Check Mate DxD
Chapitre 97 : Sorts Retrouvés / Jumon Toridasu
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Durant les premiers jours de son confinement forcé, Dean essaya tout de même de trouver un moyen d'en partir. Afin de continuer sa route. Il commença par essayer de faire le tour de son périmètre. S'approchant du mur de vent, il l'avait longé pour en éprouver les limites. Grâce au transplanage, c'était assez facile et il en fit le tour avant la tombée de la nuit.
La tempête évitait bien l'oasis. Ou plutôt elle formait une enceinte tout autour d'elle ou plutôt, comme l'avait remarqué le jeune Magicien, tout autour de la montagne. Il avait alors pensé pouvoir la traverser à pieds entouré d'un bouclier. Il était à présent suffisamment reposé pour que sa protection tienne le coup. Cependant le vent était si fort qu'il ne parvenait pas à s'approcher suffisamment de la tempête proprement dite.
Il avait donc essayé de transplaner. C'était dangereux de le faire sans vraiment savoir où il allait mais compte tenu du terrain assez plat, il y avait peu de risque qu'il réapparaisse dans quelque chose. Malheureusement, il semblait que cette tempête n'était pas d'origine naturelle et qu'une puissante magie, ou quelque chose s'approchant d'après ce qu'il pouvait voir avec sa seconde vue, l'empêchait de passer. À chaque fois qu'il avait essayé, le même phénomène que dans la grotte sur Terre s'était produit : il avait bien disparu mais avait ensuite été repoussé assez brutalement. Il était arrivé la même chose quand il avait essayé de se téléporter à l'aide d'un cercle magique.
Il avait même essayé d'attaquer la tempête avec divers sorts mais sans le moindre résultat. En désespoir de cause, il avait dû se tourner vers des moyens un petit peu moins conventionnels. S'il ne pouvait pas passer à travers la tempête alors peut-être qu'il pouvait passer au-dessus.
Le vol n'avait jamais été une préoccupation des Sorciers. Comme pour beaucoup de choses, tant qu'ils possédaient quelque chose qui fonctionnait alors ils n'allaient pas chercher plus loin. Donc vu qu'ils possédaient des balais, des chevaux volants et, pour certains pays (puisque c'était illégal en Angleterre), des tapis magiques, ils ne se sentaient pas obligés de voir plus loin. Au mieux ils sortaient tous les deux ou trois ans un nouveau type de balais plus rapide et plus maniable que ses prédécesseurs mais cela s'arrêtait là.
Le choix des techniques de vol était donc déjà limité mais pour Dean, ce choix était réduit à zéro. Bien entendu, il n'y avait aucune bête volante dans toute l'oasis, même pas extra-terrestre. Quant à la fabrication de balais, il ne connaissait ni les sorts nobles potions utilisés pour les créer et les aurait-il connus qu'il n'aurait sûrement pas les ingrédients sous la main pour les préparer.
Il avait donc dû chercher de nouvelles solutions. Des solutions innovantes. S'il ne disposait pas où ne pouvait pas fabriquer quelque chose qui lui permettrait de voler alors peut-être qu'il devait faire en sorte de s'en passer, voler par lui-même.
Le vol personnel n'était que très peu étudié par les Magiciens ou les autres races. Les Magiciens avaient tendances à plus utiliser la téléportation que le vol tandis que pour les races mythologiques comme les Anges, les Démons, les Déchus mais aussi d'autres comme les Walkyries, ils avaient naturellement la capacité de voler et n'avaient pas besoin de sort pour cela.
Mais ce n'était pas le cas de Dean et avec l'impossibilité de se téléporter de quelque manière que ce soit, il devait faire avec les moyens du bord, c'est à dire ses faibles connaissances de Sorciers débutant. Il en savait bien plus sur la magie que ses camarades grâce à Hariel et Hermione mais il restait un adolescent de 15 ans encore à l'école.
Il décida donc d'utiliser le seul sort qu'il connaissait et qui pouvait avoir les effets qu'il souhaitait : wingardium leviosa, le sortilège de lévitation. C'était un sort de première année assez simple sauf qu'au lieu de le lancer sur une plume ou sur n'importe quel objet, il allait devoir le lancer sur lui-même.
En fait, quand le professeur Flitwick leur avait appris ce sort, il leur avait fait commencer par une plume parce que c'était quelque chose de léger. Il avait ensuite dit que ceux qui étaient arrivés à soulever leur plume, pouvait essayer ensuite avec leur livre de cours. Beaucoup de personne qui avaient réussi la première partie de l'exercice avaient échoués au premier essai de la seconde partie et avaient dû essayer presque autant que pour la plume.
Bien entendu, cela ne concernait pas Hariel et Hermione qui avaient non seulement réussit à faire léviter plume et livre mais avaient répétés l'opération avec plus d'objets et de plus en plus de poids. À cette époque, Dean n'était pas encore dans la confidence. Il ne savait même pas qu'Hariel était son cousin. Aujourd'hui il comprenait que le problème venait de la façon de penser des Sorciers. Ils pensaient que prononcer le sort à la perfection et faire un parfait mouvement de baguette était suffisant. Ils ne comprenaient pas qu'il y avait une réflexion derrière chaque sort.
Pour le sort de lévitation, ce qu'il fallait c'était de faire fluctuer l'énergie utilisée pour lancer le sort et l'adapter au poids de l'objet. En faisant cela, il était facile de soulever n'importe quoi, même une personne...enfin qui vous aviez la puissance magique nécessaire.
Dean avait déjà vu des Sorciers utiliser ce sortilège pour soulever des gens et il pensait que le seul problème serait d'arriver à le lancer sur lui-même, chose qui se révéla finalement plus facile que ce qu'il pensait précédemment. Cependant il avait tort, se soulever soi-même ou même soulever n'importe quel objet n'était pas si facile. Il fallait non-seulement prendre en compte son poids mais aussi l'altitude à laquelle il fallait le faire se soulever.
C'est parce qu'il n'avait pas pris cela en compte que le premier essai de vol de Dean se solda par un échec. En effet, il ne réussit à se soulever que de quelques mètres avant de rester figé sans pouvoir monter plus haut. Il fit plusieurs autres tentatives mais qui se soldèrent également par des échecs. La seule chose qu'il en retira c'était qu'il s'arrêtait toujours à la même hauteur.
Face à ce problème, il fit comme Hariel lui avait conseillé de faire quand il n'arrivait pas à réaliser un sort : il essaya de réfléchir aux forces mises en œuvre dans sa réalisation. En claire, avoir une approche scientifique. Pour qu'un objet entre en lévitation, il fallait donc que la magie le soulève en s'opposant à divers phénomènes comme le frottement de l'air au-dessus de l'objet, l'effet de succion provoqué par l'air en dessous qui s'engouffrait dans l'espace laissé libre par l'objet et bien sûr, la gravité.
Cette même gravité qui nécessitait qu'on utilise plus de magie en fonction du poids de l'objet, cette même gravité dont le but était d'attirer les objets vers le sol (en fait en direction du noyau électromagnétique de la Terre...ou plutôt dans ce cas présent de la planète) et qui augmentait à mesure que la distance entre le centre des deux masses, c'est à dire lui et la planète grandissait.
C'était ça. C'était donc ça. S'il n'arrivait pas à monter plus haut c'était que l'énergie déployée n'était pas suffisante pour contrer la gravité grandissante. Donc c'était facile, il lui suffisait d'augmenter l'énergie au fur et à mesure qu'il s'élevait dans les airs. Avec toute l'énergie qu'il avait en lui, ça ne devrait pas être trop compliqué.
Malheureusement, il avait non seulement négligé ses propres forces mais également son endurance. Grossière erreur, d'autant plus grossière compte tenu du fait qu'un épuisement magique était justement la raison pour laquelle il se retrouvait coincé ici. Il n'avait pas atteint la cinquantaine de mètres, un peu moins la moitié de la hauteur du mur de vent qu'il se sentit extrêmement fatigué et se mit à ralentir. Il voulut se forcer à continuer mais le sort finit par lâcher à cause de l'utilisation d'une trop grande quantité d'énergie magique en même temps.
Dean se retrouva donc à plonger vers le sol à grande vitesse et il eut juste le temps de lancer le sort de lévitation à nouveau. Son corps se mit à ralentir alors que la magie se battait contre la gravite et il s'arrêta finalement à un ou deux mètres à peine au-dessus du sable du désert. Il mit plusieurs minutes à reprendre son souffle mais il continuait de trembler. Finalement il se décida à abandonner pour l'instant et rentra à la maison du vieil Ahiram.
Cependant, le lendemain, après une nuit de sommeil, il avait suffisamment repris du poil de la bête pour faire un nouvel essai. Il avait eu le temps de réfléchir et en était venu à une solution. Il devait diminuer son poids. En faisant cela, il diminuait la force de la gravité et donc l'énergie nécessaire pour la combattre.
Encore une fois, il fit appel à un sort que jusque-là aucun Sorcier n'avait jamais utilisé sur lui-même : le sort d'allègement appelé aussi "sort de léger comme une plume". Compagnon préféré des inconditionnels du shopping ou tout simplement de tout élève de Poudlard ayant envie de conserver ses bras après avoir porté sa malle, le sort avait pour effet de rendre un objet bien plus léger. S'il devait en fait l'analyse, Dean dirait qu'il diminuait la force de gravité exercé sur la cible et c'était exactement ce qu'il cherchait.
Après l'avoir jeté, une nouvelle fois très facilement, sur lui-même, Dean s'amusa pendant quelques instants à marcher, courir et sauter sous l'emprise du sort. Il avait l'impression d'être un astronaute sur la Lune car la moindre petite poussée de ses jambes l'envoyait presque voler plus loin. Cela ne faisait donc que confirmer que la manipulation de gravité était bien là conséquence du sort.
Cependant, le jeune garçon se rendit vite compte de la différence majeure qu'il y avait entre la lune et cette planète. En effet celle-ci, tout comme la Terre avait une atmosphère et donc du vent. Il s'en rendit compte quand il approcha trop près du mur de la tempête. Une simple brise légère suffit à le faire dévier de s route et tourbillonner dans les airs sans pouvoir s'arrêter. Finalement au bout d'un moment, il finit par retomber sur le sol où il resta allongé pendant quelques instants pour calmer son tournis.
Décidant tout de même que le problème lié au sort était assez mineur, il procéda alors à un essai et se jeta à nouveau le sort de lévitation. Cette fois la montée dans les airs fut bien plus rapide et il sentait moins de traction sur sa magie. En fait, il dépassa le point qu'il avait atteint la veille sans même ressentir la moindre fatigue.
Quand il dépassa le haut de la muraille de sable tourbillonnant, il crut avoir réussi. Cependant il se rendit compte rapidement qu'il n'avait pas pris en compte les courants aériens. Parce que l'oasis et sa montagne de trouvaient en quelque sorte dans l'œil du cyclone, il n'y avait pas de courants, de vent, sauf à proximité de la surface du cyclone lui-même. Cependant en hauteur, ce n'était pas le cas. À cause du manque de vent dans l'oasis l'air y était chaud et montait rapidement en se heurtant aux masses de températures moins élevés, refroidis par la tempête. Ce qui provoquait des courants aériens extrêmement violents.
À cause de la faible force de la gravité sur son corps, Dean fut emporté par le vent et balloté dans tous les sens. Normalement il aurait dû être rejeté plus loin mais il semblait que la force magnétique qui créait la tempête agissait aussi dans les parties hautes et le jeune Sorcier se retrouva coincé en haut. Il désactiva le sortilège de lévitation mais cela ne l'aida pas car il était bien trop léger pour retomber.
Alors, doucement, prudemment, Dean commença à diminuer la force du sortilège d'allègement. Son corps, plus lourd, commença à ralentir sa course dans les airs et de mit lentement à redescendre. Comme un sous-marin rempli ses ballasts pour plonger, Dean remplissait son corps de gravité afin d'échapper aux courants violents. Quand enfin son corps se détacha des vents et se mit à tomber comme une pierre, le jeune garçon fit comme il avait fait la veille et utilisable sort de lévitation pour ralentir sa chute et rejoindre le sol.
Une fois sur la terre ferme, il trébucha et tomba dans le sable. Encore un échec. Il était bien trop léger pour passer les courants aériens et si jamais il conservait son poids initial, il se fatiguait avant de pouvoir arriver à assez haut.
Il tomba en arrière et s'allongea sur le sol, regardant le ciel avec envie et désespoir.
