Check Mate DxD
Chapitre 118 : Souveraineté/Shihaiken
.
Severus avait déjà constaté la différence de confort entre le transplanage et ce qu'Hariel et les autres appelaient simplement « téléportation ». Il l'avait lui-même employée pour la première fois quelques minutes auparavant pour contacter celui-ci dans le Makai. Cependant, utiliser un morceau de papier enchanté n'avait rien à voir avec la fluidité et la quasi-immédiateté du transport aux côtés de quelqu'un… ou alors est-ce que c'était une caractéristique propre à Hermione.
Toujours est-il qu'il remarqua assez rapidement les inconvénients d'un tel mode de déplacement. En vérité, c'était trop doux et soudain pour permettre le combat. La transition entre les appartements d'Hariel et la petite maison de banlieue qu'il suspectait appartenir aux Granger avait été bien trop brusque au goût de Severus. Il en vaut presque le tournis. Ce qui n'était pas vraiment une bonne chose quand on devait affronter une dizaine de Mangemorts.
Cependant, au vu de la rapide réaction de la jeune Sorcière à ses côtés, il devinait que ce devait être une question d'habitude. Ou bien est-ce que c'était l'adrénaline.
« Maman ! Papa ! » S'exclama celle-ci une fois arrivée.
« Hermione ? » Dit une voix provenant de la cuisine.
« "Lenor ? » Demanda son élève en entrant dans la pièce.
La suivant, Severus aperçut alors une jeune femme d'environ 25 ans aux longs cheveux noirs attachés dans le dos et aux yeux marrons. L'homme remarqua tout de suite une certaine ressemblance entre les deux.
« Que… qu'est-ce que tu fais là ? » Balbutia Hermione.
« Je peux te retourner la question » dit la jeune femme avant de jeter un regard suspicieux à Severus. « Et c'est qui lui ? »
À ce moment-là, Hermione sembla se souvenir de la raison de sa venue.
« "Lenor, où sont les parents ? »
« Euh… au resto » dit celle-ci. « J'ai réussi à les persuader de se faire une soirée en amoureux. Franchement, si on n'était pas là, ils… »
« Tant mieux » l'interrompit Hermione, soulagée. « C'est déjà ça. »
« Mais tu vas me dire ce qui t'arrive à la fin ? »
« Pas le temps d'entrer dans les détails. Ce qui compte c'est que nous allons… »
À ce moment-là, elle se figea et frissonna.
« J'ai senti quelque chose » dit-elle en regardant autour d'elle. « Comme une vague d'énergie. »
« Tu es sûr que ça va ? » Demanda celle qui semblait manifestement être sa sœur. « Qu'est-ce que tu voulais me… »
Mais elle ne put finir sa phrase, car à ce moment, une seconde vague d'énergie déferla sur la maison. Severus la sentit passer au travers de lui et sut immédiatement ce que c'était : la barrière contre les transports magiques. Les Mangemorts l'utilisaient depuis les tout débuts de leur règne de terreur. Rien de tel que de piéger les gens en les empêchant de s'enfuir pour les faire paniquer.
Cependant, s'ils en étaient déjà à lancer cette protection, cela veut dire qu'ils avaient auparavant mis en place celle d'Eusebio Zabini pour bloquer les émissions de magie. À cause de cette caractéristique de la barrière, elle était presque impossible à repérer, même si on se trouvait à l'intérieur… et pourtant, Hermione avait réussi. Elle avait senti ce que quelqu'un comme lui, avec de très nombreuses années d'expérience et une acuité hors norme, n'avait pas pu capter.
« Ils sont là » dit-il simplement.
Hermione se précipita alors vers la fenêtre et regarda au-dehors.
« Je n'en perçois que six » dit-elle. « Les autres doivent essayer d'approcher par l'arrière. »
« Quels autres ? Mais de quoi tu parles ? » Demanda sa sœur.
« Pour faire cours, Voldemort a envoyé des sbires de bas niveau me faire la peau avec tous les témoins qu'ils trouvent. »
« Je croyais qu'il voulait rester discret, le sac à main. »
« Apparemment, même avec ça il devrait le rester » dit Hermione. « Mais on n'a pas le temps pour les détails. Il faut s'en débarrasser.
Severus sentit une seconde vague de magie le traverser. Cette fois, le sort permettait de désigner une zone anti-Moldus pour que tous ceux qui se trouvent à l'extérieur ne remarquent pas ce qu'il se passe. Il était suivi d'une autre qui forçait les cibles à rester endormies quoiqu'il arrive. C'était un exemple flagrant de la méconnaissance de Voldemort et de son groupe du monde Sapiant. Il était à peine onze heures du soir. Chez les sorciers, à cause du manque d'activités culturelles, on se couchait tôt. Mais ce n'était pas le cas ici. Rares étaient ceux qui étaient au lit. Enfin bon, au moins leur attention était détournée, c'était déjà ça.
« Je vais sceller et protéger l'avant de la maison pour m'occuper des quatre qui ne passent pas derrière » dit alors Severus en prenant les choses en main. « Vous deux, essayez de vous cacher dans un endroit avec aussi peu de fenêtres que possible. Le mieux serait que Miss Granger… la jeune, reste en avant pour retenir un potentiel assaillant alors que je… »
« Non, mais il parle de quoi, Monsieur Grand, Sinistre et Austère ? » L'interrompit "Lenor. « Et c'est qui d'abord ? »
« L'un de mes professeurs » répondit Hermione. « Et aussi un espion dans le camp ennemi, c'est lui qui est venu nous prévenir. »
« Ouais, ben prof ou pas, restez pas dans mes pattes » grogna la jeune femme en essayant d'écarter Severus du chemin pour sortir de la cuisine.
« Mais qu'est-ce que vous comptez faire ? » S'exclama Severus.
« Leur exploser la gueule bien sûr » dit-elle avec un rictus.
« Cessez donc de dire n'importe quoi ! »
Mais qu'avaient-elles, ces filles Granger ? Se demanda Severus, excédé. Elles ne comprenaient donc pas que les hommes à l'extérieure étaient moins d'être des anges ? Si ces Mangemorts étaient de bas niveau, c'est parce qu'ils n'avaient ni la puissance magique, économique ou politique pour être plus utiles au Seigneur des Ténèbres. Ça n'en était pas moins des psychopathes prêts à tuer sans une seule pensée. Et ça, c'était dans le meilleur des cas. Nul doute que si les deux femmes se faisaient attraper vivantes, alors il se passerait de longues heures atroces avant qu'ils ne mettent enfin fin à leur existence.
« Comment on fait ? » Demanda Hermione qui avait rejoint sa sœur.
« Je prends les six de devant et toi les quatre de derrière. »
« Certainement pas ! C'est moi qui suis venu te prévenir, non ? Je mérite d'avoir ceux de devant. »
« Ils seraient venus même sans ça, non ? »
Les deux sœurs se jetèrent des regards noirs pendant quelques instants.
« Pile ou face ? » Demanda finalement Hermione.
« D'accord » répondit sa sœur.
La jeune Sorcière sortit alors une pièce de sa poche.
« Je prends face » dit-elle.
« Donc je prends pile. »
Hermione jeta la pièce en l'air. Celle-ci tourbillonna sur elle-même puis retomba dans sa paume. Elle la retourna alors et plaqua la pièce sur le dos de son autre main avant de révéler le résultat.
« J'ai gagné » dit-elle avec un grand sourire.
« Mouais » répondit sa grande sœur en lui arrachant presque la pièce.
