Check Mate DxD

Chapitre 104 : Procès et Procession / Saiban to Gyouretsu

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Hiram resta quelques instants à scruter le ciel après le départ de son ami. Dire qu'il était partit pour un voyage plus long que ce qu'il ne pourrait imaginer, parmi les étoiles.

Son peuple avait peur du ciel. Il avait peur des étoiles car c'était de là qu'étaient venus les Dieux. Mais à présent, pour Hiram, les étoiles seraient un symbole d'espoir et quand il lèverait la tête pour les voir, ce serait pour se rappeler de son ami Dean.

"Il est temps d'y aller, Hiram" dit alors la voix du Grand Esprit dans son dos.

Comme pour confirmer ses paroles, une légère secousse se fit ressentir. Hiram regarda autour de lui, inquiet. Il savait ce qui allait se passer mais ce n'était pas pour autant qu'il était totalement rassuré.

"Tu as bien toutes tes affaires ?" Demanda à nouveau l'Esprit.

Hiram hocha la tête en tapotant le sac qu'il portait en bandoulière depuis déjà quelque temps. C'était celui du vieil Ahiram. Quand celui-ci n'en avait plus eu besoin, il le lui avait donné sur l'insistance de l'Esprit.

"Tu sais ce que tu dois faire" dit celui-ci. "Va, à présent.

"Vais-je vous revoir ?" Demanda le jeune garçon.

"Je te l'ai dit je ne bouge pas."

Hiram hocha à nouveau la tête puis se dirigea rapidement vers l'ouverture dans la paroi du cirque naturelle ou se trouvait l'entrée de la grotte de l'Esprit. Il devait retourner au village.

Vite.

0o0o0

Hariel n'était jamais allé dans les locaux du Ministère. Donc HariEx n'en avait pas le souvenir non plus. Ils savaient cependant où cela se trouvait et comment y entrer.

Encore une fois, la méconnaissance du monde Sapiant des Sorciers avait failli poser un problème. En effet, l'entrée des visiteurs du Ministère se trouvait dans une cabine téléphonique abandonnée. Avec l'évolution de la technologie et l'arrivée des téléphones portables, des outils comme les cabines téléphoniques étaient devenus totalement obsolètes et la majorité de pays les avaient fait enlever.

Ce n'était cependant pas le cas du Royaume Uni à cause de la dimension emblématique qu'avait prise celles de Londres. Les fameuses cabines téléphoniques rouges.

D'un certain côté, il y avait moins de risque qu'un Sapiant y entre après que les sortilèges aient échoué mais il existait également la possibilité que la cabine soit enlevée pour faire de la place et qu'elle soit mise dans un musée.

Heureusement pour eux, le fait qu'elle se trouve à Whitehall, où se trouvaient la plupart des sièges de Ministères Britanniques Sapiants et notamment la résidence de fonction du Premier Ministre (située au 10 Downing Street, une rue adjacente), permettait de donner à ce dernier un prétexte pour l'y laisser. En rapport avec le prestige du quartier.

Cela n'en restait pas moins un risque pour la pérennité de l'accès même si les protections magiques autour semblaient assez puissantes. C'était ce qu'HariEx remarqua quand lui et Arthur Weasley s'en approchèrent.

Le trajet jusque-là avait été assez épique. En effet, tout visiteur voulant se rendre au Ministère devait passer par l'entrée des visiteurs. C'était hautement stupide puisqu'elle se trouvait dans le monde Sapiant. Entre le recoin sombre le plus proche où il était possible d'arriver par transplanage et la cabine, tout Sorcier devait traverser au moins une dizaine de mètres où ils pouvaient se faire repérer s'ils n'étaient pas suffisamment bien camouflés.

Sauf que si Arthur Weasley pouvait transplaner, il n'était pas capable d'emmener quelqu'un avec lui. Il avait donc fallu qu'ils prennent le métro avec tous les risques que cela consiste quand on est un adepte de la technologie et qu'on le fait savoir haut et fort.

HariEx avait donc dû faire la majorité du travail en prenant les billets et choisissant l'itinéraire tout en essayant de faire en sorte que son accompagnateur adulte ne se comporte pas comme un enfant. Il avait eu l'impression d'être revenu quatre ans en arrière, quand Hagrid avait accompagné Hariel sur le Chemin de Traverse. Heureusement qu'ils étaient très en avance.

Une fois arrivé à destination, Arthur Weasley ouvrit la porte de la cabine et, regardant à droite et à gauche pour être sûr, invita HariEx à entrer à l'intérieur. Il le suivit puis referma la porte derrière eux. La cabine elle-même était assez propre mais l'appareil téléphonique était de travers, comme s'il avait été vandalisé. Arthur Weasley prit alors le combiné puis s'approcha du cadran circulaire à chiffre. Il réfléchit quelques instants puis composa le numéro "62443". Il s'agissait de l'équivalent numérique du mot "MAGIE" obtenue en utilisant l'équivalent alphabétique des cadrans téléphoniques.

"Bienvenue au Ministère de la Magie" dit alors une voix féminine assez froide et rigide.

Elle ne venait pas du combiné. En fait, elle ne semblait pas venir de quelque part. De plus, elle était aussi claire que si la personne s'était trouvé avec eux dans la cabine.

"Veuillez indiquer votre nom et l'objet de votre visite" poursuivit la voix.

Arthur Weasley hésita. Il n'avait pas l'habitude des téléphones ni d'accéder au Ministère par l'entrée des visiteurs. Ne sachant pas comment répondre, il colla le combiné à son oreille...sauf que celui-ci était à l'envers et qu'il parla dans l'écouteur alors que le micro se trouvait sur son oreille.

"Ici Arthur Weasley, Service de détournement de l'artisanat moldu, j'accompagne Harry Potter qui a été convoqué pour une audience disciplinaire.

HariEx ne releva pas l'erreur de nom. Hariel, lui, l'aurait peut-être fait mais ce n'était pas son cas.

"Merci" reprit la femme sur le même ton froid et distant. "Le visiteur est prié de prendre son badge et de l'afficher bien en vue sur sa robe."

Il y eut un petit bruit et quelque chose tomba dans le creux prévu pour récupérer la monnaie. C'était un rectangle cartonné de papier argenté sur lesquels étaient inscrits les mots : "Harry Potter, audience disciplinaire".

HariEx le prit et le regarda. Il n'y avait pas d'attache. Elle le posa quand même sur sa chemise d'uniforme scolaire (la tenue la plus sage et discrète auquel elle avait ou penser) et celui-ci y adhéra sans problème.

Soudain, le sol se mit à vibrer sous leurs pieds. HariEx regarda autour de lui et vit qu'ils étaient en train de descendre. Le niveau du sol montait lentement et bientôt les dépassa, les laissant dans le noir.

"Le visiteur sera prié de se soumettre à une fouille et de présenter sa baguette pour enregistrement au comptoir de sécurité situé au fond de l'Atrium" reprit une nouvelle fois la voix.

Le trajet dura encore une petite minute jusqu'à ce qu'un rais de lumière apparaisse au sol et se mette à s'agrandir, éclairant l'habitacle. La cabine-ascenseur arrivait à destination. Arthur Weasley en ouvrit la porte et invita HariEx à sortir.

Celle-ci se mit alors à regarder autour d'elle. Ils se trouvaient dans une vaste nef de briques crus avec un sol en parquet sombre et ciré. Au bout, on pouvait apercevoir que ce couloir débouchait sur une autre salle où se concentrait l'activité du lieu.

"Allons-y" dit Arthur Weasley.

HariEx le suivit et finalement déboucha dans ce qui pouvait être considéré comme le hall d'entrée du Ministère de la Magie : l'Atrium.

Si la nef qu'ils venaient de quitter était impressionnante, alors cette salle l'était encore plus. Bien plus vaste et haute, elle était parcourue d'arches de briques sombres qui contrastait avec les bow-window octogonaux lumineux aux montants de briques rouge vif qui parcouraient les murs. Ils étaient empilés les uns sur les autres, formant des dizaines de colonnes brillantes par les fenêtres desquelles on pouvait voir l'activité des différents employés dont les bureaux donnaient sur la salle.

Tout en haut, le plafond était d'une couleur bleu cobalt parcouru de runes magiques mouvantes qui scintillaient comme des étoiles.

Au sol, au centre de la pièce se trouvait une grande fontaine composée de plusieurs bassins décorés d'immenses statues dorées formant deux groupes. L'un d'eux était composé de deux statues, un homme et une femme, ou plutôt un Sorcier et une Sorcière, debout, baguette levée et regardant vers le ciel. Maître groupe était, lui, composé des statues d'un Gobelin portant un chapeau, d'un Centaure avec un arc et une flèche bandé et d'un Brownie. Tous trois regardaient les deux Sorciers avec admiration.

HariEx se retint de renifler au ridicule de la scène comme l'aurait fait Hariel. Cela montrait la mégalomanie des Sorciers et surtout leur hypocrisie. En mettant des Créatures en scènes en même temps que des Sorciers, ils voulaient laisser croire à une pseudo égalité mais la scénographie était éloquente : les Créatures étaient non seulement soumises aux Sorcier mais elles devaient se considérer comme chanceuses de l'être.

De plus, comme il s'agissait d'une fontaine, des jets d'eaux étaient mis en scènes et certains provenaient des statues. Si dans le cas des Sorciers, l'eau venait du bout de leur baguette, pour les autres créatures, c'était moins flatteur. En effet, pour le Centaure, de l'eau sortait de la pointe de sa flèche (qui n'était pas bien sûr pointé sur les Sorciers). Il en sortait également de la pointe du chapeau du Gobelin et des deux oreilles du Brownie. L'ensemble était ridicule et parfaitement insultant.

