Check Mate DxD
Chapitre 93 : Passage Surprise / Odoroki no Tsuuru
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Comme promis, après le repas, Myrddyn les emmena à la recherche des matériaux nécessaires à la fabrication du fourreau d'Excalibur. Pour cela, il leur avait fait escalader la grande montagne jusqu'à un plateau rocheux. Le chemin pour s'y rendre était étroit mais très praticable. Un peu trop pour que ce soit naturel. Cependant il n'y avait aucune trace d'altération qu'elle soit mécanique ou magique.
C'était comme si les pierres avaient naturellement formé un chemin. Hariel n'avait jamais entendu parler de cela mais ici et surtout avec Myrddyn, on pouvait s'attendre à tout. En tous les cas, cela s'ajoutait à la longue liste des questions que le jeune Démon voulait poser à son ancêtre.
Il avait essayé de lui parler durant le trajet mais il se sentait intimidé. Pourtant ce n'était vraiment pas dans ses habitudes. Il avait déjà rencontré des Satans, des Archanges et la Reine d'Angleterre sans sourciller mais l'homme qui se trouvait juste devant lui les dépassait tous. Il fait dire qu'il était le premier humain à réellement faire de la magie, une magie qui lui était propre. Jusque-là, les hommes avaient empruntés le pouvoirs de Démons, des Anges et des Dieux mais jamais le leur propre.
Cela avait changé avec Myrddyn. Il avait pris la magie démoniaque qui lui avait été enseignée et l'avait transformée pour créer une nouvelle magie pour les humains. C'était la première parmi les magies humaines. En effet par la suite, d'autres avaient créé des magies pour les humains à partir de celles d'autres races. Puis à partir de ces magies, d'autres avaient été créés jusqu'à aujourd'hui. C'était pour cela que contrairement aux autres magies, on parlait des magies humaines, au pluriel.
Cependant, Hariel n'avait rien dit et ce pendant tout le trajet. Il s'était laissé conduire par son illustre ancêtre jusqu'à ce plateau rocheux dans lequel était creusé une grotte. Pendant quelques instants, il se demanda si ce ne serait pas plus facile de rendre ses anneaux visibles. Il avait tellement pris l'habitude de les rendre invisibles, qu'ils l'étaient depuis le début de l'été. Mais si Myrddyn pouvait les voir alors peut-être qu'il pourrait venir vers lui et non l'inverse.
Mais ce n'était pas une bonne idée. pas seulement à cause des lois temporelles mais aussi parce qu'il doutait que les anneaux lui disent quelque chose. En effet, en regardant ses mains, il n'en avait pas vu à son doigt. Ni à celui de Morgane ou de Nimueh. Cela voulait dire qu'ils n'étaient pas devenus des Sang-Pur. Pas encore. Ils ne pouvaient donc pas reconnaître les anneaux.
« C'est ici ? » Demanda Bedivere une fois arrivé et sortant Hariel de son dilemme.
« Oui, c'est là » répondit Myrddyn. « Bienvenue au Val Sans Retour. »
« Un peu funeste comme nom » remarqua Eleanor.
Myrddyn ricana.
« Cela veut juste dire que quiconque y étant déjà allé une fois ne peut plus y retourner » dit-il.
« Pourquoi ? »
Le sourire du Mage se fit alors malicieux.
« Magie » dit-il.
Eleanor soupira de frustration. Elle détestait vraiment cette explication. En plus, elle était sûr qu'une Myrddyn avait fait exprès de l'utiliser.
« Tu devras y aller seul » dit alors le Mage à Arthur.
Celui-ci n'avait depuis le début pas fait attention à autre chose qu'à la belle Magicienne blonde pourtant il tourna rapidement la tête vers Myrddyn puis vers la grotte.
« Est-ce que c'est dangereux ? » Demanda Bedivere.
« Pas du tout » dit le Mage. « C'est juste quelque chose qu'il doit faire seul. »
Arthur jeta un dernier regard à Nimueh puis s'avança vers Myrddyn pour entendre ses instructions.
« Ce n'est rien de compliqué » dit-il. « Il te suffit de te rendre au fond de la grotte où se trouve un arbre portant des fruits en or. Trouve une branche sans fruit et ramène-la ici. »
Arthur soupira mais hocha la tête. Il s'avança ensuite vers l'entrée sombre et disparut rapidement dans les ombres. Hariel, lui, était très intéressé par cette grotte. En effet il pouvait sentir provenir d'elle la trace d'énergie qu'il avait déjà senti auparavant, cette énergie mystérieuse qu'il ne connaissait pas. Cependant, ici, elle semblait plus puissante que ce qu'il avait déjà pu observé. Grâce à cela il pouvait mieux l'apprécier et il se rendit compte qu'elle avait un je-ne-sais-quoi de familier même s'il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.
Tout à ses réflexions, il ne s'était pas rendu compte qu'il avait commencé à avancer vers la grotte. Une main sur son épaule mentira heureusement de ses pensées.
« Il faut mieux que tu reste ici si tu veux un jour pouvoir y entrer toi-même quand tu en auras besoin » dit la voix de Myrddyn à son oreille.
Hariel manqua sursauter et jeta un regard au Mage qui arborait son habituel regard malicieux. Il n'était pas bien sûr de comprendre ce qu'il voulait dire ou plutôt il n'était pas sûr de pouvoir y croire.
Il resta cependant à l'extérieur de la grotte et ce jusqu'à ce qu'Arthur en ressorte. Il n'avait pas mis plus d'un quart d'heure. Au grand soulagement de Bedivere il était totalement indemne. A la main il portait quelque chose de flamboyant, une sorte d'amas de cristaux scintillants. Alors qu'il se rapprochait, Hariel constata que c'était une branche d'arbres pourvus de feuilles. Elle était pourtant étrange, géométrique, avec des arrêtes saillantes. Les feuilles, elles, semblaient aussi peu ressemblantes et avaient la forme de losanges. Le tout donnait un aspect artificiel, voire mécanique.
Arthur s'avança alors vers Myrddyn et lui tendit la branche mais celui-ci recula les mains.
« Mieux vaut que tu sois le seul à la toucher pour le moment » dit-il. « Je te dirais où la poser quand nous serons retourné chez moi. »
« Auras-tu besoin d'autre chose pour fabriquer ce fourreau Mage ? » lui demanda Bedivere.
« Une seule chose » dit pensivement Myrddyn. « Cependant je ne sais pas quand je pourrais l'obtenir. Cela peut prendre des semaines voire même des mois ou des années. »
« Nous n'avons pas autant de temps devant nous ! » s'exclama Bedivere. « Est-ce que vous savez au moins ce qui se passe au-delà de votre petite île de majeur ? »
« Et vous, savez vous que vous n'êtes pas sur n'importe qu'elle petite île de malheur ? » dit Merlin sur un ton provocateur. « Vous pourriez passer des mois, voir même des décennies ici sans qu'une seule seconde ne passe là d'où vous venez. Donc calmez-vous, vous avez tout le temps du monde. »
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Hermione grogna en reprenant ses esprits. Elle avait le tournis, même les yeux fermés. Elle les ouvrit puis les referma. Non, sa tête tournait trop. Son cerveau, lui, était comme dans du coton.
Elle déglutit pour essayer de faire passer sa nausée. Cela ne marcha pas très bien. Les yeux toujours fermés, elle se redressa lentement. D'abord sur les coudes puis les bras. A ce moment-là elle voulut plier les jambes mais une douleur la fit hurler. Son esprit fut alors comme pris dans une douche froide. Elle ouvrit les yeux et les écarquilla.
"Oh non. Non, non, non, non, non" gémit-elle.
Du sang. Il y avait du sang. Et des os aussi. La chute avait tordu sa jambe à tel point que son tibia s'était brisé et ressortait à présent sur le côté de son mollet.
Hermione se mit à respirer rapidement pour se calmer. Il fallait qu'elle fasse quelque chose. Elle pouvait faire quelque chose. Elle était...elle était une Sorcière. Elle avait étudié...elle avait appris des sorts de soins sous la tutelle du grand Avicenne lui-même quand elle travaillait avec lui sur les ingrédients de Serpentard. Elle avait été assidue pour des occasions comme celle-ci donc elle devait se calmer. Elle pouvait se soigner elle-même.
D'abord, il fallait qu'elle stoppe l'hémorragie tant externe qu'interne. Un simple sort figea son sang mais elle devait faire vite. Elle ne pouvait pas prendre le risque d'arrêter sa circulation sanguine trop longtemps. Ensuite elle devait pouvoir voir la situation. Pour cela, elle fit disparaître son pantalon. Elle avait à présent une vision claire de la blessure. Ce n'était pas très joli, même pas du tout, mais elle pouvait faire quelque chose.
Tout d'abord, nettoyer la plaie. Elle dû s'y reprendre à plusieurs fois car la magie fluctuait affreusement. Elle y parvient néanmoins et se débarrassa des impuretés comme des fibres de son jean ou des morceaux d'os. Venait ensuite la partie difficile. Il fallait qu'elle fasse rentrer son tibia dans son emplacement. Heureusement, elle connaissait un sort anti douleur qu'elle lança.
"Allez" dit-elle pour elle-même en préparant le sort qui allait remettre l'os en place.
