Check Mate DxD
Chapitre 92 : Apparition de l'Étrange / Kimyoona Gaikan
.
Jour 8
Heureusement, il semble que ma magie soit revenue. Enfin à peu près. Cela m'a au moins permis de créer ce carnet. Je pensais que sortir de cette bibliothèque serait facile mais c'est plus compliqué que prévu.
Les rayonnages sont comme des couloirs qui débouchent sur des précipices dont les parois sont aussi faites d'étagères. Il y a également des balcons dont les rambardes sont faites de bibliothèques, des escaliers avec des livres à l'intérieur des marches.
Je suis les panneaux mais des fois je me perds. C'est comme un labyrinthe. J'ai l'impression de devenir folle.
C'est pour ça que j'ai invoqué ce carnet. Je veux noter ce qui m'arrive pour ne pas devenir folle. C'est vrai que le temps ne fonctionne pas normalement surtout ici ou là seule lumière viens de lampes mais je compte entre mes phases de sommeils. Si on compte le moment de mon arrivée comme le premier jour, et le moment où je me suis réveillé chez les Flamel comme le second, alors oui, je suis déjà là depuis huit jours.
[...]
Jour 13
J'ai essayé de me repérer en m'aidant du classement des livres mais je ne le comprends pas.
À un moment je suis dans une section sur la psychologie des enfants et la seconde d'après, je passe à celle des livres de méthode de la pêche à la mouche. Les sujets sont varié pour une simple bibliothèque. Mais je suis dans un monde presque purement magique. À quoi m'attendre d'autre ?
Le pire c'est que parfois il y a des livres sans aucun rapport au milieu de tous les autres. Que viennent faire 42 tomes d'une anthologie de Science Fiction au milieu d'un secteur dédié à la fabrication des ordinateurs ? Ça n'a aucun sens.
[...]
Jours 15
Je renonce à essayer de comprendre ce système de classement.
[...]
Jours 16
Non mais là on frise le n'importe quoi. Au détour d'un rayon, je suis tombé sur une grande prairie. Avec des l'herbe. et des collines. Il ne manquait plus qu'une petite maison ! Je pensais que c'était la sortie mais non.
À certains endroits, il y avait des étagères de livres empilés les unes sur les autres. D'autres fois il n'y avait que les livres qui formaient des piliers gigantesques parfait comme des arbres. Je pensais ne plus être surprise quand j'ai entendu un bruit de pages. Heureusement que je me suis baissée car j'ai failli être heurtée par des magazine volant en escadrille. Bizarrement c'était de la presse people. Pour une fois que leur contenu volait haut…
[...]
Jour 20
J'ai traversé un pont...fait d'étagères de bibliothèques. Un pont !
Mais si encore c'était le plus étrange. Ces través sont installés n'importe comment. Des fois l'écart entre elles pourraient permettre de faire passer trois camions côtés à côtés et parfois je suis obligé de me mettre sur le côté pour passer tellement c'est étroit. J'ai même dû à un moment ramper entre deux étagères placés parallèlement à l'horizontale.
Bien entendu, aucun des livres placés au dessus de moi n'est tombé.
[...]
Jour 30
Je ne m'en étais pas rendu compte tout de suite. Je crois que j'écris les jours de façon trop machinale pour bien les comprendre mais cette fois ci, ça m'a frappé.
Un mois.
Ça fait un mois que je suis ici. Papa et Maman doivent être très inquiets que je sois partis aussi longtemps sans donner de nouvelles. Ou pas. Comment savoir ? Est-ce que le temps passe aussi à l'extérieur ou est-ce que je reviendrais à la seconde même où j'ai été pris dans la brume ? J'en sais rien du tout.
Tout ce que je sais, c'est que ça fait un mois que je suis là. Un mois à errer dans cette foutu bibliothèque, à passer mes journées à traverser des travées qui n'ont de travées que le nom.
Je ne sais pas pendant encore combien de temps je vais rester coincé ici. Il faut que je me rationne. La métamorphose de nourriture est impossible à cause des exceptions à la loi de Gamp quand à la duplication...la nourriture finit par perdre ses qualités nutritives alors…
[...]
Jour 36
J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez !
J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez !
J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez !
J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez !
J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez ! J'en ai assez !
0o0o0
Suivant le tiraillement de son pouvoir, Hariel mena rapidement le groupe près d'un cours d'eau qu'ils suivirent jusqu'à sa source.
C'était un bassin naturel au pieds d'une formation rocheuse duquel le s'écoulait de petites chutes d'eaux. La légère déclivité avait dû forcer l'eau à stagner un moment, creusant une cuvette. Des éboulements avaient dû ensuite la dégager et créer le cours d'eau.
Ce n'était pas très grand mais suffisant pour se nettoyer et remplir les gourdes…même si, pour des questions d'hygiène, ce n'était pas forcément dans cet ordre. Mais pour le moment, Hariel ne se souciait pas d'hygiène, il voulait un bain.
Il descendit de cheval en même temps que les autres, aida tout de même Eleanor à descendre puis se précipita vers la berge. Il plongea la main à l'intérieur et frissonna. Un peu froide. Heureusement qu'il y avait la magie.
" Je ne sais pas pour vous, mais moi je me jette à l'eau " dit-il en commençant à enlever ses chaussures.
" Vous n'allez quand même pas faire ça ici ! " S'exclama Bedivere.
" Ben si, pourquoi ? On est tous fait pareil après tout".
Voyant que celui qu'ils prenaient pour une jeune fille commencer à descendre les bretelles de sa fine robe auparavant blanche, il se retourna. Ses compagnons firent de même. La Mage leva les yeux au ciel et entraîna Eleanor plus loin, dans un endroit où elles pourraient se changer au calme.
Arthur fut le seul à continuer à regarder Hariel. Il souriait d'un air entendu, comme s'il défiait le jeune Magicien de se retrouver nu en face de lui.
" Tu vas être déçu " dit celui-ci avec un sourire similaire.
Il fit tomber la robe au sol, révélant ses sous-vêtements et surtout la bosse sur le devant.
" Tu es un homme ? " S'exclama alors Arthur en s'étouffant presque.
Sous la surprise, les autres hommes se retournèrent pour apercevoir la même chose que leur compagnon.
" Je t'avais dit que tu allais être déçu " dit Hariel sur un ton mutin en enlevant sa dernière pièce de vêtement.
Mais Arthur se reprit rapidement et le même sourire qu'auparavant fleurit à nouveau sur son visage.
" Plus surpris que déçu " dit-il. " d'habitude j'arrive à reconnaître une femme d'un garçon qui s'habille en femme. "
Hariel lui jeta un regard surpris.
" On trouve beaucoup de choses dans les bas-fonds de Londinium. "
" Je vois ça " dit Hariel en éclatant de rire. " Tu viens ? "
Il s'adressa alors aux autres.
" C'est valable pour vous aussi " leur dit-il.
" Personnellement je passe mon tour " dit Bill Graisse d'Oie en reculant légèrement.
À leur expression, Hariel pouvait dire que les autres n'en pensaient pas loin.
" Malheureusement, je ne vous laisse pas le choix " dit-il.
Il tendit la main et aussitôt les hommes qui se tenaient sur la berge se retrouvèrent intégralement nus. Plusieurs tentacules d'eaux sortirent alors de l'étang et attrapèrent les guerrier pour les précipiter à l'eau.
" Qu'est ce qu'il te prends ? " S'exclama Bedivere en émergeant.
" Arrête de crier et sois plutôt reconnaissant que je vous ai évité le choc thermique " dit Hariel en pénétrant dans l'eau.
En effet, il avait utilisé ses pouvoirs pour augmenter sensiblement la température de l'eau. Elle n'était pas chaude mais elle n'était plus aussi froide. Il se baissa pour se mouiller complètement et mit même sa tête sous l'eau avant de rejoindre les hommes.
" Je t'ai dit qu'il fallait nous laver pour éviter que l'odeur du sang énerve les habitants de la forêt. S'asperger d'eau et enlever le sang, ce n'aurait pas été suffisant. "
Soudain une sorte de voile de brume apparut de nulle part sur la surface du lac.
" Qu'est-ce que… " sursauta Bedivere en essayant de prendre son épée.
Mais celle-ci se trouvait sur la berge avec le reste de ses affaires.
" Ce n'est rien " dit Hariel. " La Mage à seulement créé une protection pour qu'elle et Eleanor puisse aussi se nettoyer. "
Il fit alors apparaître deux objets. Un pain de savon et un petit baquet de bois. Il posa le savon dans ce dernier et l'envoya flotter au travers de la brume.
" Et maintenant à nous " dit-il en faisant apparaître un second pain de savon.
Bien entendu, à cette époque là, le savon existait déjà, cependant il était principalement fait à partir de graisses animales et de cendres principalement. Rien à voir avec le produit d'Hariel fait à partir d'huile végétal hydrogéné et de soude, le tout produit de manière industrielle. Quand à la question de savoir pourquoi Hariel avait des pains de savons sur lui, c'était encore l'une des bizarreries de son comportement des dernières semaines. Il les avait amassé comme il avait amassé le reste.
Les hommes étaient d'assez mauvaises volonté mais ils finirent par se plier aux exigences du jeune Démon. Après tout, c'était censé être lui le spécialiste de ce qui était magique et de comment s'en protéger. Bien évidemment, le but caché d'Hariel était également de débarrasser les hommes de cette odeur de rance qu'il sentait chez eux depuis des jours. Il avait oublié que l'hygiène n'était pas la priorité de la population du bas moyen-âge. En plus, Bedivere et les autres étaient des fugitifs, ce n'était pas comme s'ils avaient accès à des commodités autre que de simple bassines d'eau tous les jours.
En tout les cas, le grand chevalier noir fut le premier à sortir. En maugréant, il s'extirpa de l'eau et se mit à chercher des yeux ses vêtements. Il finit par les trouver mais vu qu'il était encore trempé, il chercha des yeux de quoi s'essuyer. Son regard tomba alors sur des couvertures accrochés sur un fil tendu entre deux arbres. Il s'en approcha et récupéra l'une d'elle.
Le cri qu'il entendit alors le fit se retourner. Il l'aurait peut-être d'ailleurs pas dû car le spectacle qu'il avait sous les yeux le figea totalement. Eleanor était nue et tentait pas tout les moyens de cacher ses attributs.
" Non mais ne vous gênez pas ! " S'écria-t-elle, furieuse.
" Je…je suis désolé…je… " Balbutia l'homme.
Mais Eleanor ne le regardait plus lui. Ses yeux étaient descendus le long de son corps et fixaient quelque chose à mi hauteur. Bedivere baissa les yeux et, gêné, se dépêcha de mettre la couverture autour de sa taille.
" Retournez-vous ! " Ordonna alors Eleanor.
Bedivere obéit aussitôt. La jeune femme prit alors la deuxième couverture pendue sur le fil et s'enroula dedans. Elle allait repartir quand elle tomba sur Hariel, complètement nu.
" Tu as fini avec le savon ? " Demanda-t-il le plus naturellement du monde. " J'aimerai le récupérer. "
Eleanor prit le pain encore glissant et le jeta presque sur son ami.