Elle commença à se diriger vers l'arrière de la maison alors qu'Hermione s'avançait vers la porte d'entrée principale.
« Si vous ne me suivez pas, je pars sans vous » dit-elle en se tournant vers un Severus abasourdi.
Jurant, il se précipita à la poursuite de la plus jeune. À cause de leur témérité, il ne pourrait pas sauver la grande sœur, mais il pourrait au moins garder son étudiante en vie. Il voulut rattraper Hermione, mais celle-ci avait déjà ouvert la porte et glissé à l'extérieur. Severus hésita. Dans la pénombre du hall, il était invisible pour les assaillants. Il pourrait sans doute arriver à les combattre depuis ce point et si quelques-uns parvenaient à s'échapper, au moins ils ne pourraient pas l'identifier.
Mais en même temps, Hermione serait totalement démunie face au danger dans lequel elle s'était elle-même mise. Il n'avait donc pas d'autre choix que de sortir pour la protéger. Il rattrapa alors la petite imprudente et lui saisit le bras pour la tirer derrière elle. C'était juste, car déjà, plusieurs silhouettes venaient d'apparaître dans la lumière des lampadaires. Vêtus de robes noires, ils portaient de simples masques blancs aux allures de tête de mort. Rien à voir avec les ouvrages d'or et d'argent des plus proches du Maître.
« Tiens, tiens, mais si ce n'est pas ce cher Severus » ricana quelqu'un derrière son masque. « Tu nous as précédés ou trahis. Si c'est le second, alors il me tarde d'en parler au Seigneur des Ténèbres. »
« Encore faut-il que l'un de vous reste vivant » répliqua Severus en essayant de jauger ses adversaires.
« À six contre un, je pense que les chances sont en notre faveur » dit quelqu'un d'autre.
« A peine » se força à ricaner Severus. « C'est toute la différence entre le cercle interne et les simples grouillots. »
Il n'attendit pas que ses opposants réagissent et envoya le premier sort, quelque chose de vicieux, droit sur celui du groupe le plus proche de lui. Sa victime fut désintégrée et réduite à une boue noirâtre, mais, malheureusement, cela ne suffit pas à prendre les autres de courts. Severus pensait avoir le temps de jeter un ou deux autres sorts avant qu'ils ne se reprennent, mais ce ne fut pas le cas. Il se retrouva rapidement obligé de se défendre contre la pluie de sorts de Magie Noire qui fondait sur lui. Il pouvait assez facilement les bloquer, mais il était coincé. Protéger Hermione l'empêchait de bouger et à cause de ça, il était pris au piège.
« Rentrez à l'intérieur » siffla Severus en essayant de rester concentré sur son bouclier.
« Certainement pas » soupira Hermione en roulant des yeux.
« Ne faites pas l'idiote et rentrez vous mettre à l'abri ! Vous me gênez ! »
« Désolé de dire ça, mon cher Severus, mais c'est vous qui me gênez » dit Hermione d'une voix calme.
Au même moment, la pression des sorts sur son bouclier disparut. Il se rendit alors compte qu'un second avait été appliqué juste au-dessus du sien. Celui-ci ne semblait pas forcément plus puissant, mais certainement plus compact et bien construit. Il sentit soudain quelque chose le tirer par sa robe et il décolla. Comme si son corps ne pensait rien, il fut propulsé en arrière et percuta la porte d'entrée de la maison. Il ressentit le choc, mais sans que celui-ci ne lui soit fatal, comme s'il était en apesanteur. Par réflexe, il voulut essayer de poser les pieds sur le perron, mais il se rendit compte qu'il continuait à flotter. Passant la main derrière lui, il se saisit de la poignée et tenta de revenir au sol, mais il en était incapable.
« Que… » balbutia-t-il.
« Arrêtez de gesticuler, Severus, je m'occupe de tout » dit Hermione d'une voix calme.
Devant elle, Severus pouvait apercevoir le chatoiement presque imperceptible du bouclier. C'était une demi-sphère presque parfaite qui se déployait non seulement face à la jeune fille, mais qui paraissait aussi englober toute la façade de la maison. L'énergie nécessaire pour un tel exploit était incalculable et pourtant elle ne semblait même pas fournir le moindre effort.
Et elle n'utilisait pas non plus de baguette. Severus savait qu'Hariel en était capable, il l'avait vu faire. Cependant, s'apercevoir qu'une Sorcière adolescente était également en mesure de réaliser une telle prouesse remettait les choses en perspectives.
Depuis tout jeune, il avait trouvé le comportement grégaire des Sorciers au mieux risible, au pire irritant. Leur façon qu'ils avaient de ne jamais se poser de question était, à son avis, une preuve de leur pauvreté d'esprit. Toutefois, il ne s'était pas attendu à adopter lui-même ce comportement. Il avait toujours entendu dire que la magie sans baguette était impossible et que seuls les Sorciers les plus puissants comme Dumbledore et Voldemort pouvaient y parvenir. Il s'était pendant longtemps enorgueilli de pouvoir réaliser des petits tours de cette façon, comme inscrire les instructions pour les recettes de potion au tableau ou lancer des sorts basiques. Il n'avait jamais tenté de faire plus en pensant qu'il n'y arriverait pas. Cependant, il se rendait compte à présent qu'il s'était imposé des limites qui semblaient n'avoir pas lieu d'être, et tout ça, seulement parce que tout le monde disait que c'était impossible.
Pourtant, il en avait la preuve sous les yeux.
Au bout d'un moment à regarder les sorts rebondir sur sa protection, Hermione se décida enfin à agir. Elle leva la main. Il y eut alors une fluctuation dans le bouclier et celui-ci explosa. L'onde de choc propulsa les adversaires dans les airs, les faisant chuter lourdement sur le sol. Certains se relevèrent plus vite que d'autres. L'un d'eux ne se releva pas du tout. En tombant, il s'était cogné la nuque contre le trottoir. La collision avait provoqué une lésion traumatique de la moelle épinière, ce qui l'avait tué sur le coup.
« Quelque chose cloche, ce n'est pas possible » dit l'un des Mangemorts, une femme. « Ce n'est qu'une gosse ! »
« Elle ne peut pas être aussi forte ! » Dit un autre.
« Ce n'est peut-être pas moi qui suis forte mais vous qui êtes trop faible » dit Hermione avec une pointe de sarcasme.
Alors qu'elle disait ces mots, un cercle magique couleur lavande apparu devant sa main tendue, un rayon d'un noir verdâtre en émergea et toucha l'un des Mangemorts en pleine poitrine. Celui-ci se mit à hurler, mais son cri s'étrangla dans sa gorge comme du sang jaillissait de sa bouche. Malgré la magie qui rendait ses robes plus résistantes, un énorme trou s'était formé là où il avait été frappé.
« On va avoir besoin de renfort » dit alors un troisième Mangemort qui semblait être le chef. « Appelle les autres ! »
Celui à qui il s'était adressé leva sa baguette en l'air pour produire une série d'étincelles rouges qui se détachèrent dans le ciel nocturne. Dans le même temps, les quatre survivants se rassemblèrent pour tenter de se protéger. Ceux de devant avaient érigé un bouclier tandis que les autres se tenaient prêts à attaquer quand leurs renforts, probablement ceux qui se trouvaient derrière, les rejoindraient.
« Tenez bon ! » Dis le chef. « Une fois que nous nous serons regroupés, nous pourrons nous occuper de cette sale Sang-de-Bourbe ! »
À contrecœur, Severus dut reconnaître que, malgré un manque de moyens, ils avaient tout de même un certain sens de la stratégie. Jusque-là et contre toute attente, Hermione avait eu la main haute dans le combat. Mais que se passerait-il quand elle se retrouverait face à huit adversaires en même temps ?