Un Médicomage l'aurait tout simplement enlevé pour ensuite le remplacer mais Hermione n'avait pas de Poussos sous la main. Elle devait donc le résoudre à l'ancienne et pour cela il devait d'abord rentrer. Elle agita donc la main.
Un cri atroce déchira ses poumons. Son sort anesthésiant n'avait pas fonctionné ou s'était désactivé dans quelle le remarque. La douleur du déplacement de l'os avait été atroce et elle avait faillit se mordre la langue tellement c'était intense.
Elle retomba sur le sol, haletante. Le pire était fait mais c'était loin d'être fini. Sa jambe faisait toujours un angle bizarre. Elle devait absolument ajuster la position des os et vu que son sort antidouleur ne fonctionnait pas, elle redoutait de le lancer.
Finalement elle se redressa et se prépara en respirant profondément.
"A la une...a la deux…" dit-elle entre deux respirations. "A la trois !"
Elle lança le sort et serra les dents le plus possible. A nouveau la douleur était intense mais elle ne cria pas aussi fort. Ça aurait peut-être été mieux car ça aurait couvert le craquement horrible des os qui se remettent en place.
Elle se mit à pleurer en soufflant rapidement pour essayer de faire passer la douleur. C'était difficile et elle mit plusieurs minutes avant de bouger à nouveau. Elle n'avait pas fini. Elle se pencha vers la plaie à son mollet et lança un sortilège de soin pour réparer ses chaires. Il agit quelques instants avant de se dissiper. Elle essaya à nouveau mais pour le même résultat. C'était comme essayer d'allumer une chandelle alors qu'il y avait du vent.
Elle essaya encore plusieurs fois avant d'abandonner. Certains sorts semblaient fonctionner et d'autres non. Ceux qui avaient une action étendue dans le temps semblaient rapidement se déliter et devenaient Inutile. Elle abandonna alors cette solution pour passer à une autre, plus traditionnelle. Elle chercha autour d'elle et trouva son sac en partie enseveli sous le sable. Elle se pencha autant qu'elle pu et attrapa l'une des sangles pour le ramener à elle.
Fouillant à l'intérieur, elle bénit sa mère de l'avoir forcée à prendre des bandages et autres pansements Sapients. Ils allaient pouvoir lui être utiles. Elle nettoya à nouveau sa plaie puis commença à enrouler une bande de tissu hémostatique autour de son mollet. Elle la fixa avec des pansements puis découpa son jean afin de recouvrir et de protéger les bandages.
Une fois que ce fut fait, elle permit à nouveau à son sang de circuler puis elle s'effondra en arrière en soufflant. Elle avait chaud, elle transpirait et aussi elle avait mal. Elle resta comme ça pendant quelques instants avant de se reprendre. Elle n'avait pas tout à fait fini. Elle devait s'assurer que le reste de son corps allait bien. Elle se jeta un sort de diagnostic et soupira, soulagée. Elle n'avait pas grand chose d'autre d'aussi sérieux que sa jambe, juste quelques ecchymoses et quelques plaies. Elle avait bien une ou deux côtes fêlées (ce qui expliquait qu'elle ait mal en respirant) mais ce n'était pas grand chose finalement.
Rassurée, elle se redressa et regarda pour la première fois autour d'elle. Le sable qui recouvrait son sac et sur lequel elle était assise appartenait à une petite plage. Il était plus doux que le sable grossier de la plage de Tyr na Nogh. Juste à côté, il y avait un lac et derrière une sorte de paysage paradisiaque avec une végétation luxuriante. Les étagères de livres éparpillées un peu partout lui rappelait cependant qu'elle se trouvait toujours à la bibliothèque, au loin, elle pouvait également voir les murs fait d'étagères qui encerclaient cet endroit.
Un bruit d'eau attira son attention. Derrière elle il y avait une sorte de falaise de pierre d'où tombait une cascade qui tombait dans le lac. En levant la tête, elle vit que, par-dessus, le mur d'étagères continuait. A première vue il ne semblait pas y avoir de sorties.
Mais elle avait d'autres choses à penser pour le moment. A quoi bon trouver une sortie si elle ne pouvait pas marcher pour la franchir ? Non, elle devait trouver un moyen de se soigner. Les sorts ne fonctionnaient pas et la méthode traditionnelle prendrait beaucoup trop de temps. La seule solution était d'utiliser...des potions.
Heureusement qu'elle avait pris le matériel et les ingrédients de Nicolas Flamel avant de partir de la maison. Elle sortit son réchaud à gaz dont elle avait économisé le combustible, un chaudron et plusieurs autres instruments comme une balance ou une tige à mélanger. Elle sortit ensuite tous les ingrédients et les examina pour déterminer lesquels lui seraient utiles.
Il y avait des sachets pour les herbes et les poudres, des boîtes pour les minéraux et des bocaux pour les ingrédients organiques. Chaque contenants était hermétique et ensorcelé pour conserver la fraîcheur de son contenu. Heureusement, ces sorts semblaient avoir tenu le coup.
Grâce au Glam Sight, elle avait analysé et retenu des dizaines de recettes de potions et notamment des potions de soins dont certaines devaient être inconnus des Sorciers. Elle devait en choisir qui soient à la fois simples et efficaces...et surtout une dont elle avait les ingrédients sous la main. Il lui en faudrait une pour ressouder les os, une pour cicatriser les plaies et peut-être aussi une potion contre la douleur.
Comme ressouder ses os risquait de prendre plus de temps, elle décida de commencer par ça. Le Poussos était une potion très puissante mais aussi extrêmement difficile et longue à réaliser malgré le fait qu'elle ait tous les ingrédients à disposition. Elle en choisit une autre plus simple mais qui prendrait du temps à agir. Mais comme ce serait tout de même bien plus rapide que de laisser son corps le faire seul, elle se lança.
Heureusement, elle était suffisamment simple pour qu'elle la réussisse du premier coup. Elle vida le chaudron dans une fiole sans fin et mit le fond dans un verre qu'elle avala en grimaçant. Dire qu'il faudrait qu'elle fasse ça encore avant de se coucher et deux fois par jour jusqu'à rétablissement total.
Elle réalisa ensuite la potion de cicatrisation puis celle antidouleur avant de s'effondrer, épuisée. Elle resta un moment couchée dans le sable puis, sentant le sommeil venir, se redressa. Elle avait soif. Elle allait donc boire un peu, manger, prendre sa potion et dormir.
Elle tenta de se relever, chancela puis sautilla jusqu'à la berge du petit lac. Elle devait savoir si cette eau était potable. Ça lui éviterait d'utiliser ses réserves. Elle arriva enfin à destination et tomba plutôt que se mit à quatre pattes. Un simple sort de diagnostic lui dit qu'elle pouvait voir cette eau sans le moindre danger. Elle commença donc par nettoyer ses mains ensanglantées par magie avant d'en plonger une dans l'eau. Inutile de la salir si elle voulait en profiter. Elle l'a ramena pleine d'une eau fraîche et cristalline qu'elle avala goulûment en s'étouffant presque. Cela ne l'empêcha pas d'en reprendre encore tant elle était assoiffée et tant elle était bonne.
Elle resta pendant encore quelques instants dans la même position à profiter de la sensation de bien-être qui l'assaillait tout à coup. Elle n'avait plus mal et se sentait rafraîchi. C'était plus que nécessaire pour qu'elle se sente à l'aise. Elle rouvrit alors les yeux et tomba sur son reflet. Pendant sa pause, l'eau avait repris son calme ce qui permis à la jeune femme de se boire sur la surface lisse.
Elle fronça les sourcils en voyant ses deux yeux rouges. Elle ne les aimait pas trop. Elle avait appris à utiliser des sorts de Glamour pour les dissimuler mais les sorts avaient dû se dissiper. Elle retourna près de son sac et chercha à l'intérieur un boîtier. Elle en sortit ses lunettes qu'elle mit sur son nez. Elle retourna alors près du lac et fut soulagée que l'illusion qu'elle contenait fonctionne comme les sorts de conservation des sacs et bocaux de Nicolas Flamel. Certe, elle ne risquait pas de rencontrer grand monde ici mais elle préférait que ses yeux demeurent cachés
Elle s'examina quelques instants puis quelque chose attira son regard dans l'eau. Au fond de l'eau pour être précis. Est-ce qu'il y avait...une étagère de livres enfoncé dans le sable sous la surface de l'eau ? On aurait dit que oui. Elle plongea son bras dans l'eau aussi loin qu'elle le put et parvint à atteindre le rayonnage du haut. Du bout des doigts, elle dégagea le livre le plus proche d'elle et réussit à le ramener à la surface.
Elle s'assit sur le sable et regarda sa prise, intriguée. Le livre ne semblait pas avoir été abîmé par l'eau. En fait, il n'était même pas mouillé. Elle le retourna et regarda le titre.
"Sorts goutte à goutte. Une anthologie des sortilèges d'eau pour les jeunes et les moins jeunes."
C'était donc peut-être logique qu'il ne soit pas mouillé...ou qu'il se soit trouvé dans l'eau. Ce n'était pas la première fois qu'Hermione se trouvait dans un environnement comme celui-ci depuis qu'elle se trouvait dans cette bibliothèque. Parfois, les livres qui s'y trouvaient avaient un lien avec le dit environnement. Il était sans doute normal donc que des sorts d'eaux soient sous l'eau.
