Arrives tu à m'oublier ?
Kizaru x Reader
N.B : Ce chapitre fait suite au chapitre "Tu m'oublieras peut-être" (chapitre 5)
Ce chapitre concerne un personnage "Reader-san" qui n'est d'autres que vous-même. Je lui ai donné une apparence particulière lors du chapitre d'avant afin de rendre plus réaliste le chapitre. Les autres personnages, vous devriez les reconnaître facilement si vous suivez le manga :) ! Bonne lecture.
Dans le chapitre précédent,
Son regard se décompose au fur et à mesure alors que les chuchotements retentissent autour de vous. (en parlant de l'infirmière Stella, maîtresse de Kizaru)
Reader-san : Tu as un corps avec des formes, moi j'ai une personnalité et des compétences. Bonne chance pour m'égaler de ce côté. J'étais première au concours d'entrée à l'école de la Marine. Mais bonne chance quand même, on dit que ca porte chance !
Tu lui fais un sourire en coin avant de tourner les talons, ignorant les gloussements des autres infirmières face à l'air ahuri de leur compère Stella, désormais seule au monde et humiliée. Tu ramasses tes valises pour reprendre ma marche vers une autre ère, et avant de descendre les escaliers, tu pivotes la tête vers l'amiral Kizaru pour lui lâcher une ultime punchline.
Reader-san : Vous m'oublierez…. Peut-être. Mais en attendant, rêvez seulement de vos tonnes de dossiers car ils vous hanteront vos nuits puisque je ne serais plus à vos côtés. Sur ce, à bientôt !
Tu sifflotes l'air du chant de la Marine tandis que tu descends les escaliers menant à l'extérieur de la base, le cœur libre et soulagé. Désormais, le travail et l'amour feront deux jusqu'à ta mort.
Trois ans plus tard, 4 janvier 1528, 13h30
Tu l'attendais ce jour-là. Ce jour où il te faudrait revenir à ton ancienne maison. Voilà deux ans que tu l'as déserté pour te préserver. Deux ans que tu as pris racine dans une autre base dans le Nouveau Monde après l'humiliation de trop. Tous les bons souvenirs reviennent en mémoire après trois ans à les mettre de côté, à tenter d'oublier tout le travail acharné qu'il a fallu pour monter jusqu'à cette base : Marineford.
Aujourd'hui, c'est une raison tout autre que celle du cœur qui te ramène ici. Une crise sans précédent a éclaté suite à l'attaque de l'équipe du chapeaux de paille sur le Nouveau Monde. Toutes les grosses pointures de la marine sont rapatriées vers le nouveau quartier général : le G-1. Tu savais que tu allais être convoquée un jour ou l'autre pour ce genre de motif mais tu as espéré secrètement qu'on t'oublie dans ta base. Mais loupé. Alors comme tout le monde, tu as pris le large.
Tu te tiens debout à l'avant du navire, observant au loin la façade du G-1 qui apparaît. Tu aperçois que le port semble déjà bien complet de nombreux navires de collègues venus de partout pour participer à cette réunion extraordinaire. Nerveusement, tu viens détacher tes cheveux châtains, puis refaire ta queue de cheval encore et encore jusqu'à ce que ton adjoint finisse sa manœuvre d'accostage au port. Deux soldats tiennent leur poste de surveillance en bout de berge. Tu prends une grande respiration avant de décharger la plateforme pour descendre du navire et tu te diriges vers les soldats pour décliner ton identité.
- Vice-amiral Reader ainsi que l'équipage complet soit 54 soldats. Aucune marchandise particulière à déclarer, je vous laisse le loisir de fouiller au besoin. Je suis ici pour la réunion de crise, voici ma convocation.
Tu tends le papier officiel reçu et signé par l'amiral en chef Sakazuki au premier soldat qui la prend et la vérifie rapidement. Le deuxième a une liste en main et tu aperçois du coin de l'œil qu'il raye un nom : le tien. Mesure de sécurité sûrement.
- Tout est en ordre, répond le premier soldat d'un air las. La réunion se tient dans 30 minutes, vous devriez vous dépêcher de vous y diriger. Le chef n'aime pas les retardataires.
