Tu m'oublieras… peut-être.

(Kizaru x Reader)


~ Quartier Général de Marine, 10er janvier, 20h47 ~

Alors que ce jour semblait comme les autres, c'est-à-dire long et ennuyeux, une dispute éclate au milieu d'un couloir de la célèbre de Marineford. Un couple très emblématique de la Marine traversait une période difficile. Et la raison ? Le regard quelque peu baladeur d'un certain amiral dans le décolleté des jolies infirmières fraîchement mutées.

Bien entendu, cette situation t'exaspère profondément car cela fait 5 ans que tu es marié à lui et que tu sens la jalousie t'envahir de jour en jour ! Mais ce soir, c'est le point Godwin ! Tu éclates de colère au milieu du réfectoire devant tes soldats, tes collègues et tes supérieurs hiérarchiques devant les yeux médusés de ton compagnon. Enervée, tu quittes le réfectoire pour te diriger vers vos appartements, suivie de près par Kizaru Borsalino.

- Tu crois que je ne t'ai pas vu reluquer la poitrine de l'infirmière ?! hurles-tu en rentrant en furie dans tes appartements. Est-ce que je matte mes collègues et leur entrejambe avec de la bave aux lèvres ?! Non je ne crois pas ! T'es le pire des porcs, Kizaru !

- Regarder, ce n'est pas tromper (Reader)-san ! rétorque Kizaru en rentrant derrière toi. Tu en fais toujours trop comme d'habitude ! Tu es paranoïaque !

- Tu crois que je ne vous ai pas vu échanger vos numéros de denden au buffet pendant le discours de Sengoku lundi dernier ?! Prends-moi plus pour une conne !

- Que tu es agaçante aujourd'hui ! siffle Kizaru en se défaisant de sa cape pour la jeter sur le lit. Tu nous as fait une scène devant tous les collègues, tu es contente de toi ?!

- Tu ne nie donc pas que tu as l'intention d'aller voir ailleurs ! Qu'est-ce qui t'arrive ces temps-ci ?! Je ne suis plus assez attirante pour toi ?! Ou c'est un besoin naturel d'aller voir ailleurs ?!

- Il ne s'est rien passé avec cette fille ou une autre ! crie Kizaru en serrant les poings. Puisque tu as décidé d'être chiante à m'accuser d'infidélité, je vais dormir dans mon bureau ! Reviens me voir quand tu n'auras plus tes règles ! Bonsoir !

- C'est ça, casse-toi idiot de singe ! Va te toucher en pensant à cette grognasse en décolleté plongeant !

Tu pars t'enfermer dans notre salle de bain privative tandis que Borsalino part de son côté pour aller dormir dans son bureau sur le canapé. Énervé comme il l'est rarement, Kizaru sent ses pouvoirs lui échapper et de la lumière émane de lui, le faisant briller de tous les côtés montrant à tous les soldats le croisant qu'il vaut mieux éviter son bureau quelques heures. De ton côté, tu t'es écroulé en pleurs derrière la porte de la salle de bain, fatiguée d'être mise de côté par ton compagnon. Depuis plusieurs semaines, tu le sentais très évasif quand tu le questionnais sur sa journée de travail et ses « réunions d'affaires » en ville. Mais tes doutes se sont confirmés depuis le début de semaines avec des rumeurs des soldats de ta garnison l'ayant aperçu avec de jeunes infirmières en ville dans un restaurant très bien coté. Que tu saches, une infirmière n'a pas à se mêler des dossiers confidentiels d'un amiral et encore moins en discuter dans un lieu public et en tête-à-tête ! Jamais, tu n'avais ressenti un tel sentiment de trahison et un bouleversement amoureux aussi puissant. Tu disais à tes amis, ta famille, tes collègues que tu avais trouvé l'homme de ta vie et qu'il ne te trompera jamais ! Mais quelle idiote que tu étais ! C'est un homme plein de charmes, puissant et avec des fans partout où il va ! Les infirmières sont toutes sous son charme avec son sourire idiot et ses manières de gentlemen !