Il y avait aussi sur cette étagère d'autres livres de magie mais ce n'était pas forcément le cas. En effet, Hermione avait remarqué que les livres de magie étaient mélangés aux autres, comme si la classification ne tenait pas compte si c'était un sujet magique ou sapient. Les deux étaient rangés par thème. Possible que sous cette eau elle trouve un atlas des atolls ou une méthode pour pêcher à la mouche.
Elle regarda à nouveau le livre. De toute façon, elle n'avait rien d'autre à faire le temps qu'elle guérisse. Elle retourna encore une fois vers son sac et sortit de quoi manger. Elle lut le livre attentivement pendant son repas et, après avoir pris sa potion, elle décida de lire encore quelques pages avant de se coucher.
Finalement, elle s'endormit avec le livre sur son visage.
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Elle referma le livre avec un sourire nostalgique. Il était intéressant. Elle aimait les livres qui lui apprenait des choses mais les fictions, c'était très bien aussi. C'était même parfois mieux encore. Tellement mieux qu'elle voulait en lire une autre.
Elle se leva puis posa le lire sur une tout près d'elle. Elle la regarda quelques instants. Elle lui arrivait presque à la taille. Si elle en rajoutait encore elle allait tomber. C'était amusant mais pas quand elle était dessous. La dernière fois, la pile était aussi haute qu'elle. Même un peu plus. Elle était tombée sur son pied et ça n'avait pas été agréable. Depuis, elle les faisait moins hautes.
Elle caressa le livre qu'elle venait de poser et pensa à ceux en dessous, ceux qu'elle avait lus. Ils étaient tous très bien. Elle se mit à avancer sur la plage en regardant les titres des livres sur les autres piles. 1 titre. 2 titres. 3 titres. 4 titres. 5...6...7… il y avait tellement de piles… et tellement de titres. Elle les regardait mais elle n'aurait pas dû dire de quoi ils parlaient. Peu importe de toute façon puisqu'elle les avait aimés.
Elle rit en pensant que bientôt elle allait tout simplement commencer une nouvelle pile.
Elle s'éloigna de la plage et marcha sur l'herbe à la recherche d'une étagère intéressante. Elle avait vidée celle qui se trouvait sous l'eau. Elle avait pensé faire la même chose avec une autre mais elle n'arrivait jamais à se souvenir où elle avait pris le livre. C'est pour ça qu'à la place, elle se promenait en regardant les titres jusqu'à ce qu'elle en trouve un d'intéressant. Elle n'avait pas peur de tomber à cours de lecture, il y avait tellement de livres et elle avait tout le temps du monde. Rien ne pressait. Elle n'avait rien à faire.
Elle choisit une étagère au hasard. Il y avait des trous dans les rayonnages. Elle avait déjà dû venir ici. Tête penchée, elle regardait les titres un à un. Documentaire. Documentaire. Documentaire...elle voulait encore lire une fiction. Elle aimait bien les fictions. Elle aimait les livres qui lui apprenait des choses mais les fictions, c'était très bien aussi. C'était même parfois mieux encore. Tellement mieux qu'elle voulait en lire une autre.
Ce qu'elle aimait surtout dans les fictions, c'était les noms. Parfois ils étaient beaux et parfois ils étaient si moche que ça en était drôle. La dernière fois, elle avait lu un livre dont le titre était le nom de l'héroïne. Elle l'avait bien aimé. Elle avait un beau non. Pas comme le sien.
Documentaire. Documentaire. Fiction. Mais le titre n'était pas intéressant. Documentaire. Documentaire. Documentaire. Documentaire. Fiction.
Elle rit. Le nom était drôle. Elle le prit. Elle aimait bien la couverture mais le titre était super. Ce qu'elle aimait surtout dans les fictions, c'était les noms. Parfois ils étaient beaux et parfois ils étaient si moche que ça en était drôle. La dernière fois, elle avait lu un livre dont le titre était le nom de l'héroïne. Elle l'avait bien aimé. Elle avait un beau non. Pas comme le sien. Le sien il était...il était. Comment ? Quel était son nom déjà ?
Les yeux dans le vide, elle se mit à réfléchir pendant quelques instants. Elle regarda autour d'elle puis son regard tomba sur le livre qu'elle tenait à la main. Elle rit. Le nom était drôle. Ce qu'elle aimait surtout dans les fictions, c'était les noms. Parfois ils étaient beaux et parfois ils étaient si moche que ça en était drôle.
Hermione décida de retourner à la plage pour lire son livre. Elle s'y sentait bien et il y avait un sac avec de la nourriture. Alors qu'elle marchait sans regarder devant elle, son pied se prit dans quelque chose et elle trébucha. Elle baissa les yeux et vit que son pied avait buté dans un livre.
Étrange. D'habitude les livres étaient sur les étagères ou sinon, c'est qu'elle les avait lu et ils étaient dans les piles. Elle se pencha et le ramassa.
"Hermione Granger"
Le titre la fit rire. Le nom était drôle. Ce qu'elle aimait surtout dans les fictions, c'était les noms. Parfois ils étaient beaux et parfois ils étaient si moche que ça en était drôle. Lui, ça allait. Elle regarda les deux livres puis les prit tous les deux. Elle allait commencer par celui qu'elle venait de trouver. Après elle lirait l'autre. Elle s'était dit qu'après la prochaine fiction elle lirait un livre documentaire mais finalement elle allait lire l'autre. Elle aimait bien les fictions. Elle aimait les livres qui lui apprenait des choses mais les fictions, c'était très bien aussi. C'était même parfois mieux encore.
Elle retourna sur la plage et s'assit au sol. Elle s'y sentait bien et il y avait un sac avec de la nourriture. Elle se positionna confortablement en regardant autour d'elle. Elle vit les piles. Il y en avait tellement… et tellement de titres. Elle les regardait mais elle n'aurait pas dû dire de quoi ils parlaient. Peu importe de toute façon puisqu'elle les avait aimés.
Elle posa le second livre à côté d'elle. Elle le lirait plus tard. Elle s'était dit qu'après la prochaine fiction elle lirait un livre documentaire mais finalement elle allait lire l'autre. Elle aimait bien les fictions.
Elle regarda à nouveau la couverture et sourit au titre. Hermione Granger. Quel nom étrange. Elle ressentait quelque chose en le lisant. C'était comme quand on à faim mais qu'on se sent suffisamment bien pour s'abstenir de manger...ou peut-être pas. Étrange. En dessous du titre il y avait une photo. Peut-être celle d'Hermione Granger. Oui. Ce serait logique après tout. Elle était mignonne. A nouveau cette sensation de faim mais sans qu'il soit nécessaire de manger. Encore étrange.
Elle ouvrit le livre et commença sa lecture. C'était intéressant mais un peu long au début. Ça parlait d'un foetus qui grandissait dans le ventre de sa maman. Il grandissait plus et entendait des bruits, voyait des ombres, ce genre de choses… puis elle est sortie.
"Après deux heures trente deux de travail, elle est née. Nous sommes le 19 septembre 1999. Elle mesure 48,3 centimètres et pèse 3,1 kilogrammes. Son père, Benjamin Granger et sa mère Maud Granger la nomment Hermione Jane Granger."
Et puis le reste racontait sa vie. Comment tout bébé elle était rentrée chez elle pour rencontrer sa grande sœur Eleanor qui avait déjà onze ans. Comment elles avaient grandi ensembles, comment elles s'étaient disputées, réconciliées, disputées encore, réconciliées encore...ce qu'elles s'étaient dit, ce qu'elles avaient fait,... L'aide qu'Eleanor a apporté à Hermione quand des choses étranges arrivaient autour d'elle.
C'était très détaillé. Certains auraient dit trop mais elle ne pouvait détacher ses yeux du livre. C'était tellement...tellement...elle cherchait le mot de cette sensation...ah oui, familier. C'était une sensation familière. Qu'elle connaissait...ou devrait connaître ?
Quand elle avait huit ans. Les parents d'Hermione l'ont emmené aux Etats Unis. Il s'était passé quelque chose avec Eleanor. Et alors elle avait rencontré Hariel. Hariel qui lui avait dit qu'elle était une Sorcière. Hariel qui lui avait dit plus tard qu'il est un Démon. Hariel avec elle à l'école des sorciers. Hariel avec elle dans les souterrains de l'école, contre des loups garous, des méchants sorciers…a un moment Hermione se fait pétrifier, à un autre elle fait une erreur et se retrouve avec des yeux rouges magiques.
Hermione. Hariel. Hermione. Hariel. Hermione. Hariel…
Elle sentait sa tête tourner. Elle lisait ces pages et elle sentait sa tête tourner de plus en plus. L'impression de familiarité continuait, s'amplifiait mais quelque chose bloquait. Elle ne savait pas quoi.
Hermione n'arrive pas à dormir. Hermione fait un rituel à Samhain pour invoquer la Déesse. Hermione rencontre Nimueh et Morgane qui lui disent comment l'invoquer. Hermione fait les fêtes. Hermione invoque la Déesse. Hermione va à Tyr na Nogh. Hermione entre dans la bibliothèque…
Sa tête tournait mais elle n'arrivait pas à s'arrêter de lire.