Tu ne te fais pas prier, ton adjoint te jette ton sac de fournitures administratives et il saute du navire pour te suivre direction la base du G-1. La nouvelle base choisie par Akainu est bien différente de Marineford. Il n'y a aucune maison pour loger les soldats et leur famille. Seule l'immense base domine l'île ainsi que ses imposants miradors aux quatre coins de l'île. Tu aperçois des canons postés prêt à défendre l'île ainsi que des bouts de fusils dépassant, te signalant la présence d'au moins de 5 soldats dans chaque tour.
- C'est mort ici, ça lui ressemble bien, t'entends-tu marmonner.
- En effet, seul le vent semble troubler le silence ici, répond ton adjoint.
Tu l'as bien choisi, lui. Jamais à te vexer ou à te contredire : Kyle Tsukamoto. 35 ans, 1m99, 90 kg, yeux vert, cheveux ébènes et corps d'un dieu. Il est fort à la fois sur le terrain avec des capacités dans l'escrime, le corps à l'épée et en corps à corps. Il excelle parfaitement à son poste administratif t'aidant au quotidien dans tes tâches, te permettant d'avoir un vie sociale et du repos. Une chose qui t'était bien inconnue il y a trois ans.
- Quelque chose ne va pas ? remarque Kyle d'un ton posé et doux.
- Tu me poses la question dont tu connais déjà la réponse. Tu sais que je déteste ça.
Ton adjoint ne répond pas. Effectivement, tu as longuement échangé avec lui sur le pour et le contre de se rendre à cette réunion. C'est finalement l'envie de survivre qui a eu raison de ce débat. Akainu ne supporterait pas qu'on ignore une de ces invitations.
Le reste de votre promenade se fait en silence. Tu n'as pas cessé de fixer ce bâtiment et chacune de ses fenêtres à la recherche d'un mouvement. Le vent fait claquer ta cape dans ton dos et c'est avec une nervosité particulière que tu montes les marches et que tu passes la grande porte surveillée par deux soldats en garde-à-vous. Kyle reprend un visage plus neutre avant de reprendre sa place derrière moi comme ton ombre.
- Quoi qu'il arrive, n'oublie pas que tout est fini. Je suis là et ta garnison, nous sommes tous avec toi.
Ces paroles, tu les as entendues tant de fois d'une autre bouche. Mais elles ont une saveur de vérité inégalée. Tu t'autorises un sourire en coin avant de venir détacher tes cheveux, les laissant reprendre leur aspect négligé avec la mèche rebelle.
Tu arpentes un long couloir en utilisant ton haki de l'observation pour voir qui est présent. Tout le beau gratin semble être dans la salle de réunion au fin fond du quartier général, alors que quatres personnes aux auras puissantes sont dans un autre bureau.
Tu sens l'angoisse monter dans tes entrailles tandis que tu te persuades que venir à la réunion était la seule solution viable pour toi. Tu n'as revu aucun de tes collègues de ton rang depuis ton exil volontaire. Oui ça l'était. Ce n'est plus la peine d'en douter ! Tu n'étais pas reconnue pour tout le travail que tu accomplissais au quotidien et tu en as oublié les simples plaisirs de la vie pour te tuer au travail. Et surtout, pour une vie privée mélangée au boulot sans arrêt. Même si ces moments si particuliers avec lui et les collègues entre dispute et amitié, t'ont affreusement manqués. Tu n'as plus noué de telles amitiés ni avec ton adjoint, ni avec tes soldats. Ce ne sont que des pions. Ils tombent, ils meurent, ils se replacent. Leurs compétences ne sont pas irremplaçables : c'est ta devise depuis la guerre au sommet et les débats irréversibles qui ont fait sur toi. Trop de sang coule devant tes yeux, sur tes mains et ceux de trop de collègues.
- Regardez qui débarque pile à l'heure ! s'exclame une voix grave attirant toute l'attention.