"Ne me quitte pas des yeux, Harry" lui dit alors Arthur Weasley.

Ils se frayèrent un chemin dans la foule jusqu'à un guichet portant une pancarte "Sécurité" et derrière lequel se trouvait un Sorcier assez mal rasé occupé à lire la Gazette du Sorcier. A sa robe bleu paon, HariEx vit qu'il s'agissait d'un membre de la Brigade de Police Magique. Il était tellement occupé à lire qu'il ne remarqua les deux nouveaux venus que lorsqu'ils se retrouvèrent juste en face de lui.

"J'accompagne un visiteur" dit Arthur Weasley en désignant HariEx.

"Approchez-vous" grogna le Policier.

Il prit dans ses robes une longue baguette fine et dorée et la passa tout autour du corps de l'Épée Sacrée. Ce n'était pas sans rappeler les détecteurs magnétiques en bâton dans les aéroports. Cela devait avoir le même but : détecter des objets potentiellement dangereux. HariEx elle-même était un objet potentiellement dangereux (voir mortel) mais sous cette forme, l'artefact ne détecterait rien. Du moins elle l'espérait.

Heureusement rien ne se passa. Le Policier rangea la tige dorée puis sortit une sorte de balance en cuivre. Il demanda à HariEx sa baguette magique et l'y posa dessus. L'appareil vibra et produisit une sorte de ticket que l'employé du Ministère épingla sur une tige métallique avant de permettre à HariEx et Arthur Weasley de passer.

Ce dernier se dépêcha alors d'emmener la plus jeune avant que le Policier ne remarque la célèbre cicatrice qu'Excalibur avait bien sûr reproduit. Il l'a mena juste derrière le couloir dans un grand couloir muni de plus d'une dizaine de portes d'ascenseur dorées. Ils pénétrèrent dans l'un d'eux. Les portes se refermèrent et la cabine se mit à vibrer. Ils montaient. D'après ce que savait HariEx, c'était parce que l'Atrium était en fait à l'un des niveaux les plus bas, le niveau 8.

Alors que les étages défilaient, Arthur Weasley avait rencontré un collègue et avait entamé la discussion avec lui. HariEx, elle, se contentait d'attendre en écoutant les annonces faites par la même voix féminine et froide que la cabine téléphonique.

"Niveau 7. Département des jeux et sports magiques, Siège des ligues britanniques et irlandaises de Quidditch, Club officiel de Bavboules, Bureau des Brevets saugrenus."

"Niveau 6, Département des transports magiques, Régie autonome des transports par cheminée, Service de régulation des balais, Office des Portoloins, Centre d'essai de transplanage."

"Niveau 6, Département de la coopération magique internationale, Organisation internationale du commerce magique, Bureau international des lois magiques, Confédération internationale des sorciers, section britannique."

A chaque étage, quand les portes s'ouvraient, des Sorciers sortaient et d'autres rentraient dans l'ascenseur. Mais ils n'étaient pas les seuls. De temps en temps, des avions en papier entraient dans la cabine et planaient en cercle au plafond. Puis à certains étages, ils en sortaient.

Selon Arthur Weasley, c'était de simples notes de services. Quand un employé du Ministère devait faire passer un message, il l'écrivait sur un papier et utilisait la magie pour le plier et l'envoyer à son destinataire. Longtemps auparavant ils utilisaient des hiboux mais à cause de la surutilisation des pauvres bêtes, non seulement ils étaient épuisés mais ils devaient faire leur déjections un peu partout.

Hariel aurait trouvé la méthode actuelle assez poétique...mais tout comme elle, elle l'aurait trouvée terriblement inefficace. Chaque message devait faire le trajet de son point de départ jusqu'à l'ascenseur, en attendre un qui monte puis attendre jusqu'au bon étage et puis voler jusqu'à destination. Et ça s'il n'est pas bloqué par des portes.

Dans l'esprit de l'Épée semblable à celui de son porteur, des images d'un réseau de tuyaux dans les murs, semblables aux anciens pneumatiques, faisaient son chemin. Avec des missives intelligentes, il suffisait d'une entrée dans chaque bureau et le message trouverait son chemin.

"Niveau 4, Département de contrôle et de régulation des créatures magiques, sections des animaux, êtres et esprits, Bureau de liaison des gobelins, Agence de conseil contre les nuisibles" poursuivit la voix.

A cet étage, l'ami d'Arthur Weasley sortit, portant précautionneusement une boîte qui contenait, d'après ce qu'HariEx avait compris de leur conversation, un poulet capable de cracher du feu probablement né dans un élevage expérimental interdit.

"Niveau 3, Département des accidents et catastrophes magiques, Brigade de réparation des accidents de sorcellerie, Quartier général des Oubliators, Comité des inventions d'excuses à l'usage des Moldus"

A cet étage, tout le monde descendit à l'exception d'HariEx et d'Arthur Weasley. Cependant, leur destination était l'étage juste au-dessus : Département de la justice magique, Service des usages abusifs de la magie, Quartier général des Aurors, Services administratifs du Magenmagot.

Comme tous les autres couples qu'ils avaient vu par les portes de l'ascenseur, celui-ci était baigné de soleil. C'était une illusion pour éviter la déprime de vivre presque sous terre. Il y avait des fenêtres un peu partout au travers desquelles on pouvait voir des paysages qui changeaient périodiquement. Il était même possible de les ouvrir et de respirer de l'air frais.

Il était à peine 8 heures du matin. L'audience disciplinaire n'était que dans une heure. Ils avaient donc le temps. Arthur Weasley mena donc HariEx à son bureau pour patienter. Au passage, ils traversèrent le bureau des Aurors où ils rencontrèrent Kingsley Shaklebolt, un grand Sorcier noir qui faisait partit de l'Ordre du Phoenix.

Ironiquement, c'était à lui qu'on avait confié la mission de retrouver Sirius. Personne n'était au courant de sa mort (et de sa réincarnation). Pour le Monde Sorcier, il était toujours en fuite et c'était Kingsley qui était chargé de l'arrêter. Cependant, sur ordre de Dumbledore, son travail consistait surtout à brouiller les pistes.

L'homme discuta pendant quelques minutes avec Arthur Weasley, lui parlant notamment d'une affaire de toilettes régurgitantes, avant de les laisser, permettant à ce dernier d'emmener enfin HariEx a son bureau. Cependant, quand il entra, ce fut pour trouver un vieil homme s'agitant dans tous les sens. Il s'agissait d'un certain Perkins qui se trouvait être le subordonné d'Arthur Weasley au Service du Détournement de l'Artisanat Moldu.

"Ah, enfin, Arthur !" S'exclama-t-il d'un ton fébrile dès que celui-ci fut entré. "Je ne savais pas quoi faire, si je devais t'attendre ici ou aller à ta rencontre. Je viens d'envoyer un hiboux chez toi mais…"

"Si c'est au sujet des toilettes régurgitantes, je suis au courant" dit Arthur Weasley.

"Il ne s'agit pas de ça, c'est au sujet de la convocation du jeune Potter. Ils ont modifié l'heure et le lieu !"

Arthur Weasley fronça les sourcils et prit le papier déplié que lui tendait l'autre homme. Il écarquilla les yeux en le voyant. A présent l'audience avait lieu à huit heure et dans une grande salle qui se trouvait assez loin d'ici. En fait, pour l'atteindre, ils devaient reprendre l'ascenseur jusqu'à l'Atrium et descendre encore jusqu'au Département des Mystères, un étage en dessous.

"Viens, Harry, tu aurais déjà dû y être depuis cinq minutes."

HariEx suivit l'homme, ses pensées tournant dans sa tête. Ce changement d'heure et de lieu était comme un grain de sable dans un engrenage. Si elle avait ou, elle aurait été inquiète. S'ils n'étaient pas partis en avance, alors ils auraient manqué la convocation et ça aurait pu être grave. L'Épée voyait dans cette action une nouvelle manœuvre de Fudge qu'elle n'avait pas prévue. Heureusement, elle avait un autre atout dans sa manche.

D'ailleurs, le dit atout attendait devant les grandes portes de la salle d'audience en faisant les cent pas.

"Ce n'est pas trop tôt !" Dit-il en les voyant. "Vous avez plus de quinze minutes de retard !"

Arthur Weasley s'arrêta brusquement.

"Que...qui…"

"Oh, excusez-moi, je ne me suis pas présenté" dit l'homme.

Il se tourna vers HariEx et lui tendit la main.

"Maître Siméon Randall-Delûte, avocat. Votre ami, Monsieur Black m'a demandé d'assurer votre défense lors de cette audience disciplinaire."

"Draco ? C'est gentil de sa part. Et c'est gentil à vous aussi mais je ne sais pas si je pourrais vous payer" dit HariEx, feignant la timidité, en prenant la main de l'homme.

"Cela ne sera pas nécessaire Monsieur Potter" répondit l'avocat. "C'est un service que je vous rend ainsi qu'à Draco."

"Dans ce cas, je veux bien" dit HariEx. "C'est bon vous croyez, Monsieur Weasley ?"

"Euh...oui...je suppose...Dumbledore n'a rien…"

"Très bien" l'interrompit Simeon. "Mais il faut nous dépêcher d'entrer, nous sommes déjà affreusement en retard."

"Ce n'est pas notre faute !" s'insurgea HariEx. "Nous venons seulement d'être prévenu pour le changement d'heure et de salle !"

"Vraiment ?" Demanda Simeon en regardant Arthur Weasley.