Hermione se perd. Hermione tombe. Hermione se soigne. Hermione lit en attendant d'aller mieux. Hermione s'acharne à penser qu'elle n'a pas le temps. Hermione lutte. Hermione se bat. Mais Hermione oublie. Plus elle lit et plus elle oublie. A force de toujours rester concentrer sur son but sans voir le reste alors le reste s'efface et il ne reste...rien.
Elle n'en pouvait plus, sa tête tournait trop. Il fallait...il fallait qu'elle arrête. Elle laissa retomber le livre et tenta de se relever mais elle tremblait trop. Elle se mit alors à quatre pattes et se traîna jusqu'au point d'eau. Peut-être que si elle s'en aspergeait le visage...elle arriva enfin sur la berge et avança sa main pour la plonger dans l'eau. Mais elle se figea en voyant son reflet.
Ce visage...ce visage...ces cheveux châtains, bouclés, ces yeux noisettes, ces lunettes. Non...il manquait quelque chose. En tremblant, sa main prit les lunettes et les enleva. Rouges. Ses yeux étaient rouges.
Hermione cria alors que tous ses souvenirs revenaient en bloc dans sa mémoire. Ce n'était plus seulement le récit de sa vie lu dans un livre d'une bibliothèque magique mais des instants vécus et donc elle se souvenait. Enfin.
Mais comment ? Pourquoi ? Son esprit était encore embrouillé. Mais peut-être que dans son carnet il y aurait un indice. Elle se précipita jusqu'à son sac et fouilla à l'intérieur. Il n'y était pas. Elle regarda autour sans le voir non plus. Elle s'approcha alors des piles de livre. Peut-être que...oui, c'était ça. Rangé entre une anthologie fantasy et une autre de récits d'aventures. Comme il ressemblait à un livre, elle avait dû le ranger là. Elle enleva une autre anthologie, de récits d'horreurs, celle-là, puis celle d'aventure et récupéra son carnet qu'elle se mit à feuilleter frénétiquement.
Jour 51
Je n'arrive pas à me concentrer sur la lecture. Il faut que je reparte rapidement. C'est important.
Jours 52
Peut-être que si je double les doses de potions je pourrais…
Jour 53
C'était une mauvaise idée de doubler les doses. J'ai mal dormi. Les douleurs aux centres étaient insoutenables. J'ai eu de la chance, ça aurait pu être pire.
Le livre que je lis est intéressant finalement.
Jour 56
Est-ce que j'ai pris mon médicament ce matin ? Je ne suis plus tout à fait sûr.
Jour 58
J'adore le livre que je lis. Ça parle d'une certaine Bella...Bella quelque chose… il y a de la magie.
Il y a des fioles près du feu, je me demande ce que...ah oui, mes potions de soins. Je vais les prendre… il faut que je me dépêche pour pouvoir… pour pouvoir faire quoi déjà ?
Et ça continuait comme ça. Jours 60, jours 61, 62, 63… et après ça, plus rien. Est-ce qu'elle était au jour 63 ? Ou alors est-ce qu'elle avait oublié d'écrire dans le carnet ? C'était plus que probable puisqu'elle l'avait mit sur une pile. Et il y en avait tellement, des piles. Elle n'avait pas pu passer que 13 jours ici, c'était probablement beaucoup plus. Mais combien de plus ? Impossible de le savoir…
Elle s'assit dans le sable et soupira. Cela lui revenait à présent. C'était comme une sorte de cauchemar. Plus elle se disait qu'elle devait se dépêcher de guérir, plus elle oubliait de choses. C'était comme si s'accrocher la faisait tomber un peu plus dans le gouffre alors que lâcher prise lui aurait permis de s'en sortir.
Des mots lui revinrent en mémoire.
"Ou alors c'est que nous avons oublié. Ça arrive ici, parfois, quand on ne s'accroche trop."
C'était Pernelle qui avait dit ça. Elle pensait que peut-être elle avait rêvé ces mots mais finalement peut-être pas. Elle s'était accrochée. Elle ne pensait plus qu'à une seule chose et sa pensée à fini par prendre toute la place, occultant le reste qui à fini par disparaître. Sans rien d'autre à quoi se raccrocher, sans souvenirs du comment ou du pourquoi, sa pensée avait elle aussi fini par disparaître.
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Dean passa quelques instants à fouiller parmi le trésor. Des monceaux de pièces et des tas de bijoux formaient plusieurs tas sur le sol. Il y avait également plusieurs coffres, tous remplis, des statues, de la vaisselle...tout fait d'or et de matières précieuses. Il trouva également plusieurs lignes. Ils étaient écrits dans cette langue étrange faits de formes géométriques. Cependant, contrairement aux indices de sa quête, ils ne traduisirent pas automatiquement. Ils lui étaient donc inutiles.
Une chose différait cependant du reste des objets présents. Au vu de sa forme, Dean était incapable de savoir de quoi il s'agissait ou à quoi cela servait. Pour ce qu'il en savait, ça aurait pu tout aussi bien être une décoration cependant c'était bien trop élaboré pour que ce soit le cas.
De base cylindrique, le dessus formait une demi-sphère. Des décorations ressemblant à des cordes tressées puis à des bambous sur la partie supérieure la découpait en cinq lobe comme les pétales d'une fleur. Dans chacun des ourlets de ces lobes, sur les parties externes de la demi sphère, il y avait trois creux ovoïdes et tout au sommet de la chose, où les décorations en forme de bambou se rejoignaient, il y avait une partie verticale en forme de pointe parsemé de câbles avec un cristal de forme irrégulière mais faisant penser à une flamme enchâssé au sommet.
L'ensemble était d'un métal gros sombre totalement inconnu à Dean. Seul différait le cristal qui était d'un bleu gris terne. En regardant la chose, il se surprit à penser que cela ressemblait à...une machine. Mais il se reprit rapidement. C'était impossible. Si c'était vraiment une machine alors le design et les matériaux étaient bien trop évolués pour l'époque à laquelle le trésor avait été enfoui ici.
Il se redressa en soupirant. Rien de ce qui se trouvait ici allait pouvoir l'aider à sortir. Il avait espéré que le fantôme de Merlin reviendrait mais ça n'avait pas été le cas. Donc il ne savait toujours pas comment il allait bien pouvoir sortir de là.
Regardant tout autour de lui, il remarqua enfin quelque chose. Sur la paroi de la grotte, derrière l'autel, il y avait un cristal rouge serti dans la roche. Il n'y était pas auparavant, ça Dean en était sûr.
Il grimpa rapidement les quelques marches de l'estrade, contourna le cube de pierre dans lequel se trouvait toujours l'épée puis s'avança vers le cristal. Il était parfaitement circulaire et sa surface était polie. Ce n'était donc certainement pas naturel.
Cependant, alors qu'il allait le toucher, une lumière apparut. Dean sauta en arrière, se cognant contre l'autel. Le fantôme de Merlin apparut alors.
"Enfin, vous voilà !" S'exclama-t-il. "Je me demandais si vous alliez…"
"Prends garde, Chevalier !" Dit alors le Fantôme en interrompant Dean. "Tu as gagné le trésor d'Arthur mais si tu veux également son Royaume, je peux t'y emmener. Sache cependant que de nouvelles épreuves t'attendent et que coeur et esprit ne suffiront pas. Seul un Héritier pourra achever cette quête."
Le Fantôme disparut alors à nouveau avant que Dean n'ai eut le temps de dire quelque chose d'autre. Le jeune homme se prit alors la tête et cria de frustration. Malheureusement la seule chose qui lui répondit fut l'écho de sa propre voix.
Il respira un coup pour se calmer et rouvrit les yeux. Il remarqua alors que le joyau sur le mur brillait. Et si c'était…Merlin avait parlé "d'emmener" quelqu'un au Royaume d'Arthur et puis ce truc, ce cristal, s'était allumé. Cela voulait peut-être dire que c'était une sorte de transporteur...comme un portoloin.
Dean avança la main mais se figea alors que le bout de ses doigts n'étaient qu'à quelques centimètres à peine de la surface du cristal. Dans sa précipitation, il avait presque oublié la suite des paroles de Merlin. Il allait y avoir d'autres épreuves. Et il ne savait pas si cette fois il allait pouvoir se servir de sa magie.
Et puis il y avait cette histoire d'Héritier. Héritier de qui ? Héritier de quoi ? D'Arthur et de son Royaume ? Si c'était ça alors cela concernait Hariel. C'était lui l'Héritier après tout. Mais Merlin avait dit un Héritier comme s'il y en avait plusieurs. Lui aussi descendait d'Arthur et de Merlin, est ce que cela pouvait s'appliquer à lui aussi ? De toute façon, il n'avait pas vraiment le choix. C'était vraiment le seul moyen de sortir de ces grottes qu'il ait trouvé.
Il avança alors sa main et toucha le cristal. Il y eut une lumière.
0o0o0
Au même moment, à plus de 5000 km de là, dans l'un des entrepôts d'une vieille base de stockage proche de la ville de Washington, un bruit se fit entendre. comme un raclement de métal contre du métal. Alerté, la patrouille la plus proche pénétra à l'intérieur du bâtiment, l'arme au point, prête à faire feu sur un intrus potentiel. Mais il n'y avait personne.