" Tiens ! Le voilà ton putain de savon, espèce de connard ! " S'exclama-t-elle avant de s'enfuir.
Hariel cligna des yeux, surpris, et se tourna vers Bedivere.
" J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? "
Bedivere répondit par quelques mots inintelligible et entreprit d'essayer de se rhabiller. Malheureusement son calvaire n'était pas encore fini car Hariel l'empêcha de se rhabiller. C'est donc nu comme un ver, tout comme ses camarades, qu'il dû attendre que le jeune Magicien ait nettoyé leurs vêtements.
Hariel plongea l'intégralité de leur équipement souillés, épées comprises, dans l'eau, y rajouta le savon avant de la faire rapidement tourbillonner afin que le mouvement nettoie le tout. C'était le même principe que la machine à laver. Sauf qu'il n'avait pas vraiment le temps d'attendre un cycle long donc il laissa filtrer un peu de magie dans l'eau en même temps.
Grâce à cela, il ne fallut pas beaucoup de temps encore pour que tout le monde soit à nouveau habillé. Eleanor, elle, avait changé ses vêtements pour ceux que la Mage lui avait prêté quand à Hariel, il avait surpris tout le monde en faisant apparaître, en lieu et place de sa robe bien trop fine et encombrante pour la situation, sa tenue de combat de cuir noir.
" Bien " dit finalement ce dernier alors que leur groupe reprenait leur chemin, " maintenant que nous avons établis que nous ne sommes pas des demoiselles en détresse, on pourrait savoir quelle est la situation exacte ? "
Les hommes se regardèrent. Bedivere regarda la Mage qui l'ignora proprement puis soupira. Ça devait donc être lui qui allait devoir le faire. Surtout qu'Arthur le regardait aussi avec intérêt.
" Par où commencer… " Soupira l'homme.
" Mordred " dit alors la Mage.
Sa voix était à la fois dire et tendue.
" Ah oui, Mordred " dit Bedivere. " Le Roi Sorcier. Alors que les Magiciens et les Humains avaient toujours été en paix, il a utilisé ses pouvoirs pour conquérir l'Albion. Il avait presque réussis quand il a tourné son attention vers le dernier bastion libre, Tintagel, la capitale du royaume du Roi Uther. "
Hariel écoutait avec attention en comparant ce qu'il entendait avec ses propres connaissances des légendes arthuriennes.
" J'étais là, ce jour-là… " dit pensivement Bedivere. " Des ennemis, vivants et morts, s'écrasaient contre les murailles. Des éléphants géants, défenses pattes et queue recouvertes d'épines, contrôlé par la magie, se déchaînant partout, réduisant nos défenses en miette. "
Il se perdit quelques instants dans ses pensées avant de tourner son attention vers Arthur.
" Le Roi est alors partit seul à l'assaut de la forteresse mobile de Mordred, attachée sur le dos de l'un des éléphants. Son frère a essayé de l'en dissuader, j'ai essayé de le dissuader…mais il était décidé et il avait raison car grâce à Excalibur et aux ailes du Dragon d'Albâtre, un don qu'il avait depuis sa naissance, il est parvenu à tuer Mordred, mettant son armée en déroute… "
" Et après ? " Demanda Hariel.
" Les hommes ont pensés leurs blessures et ils ont essayé de guérir mais le mal était déjà fait. Ils se méfiaient des Mages et des pièges ont été organisés avant même qu'Uther ne puisse faire quelque chose. "
C'était compréhensible d'un certain côté, se dit Hariel. S'il devait imaginer, il émettait l'hypothèse que les relations n'avaient cessé de se dégrader au cours des siècles suivants, la religion jouant sur les anciens préjugés pour asseoir leur pouvoir, jusqu'à ce que vers 1690, parmi la communauté internationale des Magiciens, une majorité d'entre eux souhaitent se séparer des humains normaux, leur faire oublier la magie pour mieux se protéger.
" Nous pensions que c'était la fin alors que ce n'était que le début " reprit Bedivere. " Vortigern, le jeune frère d'Uther, convoitait son pouvoir. Il a fomenté une rébellion et à pris possession du pouvoir. Ce qu'il est advenu du Roi, nous l'ignorons, nous pensons que Vortigern l'a tué. "
" Alors qu'il avait Excalibur ? "
Même s'il avait vu la scène dans l'esprit d'Arthur lors de son cauchemar, c'était difficile à croire. Les deux Dragon-Empereurs étaient de force quasi égales. Il aurait fallu une volonté surhumaine pour que Vortigern l'emporte sur son frère, surtout que celui-ci avait également L'Épée Sacrée à disposition.
" On chuchote qu'il à eut l'aide d'un Démon " dit alors Bedivere en regardant Hariel droit dans les yeux. " Sa femme à disparut juste après l'attaque, on dit qu'il la offerte en cadeau pour obtenir le pouvoir de vaincre Uther. "
" Un ami à toi ? " Demanda Bill Graisse d'Oie à Hariel sur un ton sarcastique.
" Non. Sûrement un Démon Errant " dit celui-ci sans remarquer la pique. " Un rebelle sans maître probablement devenu fou. "
" Pourquoi un rebelle ? "
" Parce que le Démon ne peuvent pas demander de sacrifice en paiement d'un souhait. Des objets peut-être, de l'énergie oui, mais pas provenant d'un sacrifice. C'est contre la loi des Quatre Satan. "
Enfin celle de son oncle Sirzechs, d'Ajuka, de Serafall et de Falbium parce que ce n'était pas le cas pour leur prédécesseurs.
" Nous avons ensuite cherché le reste de la famille royal " reprit Bedivere. " Mais nous avons seulement retrouvé le corps de la Reine, Ygerne. "
Le regard d'Arthur se voilà légèrement.
" Il n'y avait aucune trace non plus de son fils…jusqu'à récemment. "
" Récemment ? " demanda Hariel.
" L'épée " dit Bedivere. " l'épée à réapparut après un mouvement irrégulier des eaux de la Tamise. Nous savions ce que ça voulait dire. "
Il regarda la Mage.
" Excalibur se trouvait au fond de la Tamise, plantée dans une pierre " dit-elle. " On pense qu'elle est tombée lors du combat, raison pour laquelle Vortigern n'a pas pu la récupérer. Il y a quelques semaines, la Tamise a reflué brusquement, révélant l'épée. Merlin à pensé que c'était un message de l'épée et m'a alors envoyé ici pour aider la résistance à former son Porteur. "
" Personnellement je penses que cette histoire de message est un peu tiré par les cheveux " intervint Bedivere. " Il est plus probable que ce soit à cause des travaux de la tour. "
Hariel se retint au dernier moment de dire que c'était tout à fait possible que de l'eau reflue à cause de la simple volonté d'Excalibur. Elle n'était peut-être pas aussi puissante sans Porteur mais elle avait encore quelques tours dans son sac. À la place il s'intéressa à ce qu'avait dit Bedivere en dernier.
" Je me souviens de cette tour " dit-il en se rappelant le sauvetage d'Arthur. " Elle sert à quoi ? "
Bedivere le regarda avec des yeux perçant.
" Comment pouvez vous savoir ? Vous n'étiez pas présent avec nous. "
" On vous a espionné " dit-il simplement en haussant les épaules.
" Je savais bien que j'avais sentit quelque chose " grogna la Mage.
" Alors, cette tour ? " Demanda Hariel.
Bedivere ouvrit la bouche mais il fut interrompu par la Mage.
" Il veut reproduire celle de Mordred détruite par Merlin " dit-elle. " Elle servait à canaliser ses pouvoirs et à le rendre plus fort. "
" Pour ça, il a acheté des centaines d'esclaves qu'il fait travailler jour et nuit " continua Bedivere. " Il oblige également les criminels, enfin, ceux qui sont arrêté par sa garde noire, à faire de même. "
La nouvelle rendit Hariel pensif. Une tour pour augmenter son pouvoir. Il est plus probable qu'il s'agisse d'une sorte d'antenne magique. Dans ce cas cela voulait dire que Tintagel était en plein sur un Node…
0o0o0
Jours 48
J'avais jeté ce carnet. Je n'en pouvais plus. Je l'avais jeté et j'étais reparti sans mais je n'y arrivais plus. J'en avais besoin.
J'aurais pu en faire un autre par magie mais ça n'aurait pas été pareil. J'avais écrit beaucoup de chose dans celui-ci, des choses que j'aimais bien relire, ça me réconfortait. Je suis donc partit à sa recherche.
Le pire, c'est que je l'avais jeté dans un ravin. J'ai dû descendre en me tenant aux étagères. Les prises étaient faciles mais la fatigue… heureusement, une fois en bas, je l'ai retrouvé.
Cependant c'est la première fois que j'écris dedans à nouveau.
0o0o0
Hermione referma son carnet puis porta à sa bouche son sandwich fait de deux fines tranches de pain et d'une tranche de jambon cru tout aussi fine.
Assise dans un coin, contre une étagère, elle faisait peine à voir. Les ombres de la bibliothèque accentuaient les cernes qu'elle avait sous les yeux. Ses cheveux étaient emmêlés et ressemblaient à ceux qu'elle avait l'année précédente. Son visage aussi était différent, légèrement émacié. Ses vêtements étaient sales. Elle avait arrêté de les changer ou du moins pas aussi souvent qu'avant. Elle leur jetait des sorts de nettoyages rapides mais ils ne fonctionnaient pas toujours. Alors généralement elle abandonnait.
Son carnet retrouvé serré contre elle, elle continua à mastiquer longuement. Elle avait les idées noirs. Elle avait l'impression qu'elle ne sortirait jamais d'ici. Et puis elle était seule depuis bien trop longtemps.
Soudain, il y eut un bruit. Hermione tendit l'oreille. Elle ne rêvait pas. Il y avait bien un bruit, un bruit de pas. Un peu comme des talons sur un sol en pierre. Il y avait également un autre bruit, une sorte de grincement continue. Elle tourna de tous les côtés et finalement s'arrêta à un angle de la pièce. Il y avait un couloir qui faosaotnunncoude et menait ici. Hermione s'avança et vit...la bibliothécaire. Celle-ci marchait tranquillement en poussant un chariot. C'était l'une de ses roues qui grinçait. La femme portait effectivement des talons qui, s'ils n'étaient pas très haut, faisaient quand même encore du bruit.
"Qu...qu'est-ce que vous faites là ?" Balbutia Hermione.
"Je viens ranger les livres, cette question !" S'exclama-t-elle de sa voix pincées que la jeune fille lui rappelait. "Et vous ? Que faites vous encore ici ?"
"Je suis perdu ! Voilà ce que j'ai !" Cria alors Hermione à bout de nerfs.
"Chut !" S'exclama la femme.
"Mais il n'y a personne ici !" Cria Hermione. "Je n'ai croisé personne depuis que je suis ici !"
"Il n'empêche que dans une bibliothèque, il faut du silence !" S'écria la bibliothécaire presque aussi fort. "Il me semblait vous avoir dit de suivre les panneaux."
"Mais c'est ce que je fais mais j'ai l'impression de tourner en rond !"
