariel une fois qu'il fut partit.

" Ta gueule ! " Grinça Eleanor avec force.

" La dame proteste trop, ce me semble " cita le jeune Démon avec un léger rire.

C'était seulement une boutade. Pourtant Hariel ne s'attendait pas au regard meurtrier que lui lança son amie à ce moment-là.

0o0o0

Finalement, le jour de l'exécution de celui qu'Hariel pensait être Arthur Pendragon arriva et la troupe des quatre hommes et de la Mage se mit en action sous les yeux scrutateurs et invisibles d'Hariel et Eleanor.

Au départ, ils avaient pensé que l'exécution aurait lieu à Londinium mais ce ne fut pas le cas. A la place, ils avaient chevauchés plusieurs heure la veille en suivant la Tamise vers un méandre particulier que surplombait d'imposantes falaises. Au dessus de celles de la rive gauche se trouvait un château assez vaste pourvu d'une tour anormalement grande. Le point le plus intéressant était qu'elle semblait inachevé.

En voyant cela, Hariel n'avait pas où s'empêcher de penser à la légende de Merlin qui aurait été sollicité par le Roi Vortigern pour savoir pourquoi sa tour s'effondrait tout le temps. Le tout jeune enchanteur avait alors parlé de deux dragons, un rouge et un blanc qui formaient en dessous. Merlin avait alors dit de creuser pour libérer les dragons, un rouge et un blanc, qui s'étaient battus. Finalement le Blanc avait terrassé le Rouge. Merlin avait dit que le Rouge symbolisait Vortigern et le Blanc Uther Pendragon et que le combat et son issu symbolisait la chute du roi face à son ennemi.

Bien sûr, ce n'était qu'une légende. Bedivere avaient sous entendus qu'Uther et Vortigern étaient frères et Hariel savait que le combat entre le Dragon Rouge et le Dragon Blanc n'était ni un symbole ni une métaphore. En effet, Vortigern et Uther étaien tous les deux référencés comme Porteur de Boosted Gear et Divin Dividing, les Sacred Gear des Dragons Écarlate et d'Albâtre. Et il semblerait cependant que la légende soit fausse quand à la victoire d'Uther sur Vortigern. Toujours d'après les dire de Bedivere, Vortigern avait tué son frère.

Heureusement, leur noms avait beau avoir perduré dans l'histoire, il demeurait qu'aucun des deux ne faisait partie des plus puissants Porteurs des deux Longinus. Si ça avait été le cas, ils auraient eut des problèmes pour l'arrêter, même avec Excalibur de leur côté.

En tout les cas, il semblait que Vortigern voulait que l'exécution soit publique. Bedivere devait connaître le personnage pour prévoir ses réactions. Grâce à quelques hommes qui avaient pu se rapprocher du lieu de l'exécution qui se trouvait être l'entrée magistrale en marbre du château, Hariel et Eleanor avaient pu entendre un soldat en armure noire parler d'une légende, probablement celle de l'épée et du retour d'Arthur pour détrôner l'usurpateur, et de sa fin.

C'était une tactique classique. Vortigern voulait que le peuple voir la légende tomber pour qu'il perde espoir et cesse de se rebeller. Il voulait même qu'Arthur prenne l'épée pour montrer à tous qu'il était bien " l'élu ". Vortigern devait être sacrément confiant en ses capacités on dans l'incapacité d'Arthur à manier l'épée pour proposer ça.

Il était d'ailleurs présent juste derrière le billot, assis dans un siège en marbre poli. Il était vêtu d'une armure noire passé par-dessus un haubert dont le capuchon de mailles encadrait un visage hâve et pâle aux yeux sombres, au nez droit et aux lèvres fines. Une fourrure blanche était drapée autour de ses épaules et son front était ceint d'une couronne dorée. La seule autre touche de couleur sur son habit était le gantelet rouge sur son bras droit. Même à distance, Hariel pouvait sentir son pouvoir née de la colère de Ddraig, le Dragon-Empereur Écarlate.

Le Roi était entouré de soldats mais aussi de femmes. Cela rappelait à Hariel ce que le Ddraig de son époque avait dit à Issei. Les Dragons sont sauvages et c'est cette sauvagerie qui attire les femmes. Les porteurs de Dragons étaient toujours entourés de belles créatures subjugués par la force et il semblait que Vortigern ne faisait pas exception.

Selon leurs caméras, Hariel et Eleanor pouvaient voir que Perceval et ses trois hommes se trouvaient dans la foule. La Mage cependant n'était pas là, elle se trouvait sur les falaises opposés. A genoux au sol, elle semblait lancer un sort. Les deux Magiciens en virent le résultat quand elle releva la tête et ouvrit ses paupières. Ses yeux avaient changés, ils n'étaient plus humains. Jaunes dorés, l'iris énorme, ils ressemblaient plutôt à ceux d'un rapace.

A ce moment-là, un aigle imposant frôla sa chevelure et se mit à voler en direction du château. Pressentant que l'action serait plutôt la bas, Eleanor détacha la caméra de la Mage et l'envoya suivre l'oiseau. Elle avait eut raison car celui-ci s'attaqua directement au bourreau au moment où celui-ci levait sa hache.

Aussitôt, probablement influencé par la magie de la Mage, les molosses tenus en laisse par les gardes qui entouraient le roi se mirent à se déchaîner contre eux. Le chaos permit alors à Perceval et ses hommes d'agir. Ils récupérèrent à la fois l'épée et Arthur, le libérant des cordes qui le maintenaient sur le billot.

La fuite fut cependant plus difficile et deux des hommes de Perceval y laissèrent la vie. Par la suite, Arthur et ses deux sauveurs restants se retrouvèrent acculés à la falaise et ils n'eurent d'autres choix que de sauter à l'eau qui se trouvait plus de cent mètres en dessous d'eux.

Malgré le choc de leur entrée dans l'eau, ils réussirent à remonter sains et sauf et à regagner la rive opposée où les attendaient la Mage. À cet endroit, les flèches des archers de Vortigern ne pouvaient plus les atteindre. Ils étaient sauf, du moins pour l'instant.

0o0o0

Hariel rit en voyant les images envoyés par les caméra. Les cavaliers étaient de retour avec Arthur. Celui-ci était installé sur l'une des montures qui appartenait auparavant aux hommes tués lors de la fuite.

Au départ, Hariel ça tête étonné que Perceval lui lie les mains mais en voyant son attitude, il avait comprit. Il ignorait ce qu'avait été la vie de son ancêtre jusque-là mais ce qu'il pouvait dire c'est qu'il avait un esprit vif, du genre de celui qu'on acquiert quand ont vit dans la rue. Pourtant ses vêtements étaient en relativement bon état si on excluait la saleté dû sans doute au cachots de Vortigern et que même le bain forcé dans la Tamise n'avait pas nettoyé. Cela voulait dire qu'il ne vivait pas vraiment dans la rue.

Il avait un domicile mais il avait l'habitude de se débrouiller et surtout de se sortir seul et rapidement des situations périlleuses. En effet depuis qu'il était sur le cheval il semblait sur le qui-vive, comme s'il cherchait une échappatoire ce qui était sûrement le cas. Les autres avaient donc bien fait de l'attacher.

Ce qui avait cependant fait rire Hariel était qu'il avait essayé de draguer la Mage et qu'elle avait répondu en ensorcelant son cheval pour qu'il le jette au bas de sa selle. Cette scène était non seulement amusante mais aussi assez enrichissante. Arthur était assez direct et lourd en matière de drague. Cela pouvait signifier qu'il avait été élevé dans un milieu riche en modèles fort où les hommes avaient l'habitude d'exprimer leurs désirs auprès des femmes. Cependant il aurait pu être bien plus désobligeant mais il était resté polie malgré son ton. Sans doute un respect pour les femmes né du fait qu'il avait été élevé auprès d'elles. L'endroit le plus probable ou ces deux milieux, à la fois extrêmement masculin et féminin, se rencontraient c'était dans un bordel. Ce devait être là qu'Arthur avait rencontré des modèles hyper masculins mais qu'il était tout de même resté auprès de femmes.

Cette attitude cependant lui apprenait autre chose. Arthur avait utilisé le flirt parce que c'était ce qu'il connaissait mais il aurait pu utiliser autre chose. Son but était de tâter le terrain, de jauger la Mage et son attitude. Il était donc assez rusé et intelligent. Il avait même remarqué l'importance qu'il avait pour ses sauveurs puisque deux d'entre eux étaient mort pour lui.

Il avait également, et ça Hariel l'avait bien noté, un physique des plus avantageux. Il évaluait son âge à environ 25 ans cependant certains aspects de sa physionomie le faisaient paraître un peu plus mûre. De taille moyenne, il avait des épaules large et un corps musclé nerveusement, le type de corps qui alliait à la fois force et souplesse. C'était une chose assez rare. En tout cas Hariel n'en avait pas vu d'autres exemples à cette époque. Sa physionomie ressemblait à celle d'un artiste martial.

De ce qu'il pouvait voir sa peau était pâle mais pas maladive, comme celle de quelqu'un souvent en extérieur mais sans être souvent au soleil. Son visage était plutôt rond et sa mâchoire carré. Il avait des lèvres fines et des yeux bleus. Il portait également un bouc du même blond paille claire que ses cheveux rasés sur les côtés et ramenés en arrière sur le dessus.

" Il est sexy tu trouve pas ? " Demanda Hariel à son amie avec un sourire. " Si je m'écoutais j'en ferais bien mon quatre heure. "

" Mais putain ! C'est de ton ancêtre que tu parle ! " S'indigna Eleanor avec une moue dégoûtée.

" Oh tu sais, après quatre ou cinq générations d'écart ça n'a plus vraiment d'importance. "

" Tu me dégoûte. "

" Je peux savoir ce qui te prends ? " Demanda Hariel, surpris par le ton plus que brutal de son amie. " C'était juste une blague, tu sais ? "

" Puis et ben si les gens arrêtez un peu de tout le temps rigoler avec ça, ce serait pas mal. Merde, y'a pas que le sexe dans la vie ! "

Elle se leva et sortit de leur chambre, laissant derrière elle un Hariel assez perplexe.