Prudemment, ils avancèrent parmi les divers objets bachés et les caisses en bois fermés qui parsemaient l'endroit depuis des décennies et qui avaient été oubliés là. L'un d'eux était particulièrement énorme, de forme circulaire, posé à la verticale et recouvert d'une bâche mal attachée et qui flottait à cause d'un appel d'air qui semblait venir de l'intérieur.
Soudain, il y eut un déclic, comme si quelque chose s'enclenchait. Les soldats se jetèrent au sol en prévision du danger mais le raclement reprit. La seule chose qui avait changé, c'était une lueur orangée qui passait à travers la bâche.
Alors que son camarade continuait à regarder alentour, l'autre militaire alluma sa radio.
"Ici unité de patrouille n°33, Warren et Casey. Activité suspecte au hangar 18. Je répète, activité suspecte au hangar 18"
Alors qu'il parlait, il y eut un second déclic et une autre lueur apparut.
"Bien reçu patrouille 33" dit alors une voix au travers de l'appareil. "Détaillez l'activité."
"Un...L'un des objets conservés dans le hangar, le n°…" il regarda la bâche en cherchant le numéro d'identification qui devait s'y trouver.
Encore une fois, il y eut un déclic et une troisième lumière.
"Le n°4865-EGA" reprit le soldat. "L'objet produit divers sons non identifiés et des lumières s'allument à intervalle irrégulier. Possibilité de compte à rebours possible."
Une quatrième lumière s'alluma, puis une cinquième.
"Ordre d'évacuation, patrouille 33" dit la voix dans le communicateur. "Des renforts arrivent".
"Bien reçu" dit le soldat en éteignant sa radio et en se tournant vers son coéquipier. "On s'arrache Casey.
"J'arrive" dit l'autre sans lâcher l'objet du regard alors qu'une sixième lumière apparaissait.
Les deux se mirent à reculer vers la sortie quand la septième lumière apparut. Aussitôt, il y eut un bruit sourd et quelque chose sembla exploser sous la bâche. Les deux soldats se jetèrent au sol juste à temps. Une sorte de geyser de liquide bleu traversa le tissu de la bâche à l'horizontale, passa juste au-dessus d'eux puis se rétracta soudain.
Quand les hommes se redressèrent, ils eurent le temps de voir que la bâche avait un grand trou en plein milieu avant qu'elle ne tombe au sol, révélant son contenu.
C'était un immense anneau de métal gris sombre. Sur sa partie externe il y avait neuf chevrons décorés de cristaux orangés dont sept étaient illuminés et sur la partie interne, une frise de symboles étranges qui faisait tout le tour de la structure. Mais le plus incroyable, c'était l'intérieur de l'année, en effet celui semblait être rempli d'un liquide bleu miroitant et lumineux qui se maintenait tout seul à l'intérieur.
Fascinés par le spectacle, les deux hommes avancèrent malgré eux. Mais à ce moment-là, il y eut un flash puis un bruissement. La pellicule lumineuse au centre de l'anneau disparut et les lumières s'éteignirent. L'objet semblait totalement mort.
Un bruit retentit alors derrière eux. Les soldats Warren et Casey se retournèrent alors et virent une troupe de leurs camarades arriver en courant. Ils se regardèrent, se demandant comment ils allaient expliquer ce qui s'était passé et surtout si quelqu'un allait les croire.
0o0o0
Jour 64
Je sais que ça fait plus de 64 jours mais j'ignore pendant combien de temps je n'ai pas écrit, cela pourrait être deux jours comme cent, alors j'ai décidé de reprendre exactement là où je m'étais arrêté.
Heureusement, je devais déjà être guéri quand j'ai arrêté de prendre mes potions car ma jambe va très bien. Je pouvais donc repartir.
J'ai commencé par faire l'entour de l'espèce d'oasis dans laquelle je me trouvais pour constater qu'il n'y avait pas d'issus. Enfin, pas de couloir ou autre chose. Cela voulait dire que je devais monter par les étagères et franchement je n'avais pas envie, pas après ce qui s'est passé la dernière fois et même si j'ai décidé d'abandonner mon livre sur place. Il m'a apporté assez d'ennuis.
Jour 65
J'écris depuis l'extérieur de l'oasis.
J'avais décidé de commencer mon ascension après mon réveil, pour être bien reposée. Mais j'ai eu une autre idée. La cascade du point d'eau. L'eau vient bien de quelque part, non ? J'ai donc monté les rochers et BINGO ! Il y avait une ouverture. Je suis donc passé par là.
J'ai cru que j'allais devoir rebrousser chemin quand je me suis retrouvé devant une étagère qui bloquait le chemin. Mais une énigme est apparue juste devant avec des lettres lumineuses. C'était sur la pêche en eaux profondes. Comment je pouvais savoir quelque chose comme ça ?
C'est alors que je me suis rendu compte qu'en fait...je savais. Toutes les lectures que j'avais faites étaient restées dans un coin de ma tête et je m'en souvenais. Répondre était donc facile. L'étagère s'est écartée.
Deux fois encore il y a eu des obstacles et à chaque fois je connaissais la réponse parce que je l'avais lu.
Quand j'ai émergé du tunnel, j'ai trouvé un panneau vers la sortie de secours.
[...]
Jour 67
J'ai repris mon avancée mais à nouveau j'ai perdu les panneaux. Je ne sais pas quoi faire. Peut-être que lire pourrait me changer les idées.
Jour 68
Une nouvelle énigme est apparue. Fait intéressant, c'était juste là où j'avais pris un livre à lire la veille et sur le sujet de ce même livre. En plus il y avait un panneau "sortie" juste derrière.
Possible que la bibliothèque veuille me dire quelque chose.
[...]
Jour 70
C'est officiel. Elle veut bien me dire quelque chose. Plus je lis, mieux j'avance. Non seulement je trouve plus de panneaux vers la sortie mais le chemin est plus facile. Où j'ai juste à marcher ou les livres m'aident.
Une fois, quand j'ai grimpé une étagère, ils se sont écartés pour que j'ai plus de prise.
Est-ce que si je lis plus, je pourrais avancer plus ? C'est une idée à creuser. Peut-être que je devrais essayer d'inventer un sort pour ça.
[...]
Jour 73
J'ai réussi. J'ai créé un sort qui peut m'aider. Il me permet de lire beaucoup plus rapidement, 10 fois plus, au moins. Je pense qu'avec lui, je suis au même niveau qu'Hariel.
Il y a bien quelques vertiges mais ça marche pas mal. Le chemin est de plus en plus facile mais je vais voir si je peux faire plus.
[...]
Jour 78
Après le sort Lecture Rapide, le sort Apposition des Mains...nom à changer parce que ça fait un peu trop religieux.
En fait, en posant une main sur un livre et en lançant le sort, son contenu est transféré dans ma tête quasi instantanément. C'est...magique.
Il y a tout de même un effet secondaire : le mal de tête mais ça va, je gère.
En plus, la bibliothèque semble encore une fois m'aider. J'ai de moins en moins de mal à faire de la magie. Peut-être que je devrais en profiter pour créer un sort plus puissant...
Jour 79
A nouveau, les livres essaient de m'aider.
J'étais en train de feuilleter un livre de cuisine et je me suis mis à avoir faim.
Oui, je le feuilletais. Même avec mon sort, il m'arrive aussi de lire des livres normalement...et puis j'avais trop mal à la tête.
Bref. Je me suis mis à avoir faim et j'ai vu un plat de nouilles sautées aux crevettes et aux parmesan avec des câpres. J'ai dû un peu trop saliver car le plat est soudain apparu devant moi. C'était délicieux.
Jour 80
J'ai fait d'autres essais.
Les livres peuvent me fournir ce dont j'ai besoin. Non, plutôt ce que je leur demande. Je n'avais pas besoin d'une nouvelle garde robe mais quand j'ai pu essayer toutes celles que j'ai trouvées dans un magazine.
D'habitude je ne suis pas aussi superficielle mais pourquoi pas.
Par contre, la bicyclette et le chariot, oui, j'en avais besoin. Depuis quelques jours, je ne fais que marcher sur du plat. Ça doit être le signe que je ne suis pas loin, n'est-ce pas ?
En tous les cas, la bicyclette me permet d'aller plus loin, plus vite et sans trop me fatiguer et la remorque de prendre des livres avec moi. Je ne compte pas les emporter après tout, juste les consulter sur la route. Au cas où j'aurais besoin de quelque chose…
[...]
Jour 92
Je n'aurais peut-être pas dû inventer ce sort...ou alors je n'aurais pas dû être aussi gourmande.
Dernière création, Tempête de Mots (je cherche encore un meilleur nom). En lançant le sort je définis une zone plus ou moins grande et toutes les connaissances des livres dans ladite zone s'impriment dans ma tête.
Mauvaise idée. Zone trop grande. Je me suis retrouvé avec le mal de crâne du siècle. Pendant 10 jours entiers, j'ai souffert sans vraiment pouvoir dormir. Mais est-ce qu'on peut dire que ça fait vraiment 10 jours si je n'ai pas dormi. Oh et puis zut. On va dire ça comme ça.