« Pas la peine d'attendre » dit alors une voix. « Vos camarades ne risquent pas de vous rejoindre. »
Surpris, les Mangemorts, ainsi que Severus, restèrent quelques minutes en arrêt devant la personne qui venait d'apparaître depuis le coin de la maison. C'était une femme vêtue d'une armure argentée enfilée sur une combinaison noire moulante. Elle portait également un serre-tête pourvu de sortes d'ailes sur lesquelles était fixée une visière qui dissimulait son regard. Aux yeux de Severus, la tenue semblait extrêmement moderne. Voir même, futuriste. Cependant, le plus surprenant est qu'il avait parfaitement reconnu la voix de la sœur d'Hermione.
Comme elle s'approchait de sa cadette, Severus s'aperçut qu'elle ne marchait pas. Les bottes métalliques qu'elle portait au pied étaient pourvues de roues qui lui permettaient de glisser sur le sol. Alors qu'elle rentrait plus dans la lumière de lampadaires, il remarqua des taches de sang à plusieurs endroits sur sa tenue.
« Je ne pensais pas que profiter de mes essais de téléportation pour rendre visite aux parents serait aussi distrayant » dit-elle nonchalamment.
« Ceci explique donc cela » répondit Hermione sur le même ton.
La dénommée Lenor jeta alors une pièce à sa sœur qui la rattrapa au vol.
« Tu m'as bien eu, enfoirée » grogna-t-elle. « Il y a deux côtés face sur cette pièce. »
« Sachant qu'il est très facile de changer l'apparence d'une simple pièce avec la magie, c'est ta faute pour n'avoir pas vérifié » lui répondit simplement sa sœur avec un léger sourire moqueur.
« Mouais. Hariel déteint drôlement sur toi, je trouve. »
« On me le dit souvent. »
Pendant la conversation, les Mangemorts étaient restés figés. Non seulement leur proie arrivait à leur résister sans baguette, mais il semblait qu'elle n'était pas seule. Devant l'absence de réponse de la part du second groupe, une seule solution était à envisager. Cette étrange Sorcière en armure les avait soit capturés, soit tués. Ils étaient donc seuls face à deux adversaires, l'une capable de tenir tête aux attaques continues de six Mangemorts et l'autre étant parvenues à en éliminer quatre en peu de temps et apparemment sans effort.
« Tu veux de l'aide ? » Demanda la plus âgée.
« Tu veux rire ? » Rétorqua la plus jeune en pointant sa main en direction des Mangemorts.
« Tout le monde, bouclier ! » S'écria le chef.
Avec une coordination provenant de l'habitude, les quatre Mangemorts jetèrent leur sort en même temps. Le bouclier qu'ils produisirent semblait assez résistant. Le flux magique qui le parcourait était assez équilibré pour supporter quatre longueurs d'onde différentes. Pourtant, sans que Severus ne sache pourquoi ou comment, celui-ci s'effondra au moment même où Hermione lançait son propre sort. C'était le même que précédemment, celui qui avait percé la poitrine de sa victime, mais dans des proportions plus importantes.
Dépourvus de la moindre protection, les Mangemorts reçurent le maléfique de plein fouet. Celui-ci les vaporisa jusqu'à la ceinture, ne laissant que la partie inférieure de leur corps qui s'écroula sur le sol.
« Une bonne chose de faite » dit Hermione en se tournant vers sa sœur.
Sa voix, qu'elle tentait de maîtriser, était légèrement tremblante et, à la lumière jaunâtre des lampadaires, Severus s'aperçut qu'elle était assez pâle.
« Ça va ? » Lui demanda sa sœur qui avait également remarqué son teint.
« Il faudra bien » répondit Hermione.
« Si tu le dis… au fait, on fait quoi du grand ténébreux ? » Ajouta la jeune femme en indiquant Severus du pouce.
« Ha oui, c'est vrai » dit Hermione en rougissant.
Aussitôt, Severus sentit la gravité reprendre ses droits sur son corps et ses pieds touchèrent enfin le sol. Il se décolla alors de la porte et s'avança vers les deux sœurs, un regard incrédule sur le visage. Il ne comprenait pas ce qui venait de se passer. En quelques minutes, une jeune fille d'à peine 15 ans avait décimé un bataillon presque entier de tueurs sanguinaires, et ce sans même transpirer. Dans le même temps, sa sœur qui, selon les informations de l'école, était Sapiante, en avait éliminé quatre autres avec l'aide de la Magie. Nul besoin d'être devin pour savoir ça, ses sens magiques percevaient l'énergie qui émanait de son corps… ou plutôt de son armure.
« Severus Rogue, professeur de Potion, ma sœur, Eleanor Granger » les présenta brièvement Hermione.
« Enchanté » dit cette dernière avec un rictus moqueur avant de se tourner vers sa cadette. « On a fait pas mal de grabuge. On devrait peut-être nettoyer avant que les vieux ne rentrent. »
« Ou alors vous pourriez tout nous expliquer maintenant, ce serait plus simple » dit une voix courroucée de femme dans leur dos.
Les deux sœurs sursautèrent et se retournèrent pour apercevoir un couple qui les observait avec intensité. Reconnaissant leurs parents, Eleanor se pencha vers sa sœur pour lui murmurer à l'oreille.
« On est morte. »
0o0o0
Ce que peu de gens savaient, c'est que la durée d'un trajet de transport magique (surtout sans l'aide d'un artefact) pouvait varier selon la personne qui l'utilisait. La puissance, la concentration ou même la pratique étaient autant de critères qui pouvaient déterminer cette durée.
Dean n'était pas encore bien habitué à la téléportation. Il avait déjà été téléporté, mais le Sort en lui-même était assez nouveau pour lui. De plus, son état de nervosité n'était pas vraiment adéquat avec un tel exercice. S'il avait transplané dans cet état, il aurait risqué la désarticulation, la possibilité de laisser des morceaux de lui à son point de départ. Au contraire, la téléportation était un procédé plus sûr à ce niveau-là. Cependant, un manque de concentration pouvait fausser les coordonnés d'arrivée. Le résultat pouvait aller de quelques mètres à plusieurs kilomètres de celui attendu et c'était là que cela devenait dangereux. En effet, il pouvait être mortel de réapparaître même une centaine de mètres de sa destination si c'était une centaine de mètres… de hauteur (ou juste au-dessus du cratère d'un volcan ou même directement sous terre).
Fort heureusement, quand Dean se matérialisa, ce fut simplement à quelques mètres derrière sa maison, exactement à l'endroit où il avait atterri après son voyage spatial. Si Dean n'avait pas eu autre chose en tête, il aurait pu émettre l'hypothèse que le mana pur de l'espace amené par le sort de Grande Descente qu'il avait utilisé pour revenir avait cristallisé ces coordonnés et celles-ci avaient agi comme une balise pour sa téléportation. Sans doute que dans le cas contraire, il se serait retrouvé bien plus loin encore de sa destination pour son plus grand malheur.
En effet, alors qu'il réapparaissait dans une lueur blanche irisée, des bruits de combats lui parvinrent de chez lui. Comprenant que l'assaut avait commencé, il se précipita en direction de la porte arrière qu'il manqua arracher de ses gonds avant de se rappeler qu'il pouvait la déverrouiller par magie.