"Je vous ai également dit de consulter les livres."
"Comme si ça allait m'aider. Je ne sais même pas quel type de livre contient cette bibliothèque entière !"
"Mais tous, voyons !"
"Pardon ?" Demanda Hermione que la réponse avait presque calmé."
"Il y a tout dans cette bibliothèque. Tout ce qui à été publié ou qui le sera ou qui ne la jamais été ou qui ne le sera jamais. Tous les livres qui ont disparus ou ont été détruits. Tout cela se trouve ici. Même les gens sont ici."
"Les gens ?"
"Leur livre. L'histoire complète de leur vie de leur naissance à leur mort."
"Et...et après ?"
"Après, cela, ma chère, c'est le tome 2."
Elle se remit à pousser son chariot et dépassa rapidement Hermione.
"Mais où est-ce que je vais moi maintenant ?"
"Continuez à suivre les panneaux" dit la bibliothécaire sans s'arrêter.
"Vous ne pouvez pas m'y emmener ?"
"Ça ma chère, ce n'est pas mon travail. Je suis bibliothécaire, pas guide touristique."
Il vient alors à l'esprit d'Hermione qu'elle pourrait la suivre. Mais celle-ci s'arrêta et se retourna.
"Je ne ferais pas ça, si j'étais vous. Je retourne à l'accueil à présent."
"Comment…"
Mais elle avait déjà tourné à un autre coin. Hermione essaya de la rattrapper mais elle avait disparut. Elle soupira et retourna là où elle avait laissé son sac. Elle l'enfila et leva la tête. Elle n'avait pas vraiment envi de remonter la falaise-étagère qu'elle venait de descendre. Peut-être qu'elle arriverait à retourner en haut autrement…
0o0o0
Ils chevauchèrent encore pendant plusieurs heures mais ne progressèrent pas énormément. À mesure qu'ils avançaient, la forêt se faisait plus dense et les branches plus basses. Ils durent donc descendre de cheval et continuer à pieds. À plusieurs reprise, Hariel et la Mage leur firent faire des détour. La plupart du temps c'était parce que leur vision magique avait détecté des dangers.
Une seule fois ce ne fut pas le cas et c'était parce que les hommes leur avait fait remarqué quelque chose d'étrange. Pris dans leurs seconde vie, ils étaient noyés dans un déluge de sensations différentes et notamment de couleurs émanant de partout autour d'eux. Ils ne voyaient donc pas toujours ce qui était physiquement autour d'eux. C'était également le cas d'Eleanor dont la visière lui servait également à voir la magie.
Les trois Magiciens avaient donc failli manquer les indices indiquant qu'ils risquaient d'entrer sur le territoire de centaure. Ils avaient pu ainsi l'éviter mais cela les avait obligé à faire un important détour.
Il fut donc convenu que les Magiciens continueraient à surveiller les alentours de manière magique tandis que les autres les préviendraient dès qu'ils verraient quelque chose d'étrange.
Malheureusement, à cause de toute cette prudence, ils étaient loin d'avoir traversés la forêt avant la tombée de la nuit. Comme on était en été le soleil était encore haut mais mieux valait trouver un endroit ou dormir assez rapidement.
" Je crois avoir vu une clairière par là-bas " dit Bill Graisse d'Oie en pointant du doigt une légère trouée parmi les arbres.
" C'est un peu risqué je pense… " dit la femme. " D'après ce que j'ai vu nous devons être sur le territoire de Brownies. "
" Ils sont dangereux ? " Demanda Arthur.
" Non mais ce sont des chapardeurs doués de pouvoirs puissants. Ça va être difficile de récupérer toutes nos affaires si nous campons ici, même avec des tours de garde. "
" Des Brownies, hein ? " Dit pensivement Hariel. " Je pense que j'ai une idée pour qu'ils nous laissent tranquille. Quels sont nos réserves de nourriture ? "
" Il nous reste de la viande séchée, plusieurs morceaux de pain noir et quelques morceaux de fromages " dit Perceval.
" Ça ne suffira pas. "
Ils abandonnèrent les chevaux à la garde de la Mage et Eleanor pour chercher des plantes et des racines comestibles ainsi que des légumes et des fruits sauvages. Quand les hommes revinrent au campement, il faisait nuit et un feu brûlait dans un trou bordé de pierres.
" Ils sont tout autour de nous " dit alors la Mage.
" Je sais " répondit Hariel.
Lui et les autres hommes posèrent leur butin juste à coté et le jeune Démon se mit à réfléchir. Il était peu probable que Bedivere ou ses hommes aient ce qu'il cherchait et pour une fois, il n'avait rien dans sa poche dimensionnelle qui pourrait l'aider. Il chercha pendant quelques instants une grosse pierre et la métamorphosa en marmite qu'il posa sur le feu.
" Maintenant, enlevez vos épées, vos armures, vos bottes…et posez les à côté. "
Les hommes se regardèrent quelques instants puis finirent par obéir. Arthur allait également poser Excalibur mais Hariel l'en empêcha.
" Ça, ça ne sert à rien. "
Il fit ensuite reculer et s'asseoir tout le monde sur le sol de la clairière.
" On attends quoi ? " Demanda Bill Graisse d'Oie au bout d'un moment.
" Les Brownies. "
" Tout ça c'est un piège ? " Demanda Bedivere.
" Plutôt des offrande " lui répondit le jeune Démon.
" Quoi ? Des off… "
L'homme voulut se relever mais Hariel le retint de sa poignée ferme.
" Ils ne vont pas les garder. Ce qu'il faut savoir c'est que les Brownies sont en admiration devant les activités et les objets humains. Ils vont souvent dans les villages pour les observer et apprendre comment ils font les choses. Parfois, ils vont même dans les maisons pour travailler, fabriquer des choses ou les réparer, parfois faire le ménage ou la cuisine. Ça les passionne. "
Il montra le tas d'armes et d'armures ainsi que la marmite du menton.
" Si nous leur permettons de faire notre repas et de réparer nos affaires, ils devraient nous laisser tranquille. "
Un bruit se fit alors entendre dans un arbre bordant la clairière. Des branches rémunèrent légèrement et quelque chose en tomba. Hariel écarquilla les yeux. Il savait que c'était un Brownie mais il était vraiment très différent de ceux de son époque.
La créature faisait environ une cinquantaine de centimètres de haut avec des bras et des jambes longues et fines et de petits mains et pieds griffus. Il était nu, ce qui permettait de voir son corps et plus particulièrement (fait qui choqua Hariel), la fourrure dont il était couvert. En effet le petit être était pourvu d'un léger duvet brun sur l'intégralité de son anatomie à l'exception de l'intérieur de ses pieds et de son visage.
Une peau pâle émergeait de la fourrure Et laissait apparaître une grande bouche, un nez allongé et des yeux immenses. Il avait également de grandes oreilles qui se dressaient fièrement sur sa tête.
Comme il pouvait voir qu'il n'y avait pas de danger, le premier Brownie en appela d'autre et Hariel pu voir que ce n'était pas une bizarrerie de cet individu en particulier. Les Brownies lui ressemblaient tous.
Le jeune Démon ne pouvait s'empêcher d'être mal à l'aise en pensant aux créatures qu'il connaissait. Leur peau nue et maladive, leurs oreilles tombantes, leurs yeux globuleux. Il ne savait pas si les Créatures avaient évolués d'elles-mêmes pour plaire à leur maîtres ou si ceux-ci, après avoir oublié les origines de leur lien, les avaient modifié eux-mêmes.
Toujours est-il qu'une fois les Créatures rassurés, Hariel se leva et s'avança vers elles. Il y eut quelques sursauts et tremblements mais finalement, comme il l'espérait, ils reconnurent le Démon en lui.
À partir de là il ne lui fallut que quelques minutes pour négocier avec eux avant qu'ils ne se mettent à l'ouvrage. Bientôt, un ragoût de légume agrémenté de morceaux de viande séchée cuisait alors que les petits êtres s'amusait avec les armes, utilisant des outils divers empruntés aux humains pour les réparer s'ils le pouvaient et la magie quand ils ne pouvaient pas.
C'était assez étrange de les voir agir ainsi car, comme tous les êtres féeriques, le fer leur était nocif. Pourtant leurs gestes étaient vifs et à aucun moment ils ne touchaient le métal.
Comme Hariel l'avait prévu, il y n'eut plus de nourriture que nécessaire et il invita les Brownies à manger avec eux. Une fois le repas fini, ils lavèrent la vaisselle et disparurent sans laisser de traces.
" Nous devrions être tranquille cette nuit " dit Hariel.
" Je préférerais quand même mettre en place des tours de garde " dit Bedivere.
" Comme tu veux " dit Hariel en haussant les épaules. " Moi de mon côté je vais monter la tente. "
" Quelle tente ? "
Le jeune Démon sourit et fit apparaître un sac depuis sa poche dimensionnelle. Bien entendu, la tente qu'il contenait était une tente sorcière. Hariel avait toujours du mal avec ce qui venait des sorciers mais il lui arrivait de trouver certains objets intéressant. C'était le cas de cette tente qui se monta toute seule une fois que le sac fut ouvert.
Ayant l'apparence d'une tente coloniale ou d'un petit chapiteau de cirque, elle possédait un petit auvent qui amenait aux portes de tissus. L'intérieur ressemblait à une vaste chambre avec plusieurs lits simples avec matelas, traversins et couverture, juste de quoi bien dormir. Il savait qu'il existait des options qui ressemblait à des maisons miniatures à l'intérieur voir à de vrais manoirs mais ça ne l'intéressait.
Dans son esprit, ça ruinait un peu l'esprit du camping. Au moins avec ça, ils étaient sûr de passer une nuit confortable en toute simplicité.
0o0o0
C'est avec un grand soulagement qu'ils avaient finalement pu sortir de la forêt. La deuxième journée de route n'avait pas été aussi calme que la première. En fait, ils avaient même dû continuer leur route de nuit et n'avaient pu s'arrêter qu'aux petites heures du matin. Heureusement à ce moment-là ils étaient assez proche de la lisière pour qu'il n'y ai plus de danger.
Ils prirent alors la décision de ne pas repartir tout de suite. Selon la Mage, Ynys Wydryn n'était qu'à une demi journée de route et mieux valait l'atteindre la nuit au cas où elle était surveillée.
De toute façon, ils devaient bien se reposer mais pas avant s'être occupé de leurs chevaux. Les pauvres bêtes avaient été mises à rude épreuve toute la nuit.
Déjà la journée avait été épuisante. Leurs cavaliers avaient pu remonter en selle et à de nombreuses reprises, ils avaient dû prendre le galop pour échapper à une menace. Les détours fait pour éviter certaines zones les avaient également forcé à emprunter des chemins assez peu adapté, souvent dangereux.
Cependant c'était à la tombée de la nuit que les choses s'étaient corsés. Le groupe cherchait à ce moment-là à trouver un endroit où camper et se faisant ils étaient malencontreusement entre sur le territoire de créatures extrêmement dangereuses appelés Lethifold.