"Euh...oui" répondit celui-ci. "Une note est arrivée dans mon bureau il y a vingt minutes…"

"Vous l'avez sur vous ?"

Arthur Weasley fouilla dans sa poche et en sortit le papier qu'il avait fourré à l'intérieur un peu avant. Siméon le prit, la regarda puis sortit sa baguette et la secoua devant. Quelque chose s'afficha mais seul lui pouvait le voir. En tous les cas, cela devait être intéressant parce qu'un rictus déforma ses lèvres.

"Ça va me faciliter la tâche ça" dit-il comme pour lui-même. "Venez, Monsieur Potter. Nous devons y aller."

HariEx regarda Arthur Weasley comme s'il hésitait mais celui-ci l'encouragea. Simeon poussa alors la lourde porte et entra dans la salle d'audience suivie par son jeune client.

C'était un endroit très impressionnant, c'était d'ailleurs sûrement le but. La pièce était un vaste octogone au plafond haut, tout en marbre coloré et muni de tribunes de bois sombre qui en faisaient le tour. En face de l'entrée se trouvait une chaire. Tout autour se trouvait une vaste assemblée d'hommes et de femmes tous vêtue d'une robe de sorcier couleur prune.

C'étaient des membres du Magenmagot. Au vu de leur nombre, il devait y avoir plus des deux tiers de l'hémicycle présent. Certes l'organe dirigeant du monde Sorcier disposait également du pouvoir judiciaire mais une telle assemblée pour une simple audience disciplinaire de mineur, c'était exagéré. HariEx y voyait encore une fois la patte de Fudge.

"Vous êtes en retard" dit d'ailleurs celui-ci qui se trouvait au milieu de l'assemblée.

Quand il siégeait avec le Magenmagot, le Ministre n'exerçait plus ses fonctions si bien qu'il était un membre parmi tant d'autres. En voyant d'ailleurs qui était à côté de lui, HariEx se reprit. Non, ce plan n'était pas du fait de Fudge mais plutôt d'elle, sa voisine d'assemblée, nulle autre que Dolores Ombrage elle-même. Équivalente de Lucius Malefoy en termes d'influence sur le Ministre, c'était en quelque sorte son âme damné mais surtout une femme dangereuse par elle-même.

"Mes excuses, Vos Honneurs" intervint Simeon en s'avançant dans la salle derrière HariEx.

"R... Régent Pendragon-Emrys ?" S'étouffa alors Fudge en voyant l'homme. "Que faites-vous ici, par Merlin ? Vous ne vous êtes pas inscrit pour participer à ce pro... à cette audience disciplinaire et le prévenu ne peut être accompagné !"

"Sauf de son avocat, bien sûr" répliqua Simeon. "Conformément à la loi."

"Il n'y a pas besoin d'avocat pour une audience disciplinaire !" S'exclama un homme dans l'assemblée des juges.

"Ni d'autant de membres du Magenmagot" dit l'avocat. "D'après ce que je vois, je dirais qu'il y a plus de 70% des membres, le nombre nécessaire pour les procès en crime majeur ce me semble. Donc un mineur qui utilise la magie serait aussi dangereux et important qu'un Mangemort ?"

Un brouhaha parcourut l'assemblée. Par cette simple remarque, Simeon avait visé juste. Finalement, quelqu'un, Amélia Bones en fait, finit par obtenir à nouveau le silence. Elle se tourna ensuite vers l'avocat et son jeune client.

"Vous pouvez plaider, Maître Randall-Delûte" dit-elle.

"Dans ce cas je demande le non-lieu" dit simplement Simeon avec aplomb.

A nouveau, l'assemblée se mit à bruisser. Fudge se leva même en criant mais il fut ramené à son siège par Dolores Ombrage qui lui chuchota a l'oreille. Amelia Bones réussit finalement à obtenir une nouvelle fois le silence mais cette fois avec plus de difficulté.

"Quelles sont les raisons qui pourraient pousser cette assemblée à prononcer le non-lieu ?" Demanda-t-elle finalement à l'avocat.

"Code Civil Magique d'Angleterre" énonça alors Simeon. "Chapitre sur les procédures judiciaires, article des droits des prévenus, alinéa 6. Tout prévenu est en droit d'être informé sur son cas et d'obtenir des réponses à ses questions concernant son dossier, les charges contre lui, l'heure et le lieu de son procès, etc."

Il avait accentué la dernière partie pour faire valoir son propos.

"Ces renseignements ont été donnés à Monsieur Potter suite à son infraction par un courrier datant du 1er août" dit alors Dolores Ombrage en se levant.

"Les informations originales, oui, mais pas les modifications qui ont été faites."

"Un hibou a été envoyé ce matin à Monsieur Potter. Le Magenmagot n'est donc pas en cause."

Simeon eut un léger rictus puis sortit une montre à gousset de sa poche de poitrine, la regarda et la montra à l'assemblée.

"Il est exactement 8h25 minutes à ma montre" dit-il avant de la ranger. "Les activités du Ministère débutant à 7h30, cela veut dire que le hiboux a été envoyé à cette heure-là. Probablement en même temps que cette note de service."

Il prit le papier que lui avait donné Arthur Weasley et le montra à tous.

"Ce document est une note de service daté du jour même et qui informe Monsieur Arthur Weasley, désigné comme accompagnant de Monsieur Potter, du changement d'heure et de lieu. Il a atteint sa destination à 7h55 minutes et accusé réception à 8h05 minutes. L'horodatage du message en lui-même, automatique quand on utilise un papier officiel du Ministère, situe son heure d'envoi à 7h43 minutes. En prenant compte le fait que l'heure originelle de la convocation est 9h du matin, il est heureux que M. Potter ait été en avance sinon il aurait manqué cette audience. D'aucun pourrait penser qu'il s'agit là d'un acte malveillant."

Plusieurs membres de l'Assemblée se levèrent, outrés.

"Vous accusez le Magenmagot de malveillance ?" S'exclama quelqu'un.

"S'il n'y a pas malveillance, au moins il y a erreur de procédure."

"Quelle erreur ?" S'écria quelqu'un d'autre. "Tout le monde est présent que je sache. Alors, commençons cette audience."

"Toujours sur le Code Civil Magique d'Angleterre" reprit Simeon. "Même chapitre, article et alinéa, paragraphe 3 : en cas de modification des modalités du procès (heure, lieu, etc.), le prévenu devra être averti au minimum 24h à l'avance sous peine d'invalider la procédure dont il fait l'objet."

Le brouhaha se fit plus fort si bien que Simeon dû crier sa dernière phrase.

"En conséquence de quoi, je demande le non-lieu !"

"A l'ordre !" Finit par s'exclamer Amelia Bones.

Le calme finit par revenir mais non sans que la femme ait eut à nouveau à crier.

"L'assemblée rassemblé ici a pris acte de votre demande" dit-elle finalement.

Autour d'elle, plusieurs membres chuchotaient encore entre eux. Fudge était rouge de colère quand à Ombrage, elle fixait HariEx avec de petits yeux de serpent.

"Nous allons donc délibérer" conclut Amelia Bones.

"Dans ce cas, je me retire dans le parloir avec mon client" dit Simeon.

Il posa la main sur l'épaule d'HariEx et le conduisit en direction de la sortie. Cependant avant d'y arriver, il ouvrit une petite porte dans la paroi de l'estrade et invita la plus jeune à y entrer. A l'intérieur se trouvait une petite pièce assez nue. Il y avait seulement une table et quelques chaises. C'était là que l'avocat pouvait, en toute discrétion, discuter avec son client durant le procès.

Simeon referma méticuleusement la porte et se tourna alors vers le jeune homme. Il semblait assez énervé.

"Alors ? Où est-ce que vous étiez passé ?"

0o0o0

Quand Hiram arriva finalement au village, la panique avait commencé à se reprendre. Les secousses étaient devenues de plus en plus fortes et de plus en plus longues si bien qu'ils avaient déjà commencé à les ressentir.

Les gens courraient dans tous les sens, s'apostrophaient, les enfants regardaient autour d'eux pour voir s'ils voyaient leurs parents et leurs parents regardaient autour d'eux pour voir s'ils trouvaient leurs enfants. Les premiers pleuraient quant aux second, ils avaient une expression angoissée sur le visage.

"Qu'est ce qui se passe ?" Demandaient certains jeunes aux plus anciens.

Mais ceux-ci ne pouvaient répondre. Ils ne savaient pas ce qui se passait, ils ne savaient pas pourquoi la terre tremblait sous leurs pieds. Cela n'était jamais arrivé. Aucune des anciennes histoires qu'ils avaient entendues depuis leur enfance ne parlait de ce phénomène.

"Où est le Protecteur !" S'exclamait les autres.

Mais le Protecteur n'était plus là. Seul restait Hiram. Celui-ci, témoin du chaos qui avait pris son village natal, respira profondément. Il avait une tâche à accomplir, une tâche que lui avait donné le Grand Esprit. Il lui avait expliqué ce qu'il devait faire alors tout irait bien.

Hiram fouilla dans son sac et en sortit le cube métallique recouvert des symboles des Anciens et qui avait jusque-là la propriété exclusive du Protecteur. A son contact, l'objet s'activa et se mit à diffuser une lueur blanche en son sein. Hiram le leva alors au-dessus de sa tête pour que tous puissent le voir.

Ce n'était pas la première fois qu'il tenait cet objet entre ses mains. Quand aucun membre de la famille d'Ahiram n'avait permis à la lumière du cube de briller, il avait fait en sorte que d'autres le touchent. Ainsi, Hiram l'avait tenu pendant quelques secondes avant que le vieil Protecteur ne le lui arrache. La lumière n'avait pas brillé. Il n'était pas le Successeur.