Les larmes coulent sur tes joues et tu fixes le vide pendant plusieurs heures avant que ton ventre ne te ramène à la réalité avec un grognement sourd. Tu baisses les yeux sur ta main et ton alliance dorée. Tu te relèves à l'aide du lavabo et tu remarques un détail qui te brise aussitôt le cœur. La deuxième alliance repose sur le bord du lavabo couverte de saleté et de poussières. N'y croyant pas tes yeux, tu tends la main et la prend délicatement pour l'amener vers tes yeux pour observer l'intérieur. Une date est inscrite en manuscrit ainsi qu'un nom !

(Reader)-san + 13/07/1520.

- Bordel, cet enfoiré…

Ta main se resserre sur le précieux bijoux tandis que tu te redresses lentement et observe la jeune femme qui se reflète dans le miroir. En 5 ans de vie commune avec le singe, ton apparence s'est largement négligée au détriment d'un travail toujours plus intense et pénible entre ton bureau et les missions de terrain. Tes cheveux châtains étaient autrefois mi-long jusqu'à tes épaules et tu avais une petite mèche de cheveux qui débordait sur ton visage pour cacher la moitié de ton visage. Maintenant, ils sont longs, secs et débordent dans tous les sens. Tu ne prends même plus le temps de te coiffer le matin, te contentant de les attacher dans un chignon. Maintenant, tu as une apparence sévère et froide.

Ton visage s'est creusé au fil des mois et des cernes noires sont présentes sous tes yeux, démontrant les nuits courtes que tu passes dans tes appartements et les longues journées de travail acharnées pour rendre les dossiers dans les temps. Cela ne serait pas nécessaire si ton compagnon qui est également ton supérieur faisait en temps imparti ses dossiers. Mais non, tu es obligé de rattraper son retard et toutes ses erreurs.

Mais, à partir de demain, ce temps est révolu. Et tu comptes bien lui faire comprendre. D'un geste lent et précis, tu déposes l'alliance de ton conjoint à sa place initiale et tu retires la tienne que tu opposes exactement à l'opposé du lavabo. Le message ne peut pas être plus clair que ça ! Tu tournes les talons puis retourne dans votre chambre pour te changer et mettre ton pyjama et de mettre sous la couette. Demain, tu as de grandes choses à faire. A commencer par mettre fin à cette relation dans un sens unique !


Le lendemain, 8h42 ~

Toc toc toc.

Trois coups discrets résonnent sur la porte tandis que tu finis de me préparer face au miroir de la salle de bain. Tu passes une tête par l'entrebâillement pour répondre.

- Entrez !

D'un pas assuré, c'est Kizaru qui entre dans nos appartements, la mine fatiguée mais ses yeux bruns espiègles comme à son habitude. Il s'avance tranquillement vers toi, mais tu lui claques la porte au nez, bien décidée à ne pas céder à ses caprices.

- Ooooh (Reader)-san ! gémit-il. Ce n'est pas gentil ça ! Je n'ai pas le droit à mon bisoou ?

- …..

Ces mots prononcés d'une manière naturelle ne t'atteignent pas. Tu te contentes de continuer de te coiffer dans le miroir et finis de t'appliquer des pommades de soin sur ton visage pour effacer la fatigue et les rides de ton visage. Tu laisses agir quelques minutes, le laissant poiroter derrière la porte puis tu te lessives allégrement le visage d'eau. Aussitôt, tu remarques l'effet positif des crèmes. Tu sembles avoir meilleure mine et ta peau a repris un peu de sa jeunesse volée trop tôt par le travail intensif. Tu laisses dépasser une mèche de cheveux rebelles de ta queue de cheval et souris à ton reflet, l'esprit dissipé en cette ultime journée en tant que Mme Borsalino.

- Oooh (Reader)-san, je suis toujours là !

- Tant mieux ! t'exclames-tu en lui ouvrant la porte. On doit parler !

- De quoi ? fait-il avec innocence.

- De notre divorce pardi. J'ai fait mes valises, je t'ai rendu ton alliance à côté de la tienne que tu ne portais plus ! Je te rends tes magnifiques appartements et ta liberté ! Moi je reprends ma jeunesse et ma vie sociale d'antan !

- ….

Sa mâchoire se décroche sous la surprise tandis que tu passes à côté de lui, légère comme une plume, le visage rayonnant. Borsalino se réveille de son choc et t'observe prendre tes valises bien rangées à côté du lit, parfaitement rangés. Il te rattrape par le bras, le teint étrangement pâle te dévisageant de ses yeux marrons remplis d'une peur.