Il n'avait plus aucune idée.
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Ils étaient répartis rapidement. Il ne fallait pas que la garde les trouve. Ils durent porter les corps des blessés pour les ramener là où ils avaient caché les chevaux. Hariel portait Fesse d'huître et surveillait son sommeil. Eleanor, elle, portait son fils et Perceval, Rubio. Arthur, lui, avait pris Morgane et la transportait avec le plus de délicatesse que le pouvait un homme comme lui.
Ils galopèrent le reste de la nuit et ne s'arrêtèrent qu'avec les premières lueurs du jour, épuisés. Ils installèrent un camp pour dormir. Ils savaient que s'ils ne le faisaient pas, ils n'auraient pas la force de rentrer.
Hariel, lui, monta la garde. Il avait dormi dans la cabane de pêcheur en prévision de cet instant. Même s'ils avaient chevauché longtemps, il n'était pas trop fatigué. Il savait qu'au pire il pourrait plus tard faire un somme sur son cheval mais pour le moment, il n'était pas trop fatigué.
C'est grâce à cela qu'il put voir Morgane se réveiller la première. Après tout, elle, elle avait passé la nuit entière dans l'inconscience puis le sommeil. Elle le salua d'un signe de tête puis s'approcha de Fesse d'huître. Elle fit très attention à ne pas réveiller P'tit bleu quand elle s'agenouilla et posa la tête du miraculé sur ses cuisses.
Hariel s'approcha. Il l'a vit poser la paume de sa main sur son front et prononcer dans un chuchotement :
« Impero »
Elle n'avait pas fait appel au pouvoir de Nimueh cette fois. Elle devait connaître ce sort-là. Patiemment, il attendit qu'elle sortir d sa transe pour lui poser des questions. Il observa attentivement l'homme qu'elle ensorcelait et vit son visage se détendre peu à peu et retrouver un sommeil plus serein.
« Ces…ces sorts…que sont-ils ? Tu as dit que ce sont des sorts de soins ? »
Morgane reposa doucement la tête de Fesse d'huître sur le sol puis se releva.
« Les Trois Suprêmes Sorts de Soin. On les appelle ainsi parce qu'ils contrôlent tout. »
« Tout quoi ? »
« Le Corps, l'Esprit et l'Âme » répondit Morgane. « Endoloris permet de contrôler les moindres fibres d'un corps afin de le guérir. Impero fait de même avec l'esprit et Avada Kedavra avec l'âme. »
« Mais leur nom… »
« Ils indiquent ce qu'ils ont le pouvoir de chasser. La douleur, l'impériosité, c'est-à-dire ce qui encombre et soumet l'esprit, et la mort. »
« S'ils sont si puissant alors pourquoi… »
« Pourquoi je ne les ai pas utilisés avant ? »
Hariel hocha la tête.
« Je ne les maîtrise pas très bien. Sache que plus un sort est puissant plus il nécessite de maîtrise et est délicat à utiliser. Ce n'est pas à la portée de n'importe qui. La moindre erreur pourrait avoir des conséquences dévastatrices. Les connaissances nécessaires sont aussi importantes. Pour utiliser correctement le sort de soin du corps, il fait savoir comment fonctionne ce corps avec exactitude. Pareil pour les autres. »
« Donc vous ne vous y connaissez pas très bien en anatomie alors que vous connaissez l'esprit humain, c'est ça ? »
« Anatomie, génétique, biochimie organique… » dit-elle en soupirant. « Ce n'est pas vraiment mes domaines tout ça. Moi ce serait plutôt la psychologie et la neurologie. »
Hariel fut surpris par l'utilisation de ces termes scientifiques. C'était la première fois qu'elle le faisait. En fait, sur ce sujet, elle lui rappelait Myrddyn. Avaient-ils les mêmes secrets ?
« Est-ce que tu sais…enfin est ce que Myrddyn t'as dit d'où je…d'où Eleanor et moi venons ? » Demanda-t-il.
Morgane ricana.
« Je le savais dès que vous êtes apparu. Je sais reconnaître des fluctuations spatio-temporelles. »
Hariel soupira, soulagé. Parfois, c'était quelque chose d'assez lourd à porter. Garder le secret, surveiller ses paroles. C'était toujours agréable de trouver une personne à qui parler de ça. Il pouvait en parler avec Eleanor mais cela avait tendance à les séparer des autres.
À présent il savait qu'il pouvait discuter plus librement avec Morgane.
« A…à notre époque. Ces sorts existent toujours mais…mais ils n'ont plus la même... disons utilité. Ou les mêmes effets. »
Morgane le regarda d'un air interrogatif. Elle ne semblait pas avoir comme son maitre le don de connaître l'avenir. Dans ce cas d'où connaissait elle ses connaissances futuristes ? Myrddyn lui avait-il tout appris ?
« Chez nous, ces sorts sont appelés les Impardonnables. Quiconque les utilise est envoyé directement en prison à vie. »
Morgane ne dit rien mais ses yeux exprimèrent de l'incompréhension. Une incompréhension totale.
« Leur nom aussi est différent. On les appelé respectivement le Sortilège de Torture, le Sortilège de Contrôle de l'Esprit…et le Sortilège de Mort. »
Morgane se mit à réfléchir.
« Quand j'ai utilisé l'impero sur Fesse d'huître, cela m'a permis d'atténuer les souvenirs de sa mort et de sceller ceux de l'après vie afin de diminuer le traumatisme » dit-elle. « Je suppose que si je le voulais, je pourrais aussi manipuler la partie qui contrôle la volonté. C'est aussi théoriquement assez simple de faire souffrir le corps si on en maîtrise les moindres phénomènes biologies quant au troisième sortilège…s'il peut permettre de remettre une âme dans un corps, il peut sans doute aussi l'en extraire. Il est possible que dans l'avenir, des Magiciens peu scrupuleux trouvent des utilisations innovantes de ces sortilèges et ne les utilisent pour faire le mal… »
Réalisant quelque chose, elle se tourna vers Hariel.
« Tu…as déjà été confronté à ces sorts, n'est-ce pas ? »
« I peine plus d'un mois » dit-il. « Un…un sorcier noir a essayé de me soumettre avec le sort de Contrôle de l'Esprit et comme je ne fléchissait pas, il a utilisé l'endoloris. »
Il souffla longuement, réprimant un sanglot. Il ne s'était pas aperçu à quel point ses sortilèges l'avaient marqué. Ils l'avaient fait revenir à une époque où l'obéissance et la douleur étaient sa vie. C'était avant les Gregory, à l'époque des Dursley. À présent qu'il en parlait vraiment, il se sentait très vulnérable.
« Quant au…quant au troisième » dit-il avec difficulté. « Le même sorcier noir l'avait utilisé des années auparavant pour assassiner mes parents. »
Voyant son trouble et les efforts qu'il faisait pour ne pas pleurer. Morgane posa sa main sur la tête d'Hariel et se mit à caresser ses cheveux. Celui-ci ferma les yeux et laissa échapper une unique l'arme qu'il essuya rapidement. Il releva alors la tête et regarda Morgane dans les yeux.
« Est-ce que…est-ce que vous et Nimueh pourraient m'apprendre ces trois sortilèges ? Je voudrais ramener cette connaissance à mon époque. »
La Magicienne le regarda quelques instants.
« Si Nimueh est d'accord… »
Hariel sourit. Il savait que grâce à cela, il allait ramener un nouvel espoir à son retour. Ce serait également une arme décisive contre Voldemort. Celui-ci régnait par la peur, la peur de ces sortilèges, de la douleur, de la perte de contrôle et surtout de la mort. Si Hariel pouvait en inverser les effets, alors le Mage Noir perdrait son plus grand pouvoir, celui qu'il avait sur ses victimes.
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Hariel les avait réveillés avant midi. Il valait mieux éviter de traîner trop longtemps au même endroit pour ne pas se faire repérer. Ils avaient ensuite galopé toute l'après-midi afin de rejoindre leur repaire. Hariel avait tenu bon mais pendant la chevauchée, il avait été somnolent. C'est peut-être pour cela qu'il n'avait pas remarqué l'attitude d'Arthur.
Celui-ci était mutique. Il regardait les hommes autour de lui mais son regard tombait plus particulièrement sur le corps balloté de tous les côtés de fesse d'huître. Il ne s'était pas encore réveillé même si Morgane avait dit qu'il irait bien.
Finalement, ils arrivèrent aux grottes qui servait à cacher la résistance au milieu de la nuit. Tous étaient très fatigués si bien qu'à nouveaux ils allèrent se coucher. Hariel, lui, tomba comme une masse.
Quand il se réveilla cependant, il sentit que quelque chose n'allait pas, que quelque chose manquait. Il se leva et se mit à fouiller le repaire. Il se rendit ensuite dans les appartements de Bedivere. Il chercha pendant quelques instants avant de s'adresser à l'homme.
« Où est Arthur ? »
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À la suite de ses tentatives d'évasions, Dean se mit à trouver les jours vraiment long dans l'oasis. Tout ce qu'il pouvait faire à présent c'était attendre. Cependant attendre était loin d'être une activité bien passionnante. Surtout que le vieil Ahiram lui-même n'avait pas une vie des plus intéressantes.
L'homme, toujours aussi peu curieux, n'avait posé aucune question à Dean au sujet de ses escapades des premiers jours. En fait, la présence du jeune garçon ne semblait pas avoir dérangé sa routine. Se levant avec les premières lueurs du jour, il allait se laver sommairement au lac puis allait s'occuper de son petit potager et aussi de ses chèvres...enfin, ce qui ressemblait à des chèvres...si elles avaient été croisées avec un cochon et possédaient un bec en plus de leur corne. En tous les cas, ces animaux produisaient un lait délicieux comme le faisait les chèvres sur terre et c'était tout ce qui importait.
Pour autant, Ahiram n'était pas un éleveur. Il avait des "chèvres", enfin, des cochèvres à bec, mais finalement assez peu et elle lui servait seulement apparemment pour le lait. De même, il n'était pas fermier car son petit lopin de terre était juste suffisant pour le nourrir lui (ainsi que Dean). En fait, son activité principale était inconnue au jeune garçon même s'il pensait que cela avait à voir avec les herbes qu'il passait son temps soit à ramasser soit à préparer (soit les deux) pendant tous les après-midis. Dean ne savait pas ce que c'était, mais il supposait qu'elles devaient être médicinales (il en reconnaissait certaines que le vieil homme avait utilisé sur lui quand il était blessé).
Enfin, ça c'était s'il avait vraiment une activité. Après tout il avait l'eau du lac, du lait, des légumes, tout ce qu'il fallait pour vivre. Cependant cela n'expliquait pas vraiment d'où venait la viande. En effet, quand il s'était réveillé, Dean avait bien vu de la venaison suspendue au plafond. Alors peut-être qu'il lui arrivait de tuer une de ses cochèvre de temps en temps ou alors est-ce qu'il braconnait. Cependant Dean ne l'avait jamais vu relever des pièges durant ses excursions pour cueillir des plantes.
Parce qu'il l'avait accompagné. Pour l'aider. En effet Dean se sentait assez gêné de profiter de l'hospitalité du vieil homme sans rien lui offrir en retour. En plus cela lui permettait de s'occuper. S'il détestait la campagne c'était pour une raison mais là il n'avait pas vraiment d'autres alternatives.
Il s'était donc mit à l'aider pour sa cueillette mais aussi au potager et avec les bêtes. Ahiram n'avait rien dit, à peine grogné et lui avait tout simplement montré comment faire. Il lui avait montré comment travailler la terre, nourrir et soigner les cochèvres et aussi reconnaître les plantes à ramasser. Cependant quand il s'agissait de les préparer, ça, il refusait que Dean l'aide. Celui-ci se contentait donc de regarder les gestes précis et habitués de l'homme. Les deux avaient donc commencé à glisser dans une certaine routine qui dura pendant presque une semaine entière. Dean se levait en même temps qu'Ahiram et tous les deux allaient s'occuper des tâches du matin. L'après-midi, parfois ils partaient tous les deux à la cueillette et parfois non.
En effet quelque chose d'étrange vint troubler le déroulement lent des jours que le jeune sorcier partageait avec le vieil ermite. Un homme vient les voir.
Dans les premiers jours de son séjour forcé, Dean s'était demandé pourquoi l'homme ne vivait pas avec les autres, au le village. Il pouvait y avoir des dizaines de raisons différentes. Cela pouvait être parce qu'il avait été banni ou tout simplement parce qu'il n'aimait pas les gens.