Mais c'était différent à présent. Il était différent.

Alors qu'Ahiram était occupé à soigner Dean, le Grand Esprit l'avait conduit dans un endroit spécial où il lui avait fait quelque chose. Il ne savait pas quoi mais il en était ressorti différent. L'Esprit lui avait dit que c'était comme ça qu'était né le premier Protecteur. Il n'avait pas le pouvoir de faire s'allumer le cube. Mais après que l'Esprit l'ait bénit, il le pouvait. Et à présent c'était au tour d'Hiram.

Cependant, dans la panique qui régnait, personne ne le remarqua d'abord. Puis une femme tourna ses yeux dans sa directions et vit le garçon, le cube et sa lueur. Elle se figea. La voyant ainsi, un homme regarda dans la même direction qu'elle et se figea à son tour. Petit à petit, de plus en plus de gens aperçurent Hiram et ce qu'il tenait dans les mains.

Le calme était revenu. Seul circulait parmi la foule quelques chuchotements. Deux d'entre eux revenaient le plus souvent : "Lumière de Vie" et "Protecteur". Ils étaient incrédules. Ils ne comprenaient pas. C'était à Hiram de leur parler, de les guider car c'était sa tâche à présent.

"Le Protecteur est partit" commença Hiram.

A nouveau, un léger tumulte s'empara de la foule. Certains étaient désespérés alors que d'autres gardaient espoir. Après tout, Hiram brandissait la Lumière.

"Il est parti avec l'étranger, Dean, l'Héritier du Grand Esprit. C'est pour ça qu'il m'a chargé de veiller sur vous. Moi qui n'avait pas le Don, j'ai été choisi par lui pour le recevoir. Comme le Premier Protecteur."

Il y eut encore des chuchotements mais ils étaient moins fort. Ils venaient surtout de gens qui arrivaient et qui demandaient ce qui se passait. Cependant, sur les visages, l'inquiétude avait laissé la place au soulagement. Peu importait que le Protecteur soit un enfant puisqu'il avait été choisi.

"Mais bientôt, le Grand Esprit partira à son tour dans les étoiles et quand il le fera, il ébranlera la terre. Mais encore une fois, il a pensé à nous" rajouta Hiram pour éviter que le brouhaha ne recommence. "Il laissera derrière lui une part de lui pour nous guider."

Cela avait marché. Grâce à sa rapidité d'esprit, il avait empêché la foule qui l'écoutait avec attention de se disperser en paroles. Cela allait leur permettre de gagner du temps car ils n'en avaient que peu.

"Mais à présent, il nous faut partir" reprit-il.

"Partir, mais où ?" Demanda quelqu'un.

"Vers le désert" répondit Hiram. "Le départ de l'Esprit risque de faire s'ouvrir le sol et de détruire le village. Il nous faut nous replier vers le désert pour rester en vie."

Les gens étaient suspendus à ses lèvres, inquiets. On sentait leur nervosité mais aucun d'eux ne bougeaient. Ils étaient suspendus aux lèvres d'Hiram. A ce moment-là, une nouvelle secousse se déclencha, plus forte que les autres. Certains en tombèrent à la renverse et des cris se firent entendre.

"Retournez chez vous rassembler le plus d'affaires que vous pouvez" reprit le jeune Protecteur. "Prévenez vos voisins et vos amis s'ils ne sont pas au courant. Puis dirigez-vous vers le désert en direction du soleil levant. C'est par là que j'irai."

Comme si c'était un signal, les gens se mirent à se disperser avec affolement, rentrant chez eux pour faire leurs bagages. Ils ne pourraient pas tout prendre mais Hiram espérait qu'ils sauraient faire les bons choix.

Toujours le cube à la main, il se mit à marcher le long des rues vers l'est. Certaines personnes lui demandaient ce qui se passait et il leur expliquait la situation.

"Aidez les plus faibles à se déplacer, les enfants et les vieillards !" disait-il autour de lui. "Si vous ne portez pas beaucoup de choses, et que vous pouvez en prendre plus, demandez autour de vous si quelqu'un en a besoin ! Ne prenez pas de choses trop lourdes ou trop encombrantes !"

De temps en temps, Hiram regardait dans la direction de la silhouette du Grand Esprit qui hochait la tête en signe d'assentiment. C'était lui la source de la plupart des conseils qu'il donnait. Sans cela, il se serait senti perdu et pas à sa place. Il était donc reconnaissant à leur guide de l'avoir suivi même s'il était le seul à le voir. En effet les gens le croisaient, le traversaient même, mais sans jamais le remarquer.

Hiram arriva finalement à la limite du désert. Des gens l'attendaient déjà et il en prit la tête pour les mener à l'abri. Il ne savait pas exactement jusqu'où il devait aller mais l'Esprit, lui, le savait. Une longue caravane d'humains mais aussi de bêtes affolés se mit alors à s'enfoncer dans la grande étendue qui semblait infinie.

Il y eut d'autres secousses mais elles étaient de moins en moins fortes à mesure qu'ils s'éloignaient de l'oasis. La tempête s'était calmée récemment. Au moment du départ de Dean en fait. Ils purent donc aller plus loin dans le désert.

Finalement, l'Esprit s'arrêta et Hiram fit de même. Il continua cependant à vérifier si tout le monde était là. A force de vivre dans son village, il avait fini par connaître la plupart des gens. De plus, les autres duraient si leurs amis ou des membres de leur famille étaient absents.

Les derniers réfugiés arrivaient encore quand quelqu'un cria.

"Regardez ! La montagne !"

Tous regardèrent alors dans la direction de leur oasis et de la haute montagne qui les avait toujours surplombés et protégés. Les secousses à présent étaient telles qu'elles semblaient continues même si ici ils n'en ressentaient qu'à peine les effets. Pourtant ils pouvaient les voir sur l'oasis et surtout sur la montagne. En effet, le pic escarpé semblait vibrer. Ses contreforts se mirent alors à craquer et de grandes fissures apparurent sur ses parois.

Les gens criaient mais continuaient à regarder, fascinés. Ils ne pouvaient détacher leurs yeux du spectacle qu'ils voyaient. En effet, quelque chose semblait sortir de la montagne, provoquant des éboulements d'énormes rochers. Certaines roulèrent jusqu'en bas et plongèrent dans le lac. D'autres glissèrent parmi la végétation luxuriante, parmi les champs et même sur les habitations. S'ils n'étaient pas partis alors il y aurait eu de nombreux morts.

Puis l'air se mit à trembler et la chose dans la montagne se mit à s'élever dans les airs. Cela provoqua un nuage de sable qui arriva droit sur les réfugiés.

"Maintenant, Hiram" dit le Grand Esprit.

Le jeune garçon sortit de sa stupeur et fouilla à nouveau frénétiquement dans son sac. Comme le Premier avait reçu la Lumière de Vie, lui aussi avait reçu un objet de l'Esprit. C'était un disque avec un cristal au jaune au centre. Comme son mentor lui avait appris à le faire, il appuya sur le cristal qui s'illumina. Puis il le jeta devant lui.

L'objet émis alors une explosion de lumière et le paysage autour d'eux sembla se déformer et prendre une teinte jaune dorée. La vague de poussière arriva alors sur eux. Les gens criaient et tentaient de se protéger mais le choc n'arriva pas. En effet, la poussière sembla arrêtée par quelque chose, comme s'ils étaient entourés d'un grand manteau transparent qui les protégeaient.

Plusieurs personnes se mirent alors à crier de joie. Les enfants se mirent à rire et d'autres se mirent à danser.

Hiram, lui, ne partageait pas leur liesse. À la place, il gardait les yeux fixés sur le ciel où il pouvait voir la fière cité de Camelot quitter la planète vers les étoiles.

0o0o0

"Pourriez-vous être plus clair ?" Demanda HariEx a son avocat.

"Nous avions prévu de faire des choses cet été" répondit celui-ci sur un ton énervé. "Vous aviez prévu des choses pour nous. Mais cela fait plus d'un mois que vous ne répondez pas à mes appels ou que vous restez évasif et remettez nos rencontres à plus tard. Il est normal que je me demande ce qui se passe non ?"

En effet, Excalibur, toujours en possession du portable d'Hariel, avait reçu des appels de son avocat. Cependant, elle avait beau être lui, se faire passer pour lui n'était pas vraiment quelque chose qu'elle voulait faire. Du moins pas si elle n'y était pas obligée. De plus, elle préférait que le nombre de personnes au courant de la situation soit le plus restreint possible.

"Je n'étais pas disponible" dit-elle alors simplement pour se justifier.

"Au point de ne même plus nous donner de directive ?" S'exclama Simeon. "Parce que je vous rappelle que nous travaillons pour vous et que nous avons besoin de votre approbation pour certaines choses. Nous créons un nouveau gouvernement je vous rappelle. Et nous sommes à peine une dizaine ! Et encore heureux que Lionel Diggory et sa mère nous aient rejoint, parce que…"

"Je voulais tout simplement attendre" tenta de nouveau Excalibur.

"Attendre quoi ?"

L'Épée se sentit coincée. Elle avait les connaissances de son Porteur, de ses Porteurs, mais elle n'avait pas pour autant leur esprit politique. Cependant d'après son analyse, elle avait deux choix. Soit refuser de répondre et user de son autorité pour que Simeon lâche l'affaire, ce qui pourrait entacher leur relation, ou alors lui faire confiance et tout lui dire.

"Je voulais attendre qu'Hariel revienne" dit-elle finalement en choisissant la seconde solution.