- Tu plaisantes, n'est-ce pas ?!

- Absolument pas. J'ai rangé, nettoyé ton appartement et j'ai emmené les draps sales au service de pressing de Marineford. Tu pourras les récupérer propre à la fin de la journée.

- Mais….

- Mais quoi ? Tu attendais qu'une fois de plus, je te pardonne tes infidélités et tes tromperies permanentes ? Non, plus cette fois. Tu as assez joué de mes sentiments. J'ai perdu mon temps avec toi. J'ai perdu ma fierté, et ma virginité pour toi. Visiblement, ce n'est pas assez alors je préfère passer mon tour définitivement. Et inutile d'essayer de m'acheter avec des cadeaux couteux et des restaurants. Je ne suis pas ce genre de filles superficielles que l'on séduit avec un beau sourire et de l'argent.

- …

- Tout a été dit. Nous sommes quittes Amiral Kizaru car à partir d'aujourd'hui, je vous considérerais seulement comme tel et non comme un ex-mari. Bonne journée, Amiral.

Tu te dégages de sa prise ferme sur ton bras et prend tes deux valises pour quitter cet endroit que tu chérissais tant. C'était un confort bien supérieur à ceux des dortoirs d'un soldat lambda ou ceux de ton ancien appartement. Heureusement que tu l'avais gardé en location, au cas où d'une dispute… Ton sixième sens est impressionnant décidément, tu t'en étonnes toi-même. Tu claques fortement la porte derrière toi, faisant sursauter tous les soldats dans le couloir. Tout le monde te fixe avec de gros yeux quand ils aperçoivent tes deux valises. La porte s'ouvre derrière toi, sur Kizaru Borsalino et ses yeux trahissant son trop-plein d'émotion. Il te prend par le poignet pour te retourner face vers lui, devant la foule de soldats et de haut-gradés qui viennent assister à la scène de ménage.

- (Reader)-san, je t'en priie ! Je ferais des efforts ! Si tu veux, on déménage de la base pour prendre une maison individuelle ! s'exclame Kizaru d'une voix aigüe.

- C'est trop tard pour ça. Il fallait s'y résoudre avant. La patience est un fruit qui se cultive avec le temps, mais à trop attendre, il finit par trop murir et pourrir. Le mien était pourri de l'intérieur depuis longtemps mais j'ai voulu persévérer à croire que vous me méritiez mon attention. Je ne referais plus cette erreur de me croire indispensable. Maintenant, veuillez m'excuser, j'ai des appartements à meubler de ma présence.

Ta voix est ferme et forte pour que tout le monde entende chacun de tes mots et les conséquences qui s'en suivent. Borsalino déglutit fortement alors qu'il relâche ton poignet, te laissant enfin partir. Sans accorder un autre regard, tu lui tournes le dos pour te diriger vers le centre-ville de Marineford où t'attend ton nouveau logis. Une pression semble quitter tes épaules tandis que tu t'éloignes de lui…

Sur ton passage, tu croises les femmes responsables de ton mal-être depuis ces longs mois. Ces dernières sont habillées de leur tenue blanche d'infirmière, mettant en valeur leur poitrine et leur cuisse pour le bonheur des soldats de cette base. La chef de l'équipe Isa, te regarde avec de la compassion : c'est la seule que tu peux supporter parmi ces garces.

Parmi elles, Stella, la nouvelle infirmière à la grosse poitrine et aux tatouages ostensibles et vulgaires. Vos yeux se croisent et elle pousse un ricanement satisfait en te voyant quitter les lieux pour lui laisser la place dans le cœur de singe jaune. Tu te contentes de l'ignorer alors qu'elle quitte sa place au milieu des infirmières pour se diriger vers Kizaru, fière d'elle. Malgré ton dégoût pour lui et ta haine pour elle, ta curiosité prend le dessus et tu jettes un coup d'œil par-dessus ton épaule pour regarder la réaction du singe… Stella se jette dans ses bras, faisant sa petite victime pleurnichant de fausses larmes contre son torse contre toi, la vilaine femme jalouse qui ne voulait pas son bonheur. Tu sens un frisson te traverser le cœur tandis que tu ravales ta fierté et tes insultes envers elle. Mais, tu n'es pas au bout de tes surprises, car contrairement à ce que tu pensais, le regard de Kizaru ne quitte pas ta silhouette s'éloignant de lui. Il la repousse violemment et il finit par baisser son regard glacial sur la magnifique infirmière qui le regarde sans comprendre. L'intéressant spectacle t'intéresse et tu te stoppes net dans l'entrée du Quartier Général pour contempler le drame.