Une voix dans son esprit tentait de lui dire de se calmer, mais il n'arrivait pas à l'entendre, il était trop paniqué par l'idée de voir sa famille mourir des mains des Mangemorts. Il se précipita donc à l'intérieur et se retrouva directement dans le vaste séjour. Il remarqua immédiatement ses parents, cachés derrière le comptoir de la cuisine, regardant discrètement, mais avec intensité vers l'avant de la maison où se déroulaient les combats.
« Dean ! Dean ! » Entendit-il alors.
Il se tourna vers le canapé et vit les têtes de ses frères et sœurs en émerger. Ses parents avaient dû leur ordonner de se mettre à couvert.
« Ne bougez surtout pas ! » Leur ordonna-t-il en se précipitant vers ces derniers.
« Qu'est-ce qu'il se passe, Dean ? » Lui demanda son père.
« Des Mangemorts » répondit simplement celui-ci.
« Des… » murmura sa mère, blême comme la mort.
Elle n'avait pas oublié le groupe du terroriste qui avait forcé son premier mari à la quitter pour la protéger et qui avait fini par l'abattre. Elle avait beau aimer tendrement Steven, son époux actuel, Barclay aurait toujours une place spéciale dans son cœur.
« Vous n'avez rien ? » Demanda alors Dean.
« Non. C'est… les bruits de batailles qui nous ont alertés » dit Steven Thomas.
« De bataille ? Mais contre qui ? »
« Je ne sais pas. On n'arrive pas bien à voir. Mais apparemment, un homme est en train de se battre contre une dizaine autres. »
« Quelqu'un se bat déjà contre eux ? » Répéta Dean, comme pour lui-même.
Il s'avança prudemment vers les fenêtres et jeta un coup d'œil au-dehors. La scène était indescriptible. Il voyait bien les Mangemorts avec leurs robes noires et leur masque, mais l'adversaire qu'ils combattaient bougeait trop vite pour pouvoir le décrire. C'était une ombre floue maniant ce qui semblait être une hache démesurée.
La lame de l'arme valsait dans les aires, interceptant les sorts et contre-attaquant en provoquant de larges entailles sanglantes dans le corps de ses ennemis. Il était difficile de croire qu'un simple humain pouvait manipuler aussi aisément quelque chose d'aussi volumineux. Grâce à cela, le combat ne dura que quelques minutes avant que le dernier adversaire ne s'effondre sur le sol.
L'homme à la hache s'arrêta alors pour contempler le spectacle. De taille moyenne, il était enveloppé dans un long manteau noir. Sa tête, elle, était entièrement recouverte par une capuche.
Dean hésita quelques instants puis se décida à sortir. Il devait savoir si cet homme était un allié ou un ennemi. Certes, il avait tué les Mangemorts. Mais ça je voulais pas dire qu'il était de leur côté.
« Qui êtes-vous ? » Demanda-t-il d'une voix forte une fois à l'extérieur.
Il avait décroché le bracelet de métal froid à son poignet et avait déployé le Sceptre de Merlin, se tenant prêt à l'utiliser si l'individu devenait menaçant. Cependant, ce fut tout le contraire qui arriva. L'homme sursauta en l'entendant et se retourna brusquement, faisant sursauter Dean à son tour. Comme il le supposait, sa capuche cachait une grande partie de son visage. Seule sa bouche était visible. Dean la vit s'ouvrir, mais aucun son n'en sortait. On aurait dit qu'il hésitait. Est-ce qu'il cherchait un mensonge plausible à lui servir ?
« Je… » balbutia-t-il enfin.
Son attitude était étrange. Il agitait nerveusement ses mains sur le manche de sa hache et dansait d'un pied sur l'autre. On aurait dit… qu'il était gêné. C'était si inattendu que Dean commença à baisser sa garde. Mais à ce moment-là, un mouvement dans le dos de l'homme attira son attention. Il se rendit compte que l'un des Mangemorts était toujours en vie. Celui-ci était parvenu à lever sa baguette et tenait l'inconnu en joue.
« Attention ! » Cria Dean.
Au même moment, il lança un rayon de Mana pur en direction de l'assaillant. À cause de son empressement, il ne dosa pas correctement l'énergie qu'il avait mise dans son sort. Au lieu de seulement l'assommer comme il le désirait au départ, il fit exploser le crâne de l'homme. L'inconnu, lui, regarda le cadavre encore chaud puis il se tourna à nouveau vers Dean. Il souriait.
« Merci, gamin » dit-il.
Dean hocha la tête.
« Barclay ? » Dit soudain une voix dans son dos.
Le jeune Magicien sursauta et se retourna. Voyant la bataille terminée, ses parents avaient risqué leur nez dehors. Sa mère se tenait à présent derrière lui. Elle était pâle, plus encore que tout à l'heure. De ses yeux exorbités, elle fixait l'inconnu.
« C'est… c'est toi n'est-ce pas ? » Lui demanda-t-elle.
L'homme recula d'un pas et ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortira.
« Je… je sais que c'est toi, Barclay ! » S'exclama Doria en faisant un pas en avant. « Ta voix… j'ai reconnu ta voix. »
Elle fit un autre pas en avant alors que l'inconnu en faisant un autre en arrière. Malheureusement, à ce moment-là, il se prit les pieds dans l'un des cadavres. Sa hache provoqua un énorme fracas en tombant sur le sol. Son propriétaire, lui, dans sa chute en perdit sa capuche.
Dean écarquilla les yeux en découvrant les traits de l'homme, des traits qu'il n'avait encore jamais vus qu'en photo. C'était ceux de son père.
« Que… » balbutia-t-il d'une voix blanche. « Qu'est-ce que ça veut dire ? Papa ? »
Une expression paniquée se dessina alors sur les traits de Barclay Potter. Il voulut dire quelque chose, mais les mots semblaient coincés dans sa gorge. Finalement, il se releva et ramassa sa hache en même temps qu'un cercle magique apparaissait sous ses pieds.
« Papa ! » Cria Dean.
Mais c'était trop tard. L'homme avait disparu. Dean resta sans bouger pendant quelques instants alors qu'un frisson désagréable parcourait son corps. Son père. Son père était en vie et il le fuyait. Comment ? Pourquoi ? Les questions se bousculaient dans sa tête et la plupart tournaient autour de son cousin. Était-il au courant ? Il était forcément au courant. Comment ne pouvait-il pas l'être ?
Après tout, le cercle magique qui venait d'emporter son père portait le sceau de Lucifer.
0o0o0
« Tu ne penses quand même pas que je vais rester sans rien faire ? »
Hermione sursauta en entendant le cri. Elle avait lâchement laissé Severus avec sa sœur s'expliquer avec leurs parents afin de rentrer dans le Makai. Cependant, elle avait été accueillie par une dispute entre Hariel… et son Oncle Sirzechs.
« Tu n'iras pas, un point c'est tout » s'écria le Satan en réponse.
Ce ton surprit Hermione. Elle n'avait jamais beaucoup fréquenté Sirzechs au cours de ces années. Toutefois, elle ne l'avait jamais entendu élever la voix.
« Ce n'est pas la première fois que je vais sur le champ de bataille, je te signale ! » S'emporta Hariel. « Je te rappelle que j'en reviens à l'instant. »
« Mais tu te trouvais en arrière-garde. Pas en première ligne. Et tu étais loin d'être seul ! »
Hermione frémit. Elle ne savait pas bien de quoi il était exactement question dans cette conversation, mais le sujet principal était clair. Trihexa était réapparu.
« Il y a une nouvelle attaque, n'est-ce pas ? » Demanda-t-elle.