0o0o0

Le jeune Démon ne reçoit pas son amie de la journée. Privé de nouvelles images, il était donc sortit des appartements qu'ils occupaient pour voir quand le groupe arriverait.

Il n'eut cependant pas trop à s'en faire car leur apparition provoqua certains remous dans la grotte. Dissimulé dans l'ombre en hauteur, Hariel où enfin voir son ancêtre en chair et en os pour la première fois.

Sous sa cape brune il était vêtu de braies et d'une veste matelassée tous deux crèmes avec une simple chemise de chambre blanchi par-dessus. Il se déplaçait nonchalamment, comme s'il possédait l'endroit. Cela devait être une attitude assez habituelle pour lui cependant Hariel voyait bien qu'il faisait ça principalement pour gagner en assurance. A nouveau, ses yeux regardaient partout comme pour chercher une échappatoire.

Il n'en eut aucune car il fit immédiatement emmené dans les auteurs où se trouvaient les appartements de Bedivere. Hariel n'y était, jusque-là, jamais été mais cette fois, caché sous un sortilège de désillusion, il assista à la première rencontre entre le futur Roi Arthur et celui qui, selon les légendes, serait son chevalier le plus fidèle.

Quand Arthur arriva amené par Perceval et l'autre survivant de l'opération et dont le nom était John, Bedivere était assis à table et mangeait. Il y avait un autre homme avec lui mais il était de dos, regardant par l'ouverture dans la pierre l'extérieur de la grotte.

" Donc, c'est toi le pékin qui a livré Bill Graisse d'Oie " dit le chef en jetant un regard presque dédaigneux à Arthur.

" Contrairement à toi, il avait mal choisi sa cachette " répondit nonchalamment Arthur tout en restant sur ses gardes.

Il recula légèrement et s'assit sur un tabouret à l'opposé de là où se trouvait Bedivere mais tout près de la porte, juste à côté de l'endroit où se trouvait Hariel, invisible à leurs yeux.

" Sache qu'il était en troisième position sur l'avis de recherche de la Garde. Cela faisait longtemps qu'ils essayaient de s'emparer de lui. "

" Comme je te l'ai dit, le bougre avait mal choisis sa cachette. "

" Oui, on dirait bien " dit alors l'homme qui se trouvait de dos en se retournant.

" Hey ! Je me demandais ce que tu étais devenu " dit simplement Arthur avec un ton détaché.

"Les Culottes Noirs ont dû pas mal ruser pour le récupérer."

Apparemment, l'autre homme devait être le fameux Bill Graisse d'Oie et il semblait que lui et Arthur avaient un contentieux antérieur. Quand aux " Culottes Noirs ", Hariel ne pouvait que deviner qu'il s'agissait du groupe que dirigeait Bedivere, quoi qu'il fût.

" Je te l'avais dit que tu était entré de bonnes mains " reprit Arthur.

" Ta réputation auprès des Culottes Noirs n'est plus à faire désormais " répliqua le dénommé Bill.

" Tu t'es bien acoquiné avec les sbires de Vortigern et tu n'as pas eut à t'en plaindre " ajouta Bedivere.

" Écoute, pour les gronderies et les cours de morale, j'ai passé l'âge " dit Arthur. " Alors sauf si t'es mon père ce qui… me paraît peu probable, est-ce que ça te dérangerait de me dire exactement ce que tu veux. "

Bedivere s'essuya les mains et se leva.

" Et toi ? Qu'est-ce que tu veux au juste ? " Lui demanda-t-il.

" Au juste ? Je veux me tirer d'ici pour voir ce qui reste de ma vie et des gens qui la partageraient " répondit Arthur d'un ton calme. " Mais jamais tu ne me laissera faire ça, n'est-ce pas ? "

" Qu'est-ce qui te fait dire ça ? "

" Tu étais prêt à perdre cinq gars pour ma belle gueule alors je risque pas d'aller bien loin. "

" Mais où est-ce que tu irais de toute façon ? " Demanda Bill Graisse d'Oie, goguenard. " Tu n'as plus de maison, ça fait plusieurs jours qu'elle à été rasé. Tu ne retrouveras pas ta vie d'avant. "

Hariel de son côté ne pouvait qu'admirer le calme de son ancêtre. Il n'avait pas bougé pendant toute la tirade de l'homme qui semblait le détester.

" Que ça te plaise ou non ton sort est parmi nous " reprit Bedivere. " On ne t'aime pas nous non plus. Pas vrai Graisse d'Oie ? "

Il prit l'épée que Perceval avait posé près de lui quelques instants plus tôt et se rapprocha d'Arthur.

" Par contre il y a une chose qui nous intéresse, c'est ce que tu peux obtenir de cette épée " dit-il.

" Et si tu me le laissait une petit minute patron ? " Demanda Bill Graisse d'Oie en retirant la bague qu'il avait à la main et en la posant sur la table près de lui.

" Allez va biquette " souffla Arthur, légèrement excédé, " enfile ta bagouse ! T'as pas mangé assez de soupe pour jouer les gros durs. "

Puis il se tourna vers Bedivere qui avait commencé à sortir, passant juste à côté d'Hariel.

" Et toi ta Seigneurie, si tu l'aime tant que ça cette épée, garde la donc pour toi. Tu pèleras ton raisin avec. "

A ce moment-là, et sans que ni Arthur ni son descendant n'ait le temps de réagir, Bill, qui s'était avancé vers le futur roi pendant qu'il parlait à son chef, le gifla fortement. Hariel sursauta et s'écarta un peu.

" Ça aurait fait beaucoup plus mal si j'avais gardé ma bagouse " dit Graisse d'Oie en s'éloignant nonchalamment.

Sentant l'affrontement venir, Hariel préféra s'éloigner. Il dépassa Bedivere et Bill Graisse d'Oie et regagna les hauteurs pour admirer ce qui allait suivre.

" Je sais ce que vous attendez de moi " dit Arthur en se dirigeant vers les deux hommes.

Ceux-ci avaient rejoint Perceval et John et semblaient sur le qui-vive.

" Vous voulez m'amener à faire de l'esbroufe avec cette épée " reprit-il. " alors autant que je vous dise tout de suite, je m'embringuerai pas dans vos embrouilles. Vous êtes tout une armée, je suis mon propre soldat moi et ça fait plusieurs années que je me bat plus. Parler ça oui, je parlerais volontiers mais vous pouvez toujours courir pour que je me batte. "

Menteur, pensa Hariel avec un sourire. Il savait que tout ce qu'il cherchait à faire c'était leur faire baisser leur garde.

" Il se passe quoi ? " Demanda alors la voix d'Eleanor dans sa tête.

Hariel ne prit pas la peine de se retourner, il savait que son amie était juste derrière lui.

" Les festivités vont commencer " dit-il simplement.

Et il ne fut pas déçu. Arthur commença par Bill Graisse d'Oie et le frappa en dessous de la ceinture. Il fit de même avec Bedivere, et fractura le nez de Perceval avec son front. Il récupéra ensuite Excalibur alors que les autres hommes autour portaient la mains à leurs épées avec hésitation.

Mais déjà les trois autres se remettaient de leurs blessures. Sur l'ordre de Bedivere, Bill prit une épée et se prépara à attaquer Arthur. Celui-ci para le premier coup, évita le second et para à nouveau le troisième, le quatrième et ceux qui suivirent. Alors que Bill semblait mettre toutes ses forces dans ses attaques, Arthur paraît presque nonchalamment et avec une seule main. Il finit par se glisser dans son dos et l'envoyer au sol d'un coup de pied.

" On devrait pas l'aider ? " Demanda Eleanor.

" Il a l'air d'avoir les choses en main, non ? " dit Hariel en haussant les épaules.

A ce moment-là, comme pour donner raison à Hariel, Arthur s'adressa à la foule autour de lui.

" C'est tout ? " Demanda-t-il, moqueur.

A ces mots, un autre homme sortit son épée. Voyant qu'il allait peut-être avoir affaire à deux adversaires en même temps au minimum, Arthur se décida à être sérieux et empoigna Excalibur à deux mains. A ce moment-là, les runes sur la lame s'illuminèrent et Hariel sentit une magie familière et puissante s'échapper de l'épée. Arthur se mit alors à tituber et s'effondra sur le sol, évanoui.

Les hommes restèrent quelques instants sans rien faire. Hariel ne savait pas s'ils étaient surpris ou autre chose. A ce moment-là, la Mage arriva et examina l'homme à terre avant d'ordonner qu'il soit porté dans une chambre.

Hariel lui était perplexe. Il s'agissait bien d'Excalibur, cela ne faisait aucun doute. Pourtant elle ne s'était jamais comporté de cette façon avec lui. Apparemment, son pouvoir ne s'était activé que quand Arthur avait saisit l'arme à deux mains et sa puissance semblait l'avoir fait tomber dans les pommes. Est-ce que l'Excalibur de cette époque était différente de la sienne ? Impossible. Elle était et demeurait la même et unique. C'était elle-même qui le lui avait dit. Donc cela venait sans doute d'Arthur. Était-ce parce qu'il n'avait pas de pouvoirs magiques ? Peut-être mais cela restait une hypothèse…

0o0o0

A nouveau dissimulé, Hariel avait suivit les hommes qui avaient emmenés Arthur et était resté pour regarder la Mage s'occuper de lui. Il ne se sentait pas encore prêt à mettre fin à son petit jeu. Il avait plein d'informations mais il doutait de la réaction des autres très à sa vraie natures. A ses vraies natures. Il était non seulement un Démon mais aussi un Magicien, ou Mage, comme ils disaient, ce qui ne semblait pas être une profession très appréciée.

Alors qu'Arthur était toujours sans conscience mais agité, la Mage prit Excalibur et la planta dans le sol près d'un brasero. La sentant commencer à concentrer sa magie, Hariel s'approcha. Il l'a vit verser de la poudre noire dans le feu puis y allumer un fagot d'herbes séchés dont elle dispersa la fumée autour de l'épée. Elle inspira alors et se saisit du pommeau. Prenant bien garde à ne pas la toucher, Hariel fit de même.

Il sentit alors l'air quitter ses poumons en voyant ce que la Mage voyait. Ce qu'Arthur avait vu.