- Kizaru-kun, mais… ! gémit-elle avec ses yeux larmoyants. Pourquoi me repousses-tu, mon n'amour ?

- Tu t'es joué de moi ! Je viens de perdre la chose la plus précieuse pour des histoires sans lendemain avec toi ! Dégage de mon passage !

- Kizaru-kun ! hurle-t-elle en se jetant sur lui. Tu n'as pas le droit de me rejeter ! Tu m'avais promis tant d'amour quand elle serait partie !

- Jamais, je ne t'ai promis ces choses !

- Pathétique, soupires-tu nonchalamment.

- Qu'est-ce que tu dis, sombre bécasse ?! pleurniche Stella en te jetant un regard noir. Qu'est-ce que tu fous encore là d'ailleurs ?!

- ….

Ton regard se fait plus ferme quand elle ose te parler sur ce ton. Cette fois, tu vas lui fermer le claquet. Tu lâches tes valises et tu rebrousses chemin pour te diriger vers elle. Stella tente de se cacher derrière Kizaru qui l'attrape par le bras et la jette devant toi. Stella pousse un cri d'indignation en lui jettant un regard de biais mais elle pâlit aussitôt quand elle croise ton regard. Vous échangez un long regard agressif avant que tu ne prennes la parole.

- Pour répondre à ta question stupide, sache que je reste un haut-gradé de cette base jusqu'à ce que l'Amiral en Chef décide qu'il peut se passer de mes services. Donc tu devras encore me supporter et encore aujourd'hui et jusqu'à nouvel ordre, je suis ton supérieur hiérarchique ! Alors ose encore me parler sur ce ton prétentieux et tu gouteras à mes sanctions pour insubordination et comportements inappropriés envers sa hiérarchie. Je me fiche bien de ta relation ou de ta non-relation avec l'amiral Kizaru. Ce n'est plus mes affaires. Et d'ailleurs, je te laisse mais j'ai l'impression qu'il ne t'aimera jamais autant qu'il m'a aimé. Tu sais… Le cœur d'un homme, c'est comme une peluche d'un enfant. Il ne peut appartenir qu'à une seule personne et jamais, tu ne pourras le prêter même en essayant de le passer à la machine.

- ….

- Ce que je veux dire, pour faire plus simple pour ta cervelle de moineau, c'est que tu ne pourras jamais effacer notre relation même avec une grosse poitrine et des lèvres pulpeuses.

Son regard se décompose au fur et à mesure alors que les chuchotements retentissent autour de vous.

- Tu as un corps avec des formes, moi j'ai une personnalité et des compétences. Bonne chance pour m'égaler de ce côté. J'étais première au concours d'entrée à l'école de la Marine. Mais bonne chance quand même, on dit que ca porte chance !

Tu lui fais un sourire en coin avant de tourner les talons, ignorant les gloussements des autres infirmières face à l'air ahuri de leur compère Stella, désormais seule au monde et humiliée. Tu ramasses tes valises pour reprendre ma marche vers une autre ère, et avant de descendre les escaliers, tu pivotes la tête vers l'amiral Kizaru pour lui lâcher une ultime punchline.

- Vous m'oublierez…. Peut-être. Mais en attendant, rêvez seulement de vos tonnes de dossiers car ils vous hanteront vos nuits puisque je ne serais plus à vos côtés. Sur ce, à bientôt ~

Tu sifflotes l'air du chant de la Marine tandis que tu descends les escaliers menant à l'extérieur de la base, le cœur libre et soulagé. Désormais, le travail et l'amour feront deux jusqu'à ta mort.


Voilà. Je voulais me défouler sur lui après une petite jalousie !

Bisous ! Des review's ? :)

Chesca-Shan