Hariel et Sirzechs tournèrent alors leur tête directement vers elle. Hermione ressentit l'énorme pression qui régnait entre eux s'abattre immédiatement sur elle, mais elle tient bon.
« Oui » répondit finalement Sirzechs.
« Où cela ? »
« Le mont Olympe Grec, Le mont Méru Hindou, les Treize Cieux Aztèques, le Bel Occident Égyptien… »
« Quoi, dans tous ces endroits ? » S'exclama Hermione. « Mais comment ? À part si Trihexa et les deux Dragons attaquent séparément et envoient les Artificiels seuls… mais ce ne serait pas logique de diviser leurs forces de cette façon… »
« Diviser est le mot » dit Hariel. « Sauf que c'est Trihexa qui s'est divisé. »
« Trihexa s'est… »
« Apparemment, il peut générer autant de corps qu'il a de tête » dit Sirzechs.
« Et donc, les contrôler avec chacune d'elle… » en conclut Hermione d'une voix blanche. « Mais alors cela voudrait dire qu'il pourrait attaquer à sept endroits différents ! »
« C'est presque le cas » lui répondit Sirzechs. « Nous avons repéré seulement six des sept têtes. Quatre sont déjà à l'assaut des Royaumes que j'ai cité, et les deux dernières… »
« Les deux dernières sont sur Terre ! » Cracha alors Hariel. « Une a ciblé le Japon et l'autre… l'Angleterre. »
À ces mots, Hermione sentit une boule glacée descendre dans son estomac. L'Angleterre ? Ce monstre était en Angleterre ? Elle avait vu les ravages qu'il avait faits à la Fondation grigori, au Ciel et à Asgard. Imaginer qu'il puisse le faire en Angleterre… ou pire, qu'il y soit déjà…
« Calme-toi, Hermione » intervint alors Hariel en la prenant par les épaules. « Pour le moment, tes parents ne risquent rien. Même pour Trihexa, parvenir sur Terre est plus difficile que n'importe quel Royaume. Et s'y déplacer également. Elle a été le point de mire de tellement de magie provenant de sources diverses et varié qu'elle est comme un oignon de champs de forces. Une présence aussi titanesque que Trihexa ne peut pas atteindre son but directement. Celui du Japon est au large de l'île d'Oshima et celui d'Angleterre est passé à côté des Shetlands sans s'y intéresser. »
Hermione se mit à respirer à nouveau. Si Trihexa était seulement à proximité des Shetlands, cela voulait dire qu'il se trouvait au point le plus au nord de la Grande-Bretagne. Ses parents étaient donc saufs pour l'instant.
« L'attaque risque de se remarquer » dit-elle alors que son cerveau recommençait à fonctionner normalement.
« Cela fait des dizaines de siècles que nous nous cachons des mortels » dit Sirzechs. « De nombreuses protections sont en place et les équipes d'interventions seront chargées de déployer une grande illusion pour dissimuler la véritable raison des destructions. »
« Ils suivront l'équipe DxD au Japon et une autre ira en Angleterre » ajouta Hariel. « Et c'est moi qui les mènerais. »
« Hariel, je t'ai déjà dit que je ne pouvais pas te permettre d'y aller seul avec ton équipe. »
« Mais l'Angleterre, ne vous en déplaise, c'est chez moi autant que le Makai. Je ne resterais pas sans rien faire. Je veux aller en première ligne cette fois. »
« J'enverrais nos meilleures troupes là-bas, tu peux me faire confiance. Mais je voudrais que tu restes ici. Être à l'arrière quand tu es supporté par une armée, c'est une chose. Malheureusement, avec des effectifs réduits, vous serez exposés. C'est bien trop dangereux. »
« Vous ne me retiendrez pas ici ! »
« S'il le faut, je ferais usage de mon autorité de Satan. J'ai beau être ton Oncle, je n'en suis pas loin ton souverain. »
« Ce n'est pas complètement vrai » intervint alors Hermione.
Une nouvelle fois, les deux hommes se tournèrent dans sa direction. Mais cette fois, Hermione ne vacilla pas, sa résolution était plus forte.
« Hariel comme moi disposons d'une autorité propre je vous rappelle » dit-elle d'une voix ferme.
« Miss Granger… » commença Sirzechs.
« C'est "Brigit Titania" ! »
Sa voix avait claqué comme un fouet quand elle avait énoncé son titre.
« Quant à Hariel, il est Héritier du Royaume Magique d'Angleterre. Veuillez ne pas l'oublier, Maoh Sirzechs. »
Le silence qui régnait dans la pièce était lourd. Ma tension était à couper au couteau. Une odeur, cependant, avait commencé à se diffuser. Celle de la pomme et du chèvrefeuille. Le parfum de la Déesse. Celle qui soutenait Hermione.
« Tant l'Angleterre Magique que la Faerie, nos Royaumes respectifs, sont en grand danger » poursuivit-elle. « En tant que Souverains et Souverains Présomptifs, nous ne pouvons ignorer ce fait. Et de plus, cela nous met aux mêmes niveaux que n'importe quel souverain allié. Donc, veuillez nous considérer comme tels et cessez de nous donner d'ordres. »
À nouveau, le silence s'installa. Le Satan regardait la Reine des Faes et, derrière elle, le Prince de l'Angleterre Magique qui le fixaient tous les deux avec détermination.
« Très bien » soupira-t-il finalement. « Brigit Titania, Prince Hariel, je m'excuse de mon comportement. Je tiens simplement à vous demander de réfléchir à votre implication dans le conflit. Vous êtes encore jeune et expérimenté. Le combat sera risqué. Et je ne veux voir mourir ni l'un ni l'autre d'entre vous. »
« Nous prendrons votre avis en considération » dit finalement Hariel sur un ton officiel.
Puis son visage se détendit et un léger sourire triste orna ses lèvres.
« Je suis désolé, Sirzech-Oji-Sama. Mais c'est notre pays. Hermione y a toujours vécu et sa famille s'y trouve encore. Quant à moi… moi j'ai pris la responsabilité de ses citoyens quand j'ai demandé à monter sur le trône. En tant que Souverain vous-même, vous savez ce que cela implique. »
« Oui. Je le sais » répondit Sirzechs avec les yeux humides. « Mais je ne penserais pas que tu devrais l'apprendre. Pas aussi tôt. ».
Il inclina alors la tête et se retourna des deux adolescents.
0o0o0
Quand Sirzechs eut refermé la porte derrière lui, Hariel souffla de soulagement et s'effondra dans un fauteuil. Hermione, sentant ses jambes trembler, s'appuya sur l'accoudoir.
« C'était… intense » dit Hariel avant de se tourner vers son amie. « Merci. Je n'avais même pas pensé à utiliser mon titre de cette façon. »
Hermione haussa les épaules.
« Je crois que c'est parce que tu as du mal à te voir toi-même autrement que comme un petit garçon quand tu es avec lui » dit-elle.
« Sans doute. Mais j'avoue que tu m'as impressionné. Tu avais l'air plus royale que moi ça c'est sûr. »
« Ça m'est venu comme ça » dit Hermione en rougissant.
« Et bien, c'était royal si tu veux mon avis » ricana Hariel.
« Oh, tais-toi ! » S'exclama Hermione en tentant de frapper son ami sur l'épaule.
Elle manqua son geste de façon si spectaculaire que le rire du jeune Démon redoubla. La Sorcière commença par bouder un peu puis pouffa à son tour. Pourtant, la gravité de la situation leur retomba rapidement dessus et leurs rires se turent.
« On va vraiment se battre alors » dit finalement Hermione.