C'était un cavalier. Un cavalier sombre monté sur un cheval noir caparaçonné et dont les naseaux soufflaient des flammes. Le cavalier lui-même semblait fait de fumée et de braises incandescentes avec un casque à cornes sur la tête.

Il voyait une femme avec de longs cheveux blonds et une cape bleu elle courrait. Quelqu'un ramassait l'épée par la lame. Un enfant. Blond lui aussi. Un homme en cote de maille et barbue la lui retirait. Il avait des ailes de lumière bleutés dans le dos.

" Attends ici mon fils "

Des plaies sur les mains de l'enfant là où il tenait la lame. Le cavalier brandissait une faux et s'apprêtait à l'abattre.

" Mon fils, sauve-toi ! "

A ce moment-là, Arthur se réveilla. La Mage lâcha la lame et Hariel aussi. Il était perplexe. Arthur était-il l'enfant ? La femme était-elle sa mère ? Probablement. L'homme était forcément Uther Pendragon puisqu'il possédait Divine Dividing. L'enfant, son fils, était donc Arthur et la femme, sa mère, la Reine Ygraine. Quand au cavalier…

Arthur, lui respirait bruyamment. Lui aussi avait vu ces images. Il leva les mains et vit les cicatrices qui les ornaient. Les mêmes que dans son rêve.

" C'est toi qui résiste à l'épée, et non l'inverse " dit la Mage.

" Il y a un truc que toi et les autres vous semblez pas comprendre " dit Arthur en s'asseyant sur sa couche. " Je sais pas ce que vous vous imaginez ce que je vais faire mais je suis pas ce que vous croyez. "

" Pour l'instant. "

" Pour la nuit des temps. "

" Lorsque tu tiens l'épée, qu'elles visions as-tu " repris la Mage. " N'est-ce pas une chose que tu as vu jadis, avant même que tu ne pose la main sur l'épée ? "

Arthur ne répondit pas.

" Tu as le sommeil agité, n'est-ce pas ? "

A nouveau, pas de réponses. Mais cette fois c'était inutile.

" Imagine que tu puisse chasser tous ces cauchemars… "

Arthur, qui tentait par tout les moyens de ne pas regarder la femme braqua les yeux sur elle à ces mots. Il y eut le silence puis la Mage se leva et sortit. Hariel jeta un dernier coup d'œil à son ancêtre et la suivit. Il vit alors Bedivere s'approcher d'elle.

" Tu sais où il doit se rendre " dit-elle simplement.

Bedivere soupira et leva les yeux au ciel. Il semblait comprendre ce qu'elle voulait dire mais y était assez réfractaire. Pourtant la Mage reprit.

" Je dois l'amener à Avalon. "

Hariel sentit son cœur sauter dans sa poitrine et il se retint de justesse de lever la main bien haut en criant : " Je suis pour ! ".

" On a pas de temps à perdre avec ça " dit son interlocuteur.

" Mieux vaut perdre un peu de temps maintenant que d'échouer totalement " dit la Mage.

Bedivere lui lança un regard furieux. Il souffla de frustration en roulant des yeux avant de finalement revenir à la Mage.

" Très bien " dit-il. " C'est toi l'experte. Nous partirons demain avec quelques hommes. "

Il commençait à partir quand la Mage le rappela.

" Une dernière chose " dit-elle. " Les deux filles viennent avec nous. "

" Quoi ? " S'insurgea l'homme. " Non ! C'est trop dangereux ! On ne va pas s'encombrer avec ça ! "

" Elles sont venus par magie et tu l'as dit toi-même, c'est moi l'experte. "

A nouveau, Bedivere semblait être opposé à l'idée. La Mage se leva alors et s'approcha de lui.

" Écoute " dit-elle, " c'est l'univers lui-même qui nous les a envoyé. Alors je ne sais pas comment elles vont nous être utile mais c'est sûr qu'elles le seront. "

Hariel se mit à trépigner de joie quand finalement Bedivere céda. Enfin, enfin il allait trouver Avalon.

0o0o0

Alors que Dean continuait à avancer le long du couloir, il s'était rapidement retrouvé hors de portée des feux et avait dû rallumer sa lumière magique qui flottait autour de lui. Il en avait également profité pour faire quelques tests.

Ce n'était pas normal qu'il puisse utiliser sa magie pour créer cette lumière et qu'il ne puisse rien faire d'autre. Il était d'ailleurs tout aussi étrange que la lumière s'éteigne à chaque fois qu'il essayait de jeter un autre sort. Enfin non, cela ne se produisait pas tout le temps et pour tout les sorts. Il en avait jeté quelques uns au hasard et avait trouvé que les plus faible d'entre eux fonctionnaient, comme par exemple la lévitation. Cependant, s'il mettait plus de pouvoir en eux, comme par exemple en essayant de soulever un objet plus lourd, alors non seulement il échouait mais la lumière s'éteignait.

C'était d'Hariel qu'il avait appris à expérimenter sur la magie. Avant cela, il se contentait de faire comme les Sorciers. Si le sort agissait il était content et s'il n'agissait pas, il réessayait de la même façon. Au contact de son cousin, Dean avait appris à voir au delà, à essayer de comprendre la raison des effets des sorts afin de pouvoir mieux les comprendre et surtout mieux les lancer. De la même façon, même une fois qu'il était arrivé à faire fonctionner un sort, il essayait de savoir qu'il n'y avait pas une manière de l'améliorer.

Oui, il aimait bien imiter la façon de penser de son cousin...Ou alors est-ce qu'il avait été toujours capable de cela et qu'il ne s'était juste jamais donné la peine d'exploiter ses possibilités. En tout les cas, afin de parvenir à un résultat, Hariel lui avait appris à ressentir la magie, l'énergie en lui. Les Sorciers se contentaient de la considérer comme une chose à une seule facette : soit on l'avait, soit on ne l'avait pas.

Hors, la réalité était bien plus complexe. La magie était une source énergétique puissante, versatile et surtout capricieuse. Apprendre à la ressentir était le minimum qu'il fallait acquérir pour bien la comprendre et la maîtriser. C'était la base pour pouvoir s'en servir sans baguette. Dean avait donc dû apprendre à se concentrer et à ressentir le flux de sa propre magie.

Il avait donc mit cette compétence à profit pour analyser ce qui se passait dans ces grottes. Apparemment, si le seuil de puissance de la magie dépassait un certain seuil, cela déclenchait un phénomène qui perturbait le flux et dissiper l'énergie. C'était un peu comme si on soufflait une chandelle. C'est pour cela que sa lumière s'éteignait systématiquement. A chaque fois que le seuil de magie était franchit, les barrières envoyaient une onde qui dissipait toute magie.

Il n'y avait donc aucune protection contre les magies de téléportation. C'était juste que l'énergie nécessaire pour une telle opération dépassait forcément le seuil autorisé et donc étaient annulés. C'était malin.

Malin mais très embêtant puisque Dean ne pouvait toujours pas sortir. La galerie dans laquelle il se trouvait se prolongeait devant lui sans qu'il ne puisse en voir le bout. Le sol était heureusement toujours plat. Les murs en revanche semblait plus naturels bien qu'il permettent toujours de laisser passer quelqu'un même de plus grand que lui.

Au bout d'un moment, il crut voir quelque chose devant lui. Il envoya sa lumière qui éclaira une marche et, derrière, une sorte d'autel, comme celui où il avait trouvé l'épée. Il avança et monta la marche. Aussitôt, d'autres pots à feu s'illuminèrent autour de lui, délimitant une salle parfaitement quadrilatérale au centre de laquelle se trouvait l'autel.

Il avança et regarda ce qu'il y avait sur l'autel. Huit pierres en formes de carré parfaits, de la taille de la paume étaient posés dans huit creux alignés horizontalement au milieu de sa surface. Sur les pierres étaient gravés des symboles étranges : deux cercles surmontés d'un triangle, une flèche, un petit triangle traversé par une barre qui faisait presque la longueur de la pierre, une sorte de petite flèche à la verticale, quatre cercles disposés en carré,...

Dean en était encore à se demander ce que voulait dire les symboles quand un bruit, qu'il avait déjà entendu, se produisit dans son dos. le temps qu'il se retourne, une porte de pierre avait déjà glissée du plafond et s'était écrasé au sol, refermant la salle.

Le jeune Sorcier soupira et se tourna de nouveau vers l'autel. Le scénario de la passerelle se répétait. Cela voulait donc dire que ces pierres sur cette autel constituaient une épreuve, celle de l'"esprit affuté" de l'énigme de Merlin probablement. En regardant les pierres devant lui, la seule chose à laquelle il pouvait penser était qu'il devait les remettre dans l'ordre. Encore fallait il qu'il comprenne ce qu'étaient ces symboles parce qu'ils lui étaient inconnus.

Il commença par les prendre tous et les disposa juste en dessous des creux destiné à les accueillir. Il les regarda à nouveau puis décida de les mettre dans un autre ordre au hasard. A force d'essayer, peut-être qu'il parviendrait à trouver la solution. Rien ne se produisit. Il se dit donc que cela ne devait pas être la bonne combinaison.

Mais soudain un grondement se mit entendre tout autour de lui. Il rentra la tête dans les épaules et se mit à regarder frénétiquement dans tous les sens. Mais ce n'est que quand il reçu du sable sur la tête qu'il comprit. Le plafond. C'était le plafond qui descendait sur lui. Il se trouvait donc dans un piège. ou plutôt, cette épreuve-ci était soumis à une échéance de temps contrairement à l'autre.

rapidement, il baissa la tête et se concentra à nouveau sur l'énigme. Cependant, les symboles lui semblaient toujours aussi mystérieux qu'auparavant. Il essaya rapidement d'autres combinaisons mais le plafond continuait à descendre. Il essaya bien d'utiliser la magie pour le retenir mais l'énergie demandait dépassait le seuil autorisé et ses sorts se désagrégeaient aussitôt qu'il les lançait. Avec un peu de concentration, il aurait pu moduler le flux pour créer un sort efficace qui resterait dans les limites autorisée mais son état de panique ne le lui permettait pas.