En tous les cas, si avec ce que j'ai amassé, la bibliothèque ne me déroule pas le tapis rouge…
[...]
Jour 99
J'avais parlé de tapis rouge non ? Ça n'a pas été le cas, vraiment.
Je pense qu'elle a voulu me faire payer mes risques inconsidérés. Je suis crevé.
Mais cette fois, j'y suis. La sortie. Enfin. Mais je suis trop fatigué pour l'emprunter maintenant. Je vais dormir et sortir demain. J'espère juste que la porte va rester au même endroit pendant mon sommeil…
0o0o0
Quand Dean rouvrit les yeux, il ne vit que le vide autour de lui. Mais ce n'était pas n'importe quel vide. C'était un vide à la fois sombre et brillant, reconnaissable et inconnu et Dean flottait à l'intérieur.
Il flottait dans le vide de l'Espace.
0o0o0
Hermione avança vers la porte et posa la main sur la poignée. Elle s'arrêta.
100 jours. Elle était restée 100 jours dans cette bibliothèque. Peut-être plus même.
Elle regarda le panneau au-dessus de la porte.
"Sortie"
Ça avait intérêt à être ça. Elle appuya sur la poignée et poussa. La porte ne bougea pas.
"C'est pas vrai !" gémit Hermione. "Ne me dites pas qu'elle est fermée !"
Elle soupira et prit son visage dans ses mains de frustration. Arrivée si loin pour être bloquée ici, c'était juste trop frustrant. Un grincement qu'elle avait déjà entendu la tira de son état d'auto-apitoiement. Elle se retourna et vit un chariot arriver, poussé par la bibliothécaire. Celles-ci s'arrêta, prit un livre sur son chariot, le rangea sur un rayonnage et repartit.
"Hey !" l'appela alors Hermione.
"Chut !" s'exclama la femme, irritée. "Nous sommes dans une bibliothèque ici !"
Mais cette fois, Hermione ne se laissa pas démonter.
"Vous m'avez dit de suivre les panneaux et c'est ce que j'ai fait ! Je suis arrivé à la porte mais elle est fermée !"
"Il suffit de vous servir de la clé" demanda la bibliothécaire.
"La...quoi ?"
"La clé. une porte ça s'ouvre avec une clé"
"Mais je n'ai pas la clé !"
"Bien sûr que vous l'avez, cessez de dire des idioties et si vous n'avez plus rien à faire ici, veuillez partir à présent. Excusez-moi."
La femme se remit à pousser son chariot et tourna à un coin, disparaissant derrière une étagère. Hermione se précipita elle mais derrière les rayonnages, il n'y avait personne. Se fichant des consignes, elle se mit à crier de frustration. Au pire, cela ne ferait que la soulager et au mieux cela ferait revenir la bibliothécaire pour qu'elle lui dise de se taire. Mais celle-ci ne réapparut pas.
Hermione soupira. une clé. il lui fallait une clé. Non, en fait, la femme lui avait dit qu'elle l'avait déjà. mais elle n'avait pas de clé...à moins…
Elle enleva son sac et se mit à fouiller à l'intérieur. Elle trouva rapidement ce qu'elle cherchait. Le trousseau de clé des Flamel. Il y avait la clé de leur porte et aussi cette étrange clé blanche. Elle pensait au départ qu'il s'agissait d'ivoire, mais en fait, s'il s'agissait d'ossements ?
Elle avait déjà vu des allusions dans le monde moldu à des "clés squelettes", des clés censées pouvoir ouvrir toutes les serrures. Il n'était peut-être pas impossible que…
Hermione prit l'anneau de la clé et l'avança vers la serrure de la porte. La clé rentra. Elle lui imprima un mouvement rotatif et la clé tourna. Il y eut un déclic. La porte était ouverte. Fébrilement, Hermione remit les clés dans son sac puis posa sa main sur la poignée, l'actionna et ouvrit la porte.
Il y eut une grande lumière.
0o0o0
En voyant où il se trouvait, Dean agit par réflexe et cessa de respirer. Gonflant sa bouche et fronçant le nez pour éviter de laisser échapper l'air de ses poumons.
C'était stupide. Il n'y avait pas d'air dans l'espace. Ce qui fait que celui se trouvant dans ses poumons se serait alors dilaté jusqu'à faire exploser sa cage thoracique en une magnifique mais fatale décompression explosive. En effet sa réaction était stupide...mais tout le monde aurait fait de même en se retrouvant soudainement dans l'espace sans avoir aucune idée de ce qui s'était passé.
Et il aurait dû mourir. Mais ce ne fut pas le cas.
Joues gonflés, nez pincé et yeux exorbités par la surprise et la panique, il continuait à flotter dans le vide sans se rendre compte qu'il avait survécu à une mort horrible.
"Cesse de faire l'idiot !" Dit alors une voix dans sa tête. "J'arrive."
Dean regarda autour de lui. Du moins il essaya. Sans appui aucun, il était incapable de faire des mouvements comme se retourner. Il ne pouvait qu'agiter bras et jambes ce qui avait pour seul effet de simplement le faire dériver.
"Cesse de faire l'idiot, je t'ai dis !" Répéta la voix. "Respire ! Tu peux le faire"
Mais Dean ne voulait pas et secoua la tête en guise de réponse. La voix résonna à nouveau dans sa tête mais seulement pour laisser échapper un soupir énervé. Dean, lui, continuait à retenir sa respiration. Cependant il ne pouvait pas faire cela éternellement. Il sentait sa poitrine commencer à le brûler, puis son sternum, puis sa gorge, jusqu'à son nez.
Au bout d'un moment, il n'y tint plus et il fit ce que tout humain ferait dans une pareille situation : incapable de retenir lui-même sa respiration jusqu'à l'asphyxie totale, il souffla l'air chargée de dioxyde de carbone que contenait se poumons puis aspira un grand coup.
C'est à ce moment-là qu'un second miracle se produisit. En effet quand il aspira, ses poumons se remplirent. Ils se remplirent. Dans le vide de l'Espace. Le souffle court, Dean expira et aspira plusieurs fois avec le même résultat : de l'air entrait puis sortait de ses poumons.
Enfin, si on pouvait appeler cela de l'air. C'était lourd, épais, et il lui fallait faire plus d'efforts que d'habitude pour inspirer ou expirer. Cependant, cela agissait sur lui comme si c'était de l'air. L'effet le plus impressionnant étant bien sûr qu'il était vivant.
"Je t'avais dis que tu pouvais respirer" dit alors la voix dans sa tête.
Cependant, cette fois elle semblait différente. Comme si son interlocuteur était juste à côté. Dean leva la tête. Il y avait bien quelqu'un en face de lui. Une femme. De taille moyenne, assez fine, jeune. Elle avait une peau pâle et un visage taillé à coup de serpe avec des pommettes assez marquées. Ses cheveux étaient noirs, tressés et elle avait des yeux vert sombre. Il avait dû mal à savoir ce qu'elle portait sauf que c'était de couleur clair. En effet, elle irradiait de lumière ce qui faisait qu'on ne voyait presque clairement que sa tête, le reste disparaissait dans une lueur d'un blanc pur.
"Qui êtes-vous ?" Demanda-t-il.
Mais aucun son ne sortit de sa bouche.
"La magie à beau protéger ton corps du froid de l'espace et pourvoir à tes besoins en oxygène, le manque d'air empêche les sons de se propager" dit la femme. "Tu vas devoir faire comme moi et parler par la pensée."
Dean allait lui demander comment il pouvait faire ça mais il se rendit compte qu'elle ne pourrait pas l'entendre. Il haussa alors les épaules avec un air interrogateur sur son visage.
"Il n'y à rien de plus facile pourtant" soupira la femme. "Projettes simplement ta pensée vers moi."
Dean fronça les sourcils puis tenta le coup. Il se mit à se concentrer intensément en serrant les poings et en tirant la langue comme un enfant appliqué.
"Co...comme ç... ça ?" Parvint il à dire.
"Oui, comme ça" dit la femme en roulant des yeux. "Mais inutile de faire toutes ces simagrées.
"Qui êtes-vous ?" Demanda Dean.
Ses paroles étaient légèrement erratiques et hachées et il avait encore tendance à tirer la langue mais c'était déjà mieux.
La femme se mit à réfléchir quelques instants avant de répondre.
"Tu peux m'appeler...Ganos" dit-elle.
"D'accord...Ganos" lui répondit le jeune Sorcier, incertain. "Et...euh...comment je suis arrivé ici ?"
"Tu as enclenché un ancien protocole de téléportation grâce au système présent dans le complexe de Glastonbury Tor" dit Ganos d'une voix claire et précise.
"Hola, hola ! Quoi ?" S'exclama Dean. "Protocole ? Système ? Et j'étais sous Glastonbury depuis tout ce temps !"
"Exact" dit la femme. "Quand tu as activé le cristal, cela a déclenché un protocole qui a envoyé une procédure de numérotation sur la Porte des Étoiles la plus proche. Ton corps à en même temps était transformé en données et envoyé au travers de la Porte."
Dean avait des dizaines de questions à poser mais la femme ne semblait pas avoir fini.