Quand tu relève les yeux, tu aperçois que tu es arrivée à la salle de réunion pendant que tu étais dans tes pensées. Tes yeux scannent l'immense pièce et l'ensemble des personnes présentes. Tous les anciens collègues sont présents, même ceux ayant pris du recul avec leur retraite. C'est d'ailleurs Garp qui s'est esclaffé en te remarquant ailleurs. Son air semble fatigué mais sa mine est souriante à ta vue. Une partie des personnes présente t'a reconnue : beaucoup t'ont connue comme collègues et amis et ceux qui restent par tes exploits dans le Nouveau Monde. Tu chasses tes pensées parasites pour le moment et tu t'avances vers le héros de la Marine. Ce gros balou t'a bien manqué avec ses bêtises et sa joie contagieuse. Tu sens les regards te suivre sur les premiers pas avant que les conversations ne reprennent dans leur coin comme si tu n'étais pas arrivé.
Derrière Garp, Sengoku est présent dans une tenue particulière. Depuis sa retraite, il a échangé son élégant costard blanc pour un short bleu et une chemise coloré. Ses cheveux ont également repris la couleur de son âge : blanc argenté. Je m'incline pour saluer les deux grandes figures qui m'ont tant appris lors de mes formations.
- Messieurs, c'est un réel plaisir de vous revoir. Je constate que vous avez été gentiment convié suite aux derniers évènements.
- Bouaaah, m'en parle pas ! peste Garp avec ses grimaces habituelles. Ça va être de la faute de ma famille. Pas de ma faute si mon fils et mon petit-fils ont décidé d'en faire qu'à leur tête !
Sengoku soupire exaspéré d'entendre les mêmes excuses à chaque fois alors que je souris rassurée qu'il n'ait pas changé malgré la guerre.
- Tsuru-sama n'est pas présente à cette réunion ? demandes-tu.
- Elle s'est éclipsée un instant, elle avait des appels à passer, répond Sengoku.
Tu inclines la tête, le remerciant d'un signe silencieux de sa réponse. Sa présence la rassure. Elle est une fine stratège et malgré qu'elle ne prenne pas position du départ de Sengoku, Akainu sait à quelle point elle est indispensable. Il aura gardé au moins un des trois héros dans ses rangs.
Tu jettes des coups d'œil autour de toi, cherchant les collègues auxquels tu peux te rapprocher. Smoker te fait signer de la main t'invitant à le rejoindre, avec Hina, Tashigi, Momonga, Komir, Onigumo, Doberman, Yamakaji, Strawberry, Stainless, Mozambia, Cancer, Dalmatian, Bastille. Certains visages te sont inconnus mais tu n'es pas contre des nouvelles rencontres. Ce n'est guère surprenant que les rangs aient été augmentés.
Tu quittes la douce présence de Garp qui part prendre des petites gâteries présentes sur un buffet à l'écart pour te diriger vers Smoker. Sengoku reste avec sa chèvre qui semble avoir pris en âge comme son maître. Smoker t'accueille avec un sourire chaleureux et tu lui réponds par ton sourire le plus rayonnant. Vous arrivez côté à côté et après des secondes d'hésitation, tu viens le prendre dans une accolade pour être certaine de sa présence. Il t'a manqué ce fumeur addicte. Tu le sens hésiter un peu alors que les collègues gloussent de sa réaction avant qu'il te rende mon étreinte. Vous vous relâchez après quelques secondes, heureux de vous retrouver après ces années.
- Reader-san, ça faisait longtemps. Tu nous a manqué, toi et ta grande gueule.
- Tu m'as manqué aussi gros bêta avec tes cigares à n'en plus finir au bec. T'as arrêté au fait ?
…
- Non, il a triplé de quantité depuis Marineford, soupire Tashigi.
- Mhhhh, marmonne-t-il en sortant un cigare qu'il allume machinalement. Mais ne parlons pas de moi, je crois que tu ne connais pas tout le monde ici.
- En effet. Je commence pour les présentations. Messieurs et mesdames, je suis la vice amirale Reader, stationnée dans une base dont vous n'avez sûrement pas connaissance dans le Nouveau Monde. J'ai été anciennement affecté à Marineford mais suite à divers évènements familiaux j'ai demandé une mutation.