Classés parmi les plus dangereuses créatures par le Ministère de la Magie, les Lethifolds ressemblaient à des morceaux de tissus voir des capes sombres. Cet aspect leur permettait de passer inaperçus surtout quand ils chassaient. Ils avaient généralement l'habitude de s'introduire dans les maisons et de dévorer l'un des occupants en développant autour de lui. Cependant cela ne les empêchait pas d'attaquer et traquer des prises éveillés surtout en groupe.
Le seul moyen de les faire fuir était d'utiliser le patronus.
Dans le groupe, Hariel était le seul à savoir. Malheureusement cela faisait longtemps qu'il n'avait pas pratiqué. De plus, l'intense chevauchée ainsi que la fatigue n'aidait pas à la concentration. À cause de cela il n'était capable de produire qu'une brume argentée. Elle avait été suffisante pour tenir les choses à distance mais pas assez pour les faire fuir si bien qu'ils avaient dû chevaucher jusqu'à ce qu'elles abandonne avec les premiers rayons du soleil.
À cause de cela, les chevaux étaient égratignés et éreintés mais surtout traumatisés. Il avait fallu quelques temps pour les soigner et les calmer mais finalement les membres du groupe avaient ou prendre un peu de repos.
Cependant il fallait bien reprendre la route à un moment où à un autre.
0o0o0
Jour 49
Je vais étrangler cette foutue bibliothécaire. Utiliser les livres, utiliser les livres, elle en a de bonne. J'ai une nouvelle fois essayer de me repérer à l'aide des secteurs mais ça n'a toujours pas le moindre sens.
Elle ne veut quand même pas que je les lise ! Certes j'adorerais mais là c'est une perte de temps.
Il faut que je continue
Jours 50
Oh ma Déesse ! Oh ma Déesse ! Oh ma Déesse !
Je l'ai trouvé. Je n'en sais pas comment mais je l'ai trouvé ! Je regardais les titres sans vraiment faire attention et boum ! Je l'ai vu.
"Hermione Granger"
C'est moi ! C'est mon nom !
Je me suis calmé quelques instants. Ça pouvait être un homonyme. J'ai quand même prit le livre et... J'AI VU MA PHOTO SUR LA COUVERTURE !
C'était moi ! Le moi de maintenant. Est-ce que ça voulait dire que le livre n'allait que jusqu'au moment présent et qu'il continuait tout seul ? Non, la bibliothécaire à dit qu'il y avait tout à l'intérieur. De la naissance à la mort.
J'ai quand même cherché le tome 2, celui qui parle d'après la mort mais je ne l'ai pas trouvé. De toute façon ce que j'ai dans les mains est suffisamment excitant déjà.
Mais que faire ? Est ce que je le lit ? Je ne suis pas sûr. J'ai envie de savoir mais si ce que je lis ne me plaît pas ? Est-ce que je pourrais le changer ? Et si ça me plaît ? Est-ce que des actions ne risquent pas de le changer ?
J'ai envie de regarder mais en même temps je n'ai pas envie.
Surtout, je n'ai pas vraiment le temps d'y réfléchir. Pas maintenant. Mais en même temps je ne peux pas me laisser là. J'ai pensé demander à la bibliothécaire de me le réserver mais je ne sais pas comment l'appeler.
La seule solution c'est...de prendre le livre. De le faire sortir de la bibliothèque pour pouvoir y réfléchir à nouveau à tête reposée. Je sais, c'est interdit mais elle ne s'en rendra pas compte. Je sors de la bibliothèque avec le livre, je rencontre la Déesse, elle me débarrasse de mon problème et après je m'intéresse à nouveau au livre et puis je le ramène avant de partir ni vu ni connu.
C'est simple.
0o0o0
Dean n'avait pas parcouru plus d'une dizaine de mètres qu'il se figea. Il regarda autour de lui, surpris.
Il se trouvait de nouveau dans la salle de l'épée. Pourtant, il n'avait pas parcouru les centaines et centaines de mètres de long couloir qui l'avait conduit aux épreuves. Il ne s'était même pas retrouvé face au précipice. La logique voudrait qu'en retournant sur ses pas, il ait à parcourir la même distance. Et pourtant non.
Alors peut-être que la première fois il avait tourné en rond et n'était en fait pas allé aussi loin et que des raccourcis s'étaient ouvert dans les parois...ou alors peut-être que non et que l'espace s'était tout simplement réarrangé comme le faisaient les salles de Poudlard. Avec la magie tout était possible.
Coupant court à ses interrogation, Dean s'avança à nouveau vers l'autel au fond de la salle. Il s'attendait à ce que Merlin réapparaisse mais ce ne fut pas le cas. Y avait-il une autre épreuve ? Son regard tomba alors sur l'épée dans la pierre. Si, elle était apparue, il devait y avoir une raison. Il se mordit la lèvre, hésita, puis avança. Peut-être qu'à présent…
Il posa à nouveau ses deux mains sur le fuseau de la poignée de l'arme et tira. Celle-ci glissa toute seule hors de la pierre. Dean recula et regarda la lame qui brillait à la lueure de sa lumière magique. Il aperçut alors une lueur derrière l'autel. Cependant, Dean ne s'attendait pas du tout à ce qui venait d'apparaître.
À la place de Merlin, il y avait un chevalier en armure complète, les deux mains posés sur le pommeau d'une épée. Sauf que le chevalier, lui-n'était pas un fantôme. Il n'en avait pas l'air. il semblait en fait extrêmement solide...tout autant que son épée ou que celle que Dean tenait dans la main.
Oh non, dites moi que ce n'est pas vrai ! gémit intérieurement le jeune Sorcier.
Mais quand le chevalier en armure leva son épée, Dean n'eut plus aucun doute sur ce qu'il allait faire. Aussitôt, il leva la sienne et para l'attaque. La lame du chevalier ennemi heurta la sienne. Dean sentit son corps vibrer et ses bras lui faire mal. L'attaque avait été trop forte pour lui. Alors que le chevalier préparait une seconde attaque, il se recula rapidement.
Il avait appris à se battre à l'épée. un peu. Mais combattre un véritable chevalier était peut-être un peu trop pour un jeune garçon de même pas encore quinze ans. Malheureusement, le Chevalier le suivit et attaqua à nouveau. Cette fois, au lieu de simplement parer le coup, Dean attaqua. Le coup lui permit d'amortir le choc et ses bras souffrirent moins du contrecoup.
La passe d'arme mortelle continua et Dean passait son temps soit à esquiver soit à se défendre. Les lames des deux adversaires s'entrechoquaient mais au lieu du bruit métallique de l'acier, le fracas des armes produisait une sorte d'éclat électrique. De même, à chaque coup, les deux lames produisaient un éclair de lumière.
Mais Dean n'avait pas le temps de se préoccuper des effets sonores et visuel. Il combattait pour sa vie. Alors que les coups du chevalier ennemi devenaient plus rapide, Dean réussit finalement à éviter la lame en se jetant au sol et se mit à rouler pour s'éloigner. Accroupie sur le sol, il avisa alors une pierre dans le sable. il la prit et la jeta sur son adversaire, espérant le blesser ou au moins le distraire pour qu'il attaque.
Malheureusement, sous le regard éberlué de Dean, la pierre traversa le chevalier comme s'il était...un fantôme. Le jeune homme ne comprenait plus rien. Son adversaire semblait pourtant très réel et l'épée qu'il tenait, tout autant puisqu'elle s'entrechoquait avec la sienne. Et celle qu'il tenait était également réelle puisque, justement, il la tenait dans sa main, il pouvait sentir le froid du métal ainsi que son poids. Elle était donc réelle. Alors comment pouvait-elle combattre un chevalier immatérielle ? Magie ?
Mais il n'eut pas le temps de réfléchir à ses questions car le chevalier se précipita à nouveau sur lui. Toujours au sol, Dean n'avait pas l'amplitude nécessaire pour éviter. Il tenta de parer mais c'était trop tard. L'épée fondit sur lui et le traversa.
Une douleur fulgurante traversa alors son corps et plus particulièrement son torse, prouvant à quel point l'épée était effectivement matérielle. Il hurla et tomba sur le dos. Il réussit néanmoins à rouvrir les yeux pour voir l'épée de nouveau s'abaisser pour l'atteindre. Il roula donc sur le sol et, tenant sa blessure, se releva pour se mettre hors de portée de son adversaire. Il leva sa main pour voir s'il y avait beaucoup de sang et vit que celle-ci était propre. Il baissa la tête, palpa son épaule, sa poitrine, son ventre et constata qu'il n'avait aucune blessure.
C'était incompréhensible. Il avait pourtant été touché. Il avait ressentit la douleur. Pourtant ses vêtements étaient intact de même que son corps et même la douleur commençait à refluer.
Il fut encore une fois interrompu par le chevalier qui l'attaquait. Dean leva son épée et para un nouveau coup. Comme à chaque fois, les deux lames s'entrechoquèrent comme si elles étaient toutes les deux totalement matérielle...et pourtant celle de son ennemi l'avait traversé sans faire de dégâts.
Il évita la lame puis para un second coup.
Il devait réfléchir, ne pas se laisser aller à la panique. Que dirait Hariel ? De rassembler les faits.
Fait n°1 : L'épée qu'il tenait était matérielle dans sa main.
Fait n°2 : Elle était matérielle pour l'autre épée.
Fait n°3 : Le chevalier était matériel pour son épée seulement.
Fait n°4 : Son épée était immatérielle pour lui mais lui causait de la douleur.
Conclusion : si l'épée du chevalier était dangereuse pour Dean alors son épée devait pouvoir le blesser malgré le fait qu'il soit immatériel.
Cette fois-ci, au lieu de simplement éviter la lame, Dean se servit de son geste pour porter un coup. Sa lame traversa le chevalier comme l'avait fait la pierre quelques instants auparavant. Cependant, les gestes du chevalier se mirent à changer, il recula. On aurait dit qu'il était blessé, qu'il souffrait. Son épée n'était plus en garde et ne le protégeait plus.
Ne voulant pas lui laisser le loisir de se reprendre, Dean porta un second coup, puis un troisième. Le chevalier réussit à se remettre en garde. Il para un premier coup de Dean, puis un second. Celui-ci voulut alors lui porter un coup d'estoc en plein dans le torse mais à ce moment-là, son souffle se coupa.
Il chancela et porta sa main à sa gorge. Il faisait une crise d'asthme.
Normalement cela n'aurait pa dû être possible puisqu'il était protégé par les runes dessinés sur son torse. La crème qu'il utilisait n'était pas très puissante par rapport à celle qu'Hariel lui avait faite en Roumanie cependant elle l'avait toujours protégé jusque là. Cependant il n'avait pas non plus fourni autant d'effort que depuis qu'il était coincé dans ces grottes.
Le chevalier porta un coup plus fort que les autres. Dean voulut se protéger mais le choc était trop rude et il lâcha son arme qui tomba quelques mètres plus loin. Il voulut sauter en arrière pour éviter l'arme du chevalier qui venait à nouveau sur lui mais à cause de son manque de souffle, il tomba à la renverse.