Cependant, le jeune garçon avait remarqué que les gens l'évitaient délibérément. Plusieurs fois lors de leurs balades, ils avaient croisé des femmes avec des paniers qui s'était éloigné en courant avec un air un peu effrayé sur le visage. De temps en temps également, il avait vu des enfants s'approcher prudemment de la maison et s'enfuit rapidement quand ils voyaient qu'ils avaient été repérés. D'autre fois ils restaient plus longtemps en riant mais partaient quand le vieil homme se tournait vers eux ou qu'un adulte venait les chercher pour les emmener.
Au départ, Dean avait pensé que c'était à cause de lui. Après tout il était un étranger. Pourtant plusieurs fois, ces incidents s'étaient déroulés quand il n'était pas en vue, quand il était dans une telle position qu'il voyait ce qui se passait mais que les gens ne le voyaient pas. C'était donc que c'était bien Ahiram qui provoquait ces réactions.
Toujours est-il que la présence de cet homme était étrange. Il était venu directement à eux avec une expression apeurée mais où il y avait également une sorte de respect. Il était resté là, au bord du potager où se trouvait le vieil ermite avec Dean. Ils n'échangèrent pas un mot pourtant Ahiram délaissa sa bêche et entra dans la maison et en ressortit quelques minutes plus tard avec un sac de cuir en bandoulière.
Pendant ce temps, Dean avait essayé d'être poli et avait salué l'homme mais celui-ci ne lui avait pas répondu. À peine lui avait il fait un signe de tête. En fait, il semblait vouloir à tout prix éviter le regard du jeune garçon. Donc cela voulait dire qu'il était lui aussi un sujet de réactions étranges, pas seulement Ahiram.
Toujours est-il que le vieil ermite se dirigea vers l'homme et le suivit lorsque ce dernier fit volte-face et se dirigea à nouveau vers le village. Dean n'hésita pas longtemps et leur emboîta le pas. Depuis son arrivée, il n'était jamais allé là-bas. Les premiers jours, il l'avait évité absolument pour que ses tentatives de sortir restent secrètes. Après, disons qu'il n'en avait pas eu l'occasion. Il s'était mis à aider Ahiram et n'avait pas trouvé la motivation pour y aller. Surtout que l'attitude des gens à leur égard ne l'encourageait pas beaucoup. Il ne savait pas du tout quel genre d'accueil on allait lui réserver. Mais bon, si Ahiram avait été invité alors peut-être qu'il pourrait parler pour lui.
Alors qu'ils marchaient, l'homme parlait à l'ermite. Il s'exprimait à voix basse en petites phrases saccadées et nerveuses. D'après ce que Dean avait compris, sa fille était malade. Ou peut-être blessée. Ou les deux, ce n'était pas clair. Toujours est-il qu'il avait besoin de l'aide d'Ahiram. Apparemment, il le considérait comme un guérisseur ce qui était assez logique compte tenu de toute ses plantes qu'il préparait.
Finalement ils arrivèrent aux abords du village et Dean se rendit compte qu'il était bien plus grand que ce qu'il avait pensé de prime abord. Depuis la maison d'Ahiram, il ne pouvait voir qu'une petite dizaine de maison mais il s'agissait en fait d'une avancée vers le lac. Le gros de l'agglomération s'étendait derrière afin de ne pas empiéter sur les terres fertiles et l'oasis. À vue de nez, il devait y avoir une ou deux centaines d'habitations, toutes plus complexes et grande que la petite casemate de l'ermite. Il y avait donc bien plus de gens que ce qu'il avait pensé et donc plus d'yeux qui se posaient sur lui et Ahiram alors qu'ils traversaient les rues bondées qui pourtant se vidaient sur leur passage.
Enfin, ils arrivèrent devant une maison quoi ressemblait à beaucoup d'autres avec un large rez-de-chaussée et un premier étage plus petit, le reste de la surface formant une sorte de balcon plat protégé par une peau tendue. Au lieu d'un simple store, la porte était faite d'un rideau de cuir. Ahiram entra à l'intérieur, seul. L'homme attendait à l'extérieur. Dean, lui, hésita quelques instants. Est-ce qu'il pouvait se permettre de rentrer ? Il préféra éviter. Surtout que quelques instants plus tard, plusieurs personnes sortirent rapidement de la maison, presque poussée par le vieil ermite. Une femme se rapprocha de l'homme qui les avait amenés ici et s'agrippa à lui.
Il y eut alors un grand silence pendant lequel tous regardaient la porte. Au bout d'un certain temps, l'attention de relâcha et les regards se firent moins fixes mais Dean remarqua que malgré cela, personne ne le regardait, ou plutôt personne le regardait dans les yeux. En effet il en vit quelques-uns regarder son ventre et d'autres son front mais quand ils se tournaient vers eux, ils détournaient les yeux avec crainte.
Finalement, Ahiram sortit de la maison et hocha la tête en direction de l'homme et de la femme, les parents de la petite. Les deux poussèrent des soupirs de soulagement et des cris de joie se firent entendre dans l'assistance. La femme s'inclina en remerciant l'ermite mais celui-ci se contenta de lui donner des herbes. En échange, l'homme se précipita dans la maison et lui donna une sorte d'animal à fourrure pas très grand qu'Ahiram fourra dans son sac. Voilà donc l'explication de la présence de viande chez lui, c'était des paiements pour ses soins.
Plusieurs personnes dans la foule se précipitèrent dans la maison à la suite de l'homme et de la femme alors que les autres se dispersaient sans plus faire attention à Ahiram et à Dean. Le vieil homme se contenta de s'en aller et le jeune garçon le suivit.
"Ils n'ont pas été très...sympathiques ces gens" remarqua Dean. "Ils n'ont même pas dit au revoir."
"Je suis venu, j'ai soigné la petite et j'ai reçu un paiement. C'est tout ce qui importe" dit simplement Ahiram. "S'ils désirent à nouveau les services, ils savent où me trouver. Le reste d'un temps, ils me laissent tranquille et cela me convient très bien."
"Je ne sais pas si ça me conviendrait" dit pensivement Dean en grognant légèrement.
"Toi c'est différent. Ils ont peur de toi parce que tu as amené la tempête."
"Quoi ! Moi ? Mais…"
Les croyances anciennes disent que la tempête ne vient que pour nous protéger."
"Vous protéger de quoi ?"
"Des Dieux" répondit simplement Ahiram.
Déjà se figea quelques instants puis, voyant le vieil homme s'éloigner, il se mit à courir pour le rattraper et se mettre à son niveau.
"Quels Dieux ?" Demanda-t-il.
"Tous les Dieux. Mais particulièrement Baal. Quand les autres sont partis pour les étoiles, lui est resté et il a laissé certains de ses morts qui marchent."
"Des morts qui marchent ?"
Ahiram ne répondit pas tout de suite. Au lieu de ça il se tourna vers Dean et son regard exprima quelque chose que le jeune garçon n'avait encore jamais vu chez lui. De la méfiance.
"Ont dit que les Dieux ont amené nos ancêtres ici, sur cette terre" dit finalement le vieil homme. "C'était des esclaves d'au-delà des étoiles. Ils en ont pris quelques-uns, les plus fort, et les ont sacrifiés en leur ouvrant le ventre. Puis ils ont plongé en eux et leur ont offert une nouvelle vie pour qu'ils deviennent leurs soldats fidèles et obéissant. Puis chaque Dieu en a pris quelques-uns et a imprimé sa marque sur son front. C'est à cela qu'on les reconnaît ainsi qu'à la cicatrice sur leur ventre."
Donc c'est pour cela que les gens regardaient ces deux points en particulier.
"Seul le Dieu Baal est resté et a imposé sa loi. Mais nos ancêtres étaient encore fiers et ont refusés. Ils ont fui pendant très longtemps jusqu'à ce qu'ils aperçoivent, un soir, une grande lumière dans le ciel. Y voyant un signe, ils ont suivi le chemin tracé par la lumière dans le ciel et sont arrivé ici, un jour d'orage. À l'époque, il n'y avait que la montagne et un grand trou fumant à côté. Mais la pluie tombait et tombait. Elle est tombée pendant très longtemps, jusqu'à ce que le lac de remplisse. Après, la nature s'est mise à pousser à une vitesse qui tenait du miracle et c'est ainsi qu'est né cette oasis."
Dean écoutait, sans rien dire, cette histoire qui relevait plus de la légende que du fait historique.
"Nos ancêtres ont donc décidé de rester et de vivre ici et quand finalement ils ont été retrouvés et qu'ils ont cru leur fin arriver alors la tempête est arrivé. Depuis, elle souffle à chaque fois que les morts qui marchent essaient à nouveau de nous détruire."
"Donc les gens croient que j'en suis un ? Un mort qui marche ?" Demanda Dean. "Dans ce cas pourquoi m'avoir sauvé ?"
Ahiram ne répondit pas.
"Est ce que toutes ces légendes sont vraie ? Demanda alors Dean.
"Qui sait" répondit le vieil ermite.
Il ne parla plus pour le reste de la journée et ce malgré toutes les questions de Dean.
0o0o0
Les cauchemars l'avaient réveillé. À nouveau. Sachant qu'il ne pouvait plus dormir, il s'était levé. Son regard était tombé sur le lit où dormait encore Fesse d'huître. P'tit bleu était avec lui. Il avait refusé de laisser son père.
Une boule s'était alors formée dans la gorge d'Arthur. Il avait failli le perdre. Il avait failli perdre l'un de ses plus anciens amis. En fait, pendant quelques instants il l'avait vraiment perdu. Et puis il y avait les autres, ceux qui étaient mort ou avaient failli mourir. Ses hommes à lui, ceux de la résistance, et même les citoyens de Londinium.
Morgane l'avait dit, ils étaient prêts à mourir pour lui, pour être derrière lui et se battre avec lui. Mais lui n'était pas prêt à un tel rôle, il n'était pas prêt à supporter un tel poids.
Ses yeux étaient alors tombés sur l'épée. Tout avait commencé quand il l'avait touché. Tous ces morts, toute cette tristesse, tout… Si seulement elle n'était pas là.
Il l'avait alors pris et était partit. Il avait galopé tant qu'il le pouvait jusqu'à atteindre la mer. Le jour s'était levé mais les nuages étaient bas. Il avait plu toute la nuit et tout autour de lui était mouillé et le sol boueux mais il s'en fichait.
Il regarda un dernier fois l'épée puis la brandit avant de la jeter dans la mer en contrebas des falaises.
Puis il se mit à courir. Il ne savait pas vers où. Il ne savait pas non plus pourquoi. Il ne faisait que courir. C'était comme si voulait fuir. Fuir loin de l'épée mais surtout fuir les responsabilités qui accompagnait son Porteur.
Il en avait assez, assez de se battre, assez de perdre ceux qu'il aimait. L'épée lui avait tout prit, sa vie, ses amis et même…sa mère. Il ne voulait pas, il ne voulait plus…
À bout de souffle, perdu, il trébucha sur une racine et s'étala le visage dans la boue. Il se redressa et se remit à quatre pattes. Il était noir de terre mouillée. Sa main était même tombée dans une flaque. Il voulut la retirer mais quelque chose l'en empêchait. Il tira plus fort et vit…une main. Une main pâle, une main de femme.
Celle-ci lui avait saisi le bras et le tirait. Arthur résistait mais elle était trop forte. Elle le tira plus fort jusqu'à ce qu'il tombe dans la flaque.
En dessous, il n'y avait que les profondeurs de l'eau, le vide sous-marin infini et Elle.
Des voiles blancs flottaient autour de son corps et faisaient ressortir le dire de ses cheveux. Ses yeux étaient d'un bleu scintillant encore plus profond que l'eau autour d'eux. Elle ressemblait à Nimueh mais Arthur comprit que ce n'était pas elle, c'était sa mère. La Dame du Lac.
Il essayait de se débattre mais elle le tirait toujours plus vers les profondeurs d'une main alors que dans l'autre, elle tenait l'épée.
Puis il entendit quelque chose. C'était comme un murmure, un chuchotement doux.
« Je vais te montrer » dit la voix. « Je vais te montrer… »
Et soudain. Il n'était plus sous l'eau. Non. Il était debout sur la terre ferme et la voix continuait à murmurer.