A cette réponse, Simeon se figea, regardant l'autre avec incompréhension. Soudain, et pendant une fraction de seconde, l'image d'une épée étincelante remplaça celle du jeune garçon. Ce fut bref mais suffisant pour que l'avocat sache à qui il avait à faire.

"Dame Excalibur" souffla-t-il. "Je ne savais pas...je ne pensais pas…"

HariEx leva la main pour le faire taire.

"Inutile de vous excuser, Simeon" dit-elle. "J'ai tout fait pour garder le secret."

"Mais si vous êtes là, où se trouve Hariel ?"

"En Angleterre je suppose…" dit l'Épée. "Mais 1500 ans dans le passé."

"Pardon ?" S'exclama Simeon.

"C'est un peu trop long à expliquer pour le moment" dit Excalibur. "Un sort lancé par Morgane a amené Hariel et une amie à lui à l'époque d'Arthur pour l'aider à monter sur le trône. Mais tout ira bien pour eux, il n'y a pas à s'inquiéter."

"Vous êtes sûr ?" Demanda Simeon.

"Bien entendu. J'y étais" répondit l'Épée Sacré comme si de rien n'était.

Simeon en resta bouche bée pendant un instant. C'était déjà une chose de savoir qu'Hariel avait rencontré le Roi Arthur en remontant le temps. C'en était une autre de se trouver face à un être qui existait déjà à cette époque.

Cependant, il s'ébroua rapidement. Après tout, depuis l'appel qu'il avait reçu au sujet du procès, il avait été commissionné par les autres pour enfin parler avec leur Souverain. Que ce ne soit pas vraiment lui, ne changeait pas beaucoup les choses.

"Il est urgent que nous nous réunissions" dit-il. "Il y a des décisions qui doivent être prises."

"Oui, avec Hariel. Mais je ne suis pas Hariel" répondit l'Épée.

"Certes, mais d'après ce que je vois, vous avez bien réussi à vous faire passer pour lui sans que personne ne soupçonne rien. C'est donc que vous le connaissez suffisamment."

"En tant que mon Porteur, il a accès à mes connaissances afin de mieux m'utiliser. En échange, j'ai accès à sa mémoire. Cela me permet d'avoir son apparence, sa connaissance et une partie de ses pouvoirs."

"C'est encore mieux. Vous êtes donc à même de savoir comment il pourrait réagir à un problème donné."

"Mais il n'en demeure pas moins que je ne suis pas lui."

"Le problème, c'est que nous n'avons pas suffisamment de temps. Vous...Hariel a exprimé le souhait d'être couronné à l'été prochain. Si nous ne commençons pas les démarches maintenant, cela risque d'être retardé."

HariEx se mit alors à hésiter.

"Je ne sais pas si je peux prendre une décision sans connaître tous les faits. Il faudrait que vous m'expliquiez exactement en quoi ça consiste."

A ce moment-là, on toqua à la porte. C'était le signal que l'audience recommençait.

"Nous n'avons pas le temps maintenant" dit Simeon. "Mais nous devons organiser une réunions."

"Dites-moi le jour et le lieu" soupira presque l'Épée.

"Ce soir, chez moi" répondit l'avocat.

Excalibur se contenta de hocher la tête. Simeon se dirigea alors vers la porte et l'ouvrit avant de faire passer son client. Puis de refermer la porte derrière eux.

Au centre de la salle, au pied de l'estrade, une surprise les attendait. Apparemment, Dumbledore s'était joint à l'assemblé pour défendre Hariel. L'intervention de Simeon avait rendu la sienne inutile. HariEx vit parfaitement l'éclat de colère sur le visage du vieil homme, rapidement remplacé par un soulagement feint et une reconnaissance toute aussi faute pour l'avocat.

Ce fut Amelia Bones qui annonça le non-lieu.

S'en suivit une tirade teinté d'insultes de la part d'Ombrage à l'attention d'HariEx à titre d'avertissement pour son comportement. Simeon avait riposté en parlant de l'attaque des Détraqueurs. La réactions de la femme avait été vive et elle avait totalement rejeté "l'excuse" qu'elle considérait comme absurde. Bien entendu, l'avocat d'Hariel avait déjà la parade. Après tout, il suffisait de regarder les souvenirs des enfants de l'orphelinat et de leurs accompagnateurs.

Cela lui permit d'en remettre une couche en rappelant que dans n'importe quel autre cas de magie mineur en milieu Moldu, des Oubliators, des Sorciers spécialisés dans le retrait de souvenir, aurait dû être appelé pour faire le ménage et des Policier auraient dû mener l'enquête. Ce qui n'avait pas été fait. Or, c'était la procédure habituelle dans de tels cas. Et d'ailleurs, cette intervention aurait évité un tel procès puisque cela aurait innocenté Hariel qui ne faisait que se défendre (ce qui est une exception à la loi sur la magie chez les mineurs).

Dolores Ombrage avait blêmit tout au long de l'exposé. HariEx n'avait aucun doute que c'était elle qui avait entravé la procédure pour que cette audience disciplinaire ait bien lieu. Enfin elle, par l'intermédiaire du Ministre. De plus, de là à l'accuser d'avoir elle-même envoyé les Détraqueurs (des Créatures censées être sous le contrôle absolu du Ministère), il n'y avait qu'un pas.

En grande professionnelle, Amelia Bones avait admis qu'il y avait eu un dysfonctionnement du système et qu'elle veillerait à ce que cela ne se reproduise plus. Elle avait de plus affirmé qu'elle allait commissionner une brigade d'intervention pour oubliéter les victimes des Créatures et une autre d'Auror afin d'enquêter sur la raison pour laquelle ils se trouvaient à cet endroit-là, bien loin d'Azkaban.

A ces mots, Ombrage avait de nouveau blêmit. C'était presque un aveu de culpabilité. Elle ne devait pas non plus penser qu'Amelia Bones en ferait une affaire personnelle. Mais c'était mal la connaître. Elle avait dû admettre quelque chose dont elle n'était pas responsable, ce qui était assez humiliant. Bien sûr qu'elle n'allait pas en rester là. Elle allait faire le jour sur cette affaire quoi que cela révèle.

C'était vraiment une assez mauvaise nouvelle pour Ombrage. Les chances de remonter jusqu'à elles étaient infimes mais même une enquête sommaire allait faire des dégâts. Si les Aurors apportaient la preuve d'une attaque de Détraqueurs, alors il n'y avait que deux explications possibles. Soit ils avaient échappé au contrôle strict des gardiens de la prison Sorcière, soit quelqu'un, quelqu'un du Ministère puisqu'ils étaient les seuls à pouvoir un tant soit peu les contrôler, les avait délibérément envoyés là-bas. Dans le premier cas, le Ministère, et par extension le Ministre seraient accusés d'incompétence, et dans l'autre, d'acte criminel.

En clair, la stratégie de la femme pour se débarrasser d'Hariel s'était tout bonnement retournée contre elle et contre son patron. On pouvait donc considérer cela comme une assez bonne journée.

Si la réunion du soir se passait tout aussi bien alors Excalibur pourrait considérer que tout s'était passé pour le mieux.

0o0o0

Le Grand Esprit avait été très clair. Une fois la poussière du décollage retombée, ils devaient une nouvelle fois se presser. Une ville entière partant pour les étoiles alors que toute la planète était surveillée par un Dieu, cela ne passait pas inaperçu. Hiram devait donc conduire son peuple à l'abri.

Son peuple.

C'était une chose étrange à dire son peuple.

Jusque-là, aucun Protecteur n'avait autant été investi d'autorité. Son but était principalement d'aider et de transmettre les paroles du Grand Esprit quand il y en avait. Ce qui était rare.

Cependant, Hiram, par Sa volonté, dirigeait ceux qu'il avait toujours connus et dont certains étaient ses amis, comme le ferait un chef. Tous, des plus jeunes aux plus vieux, lui obéissaient. C'était dire la confiance qu'ils avaient dans l'Esprit.

C'était ce que se disait le jeune homme alors que la longue procession de son peuple le suivait à travers la montagne. Heureusement, le chemin qu'il avait pris le matin même avec Ahiram et Dean n'avait pas trop été touché par les éboulements. Tous pouvaient donc l'emprunter.

Finalement, il arriva dans le cirque naturel où se trouvait l'entrée de la grotte. La grande porte de pierre était toujours intacte. Cependant, une énorme plaque rocheuse avait glissé et recouvert l'endroit, le dissimulant à quiconque passerait au-dessus. Hiram soupçonnait que ce n'était pas un hasard.

Cependant ils n'étaient pas encore à l'abri. Après avoir une nouvelle fois assuré ses compatriotes que c'était la volonté du Grand Esprit qu'ils investissent son ancien domaine, Hiram les mena à l'intérieur.

La première fois qu'il était venu, il s'était étonné de tous ces couloirs, ces salles, ces escaliers. À présent il comprenait que l'Esprit savait qu'il devrait partir et que les gens de l'oasis seraient vulnérables. Il leur avait donc construit une ville cachée dans les parois de la montagne.

Une fois à l'intérieur, Hiram pensait que son travail serait terminé. Cependant l'Esprit ne semblait pas en avoir fini avec lui. Glissant sur le sol, il le conduisait à travers les couloirs. Derrière lui, son peuple suivait toujours sans poser de questions.

Ils débouchèrent finalement dans une vaste salle au plafond voûté. Hiram se rendit compte rapidement que tout le monde pouvait y rentrer. Au fond, se trouvait une niche avec un bassin et en son centre, une statue. Elle représentait le Grand Esprit tel qu'il apparaissait à Hiram : un vieil homme barbu portant une longue robe et tenant un bâton de bois à la main.