« Oui. »
« En première ligne. »
« Oui. Mais si tu considères que c'est trop risqué… »
« Ne pense même pas terminer cette phrase Hariel Andrammax Potter-Gremory » l'interrompit son amie avec fermeté. « Je n'étais pas obligé de te suivre sous la trappe de Touffue, ou sous le Saule Cogneur, ou en Roumanie… je l'ai fait pour les mêmes raisons que toi : parce qu'il le fallait. Parce que mon pouvoir était nécessaire à ce moment-là, comme il l'est maintenant. »
Elle se leva soudainement et se mit face à son ami.
« Ce que j'ai dit à Sire Sirzechs n'était pas des paroles en l'air. En tant que Souverains, nous avons le devoir de nous dresser contre cette menace. Et c'est ce que je ferais. »
Hariel cligna des yeux et eut un rictus.
« Je te l'avais dit. Royale. »
Hermione soupira.
« Et pour les autres ? » Demanda-t-elle finalement.
« Cela me met mal à l'aise de les savoir en danger » répondit Hariel. « Mais les laisser simplement en plan ne serait pas la meilleure solution. Nous aurons besoin de toute l'aide disponible pour ce combat. Mais je veux que ce soient eux qui prennent la décision. »
« Et pour les autres ? En Angleterre. »
Hariel soupira.
« Aucun d'eux n'est assez puissant pour nous être utile sur le champ de bataille » dit-il. « Mieux vaut leur éviter de mourir pour rien tout en étant dans nos pattes. »
« Et tu ne comptes pas les prévenir ? »
« À quoi bon ? Ils ne pourraient rien faire et si nous échouons, ils mourront de toute façon. Si c'est les derniers instants de leur vie, autant qu'ils les passent dans l'insouciance. »
« Je comprends » dit Hermione. « Mais je vais tout de même en parler à Eleanor. »
« Je pensais que tu voudrais qu'elle veille sur tes parents. »
« C'est toi qui l'as dit. Si nous échouons, ils mourront de toute façon et nous avons besoin de toute la puissance que nous pouvons obtenir. "Lenor a finalement réussi à paramétrer des sorts de téléportation sur son système. Elle mettra Papa et Maman à l'abri à Boston avant de nous rejoindre. »
« Et il lui a fallu quoi ? Moins d'un an ? » Ricana Hariel. « Ça ne m'étonne pas d'elle. J'avoue que parfois son talent me fait peur. »
« Elle dit la même chose de toi, figure-toi. »
« Mais de façon moins gentille et plus colorée, j'imagine. »
« Bien évidemment. »
À nouveau, ils rirent un peu ensemble, relâchant la pression qui s'accumulait à cause du combat à venir. Cependant, cette fois-ci, leur hilarité ne s'éteint pas d'elle-même. Elle fut interrompue par l'apparition d'un cercle magique blanc irisé qui annonçait le retour de Dean.
« Alors ? » Le pressa Hariel une fois que son cousin se fût matérialisé dans la pièce. « Ça s'est bien passé ? Tout le monde va bien ? »
« Est-ce que tu le savais ? » Lui demanda celui-ci d'une voix sifflante.
Il fixait son cousin avec un regard dur. Hariel ne lui avait jamais vu ces yeux-là.
« Qu'est-ce qu'il t'arrive ? » Le questionna alors Hermione. « Il s'est passé quelque chose ? Quelqu'un a été blessé ? »
« Non, Hermione, tout le monde va bien » s'exclama Dean sur un ton brusque. « Est-ce que tu le savais ? »
« Que je savais… » commença Hariel.
« Est-ce que tu savais que mon père était en vie ? »
Le silence qui suivit le cri de Dean fut assourdissant. Sous le choc et l'importance de la nouvelle, Hermione posa une main sur sa bouche. Hariel, lui, blêmit. Il était au courant ? Bien sûr qu'il était au courant. Barclay avait forcément placé des alarmes sur la maison de son ex-femme en cas de problème. Il finit par prendre une grande inspiration et regarda son cousin dans les yeux.
« Oui. Je le savais » dit-il.
« Depuis quand ? »
« Depuis toujours. Depuis que je suis arrivé dans le Makai à l'âge de 6 ans. »
« Mais pourquoi ? Pourquoi tu ne m'as rien dit ? »
« Pour la même raison que je ne t'ai pas dit que tu étais mon cousin lors de notre première année. Ce n'était pas à moi de te l'annoncer. Mais Oncle Barclay est… il ne voulait pas que je te le dise. »
« Alors mon père ne veut pas me voir ? » Demanda Dean d'une voix blanche. « Mais ma lettre… ne me dis pas que cette lettre, c'est toi qui… »
« Non ! » S'écria Hariel. « Bien sûr que non ! Elle vient de lui et elle est authentique, crois-moi !
« Te croire ? Tu es sérieux ? Alors que tu passes ta vie à mentir ? Franchement, c'est à croire que c'est ton fonds de commerce ! Et tu voudrais que je te fasse confiance ? Non, mais tu rêves ! Va te faire f… »
« Dean ! » S'exclama alors la voix d'Ahiram dans sa tête. « Reprends-toi ! C'est la colère et la douleur qui te font parler comme ça à ton cousin. Est-ce qu'il t'a déjà menti ? »
« Oui, deux fois ! »
« Il le faisait pour protéger le secret d'autres personnes. Mais quand ça ne concernait que lui, il a toujours été honnête. »
Dean dut en convenir que c'était la vérité. Il prit une grande respiration pour se calmer.
« Ton père t'aime » reprit Hariel. « Il n'a peut-être pas pris les bonnes décisions ou peut-être que si, ce n'est pas à moi d'en juger. Mais en tout cas, il les a toujours prises en pensant que c'était le mieux pour ta mère et toi parce qu'il tient à vous plus que tout. »
« C'est stupide » grogna Dean.
« Je trouve aussi. Et j'ai très souvent évoqué le sujet avec lui depuis toutes ces années. J'espérais que lui parler de toi le ferait changer d'avis. Pareil pour la lettre. Mais il reste sur ses positions quant à ces raisons… puisque maintenant tu es au courant, je pense que le mieux serait que tu en discutes avec lui toi-même. »
Il voulut poser amicalement sa main sur l'épaule de son cousin, mais celui-ci le repoussa.
« Écoute, je suis désolé pour ce que je t'ai dit tout à l'heure, ce n'était pas bien » dit-il d'une voix chargée de colère. « Mais je ne suis pas encore prêt à te pardonner tes mensonges. »
« Je comprends… » dit Hariel, penaud.
« Il faudra qu'on en reparle. »
« Très bien. »
Déjà, soupire. Il n'aimait pas être en colère contre son cousin. Mais le sentiment de trahison qu'il ressentait laissait un goût amer dans sa bouche.
« Bon, sinon, il y a eu des changements en mon absence ? »
0o0o0
Hariel avait à nouveau convoqué sa Suite pour leur faire le résumé de la situation et leur annoncer ses résolutions. Comme il l'avait promis, il voulait leur laisser décider eux-mêmes s'ils désiraient venir avec lui ou non.
« Remus et moi, on est derrière toi, Bambi » dit Sirius.
Hariel remarqua le regard que lui lança le loup-garou. Était-il vexé que son ami ne lui ait pas demandé son avis ? Non, c'était autre chose, une sorte… d'inquiétude mêlée de détresse. C'était une expression assez étrange qu'Hariel ne parvenait pas à déchiffrer. Mais de toute façon, il ne comprenait pas ce qui se passait entre Remus et Sirius ces temps-ci. Il se rendait compte à quel point il s'était éloigné de sa Suite depuis quelques mois. Avec toutes les responsabilités qu'il avait, il n'avait plus l'occasion de simplement passer du temps avec eux.