« … Je vais te montrer ce que ton oncle fera si tu n'acceptes pas cette épée. »
Au-dessus de lui, le ciel était gros de cendre et tout autour de lui, il n'y avait que des ruines. Il entendait au loin les cris de ceux qui mourraient et il voyait la tristesse et le désespoir de ceux qui ne l'étaient pas.
« Toi seul peut empêcher cela » reprit la voix.
À présent il était à nouveau sous l'eau, face à la Dame. Mais il ne se débattait plus, il fixait ses yeux enchanteurs et écoutait sa voix.
« Vortigern doit être défié là où épée et tour se joignent. »
De la lame d'Excalibur naquit des flammes.
Fie-toi aux Mages » poursuivit la Dame. « À ma petite Guenièvre, à Morgane, à Eleanor et surtout, surtout à Hariel. Il t'apportera les réponses que tu cherches. Maintenant prends l'épée. »
À quatre pattes dans la boue, Arthur tira son bras de la flaque. L'épée suivit, toujours brillante dans sa main. Il l'a leva au-dessus de sa tête et poussa un cri. C'était un cri désespoir, de peur mais aussi de détermination.
Ce cri ne passa pas inaperçu dans la forêt et bientôt plusieurs cavaliers arrivèrent auprès de lui.
0o0o0
Le seul avantage à ce qui était arrivé était qu'à présent Dean se sentait suffisamment à l'aise pour aller au village seul. Peut-être que les gens avaient leur de lui mais il n'était pas obligé de l'accepter ni de s'en avait tout de même craint leur réaction la première fois mais les gens s'étaient tout simplement écartés de son chemin comme ils l'avaient fait quand il se trouvait avec Ahiram.
Donc, l'après-midi, après le repas ou la cueillette, quand Ahiram préparait ses herbes, le seul moment où il refusait qu'il l'aide, Dean allait se promener du côté du village.
Longeant les champs, il pouvait voir les hommes et certaines femmes au travail. Sur Terre, on était en été et il supposait que c'était la même chose ici quoique dans le désert, les saisons devaient être difficiles à différencier. Cependant l'état des cultures était un bon indice. En effet c'était le temps des moissons. Les habitants du village utilisaient des instruments et des lames rudimentaires pour couper les tiges de longues plantes qui ressemblaient à des céréales. D'autres personnes séparaient les grains de la paille et conservait les deux séparément.
Le premier devait être amené soit dans un grenier pourvu être conservé, soit être transformé en farine qui serait ensuite utilisé pour faire du pain. En effet Dean avait vu des étals de boulanger quand il avait traversé le village la première fois donc cela voulait bien dire qu'ils devaient avoir été fait à partir d'une quelconque farine.
La paille, elle, servirait sans doute à s'occuper des divers animaux inconnus que le jeune garçon pouvait également voir paisser tranquillement aux abords du lac. Mais pas seulement. En effet, d'après ce que Dean avait pu observer, la paille était une matière première assez bien utilisée. Mélangée à de la boue, du sable et de l'eau, coupé puis séché, cela faisait des briques permettant de construire et surtout d'élever les maisons. Sans doute que la terre seule n'aurait pas suffi à les rendre assez solide. Et puis il y avait aussi des stores, des paniers, des semelles de chaussures et des tas d'autres petits objets fabriqués en tressant le matériau.
Parce qu'en effet, le village semblait avoir son propre artisanat. À partir de paille, de glaise, de pierre ou de bois, ils fabriquaient donc pas paniers et stores mais également ustensiles de cuisine, poteries, cordes, et même, tissus grâce à la laine de certaines bêtes ou de fibres végétaux traités tissés à l'aide d'un métier rudimentaire.
Et puis il y avait aussi le travail du métal. Dean ne savait pas d'où il provenait, sûrement de la montagne, mais il y avait bien dans le village une forge et un forgeron. Cependant, il ne devait pas être très rependu parce que jusque-là, le jeune garçon n'avait vu que très peu d'outils utilisant du métal à part les outils agricoles. Probable qu'ils devaient les réserver à cet usage...ou peut-être à des armes bien qu'il n'en ait en fait jamais vu.
En tous les cas, si Dean devait faire un parallèle avec la Terre, alors il dirait que le village se trouvait dans l'antiquité au niveau de l'évolution technologique. Et encore, l'antiquité a été l'époque de civilisation florissantes et extrêmement avancés mais vu que ces gens vivaient sur un petit territoire en autarcie alors l'évolution devait se faire plus lentement.
En tous les cas, Dean remarqua également qu'une chose en particulier semblait absente : l'art. Mais cela pouvait se comprendre. Pendant des siècles, durant l'Antiquité et même après, le principal moteur de l'art était la religion et l'autre l'opulence. Or ces gens fuyaient la première et n'avait certainement pas du second. C'était des gens simples qui vivaient simplement en utilisant des ustensiles simples. Les seules fantaisies que Dean avait pu voir étaient parfois des décorations ou motifs sommaires sculptés dans l'argile ou le bois ou alors tressés ou tissés dans la paille ou le tissu.
Mais tout cela, Dean n'avait jamais pu que l'observer de loin. En effet les habitants semblaient toujours avoir peur de lui. Après plusieurs semaines de sa présence ici, alors que cela faisait des jours et des jours qu'il se rendait quotidiennement là-bas, les gens continuaient à l'éviter et ce malgré qu'ils aient parfaitement vu qu'il n'était pas l'un de ces "morts qui marchent" de leurs légendes.
Seuls les enfants n'avaient pas ce genre de réactions. Pour eux, Ahiram ne faisait pas vraiment peur, c'était juste le croque-mitaine des histoires de leurs parents mais un croque-mitaine dont ils avaient seulement peur par jeu. C'est pour cela qu'ils s'enfuyaient quand il les regardait.
Mais Dean, lui, c'était différent, lui ils n'en avaient pas peur. Ils ne recherchaient pas sa présence mais ils ne fuyaient pas à son approche. En fait, au fil du temps, ils étaient même devenus amis.
Cela avait commencé quelques jours seulement après qu'il ait commencé à se rendre au village. Comme ils étaient les seul à ne pas s'enfuir à sa vie, Dean avait commencé à les regarder s'amuser. Bien sûr ils ne le faisaient pas tout le temps. Tout comme Dean, ils passaient la matinée à travailler, le plus souvent pour aider leurs parents ou faire des corvées mais l'après-midi, ils étaient à peu près libres de faire ce qu'ils voulaient.
Certes, ils étaient tous plus jeune que Dean. Les garçons de l'âge du jeune Sorcier étaient déjà presque adultes et commençaient à apprendre le métier de leur parent et à travailler avec eux. Ils étaient aussi proche du mariage, chose étrange pour Dean qui le faisait un peu frémir. Mais ce n'était pas le cas des autres et il aimait à les regarder jouer au Mort-qui-marche, un équivalent du jeu de Chat terrien oui alors avec une balle qu'ils se passaient les uns les autres avec le pied avant de tirer dedans pour le faire passer dans un espace entre deux arbres, espace gardé par un autre enfant, comme si le football était un sport universellement reconnu à travers la galaxie.
Cependant ce jour-là, ils jouaient à un autre jeu que Dean, faute de mot approprié qualifia seulement de "luge sur sable". En fait de luge ils utilisaient de larges plaques d'écorce séchée qu'ils avaient aplatit et poncées pour rendre le côté lisse plus glissant. Ils montaient ensuite en haut d'une et se laissaient glisse jusqu'en bas. Ce n'était pas aussi rapide que sur la neige mais cela semblait les amuser.
Dean avait passé un moment à les regarder jusqu'à ce qu'un garçon se mette à courir sans sa direction avant de se planter juste devant lui.
"Viens jouer avec nous" avait-il dit.
Ce n'était même pas une question, plus un ordre déguisé en supplication accentuée par un grand sourire jovial plaqué sur un visage lunaire. Dean avait accepté. Le garçon, qui se présenta sous le nom d'Hiram, sourit encore plus et lui prêta sa luge. Le jeune terrien en était déjà à sa troisième glissade quand il avait eu une idée. Cette fois, au lieu de s'assoir sur la planche d'écorce, il se mit debout. Une simple impulsion du pieds suffit et il commença à glisser.
Dean n'avait jamais fait de surf. Il n'était même jamais allé aux sports d'hiver. Il était donc totalement novice en la matière. Cependant il se pencha instinctivement en avant, résistant à la poussée cinétique, et réussit à arriver jusqu'en bas.
Les enfants étaient extatiques face à l'exploit. Dean aussi mais pour d'autres raisons. Il avait pris la planche dans ses bras et la regardait d'un œil neuf.
Il avait peut-être trouvé un autre moyen de s'enfuir d'ici.
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Il fallut moins d'une heure pour se préparer au départ et ce malgré les différentes tactiques imaginées par la Reine Étain pour retenir Hermione.
Tout d'abord, elle avait insisté pour l'accompagner, enfin, pour la guider. Il avait donc fallu préparer une escorte. Cependant Hermione ne lui avait pas donné le choix. Soit elles partaient maintenant ensemble, soit la Prêtresse partait seule. La souveraine avait cédé.
Cependant ce n'était pas fini car elle avait compté gagner du temps en la faisant se prendre dans les couloirs du Sithin afin de retrouver la plaine des chevaux féeriques. Mais son plan avait coupé court quand le Sithin avait à nouveau ouvert un passage pour Hermione. Celle-ci en était venu à la conclusion qu'elle était un peu comme Poudlard et qu'elle avait tendance à se réorganiser un peu toute seule.
Sa tactique suivante a été de vouloir lui faire perdre du temps en lui expliquant comment traiter avec les montures magiques. Hermione n'était pas expérimentée en équitation donc elle s'était résolue à attendre la fin du cours. Cependant, cette fois, c'était les chevaux eux-mêmes qui lui avaient coupé l'herbe sous le pied. Alors que la Reine parlait, ils l'avaient tout simplement ignoré pour entourer Hermione et se frotter à elle.
Finalement, une jument plus fine que les autres s'était agenouillée pour lui permettre de monter sur son dos. Quand celle-ci s'était relevée, la jeune fille avait été un peu surprise mais elle avait gardé son assise. Les Sidhes ne semblaient pas utiliser de selles ou tout autre type d'harnachement. Déjà qu'elle n'avait jamais monté normalement, Hermione avait pensé que monter à cru serait une épreuve mais cela n'avait pas été le cas. Le dos de la créature était doux et confortable. Normalement elle aurait dû sentir le pointu de sa colonne vertébrale mais ce n'était pas le cas.
Toujours est-il qu'elle était prête et que la Reine n'avait plus qu'à s'incliner. Cela ne l'empêche pas de parler pendant tout le trajet. Elle lui racontait par le menu tous les petits délices que pouvaient offrir sa cour et l'invitait à revenir. Hermione répondait par monosyllabes mais elle était sûr d'une chose, ce n'était pas demain la veille qu'elle retournerait à la Cours de l'Été.
Elle avait donc fait de son mieux pour ignorer le babillage de la Reine en se concentrant sur autre chose. Le paysage notamment. Il était différent du territoire du Petit Peuple. Là où ce dernier était grouillant de vie, celui-ci était vide. Oh l'environnement était d'une beauté à couper le souffle mais il était tellement calme. Trop calme. Pas étonnant si tout le monde, animaux comprit, vivait dans le Sithin.
Soudain, la jument d'Hermione s'arrêta. Elle s'était habituée au léger roulis de son pas si bien que cet arrêt soudain la déséquilibra presque. La jeune fille papillonna des yeux. Devant elle, le cheval de la Reine était aussi à l'arrêt.
"Que ce passe-t-il ?" Demanda-t-elle.
"Nous...nous sommes arrivés" dit la Reine sur un ton énervée.
"Si vite ?" Demanda Hermione en mettant sa monture au même niveau que celle de sa guide.
"Il semblerait que vous aviez très envi de la trouver" dit Étain d'un ton acide.
Hermione ne comprenait pas cette phrase mais décida de laisser courir. Elle regarda droit devant elle mais tout ce qu'elle voyait c'était la lisière d'une forêt.
"Je ne vois rien" dit-elle.
"La Déesse habite dans la forêt."
"Et vous ne pouvez pas m'y emmener ?"
"Ici commence le Domaine de la Déesse."
"Vraiment ?" Demanda Hermione.
Elle observa alors le paysage devant elle. Il ne semblait pas se différencier du reste et pourtant...pourtant elle avait la conscience d'une frontière. Elle se trouvait "ici" et en face d'elle, à deux pas, c'était "ailleurs".