"Bienvenue, mon peuple" dit alors sa voix.

Hiram se rendit compte que cette fois il n'était pas le seul à l'entendre car tout le monde sursauta et se mit à trembler. Ils se tournèrent vers la statue d'où venait la voix.

"Ne craignez rien" reprit l'Esprit. "Vous êtes le bienvenu dans cette ville cachée que j'ai construite pour vous en prévision de ce jour."

Tout autour d'Hiram, les gens se mettaient à genoux et s'inclinaient pour remercier le Grand Esprit. Hiram, lui, tourna la tête et vit que celui-ci était toujours à côté de lui.

"Vous n'êtes pas là-bas ?" Demanda-t-il en pointant du doigt la statue.

"Je suis partout et nulle part" dit-il. "Mais avec le départ de la cité, je ne peux plus apparaître comme avant. Je peux seulement parler avec vous tous par l'intermédiaire de la statue."

"Mais alors, comment ça se fait que je puisse vous voir et vous entendre ?"

"Grâce à l'implant que je t'ai fait, je peux manipuler les ondes cérébrales de ta vue et de ton ouïe afin d'y implanter les informations supplémentaires liées à mon apparence et à ma voix sans passer par les récepteurs sensitifs habituels."

Hiram cligne des yeux, un air d'incompréhension totale sur le visage. L'Esprit hésita puis s'approcha de lui. Il leva la main et avança ses doigts vers le côté de son crâne.

"Tu te souviens de ce que je t'ai fait, là ?" Demanda-t-il.

Hiram se souvint que quand l'Esprit lui avait donné ses pouvoirs, il lui avait aussi fait quelque chose de très douloureux à la tête. La douleur s'était calmée rapidement mais quand il touchait sa tempe, il pouvait sentir quelque chose sous sa peau.

"Je vis dans la statue en quelque sorte mais grâce à ça, tu pourras me voir et m'entendre."

"Est ce que cela veut dire que vous serez toujours avec moi ?" Demanda le jeune garçon.

"Oui" répondit l'Esprit.

Hiram en fut soulagé. Il se doutait que son rôle auprès de son peuple n'était pas fini. Il était heureux de ne pas être seul à assumer ce fardeau.

0o0o0

Il n'avait pas été difficile pour HariEx de prétendre être fatiguée par les évènements de la matinée pour avoir une raison de se coucher tôt. Après cela, il lui avait suffi de créer une illusion d'Hariel dormant dans son lit pour quand Ron irait se coucher à son tour assorti d'un petit sort de compulsion pour que personne ne tente de venir le réveiller et le tour était joué. HariEx était donc prêt à se téléporter jusque chez Simeon.

Par politesse, elle arriva dans l'entrée où l'avocat l'attendait pour la conduire au salon où ses autres invités les attendait.

Ils étaient tous présent. Tous les Chevaliers d'Hariel. Fiermont Crane et Linéa Mautière, bien sûr, ils étaient les premiers avec Simeon, Cassiopée McMillan et Aaliyah Shafiq, toujours ensembles, Rutherford Urquart, Kelsey Prewett, Baldwin Shacklebolt sans oublier Diantea Greengrass, et les trois dernier membres de leur assemblée, Spencer Bradley, qui avait commencé à faire parler de lui avec les débuts de son mouvement syndical, ainsi que le vieux Lionel Diggory et sa mère Rébecca qu'Hariel avait présenté aux autres quand ils lui avaient juré allégeance au début de l'été.

En voyant leurs regards à la fois perplexes et respectueux, HariEx comprit immédiatement que Simeon leur avait révélé sa véritable identité.

"Puisque vous savez qui je suis, je pense que nous allons pouvoir avancer" dit l'Épée Sacrée en s'asseyant dans un large fauteuil de cuir.

"Hum...oui" dit Fiermont en se raclant la gorge. "Donc son Altesse Hariel devrait bientôt revenir de son...voyage ?"

"Compte tenu de la correspondance temporelle, ils devraient revenir exactement a la même date à laquelle ils sont partis dans le passé."

"Ce qui veut dire ?"

"Incessamment sous peu" répondit laconiquement l'Épée.

"Aucune chance d'avoir une date plus... précise ?" Demanda Diantea en soupirant.

"Le calendrier à cette époque était plus qu'approximatif. Cela fait 1500 ans je vous le rappelle."

Spencer, qui avait eu la mauvaise idée de boire une gorgée de son thé à ce moment-là, faillit s'étouffer. Il n'était après tout qu'un simple sorcier lambda. Si pour les Mol...les Sapiants, il faisait partie d'un peuple de légendes, il se considérait avant tout comme un simple fonctionnaire (un fonctionnaire syndicaliste cette mais un fonctionnaire tout de même). Ces histoires d'épées à forme humaine et de voyage dans le temps, c'était presque trop pour lui.

"Tout ce dont je me souviens c'est que c'était l'été" reprit Excalibur. "Mais je sais qu'Hariel aura fait des calculs précis et qu'il fera en sorte de rentrer avant le premier septembre."

"Malheureusement, nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre plus longtemps" soupira Cassiopée en soupirant. "Une bonne partie de la saison mondaine est passée"

"Or nous comptions là-dessus pour commencer à parler de la volonté de l'Héritier à prétendre au trône" ajouta Aaliyah.

"Et Hariel vous avez demandé de ne rien faire sans son accord" se rappelle HariEx.

"Ce que vous devez comprendre, c'est que la saison mondaine n'a de mondaine que le nom" reprit Diantea. "Beaucoup d'alliances se sont faites et défaites durant cette période. Imaginez le bal de Noël presque tous les jours pendant deux mois."

Certaines personnes dans l'assemblée frémirent. Oui, selon les données que possédait Excalibur, cette saison était un vrai panier de crabes. C'était la période pendant laquelle la majorité des familles nobles, des grands commerçants et notables se réunissaient sous prétexte de fêter la bonne saison et de se rassembler entre amis.

Cependant, c'était à ces occasions notamment que les jeunes nouvellement majeurs étaient présentés à la société dans le monde Sorcier. Les jeunes hommes et femmes commençaient donc à monter un réseau pour faire affaire et aussi pour se marier bien sûr. C'était également une occasion pour leurs parents de se servir subrepticement de leurs jeunes pour nouer des alliances.

Mais il fallait faire attention car une seule mauvaise parole ou placée au mauvais moment ou dans la mauvaise oreille pouvait ruiner des carrières et des réputations. On a vu des familles autrefois alliées séculaires se déchirer après des paroles malheureuses lors de l'un des goûter mondain de l'été. Au contraire, certaines alliances étaient nées de ces goûters. Il arrivait même parfois que des alliances forgées durant l'été soient dissoutes le même été et que tout soit à refaire.

Oui, c'était une période assez difficile mais pas question de la bouder. Une réputation ou une fortune était plus facile à perdre si on parlait de vous quand vous n'êtes pas là que quand vous pouvez vous défendre. De plus, bouder une fête à laquelle on était invité pouvait être considéré comme une insulte.

Et il ne suffisait pas non plus d'aller aux fêtes des autres. Il fallait également donner sa propre fête et de bien sûr faire en sorte qu'elle soit mieux que les autres et qu'on en parle encore à l'automne et en bien. Décoration, buffet, divertissement,... Tout était jugé à la loupe. Même les esclandres pouvaient participer à rendre une fête inoubliable. En bien comme en mal.

Et pas question de prétexter du mauvais temps pour excuser une fête ratée. Certaines des fêtes les plus attendues et qui auraient dû être les plus réussies ont été de véritables désastres parce que les hôtes n'avaient pas prévu quoi faire en cas de pluie. C'est pour ça que la majorité des familles avaient recours à des voyants pour déterminer le bon jour, le plus radieux pour une fête.

Mais la date de la fête, ce n'était pas seulement une histoire de climat. Non, pour être réussis, une fête devait être la plus proche possible du milieu de l'été. En effet, entre le 31 juillet et le 1er août, il y avait une fête très importante du calendrier Sorcier : Lugnasad, la fête des moissons et de l'abondance.

Bien sûr, les Sorciers avaient totalement oublié son sens premier de partage et de gratitude. Ils n'avaient gardé que le contexte d'abondance de la fête. La personne qui organisait sa fête à ce moment-là devait être garant de l'abondance des festivités voir même de la surabondance et des excès en tous genre, une prodigalité qui lui serait rendue au centuple tout au long de l'année par tout le monde.

"Si j'avais pu, j'aurais fait de cette annonce de l'Héritier le clou de ma soirée" soupira Diantea. "Cela aurait été épique."

En effet c'était la famille Greengrass qui avait organisé les festivités cette année et comme Diantea en était à la tête, elle savait qu'elle allait en récolter les lauriers. Mais ce n'était que justice. Après tout, cela faisait longtemps que sa famille n'avait pas été mise à l'honneur à cette époque de l'année...qu'une quelconque famille d'ailleurs.

En effet, jusque-là et pendant plusieurs décennies, l'honneur des célébrations de Lugnasad avaient toujours été réservé à une seule famille : les Malefoy. La position du Seigneur Malefoy, Lucius, en tant que bras droit de Voldemort puis du Ministre lui avait donné un pouvoir considérable ce qui lui avait permis chaque année de réserver cette date particulière, soit en faisant pression, soit en versant des pots de vins aux autres candidats.