Roulant sur le sol, il réussit à s'éloigner suffisamment pour essayer de souffler. Il releva son tee-shirt et analysa la magie sur son torse. Les runes étaient toujours là mais incomplètes. Comme si elles avaient été coupés ce qui les avait désactivés. Dean suivit le tracé de la brèche et se rendit compte que c'était celui du coup d'épée qu'il avait reçu précédemment. Donc l'épée avait désactivé sa magie et il se retrouvait vulnérable. Pire même, il faisait une crise et son souffle se bloquait dans sa poitrine.
Comme le chevalier revenait vers lui, il roula à nouveau au sol et s'éloigna tant bien que mal de lui. Il mit sa main dans sa poche. Il y avait une boite qui contenait l'onguent dont il se servait mais il n'aurait pas le temps de retracer les runes. Il prit plutôt son inhalateur en bénissant sa mère qui l'avait obligé à le prendre. Elle n'était pas aussi confiante que lui dans la magie et elle préférait qu'il ait une solution de repli. Dean porta donc l'embout à ses lèvres puis pressa la capsule et aspira.
Comme le chevalier revenait vers lui, il se mit de nouveau hors de portée et reprit encore une bouffée de médicament. Il commençait déjà à se sentir mieux mais il n'allait pas pouvoir tenir encore longtemps à ce rythme. Il allait devoir récupérer son épée. Il roula encore une fois pour éviter une attaque et regarda autour de lui. L'arme se trouvait sur le sol à une dizaine de mètres. Il tendit la main et l'invoqua. Il jura quand sa lumière magique s'éteignit.
Rapidement, il roula dans la direction où il avait vu l'épée et réussit dans le même temps à faire apparaître une nouvelle sphère lumineuse. Il se releva et se précipita ventre à terre vers son épée alors que le chevalier le talonnait. Tournant la tête, il vit celui-ci balancer un coup latéral pour le faucher en pleine course. Il se jeta en avant, roula sur le sol, récupéra son arme, se retourna et porta un coup. Un seul. Un coup d'estoc ascendant qui atteint son adversaire en pleine poitrine.
Le chevalier se figea. Il lâcha son arme qui tomba au sol avant de disparaître. Dean retira son épée. Le chevalier tituba en arrière puis, dans un miroitement, disparut. Dean resta en alerte pendant encore quelques instants avant retomber sur le sol, soulagé.
Il reprit une bouffée de son inhalateur puis enleva son tee-shirt trempé de sueur. Il frissonna. Il plongea à nouveau sa main dans sa poche et en sortit la boîte d'onguent qu'il ouvrit et y plongea un doigt. Avec des gestes experts de nombreuses fois répétés depuis plus d'un an et demi, il traça les symbole magique sur sa poitrine afin d'aider ses poumons à mieux respirer.
Quand il eut achevé, la magie s'activa et il respira mieux. D'abord à cause des runes mais aussi parce qu'il était soulagé que ça ait marché. Il n'était pas sûr de savoir si cela marcherait ou non à cause des restrictions. Apparemment et heureusement c'était le cas. Il se releva et remit son tee-shirt en grimaçant à la sensation froide de sa propre sueur sur sa peau. Il se pencha ensuite et reprit l'épée sur le sol.
Merlin n'était pas réapparu alors qu'il avait triomphé de son adversaire. Il devait y avoir autre chose à faire. Il s'approcha alors de l'autel puis remit l'épée à sa place dans la pierre.
Il y eut une lumière.
Dean se retourna et écarquilla les yeux. Autour de lui se trouvaient des monceaux d'or et de joyaux.
0o0o0
Hariel n'arrivait pas à croire ce qu'il avait sous les yeux. Il devait y avoir une erreur quelque part, un anachronisme.
Leur groupe avait finalement repris leur route et étaient parvenus à destination dans la soirée. Cependant il faisait encore jour quand ils y arrivèrent si bien que le jeune Démon pour parfaitement voir à quoi ressemblait cette fameuse Ynys Wydryn, l'île de verre. En voyant la plaine inondée qui entourait la colline, il pouvait parfaitement comprendre ce nom. À cause de cela, elle ressemblait vraiment à une île entourée par de l'eau si calme qu'elle ressemblait à du verre.
Cependant c'était la tour au sommet de cette même colline qui rendait Hariel perplexe. En voyant leur destination, il avait tout de suite comprit ce qu'elle était. Il avait même vérifié sur sa carte magique mais ils se trouvaient bien à l'emplacement qui s'appellerait plus tard Glastonbury Tor.
Au final, cela restait logique. Après tout, les légendes qui entouraient cette colline disaient que c'était une porte vers Avalon, que c'était l'endroit d'où était partie Merlin avec le corps du Roi Arthur après la bataille de Camlann pour l'amener sur l'île mythique (penser à ça était d'ailleurs assez perturbant quand on se trouvait à deux pas du dit Arthur).
Cependant ce qui ne l'était pas, c'était justement cette tour. Bien sûr, il y en avait une à son époque mais c'était tout ce qui restait d'une abbaye d'un XIVe siècle et aucune recherche archéologique n'avait fait état d'un monument semblable à une époque antérieure. Ils avaient trouvés des indices indiquant qu'il y avait eut un fort puis d'une église mais pas d'une tour…a moins qu'il y ait de la magie là dessous.
En effet pourquoi ne laisser qu'une tour après la destruction de l'abbaye si ce n'était parce qu'une puissante magie ou autre chose les avaient encouragé à la laisser ?
Toujours est-il que le lieu avait tendance à déchaîner les passions de tout le monde…sauf des Sorciers. En effet, eux aussi avaient entendus parler des légendes d'Avalon et avaient cherché à retrouver l'île. Hariel avait d'ailleurs passé énormément de temps à lire de vieux rapport de recherches de divers Sorciers archéologues ou simplement avides de pouvoir. L'hypothèse d'une porte à Glastonbury Tor avait souvent été étudié et pourtant à chaque fois, les chercheurs étaient revenus bredouille. Leur conclusion était toujours la même : il n'y avait pas de magie à Glastonbury Tor.
Ils avaient essayé par tous les temps, à tout moment, à toutes les phases de la lune, du soleil et des étoiles sans jamais que la colline ne réagisse ne serait-ce qu'un petit peu.
Et pourtant c'était par-là que la Mage comptait les amener sur Avalon.
" Dès que la nuit sera tombé, je me rendrais jusqu'à la tour " dit-elle. " Seule. "
" On ne devait pas venir avec toi jusqu'à Avalon ? " Demanda Arthur.
" La tour est un phare, une clé qui ouvre la porte jusqu'à Avalon. Inutile de prendre de risque en y allant ensemble. "
" Je viens avec toi " intervint alors Hariel en descendant à son tour de sa monture.
" J'ai dit que ce n'était pas utile. "
" Et moi je te dis que tu n'as pas le choix " dit Hariel d'un ton buté.
Il n'allait tout de même pas manquer une étape de la façon d'aller sur Avalon quand même ! Pas après tout ces efforts.
La Mage soupira.
" J'espère que tu sais être discret. "
" Évidemment " lui répondit le jeune Démon. " Je peux même nous faire gagner du temps. "
La Mage le regarda avec des yeux suspicieux mais préféra ne pas poser de questions. Une fois la nuit tombée, elle voulut remonter à cheval mais Hariel l'arrêta. Il leur jeta à tous les deux un sort de désillusion qui les fit disparaître. Ce n'était pas une invisibilité complète, plutôt une sorte de transparence ou un camouflage de caméléon mais heureusement, il faisait nuit donc ça suffirait.
Dans d'autres circonstances, Hariel aurait utilisé sa cape d'invisibilité mais il l'avait de nouveau confié à Draco. Il pensait d'ailleurs la lui céder totalement. Certes il s'agissait d'un précieux héritage de son père mais Draco était tout aussi essentiel à ses yeux.
Toujours est-il qu'une fois lui et la Mage dissimulés, il sortit ses ailes et prit la jeune femme dans ses bras pour l'emporter dans les airs.
" Mais qu'est-ce que tu fais ? " S'exclama-t-elle.
" Tu avais bien dit qu'il fallait être discret, non ? Grâce à moi on va pouvoir passer les gardes facilement. "
En effet si la jeune Magicienne avait voulu attendre la nuit c'était pour une raison, éviter de se faire repérer. Comme Hariel l'avait vu dans ses livres, il y avait bien un fort sur la colline. Celui-ci était en assez mauvais état mais ils avaient perçus des mouvements qui signifiait qu'il y avait encore des gens. C'était pour cela qu'ils devaient être discret. Hors il n'y avait pas plus discret qu'une arrivée par les airs surtout quand on était invisible. Après tout personne ne regardaient jamais en l'air.
Ils survolèrent donc le fort et se posèrent à proximité de la tour. Aussitôt, Hariel lança un sortilège de compulsion mentale pour empêcher que les gardes les remarquent une fois qu'ils ne seraient plus désillusionnés. Il put alors enfin examiner l'édifice de ses propres yeux.
De base ronde, elle était légèrement plus large que la tour Saint Michel qui occupait le même emplacement à son époque. Elle était aussi plus haute cependant elle était également en ruine ce qui pouvait signifier que sa hauteur était encore plus importante quand elle était encore debout.
Bâtie de pierre sombre et simplement équarrie, elle ne possédait aucune fenêtre. L'intérieur était vide à l'exception de gravats et des restes d'un escalier courant le long des murs et qui devait mener au sommet.
" Au fait, en quoi cette tour est-elle si importante qu'il faille y mettre des gardes " demanda Hariel qui regardait toujours autour de lui.
" C'était celle de Merlin " dit simplement la Mage. " Elle a été détruite par Mordred en même temps que le fort. Vortigern y a cependant stationné une troupe de garde pour empêcher les intrus de venir. Entre autre. "
" Pourquoi les gens viendraient ici ? Et pourquoi entre autre ? "
" C'est un ancien lieu de pouvoir " répondit la Mage. " Une rivière d'énergie coule en dessous. Vortigern ne veut pas que ses opposants l'utilise. De plus il a besoin de l'étudier pour construire sa propre tour. "
" S'il s'inspire de celle-là alors pourquoi ne pas simplement la réparer ? "
" Parce qu'il ne veut pas s'éloigner de son trône et aussi parce que l'énergie est plus forte sous Tintagel. "
" Je vois " dit Hariel.
Pendant toute la conversation, il avait regardé tout autour de lui en quête d'informations. Quand il tourna à nouveau les yeux vers la Mage, il vit qu'elle était à genou sur le sol. Il se rapprocha et la vit tâtonner. Il fit alors apparaître une sphère lumineuse dans sa main pour l'éclairer.
" Arrête ça, tu vas nous faire repérer " siffla-t-elle.
" Je ne suis pas stupide, impossible qu'ils nous repèrent, je m'en suis assuré. "
Sa compulsion devait au moins englober tout le fort. Il reporta son attention sur la Mage et la vit déplacer une pierre. Il savait qu'il y avait quelque chose en dessous mais il était incapable de voir ce que c'était. Il essaya de percer l'illusion avec sa magie mais il n'y avait en fait rien de magique là-dedans.