Malheureusement, il n'était pas Hariel. Il n'avait pas son intelligence, sa présence d'esprit, son calme et son talent. Non, il n'avait rien de tout ça. Hariel, lui aurait pu créer un sortilège à la fois subtil et puissant pour soutenir le plafond. Il aurait même pu traverser le précipice sans avoir eut besoin d'un stupide indice.

Dean écarquilla les yeux. Un indice. S'il y en avait eut un la dernière fois alors peut-être qu'ici aussi il y en aurait un.

Il se jeta alors au sol et se mit à fouiller le sable tout autour de l'autel. Sans succès. Des gravats se détachèrent alors du vieux plafond à cause des vibration de la descente et tombèrent sur Dean. celui-ci, toujours agenouillé se protégea de ses bras. En relevant la tête pour regarder en haut, son regard capta quelque chose sur le devant du piédestal. rapidement, il s'avança et pa ssa une main sur la pierre pour en chasser la poussière.

C'était ça. L'indice. Il reconnaissait l'écriture de petits carrés. Cependant, comme la dernière fois, celle-ci changea pour se transformer en une phrase en anglais.

"Qui à l'esprit affûté saura comprendre les huit chemins de la réflexion."

Dean gémit. Il n'était pas bien avancé avec ça. Il n'y avait pas huit chemins ici, il y en avait seulement un et il était barré. En plus, il n'avait pas exactement le temps pour réfléchir. Il relut l'indice. Cette histoire de "huit chemins de la réflexion" éveillait quelque chose en lui. Un vague souvenir d'un reportage qui parlait du bouddhisme. Mais à nouveau, cela ne l'avançait pas plus. Qu'est-ce qu'il pouvait faire ?

Comme le plafond se rapprochait, il essaya de retourner à l'énigme. Il regarda les pierres et vit qu'il y en avait huit. Comme dans l'indice. Mais en quoi ces pierres étaient de chemins, se demanda-t-il tout en essayant de les disposer à nouveau. Surtout des chemins de réflexion ! AU moment où il pensait cela, il saisit l'une des pierres, celle qui avait quatre cercles disposés en carré. Son pouce en cachait deux et les deux restants ressemblaient à au chiffre 8.

8. Réflexion. Miroir.

Il regarda les autres. C'était ça. C'était des chiffres mais disposés à côté de leurs reflets. La flèche verticale était le chiffre 1, un triangle surmonté de cornes était le 2, les deux "x" l'un sur l'autre était le 3, La triangle traversé par la barre, le chiffre 4 et ainsi de suite jusqu'à 8.

A genoux sur le sol car le plafond était trop bas pour lui permettre de tenir debout, Dean se mit à alors à replacer frénétiquement les chiffres dans le bon ordre alors que la pierre continuait à descendre. il n'avait plus beaucoup de temps. Si jamais le plafond atteignait le haut de l'autel alors, qu'il continue et l'écrase ou s'arrête et le laisse en vie dans une salle close, il était perdu.

Finalement, il prit la dernière pièce. Il s'apprétait à la déposer sur la pierre mais il était tellement fébrile qu'elle lui échappa des mains et tomba de l'autre côté de l'autel. Dean Jura. il n'avait pas le temps de faire le tour. Il tendit la main et appela la pièce par magie en espérant que la magie nécessaire ne serait pas trop importante. Elle ne le fut pas. La pièce vola jusqu'à sa main et il la posa sur son emplacement.

Le plafond s'arrêta alors de descendre. Il était à peine à deux ou trois centimètres au dessus de la main du jeune Magicien toujours posée sur le dessus de l'autel. Le souffle court, Dean était totalement figé.

Un nouveau raclement le fit sursauter et retirer précipitamment sa main mais c'était seulement le plafond qui remontait. Le jeune homme soupira et retomba sur le sol. Il resta comme cela quelques instants pour calmer son coeur qui battait la chamade. Finalement, quand le plafond fu assez haut, il se remit debout. il fallut encore une ou deux minutes pour que la salle soit comme avant et que la porte se rouvre.

Il s'avança sur le seuil et hésita. Normalement, il ne devrait plus y avoir d'autres épreuves. Merlin avait parlé de coeur et d'esprit et les deux avaient été testés. Il ne devrait plus y avoir de mauvaises surprises...enfin normalement.

De toute façon, il n'avait pas vraiment le choix. Il fit réapparaitre sa lumière magique et s'engagea à nouveau dans le couloir. A présent, il devait marcher jusqu'au pont, le traverser et retourner dans la salle de l'épée...en espérant que cela suffirait.

0o0o0

Finalement, ils furent huit à partir. Bedivere préférait qu'ils restent en petit comité et seul Perceval, Bill Graisse d'Oie et John les accompagnaient.

Cette fois, Hariel et Eleanor étaient réunis sur le même cheval, la jeune femme devant et son ami juste derrière elle. Comme Eleanor avait avoué ne pas savoir monter, ses rennes avaient été attachés à l'arrière de la selle de Bedivere qui menait la marche. Hariel, lui, savait. Cela faisait partie de son éducation mais ça ne collait pas suffisamment à son rôle.

La Mage chevauchait près de Bedivere alors que deux des trois autres hommes fermaient la marche. Le troisième qui s'avérait être Bill, était parti plus avant pour vérifier le chemin. Arthur, lui, semblait naviguer dans le convoi, tantôt près de la queue et tantôt près de la tête. Il ne semblait plus vouloir s'échapper. Sans doute la promesse de faire cesser ses cauchemar était-elle suffisamment alléchante.

" Où on va au fait ? " Demanda-t-il à un moment où il se trouvait près de la Mage.

" A un endroit qui s'appelle Ynys Wydrin, l'île de verre " répondit la femme.

" Je n'ai entendu parlé par des voyageurs " dit Arthur. " On ne va pas trop à l'ouest pour ça ? "

" On est sur la route de Glevum (nda : nom romain de Gloucester)" dit simplement Bedivere. " Elle est moins surveillée que la route du sud qui relie Londinium à Durnovaria (nda : nom romain de Dorchester). "

" Donc on va devoir aller jusqu'à Glevum et bifurquer à l'est ? Ce n'est pas très logique. "

" Nous allons bifurquer avant, sortir de la route et nous diriger au Sud-ouest. "

" Pourquoi ne pas le faire avant ? A Verulamium (nda : nom romain de St Amand) par exemple. "

" Parce que nous serions obligés alors de passer par les forêts de Wendover et Safernoc " interrompit la Mage. " Ce n'est pas très recommandé. "

" Quoi ? A cause des vieilles histoires ? " Se moqua Arthur.

Mais le regard noir et sérieux de la Mage et de Bedivere le firent douter. Il voulut poser d'autres questions mais aucun des deux ne semblait prêt à continuer la discussion. Il fit donc légèrement ralentir son cheval pour cette fois se mettre au niveau du cheval d'Eleanor et Hariel.

" Je me demande bien comment deux jolies demoiselles comme vous ont bien où se retrouver dans cette situation " dit-il avec un petit air charmeur.

Hariel rit un peu mais Eleanor se renfrogna.

" On a été invoqué par magie " dit-elle.

" Donc comme moi, vous n'êtes pas vraiment là de votre plein gré. "

" Non " répondit laconiquement Eleanor.

" Mais on fait avec " reprit Hariel.

" Vous êtes loin de chez vous ? "

" Assez, oui. Même si nous ne savons pas où cela se trouve par rapport à maintenant. "

" Moi aussi je suis loin de chez moi…enfin, ce n'est pas si loin d'ici mais c'est plus que ce que je ne suis jamais allé. "

La conversation entre les deux dura pas mal de temps. Apparemment, Arthur avait envie de parler. Eleanor s'en fichait mais Hariel faisait tout pour le relancer. Il voulait tout savoir de la vie de son ancêtre.

Comme il le suspectait, Arthur avait été élevé dans un bordel. Sa mère l'avait trouvé dans une barque qui dérivait sur la Tamise alors qu'elle et les autres filles faisaient leur lessive. Elle et les autres l'avaient élevé comme elles avaient pu mais Arthur avait rapidement compris qu'il devait se débrouiller seul pour survivre au mieux.

Il avait également comprit qu'il devait devenir fort s'il voulait défendre sa nouvelle famille contre les soudards ivres qui les battaient. Il avait prit de nombreuses trempés avant d'être capable de rendre la pareille aux hommes qui s'en prenaient au prostitués.

Hariel remarqua qu'il y avait de la tristesse dans la voix d'Arthur quand il parlait de sa mère. Elle devait être morte et assez récemment. Il y avait aussi une certaine amertume et de la colère dans sa voix. Apparemment elle avait été tuée et il se sentait responsable, soir parce que c'était le résultat d'une action qu'il avait entrepris, soit parce qu'il avait été impuissant à la sauver…ou les deux.

Toujours est-il que quand il n'était pas au bordel à protéger les filles, il était en ville. Arthur était une sorte de rat des rues. Il vivait de petits boulots comme servir des clients ou faire le ménage, économisant le moindre sou et le reste du temps, il essayait d'arnaquer les gens ou les voler avec un succès mitigé mais de plus en plus grand au fil du temps.

Puis à mesure qu'il grandissait, il avait renforcé soin corps et appris à se battre. C'était à cette époque qu'il avait appris les arts martiaux, avec un chinois nommé Georges. Il l'avait rencontré tout jeune quand il nettoyait son gymnase et plus tard, il était devenu son élève. Après cela, il avait réussit à défendre sa mère et les autres prostitués pendant qu'il étendait son influence dans le quartier autour. Des vols et de l'escroquerie il était passé au mercenariat et à la protection. Il contrôlait également ceux qui pouvaient ou ne pouvaient pas faire affaire sur son territoire. Il avait rassemblé une bande autour de lui, des amis fidèles pour qui il ferait n'importe quoi. En clair il était devenu une sorte de chef de gang à l'ancienne, ceux dont les compagnons passaient avant tout. Un leader en quelque sorte.