Malheureusement, la suite de malheur qui avait frappé la famille avait porté un coup à son prestige et terni son blason. Trois ans auparavant déjà, des commentaires désapprobateurs avaient commencé à se diffuser quand Lucius avait organisé la fête malgré ce qui était arrivé à son fils et héritier. Mais quand l'année suivante, il avait de nouveau récidivé a peine quelques mois après le décès de sa femme, les gens ont trouvé cela de mauvais goût et beaucoup ont préféré s'abstenir d'aller à la fête. Trop pour que la réputation de Lucius s'en remette.

C'est pour cela que l'année suivante, les Diggory avaient tiré leur épingle du jeu en réservant cette date et que cette année Diantea avait ou faire de même.

"Mais nous sommes déjà à la fin des Vingt Jours. Il est impératif que l'annonce soit faite ce soir, lors du Bal de Clôture ou dès demain lors du Grand Renouveau" reprit Cassiopée.

Les Vingt Jours dont il était question correspondaient à une période de dix jours avant et dix jours après Lugnasad considéré comme faisant partie des festivités. Toutes les familles les plus influentes et qui n'avaient pas pu réserver Lugnasad se pressaient pour ces dates. Le plus proche de la fête était le mieux. Et bien sûr, impossible que deux événements se chevauchent ou soient programmés en même temps, c'était d'un très mauvais goût de devoir choisir.

Cette grande période de festivités s'achevait par un grand bal, le Bal de Clôture. Il marquait la fin des Vingt Jours mais également de l'année sociale en quelque sorte. Tout ce qui pouvait être organisé après cette date et avant les fêtes de Samain était de moindre importance à l'exception du Grand Renouveau, un goûter organisé le lendemain du Bal de Clôture pour fêter le début de la nouvelle année sociale. Moins important et fastueux que les autres, il était plus simple et marquait une période de repos avant la nouvelle année.

"D'un point de vue tactique, l'annoncer demain aurait plus d'impact" dit Rutherford en se grattant le menton. "Renouveau de l'année, renouveau du Monde Sorcier…"

"Malgré le fait que cette occasion ne se prête pas habituellement à ce genre de nouvelle, je suis plutôt d'accord…" dit Lionel.

"Il me semble que c'est vous qui l'organisaient cette année, non ?" Demanda Linéa.

Le vieil homme acquiesça.

"Quel dommage. Moi qui avait choisi cette robe tout spécialement dans l'espoir que l'annonce serait faite au bal de ce soir" soupira Aaliyah en laissant le devant de sa jupe.

En regardant plus attentivement. HariEx se rendit compte qu'en effet, ils semblaient tous apprêtés pour sortir. Ils devaient donc probablement tous se rendre au bal ce soir. Il était à peine 20h, encore un peu tôt pour une telle occasion, ils avaient donc encore le temps de discuter un peu.

"Et donc pour faire cette annonce, il vous fait ma...permission ?" Demanda Excalibur de son ton détaché.

"Nous aurions eu besoin de l'autorisation de son Altesse Hariel mais en son absence et au vue de l'urgence, nous vous demandons à vous" dit Fiermont.

"Donc ce que vous voulez, c'est que je prenne la responsabilité de votre décision si jamais Hariel ne l'appréciait pas ?"

"Et bien…" hésita Kelsey.

Il aurait voulu pouvoir tourner la phrase d'une manière à ce qu'elle sonne moins comme une insulte. Baldwin, cependant, n'avait pas ce tact malgré ses talents de diplomate.

"C'est tout à fait cela" dit-il sans la moindre hésitation.

Excalibur les regarda tous les uns après les autres. Elle finit par hocher la tête. De toute façon, elle savait que c'était la meilleure chose à faire. En tous les cas, son simple mouvement sembla dissiper la tension qui régnait dans la pièce.

"Eh bien voilà une bonne chose de faite" soupira Cassiopée.

"Je me sens plus légère tout à coup" rajouta Aaliyah, "et prête à affronter la soirée."

"Puisque tout cela est réglé, je propose de mettre un terme à cette réunion" dit Rutherford.

"Un instant !" S'exclama HariEx alors que tout le monde commençait à se lever. "Vous m'avez demandé de venir seulement pour ça ?"

"Seulement ? Oui et non" répondit Rébecca. "Il faut dire que c'était une question très importante."

"Très importante" dit Baldwin. "Autant que la soirée ou nous nous rendons."

"Eh bien moi je n'ai pas fini. Asseyez-vous !" S'exclama Excalibur.

Tout le monde se figea.

"Mais…" commença Kelsey.

"C'est un ordre !"

En même temps qu'elle disait ces mots, il y eut un bref flash qui leur permit à tous de voir sa forme d'épée auréolée de lumière. Ma vision se dissipa aussi rapidement qu'elle était venue mais le pouvoir qu'elle avait dégagée persista dans la pièce. Tout le monde retourna dans son siège.

"Au cas où, j'avais pris avec moi quelque chose qu'Hariel voulais vous donner cet été."

HariEx claqua des doigts et la table basse la plus proche sauta presque en l'air avant de glisser devant elle. Elle tendit la main et, avec un léger miroitement, une valise en plastique noir apparut dessus. Elle se pencha, fit claquer les fermetures, ouvrit le couvercle puis la retourna vers les autres. A l'intérieur il y avait une douzaine de rectangles noirs brillants encastrés dans de la mousse grise.

"Mais qu'est-ce que c'est ?" Demanda Lionel.

"Oh je sais !" S'exclama Linéa. "J'en ai déjà vu dans le monde Sapiant. Ce sont des...des portables."

"Portable ?" Demanda Diantea avec une légère grimace. "Un peu ridicule comme nom. Cela sert à quoi ?"

"Je ne suis pas sûr" répondit la jeune femme, pensive. "Tout ce que je sais c'est que la plupart des Sapiants passent des heures à lui parler ou à le regarder en le caressant."

"Vraiment ?" Dit l'autre femme dont la grimace s'était accentuée.

"Portable, c'est le diminutif de téléphone portable. On parle aussi de téléphone cellulaire" dit alors Spencer.

Il se mit à rougir quand tout le monde se tourna vers lui. Il n'était pas vraiment intervenu depuis le début de la conversation. Les trucs genre bals, goûters et mondanités lui passaient un peu au-dessus de la tête. Mais à présent il était le centre de l'attention et il trouvait cela gênant.

"J'en...j'en possède un" finit-il par grommeler. "Je ne l'ai jamais sur moi parce que c'est une technologie assez avancée et que cela marche mal avec la magie."

En effet, plus la technologie était avancée et plus la magie les détraquait. Bien sûr, dans des environnements à haute teneur magique comme Poudlard ou le Ministère, même une lampe torche à pile ne pouvait pas fonctionner mais ailleurs, comme dans un domicile Sorcier dans le Monde Sapiant, ce n'était pas un problème même entre les mains d'un sorcier. Il fallait juste éviter de faire de la magie trop près.

"Il n'y aura pas de problèmes avec ceux-là" intervint HariEx. "Ils ont été fabriqués par les Démons pour éviter ce genre de problème."

"Ça ne dit toujours pas à quoi ça sert" dit Kelsey.

"À communiquer si je me souviens bien" dit Fiermont.

A part Spencer, il était sans doute celui qui s'y connaissait le plus en Sapiants. Les prendre plus au sérieux était son cheval de bataille au Magenmagot depuis des années après tout.

"Mais ceux que j'ai vu étaient différents. Ils étaient plus petits et il y avait un clavier" rajouta-t-il.

"C'était principalement l'ancienne génération. Ils ont évolué depuis" lui répondit HariEx.

"Et donc il n'y a plus besoin de clavier ?"

"Si, mais…"

"Je vous arrête une seconde" les interrompit Diantea. "Keu a dit que c'était pour communiquer. Mais nous avons déjà des moyens de communiquer, non ?"

"Instantanément et de partout dans le monde ?" Demanda HariEx.

Diantea ouvrit la bouche mais ne trouva rien à répondre. HariEx prit alors l'un des téléphones dans la mallette et l'alluma.

"Cet appareil est plus rapide qu'un hiboux. Il transmet la voix, l'image ou des messages vers un autre appareil en quelques secondes. Avec cela vous pouvez avoir une conversation en temps réel. C'était aussi plus pratique que la Cheminette car cela peut se transporter partout et qu'on est pas obligé de rester allongée sur le sol pour l'utiliser. Enfin, c'est plus polyvalent que les Miroirs à double sens car avec un seul on peut contacter de très nombreuses personnes différentes parfois en même temps."

En voyant son auditoire captivé, HariEx continua son exposé.

"Mais ce n'est pas tout" dit-elle. "Cet appareil a aussi beaucoup d'autres fonctionnalités. Il est possible de prendre des photos, des vidéos, de voir l'heure partout dans le monde, de l'utiliser comme lampe torche, comme carnet de note et d'adresse, de jouer, de s'informer et même de produire des bruits de flatulences."

"Qui voudraient faire ça ?" Demanda Baldwin.

"Il y en a que ça amuse" répondit simplement HariEx en haussant les épaules.

Puis elle se tourna vers Spencer.

"Puisque vous connaissez, je vous charge d'apprendre aux autres."

"Mais le mien n'est pas aussi évolué !" se plaignit le jeune homme. "Je n'ai même pas de tactile !"

"Et bien j'y ai inclus une notice" lui répliqua l'Épée. «Lisez-la et expliquez-leur."

"Mais…"

"Ne vous inquiétez pas Cynon" intervint alors Linéa en utilisant son nom de chevalier. "Nous pourrions apprendre ensemble et ensuite l'expliquer aux autres. Cela nous donnera l'occasion de mieux nous connaître."