« Je viens aussi » dit Cédric sur un ton décidé.
L'Angleterre, c'était aussi chez lui après tout.
« Cependant, je voudrais tout de même mettre ma famille à l'abri » rajouta-t-il.
Hariel soupira. Oui, il aurait dû prévoir que quelqu'un soulèverait la question.
« Je ne peux pas m'en occuper moi-même donc je laisserai ça aux Chevaliers. Comme Rebecca et Lionel en font partie, je sais qu'ils y penseront. »
Cédric hocha la tête. Voilà qui était une bonne chose de faite. Hariel avait un peu l'impression de se décharger de ses responsabilités, mais il savait que c'était pour le mieux. Lentement, il commençait à se faire à l'idée qu'il ne pouvait pas tout faire seul et qu'il lui faudrait déléguer de plus en plus. Il devait donc faire confiance aux Chevaliers pour prendre les bonnes décisions en ce qui concerne les Sorciers à mettre à l'abri. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était donner des consignes pour préparer un refuge dans lequel ils seraient conduits. Pour ce qui était t des parents d'Hermione, il savait que c'était réglé, quant à la famille de Dean, il lui dirait qu'il pourrait les ramener ici.
« Je viens aussi » dit Viktor.
« Moi aussi » le suivit Fleur.
« Vous êtes sûr ? Ce n'est pas votre pays. »
« Mais tu es notre maître » dit l'ancien attrapeur. « Tu nous as offert une seconde vie, pas seulement en nous ressuscitant. »
« Mais aussi en nous donnant un foyer où nous serons en sécurité » rajouta la Veela.
« Justement. Je préférerais que vous y restiez, en sécurité. »
« Ce ne serait pas juste que nous restions en arrière alors que tu as tant fait pour nous. »
« Donc ce serait par… reconnaissance ? » Demanda Hariel avec une grimace.
Il n'aimait pas l'idée que des gens se sacrifient pour le remercier.
« Pas seulement » dit Viktor. « Après tout, rien ne nous dit que Trihexa s'arrêtera à l'Angleterre ou au Japon. S'il peut aller jusque-là, alors c'est toute la Terre qui est en danger. »
Hariel hocha la tête. Oui, il avait envisagé cela.
« Mais le plus important » reprit le Bulgare, « c'est que nous sommes une équipe et que tu es notre maître. Nous t'avons juré fidélité. Et ce n'est pas par simple reconnaissance. Nous croyons en ce que tu représentes et nous voulons te suivre. »
Il y avait une flamme dans ses yeux d'ordinaire si neutres. Hariel regarda autour de lui et vit que cette même flamme brûlait également dans les yeux des autres personnes dans la salle. Proteus lui envoya un grand sourire. Sköll et Hatti se levèrent pour se frotter contre ses jambes comme ils en avaient l'habitude quand ils voulaient signifier qu'ils suivraient leur maître. Puis Hariel dériva vers Draco. Celui-ci le fixa d'un regard dur accompagné d'un haussement de sourcil. Le message était clair, Draco se demandait comment il pouvait même oser poser la question. La flamme dans ses yeux était teintée d'une autre émotion encore plus intense qui fit presque rougir Hariel. Même Dean semblait embrasé et pas que par sa colère.
« Donc ça y est » dit-il. « On y va tous les 10. »
« Ça risque d'être juste… » commenta Hermione d'une voix préoccupée. « Même si Eleanor vient aussi, ça risque de faire juste. Il y avait quand même plus de trois armées différentes à Asgard. »
« Nous serons simplement l'équipe d'assaut et les coordinateurs » répondit Hariel. « Nous serons rejoints par les troupes restantes des Déchus et des Anges alors que les Démons seront au Japon. Il y aura également les équipes de Vali et de Tobio Ikuse. »
C'était déjà un soulagement. À part Issei, Vali était le seul à avoir un pouvoir suffisamment explosif pour combattre Trihexa. En particulier s'il ne s'agissait que d'un fragment. Avec les forces de Bikou, le descendant du Roi Singe, de la Nekoushou Kuroka et des deux Pendragon, Arthur et Le Fay, sans compter le Golem Gogmagog, alors, ils obtenaient une équipe de choc à la puissance équivalente à la Suite de sa Tante Rias.
« Père sera présent également ? » Demanda Sköll.
« Bien sûr » lui répondit Hariel.
Il vit avec une certaine joie les queues des deux chiens-loups frétiller. Ils n'avaient jamais pu combattre auprès de Fenrir, leur célèbre géniteur. Ce serait pour eux l'occasion de resserrer leurs liens.
Pour ce qui est de l'équipe de Tobio Ikuse, surnommé Slash/Dog, Hariel ne savait pas grand-chose à part qu'elle était affiliée aux Grigori et que les deux leaders, Tobio Ikuse et Lavinia Reni, possédaient tous les deux des Longinus. Les trois autres membres avaient également des Sacred Gears. Ceux-ci, comme Régulus et Canis Lykaon, le Sacred Gear de Tobio, avaient des avatars indépendants capables de se matérialiser. Toutes les autres informations qu'Hariel pouvait avoir lui provenaient de dossiers qu'Azazel lui avait fournis par l'intermédiaire de son oncle après que celui-ci ait accepté de lui laisser la direction des opérations.
« Il semble que vous négligez quelqu'un » dit alors une voix suraiguë.
Hermione sursauta en se rendant compte qu'elle venait de sa poche. Elle avait complètement oublié Kylie. Elle avait abandonné la Balmus dans le Makai avant son départ pour Asgard. Les protestations de la Fae avaient été assez véhémentes, mais Hermione ne les avait pas écoutées.
« Cette fois, je ne vous laisse pas d'autre choix que de m'emmener avec vous ! » S'exclama-t-elle en brandissant son épée.
« C'est bien mignon, mais je ne vois pas ce qu'une petite souris pourrait faire contre la Bête » dit Sirius sur un ton sarcastique avant même qu'Hermione n'ait ouvert la bouche.
La Fae plissa ses petits yeux noirs et, avant que quelqu'un n'ait pu dire autre chose, elle s'élança. Il y eut soudain comme un éclair flou et Sirius et Remus poussèrent un cri alors que le canapé, sur lequel ils étaient installés, s'effondrait, taillé en deux par le milieu.
« Que… » balbutia Remus.
Il passa un doigt sur le bois du meuble. La coupure était si nette que l'arrête en était devenu tranchante et que la surface était comme polie.
« Sachez que les Faes possèdent tous de très grands pouvoirs » dit alors la voix de Kylie.
Tout le monde tourna la tête dans tous les sens pour tenter de repérer la petite souris. Finalement, celle-ci se laissa tomber du lustre sur laquelle elle se trouvait jusque sur le sol sur lequel elle atterrit avec assurance.
« Les Balmus ont des aptitudes physiques bien supérieures à celles de bon nombre d'autres races » dit-elle sur un ton de professeure. « Force, vitesse, endurance et même nos sens peuvent être décuplés et plus nous sommes petits, plus nous sommes puissants. »
Hermione avait fait des recherches. L'apparence de Kylie était celle d'une souris pygmée africaine, l'une des plus petites espèces de rongeurs du monde. Elle faisait donc à peine 4 ou 5 centimètres de long (sans la queue) ce qui, selon les critères de sa race, faisait de Kylie un individu relativement puissant (peut-être même le plus puissant), et au vu de ce qu'elle avait fait du canapé, nul doute que ses aptitudes seraient suffisantes contre leurs adversaires.