"Rare sont ceux qui peuvent y rentrer" rajouta la Reine.
Son ton était amer. Elle ne devait pas en avoir le droit. Autant pour son égo. Normalement Hermione, elle, pouvait. Mais elle avait un doute. Cependant sa monture ne la laissa pas réfléchir plus longtemps et s'avança. Il n'y eut aucune différence de pression ou d'atmosphère. Elle ne sentit même pas un léger frisson. Cependant elle n'était plus "ici" mais "ailleurs".
"Je crois que j'ai réussi" dit-elle en se retournant.
La Reine souriait toujours mais elle était livide. Elle essaya de talonner son cheval mais celui-ci ne bougea pas. Elle n'insista pas mais resserra ses mains sur la crinière de l'animal.
"Je suis contente pour vous" dit-elle finalement à Hermione.
"Merci de m'avoir accompagné, et aurevoir" lui répondit celle-ci.
Etain voulut ouvrir la bouche pour parler mais à ce moment-là, son cheval fit volte-face et partit au galop. La jeune fille n'était pas sûre que ce soit du fait de la Reine.
"Elle est partit ?" Demanda alors une petite voix.
Hermione sursauta et baissa les yeux.
"Nilin ?" S'exclama-t-elle en voyant émerger le petit Gnome d'un buisson.
Elle se laissa tomber de cheval et s'agenouilla près du petit être alors que ses amis émergeaient également.
"Je croyais que vous étiez parti."
"On ne voulait pas que les méchants Sidhes nous voient" dit un jeune Gnome.
"Quand on a vu qu'ils devenaient gentils avec toi, on a préféré partir et t'attendre ici."
"Je croyais que peu de personnes pouvaient venir ici" dit Hermione.
Les Gnomes éclatèrent de rire.
"Ça c'est ce que croient les Sidhes. Pour nous c'est facile."
Est-ce que c'était ça qui mettait la Reine en colère ? Possible.
"Mais si vous saviez où c'était, pourquoi vous ne m'y avez pas amené plus tôt."
"Mais on l'a fait, c'est toi qui es partit. Tu ne devais pas avoir envie de trouver la Déesse."
"Mais si c'est ce que je voulais !"
"Si tu le voulais vraiment, on l'aurait trouvé plus vite."
"Mais vous aviez dit que vous ne saviez pas où elle était."
"Parce que ça n'a pas d'importance. Peu importe où tu te trouver. Si tu cherches, tu trouves."
Hermione ouvrit la bouche pour protester mais une idée germa dans sa tête et elle la referma. Et si...si, comme le temps, l'espace n'était pas une chose aussi...absolue que chez elle ? Le Domaine de la Déesse pouvait ainsi se trouvait n'importe où et les notions de trajets, de distances et de directions n'avaient pas plus de sens que les notions de durées.
La Déesse avait dit "Demande et on te donnera". Elle n'avait pas entendu sa voix mais elle savait que c'était elle. Elle lui avait dit qu'il suffisait qu'elle demande pour qu'on lui donne. Alors peut-être était-il suffisant de chercher pour trouver...En sortant de la bibliothèque, elle était fragile et avait besoin d'attention. Alors peut-être bien qu'elle s'était sentie bien avec les Gnomes et qu'elle n'avait inconsciemment pas voulu trouver la Déesse tout de suite. Cependant, avec Étain et les Sidhe Seelies, elle s'était sentie en danger et elle avait désespérément voulu se mettre en sécurité auprès d'elle.
"Je suis contente de vous revoir" dit-elle alors à la petite troupe de Gnomes. "Vous venez avec moi ?"
Des acclamations accueillirent sa proposition. Les petits êtres se mirent à danser puis précédèrent la jeune fille en les encourageant à les suivre. Celle-ci se tourna alors vers sa jument. Celle-ci secoua sa crinière puis poussa sa tête fine sur le torse d'Hermione qui caressa son chanfrein. Puis, la monture elfique fit demi-tour et s'éloigna au petit trop. Elle devait rentrer au Sithin.
Hermione soupira puis se retourna vers le bosquet d'arbres et suivit les Gnomes à l'intérieur. L'atmosphère y était différente que partout ailleurs. Ce n'était pas la vive et frénétique agitation de la contrée du Petit Peuple ou le vide froid du territoire Seelie. Non, il n'y avait pas âme qui vive mais on pouvait sentir quelque chose. Comme si les arbres respiraient. Théoriquement, c'était le cas mais Hermione ne l'avait jamais ressenti de cette façon.
Elle marchait depuis à peine cinq minute quand elle arriva dans une clairière. Au milieu se trouvait...un cottage. Il avait tout d'un véritable cottage anglais avec son toit de chaume et ses murs de pierres clairs. La porte avait un sommet arrondi, de même que les fenêtres dont certaines étaient partiellement dissimulés par des grappes de jasmin blanc entouré de feuilles émeraudes dont les racines grimpaient le long des murs.
Tout autour, il y avait un jardin rempli de fleurs colorés et de quelques arbres fruitiers. Elle n'était pas spécialiste mais elle reconnut des roses trémières ainsi que du chèvrefeuille, des roses trémières, des digitales...Il y avait également des parterres feuillus et des buissons, notamment un superbe sureau chargé de lourdes grappes noires et quelques jardinières de plantes grasses. Parmi les arbres, il y avait notamment un magnifique pommier dont elle pouvait déjà sentir le parfum des fruits.
Circonspecte, Hermione suivit les Gnomes alors que ceux-ci se précipitait dans le jardin. Elle s'avança jusqu'aux premières dalles d'une allée et s'arrêta.
"Ça ne peut pas être ici…" murmura-t-elle comme pour elle-même.
"Bien sûr que c'est ici" dit alors une voix. "De quoi tu pensais que ça aurait l'air ?"
Hermione sursauta et se tourna vers l'endroit d'où provenait la voix. Une femme, qui se trouvait précédemment à genoux sur le sol se redressa en essuyant ses mains gantées sur son tablier. Ensuite, et malgré son chapeau à larges bords, elle plaça une main au-dessus de son front pour se protéger de la lumière du soleil et sourit à la jeune fille.
Celle-ci ouvrit la bouche pour demander qui elle était mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Elle savait. Elle n'avait pas besoin qu'elle le lui dise car elle le savait. C'était la Déesse. Elle ne ressemblait en rien aux visions qu'elle avait déjà eu d'elle car elle semblait tellement plus...humaine, mais c'était bien elle, pas de doute. Il lui était déjà arrivé d'être en présence de Dieux et à chaque fois elle savait. Les Dieux n'ont pas besoin de dire qu'ils sont des Dieux. On le sait au premier coup d'œil.
"Allez viens" dit la Déesse en lui faisant signe de la suivre. "Nous serons mieux à l'intérieur."
Hermione lui emboîta le pas et la suivit sur l'allée de pierres plates entre les interstices desquels poussaient une herbe drue et d'un très beau vert. Arrivée à la porte, la Déesse retira ses gants, les fourra dans son tablier et l'ouvrit. À nouveau, Hermione la suivit. Elle regarda autour d'elle et trouva que c'était… confortable. Le sol était recouvert de tomettes luisantes avec ça et là et des tapis épais et colorés. La petite entrée menait directement un salon organisé autour d'une petite cheminée. Il y avait un canapé et un fauteuil, tous deux de cuir Camel et recouverts de divers coussins et plaids. Autour, on pouvait voir de vieille bibliothèque ainsi qu'une grande armoire et un buffet massif. Elles devaient contenir les linges de table et l'argenterie pour la vieille table de bois polie entourée de chaises dans un coin.
Sur la gauche, il y avait deux larges fenêtres ouvrant sur le jardin et sur le mur du fond, une ouverture menait à la cuisine. Celle-ci devait ouvrir sur la serre qu'Hermione pouvait apercevoir par la fenêtre la plus au fond. Il n'y avait qu'une seule autre porte, celle sur le mur de droite et qui devait mener à une chambre. À nouveau, elle avait du mal à assimiler cet environnement comme compatible avec la Déesse.
"Et encore une fois, qu'est-ce que tu t'imaginais ?" demanda celle-ci.
"Je...Je ne sais pas" balbutia Hermione. "Peut-être un palais au fond d'un lac, un temple dans une grotte ou encore un cercle de pierre dans lequel vous vous tiendriez debout…"
"Quelle ennui…" soupira son hôte.
Elle la prit par la main et la conduisit vers le canapé dans lequel elle la força à s'asseoir.
"Reste-là quelques instants" dit-elle. "Je reviens avec le thé."
Hermione n'eut pas le temps de dire quelque chose qu'elle était déjà partie. Mal à l'aise, la jeune fille soupira et serra les genoux en regardant autour d'elle. Elle remarqua alors que ce qu'elle avait pris au départ pour un plaid roulé en boule sur le canapé à côté d'elle était en fait un être vivant. C'était un grand chien noir au poil luisant. Il ne dormait pas, ses yeux étaient ouverts, mais il ne bougeait pas non plus sauf pour cligner de temps en temps des paupières. Ne sachant comment réagir, Hermione décida de l'ignorer et continua à regarder autour d'elle.
C'est à ce moment qu'elle vit que le chien et elle n'étaient pas les seuls dans la pièce. Sortant d'un peu partout, plusieurs chats firent leur apparition. D'autres étaient déjà présents, endormis mais Hermione ne les avait pas tout de suite remarqués. Il y en avait de toute sorte et de toute couleur. À poils longs, à poils courts, aux museau droit ou écrasé, avec ou sans queues, noirs, blancs, roux, gris, rayés, tigrés, tachetés, bicolore, tricolore...Tous semblaient porter un intérêt tout relatif à Hermione. Certains l'observaient sans bouger et d'autres l'ignoraient consciencieusement.
Cependant, tous tournèrent la tête quand la Déesse revint avec un plateau. Certains se levèrent pour tourner entre ses jambes en miaulant légèrement mais la majorité ne firent que la suivre des yeux quand elle le posa sur la table basse. Elle retira le bonnet de la théière puis agrippa la hanse de celle-ci, posa sa main sur son couvercle et versa délicatement le liquide fumant dans deux tasses. Elle reposa la théière, la recouvrit puis ouvrit un sucrier. Elle en prit deux morceaux avec une pince, les mit dans une des tasses puis prit un petit pichet et y ajouta un nuage de crème.
"Comme tu l'aime, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle en tendant la tasse à Hermione après l'avoir mélangée.
"Euh...oui…" dit celle-ci en prenant la soucoupe à deux mains.
Elle respira le thé et le trouva délicieux. Il avait un arôme de pomme et aussi de fleurs. Du chèvrefeuille ? Elle souffla dessus tout en observant la Déesse qui avait pris sa propre tasse. Elle avait retiré son tablier et son chapeau. En dessous, elle portait un pull de grosse laine vert amande et un pantalon couleur lin. Assise sur le fauteuil, elle se tenait sur le côté, ses jambes repliés sous elle.
Hermione l'observa. Elle semblait en effet d'apparence plus humaine que ce qu'elle l'avait déjà vu être. Pourtant, il restait un petit quelque chose de particulier en elle. Elle semblait entre deux âges. Hermione n'aurait su dire si elle avait l'air d'avoir trente ou soixante ans. Sa peau rosée était plissée au niveau de sa bouche et de ses yeux. Loin de la vieillir, les rides semblaient la sortir du temps. Elle portait une chevelure de mèches de différentes couleurs, blondes, châtains et brunes avec de légers reflets roux et quelques cheveux blancs.
Elle prit une gorgée de son thé puis regarda Hermione.
"Tu ne bois pas ?" demanda-t-elle.
Elle avait un visage ovale mais avec une mâchoire un peu plus forte. Presque masculine. La Déesse représentait l'aspect féminin de la divinité. Cela ne voulait pas dire qu'elle devait forcément être une femme. Cela ne voulait pas non plus dire qu'il n'y avait pas un peu de masculin en elle. C'était la Théorie du Yin et du Yang. Rien n'est complet sans un peu de l'opposé en soi.
Ses yeux, eux, semblaient gris, cependant à certains moments, ils semblaient se teinter de vert, de marron ou de bleu. Cela semblait dépendre de la lumière. Ou alors peut-être reflétaient-ils leur environnement.
La Déesse éclata de rire.
"Ne t'inquiète pas, je n'ai rien mis dedans" dit-elle. "Le temps des épreuves est terminé."