Le visage du jeune homme vira au rouge pivoine alors que les autres membres de l'assemblée levaient les yeux au ciel. Diantea jeta alors un coup d'œil à Simeon qui rougit à son tour. Au moins bientôt, ils ne seraient plus les seuls de leur cercle à s'envoyer en l'air.

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L'accès à la grande porte de la grotte avait été scellé. Le Grand Esprit avait donné à Hiram de nouveaux artefacts qu'il avait posés sur les murs du goulet qui y menait. Ils y avaient adhéré et le petit cristal en leur centre s'était mis à briller d'une lumière rouge à intervalles réguliers. Quand le jeune garçon était revenu au cirque à présent bouché, il avait appuyé sur le cristal du dernier appareil. Sa lumière s'était mise à accélérer et toutes celles des autres avaient suivi. Il y avait alors eu un bruit étouffé et les parois rocheuses avaient explosé, déversant des gravats sur le chemin.

Impossible à présent d'accéder à l'entrée. Ils étaient presque en sûreté.

Rapidement, Hiram retourna à l'intérieur de la grotte et marcha rapidement jusqu'à la ville troglodyte. Les habitants avaient commencé à s'installer et à préparer la vie sous terre. Il y avait une source d'eau et aussi de la nourriture. Il semblait que cette dernière ait été l'accumulation des centaines d'années d'offrandes que les habitants de l'oasis et leurs ancêtres avaient faites au Grand Esprit mais elles étaient toutes aussi fraîches qu'au premier jour. L'Esprit avait dit a Hiram que c'était à cause de la lumière spéciale dans la pièce, qu'elle pouvait conserver les aliments.

Ils n'allaient pas mourir de faim...du moins pas tout de suite.

Laissant là les réserves, Hiram se mit à faire le tour des postes de surveillances, de petites fenêtres creusées dans la roche de la montagne et qui, une fois refermées, étaient invisibles.

"Toujours rien" demandait-t-il à chaque fois.

La réponse était toujours là même : non, rien du tout. Alors Hiram leur disait de refermer. Ils devaient impérativement se couper du monde extérieur.

Il continua son tour jusqu'à la toute dernière. Celle-ci faisait partie du lot qui étaient tournés non pas vers l'extérieur de la montagne mais vers l'intérieur, vers la caverne de Camelot. Cette fois, au lieu de simplement demander à ce qu'elle soit refermée, il y jeta un coup d'œil.

L'immense espace qui avait autrefois accueilli la ville des Anciens était vide à présent. Et à ciel ouvert. La végétation importante qui entourait auparavant la cité n'avait semble-t-il pas résisté à son départ ni à l'éboulement que cela avait provoqué. Mais la terre demeurait meuble et il y avait des points d'eau. Ma surface était plus grande que ce qu'avait été la leur sur l'oasis, il leur serait donc tout à fait possible de recommencer leur vie à l'intérieur de ce cratère comme ils l'avaient fait à l'extérieur.

Un bruit étrange tira Hiram de ses rêveries. Il leva les yeux vers le ciel au-dessus des parois de pierre de la montagne éventrée. Deux objets grands et sombres volaient dans le ciel. Ça y était. Cette fois ils étaient là, les morts qui marchent du dieu Baal.

La colonisation du cratère par les habitants de l'oasis devrait attendre. Pour le moment, ils devaient se cacher et attendre. Attendre que les recherches sur ce qui s'était passé ici cessent et que les ennemis s'en aillent pour ne jamais revenir.

Hiram referma donc l'ouverture, scellant définitivement la ville troglodyte à l'extérieur en même temps que la nouvelle destinée de son peuple.

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"Donc, tu as besoin de…"

"...notre aide ?" Demandèrent les jumeaux Weasley.

"J'ai juste besoin que vous empêchiez Ron ou qui que ce soit d'autres d'entrer dans la chambre jusqu'à ce que j'en sorte" leur répondit HariEx.

"Mais qu'est-ce qu'on y gagne ?" Demanda Fred.

"Oui, oui, qu'y gagne-t-on ?" L'appuya son frère.

Si elle avait été son Porteur, HariEx aurait soupiré de frustration. Elle n'avait pas le temps pour les petites négociations des Jumeaux.

"Vous pouvez bien accorder ce service à l'un de vos principaux actionnaires" leur répondit-elle.

Devant le refus de tous les autres Champions de recevoir la récompense et devant l'inutilité qu'elle représentait pour lui, Hariel avait décidé de l'investir totalement dans l'affaire de farces et attrapes de Fred et George. Leur potentiel était bien trop important pour qu'il le laisse se perdre et s'il n'avait pas déjà un contrat avec Hermione, il en aurait fait un avec eux. Par son investissement, il avait bien l'intention de récupérer ses gains et plus encore, pas forcément sous la forme d'argent mais aussi de produits issus de leur intellect.

Bien entendu, et sans leur demander leur accord, il avait inscrit Fleur, Cédric et Viktor comme co-investisseurs avec lui. Ils toucheraient donc eux aussi des gains qui seraient substantiels si l'instinct d'Hariel ne le trompait pas (au pire, comme ils étaient ses serviteurs, s'ils n'en voulaient pas, il pourrait tout récupérer).

"Mais est ce que le petit Hariel ne nous ferait pas du chantage, Gred ?" Demanda George a son jumeau.

"J'en ai bien l'impression, Forge" lui répondit son frère.

Les deux souriaient en regardant leur jeune associé.

"Ce n'est pas exactement du chantage" répondit HariEx. "La somme de départ est importante mais pour une affaire d'envergure ça ne sera pas suffisant. Il faudra des fonds supplémentaires. Fonds que je pourrais débourser si je suis satisfait du comportement de mes... associés."

Les frères éclatèrent alors de rire.

"On dirait bien que le petit corbeau a des écailles de serpents sous son plumage. Tu ne penses pas, mon cher Fred ?"

"Je suis tout à fait d'accord mon cher George. Que dirais-tu de l'aider alors ?"

"Brillante idée, mon frère. Je n'aurais pas dit mieux. Nous avons d'ailleurs quelques articles à tester il me semble."

Rassuré de savoir que ses arrières étaient assurés, HariEx retourna dans la chambre qu'il occupait au Square Grimmaurd. Cela faisait près de trois semaines qu'il était arrivé, une et demie depuis son procès et la permission qu'elle avait donné aux Chevaliers d'Hariel de reprendre la nouvelle de son accession au trône. La nouvelle s'était répandue plus rapidement que prévu et elle était à présent sur toutes les lèvres.

Malheureusement, cela s'accompagnait également de demandes de rencontres, de rendez-vous et de dîners mondains pour le Prince qu'HariEx refusait d'honorer par elle-même. Simeon, en tant que son Régent, était donc obligé de faire acte de présence et de s'excuser de son absence.

Mais heureusement, c'était bientôt fini.

Une fois seule, HariEx convoqua un cercle de téléportation afin de se rendre dans le Makai. Prenant à peine le temps de répondre au salut du personnel et des différents habitués du château de Kamala, elle se dépêcha de se rendre dans les appartements de son Porteur.

"HariEx !" S'exclama alors une voix.

L'Épée de retourna pour voir une jeune fille...non, jeune femme venir vers lui.

"Hermione" la salua Excalibur. "Je suppose que tu sais tout."

"Mes parents m'ont informé dès mon retour. Merci de les avoir tenus au courant."

HariEx hocha la tête et détailla discrètement la meilleure amie de son Porteur. Elle avait changé. Son voyage semblait l'avoir rendu plus forte. Mais pas seulement ça.

"Je suis venue parce que je sentais…" commença-t-elle.

Elle n'osait pas continuer.

"Oui" répondit tout de même HariEx. "C'est imminent.

Rapidement, les deux rejoignirent les appartements d'Hariel et se rendirent dans la salle d'entraînement. Celle-ci n'avait pas changé depuis juillet.

Soudain, quelque chose dans l'air changea. Il se chargea en énergie et quelque chose apparut dans les airs au milieu de la pièce. Au départ minuscule, cela s'agrandit jusqu'à devenir un grand trou suspendu dans le vide et ouvrant sur un grand couloir tourbillonnant, lumineux et coloré. A l'intérieur il y avait deux silhouettes minuscules mais qui grandissaient à mesure qu'elles se rapprochaient.

Elles émergèrent finalement du portail qui se referma derrière elles. Hermione sauta alors dans les bras de la plus grande en criant : "'Lenor !".

HariEx, elle, s'avança vers la plus petite qui lui ressemblait énormément. Ou plutôt c'était elle qui lui ressemblait.

"Bon retour" dit-elle. "Bienvenue chez toi, Hariel."

Au même moment, à quelques mètres de distance, dans l'une des chambres des vastes appartements du jeune Seigneur Démoniaque, Draco ouvrit enfin les yeux.

A suivre...

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Et voilà un autre chapitre de terminé. Et non seulement ça mais c'est aussi un peu la fin de la saga de l'été. Bon, pas totalement car il reste encore un chapitre mais sinon le gros de l'action est passé.

Quand même, vous vous rendez compte ? Avec celui de la semaine prochaine ça va faire 16 chapitres. Presque plus qu'une année scolaire.

En tous les cas j'espère que ça vous a plus. Ce chapitre comme les autres.

Oui, j'ai reparlé d'Hiram. Il y sera encore fait mention la prochaine fois, anecdotiquement puis on ne le reverra plus avant quelque temps. Mais ne vous inquiétez pas, tout ira bien pour lui.

Et puis la Cité de Camelot a rejoint les étoiles ? Qui a deviné sa destination ?

Ce sera tout pour cette fois, n'hésitez pas à me laisser des commentaires et je vous dis à dans deux semaines.