Ce qu'il ignorait c'est qu'il se trouvait exactement à l'endroit où, des siècles plus tard, Dean allait appuyer sur un bouton qui activerait les anneaux de transports qui allaient l'envoyer au cœur de la montagne. D'un certain côté on pouvait dire qu'il avait eut de la chance (ou pas) car s'il avait appuyé un peu plus sur la droite, là où la Mage appuyait en ce moment, rien ne se serait passé. Rien de visible en tout cas.
" Allons-y " dit la Mage.
" C'est tout ? " Demanda Hariel.
" Oui. J'ai allumé le phare. "
Le jeune Magicien était perplexe. Il n'avait rien sentit. Enfin si, il avait sentit quelque chose, une fluctuation dans l'air…sauf que ce n'était pas de la magie ou alors une magie dont il ignorait tout. C'était à la fois troublant et excitant.
Malheureusement, à cause de ça, il commit une erreur. Alors que lui et sa compagne ressortait, il enleva le sort de compulsion et s'envola à nouveau…alors que les deux étaient toujours visibles.
" Hariel " dit alors la Mage. " ton sort d'invisibilité, vite ! Cache nous avec ton sort… "
Mais c'était trop tard. L'alerte commença à se reprendre dans le camps. Apparemment et malgré ce que pensait le jeune Démon, quelqu'un avait bien regardé en l'air. Il avait où voir la silhouette sombre formée par Hariel et la Mage éclairés par la lune et s'était mit à crier.
Aussitôt, le jeune Démon lança à nouveau son sort de désillusion. C'était trop tard pour éviter d'être repérer mais comme ça ils ne sauraient pas où ils se rendaient.
" Qu'est-ce qui se passe ? " Demanda Bedivere une fois qu'ils firent retourné auprès des autres.
" J'ai comme qui dirait fait une boulette " répondit Hariel, gêné.
" Comme c'est bizarre " dit alors Eleanor sur un ton ironique. " Ça ne t'arrive jamais pourtant. "
" Nous avons été repérés " dit la Mage à Bedivere alors qu'Hariel envoyait un regard noir à son amie. " Il faut partir tout de suite. "
Rapidement, tous montèrent à nouveau cheval et suivirent la Mage. Elle voulait contourner les terres inondés par le sud en espérant ne pas croiser les gardes. Cette fois-ci, ils eurent de la chance, ou presque.
Ils chevauchèrent pendant quelques temps à la lueur de la lune jusqu'à des aspérités rocheuses. Ils les contournèrent jusqu'à un trou en pente douce d'où s'échappait un bruit d'eau. C'était une source.
Cependant il ne s'agissait pas de n'importe quelle source. L'eau clair émergeait du sol au centre d'une spirale formée par les roches érodées. L'eau s'écoulait ensuite à l'intérieur de la grotte et disparaissait dans les ombres.
" Descendez de cheval, c'est par là " dit la Mage.
" Il faut entrer là-dedans ? " Demanda Bill Graisse d'Oie, mal à l'aise.
Il n'avait jamais aimé les endroits sombres et clos.
" Si on veut arriver à Avalon, nous n'avons pas trop le choix " dit la Mage.
" Si on veut survivre également " dit alors John en pointant son doigt derrière eux.
En effet ils pouvaient voir une troupe de garde arriver dans leur direction. Ils étaient à découvert.
" Dans ce cas dépêchez-vous " repris la Mage.
Tous se dépêchèrent de descendre de cheval et de les guider à l'intérieur. La Mage leur donna alors des instructions précises. Ils devaient non pas les tenir par les rennes mais par le licol et surtout que leur main nue devait toucher le cheval. Leur autre main devait toucher la croupe de la monture qui les précédait.
" Le contact physique est important " dit-elle. " Si vous ne formez pas une chaîne avec moi, vous ne pourrez pas passer. Seul ceux qui y sont déjà allé peuvent y retourner et y amener d'autres personnes. "
Derrière eux, ils pouvaient entendre les gardes pénétrer dans la grotte de la source. Ils devaient se dépêcher tout en restant prudent pour ne pas glisser à cause des pierres humides et pour pas lâcher la main de la personne devant eux.
Soudain, alors que le bruit fait par les gardes aurait dû devenir plus fort, il diminua jusqu'à disparaître complétement. Avaient-ils abandonné ? C'était peu probable.
En tout les cas, leur groupe continuait à marcher dans la grotte seulement éclairée par les lumières magiques d'Hariel et Eleanor. Cependant au bout d'un moment, quelque chose sembla changer. Le bruit de l'eau qui coule fut alors rejoint par un autre bruit. Celui des vagues. C'était pourtant impossible, ils étaient sous terre et la mer étaient à plusieurs dizaines de kilomètres de là.
Pourtant c'était bien le bruit des vagues et celui-ci devenait de plus en plus fort. Hariel, qui se trouvait en seconde position derrière la Mage, essaya de voir plus avant avec sa vision nocturne et se rendit compte qu'ils se dirigeaient vers une sortie. En effet il pouvait voir le ciel étoilé se découper dans les ténèbres de la grotte.
Enfin, ils émergèrent de la grotte et se retrouvèrent à nouveau à l'air libre. Ils se rendirent alors compte qu'ils se trouvaient sur une plage. La source qu'ils avaient suivit continuait son chemin et se jetait dans la mer. Plus loin, Hariel pouvait apercevoir une seconde source, aux eaux plus sombres, qui s'y jetait également.
Pourtant ça n'avait pas de sens. La mer était à plus de cinq heures de marche de là. Pourtant ils n'étaient pas restés si longtemps sous terre.
Une autre chose étrange était la lumière qui se rependait sur la plage. Hariel s'avança et regarda autour de lui. Il écarquilla les yeux. Non. À nouveau c'était impossible.
À nouveau il se trouvait face à Glastonbury Tor. La colline herbue commençait là où s'arrêtait la plage comme si cela avait toujours été sa place. À son sommet se trouvait la tour de Merlin au sommet duquel brûlait un feu. Contrairement à celle où était allé Hariel, elle n'était pas en ruine et culminait à plusieurs dizaines de mètres de hauteur.
Hariel ne comprenait plus rien. Était-il entre dans une Terre Incertaine ? Non, pas qu'il le sache. D'habitude il le sentait quand il entrait dans une dimensions comme celles là, qu'elles soient d'origine sorcière pu démoniaque. Pourtant là, il n'avait rien sentit. De la même façon qu'il n'avait pas sentit l'activation du phare précédemment.
" Vous pouvez me lâcher maintenant " dit Eleanor à Bedivere.
Juste derrière Hariel, elle avait dû poser sa main droite sur la croupe du cheval d'Hariel et, pour ne pas briser la chaîne, prendre la marge main calleuses de l'homme. Elle avait frémit et même eut envie de la retirer de l'étreinte mais elle s'était retenue. Grâce à ça ils étaient tous passé de l'autre côté. Cependant la surprise les avaient figés et Bedivere avait encore la main d'Eleanor dans la sienne.
Entendant la remarque de la jeune femme, il la lâcha précipitamment en bredouillant des excuses. Eleanor ramena sa main contre son corps et s'éloigna.
" Où va-t-on maintenant ? " Demanda Arthur en s'approchant de la Mage.
Elle pointa quelque chose du doigt et le jeune homme vit alors un bateau qui arrivait dans leur direction. Il aurait pourtant juré qu'il n'y avait rien quelques instants auparavant. C'était un grand bateau à fond plat et à voile triangulaire très simple. La voile était blanche et il n'y avait ni peintures ni figure de proue ou autre décorations sculptés.
De son côté, Hariel avait également vu le bateau apparaître. Pourtant cela semblait presque normal à ses yeux au vu des différents mystères auquel il avait déjà assisté. Il s'avança alors vers le bord de l'eau et remarqua alors qu'il y avait un ponton. Lui non-plus n'était pas là auparavant.
Le bateau s'y accosta et la Mage y grimpa suivit par Arthur puis Hariel, Eleanor, Bedivere et enfin les trois hommes des Culottes Noires.
" Il n'y a personne sur ce bateau " dit Bedivere après un tour d'horizon sur le pont.
" Il n'a pas besoin d'équipage " dit alors la Mage.
Comme pour lui donner raison, le bateau commença alors à bouger tout seul. Il n'y avait pas de vent et pas de gouvernail non plus. Le bateau se contentait de glisser sur l'eau.
Glisser était d'ailleurs le terme le plus approprié. En effet l'eau sur laquelle ils naviguaient semblaient étrange. Alors que sur la plage elle ressemblait à une mer normale, ce qui expliquait les vagues, une fois embarqué elle était d'un calme surnaturel. Même le passage du bateau ne semblait pas la troubler. Elle réfléchissait également le noir de la nuit de manière assez troublante.
C'était comme si ce n'était pas de l'eau, plutôt comme s'ils naviguaient sur le ciel nocturne. En fait, ils avaient plus l'impression de voler dans la nuit que de vraiment naviguer.
Comme les autres, Hariel plongea son regard dans les eaux d'un noir sans fin. Il était tellement captivé qu'il ne se rendit même pas compte quand il s'endormi.
0o0o0
Ça n'allait pas être simple, grogna Hermione pour elle même.
Elle essaya à nouveau de faire rentrer le livre dans sans sac mais c'était peine perdu. C'était comme si l'ouverture se rétrécissait pour l'empêcher de passer. Peine perdue, elle allait devoir le prendre à la main.
Elle continua à marcher pendant un temps puis la travée qu'elle suivait déboucha sur une plateforme. Elle faisait environs trois mètre sur quatre et plongeait dans le vide. Les parois en dessous, comme le reste, était fait d'étagères. Il y avait également d'autres mur d'étagères à droite, à gauche et en face mais ils n'étaient pas connectés à la plateforme. Ils étaient droits et disparaissaient dans l'ombre du précipice.
Hermione soupira. Encore un cul de sac. Elle fit demi tour et chercha un autre chemin. Malheureusement, au bout d'un moment, la travée qu'elle suivait s'ouvrit sur un autre espace similaire. Non, pas similaire. C'était le même. Hermione secoua la tête. Elle s'était embrouillée dans ses directions et avait dû tourner en rond.
Elle fit à nouveau demi-tour, cette fois en faisant bien attention mais à nouveau elle se retrouva face au précipice.
Non, ce n'était pas possible, elle devait rêver…
Elle décida de laisser une marque. Elle prit un livre au hasard sur une étagère et le posa au sol. Rapidement elle fit demi-tour et marcha rapidement pour trouve rien autre chemin. Malheureusement, elle déboucha à nouveau sur la plateforme, celle qui avait un livre posé au sol.
Elle gémit. Elle était coincée.
Mais que devait-elle faire ? Descendre dans le précipice ? Ou alors...elle leva les yeux. Oui, contrairement au bas qui se perdait dans les ombres, elle pouvait voir un étage au dessus. Si elle grimpait sur les étagères, elle pouvait l'atteindre. La question était de savoir comment.
Elle se déplaça sur la gauche. Ici, la paroi était un peu peu plus proche, si elle sautait à l'aide de sa magie alors…
Le problème c'était le livre. Elle aurait besoin de ses deux mains pour grimper. Elle réfléchit quelques secondes puis prit la décision de le mettre dans sa bouche. Elle serra les dents et mordis les couvertures aussi fort qu'elle le pouvait afin de ne pas le perdre. Elle se rendit de l'autre côté de la plateforme et se prépara à courir.