De son côté, Hariel lui avait parlé un peu de sa vie. Il ne pouvait pas tout lui dire évidemment mais il se refusait à mentir. Donc il adaptait son histoire. Il lui dit qu'il était orphelin et que de la famille l'avait recueillit avant de mourir à son tour. Il avait ensuite été adopté par ses grands-parents qui étaient riches et lui avaient permis de faire des études. C'était à l'école qu'il avait rencontré Eleanor et ils étaient devenus amis. Puis Eleanor avait quitté l'école et lui (elle) était toujours en apprentissage.

C'était en fait la stricte vérité. Cependant Hariel savait qu'il n'allait pas pouvoir tenir son rôle de petite fille sage encore longtemps. Il avait des choses à faire après tout et il suspectait qu'une partie de ces choses concernait le combat.

" Au fait " demanda ingénument Hariel alors que la question lui venait à l'esprit. " Pourquoi le Sieur Graisse d'Oie vous en veux ? "

Arthur ricana.

" Tu as remarqué ? Ce n'est rien, il est mal luné parce qu'il s'est caché chez moi quand il était poursuivi par la garde et que je l'ai dénoncé. "

Voyant le manque de réaction d'Hariel et surtout l'absence de jugement, il continua.

" J'avais des accords avec les gardes de Vortigern. Des accords commerciaux. "

" Des pots de vin " dit simplement Hariel.

" Quel vilain mot " ricana Arthur.

" Je ne juge pas. Mais il faut bien appeler un chat un chat comme on dit chez moi. "

" Bon, d'accord, je versais des pots de vins à un garde, Œil-de-Jack, pour qu'il ferme les yeux sur les affaires. Mais là il m'a pas donné le choix. "

" Si vous n'aviez pas dénoncé le Sieur Graisse d'Oie, il aurait fouillé la maison et quand il l'aurait trouvé, votre mère et ses amies auraient eut des problèmes. "

" Plutôt futé, gamine. "

C'était une relation logique. Tellement logique que c'était idiot de la part de Bill d'en vouloir à Arthur. Il protégeait son domaine et sa famille du mieux qu'il le pouvait avec les moyens qu'il possédait…c'était exactement ce que faisait Hariel.

Oui, décidément, il aimait bien son ancêtre. Il aimait son côté pragmatique et lucide. Et puis de près il était encore plus intéressant à regarder.

0o0o0

Ils étaient passé au large de Verulamium et avaient à présent rejoint la route de Glevum. Celle-ci partait vers le nord et faisait un détour pour éviter la forêt de Wendover et plus loin, près de Glevum, les Costwolds.

La route était en plutôt bon état. Quoi de plus normal pour une route romaine ? Après tout elles étaient encore bien visible dans la majorité de l'ancien territoire de l'empire au XXIe siècle. Seulement cent ans après le départ de ceux qui les avaient tracés, elles étaient tout à fait praticable.

Malheureusement, ils étaient à peine arrivé au point où la route bifurquait vers l'est qu'ils virent un cavalier foncer dans leur direction. C'était Bill Graisse d'Oie.

" Une patrouille ? " Demanda Bedivere dès qu'il arriva devant eux.

Qu'il y ait des patrouilles sur la route était normal. Il fallait bien assurer la sécurité des voyageurs. C'était généralement le seigneur local qui les finançaient. Ils avaient déjà prévus de les éviter. Malheureusement il semblait que c'était quelque chose de plus grave qui avait ramené le guetteur vers eux.

" Une troupe de gardes noirs de Vortigern " dit Bill.

" Il a dû en envoyer sur toutes les routes " dit Bedivere avec une grimace. " Combien ? "

" Trop pour nous. "

" Il vaut mieux quitter la route " intervint Perceval. " C'est moins facile de circuler mais si on ne fait que longer les forêts, ça devrait aller. "

Des son côté, Hariel se demandait ce qu'il pouvait y avoir dans ces bois pour qu'ils veuillent à tout prit les éviter.

" On a pas le choix " finit par admettre Bedivere.

Ils s'engagèrent donc hors de la route et se mirent à traverser les plaines. Hariel comprenait pourquoi Perceval avait dit que ce serait plus difficile. Le terrain était parcouru de nombreuses collines dont certaines suffisamment haute pour que les chevaux peinent à les monter. De plus le terrain était assez accidenté. En plus des rochers énormes qui jonchaient ça et là le sol, certaines collines étaient éventrés et s'ouvraient sur des précipices à pic. Ce n'était pas aussi haut que les falaises de Douvres mais n'importe quel humain se tuerait en tombant.

Quel que soit le terrain, ils étaient toujours à une dizaine de mètres de la lisière de la forêt. La seule fois où ils durent s'en rapprocher c'est quand ils se trouvèrent face à une fissure tellement large qu'elle formait une vallée en dessous d'elle. La contourner par l'Est aurait prit réponse temps quand à descendre à l'intérieur, c'était impossible. Ils durent donc la contourner par l'Ouest et donc se rapprocher des arbres.

Malheureusement, c'était aussi un très bon endroit pour tendre une embuscade…et c'est ce qui se produisit.

Alors qu'ils chevauchaient prudemment entre le précipice et la forêt, des cris les firent stopper net. Des soldats en armure noir sortirent alors d'un énorme rocher planté en lisière de forêt, leur coupant le passage. Ils étaient accompagnés de chiens dont les aboiement se mirent à effrayer les chevaux, les rendant incontrôlable.

" Tenez vous prêts " dit Bedivere en tirant son épée.

Vu l'état de leurs montures, ils ne pouvaient rester dessus pour combattre, ils devaient donc en descendre pour se battre. Heureusement, le même rocher qui avait permis de dissimuler les soldats, les empêchait de déferler sur eux à cause du faible espace entre lui et la falaise. Le chemin formait un goulot d'étranglement dont les culottes noirs et Arthur pouvaient profiter.

De leur côté Hariel et Eleanor étaient toujours à cheval. La Mage était auprès d'eux et essayait d'utiliser sex pouvoirs pour calmer sa monture mais aussi celle des deux voyageurs temporels et celle de Bedivere puisque les deux étaient toujours attachés l'une à l'autre.

Malheureusement, les hommes avaient beau se battre de toute leurs force, ils commencèrent à être débordé. Certains gardes leurs échappèrent et commencèrent à les encercler.

" Il fait se replier vers la forêt ! " Cria alors la Mage. " C'est ça où on va finir par se faire tuer. "

Bedivere savait qu'elle avait raison.

" Amène les filles à l'abri ! " S'exclama-t-il alors.

" Désolé mais je suis occupée " répondit la Mage.

En effet à ce moment-là l'un des chiens qui s'était trop rapproché d'elle fit volte face et se mit à attaquer les gardes et notamment celui avec lequel se battait Bedivere, lui libérant le passage vers sa monture.

" Va ! " S'écria la Mage. " Je ferais en sorte qu'on te rattrape. "

Le grand guerrier noir hésita quelques instants. Son regard se tourna vers Eleanor et il jura. Il remonta alors rapidement sur son cheval et claqua fortement les rennes. Heureusement, le cheval obéit et se mit à galoper vers les arbres, entraînant avec lui celui sur lequel se trouvait Hariel et Eleanor. Celle-ci se retint fortement à la selle pour éviter de tomber alors qu'Hariel se retenait à sa taille.

Bedivere s'enfonça de plusieurs dizaines de mètres dans la forêt avant de s'arrêter.

" Je vais vous laisser ici quelques instants pour aller aider… "

Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase. En effet il entendit des galops de chevaux qui venait dans leur direction. Il jura. Apparemment, les gardes n'avaient pas aussi peur de la forêt qu'eux. Il claqua à nouveau ses rennes et repartir. Derrière lui on entendit un son de corne. Les gardes devaient appeler des renforts.

" Fait chier ! " S'exclama Bedivere en essayant de forcer l'allure.

Mais à ce moment-là, il y eut un grognement et un chien énorme les rattrapa et tenta de mordre les jarrets du cheval du guerrier. Celui-ci hennit de peur et s'emmêla les pattes, ce qui le fit trébucher. Bedivere fut propulsé en avant sur le sol et Eleanor et Hariel également. En effet comme leur cheval était accroché à celui de l'homme, il avait été entraîné dans sa chute.

Heureusement, Hariel, grâce à son entraînement, se reçut sans trop de mal et Eleanor fit de même. Elle avait utilisé le même mouvement que lui, preuve qu'Ajuka ne l'avait pas seulement aidé à créer son armure mais l'avait également mit en relation avec Maître Argai pour qu'il l'entraîne. Voilà donc ce que son professeur voulait dire quand il parlait de ses autres élèves.

Bedivere cependant n'eut pas autant de chance. Il se reçut assez mal et on entendit un craquement. Il se roula en boule sur le sol, les dents serrés et tenant son bras droit. Cela semblait sérieux. Il fallait qu'ils fuient au plus vite.

Malheureusement les cavaliers ennemis les avaient déjà rattrapés et entourés. Alors qu'ils descendaient de cheval, Bedivere tenta de se relever et de prendre son épée. Malheureusement, il s'était cassé le mauvais bras. La douleur lui fit lâcher l'arme et retomber au sol. Eleanor se précipita alors pour le retenir et lui prit les épaules pour le soutenir.

" Mais qui voilà ? Ce serait pas ce traître de Bedivere ? " Ricana l'un des soldats. " Le roi nous récompensera grandement quand on lui ramènera la tête du général félon. "

Ne sachant pas que faire, Hariel se précipita et saisit l'épée de Bedivere pour tenter de menacer les gardes avec. Mais il était tellement prit dans son rôle qu'il tremblait et tenait l'épée pointe au sol, comme si elle était trop lourde pour lui.

Les gardes explosèrent de rire.

" Regardez-ça les gars ! " S'exclama l'un d'eux. " La drôlesse se prends pour un chevalier ! "

Hariel serra les dents. Il ne savait pas quoi faire. Devait-il abandonner son rôle au risque de laisser Bedivere et Eleanor se faire tuer ? Se révéler au risque que les autres ne lui fassent plus confiance ?

Il se rappela quelque chose qu'on avait pas arrêter de lui répéter près d'un an auparavant : Tu réfléchis trop.

" Oh et puis merde ! " S'exclama-t-il.