- Et l'homme derrière toi, qui est-ce ? Il est très discret et proche de toi, remarque Smoker en jetant un coup d'œil dans le dos.
- Mon adjoint Kyle Tsukamoto. Il est là pour m'épauler administrativement et sur le terrain. Il n'interviendra pas pendant les réunions ou les échanges, il est uniquement là sur ma demande. Il ne dérangera en rien.
Quelques échanges de regards se font en silence mais aucun commentaire. C'est finalement une femme dont tu ignores l'identité qui se racle la gorge pour reprendre la parole. Elle est plus grande que toi, dépassant facilement le 1m90-2m. Ses cheveux ébènes sont attachés en chignon, laissant ses yeux bruns te sonder de haut en bas. Elle est habillés d'un short noir et d'un chemiser rose plongeant et de la cape blanche de la justice. Sa tête te dit quelque chose. Peut être que tu l'as aperçu dans les journaux, qui ont dû annoncer sa promotion comme vice-amirale. Mais tu ne voulais plus tellement prendre des nouvelles des autres pendant une époque…
- Vice-amirale Gion, enchantée. Cela fait du bien de rencontrer des collègues féminines… Tsuru-sama m'a beaucoup parlé de vous.
- De toi, corriges-tu de suite. Tutoie-moi. Je n'aime pas qu'on me vouvoie alors que je n'en ai pas la prétention.
Elle hoche la tête, avant qu'un collègue à ses côtés prenne la parole.
- Mademoiselle, enchanté de faire votre agréable rencontre. On nous a beaucoup vanté vos qualités et vos compétences. Tokikake, alias le Chaton. Nous avons été candidat pour les postes des amiraux lors du triste départ de Kuzan et de la promotion de Sakazuki au poste actuel… Finalement, nous n'avons pas été retenu, fort dommage. Mais nous avons pris poste au G-1 en soutien aux collègues. Les mers sont rudes ces temps-ci.
L'homme devant toi est d'une banale apparence. Il est habillé d'une chemise bleue, d'un pantalon marron clair, d'une ceinture jaune et des Geta en bois classiques. Il porte un chapeau marron, quelque peu abimé et sa cape est différente des autres, quadrillée de motifs jaunes. Sans la cape, il te fait penser à un citoyen, ou un journaliste véreux. Il semble pencher en avant avec son corps et ses larges épaules.
- Vous permettez… ? Smoker me donne envie avec son cigare.
Il sort alors une pipe qu'il remplit allègrement de tabac avant de l'allumer. Smoker a trouvé un compagnon d'addiction, penses-tu.
- Il manque des personnes, non ? t'étonnes-tu.
- A qui penses-tu exactement ? me demande Momonga.
- T-bone et Vergo…
Aussitôt, tu as prononcé les deux noms que tu as vu les mines devenir plus sombres. Hina croise les bras avant de te fixer d'un air désapprobateur et furieuse.
- Hina sait que les dernières années au sein de Marineford ont été pénibles pour toi ! Mais ce n'est pas une excuse pour te couper du monde à ce point ! Tu n'as jamais reçu nos lettres ?!
- Hina, calme-toi, rétorque Momonga le visage crispé. As-tu à ce point ignoré les journaux ces dernières années ?
- Je n'ai pas ignoré les journaux, j'ai juste loupé beaucoup d'informations d'après vos visages. Et pour vos lettres, je n'ai rien reçu, je suis navrée…
- Ouais, t'as loupé beaucoup de choses, grommellent Smoker. Vergo était un traître, je l'ai tué à Punk Hazard pour répondre à ta question. Et T-Bone, il a été assassiné par un civil enrôlé par la Cross Guild.. !
Tu recules de deux pas bousculant ton adjoint dont tu écrases maladroitement les pieds. Les mauvaises nouvelles te percutent de plein fouet sans que tu t'y attendes. Vergo, tu ne l'as jamais porté dans ton cœur certes mais de là, à ce qu'il soit un traître…. Et T-Bone, assassiné par un civil ? Perdue dans tes pensées, tu te sens tomber vers l'arrière sur ton adjoint qui essaie de te retenir mais, surpris par ta réaction, il tombe avec toi sur le dos. Vous chutez dans une position grotesque, l'un contre l'autre. Tu l'entends pester dans ton dos.