Elle s'élança rapidement et, arrivé au bord, donna une impulsion magique en même temps qu'elle sautait. Elle se projeta dans le vide, mains tendus prête à attrapoer les tablettes de étagères devant elle. Elle n'était pas sportive mais depuis qu'elle connaissait Hariel, elle avait bien progressée.
Elle réussit à s'accrocher.
Soulagée, elle souffla tournent gardant les mâchoires serrés. Elle entreprit de poser également ses pieds sur les étagères et décida de se reposer quelque secondes. Mais pas trop. Déjà la fatigue musculaire se faisait sentir. Elle devait bouger pour éviter de lâcher. Elle monta un pied et pris appuis sur un rayonnage au dessus. Elle fit la même chose avec sa main opposée puis se hissa plus haut. Elle continua pendant quelques temps jusqu'à ce qu'elle ressente de la douleur.
Mais cette douleur n'était pas dans les mains mais dans la mâchoire. Le livre de sa vie était épais. Elle commençait à avoir une crampe. Rapidement, elle se stabilisa puis sortit le livre de sa bouche. Aussitôt, elle se mit à bouger sa mâchoire pour enrayer la douleur.
Elle se rendit compte alors qu'elle était coincée. Si elle remettait le livre dans sa bouche, elle allait inévitablement avoir une crampe à nouveau mais il lui fallait ses deux mains pour grimper. Elle ne pouvait pas le garder à la main. Elle pouvait peut-être alterner. Mettre le livre dans sa bouche, monter quelques niveaux, l'enlever avant la crampe, attendre un peu et repartir…
C'était dangereux et son ascension serait plus longue mais elle n'avait pas trop le choix. Malheureusement, c'était sans compter la fatigue musculaire de sa mâchoire. Au fur et à mesure, la douleur venait plus rapidement et elle devait faire plus de pauses ce qui fatiguait des pieds et ses mains.
Elle réussit cependant à tenir le coup jusqu'à ce qu'elle ne soit pas assez rapide. Elle allait monter encore d'un niveau quand sa mâchoire lui fit brusquement mal. Elle cria de douleur et lâcha le livre qui commença à tomber. Elle le rattrapa in-extremis mais son mouvement était trop brusque. Son corps pivota et ses pieds glissèrent. Elle se retrouva donc suspendue dans le vide, l'endos contre les livres. Elle avait dû mal à tenir car son bras porteur était en totale pronation.
Il fallait absolument qu'elle assure sa prise mais elle n'arrivait pas à maintenir ses talons sur l'étagère devant laquelle ils se trouvaient. Les livres étaient trop proches, ils n'avaient pas assez de place. Elle devait utiliser sa seconde main pour faire à nouveau pivoter son corps et s'accrocher à la tablette mais avec le livre qu'elle tenait, elle risquait de ne pas y arriver. Le plus sage aurait été de laisser tomber le livre mais elle refusait. Non, elle voulait savoir. Elle se rendit compte qu'elle voulait savoir. Elle se rendit compte que ce livre était important pour elle et qu'il pouvait répondre à toutes les questions qu'elle se posait.
Elle devait le garder.
Peut-être que si elle réussissait à remettre son corps dans le bon sens elle pourrait caler ses pieds et alors elle n'aurait pas besoin de lâcher le livre. Il fallait qu'elle essaye. Elle balança son bras libre et fit un mouvement circulaire. Cela fonctionna. Son corps se retourna et elle se retrouva de nouveau poitrine contre les livres. Malheureusement, elle n'arriva pas à faire reprendre prose à ses pieds. Ils glissèrent.
Le choc tira sur sa seul prise, c'est à dire son bras et comme celui-ci était déjà fatigué. Il lâcha.
Elle tomba dans le vide.
0o0o0
Le réveil d'Hariel fit assez étrange. Comme après le sommeil, son esprit fut ramené à la conscience et il ouvrit les yeux. Cependant il ne ressentait aucun des effets secondaires dû au sommeil. Pas de lourdeur, pas de fatigue, pas de bouche pâteuse ou d'yeux endormis. C'était plus comme s'il avait fermé les yeux quelques instants.
Pourtant il était impossible que ces quelques instants aient été suffisant pour que le jour fasse place à la nuit. C'était pourtant le cas. Au dessus de lui, le soleil brillait et se remettait sur la mer qui s'étendait à perte de vue.
Il regarda autour de lui et vit que ses compagnons étaient dans le même état, l'esprit vif alors qu'ils venaient de se réveiller et un air étonné sur leur visage en voyant le jour.
Soudain, une secousse secoua le bateau. C'était comme s'ils avaient heurtés quelque chose. Hariel se tourna alors vers la proue et se figea face au spectacle. Il sentit ses yeux le piquer mais il se retint. Non, il n'allait pas pleurer. Il n'allait pas pleurer même si, enfin, il avait réussit.
Avalon.
L'île mythique à la base de toutes les légendes. Celle que les Chrétiens appelaient Eden, les Grecs, le jardin des Hespérides…certaines parlent même de l'Atlantide.
De là où il était, Hariel ne pouvait cependant pas voir grand-chose. Il était dans une sorte de crique profonde entourée de falaises. Au bout il y avait un ponton de bois auquel leur bateau était accosté. C'était ça qui avait créé la secousse. Le ponton lui-même était relié à une plage et derrière la plage il y avait une pente herbue.
C'était à partir du sommet de cette pente qu'Hariel pouvait voir une partie du reste de l'île et en particulier l'imposante montagne qui en occupait le centre et culminait à plusieurs centaines de mètres. Son sommet était de pierre brute tandis que ses pentes étaient garnis de forêts et de plaines luxuriantes.
L'atmosphère était étrange mais celle correspondait parfaitement à ce qu'on aurait pu attendre d'une île de légende. En effet l'air semblait plus vif, plus doux mais ce qui était le plus visible, c'était les couleurs. Plus intenses que dans leur monde, elles irradiaient littéralement en des teintes qu'il n'aurait jamais cru possible. Il avait l'impression de voir le monde à travers une télévision haute définition.
Et puis il y avait la magie. Elle saturait presque l'air. Hariel pouvait la sentir et même m'entendre sans utiliser ses pouvoirs. Il pouvait même en voir les fluctuation autour de lui sans sa magique. En se concentrant un peu il pouvait également sentir l'étrange énergie du phare et du passage de la source mais elle était noyée dans le reste.
Hariel sentit alors une main sur son épaule, il tourna la tête et vit qu'il s'agissait d'Arthur. Déjà les autres avaient commencés à descendre du bateau à la suite de la Mage. Le jeune Démon sourit à son ancêtre et lui emboita le pas. Il descendit rapidement du bateau puis suivit le quai avant de poser enfin le pieds pour la première fois sur le sol d'Avalon.
Il en avait des frissons mais il ne savait pas si cela venait de l'île elle-même ou de sa propre excitation. Levant la tête, il vit qu'il était en retard sur les autres et se mit à courir pour les rattraper.
À l'avant, la Mage marchait d'un pas assurée. Elle traversa la plage et se mit à grimper la pente herbeuse dans la foulée. Au sommet se trouvait une silhouette qui semblait les attendre.
Il s'agissait d'une femme. De taille moyenne, elle semblait avoir dans la vingtaine ou peut-être plus, c'était difficile à dire. Sa peau rose et son corps aux formes pleines étaient en partie dissimulée dans une simple robe de laine blanche. Elle avait un visage en forme de cœur avec de petites lèvres corail et deux grands yeux bleus. Ses cheveux blonds et bouclés tombaient en cascade sur sa poitrine et dans son dos jusqu'à mi cuisse.
Quand la Mage arriva vers elle, le sourire qui ornait ses lèvres s'agrandit et son visage sembla rayonner. Elle ouvrit alors les bras et entreprit de serrer l'autre femme contre elle. Celle-ci répondit alors spontanément et sourit, une expression qu'aucun de ses compagnons ne l'avait vu arborer jusque-là.
" Je suis tellement contente de te revoir Morgane " dit l'inconnue.
" Moi aussi Nimueh " répondit l'autre.
Hariel tiqua en entendant ces noms. Morgane ? Celle que, depuis des jours, il connaissait sous le sobriquet de " Mage " était en fait Morgane ? La Morgane ? Morgane Le Fay, son ancêtre ?
S'il basait seulement son hypothèse sur un nom, celle-ci aurait été hasardeuse, cependant ce n'était pas le cas. En effet, la Mage avait appelé la femme blonde " Nimueh " hors il s'agissait de l'un des noms sous lequel était parfois connu un autre personnage des légendes arthuriennes, rien de moins que la Fée Viviane, la Dame du Lac.
Cela ne pouvait pas être une coïncidence. Si la femme blonde était bien la Dame du Lac alors la Mage, Morgane, ne pouvait être que celle des légendes, Morgane le Fey, ennemie de Merlin, demi sœur d'Arthur…et mère de Mordred.
Enfin, ça c'était dans les légendes. Après tout dans la réalité, Uther et Vortigern étaient frères et Arthur avait été élevé par des prostitués, alors…
Nimueh lâcha finalement son amie puis se tourna vers leur groupe. Elle s'inclina puis sourit à nouveau.
" Bonjour à tous, mon nom est Guenièvre de Nimueh. Mais je préfère qu'on m'appelle tout simplement Nimueh. "
À nouveau, Hariel sentit ses certitudes voler en éclat. Guenièvre ? Elle s'appelait vraiment Guenièvre ? Pouvait-elle vraiment être à la fois Guenièvre, l'épouse du Roi Arthur et Nimueh, la bien aimée de Myrddin ? À voir le regard admiratif et les joues rouges du jeune Arthur alors c'était fort probable.
" Bienvenu à vous Prince Arthur et bienvenu également à vos fier Chevaliers " dit-elle.
En entendant ce qualificatif, John rougit et Bill Graisse d'Oie ricana. Mais Nimueh ne sembla pas s'en formaliser. Son sourire toujours en place, elle se tourna alors vers Hariel et Eleanor.
" Et bienvenu à vous aussi Hariel Potter-Gremory, Seigneur du Makai et à vous, Eleanor Granger, la première Technomancienne. "
Hariel ouvrit la bouche interloqué mais Eleanor le coiffa au poteau.
" Comment savez-vous qui nous sommes ? " Demanda-t-elle.
" Myrddin me l'a dit " répondit simplement la femme.
Eleanor voulut poser une autre question mais déjà Nimueh leur avait demandé de la suivre et s'était mise en route. Frustrée, elle lui emboîta le pas.
" Mais comment lui, l'a-t-il su ? " Insista-t-elle.
" À votre avis, qu'elle est souvent la réponse que les gens comme nous, les Magiciens, donnons pour expliquer les conséquences de nos actions ? " Demanda Nimueh sans s'arrêter.
" Ils disent que c'est " Magique " ? " Proposa Eleanor avec un certain dédain.