À ce moment-là, une autre pensée lui traversa l'esprit. Le Roi Malcolm, le père de Kylie était un blaireau. Qu'il soit le géniteur d'une souris n'était pas étonnant puisque les Balmus étaient une seule et même espèce dont les membres avaient uniquement l'apparence de rongeurs (et d'ailleurs, les révélations de Kylie expliquaient à présent parfaitement ces différences). Cependant, les blaireaux étaient des animaux assez gros. Cela voulait donc dire que le Roi était physiquement assez faible par rapport à ses sujets.
Généralement, quand une race Faerique possédait une structure hiérarchisée, la force primait dans la sélection du souverain (à quelques exceptions près). C'était d'autant plus le cas parmi le Petit Peuple. Cela signifiait alors dire que le Roi Malcolm disposer d'un atout qui lui avait valu sa place à la tête de son peuple.
« Il me semble donc que je n'ai pas le choix » dit finalement Hermione à la petite souris.
« Bienvenu dans l'équipe » rajouta Hariel.
« Si je puis me permettre » intervint alors Kylie, « et même si ce sont tous les deux des têtes de nœud, il serait bon d'amener aussi Owen et Finn. Les Trows et les Kobolds sont également de fiers combattants et possèdent de puissants pouvoirs. »
« Vraiment ? » Demanda Hermione.
Elle se rendait compte que ses connaissances de son propre peuple étaient lacunaires. Elle avait beau avoir compulsé tous les livres sur lesquels elle pouvait mettre la main tant à Poudlard que dans le Makai sur les Faes, mais jamais encore elle n'avait pu dénicher quoi que ce soit sur ce qu'elle avait découvert aujourd'hui. La Faerie était trop isolée et les races que l'on pouvait voir sur Terres trop peu nombreuses par rapport à la diversité qu'on y trouvait pour pouvoir vraiment les connaître.
« Les Trows sont des métamorphoses » poursuivit Kylie. « Comme les Loups-Garous, ils possèdent une forme plus imposante et sauvage. »
Hermione se demandait de quoi pouvait bien avoir l'air le doux et rond Roi Gordon une fois transformé. L'image d'une boule de poils géante et sphérique naquit dans son esprit, mais elle la chassa. Le Souverain des Trows ne pouvait pas ressembler à ça sous son autre forme. N'est-ce pas ?
« Quant aux Kobolds, ils possèdent une puissante magie qui s'est adaptée à leur vie souterraine. Grâce à cela, ils peuvent manipuler la roche et les ténèbres. »
« Ils nous seront utiles, en effet » dit Hariel.
Mais Kylie tourna son regard franc vers Hermione.
« Majesté, je vous le demande. N'allez-vous pas sonner le branle-bas de combat ? »
« Que veux-tu dire ? » L'interrogea Hermione en fronçant les sourcils.
« C'est la guerre, Majesté » dit la petite souris. « En tant que tel il vous revient de lever vos armées. Vous êtes là Brigit Titania du Printemps, mais aussi la Haute Reine de la Faerie. Il suffit d'un seul ordre de vous pour que toutes les Faes se soulèvent et vous rejoignent dans votre combat. »
Hermione frissonna. Elle n'avait pas du tout pensé à ça. Elle avait déjà du mal à se voir Reine alors Chef de Guerre…
« Je ne suis pas sûr de pouvoir supporter qu'on se batte en mon nom » dit-elle.
« Il faudra vous y faire » répondit Kylie sur un ton tranchant. « Pour beaucoup, déjà vous êtes notre Ameraudur. »
« Ameraudur ? »
« C'est un ancien mot celte qui signifie "empereur". Il désigne le souverain que l'on suit non par devoir, mais par amour. Tel les Serviteurs de Son Altesse Hariel le suivent, beaucoup de peuples Faeriques vous suivront pour qui vous êtes. Quant aux autres… ils répondront à l'appel de la Reine parce que c'est leur devoir et parce que notre contrée est en danger. Pendant d'innombrables siècles, les Faes se sont cachés dans les brumes de l'insondable. La Faerie se trouve plus près que tous les autres Royaumes Mythiques du Monde Immatériel. Nous avons cru que cela nous protégerait, mais avec un ennemi comme Trihexa, nous ne pouvons prendre de risque. Nous devons le combattre tous ensemble maintenant. »
Hermione se figea devant le discours de Kylie. Il était époustouflant de voir un être si petit être aussi charismatique. Elle était tellement absorbée qu'elle ne s'était pas rendu compte qu'elle avait retenu sa respiration.
« Est-ce que tous répondront à l'appel ? » Demanda-t-elle.
« Vous êtes l'élue de la Déesse. Ils n'auront pas le choix. »
Hermione ferma les yeux et se mit à souffler lentement. Quand elle les rouvrit, sa résolution était prise.
« Très bien. À partir de maintenant, la Faerie est en guerre contre Trihexa et les Dragons Maléfiques. Quelle que soit l'issue de cette bataille, nous continuerons à combattre jusqu'à ce que la menace soit écartée. »
Un silence assourdissant accueillit ces paroles. Kylie elle-même se contenta d'une profonde révérence. Hermione se tourna alors vers Hariel et s'inclina devant lui.
« Moi, Brigit Titania, Reine du Printemps et Haute Reine de la Faerie reconnais Hariel Andrammax Potter-Gremory, Prince Héritier de la Couronne Magique d'Angleterre comme le dirigeant de cette expédition. En tant que tel je lui confie le commandement de mes armées. »
Elle lui tendit ses deux mains qu'Hariel saisit avec force et détermination.
« Je les accepte » dit-il simplement.
À ce moment-là, on frappa à la porte.
« Votre Grâce » dit un domestique en pénétrant dans la pièce. « Le Maoh Sirzechs-Sama aimerait que vous vous présentiez devant l'État-Major avec votre Servante Fleur Delacour. »
À suivre…
Et voilà un autre chapitre de terminé. C'est le dernier des préparatifs de la bataille. Dès la prochaine fois, les combats débuteront, mais je ne saurais pas dire combien de chapitres ils dureront.
Au sujet de l'insulte d'Eleanor sur Voldemort. Voldemort = serpent = sac à main en peau de serpent… oui, je sais, c'est stupide. Mais c'est bon.
Euhhhhh… Sans le faire exprès, je crois que j'ai lancé les bases d'un pairing Severus x Eleanor. C'était pas vraiment prévu, mais… disons que ça offre des perspectives intéressantes. Au départ, je pensais que Severus ferait un couple à trois avec Sirius et Remus, mais finalement je préfère l'autre.
Comme vous le savez sans doute, le mont Olympe est le mieux où résident les Dieux Grecs. J'ai fait des recherches pour trouver les autres au lieu de simplement dire qu'ils Trihexa attaquait telle ou telle mythologie. Perso, j'adore la mythologie et j'ai pas mal de connaissances. Mais je connaissais pas du tout le nom de l'endroit où résidaient les Dieux Égyptiens. Et encore moins les Aztèques.
Et on souhaite un bon retour à Sköll et Hatti qu'on n'avait pas vu depuis longtemps pour la simple et bonne raison… que je les avais pratiquement oubliés. C'est seulement en parlant de Fenrir que je me suis souvenu qu'il avait des gosses.
Et voilà, encore une fois, j'espère que ça vous à plus. N'hésitez pas à me laisser un commentaire et je vous dis à la prochaine fois.