"Malheureusement, il y a eu un problème. Le système était prévu pour que le vortex t'envoie sur la Porte du satellite naturelle de la planète. Là, un autre cristal de téléportation aurait dû te transporter à la surface. Normalement, il aurait fallu passer par la Porte officielle mais celle-ci se trouve sur l'hémisphère opposée. Il voulait que tu sois rapidement à destination."
Dean ne savait pas qui était ce "il" mais la femme avait roulé des yeux en parlant de lui et son temps s'était fait pinçant.
"Sauf que la Lune à été détruite lors de l'invasion Goa'uld il y à 6784 ans" reprit la femme. "Donc quand son système automatique a déposé la Porte et le téléporteur, il n'y avait rien pour les accueillir et ils se sont mis à dériver. Toi tu viens de passer la porte mais le téléporteur, lui, est bien trop loin pour avoir récupéré tes données. Alors tu as été recomposé."
"Recomposé ?" Demanda Dean. "Une Porte ?"
"Regarde derrière toi."
Dean tenta de se contorsionner mais cela eut pour seul effet que de basculer tête en bas...ou plutôt dans l'autre sens que celui où se trouvait la femme.
"Je n'y arrive pas" dit-il.
La femme soupira et Dean cru entendre quelque chose dans son souffle, le mot "cousin". Mais il se trompait peut-être.
"Tout comme ton esprit a contrôlé ta magie pour transporter tes pensées, tu dois faire en sorte qu'elle mette ton corps en mouvement. Comme ceci…"
Le corps de la femme se mit à bouger. Il avança vers lui en même temps qu'il se retournait. Quand elle fut dans le même sens que Dean, elle n'était plus qu'à un ou deux mètres de lui. A ce moment-là le jeune homme remarqua quelque chose. Certes avec son aura lumineuse il avait dû mal à voir ses pieds mais il avait l'impression qu'ils étaient...à plat. Comme s'ils étaient posés sur le sol. Évidemment, il n'y avait pas de sol, seulement le vide.
"Oui, tu peux aussi faire ça" dit la femme comme si elle avait lu dans ses pensées (chose que Dean n'excluait pas).
Le jeune sorcier se concentra quelques instants. Quand il sentit une pression sous ses chaussures, il su qu'il avait réussi. Il rouvrit les yeux et regarda ses pieds, en leva un, puis l'autre et enfin tapa sur le sol invisible comme pour le tester.
"Bien" dit la femme."Au moins cette fois c'était rapide."
Dean grimaça, gêné. Ses hormones d'adolescent de presque quinze ans lui disait qu'il s'était rendu ridicule devant une jolie fille et il n'aimait pas vraiment ça. Cependant, à nouveau sur ses pieds, il se retourna pour voir la fameuse porte dont Ganos lui avait parlé.
C'était en fait un large anneau de métal sombre décoré de chevrons et avec des symboles étranges gravés sur la partie interne. La matière dont elle était faite lui rappelait un peu l'étrange chose qu'il avait vu dans la caverne au trésor.
"On...on dirait une machine" dit-il. "C'est idiot non ?"
"Pas du tout" répondit Ganos. "Il s'agit bien d'une machine."
"Quoi ?" S'exclama Dean. "Mais je croyais que...enfin, c'était Merlin qui…je pensais que c'était de la magie."
"L'un n'exclut pas l'autre" dit simplement Ganos.
Dean allait poser d'autres questions mais la femme ne lui en laissa pas le temps.
"Dépêche-toi, je dois te ramener à destination" dit-elle en lui saisissant la main.
"Vous me ramenez sur Terre ?"
"Non, sur la planète sur laquelle le téléporteur devait t'envoyer."
"Mais...mais non, je dois rentrer chez moi."
"Tu trouveras toute l'aide nécessaire là-bas. Moi je ne peux pas te ramener. Le voyage est trop long et j'ai déjà enfreint beaucoup de règles pour t'aider."
"Des règles ? Quelles règles ?"
Mais Ganos ne lui répondit pas. Elle le tira en avant et Dean sentit quelque chose se tordre autour d'eux. L'espace se mit à se déformer et soudain les étoiles se transformèrent en lignes d'un blanc pur autour de lui. Il y eut un flash et Dean eut la vision d'une sorte de couloir de couleur irifescentes autour de lui. Cependant la vision ne dura qu'un instant et il se retrouva à nouveau dans le vide de l'Espace.
"On est arrivé ?" Demanda Dean qui se sentait un peu étourdi.
Ganos pointa alors son doigt derrière lui. Dean posa ses pieds sur un sol chimérique et se retourna. Il ouvrit alors grand les yeux. Devant lui se trouvait une immense planète. Enfin, elle lui semblait immense mais le fait est qu'ils étaient assez proches. Elle était d'un aspect jaune grisâtre avec des nuages parsemant son atmosphère. Ce devait donc être une planète assez aride, se dit le jeune homme.
"Tu trouveras ici tout ce dont tu as besoin" dit Ganos. "Je ne sais pas exactement où tu vas arriver mais si tu marches en direction de l'est, ça devrait aller."
"Quoi ?" Demanda Dean, inquiet.
Mais Ganos ne répondit pas. A la place, elle mit sa main dans son dos et le poussa. Dean se sentit alors tomber droit sur la planète.
0o0o0
Le groupe avait donc dû se rendre à l'évidence, ils étaient les hôtes forcés de Myrddyn pour un temps encore indéterminé. Le Mage lui-même semblait ne pas le savoir. Bedivere avait bien essayé d'obtenir plus d'information mais tout ce que l'autre homme lui avait répondu c'était que « ces choses là prenaient du temps ». La seule chose à faire pour eux était donc de prendre leur mal en patience.
Fort heureusement, ils n'étaient pas mal loties. Ils étaient même très confortablement installés. Comme Hariel l'avait deviné, l'escalier chez Myrddyn menait aux différents étages. Ils étaient logés au premier dans des chambres individuelles spacieuses et confortables avec toutes les commodités auquel on pouvait rêver : un lit confortable, des fauteuils moelleux et même une salle de bain attenante avec une baignoire quinze remplissait toute seule et un pot de chambre qui se vidait de lui-même.
Le problème était de trouver de quoi s'occuper. En effet, les trois résidents permanents de l'île avaient leurs propres habitudes et tâches auxquels ils s'adonnaient sans vraiment faire attention à leurs invités. Cela allait des tâches les plus rustiques et simples comme récolter de la nourriture ou des plantes, fabriquer ou réparer des objets, faire le ménage, etc, aux activités plus insolites. Tous les trois étaient des érudits et passaient leur temps à étudier soit dans la nature, soit dans leurs études ou ateliers.
Le groupe de voyageurs avait donc dû trouver de quoi s'occuper avec plus ou moins de succès.
L'un d'eux était Arthur.
Pendant les premiers jours, il n'avait fait qu'observer Nimueh de loin quand elle s'adonnait à ses activités. Rien ne disait qu'elle l'ait remarqué. Cependant le contraire était également vrai.
De son côté, Hariel observait Arthur. Il trouvait amusant la façon dont il tournait autour de la jeune Magicienne qui deviendrait son épouse à l'avenir. Cela ne correspondait pas du tout aux réactions auxquelles le jeune Démon avait déjà assisté de la part de son ancêtre. D'habitude, il était plus direct et avait tendance à engager les conversations. Il avait également une façon de courtiser assez lourde comme il avait déjà procédé avec la Mage.
Tout cela prouvait de façon plus certaine à Hariel que ce n'était qu'un jeu. Il utilisait les manières qu'il avait observé pour se créer un personnage dans un but précis : tester les autres. Cependant c'était différent avec Nimueh. D'une façon ou d'une autre il avait dû comprendre qu'elle était différente. Non, pas différente en elle-même, seulement il sentait qu'elle était différente pour lui. Il ne l'a voyait pas de la même façon que les autres.
Il était également probable, mais cela Hariel ne pourrait le jurer, qu'Arthur se sente incertain, qu'il ne comprenne pas exactement ce qu'il ressentait. Ce qui expliquait sa prudence. Dans la rue, tout ce qui était inconnu pouvait représenter un danger. Il fallait donc avoir toutes les informations pour s'engager quelque part.
C'était la même chose avec Nimueh. Il était face à quelque chose d'inconnu, ses propres sentiments, donc il agissait comme un prédateur en observant sa proie. Sauf que la proie ce n'était pas vraiment Nimueh mais les sentiments qu'il ressentait en la voyant.
De son côté, Nimueh ne réagissait pas du tout. Hariel se doutait qu'elle savait qu'Arthur l'observait. Pourtant elle ne faisait rien pour changer la situation que ce soit dans un sens ou dans l'autre. Le jeune Démon doutait que ce soit par jeu. En fait, il pensait qu'elle aussi se débattait avec des sentiments inconnus. Mais ça restait une hypothèse.
Toujours est-il qu'à ce rythme, Hariel sentait qu'ils ne passeraient jamais le pas et que lui ne naîtrait jamais. Il en était même venue à se demander si cela n'allait pas causer un paradoxe qui détruirait l'univers avant de se rendre compte que c'était stupide être qu'il avait trop regardé Retour vers le futur.
Il en n'était cependant à se demander s'il devait intervenir quand Myrddyn le fit à sa place.