Et c'est à cet instant précis que débarquent les quatres personnes manquantes à ce début de réunion : Akainu Sakazuki, Ryokugyu Aramaki, Fujitora Issho et Kizaru Borsalino. Le trio de géants suit leur chef qui débarque dans la salle où vous vous trouvez et aperçoit l'étrange scène devant eux.
Tu ressens immédiatement leurs présences et tu tournes la tête pour les voir à moins de 2 mètres de ta position, vous fixant. Tu ne cherches pas à croiser son regard et tu te relèves rapidement, aidant au passage ton adjoint qui se remet à sa place dans ton dos, évaluant la situation critique.
Le silence s'est fait dans la pièce, tous jugeant la réaction de l'amiral en chef Akainu et ceux de ses amiraux. Tu n'avais jamais vu les deux nouveaux arrivés depuis Marineford, juste aperçus leur nom et de brèves photographies dans les journaux. Pour le dernier, tu n'as pas besoin de le regarder pour voir du coin de l'œil qu'il n'a pas changé. Même costard, même visage, même lunette et même odeur de parfum. Ton corps se raidit automatiquement à sa présence.
Oui, tu savais que ce moment allait se produire mais tu espérais malgré tout qu'il serait absent, en congé ou malade. Et tu le sens, son regard sur toi. Tu le sens qu'il t'observe avec une attention particulière. Avec ses yeux encore amoureux…. Alors que toi, tes sentiments sont morts. Enfin, c'est ce que tu crois et que tu essaies de te persuader.
- Bien, je vois que les retardataires ont finalement décidé de pointer le bout de leur nez ! grogne Sakazuki. Nous pouvons commencer cette réunion !
Sans un commentaire, il part à un bureau disposé en face de vous tous tandis qu'en silence, chacun d'entre vous prend place dans les fauteuils disposés en demi-cercle face à lui. Les amiraux se placent à gauche du bureau et bizarrement une seule personne traîne du pied : Kizaru. Tu t'arranges avec les collègues pour être à l'arrière des rangs pour laisser ton adjoint dos au mur à proximité. Ce dernier sort de vos sacs respectifs des bloc-notes et des plumes. Il te tend le nécessaire et il en prend également avant de s'éclipser dans le fond de la salle. Tu t'installes confortablement dans ton siège, croisant les jambes pour t'offrir un poste pour ton bloc-note. Quelques gradés ont de quoi noter également mais vous êtes rares. Ton haki t'indique qu'une personne approche de ta position : tu tournes la tête et une douce main vient frôler ton épaule. Tsuru est de retour de ses nombreux appels et elle va s'asseoir auprès de Sengoku et Garp qui lui ont laissé un siège à droite d'Akainu. Sa présence te rassure. C'est la doyenne de la Marine et elle a toujours un regard neutre sur toutes les situations. Malgré la distance et le silence que tu as laissé après ton départ, elle a su que tu en avais besoin. Ton esprit est troublé par l'instant et ce sentiment de revenir dans le passé, dans ce temps où tu t'épuisais pour être parfaite à leurs yeux…
Akainu frappe du poing sur le bureau réveillant tout le monde et relevant l'attention entière sur sa personne. Tu retiens un soupir d'exaspération : les bonnes et vieilles habitudes ne changent pas. Inspirer la peur avec sa force et son sadisme. Des idées qui ne t'ont jamais séduites mais pour la justice, tu es resté au sein de la Marine. Alors, tu t'es présenté à cette réunion.
Akainu démarre un denden mushi et une longue réunion de crise débute pour plusieurs heures, déroulant les derniers évènements avec la chute de Big Mom et la guerre en cours dans le pays de Wano. Personne ne sait ce qui s'y passe réellement mais l'arrivée du Chapeau de Paille et de son équipage a permis la fuite d'informations et de quelques civils innocents. Il vous fait défiler quelques images du pays dévasté appuyant sur les attaques du chapeau de paille, pour une fois et encore, narguer la Marine et le Gouvernement Mondial. Et ce fut le même discours pendant trois longues heures.