Il souleva alors l'arme et lui fit décrire une courbe parfaite dans les airs. Le sang gicla, tâchant la robe et le visage d'Hariel. La tête du garde le plus proche tomba alors sur le sol suivit par son corps sous le visage hébété de ses camarades.

Hariel releva l'épée et se mit en garde. Pour le moment il allait agir. Pour le reste il verrait plus tard.

Ne laissant pas à l'ennemi le temps de reprendre ses esprits, il attaqué un second homme et lui sectionna la tête à son tour. Le troisième sortit alors son épée en hurlant mais Hariel l'évita et se retrouva dans son dos d'où il asséna un puissant coup en dessous du plastron qui déchira la côte de maille et le gambison en dessous et entailla la colonne vertébrale, entraînant la mort immédiate du garde qui s'effondra à son tour sur le sol.

" Démon ! " s'écria alors le garde restant et qui était resté à cheval.

Il fit demi-tour à sa monture mais Hariel ne lui laissa pas le temps de fuir. Il changea sa prise sur l'épée, la prenant par en dessous, la leva au dessus de sa tête et la propulsa comme s'il s'était agit d'une lance. L'arme fila dans les aires et percuta le garde en plein dans le dos, traversant son corps de part en part.

Le seul adversaire qui restait était le chien. Il voulut se jeter sur Hariel mais celui-ci lui lança un regard noir. Le chien pila, gémit, abaissa son large corps avancer de s'enfuir la queue entre les jambes. C'était la première fois que son empathie animale lui servait à se faire craindre plutôt qu'aimer d'un animal.

" Et bien je crois que c'était le dernier " dit Hariel en revenant vers Bedivere et Eleanor.

" Et tu pouvais pas faire ça avant ? " Demanda dédaigneusement cette dernière.

" Tu veux rire ? Ça aurait manqué de panache. Tu as vu la tête qu'ils ont fait ? "

" Tu veux dire pour celle qui n'ont pas roulés par terre ? "

" Qui…qui êtes vous tous les deux ? " demanda alors Bedivere.

Hariel se contenta de sourire. C'était un spectacle terrifiant à cause du sang qui le maculait. Il allait cependant répondre quand ils entendirent du bruit, le galop de plusieurs cheveux venant dans leur direction.

" Décidément on ne peut plus être tranquille " renifla Hariel.

Ce n'était pas vraiment le moment. Bedivere était hors combat et il devait aller aider Arthur et les autres.

" Je vais m'occuper de ceux-là " dit Eleanor.

Elle appuya sur son brassard et se mit à incanter.

" Par le pouvoir des Anciens vu par le prisme de Maintenant, donne moi, le pouvoir de vaincre mes ennemis, donne moi le pouvoir…de la Magie ! "

Un cercle de lumière bleuté apparut alors à ses pieds. L'éclat se mit à remonter le long de son corps jusqu'à la recouvrir complètement. Il se mit alors à enfiler puis explosa en milliers d'étincelles qui se dissipèrent dans les aires. A la place d'Eleanor se tenait à présent la farouche Valkyrie.

" Pendant ce temps, va aider les autres " reprit-elle.

" Tu es sûr ? Ces soldats ne sont pas les petits malfrats que tu as l'habitude de combattre dans les rues de Boston. "

Eleanor renifla. Elle allait répondre mais à ce moment-là le premier garde émergea des fourrés sur son cheval. Elle tendit alors la main dans sa direction et un cercle magique apparut sous ses pieds et le traversa de bas en haut. Aussitôt son corps se mit à se déformer, il poussa un hurlement et explosa littéralement, projetant des bouts de métal de son armure, du sang et des viscères partout autour de lui, particulièrement sur son cheval qui se mit à paniquer.

" Comme tu le vois, je vais m'en sortir " dit alors Eleanor à son ami d'une voix froide.

Hariel resta figé quelques instants, refusant de croire ce qu'il venait de voire. Non seulement Eleanor venait de tuer un homme, mais elle l'avait fait sans montrer la moindre émotion ou gêne. Ce n'était pas l'Eleanor qu'il connaissait. C'était presque comme…une inconnue.

" Va ! " Lui répéta celle-ci sur un ton impérieux. " Sinon ils vont tous mourir là bas. "

Hariel se réveilla alors et hocha la tête. Il tendit la main et fit apparaître son épée Démoniaque, celle de son arsenal personnel, avant de grimper sur le cheval le plus proche et de s'élancer vers la lisière.

" Bien " dit alors Valkyrie En regardant son ami partir. " A moi de jouer. "

Déjà, d'autres cavaliers arrivaient. La jeune femme ne peut même pas la peine de bouger pour les combattre et les abattit avec le même sort destructeur qu'elle avait employé précédemment. Après avoir vu le funeste destin de leurs camarades, certains avaient essayé de l'encercler ou de s'enfuir mais ils subirent le même funeste destin que les autres : leurs entrailles se mirent à joncher le sol.

Il y avait également des chiens avec eux. Valkyrie fut plus charitable avec eux car elle ne tua que ceux qui l'attaquaient et épargna les fuyards. Quand tout autour d'elle fut calme, elle se tourna vers Bedivere.

" C'est mon tour ? " demanda-t-il d'une voix neutre.

" Ne soit pas ridicule " dit Eleanor.

Juchée sur ses patins, elle roula vers lui, ignorant pierres et bosses.

" Donne-moi ton bras " dit-elle une fois près de lui.

Bedivere obéit. Ce n'était pas une question de confiance. Il l'aurait fait même s'il l'avait suspecté de vouloir le tuer.

0o0o0

Hermione s'appuya contre le battant et se mit à souffler. Elle se redressa ensuite et s'avança dans le large hall dans laquelle elle se trouvait en regardant autour d'elle. Le sol était en marbre. Les murs aussi mais ça n'avait pas un côté antique. Plutôt du genre néo-classique. Elle continua à avancer et se retrouva alors à l'entrée d'une large rotonde.

Celle-ci s'ouvrait alors sur une salle plus grande encore qui contenait...des étagère. Des étagères pleines de livres. Hermione s'avança et vit que devant ces rayonnages, il y avait une sorte de grand bureau ancien avec, par dessus, un panneau marqué "Accueil".

En avançant à nouveau, et vit qu'il y avait quelqu'un derrière ce bureau. C'était une femme, entre quarante et cinquante ans. Elle avait un visage pointu, des lèvres pincés et des cheveux châtains tirés en un chignon très serré. Sur son nez il y avait des lunettes à monture écaille dont les côtés s'étiraient en pointe presque verticalement. Une chaîne dorée les gardait attachée autour de son cou. Pour ce qu'Hermiobe pouvait en voir, elle était vêtu d'un chemisier aux couleurs vert et boue serré au cou par un nœud sur le côté et aux manches bouffantes serres aux poignets.

Elle semblait noter quelque chose. Quand Hermione approcha, elle cessa d'écrire et la regarda par dessus ses lunettes.

"Puis-je vous aider ?" Demanda-t-elle d'une voix sèche et avec des tons aiguës.

"Euh...en fait, je…"

"Parlez plus distinctement" dit la femme d'un ton autoritaire. "Je ne comprends pas vos balbutiements inintelligibles."

"En fait je cherchais à...me protéger...de la pluie…" dit Hermione avec circonspection.

Le sourcil droit de la femme se leva en accent circonflexe.

"Et bien vous vous êtes trompé d'endroit, ma petite" dit-elle. "Ce n'est pas un abris-bus ici, c'est une bibliothèque. C'est un endroit pour les gens qui cherchent quelque chose."

"Une...une quoi ? Une bibliothèque ?" S'exclama Hermione.

"Chut !" S'exclama la femme en posant un doigt énervé sur ses lèvres. "On ne fait pas de bruits dans une bibliothèque, espèce de petite sotte !"

"Euh...c'est que...je ne m'attendais pas à trouver une bibliothèque...enfin, ici."

"Ridicule" dit la femme.

"Et vous êtes…" commença Hermione sur un ton incertain.

"La bibliothécaire bien entendu !" S'exclama celle-ci avant de se remettre à écrire.

Bien entendu, pensa Hermione. C'était logique. Surtout qu'elle avait vraiment l'air d'une bibliothécaire. C'était même assez effrayant à quel point elle ressemblait à une bibliothécaire. Presque un cliché. C'était d'ailleurs peut-être trop évident pour que ce soit seulement une coïncidence.

"Que faites-vous encore ici ?" Demanda la bibliothécaire sans même lever les yeux sur elle.

"Et bien…"

"Si vous cherchez quelque chose alors demandez. Dans le cas contraire, sortez."

"Je...je cherche quelque chose !" S'exclama Hermione en contrôlant tout de même sa voix pour ne pas d'attirer les foudres de la femme.

Celle-ci leva la tête et la regarda à nouveau par dessus ses lunettes.

"Et bien. J'écoute" dit-elle.

"Je...euh...je…" balbutia Hermione.

Elle avait surtout dit ça pour pouvoir rester. Elle n'avait pas prévu de devoir vraiment demander quelque chose.

"En fait je cherche...un moyen de trouver...la Déesse…" dit-elle avec hésitation.

La femme la regarda.

"Par la sortie de secour, de l'autre côté de côté de la bibliothèque" dit-elle en pointant le pouce derrière elle avant de se remettre à écrire.

"V...Vraiment ?" Demanda Hermione, surprise.

"Évidemment !" S'exclama la bibliothécaire indignée. "Je n'ai pas l'habitude de donner de fausses indications à mes usagers. Il vous suffit de suivre les panneaux."

"Euh...très bien" dit Hermione.

Elle était légèrement donnée par l'enchaînement des événements. Elle avait surtout l'impression d'êtres Alice au Pays des Merveilles et elle n'aimait pas cela du tout. Elle contourna néanmoins le bureau et s'apprêta à se rendre dans les rayons.

"Où croyez-vous allez, jeune fille ?" Demanda la bibliothécaire d'une voix un peu plus aiguë que la normale.

"Et bien...vers la sortie de secours…"

"Sans avoir présenté votre carte de bibliothèque ?"

"Ma carte ?"

"Oui, votre carte" dit la femme d'un ton pincé. "C'est une zone à accès restreint ici, Mademoiselle. On entre pas comme ça, Mademoiselle."