Un matin, alors qu'Hariel venait de rentrer descendre pour le petit déjeuner, il avait entendu Myrddyn proposer à Nimueh d'emmener Arthur visiter l'île. C'était subtil comme un éléphant dans un magasin de porcelaine mais personne n'était parfait. Nimueh avait d'ailleurs rougit mais elle n'avait pas refusé. En fait, dès qu'elle avait vu Arthur elle était aller lui en parler et le jeune homme avait accepté avec joie.
Myrddyn avait alors tourné la tête vers Hariel et lui avait fait un clin d'œil. Le Mage avait depuis le début tellement fait preuve de clairvoyance que le jeune garçon était persuadé qu'il possédait un don de voyance. Il devait donc savoir ce qui allait se passer entre les deux et les pousser dans cette direction.
En tous les cas, soulagé d'avoir un allié, Hariel s'était mit à se préoccuper d'autre chose que le couple. En vérité, il avait déjà un peu commencé.
Dès le début de leur séjour forcé, il avait décidé de reprendre sa routine habituelle, celle qu'il avait à l'école et qu'il conservait autant que faire se peut en vacances. Levé à quatre heure, entraînement jusqu'à six heure trente, bain, petit déjeuner à sept heures quand au reste de la journée…
Au départ, il passait surtout son temps à surveiller Arthur tout en lisant les livres qu'il avait apportés. Par la suite, il s'était dit qu'il avait plus de temps pour un autre type d'entraînement, celui de sa magie.
Au début du mois de juillet, il en était à 214. Il n'en avait pas enlevé d'autres avant d'arriver sur l'île mais à présent qu'il avait le temps, il avait repris son habitude. Qui sait ? S'il restait assez longtemps il pourrait peut-être prendre de l'avance sur son programme.
Et puis dans le même temps, il s'entraînait également avec ses capacités élémentaires. Refusant de rester sur un échec, il avait encore essayé de créer des attaques plus puissantes en mélangeant la foudre et le feu. Cependant jusque-là, les résultats n'étaient pas probants. Il avait réussi la fusion en utilisant moins de force ce qui avait rendu le mélange plus stable. Cependant cela ne durait pas longtemps et les énergies finissaient par s'annuler l'une l'autre.
Pour éviter de tomber dans la monotonie et surtout dans la frustration, Hariel avait également décidé de s'adonner à d'autres activités. Il avait laissé de côté l'énigme de la mystérieuse énergie pour une autre un peu plus concrète : l'île d'Avalon elle-même.
Grâce à ses ailes, il lui était facile d'explorer l'île et ses particularités. Il avait déjà remarqué que des environnements différents se côtoyaient de manière improbable sur l'île. Cependant il ne s'était pas rendu compte à quel point c'était incroyable.
En survolant l'île, il avait remarqué qu'il n'y avait de véritable forêt qu'autour de la montagne du centre et sur ses pentes les plus basses. Cependant ce n'était pas toujours la même forêt. Hariel avait déjà vu que la forêt tempérée où se trouvait la maisonnée Merlin côtoyait une forêt tropicale. Cependant il y avait également un troisième type de forêt à l'opposé des deux autres.
C'était une taïga, une forêt des milieux plus froids. Les trois ensembles forestiers formaient une sorte de triangle autour de la montagne, chacun ayant une frontière avec les deux autres. Mais ce n'était pas tout car en fait pour chacune des forêts correspondait deux environnements distincts et surtout totalement différents des autres.
Hariel avait déjà vu que des pleines d'herbes grasses côtoyaient une savane bien plus sèche. Chacune était en quelque sorte assignée à un type de forêt différent. A côté des pleines, sur une portion de terre différente se trouvait un territoire de lacs et de marais. De même, à l'opposé, à côté de la savane se trouvait un désert de rochers et de dunes avec des oasis.
Les deux premiers environnements, les plaines et le marais étaient lié à la forêt tempérée alors que la savane et le désert l'étaient à la forêt tropicale. De même, la taïga liait entre eux deux environnement, une steppe aride et une banquise.
Chacun des environnements différents avait sa propre atmosphère ainsi que son propre climat. Cela aurait d'ailleurs rendu le vol plus difficile si Hariel avait été une sorte d'oiseau. En effet les ailes de Démons (comme celle des Déchus et des Anges) leur permettaient de voler mais de manière différente. En effet tout ornithologue qui aurait regardé leurs ailes les auraient cru incapable de s'envoler. C'était surtout des sortes de manifestations magiques de leur race et aussi de leur puissance qui permettait également de les faire voler (c'était pour cette raison que les faire sortir n'était jamais problématique quand on était habillé).
Mais toujours est-il que si cela n'avait pas d'incidence sur le vol en lui-même, les variations de températures rapides étaient néfastes pour la santé. En effet, s'il changeait rapidement de section, Hariel pouvait sentir sa tête lui faire mal. Il avait donc observé les sections une à une ainsi que leur environnement jusqu'à ce qu'il remarque quelque chose.
Bien entendu, il y avait des nuages dans le ciel mais ils étaient soumis aux mêmes contraintes climatiques que chacune des zones. Cependant cela n'était vrai que pour les plus basses altitudes. En effet, en observant bien le ciel à différents endroits, le jeune Démon s'était rendu compte que des nuages s'étaient accumulés au sommet de la montagne avant de se séparer. Hors à cette altitude, ces nuages ne semblaient pas soumis aux mêmes contraintes météorologiques que les autres.
Cela voulait dans doute dire qu'il existait un zone dans la haute atmosphère avec un climat unie et donc plus agréable à traverser. Cela lui permettrait également de voir à quoi ressemblait l'île vu d'en haut. Grâce à ses explorations il en avait une idée mais il voulait voir par lui-même.
Comme il consacrait sa matinée à l'entraînement, il attendit après le repas de midi pour se lancer dans sa nouvelle exploration. Il somnola tout de même quelque minute en misant un livre sur l'immunologie assis dans l'un des fauteuils confortable du salon de Myrddyn avant de se décider à bouger.
Une fois dehors, il s'étira quelques instants comme à chaque fois, ouvrit ses quatre ailes et s'envola. Regard vers le bas, il se mit à monter de plus en plus haut jusqu'à enfin dépasser le sommet de la montagne.
Déjà, il pouvait bien voir l'île. En fait, elle ressemblait à une fleur. Chacune des six zones entouraient la partie centrale où se trouvaient la forêt et la montagne en formant comme des pétales. En effet chacune des limites externes de ces zones étaient formées de falaise qui, aux extrémités, remontaient vers l'intérieur des terre en formant des criques bien que moins profonde que celle par laquelle ils étaient arrivés et surtout totalement hermétiques.
Toute à son observation, Hariel continua à monter de plus en plus haut jusqu'à ce que…plus rien. Le noir.
A présent tout, autour de lui, était sombre. Le ciel était totalement noir et rempli d'étoiles. Est-ce que la nuit était tombé ? Pourquoi ? Comment ?
De plus, l'île n'était plus là. Pas seulement l'île, l'océan aussi. A la place il n'y avait qu'un vaste paysage désolé et grisâtre à la fois inconnu et étrangement familier à Hariel.
Il sentait le soleil sur son visage mais il y avait autre chose d'étrange. Le ciel était différent. Plus vibrant. Comme quand ils avaient prit le bateau. Le noir était plus sombre et les étoiles plus lumineuses.
Il tourna alors autour de lui pour voir s'il pouvait observer quelque chose d'autre. Là, ses yeux s'écarquillèrent face au spectacle.
Tout comme Dean avant lui-même si c'était des siècles dans le futur, Hariel avait découvert la vérité fondamentale que les Magiciens pouvaient survivre dans l'espace.
Cette vérité était devenue indubitable pour lui alors qu'il regardait la Terre se détacher sur le noir de l'espace alors que lui-même se trouvait en train de flotter à plusieurs centaines de mètres au-dessus de la surface de la Lune.
A suivre…
Et voilà un chapitre un petit peu plus court que les autres (mais 5 pages en moins vous allez pas me faire la gueule...si ?). En fait, je voulais juste bien faire cadrer mes cliffhanger, c'est pour ça qu'il y a autant de coupures. Comment ça rend ?
Donc cette fois c'est officiel, la dimension Stargate vient de rentrer dans mon histoire...et ce n'est pas encore fini croyez-moi...mais ça c'est une autre histoire.
Encore une référence dans dans la partie sur Hermione. Quand elle se souvient enfin qui elle est qu'elle cherche son carnet, il se trouve dans la pile de trois anthologies, une d'Aventure, une de Fantasy et une d'Horreur. Il s'agit des trois livres-personnages dans Richard au Pays des Livres Magiques, le film dont je me suis inspiré pour la bibliothèque. Si vous ne connaissez pas, c'est un très bon film.
Et voilà pour aujourd'hui, la suite demain. Normalement, le dernier chapitre de cette saga de l'été devait paraître à la fin de la semaine mais la dernière partie de Dean est plus...longue que prévue et je ne l'ai pas encore fini. Donc cette semaine, je vais faire le plus de chapitres possibles et les derniers paraîtront dans deux semaines.
D'ici là, n'hésitez pas à me laisser des commentaires.
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