Trois heures plus tard,
Tu jettes un regard à ta montre : 17h33. La nuit n'est pas encore tombée sur le G-1. Tant mieux, tu n'as pas envie de passer la nuit ici. Akainu ne prend pas la peine de saluer l'assistance, il se contente de ramasser ses affaires et quitte promptement la salle de réunion. Tu ne traînes pas non plus, tu ranges tes affaires, et te lève mais après plusieurs heures sans bouger, tes jambes se sont engourdies et tu chutes tête en avant sur le fauteuil devant toi. Avec la fatigue, tu n'as pas le temps de réagir et ta tête frappe sur le coin d'un accoudoir usé par le temps, t'assommant légèrement sur le coup. Tu entends des mouvements brusques autour de toi pour t'aider. Deux paires de bras t'aident à te relever, tu as l'impression de reconnaître Stainless et Cancer à leurs carrures. Une main se pose sur ton front et tu entends quelqu'un parler.
- Elle est très fiévreuse. Il faut qu'elle reste à l'infirmière du QG pour cette nuit pour un peu de repos. De toute façon, que vous partiez ce soir ou demain, vous n'êtes pas attendu en urgence, n'est-ce pas Kyle ?
Ce dernier se rapproche de ta position et il discute à voix basse avec les collègues essayant de négocier. Smoker pose une main sur son épaule en parlant à voix basse.
- On se doute tous de ta raison qui te pousse à la sortir d'ici au plus vite. Mais pense aussi à sa santé et à la fatigue que vous allez accumuler si vous partez ce soir. Je doute que vos soldats vous aient attendus sagement sans profiter de l'alcool local.
- Ce n'est pas à moi de prendre la décision, répond Kyle au tac-au-tac. Je suis juste les ordres que nous avions prévu avant d'arriver.
- Reader-san ? fait une autre voix, inquiète.
Ton corps se braque à cette voix. Celle qui t'a hanté plusieurs mois après ton départ. Celle que tu redoutais tant d'entendre quand tu reviendrais ici. Ce visage qui t'a fait fondre toutes les fois où une moue de bébé s'y est installée pour te faire craquer. Ta volonté de lui tenir tête à votre prochaine interaction s'effondre en une fraction de seconde en toi. Tu ressens à nouveau cette douleur au fond de toi, dans ta tête…. Ce moment où tu as quitté le QG de Marineford pour une nouvelle vie. Tu as envie de prendre ta revanche. Mais est-ce seulement le bon moment et l'endroit ? Tous les collèges te regardent et attendent une réponse. Tu t'aides à te redresser avec l'aide de Stainless et tu hoches faiblement la tête acceptant la proposition de Smoker à contre-coeur.
- Restons une nuit. Je ne suis pas contre un peu de repos après la réunion. Il me faudra juste prendre une douche chaude pour trouver un sommeil reposant.
- On a des chambres privées pour les invités dans l'aile des gradés, déclare Momonga. Smoker va t'y conduire. Kyle, avez-vous des affaires à aller chercher sur le navire ? On peut vous y aider.
- Ce serait pas de refus. Vous me permettez, Miss Ainsworth ? me demande Kyle.
- Affirmatif, mes quartiers sont ouverts, Kyle. Prends le strict nécessaire pour une nuit et une matinée.
Il hoche la tête et ramassant vos affaires, il part en direction du port avec Momonga. Smoker t'apporte une bouteille d'eau fraiche, que tu engloutis sans attendre avant de le suivre en direction de l'infirmerie. Tu sens des mouvements dans votre dos. Un pas lourd essaie de vous suivre, mais ils sont rapidement interceptés alors qu'une voix râle, presque gémissante.
- Ooooh… J'allais juste me promener… Vous êtes embêtant..
- Promenez vous ailleurs que vers l'infirmerie, Amiral Kizaru, tonne Stainless.
Ce dernier ne prononce rien la bouche sèche et il se contente de hausser les épaules, enfonçant ses mains dans les poches et il quitte la salle de réunion. Il s'éloigne de celle-ci vers ses appartements privés, l'esprit troublé.