"Mais je n'ai pas…" commença Hermione.

Et puis elle se rappela de quelque chose. Elle fouilla dans sa poche et en sortit quelque chose. C'était le laisser-passer que lui avait donné Hariel pour qu'elle se rende sur l'île. C'était une carte plastifiée avec une photo d'Hariel, son nom et la mention "Statut : accès restreint". Elle avait tout de suite trouvé que la forme était étrange mais à cet instant, elle voyait que ça pouvait effectivement ressembler à une carte de bibliothèque.

"On me l'a prêté, est-ce que ça ira ?" Demanda-t-elle en tendant la carte à la bibliothécaire.

Le sourcil de la femme se leva. Elle prit la carte et la regarda.

"Cette personne doit être votre jumelle alors" dit-elle en montrant à nouveau la carte à Hermione.

Celle-ci vit alors avec stupéfaction que sa photo était apparu à la place de celle d'Hariel de même que son nom. La mention avait également changé. A présent il était écrit : "Statut : accès illimité".

"Tout est en ordre" dit la femme en rendant sa carte à Hermione. "Vous pouvez passez. Cette carte vous donne accès à toutes les zones de la bibliothèque. Sachez cependant qu'ici, la consultation ne se fait que sur place. Il ne vous sera pas permis de ramener des livres avec vous. Me suis-je bien fait comprendre ?"

Hermione hocha la tête. De toute façon, elle voulait juste traverser la bibliothè n'avait pas vraiment le temps pour lire.

"A présent vous pouvez y aller" dit la bibliothécaire. "Durant votre trajet, n'hésitez pas à consulter les livres. Cela pourra vous être utile."

"Très bien" dit Hermione en commençant à s'en aller.

"Et surtout n'oubliez pas !" Lui cria presque la bibliothécaire.

Hermione attendit la suite mais rien ne vint.

"Ne pas oublier quoi ?" Lui demanda-t-elle.

Mais la bibliothécaire ne répondit pas. Elle était retournée à son travail, quel qu'il fût. Hermione finit par hausser les épaules et s'enfonça entre les livres.

0o0o0

Il ne fallut pas longtemps à Hariel pour atteindre à nouveau la lisière de la forêt, là où se déroulaient les combats. La situation ne s'était pas arrangée mais les quatre hommes et la Mage avaient réussis à maintenir un certain statu quo.

Arthur, Bill, Perceval et John étaient tous dos à dos afin d'éviter de se faire prendre par surprise et assuraient mutuellement leurs arrières. Ils se tenaient le plus au centre de l'espace, obligeant leurs adversaires soit à essayer de les déborder en passant par le bord de la falaise au risque de s'y faire pousser, soit en longeant la lisière ce qui les exposait aux attaques des chiens toujours contrôlés par la Mage.

Au moment où son cheval dépassa les derniers arbres et qu'il pu apprécier la situation dans son ensemble, il vit le danger imminent qui les menaçaient. De l'étroit passage entre le rocher et la falaise était apparu des archers dont les flèches étaient pointés directement vers la jeune Magicienne qui, occupé à un exercice délicat de concentration, ne pouvait pas prendre conscience elle-même du danger.

Les cordes arcs claquèrent et les flèches se mirent à siffler dans les airs. Elles ne purent cependant pas atteindre leur cible car elles furent stoppés nets par un cercle magique vert qui venait d'apparaître. Cela eut tout de même pour effet de la surprendre et de libérer les chiens de son emprise. Ceux-ci se mirent à secouer la tête puis à grogner avant de se rapprocher d'Hariel qui était le plus proches.

" Désolé mais je m'occupe déjà de chiens à la maison " dit-il.

Il tendit alors la main vers eux et en fit jaillir une série d'éclair puissant qui les stoppa en plein élan. Il se tourna ensuite vers les archers et leur envoya de longs jets de feu.

Les démonstrations de magie eurent pour effet de faire hésiter les gardes quelques instants avant de reprendre l'assaut alors que de là où avaient disparus les archers apparurent d'autres soldats en armure qui se cachaient derrière de larges boucliers rectangulaires. Apparemment, se dit Hariel, ils avaient moins peur de lui que de la colère de Vortigern. C'était légèrement vexant mais il pourrait peut-être inverser la vapeur.

Malheureusement, la topographie ne lui permettait pas les grandes démonstrations de magie. L'espace était trop restreint. Il risquait de fracturer le sol ou pire, de blesser ses camarades. Ou même de fracturer le sol en faisant tomber ses camarades dans le précipice ce qui les blesseraient. Il savait qu'utiliser le Pouvoir de Destruction lui serait utile mais il ne pouvait pas faire ça.

Il y avait réfléchit en arrivant ici. Il ne pouvait pas utiliser pleinement ses pouvoirs Démoniaques à cette époque. Il risquait d'attirer l'attention des Démons, ce qu'il voulait éviter à tout prix. Il y avait le problème de paradoxe temporel mais aussi le fait qu'il était un métis et donc pas forcément très bien vu par ses compatriotes de l'époque. Le Pouvoir de Destruction était à bannir par-dessus tout car il se trouvait au Sud de l'Angleterre qui était un territoire du clan Baal. Nul doute qu'ils sentiraient automatiquement un Démon inconnu utiliser leurs pouvoirs.

Il en était donc réduit à utiliser ses pouvoirs de Magiciens, raison pour laquelle son bouclier était apparu en vert et non en rouge. Heureusement, il pouvait encore faire appel au pouvoir de ses éléments. S'il se débrouillait bien, cela serait suffisant pour les effrayer.

Il s'accroupit alors sur la selle du cheval et sauta en l'air. Juste avant de retomber, il permuta son épée avec sa lance et se laissa tomber sur l'un de gardes. La lame pénétra le corps de l'homme par la nuque et l'empala littéralement avant de se planter dans le sol. Hariel, qui tenait l'arme par l'extrémité de l'hast, se servir de la hauteur et se propulsa en l'air comme s'il s'était servi d'une perche. Il passa par dessus le groupe de ses alliés et d'Arthur et retomba de l'autre côté. Avec ça, il était sûr d'avoir bien attiré l'attention.

Il écarta ensuite les bras et invoqua des éclairs au creux de sa main droite et des flammes au creux de sa main gauche.

" Rairyuu ! Enryuu ! " Incanta-t-il.

Les flammes et les éclairs se mirent alors à se rassembler pour prendre la forme de deux dragons asiatiques. Les extrémités de leur queue étaient fixés aux mains d'Hariel alors que leur corps serpentait au-dessus des soldats terrorisés.

C'est à ce moment-là qu'une idée un peu folle lui vint à l'esprit. Il y pensait en fait depuis déjà quelques temps, depuis qu'il s'était entraîné à réaliser ces deux sortilèges élémentaires de son invention. Il s'était demandé s'il en mêlant ensemble un Rairyuu, c'est-à-dire une dragon de foudre, avec un Enryuu, un dragon de flammes, il ne pourrais pas créer une sorte de sort supérieur. Au point où il en était, ça valait peut-être le coup d'essayer maintenant.

Il força alors les deux dragons élémentaires à se rapprocher l'un de l'autre en même temps qu'il joignait ses mains ensemble. Cependant, c'est à moment où les deux entrèrent en contact qu'Hariel sut que quelque chose clochait. C'était comme si les deux énergies refusaient de se mêler l'une à l'autre. L'espèce de dragon bicéphale formé par les deux sorts mal imbriqués se mit à se tortiller comme un ver sans qu'Hariel ne puisse le contrôler malgré tous ses efforts.

A cause de cela il ne vit pas le garde un peu plus téméraire que les autres qui se précipita sur lui et le heurta de son bouclier le faisant basculer par-dessus le rebord de la falaise. Le sortilège instable, privé de contrôle, explosa alors dans les aires. Son souffle déséquilibra alors le soldat qui avait poussé Hariel et celui-ci bascula à son tour.

Le silence régnait à présent sur le champs de bataille. Quelque soit le camps, chacun se demandait si tout était fini. Mais bien évidemment, quand il s'agissait d'Hariel, rien ne l'était.

" Pauvre mortels insignifiants " dit alors une voix forte qui résonnait autour d'eux.

Les soldats ainsi que les rebelles virent alors la silhouette du jeune Démon émerger du ravin en flottant. Il s'arrêta à quelques mètres au-dessus d'eux et se mit à les foudroyer du regard. Dans l'un de ses mains, il tenait le corps du garde qui était tombé après lui.

" Vous pensez que vos petites sournoiseries pourraient suffir à me tuer ? Moi ? " continua-t-il.

Sa voix était encore plus forte et une aura rouge sang l'entourait. Puis d'un seul coup, ses quatre ailes apparurent dans son dos.

" Fou que vous êtes ! " Cria-t-il alors.

Au même instant il éleva le corps du garde au dessus de sa tête, le prit à deux mains et le déchira en deux avant d'en jeter les fragments sur les autres assaillants. Déjà il entendait des cris parmi eux et certains se mettaient à reculer.

" Vous qui m'avez défiés… "

Il leva sa main au dessus de sa tête.

" …craignez ma colère ! Enran ! "

A son commandement, un immense vortex de feu jaillit de sa main et se mit à monter haut dans le ciel. Cette fois-ci, cela fut suffisant pour faire fuir les ennemis qui se précipitèrent vers le petit goulot qui leur permettrait de fuir le " Diable ". Ils étaient tellement pressés qu'ils se bousculaient pour pouvoir passer les premiers si bien que certains tombèrent dans le ravin.

De son côté, Hariel était plutôt content de son petit son et lumière. Il lui avait suffit d'un sonorus pour faire la voie puis utiliser quelques illusions et astuces pour le reste. En effet, s'il avait pu voler sans ses ailes (ce qui devrait être impossible), c'était juste qu'il les avait dissimulés sous un glamour pour les faire apparaître au bon moments. Son aura venait aussi de là. D'habitude pour ce genre de chose il utilisait Excalibur mais dans son souci de ne jamais être dépendant de l'épée, il avait appris à manipuler les illusions sans elle.