"Des épreuves ?" demanda Hermione en fronçant les sourcils. "La bibliothèque…"
"C'est pour toi qu'elle a vu le jour. C'était l'épreuve afin de déterminer si tu étais prête à me rencontrer."
"C'est pourtant vous qui m'aviez invité."
"C'est vrai. Mais si tu n'avais pas été prête, alors cela n'aurait servi à rien que tu viennes me voir."
"Donc il n'existe pas de bibliothèque avec tout le savoir de l'univers ?" demanda Hermione presque à regret."
"Oui et non" répondit la Déesse. "Les connaissances, elles, sont bien réelles, ainsi que le lieu qui les contient. Qu'il interagisse avec les différents plans sous la forme d'une bibliothèque dépends d'autres choses."
"Vous avez parlé d'épreuves au pluriel. Est-ce que ce qui s'est passé avec la Reine des Sidhes était…"
La Déesse grimaça.
"Encore une fois la réponse est plus compliquée qu'il n'y paraît. Je n'ai aucunement organisé cela. Pourtant je me doutais que cela arriverait. C'est tellement facile de prévoir les réactions de Dagda" ajouta-t-elle en prenant une autre gorgée de thé.
"Qui ?" demanda Hermione, confuse.
"La Reine de l'Été" lui répondit la Déesse.
"Je croyais qu'elle s'appelait Étain."
"Non, ça c'est seulement son titre. Brigit, Étain, Boand et Lug. Les quatre souverains de la Faërie."
"Dagda, Lug, Brigit...ce sont des noms de dieux celtiques, n'est-ce-pas ?" demanda Hermione qui se souvenait de la théorie farfelue qui avait maintenu ses sens en éveils dans le Sithin Seelie.
"À ton avis" demanda la Déesse, "qu'est-ce qu'un Dieu ?"
"C'est...et bien c'est…" balbutia Hermione.
Pourtant elle était sûr de pouvoir répondre. Mais en y réfléchissant, elle comprenait que ce n'était pas aussi simple. C'était comme demander pourquoi deux et deux faisaient quatre. Tout le monde savait ce que faisait deux et deux...mais quant à dire pourquoi…
"C'est...une entité supérieure ?" tenta-t-elle.
"Mais supérieur à quoi et en quoi ?"
"Et bien…"
"Laisse-moi te dire un secret" dit la Déesse en se penchant avec des airs de conspiratrice. "à rien et en rien."
Hermione resta quelques instants interdite.
"Les dieux ne sont supérieurs à rien et ils ne sont supérieurs en rien" répété la Déesse. "Ils sont en dehors de cet ordre d'idée car ils ne sont pas des êtres. Ce sont des manifestations sous une forme ou une autre, voir même sous plusieurs formes, d'un pouvoir ou d'un concept."
La Déesse se tut, permettant à son explication de faire son chemin dans l'esprit d'Hermione. Certaines théories disaient que les hommes avaient créés les Dieux. Qu'ils avaient attribués à certains phénomènes d'apparence magique une origine au-delà de la compréhension. Donc des divinités. Ils incarnaient donc la foudre, les mers, la terre, les fleurs, le printemps, la nuit, la magie mais aussi l'amour, la mort ou le sommeil... Oui, Hermione voyait ce qu'elle voulait dire.
"Mes enfants, eux, ont cessé de se voir comme de simples manifestations. Ils se sont vu comme des êtres. Comme si les Dieux étaient une race. Ils se sont placés en fonction des autres en utilisant leur échelle de valeur...et c'est pour cela qu'ils ont été...déchus, en quelques sortes."
Son visage n'exprimait aucune émotion mais ce n'était pas le cas de sa voix. Après tout, elle était en quelque sorte leur mère. Quelle mère serait insensible de voir ses enfants se perdre en chemin de cette façon. À ce moment-là, le chien leva la tête dans sa direction et l'un des chats, un calicot au poil épais, se blottit sur ses genoux, s'offrant aux caresses.
"C'est l'ironie de la chose" poursuivit la Déesse en caressant distraitement le chat. "Ils pensent être des dieux et c'est ce qui fait qu'ils n'en sont plus…Ils ont perdu leur connexion avec leur être profond, avec ce qu'ils sont réellement.
"Vous voulez dire le pouvoir ou le concept qu'ils représentaient ?" demanda Hermione.
La Déesse hocha la tête et reprit une tasse de thé.
"Mais peut-être...j'espère, que les choses vont changer" dit-elle ensuite.
"Comment ?" demanda Hermione.
La Déesse lui sourit.
"Quoi ? Moi ?" s'exclama la jeune fille.
"Tu as bien vu quel...respect tu leur inspire n'est-ce-pas ?"
"Et j'en ai bien profité même si je ne comprends pas bien à quoi c'est dû…"
"Tu es ma Grande Prêtresse, une connexion directe avec moi, la seule qu'ils puissent avoir puisque je ne communique plus avec eu. Dagda voulait juste avoir sa ligne privée à disposition. Elle espérait que par ton entremise, je leur rendrais ses pouvoirs, à elle et à sa cour."
"Mais je croyais qu'ils les avaient perdus, pas que vous les aviez pris."
"C'est le cas. Cependant il est impossible pour eux de concevoir qu'ils sont responsables de leur propre déchéance et que c'est celle-ci qui a coupé les ponts entre nous."
Elle sourit à Hermione.
"Mais j'espère que le dialogue pourra reprendre grâce à toi, ma Grande Prêtresse."
Hermione rougit et détourna les yeux.
"Pourquoi moi ?" demanda-t-elle finalement. "Pourquoi m'avoir choisi ?"
"Pourquoi ne l'aurais-je pas fait ?
"Je n'ai pas...Je ne suis pas une Magicienne très puissante."
"Penses-tu vraiment que cela soit le plus important ?"
Hermione ne répondit pas.
"Une Prêtresse n'a pas besoin d'être puissante, elle doit juste être un lien entre le domaine du vivant et celui du divin. Elle doit écouter et parler. Elle doit aimer et se laisser aimer."
"Je ne sais pas si je peux faire ça…"
"Peut-être que non. Pas maintenant. Mais l'important n'est pas ce que tu peux faire, ce que tu possèdes déjà, mais ce que tu peux acquérir, le potentiel que tu as en toi et que tu peux développer. Lors de ton voyage, tu as déjà bien progressé sur ce chemin."
"Comment cela."
"Quand tu t'es réveillée à ma présence, tu as appris à convoquer le pouvoir avec ton sang et ta magie. Tu as appris que les mots, les gestes et les offrandes avaient un pouvoir, celui de pallier à ton propre manque de pouvoir. L'important n'est pas le pouvoir que tu possèdes mais celui que tu as la force d'acquérir. L'important n'est pas d'être puissant mais d'utiliser pleinement son potentiel."
Hermione sentait ces mots lui parler en quelque sorte. Où les avait-elle déjà entendus ? Par Hariel ? Il disait que sa mère n'avait jamais eu une magie puissante, puisqu'elle l'avait abandonnée pour devenir humaine, mais qu'elle avait indéniablement été une Sorcière puissante. L'important ce n'est pas le pouvoir en lui-même mais ce qu'on en fait.
"Et puis, ici" poursuivit la Déesse, "tu as appris à demander le pouvoir. Tu as pris conscience de ton statut, du fait que tu es partie de quelque chose de plus grand et que ce pouvoir est tien. Tu n'as plus besoin de rituel complexe et de mots vides de sens, juste de ta volonté. À présent, ce qu'il te reste à apprendre, c'est à accueillir le pouvoir. À laisser les forces qui t'entourent te connaître, te reconnaître et t'aimer. Tu n'as pas besoin d'être puissante, seulement d'être aimée."
La tête d'Hermione tournait. Elle était perdue.
"Je ne comprends pas."
La Déesse sourit.
"Cela viendra" dit-elle.
Puis elle répéta.
"Cela viendra. Cependant nous avons d'abord quelque chose à faire."
"Quoi donc ?"
"Est ce que tu aurais oublié le but premier de ta visite ?" demanda la Déesse avec un petit ton mutin.
Hermione porta sa main à son visage, juste sous ses yeux.
"Vous pourriez le faire ? Vous pourriez guérir mes yeux ?"
"Je le pourrais. Cependant cela va nécessiter un sacrifice de ta part."
"Un sacrifice ?"
La Déesse posa sa tasse sur la table basse. Elle se leva puis vint s'assoir juste à côté d'Hermione et prit ses mains dans les siennes.
"Ton humanité" lui répondit-elle.
Hermione frémit.
"Mon...Pourquoi ?" s'exclama-t-elle.
"Pour retirer les fragments souillés, il faudra creuser profondément en toi, jusque dans ton âme. L'énergie nécessaire pour accomplir ce rituel serait trop pour toi. Que ce soit ton corps, ton esprit ou ton âme, ils seraient immanquablement broyés. De plus, convoquer cette énergie ne serait-pas chose facile. Cela nécessiterait un rituel important...Comme un couronnement."
"Un couronnement ?"
La Déesse se releva et se tint droite devant la jeune fille. Tout à coup, elle semblait beaucoup moins humaine bien qu'elle n'ait physiquement pas changé.
"Hermione Granger, accepte-tu de devenir une Souveraine de la Faërie ? Accepte-tu de devenir la Reine du Printemps, Protectrice du Petit Peuple ?"
"Quoi ?" Balbutia Hermione.
Elle sentait la pression s'installer en elle. C'était comme si elle se trouvait sous l'eau et qu'elle n'arrivait pas à respirer.
"Par ton statut de Grande Prêtresse, tu seras supérieur à l'Étain Dagda, la Reine de la Lumière de la Cours d'Été des Sidhes Seelies, à la Boand Nuada, La Reine de l'Air et des Ténèbres de la Cours d'Hiver des Sidhes Unseelies et du Lug Oberon, Le Roi Cornu de la Cours d'Automne du Grand Peuple. Tu seras alors connu comme la Brigit Titania, La Reine Sainte de la Cours du Printemps du Petit Peuple. Accepte-tu ?"
"Est...Est-ce que j'ai...le choix ?" balbutia Hermione qui avait toujours l'impression de se noyer.
"Si tu veux survivre, non" dit la Déesse d'une voix plus douce.
"A...Alors, j'accepte" dit-elle finalement.
Soudain, elle put respirer à nouveau. Elle prit une grande goulée d'aire et la savoura. Cependant dans le même temps, elle sentit une grande fatigue s'emparer d'elle. Elle chancela mais la Déesse la retint et la fit s'allonger doucement dans le canapé.
"Allez, Annwn" murmura-t-elle. "Allez ma fille, mets-toi sur le côté."
Hermione sentit quelque chose de doux sous sa tête. Comme de la fourrure. C'était celle de la chienne.
"Ne t'inquiète pas" dit la Déesse.
Sa voix paraissait lointaine.
"Ne t'inquiète pas. Tu ne risques plus rien à présent. Dors, repose-toi, tu en aura besoin…"
0o0o0
Arthur passa les mains sous le mince filet d'eau de la gourde que tenait Bâton Mouillé. Il se lava le visage, puis les mains. Le reste de son corps était à présent à peu près propre. Autour de lui se tenait Bedivere qui faisait les cent pas, Bill, Perceval, George, Hariel et Eleanor.
« Vous voulez savoir ce qui m'est arrivé, j'imagine » dit Arthur.
« Je ne voudrais pas te bousculer » répondit Bedivere, sarcastique.
Il hésita quelques instants avant de reprendre.
« Georges ? » dit-il en s'adressant à l'homme.
« Les émeutes font tâche d'huile. Pas juste à Londinium mais à travers toute la Grande Bretagne. Les gens se battent pour toi. »
« Si jamais on doit avoir notre chance, elle est devant nous » ajouta Bedivere.
« Et elle ne fera pas long feu » intervint Bill Graisse d'Oie. « Mais comme il l'a dit, on ne va pas te bousculer. »
« Moi je veux bien mais encore faut-il que je sache comment fonctionne l'épée. »
« Tu l'as fait marcher une fois » dit Bedivere.
« Une fois c'est pas assez. Il fait que ça marche à chaque fois et pour ça je dois connaître mes possibilités. »
Ses yeux se posèrent alors sur Hariel.
« On m'a dit que tu saurais quoi faire » dit-il.
« On ? » Demanda Hariel, un sourcil lève en signe d'interrogation.
« Une femme, dans la flotte » dit Arthur avec une fausse indifférence.