" Alors vous avez votre réponse. "
" Sauf qu'elle ne me suffit pas ! "
" Et c'est la raison pour laquelle vous êtes la première des Technomanciennes. Les explications habituelles ne vous suffisent pas et ne vous suffiront jamais. Seul compte pour vous la science et la logique. "
" Et cela irait à l'encontre de la magie ? " demanda Eleanor en sentant un léger pincement au cœur.
" Bien sûr que non " répondit Nimueh avec un rire léger. " Vous en êtes là preuve. "
Eleanor rouvrit la bouche pour dire quelque chose mais elle se rendit compte qu'elle n'avait rien d'autre à dire. En fait, elle avait trop de choses à penser pour le moment.
Hariel de son côté n'avait pas du tout suivit la conversation. En fait il regardait partout autour de lui. Une fois au sommet de la pente, il avait une meilleur vue sur l'ensemble de l'île. Elle était d'ailleurs assez étrange…ce qui finalement était assez logique pour une île mythique. Cela n'en restait pas moins étrange.
Le paysage dans lequel ils évoluaient étaient des landes d'herbes sèches et ils se dirigeaient vers une forêt de tempérée avec des conifères et des arbres feuillus, le genre de forêt qu'on pourrait trouver à travers l'Europe. À sa gauche les terres étaient recouvertes de landes fertiles recouvertes de collines douces.
Cependant de l'autre côté le spectacle était bien différent. Les herbes n'étaient plus vertes mais jaunes. Il n'y avait pas non plus de collines mais des formations de pierres jaunes et rouges ainsi que des arbres solitaires ou en massifs réduit. C'était une savane.
Même la forêt semblait évoluer et les essences d'arbres se multipliaient, devenaient plus vivaces, plus grand et plus rapprochés. Plus humides également si on se référait aux chapes de brume qui s'accrochait à leur branches. Il y avait un nom pour ce type de forêt : tropical. Des forêts de pays chauds dont les arbres ne s'étaient jamais mélangés à ceux que l'on trouvait dans les zones tempérées.
Mais déjà, ils atteignaient la forêt et Hariel ne pouvait plus rien voir à part les arbres. Il remarqua cependant à certains endroits des lianes qui s'accrochaient à des sapins ainsi que quelques bosquets de fougères. Le sol commença à devenir légèrement pentu signe qu'ils commençaient à gravir la montagne.
Finalement ils arrivèrent à une clairière traversée par un petit ruisseau. Un pont enjambait le cours d'eau pour permettre d'accéder plus facilement à la chaumière qui se trouvait de l'autre côté. La petite maison avait un air assez familier à Hariel mais il n'arrivait pas savoir d'où cela venait.
D'allure assez rustique, la maison était formée d'un corps de logis bas ainsi que d'une aile plus haute sur le côté gauche et qui formait un " T " avec lui. Le toit était fait de chaume jaunis, les murs étaient blanchis à la chaux et les montants de la porte et des fenêtres étaient apparents.
Un homme se tenait sur le seuil. Grâce à sa vision magique, Hariel pouvait voir son pouvoir s'échapper par vagues de son corps. Il ne pouvait alors être que Myrddin Emrys, l'un de ses autres ancêtres aussi connu par les Sapients sous le nom moderne de Merlin.
Cependant l'homme ne ressemblait en rien à l'image que tout le monde avait de lui. Il n'avait rien d'un vieillard à longues barbe blanche vêtu d'une robe bleu étoilé et portant chapeau pointu et sceptre magique.
En fait en guise de sceptre, il portait un simple bâton de bois brut qui ressemblait plus à un bâton de marche trouvé au hasard sur le bords du chemin. Pourtant il était loin d'en avoir besoin. Loin d'être un homme âgé, il était assez jeune. Peut-être une trentaine d'année (Tout comme pour Nimueh c'était difficile à dire). Sa tête était nue ce qui permettait de voir la foison de boucles noirs qui la recouvrait. Il dissimulait son corps athlétique avec de simples braies, des chaussures de peau et un long manteau vert élimé ouvert sur son torse sec et légèrement poilu.
Il était assis sur une chaise retournée à l'entrée de la maison, la sienne sans nulle doute, les coudes sur le dossier et le visage dans les coudes, son bâton lâchement tenu à une main.
Alors que le groupe arrivait, il leva la tête et tous purent voir son visage. Il le faisait paraître plus jeune encore. C'était celui d'un gamin espiègle avec des yeux bruns-vert brillants et une bouche fine étirée en un sourire mi amusé mi joyeux.
Il se leva alors prestement de sa chaise et attendit qu'ils le rejoignent. Nimueh fit bien sûr la première. Elle s'approcha de Myrddin et hocha simplement la tête avec un sourire. La Mage, Morgane, arriva ensuite et l'homme posa une main sur son épaule. Ce fut son tour de hocher la tête. Puis il se tourna vers les groupe.
" Bonjour à tous et bienvenu à l'Esplumoir " dit-il. " Je vous attendais. "
Malgré son visage juvénile, il avait la voix d'un homme. Elle était posée, assurée mais il y avait également une note d'espièglerie enfantine cachée derrière.
" Vous arrivez juste à l'heure pour le repas " ajouta-t-il.
Hariel se rendit alors compte qu'il avait assez faim. Il leva les yeux pour trouver le soleil et se rendit compte qu'il était bien au zénith. N'utilisant que son téléphone portable pour savoir l'heure et celui-ci étant resté à son époque puisqu'il l'avait fait tombé avant d'être aspiré par le portail temporel, il avait dû d'habitude à suivre le temps qui passe à l'aide des éléments à sa disposition. Il pouvait à présent parfaitement savoir l'heure mais c'était toujours perturbant. Cette impression s'était aggravée depuis son arrivée sur l'île. Il avait vraiment l'impression que quelque chose clochait avec le temps.
Merlin entra ensuite dans sa maison sans répondre à aucune question suivit par Nimueh et Morgane. N'ayant pas d'autres choix, les autres suivirent. Hariel fut le premier et il dû s'empêcher de s'arrêter une fois le seuil de la maison passé. En même temps il aurait dû s'attendre à ce que l'Esplumoir, la maison du grand Myrddin l'Enchanteur, soit un petit peu plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur.
La porte d'entrée ouvrait sur une large pièce à vivre dont le sol était recouvert d'un parquet ciré impeccable. En son centre de trouvait une table dressée avec la taille exacte et le nombre de couverts précis pour qu'ils y entrent tous. À droite il y avait une vaste cheminée traversée par une barre de fer sur laquelle grimpait de la viande, sans doute du bœuf. Au fond, le parquet était remplacé par des tomettes vernis qui créait un espace de cuisine avec des plans de travail en pierre et des fours en brique.
Bien évidemment, les dimensions de la pièce excédaient de moins celles extérieur tant en surface qu'en hauteur. C'était aussi le cas pour la pièce sur leur gauche qui s'avérait être un vaste salon. Hariel pouvait également apercevoir l'extrémité d'un escalier qui devait amener vers les étages. Il parlait bien de plusieurs étages malgré le fait que depuis l'extérieur la maison ne semblait en posséder qu'un seul.
Myrddin invita ses invités à s'installer puis leur servit une soupe de pois épaisse en entrée. Hariel prit la cuiller de bois à sa droite et la plongea dans le liquide avant de le porter à sa bouche. C'était délicieux. Il finit par être imiter par les autres à l'exception d'une personne.
Bedivere avait essayé à plusieurs reprises de parler depuis leur arrivée. Il avait essayé avec Nimueh, avec Morgane et aussi avec Merlin mais à chaque fois il avait été interrompu. Cette fois, il avait bien l'intention de dire quelque chose.
" Vous savez qui nous sommes je suppose ? " Demanda-t-il au bout d'un moment.
Myrddin leva les yeux vers lui puis mâcha rapidement le morceau de pain noir qu'il avait dans sa bouche avant de répondre.
" Bien sûr " dit-il.
" Et vous savez également pourquoi nous sommes là ? "
" Et vous ? " Demanda l'homme avec un léger sourire, la tête posés sur ses doigts croisés.
" Nous…nous sommes là pour aider Arthur à manier le pouvoir de l'épée. "
" Mais vous ignorez comment cela doit être fait " dit Myrddin.
Bedivere ouvrit la bouche puis la referma.
" Votre Mage…enfin, Morgane, nous à seulement dit qu'ici nous trouverions un moyen. "
Myrddin regarda quelques instants la Magicienne. Celle-ci soutint son regard pendant quelques instants. Finalement, Myrddyn roula des yeux. Cette scène étrange interpella Hariel. Déjà il avait été étonné par les salutations qu'ils avaient eue plus tôt. Il avait été étonné qu'aucun mot n'aient été échangé. Mais peut-être qu'ils avaient communiqué différemment.
" Excalibur à besoin d'un fourreau " dit alors Myrddyn. " Celui-ci contiendra son pouvoir mais également protègera son porteur contre les blessures physiques jusqu'à un certain point. "
" Il sera donc invincible ? " Demanda Bedivere.
" Non. Les armes physiques ne pourront rien lui faire mais contre les armes d'une autre nature, la protection sera bien moindre. "
Il reprit un morceau de pain et le trempa dans sa soupe avant de le porter à sa bouche. Pendant qu'il mastiquait, personne ne parlait. Finalement Myrddyn avala et reprit la parole.
" Pour fabriquer ce fourreau, certains…matériaux seront nécessaires. "
" Les avez-vous ? "
" Je peux vous aider à les obtenir. "
" Ici ? "
Myrddyn hocha la tête.
" Nous irons chercher le premier après le repas " dit-il. " Quand au reste…seul le temps nous le dira. "
En disant ces mots, Hariel s'aperçut qu'il fixait un point en particulier. Il suivit son regard et vit que ses yeux étaient fixés sur Arthur. Celui-ci était assis à coté de Morgane qui, elle, était du côté droit du bout ou se trouvait Merlin. Il regardait pile dans la direction de Nimueh qui était pile en face de lui. La jeune femme leva les yeux de sa soupe et lui sourit.
Arthur rougit. Il essaya de sourire à son tour mais ça ressemblait plus à une grimace. Il retourna rapidement les yeux et plongea dans sa soupe. Nimueh fit de même.
Hariel ne put s'empêcher de les comparer à des adolescents. Cependant il ne pouvait s'empêcher de ressentir une étrange sensation de bien-être. Il se trouvait exactement entre Myrddyn et Nimueh, deux de ses ancêtres et il était en face des deux autres, Morgane et Arthur.
Si bien entouré il ne pouvait s'empêcher de se sentir…comme avec sa famille.
À Suivre…
.
Et voilà encore un autre chapitre plein de suspens et d'action...enfin je le vois comme ça et vous ?
13e jour d'Hermione, il y a une référence au Guide du Voyageur Galactique. Qui connait ? qui l'a vu ? et y'en a aussi quelques autres...je pense...ça fait tellement longtemps que j'ai écrit ça…
Décidément, la correction de chapitre c'est vraiment un truc que je déteste. Bref, voilà encore un chapitre. N'hésitez pas à me laisser un commentaire et je vous dit à...bientôt, genre mercredi ^^.
33