Pour le corps du garde, c'était plus un tour de passe-passe. Même s'il était un Démon, il était encore jeune, il n'avait pas à force déchirer un corps en deux de cette façon. Il l'avait donc pré découpé à l'épée et avait notamment sectionné la moelle épinière. Pour le vortex de feu, ça c'était un vrai par contre. Il aurait pu en faire un de foudre mais il pensait que le feu collerait plus à son aspect Démoniaque. En plus le fait de sentir la chaleur serait un plus non négligeable pour faire fuir ses adversaires.

Satisfait par la tournure des choses, il se posa au sol et rétracta ses ailes. Outre les cadavres, il ne restait plus que les hommes de Bedivere, Arthur ainsi que, derrière eux, la Mage. Les hommes ne savaient pas que penser de leur compagnon et ne semblaient pas non plus disposer à ranger leurs armes pour le moment.

" Et ben les gars, faut vous dérider " dit alors Hariel avec un sourire. " Ça y est, les ennemis sont partis. "

" Tu en est bien sûr ? " Lui demanda Arthur.

" C'est méchant ça " dit Hariel sur un ton faussement blessé qui, il l'espérait, dissimulait le fait qu'il l'était véritablement.

" Qu'est ce que tu veux qu'il pense ? " Dit alors une voix. " Comme d'habitude tu en fait des tonnes. "

Eleanor revenait avec Bedivere. Lui était à cheval et elle roulait à côté de lui. Elle avait gardé son apparence de Valkyrie, sans doute au cas où il y aurait d'autres ennemis. Voyant qu'il n'y avait plus de danger, elle toucha son poignet et l'armure disparut.

" Qu'est-ce que vous êtes tous les deux ? " Demanda Bedivere.

" Pour Eleanor, je ne sais pas trop comment elle se définit… "

" Une Technomancienne " dit-elle simplement.

" Encore Ajuka ? "

" Non. "

" Ah… bon d'accord alors Eleanor est une Technomancienne et moi je suis un métis Magicien et Démon. "

" Alors tu es vraiment un Démon ? " Demanda Bill Graisse d'Oie en crispant sa main sur son épée.

" Demi " précisa Hariel.

" Et pourquoi es-tu là ? "

" Cette question, parce que vous m'avez appelé ! Vous vous rappelez, le rituel, le besoin, etc ? "

" Il à raison " intervint alors la Mage. " C'est nous qui l'avons fait venir. "

" Mais est-ce que c'était une bonne idée ? " Demanda Bedivere comme à lui-même.

" Allons, c'était toi qui te demandait à quoi elles seraient utiles " lui rappela la Mage avec un léger rictus.

" Toujours est-il qu'après ce qui s'est passé, mieux vaudrait partir d'ici rapidement " les interrompit Hariel. " Rien ne dit qu'ils ne reviendront pas avec des renforts. Ici nous sommes trop exposé, il va falloir revoir l'itinéraire. "

En disant ces mots, il regarda ostensiblement en direction de la forêt.

" Non ! " Répondit brutalement Bedivere. " C'est hors de question. C'est trop dangereux de passer par là. Même Vortigern l'évite et si ses hommes y sont entré, ils ne s'y sont pas enfoncés suffisamment. "

" Raison de plus " insista Hariel. " Si les hommes de Vortigern ne s'y rende pas, nous y serons en sécurité. "

" Des hommes de Vortigern oui mais pas des résidents de la forêt. "

" Avec trois Magiciens, je pense qu'on peut le faire. "

" Il à raison " intervint la Mage. " Si j'étais seule j'aurais refusé mais à trois ça change la donne. "

" Si c'est plus rapide et qu'on à des experts avec nous, moi je prends " dit alors Arthur. " Et vous ? "

Il se tourna vers les autres hommes qui hésitaient. Même Bill Graisse d'Oie avait perdu de sa prestance.

" Après vous n'êtes pas obligé de nous accompagner " dit Hariel avec un petit ton innocent. " Le plus important c'est que le mec à l'épée et son épée soient conduit par la Mage à Avalon. "

Et lui aussi par la même occasion.

" Vous pouvez parfaitement rentrer. "

Bedivere le regarda d'un air sombre. Hariel, lui, sourit de toutes ses dents.

" Tu es vraiment un Démon " soupira l'homme.

Il se tourna alors vers ses hommes qui soupirèrent. Si leur chef cédait alors ils n'avaient pas vraiment le choix.

" Je vous préviens que si je meurs, je reviendrais vous hanter " menaça Bill en remontant sur son cheval.

Hariel sourit à nouveau et fit de même. A présent qu'il s'était découvert, il n'avait plus besoin de rester à l'arrière du cheval. Eleanor, elle, grimaça mais finit par accepter sa main pour monter en croupe derrière lui.

Les deux Magiciens s'engagèrent en premier dans la forêt, rapidement suivit par la Mage qui savait à peu près vers où se diriger. Puis venait Arthur, Bedivere et enfin Bill, Perceval et John, tous les trois assez peu rassuré et regardant tout autour d'eux avec méfiance.

Ils arrivèrent rapidement à l'endroit ou, précédemment, Eleanor et Hariel s'étaient battu. Ce dernier regarda alors le carnage qui s'était déroulé ici.

" Et après tu dis que c'est moi qui en fait des tonnes ? " Demanda-t-il à Eleanor.

Celle-ci haussa les épaules. Hariel réfléchit quelques instants puis se tourna vers la Mage.

" Au fait, pour quel raison cette forêt est si dangereuse ? "

Sa question fit grincer des dents à Bedivere tandis que ses hommes blêmissaient légèrement.

" De nombreuses créatures magiques plus ou moins hostiles aux humains vivent ici " répondit la Mage.

" Plus ou moins ? "

" Ils pourraient nous jouer des tours où nous égarer…et ça c'est au mieux. Certains pourraient nous tuer à vue et d'autres le feraient si nous les mécontentions. "

" Bref, il faut faire attention " résuma Hariel. " Autre chose ? "

" Quelques esprits sylvestres ancien. "

" Des esprits, hein ? " Dit machinalement Hariel.

Il descendit de cheval et s'approcha du carnage.

" Il vaudrait peut-être mieux se dépêcher, non ? " Demanda Perceval qui était toujours à fleur de peau.

" Le sang à été versé dans une forêt où habitent des esprits " répondit Hariel. " Il vaut mieux éviter de s'y aventurer avant d'avoir nettoyé ce charnier. "

Les esprits, surtout anciens, pouvaient se montrer assez vindicatif quand on souillait leur demeure. Ils n'aimaient pas trop les humains alors si ceux-ci laissaient des cadavres pourrir, ils risquaient de leur en vouloir. Dans le sens qu'ils chercheraient à les tuer.

Hariel commença par rassembler les corps en un seul point, fluides comprit et désintégra tout ce qui n'était pas biologique. Quand il ne resta plus que du sang, des tripes et des os, il s'agenouilla et planta ses mains dans le sol.

" O Mère de Miséricorde, toi qui nous offre la vie, je te rends tes bienfaits. Accepte ces offrandes en ton sein, qu'elle te nourrisse et nourrisse le sol de cette forêt pour qu'elle perdure encore pour des siècles et des siècles. Que les esprits de cette forêt soient témoins du cadeau et de notre respect. "

Ce n'était pas vraiment une formule, plutôt une prière rituelle pour la Déesse. Il y avait ajouté une référence aux esprits pour les rassurer. En tout les cas, la Déesse accepta sa prière car quelques instants après, le sol se ramollit et se mit à absorber les cadavres. Une fois qu'ils eurent disparus, Hariel tata l'herbe à nouveau propre. Le sol était redevenu solide.

" Tu ne mentais pas quand tu disais être à moitié Magicien " dit la Mage alors qu'Hariel se relevait.

En effet la Déesse n'aurait pas pu accéder à la prière d'un Démon de Pur Race. En fait, un Démon de Pur Race aurait eut un sacré mal de tête en essayant de prononcer cette prière, tout comme s'il avait essayé de lire la Bible. Hariel, comme ceux de son espèce, était incapable de pratiquer la magie sacrée des divinités à une exception près. Étant en partie Magicien justement, il était immunisé contre les douleurs de la religion de la Déesse et pouvait lui adresser ses prières. Un peu comme le passé droit que Michael avait accordé à Asia et Xenovia.

" Et maintenant, peut-on repartir ? " Demanda Bedivere.

" Il est déjà tard " répondit Hariel. " Même si nous pouvons vous protéger, il serait dangereux de chevaucher après la tombée de la nuit. Il nous fait trouver un lieu pour camper près d'un point d'eau. De préférence un lac ou un étang. "

" Pourquoi spécifiquement un lac ou un étang ? " Demanda Arthur.

" Nous sommes couvert de sang. Ça risque encore d'énerver les esprits et aussi d'exciter l'appétit de certaines bêtes. Il fait nous en débarrasser. Et puis je meurt d'envie de prendre un bain. Allez, en avant ! "

Il remit son cheval au pas et se mit à me guider à travers la forêt.

" Dites, je vous rappelle quand même que c'est moi le chef, ici ! " S'exclama Bedivere en rattrapant le cheval du jeune Démon.

" Parce que vous savez où trouver un point d'eau ? Non ? Moi si " dit Hariel sur un ton moqueur.

C'était facile d'en trouver un avec son pouvoir élémentaire d'eau. De son côté, Bedivere soupira et se tourna vers Eleanor.

" Il est toujours comme ça ? "

La jeune femme ricana.

" Bienvenu dans mon monde. "

A suivre…

Un chapitre bien plus long que le précédent mais je doute que ça vous dérange n'est-ce pas ?

Personnellement, j'adore le personnage de la bibliothécaire. Il fait vraiment cliché.

Et voilà le petit Hariel qui fait des siennes. Et ça va pas aller en s'arrangeant. Pourquoi faire simple...quand on peut en faire des caisses ?

Deux chapitres en deux jours. Plutôt pas mal. Mais plus de 30 pages à corriger, c'est super épuisant. Je ne pense pas publier demain. Peut-être luni et un autre chapitre mercredi. J'écrirai ensuite la fin de la partie sur Dean et vous aurez les derniers chapitres avant la fin du confinement. Qu'est ce que vous en dites ? pas mal ?

J'attends vos commentaires.

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