« Je vois » répondit le Démon.
Il se mit alors à marcher droit vers l'épée. Alors qu'il avançait, la pointe de ses cheveux devint d'un noir profond. La couleur remonta le long de sa chevelure, faisant disparaître le rouge sang habituel. Quand il arriva face à l'épée et qu'il en prit la poignée, ses cheveux étaient totalement noirs.
« On dit que les Démons ne peuvent pas toucher les objets sacrés sans se brûler » dit Bedivere, suspicieux.
« Je ne le suis qu'à moitié » répondit Hariel en levant la pointe de l'épée vers le haut. « Mais cette moitié humaine est la plus importante pour ce qui nous concerne maintenant. »
Il leva sa seconde main et la posa à son tour sur le fuseau de l'arme. Aussitôt, l'air se mit à vrombir et les runes sur la lame se mirent à briller d'un éclat bleuté, le même que dans les yeux d'Hariel à cet instant.
« Aouch, je comprends pourquoi il a dû mal » grogna-t-il comme s'il parlait à l'épée. « Tu es bien dur à manier, c'est parce que tu es jeune ? ».
Finalement, il réussit à stabiliser la puissance et regarda les autres autour de lui.
« Myrddyn avait attaché l'épée à la lignée des Pendragon » murmura Bedivere. « Comment… »
« Qui es-tu ? » Demanda Arthur.
« Hariel. C'est mon vrai nom. Du côté de ma mère, je suis un Démon, un Gremory. Et du côté de mon Père je suis un Magicien, un Potter. Mais si on regarde dans mon arbre généalogique on trouve d'autres noms bien plus illustres. »
« Je ne comprends pas…tu serais… »
« Je suis Hariel Pendragon, Héritier de la couronne de la Grande Bretagne mais 1500 ans dans le futur. »
Un silence choqué s'installa alors dans la clairière. Tout le monde fixait Hariel. Tous à l'exception de Bedivere qui fixait Eleanor. Celle-ci rougit et baissa les yeux.
« Alors tu es… » balbutia Arthur.
« L'un de tes descendant et le nouveau Porteur de l'épée. À mon époque j'ai appris à manier ses pouvoirs et je peux t'y aider maintenant mais ce sera toi qui devras l'utiliser contre Vortigern. »
Arthur hocha la tête.
« Puisque tu désirais connaître ses capacités, je vais te le dire. Elles sont au nombre de sept. Tu as déjà utilisé l'une d'elle, l'Accélération. »
Aussitôt, Hariel disparut. Arthur sentir alors la pointe d'une lame dans son dois. Il se retourna, et vit son descendant qui se tenait derrière lui. Celui-ci voulut dire quelque chose mais le jeune Démon avait disparu. Tous les autres regardaient autour d'eux mais il était introuvable.
« Comme tu l'as vu, l'Accélération permet à ton corps de bouger plus vite mais c'est aussi le cas de ton esprit » dit la voix d'Hariel qui semblait venir de nulle part. « C'est comme si le temps ralentissait autour de toi. »
Puis il y eut un miroitement dans l'air et il réapparut, à l'endroit exact où il se trouvait auparavant.
« Le pouvoir de Disparition quant à lui te permet d'être indétectable pour les yeux mais aussi pour tous les autres sens et même les visions magiques. Si tu le décide, personne ne pourra jamais te trouver. »
À ce moment-là, l'épée se mit à briller er changea de forme dans la main d'Hariel. Elle se transforma en lance que le jeune Démon braqua sur Arthur. Dans le même temps, des doubles de lui apparurent tout autour de son ancêtre, tous dans la même position et braquant leur arme sur lui.
« Le pouvoir de Transformation permet à Excalibur de prendre n'importe quelle forme » dirent toutes les versions d'Hariel simultanément. « Myrddyn en a peut-être fait une épée mais sa forme dépend de ton imagination. Quant au pouvoir d'Illusion, il te permet de créer des images inexistantes. Il te sera même possible de l'entrée dans les rêves de gens et de les manipuler. »
Juste après, les illusions disparurent et Excalibur retrouva sa forme habituelle. Hariel se tourna vers un endroit vide et donna un coup dans le vide avec l'épée. Une onde sembla en sortir et explosa détruisant le sol et plusieurs arbres.
« Le pouvoir de Destruction te permet de transformer ta volonté et tes émotions en énergie qui fera tout sauter autour de toi » dit-il. « Il y a également le pouvoir de Bénédiction. Il te permet d'éloigner le mal qui te menace et renforcera tout rituel sacré quel que soit la divinité invoquée. »
« Et…et le dernier ? »
« Le plus puissant de tous. Le pouvoir de Contrôle. »
« Contrôle sur quoi ? » Demanda Bedivere.
« Tout de qui existe. La matière, l'énergie et les gens. C'est également le pouvoir le plus difficile à maîtriser…et le plus dangereux si tu venais à en perdre le contrôle. »
Hariel lâcha alors la poignée puis la présenta à Arthur.
« Tu penses y arriver ? »
« Il le faudra bien » dit Arthur en reprenant l'arme.
Il la garda quelques instants dans les mains, puis la rangea dans son fourreau. Il garda la poignée en main pendant une ou deux secondes avant de la lâcher.
« Bien » dit-il « Alors… »
Il avait du mal à trouver ses mots. Ça faisait beaucoup de révélations en quelques instants. Il respira profondément afin de purifier son esprit puis se lança.
« On va prendre le château » dit-il le plus sérieusement du monde. « Et on le fera par la grande porte. »
« Rien que ça » siffla Eleanor.
« Georges » poursuivit Arthur. « Tu vas retourner à Londinium et battre le rappel de mes gars. »
Puis il regarda autour de lui.
« Où sont Morgane et Nimueh ? »
« Elles sont restés à la grotte » dit-il. « Mais quand tu dis qu'on va prendre le château… Ça veut dire quoi exactement ? »
Arthur, qui s'était mis à rassembler des affaires se tourna vers lui.
« Je croyais que vous ne deviez pas me bousculer ? Allez les gars, on se magne le train. »
0o0o0
À partir de cette première fois à jouer avec les enfants, le quotidien de Dean avait une nouvelle fois été bouleversé. Cette fois, quand il quittait Ahiram, ce n'était plus seulement pour visiter le village mais pour jouer avec les enfants.
Il se levait toujours aussi tôt et travaillait toujours aussi dur pour aider le vieil ermite mais dès qu'il le pouvait, il courrait rejoindre les autres et plus particulièrement le jeune Hiram.
Celui-ci devait avoir à peu près deux ans de moins que lui. C'était un enfant mince, agité mais aussi joyeux et énergique. Il souriait souvent et avait la manie de passer sa main dans ses cheveux noirs et bouclés quand il s'excusait. Ce qui arrivait souvent. En effet, Hiram entraînait souvent Dean à faire les quatre cent coups et quand ils se faisaient attraper, le garçon se faisait toujours disputer alors que Dean était juste, comme d'habitude, ignoré. Mais loin de trouver cela injuste ou de se sentira vraiment désolé pour ses actions, Hiram se conter de s'excuser en riant et en passant sa main dans ses cheveux.
Cette scène arrivait assez souvent. Il fait dire qu'Hiram avait toujours plein d'idées de farces et de tours. Une fois, ils avaient fait peur à Kanmi, un fermier, alors que celui-ci se cachait de sa femme. Bien entendu son cri de terreur l'a tout de suite attiré. Une fois, ils s'étaient fait passer pour Yutpan auprès du boulanger Tabnit, son époux et avaient réussi à faire sortir l'homme pour pouvoir lui voler une tarte au fruit qu'il venait juste de sortir du four. Ils avaient même réussi pendant quelques temps à persuader Philosir, le doyen du village, son chef en quelque sorte, que la jeune Arishat en pinçait pour lui. La tête qu'il avait faite quand elle avait repoussé ses avances avait été mémorable, tout comme le sermon et la correction qu'Hiram avait reçu...ce qui ne l'avait pas empêché par la suite de continuer ses farces.
À cause de cela, le jeune garçon était un peu vu comme le chef de la troupe d'enfant. Même ceux de son âge, voir un peu plus âgé le respectaient et l'admiraient. Cela venait aussi en partie du fait, qu'ils étaient les témoins prioritaires des farces et aussi les bénéficiaires de certaines rapines. Et aussi, parce qu'Hiram avait accepté Dean, celui-ci avait été accepté par eux à son plus grand bonheur.
En effet le jeune terrien se sentait une connexion assez étrange avec ces enfants. C'était la première fois qu'il se sentait aussi peu...étranger, aussi peu différent des autres. Tous ces enfants avaient le teint très mat, certains étaient même plus foncés que lui. Au milieu d'eux, Dean se fondait un peu dans la masse et il en était ravi. Il ne s'était jusque-là jamais rendu compte ce que c'était d'être un "enfant noir". Hariel était un "enfant" (enfin, si l'on pouvait dire ça), Hermione était une "enfant", Draco aussi, Seamus et Ron aussi. Partout on dirait qu'ils étaient des enfants. Mais de lui, on dirait qu'il est un enfant noir.
Ce n'était pas forcément une pensée raciste, pas consciemment en tout cas, c'est juste une forme de langage qui s'était imprimé dans le vocabulaire des pays occidentaux. Quand on parlait d'un enfant, d'un homme, d'une femme alors tout comme on parle d'un mouton ou d'un cygne on imagine immédiatement qu'il est blanc. Les gens, tous les gens ont souvent besoin que l'on précise la couleur si le sujet est "non-blanc".
Mais ici, pour la première fois, Dean avait vraiment l'impression d'être un enfant, juste un enfant. Et c'est pour cela qu'il aimait tant être avec eux.
Donc, le jeune terrien passait tous les après-midis à jouer avec les autres enfants et quand tous rentraient chez leur parents, Dean traversait à nouveau l'oasis jusque chez le vieil Ahiram. C'était un moment assez pénible dans la journée du jeune garçon d'à peine 15 ans. Sa famille lui manquait. Certes il était séparé d'eux pendant près de dix mois de l'année quand il était à Poudlard mais c'était différent. À ce moment-là, il savait qu'il allait pouvoir rentrer. Ici, il était perpétuellement anxieux. Il ne savait pas comment rentrer ni s'il rentrerait un jour et, plus que la séparation, c'était ça le plus effrayant.
Alors il faisait tout pour s'occuper et heureusement il avait trouvé quoi. Depuis la première fois sur les dunes, il s'était mis à se fabriquer sa propre luge des sables. Mais en fait de luge, il s'agissait plus d'une planche. Il avait pour cela prit un morceau plus long et étroit d'écorce afin de le plier à sa volonté et d'en faire le parfait support à son projet. Car son but n'était pas de glisser, en fait ce qu'il désirait c'était voler.
Cela faisait une année scolaire qu'il étudiait les runes. Hariel et Hermione l'avaient aidé à rattraper son année de retard et lui avaient donné des bases solides en lui donnant également des notions transverses comme l'arithmancie ou l'histoire des langues magiques. Bien entendu, Hariel était bien plus avancé que ne le prévoyait le programme et si Hermione ne l'était pas autant, au moins était-elle très en avance sur son année. Et ça bien sûr c'était sans compter leurs études en parallèles. Ils avaient donc fait profiter leur ami (et cousin) de leurs connaissances afin de laisser dans son projet personnel : maîtriser les runes de chaire.
C'était une idée fixe chez lui depuis qu'il lui en avait parlé, après leur retour de Roumanie, près de deux ans auparavant. Il désirait plus que tout se débarrasser de son asthme qui avait pourrit sa jeunesse, il voulait être formé pour graver les runes sur son corps afin de ne plus jamais manquer de souffle. Mais ça ce n'était que la première partie de son plan. En effet depuis sa résolution, il s'était renseigné et, s'il ne trouvait rien à Poudlard, au moins avait-il pu lire les livres que lui avait confié son cousin.
Comme il l'avait dit, les Runes de Chaire était une pratique de la Magie extrêmement dangereuse à pratiquer mais également extrêmement puissante. La moindre erreur durant le rituel, que ce soit pour le tracé des runes elles-mêmes, les couteaux utilisés ou l'espace utilisée, pouvait conduire à la mort...ou pire. Cependant, les utilisations étaient très nombreuses. Un bon praticien utilisant les bonnes runes pouvait augmenter ses capacités physiques et intellectuelles de façon exponentielle.
À un plus haut niveau, les Mage de Chaire, comme ils étaient appelés, pouvaient répéter le même processus sur d'autre support que lui-même, des objets voir des bâtiments tout entiers, utilisant les mêmes principes de gravure pour développer leurs capacités intrinsèques et leur en rajouter de nouvelles. Il était également possible que les Mages de Chaire grâce des runes sur autrui. Mais le procédé était encore plus risqué.
En effet, le tracé des runes sur la chaire n'était pas le même pour tout le monde. Pour deux Mages de Chaire gravant une série de runes avec un même effet chacun les tracera et les alignera sur son corps de façon un peu différente de l'autre. Donc trouver quelles runes convient à une autre personne et où les placer sur son corps demanderait de plus grande connaissance et une meilleure technique encore.
Dean ne savait pas s'il irait jusque-là. Son ambition serait d'arriver aussi loin qu'il le peut dans la pratique mais cela dépendrait de son talent et il ne savait même pas s'il en avait. Pour le savoir il lui faudrait un maître. Comme c'est Hariel qui avait les contacts, il lui avait promis qu'il lui en trouverait un pendant l'été après leur troisième année. Mais à ce moment-là il avait été occupé avec son Intelligence Artificielle psychopathes et n'avait donc pas eu le temps. Par la suite pendant les vacances scolaires, il était confiné à Poudlard à cause du tournoi. Cependant il avait dit à son cousin qu'il verrait sans faute pendant cet été. Sa recherche d'Avalon en était au point mort donc normalement il devrait avoir le temps.
Toujours est-il que tout cela n'avait pas vraiment d'importance pour le moment puisque de toute façon Dean n'était pas sûr Terre et qu'en plus il était coincé dans une oasis au milieu d'une tempête qui ne semblait pas vouloir se finir. Heureusement il avait toutes ses connaissances runiques et il espérait qu'elles seraient suffisantes pour son projet : les utiliser pour faire voler sa planche et lui permettre de partir.
C'était un projet ambitieux mais il ne pouvait pas rester à rien faire. C'est pour cela que, tous les soirs, malgré la fatigue, il travaillait en cachette sur des runes à dessiner sur sa planche pour lui permettre de la faire s'envoler. Heureusement le vieil Ahiram s'endormait vite et avait le sommeil lourd. Dean pouvait donc s'aider d'une petite lumière magique et noter des idées et des théories dans un petit calepin métamorphosé pour l'occasion.
Il ne savait pas si cela allait marcher mais il s'en fichait. Espérer était tout ce qu'il pouvait faire à présent.
0o0o0
Dean avait fait le compte. Cela faisait exactement six semaines qu'il se trouvait sur cette planète. Un mois et demi. Sur Terre, il devait être à peu près mi-août. À peine deux semaines avant la rentrée de Poudlard.
Mais lui était toujours coincé dans cette foutu oasis, à cause de cette foutu tempête et encore loin de sa foutu destination.
À cause de ces pensées noires, il déprimant depuis le matin. À cause de ça, son travail était assez médiocre et il avait été tout simplement chassé par Ahiram. Il avait ensuite traîné son humeur à travers l'oasis jusqu'à ce qu'Hiram le trouve et lui propose de venir jouer. Mais Dean refusa. Aujourd'hui il avait envie d'être seul pour ruminer en paix. Son ami n'avait pas compris et une disputé avait éclaté. Dean était parti de son côté et Hiram de l'autre en emmenant les autres enfants avec lui en disant haut et fort qu'ils allaient jouer dans la montagne sans lui.
Cela avait rendu Dean d'encore plus mauvaise humeur et pour se calmer, il avait sorti son carnet pour travailler sur sa planche volante (nom temporaire). Il avait à peu près réussi à se calmer les nerfs quand il entendit une voix.
"Dii ! Dii !"
Il leva la tête et vit une petite fille couture vers lui. C'était Aja, la fille qu'Ahiram avait guérie le jour où Dean l'avait accompagnée au village. C'était une enfant pleine de vie et qui adorait courir. Elle était la plus rapide après Dean et Hiram. Comme tous les enfants, elle avait dû mal à prononcer son nom et l'appelait seulement "Dii".
"Dii ! Dii !" S'écria-t-elle. "C'est Hiram ! C'est Hiram !"
Dean se rembrunit.
"Qu'est-ce qu'il y a ? Il s'est encore fait prendre ?"
La petite secoua la tête.
"Non ! Vite viens ! Il est en danger !"
"Quoi ?" Balbutia Dean d'une voix blanche en blêmissant.
"Il était en colère contre toi et il a voulu prouver qu'il était meilleur pour sauter."
Quelques jours auparavant, ils avaient fait un concours de celui qui saurait le plus loin. Une sorte d'épreuve de saut en longueur. Jusque-là, Hiram avait toujours été le meilleur. Il était rapide et léger. À cause de ça, il n'arrêtait pas de se venter. Dean avait alors voulu lui faire fermer son clapet et avait utilisé la magie pour le battre. Hiram avait fait la moue. Il n'aimait pas trop perdre. Mais par la suite il avait juste dit qu'il était content d'avoir un adversaire à surpasser.
"Il a voulu prouver qu'il était meilleur en sautant par-dessus une crevasse" continua Aja.
"Il...il est tombé ?"
"Il est allé de l'autre côté mais la pierre était fragile et elle s'est cassée. Il a réussi à se retenir mais il n'arrive pas à remonter. Vite, viens l'aider."
Dean ne réfléchit pas une seconde de plus et se leva d'un bond. Comme il courrait plus vite qu'elle mais qu'il ignorait où aller, il prit Aja sur son dos et suivit ses indications. Il grimpa l'un des flancs de la montagne jusque-là où se trouvait le groupe des enfants.
"J'arrive !" Cria-t-il alors qu'il approchait.
"Dii !" S'exclamèrent les enfants.
Dean s'avança, posa Aja puis se rapprocha du précipice. Il était assez large mais surtout très étendu. Impossible donc de faire le tour pour aller récupérer Hiram. Celui-ci était suspendu au rebord et gesticulait pour essayer de remonter. D'un premier coup d'œil, Dean vit qu'il ne pourrait pas traverser en sautant, pas sans magie. C'était un miracle qu'Hiram ait réussit à atteindre maître côté même si cet endroit était le plus étroit. Cela pourrait à quel point il avait dû s'entraîner pour sauter plus loin encore.
"Écartez-vous" cria alors Dean aux enfants.
Il recula pour leur faire croire qu'il avait besoin d'élan puis se mit à courir. Arrivé au bord du précipice, il sauta. Juste au moment où son deuxième pied décollait du sol, il utilisa le sort d'allègement pour diminuer son poids. Pas énormément, juste assez pour être plus léger et que la force exercée par sa poussée initiale l'envoie plus loin. C'était commença qu'il avait fait la première fois et tout comme cette fois-là, cela fonctionna. Il décrivit un impressionnant arc de cercle par-dessus le précipice et retomba à pied joint de l'autre côté en dissipant sa magie.
Aussitôt, il se précipita et tendit son bras à son ami. Celui-ci le regarda avec des yeux reconnaissants et saisit sa main. Dean se mit alors à tirer et, grâce au poids plume qu'était le jeune natif, le terrien réussit rapidement à le ramener sur le bord.
Aussitôt, Hiram prit Dean dans ses bas et le serra fort contre lui. À travers sa poitrine, le jeune Magicien pouvait entendre son cœur qui battait.
"Merci. Merci mon ami" dit Hiram.
"C'est normal" lui répondit Dean.
"Après ce que je t'ai dit tout à l'heure..."
"C'est oublié."
Ils tombèrent à nouveau dans les bras l'un de l'autre. Ils se séparaient quand ils entendirent des cris de l'autre côté de la crevasse. Ils se tournèrent alors vers les autres enfants et virent qu'ils pointaient quelque chose derrière eux. Ils regardèrent alors dans la direction qu'ils pointaient et blêmirent en voyant ce qui tombait vers eux.
À cet endroit de la montagne, la paroi n'était pas très stable. Elle était principalement composée de gravier et de sable qui glissait facilement. Quand le bord de la crevasse s'était effondré à cause du choc du saut d'Hiram, une partie était tombée dans le trou avec la roche ce qui avait provoqué un effet de ruissellement qui avait atteint un point plus haut de la montagne là où se trouver des pierres plus importantes. Le sable et les petits cailloux, en glissant avaient finis par déstabiliser des pierres plus grosses, de plus en plus grosses jusqu'à ce que finalement un énorme rocher ne se retrouve sans appui et se mette à dévaler la pente...droit sur les deux garçons.
En voyant cela, Dean se prépara à faire appel à sa magie pour repousser le danger mais il ne fut pas assez rapide. Quelque chose ou plutôt quelqu'un se plaça juste devant eux, gênant le jeune Magicien. Dean eut tout juste le temps de reconnaître le vieil ermite qui l'avait accueilli avant que le rocher n'arrive sur eux.
Il ferma les yeux en attendant le choc. Mais celui-ci ne vint pas.
Il rouvrit donc les yeux et regarda ébahis le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Ahiram, le si vieux et si grêle Ahiram retenait l'énorme rocher à pleine main et le soulevait au-dessus du sol. Des symboles lumineux étaient apparus sur la peau de ses mains et de ses avants bras, les seules parties visibles de son corps. Non, les symboles n'étaient pas sur la peau mais dans la peau. Ils brillaient d'une douce lueur dorée et Dean pouvait sentir leur pouvoir.
Ahiram se mit à ahaner puis souleva le rocher encore plus haut avant de le faire tomber dans la crevasse. Puis il se retourna vers les deux garçons. Hiram était figé sur place. Les enfants de l'autre côté également. Dean, lui, sentait l'excitation monter en lui. Il s'avança vers le vieil homme et prit sa main sur laquelle les symboles commençaient seulement à s'estomper.
"Ce sont des Runes de Chaire, n'est-ce-pas ?" Demanda-t-il.
Ahiram le regarda alors avec des yeux surpris.
"C'est vous qui vous les êtes faites ? Oui, je suis sûr que c'est vous ! Vous pourriez m'apprendre ? Je vous en prie, apprenez-moi !"
Ahiram ouvrit la bouche pour répondre quelque chose mais à ce moment-là, ses yeux roulèrent dans leurs orbites et il s'effondra sur le sol.
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Des évènements qui suivirent, Hermione devaient n'en garder qu'un souvenir flou. Son couronnement c'était fait sans cérémonie avec la seule présence lointaine des autres souverains. Dagda la Dorée, Nuada la Noire et Oberon le Roux. Si elle se concentrait, elle pouvait se souvenir de leurs visages mais pas beaucoup plus.
Au moment où elle avait vraiment repris conscience, elle se trouvait à nouveau allongé dans la barque. Dans les jours qui suivirent, elle eut l'occasion de se regarder dans un miroir. Ses yeux étaient différents. Ses iris étaient toujours rouges, toujours énormes, toujours luminescent, et sa pupille était toujours fendue. Cependant, elle pouvait à nouveau voir le blanc de ses yeux et les cicatrices boursoufflés qui les entouraient auparavant avaient disparus.
Elle dormait mieux également.
Et tout cela elle le devait à trois petits fragments rouge sombre qu'elle avait trouvé sur sa poitrine quand elle s'était réveillée. Ils avaient été la source de toute cette douleur et cette peur, pourtant elle décida de les garder. Sans doute pour se souvenir…
À Suivre…
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Et oui, l'aventure d'Hermione est finie. Mais celles de Dean et Hariel continueront la semaine prochaine. En effet, elles ont trop de liens entre elles pour ne pas les raconter en parallèle. En tous les cas, le prochain sera le dernier du voyage des trois amis mais pas de la saga de l'été. En tous les cas, c'est le dernier chapitre de cette semaine…Mais peut-être que le dernier de l'aventure sera samedi ou dimanche, je verrais si je finis la partie de Dean.
Comme je vous l'ai dit hier, voilà l'explication sur le vrai pouvoir des Impardonnables ou les Suprêmes Sorts de Soin. Très important, car comme c'est dit à la fin de la partie, cette connaissance va ôter beaucoup de pouvoir à Voldemort.
Le passage sur Dean qui se sent à l'aise sur les enfants de sa propre couleur n'est pas entièrement de moi. L'idée m'est venu du dessin animé Static Choc, un héros adolescent afro-américain de l'univers DC qui, dans un épisode, voyage avec sa famille en Afrique.
N'hésitez pas à me laisser un commentaire et je vous dis à bientôt.