De ton côté, tu te diriges vers l'infirmerie, essayant de calmer les palpitations de ton cœur face au stress des dernières minutes. Smoker marche à tes côtés silencieux, préférant le silence à des paroles maladroites. Vous marchez jusqu'à la grande porte de l'infirmerie que tu pousses sans difficulté et tu entres dans cette atmosphère aux odeurs puissantes d'alcool et détergent. L'endroit semble désert. Tout est calme et aucun bruit ne vient troubler la quiétude des lieux. Smoker me pose une main dans le dos pour m'inviter a t'avancer avec lui ce que tu fais lentement. Un doute t'habite profondément. C'est à cause des personnes travaillant dans cet endroit que ton quotidien a été chamboulé.
- Elles ont toutes été mutées ailleurs après Marineford. Il ne reste que des infirmières réellement compétences et avec la volonté de travailler et non de faire plaisir aux hommes. La seule à être rester en place, c'est l'infirmière en chef, Isa, rassure Smoker.
- J'étais à deux doigts de faire demi-tour, murmures-tu.
Il t'entraîne vers le lit le plus proche où tu te laisses mollement manipuler par Smoker. Tes yeux sont bien lourds après cette journée intense en émotion. Tu te sens partir dans vers un sommeil mérité, quand au loin, le bruit de talons tapant sur le sol se fait entendre. Tu as déjà pris tes marques dans le lit et tes oreilles se sont fermées à tous bruits. Ta respiration s'est apaisée et tu te laisses aller dans les bras de Morphée pour quelques heures. A ton chevet, est arrivée l'infirmière en chef Isa. Smoker lui explique brièvement ton accident et ta fièvre douloureuse.
- On est en fin de journée. Je vais lui déposer des anti-douleurs qu'elle prendra à son réveil si elle sent toujours fiévreuse. Vu la fatigue accumulée, pas la peine de la réveiller ce soir, nous ne ferions qu'aggraver les choses avec une mauvaise humeur. Soyez sans crainte pour cette nuit, nous la gardons au chaud.
- Merci, cheffe Isa. Je reviens dès la première heure demain. Elle voudra certainement quitter le QG au plus vite.
- La réunion s'est-elle bien déroulée ? s'inquiète Isa. Ce n'est pas dans mes habitudes de m'intéresser à vos affaires de bureau mais cela semble préoccuper l'ensemble des gradés.
- La routine, répond Smoker. Sakazuki a l'habitude de nous mettre une telle pression pour faire comprendre que tout le monde doit être présent et ca a été le cas. Je vais vous laisser avec votre patiente pour ce soir. Bonne journée, cheffe Isa.
- Bonne soirée, vice-amiral Smoker.
Le fumeur tourne les talons quittant l'infirmerie et se dirige à ses appartements, également épuisés par la journée. Entre les dossiers administratifs et les réunions, il commence à regretter le terrain et la poursuite des Mugiwaras.
L'infirmière en chef te recouvre de la couverture de ton lit et te dépose les médicaments sur ta table de chevet avec un verre d'eau. Elle vient te recoiffer de ta mèche rebelle avant de tirer les rideaux autour de toi et d'éteindre les lumières de l'infirmerie. Ce soir, tu es sa seule patiente et tu dors déjà si profondément que tu passeras sûrement une nuit paisible.
Trois heures plus tard, infirmerie du G-1,
Tu as chaud et terriblement soif. C'est la cause de ton réveil nocturne. Tu commences à te mouvoir dans ton lit, te mettant sur ton côté gauche et cherchant les yeux fermés, le verre laissé par l'infirmière en chef. Après quelques secondes à tâter le vide, le verre apparaît dans le creux de ta main par surprise. Tu recules ta main et ouvre subitement les yeux, lâchant le verre qui se fracasse au sol. Que tu saches, tu n'as pas de pouvoir de télékinésie à ce jour !
Assis sur le bord du lit, ton ex-mari Kizaru Borsalino, les vêtements débrayés, se tient devant toi. Vos regards se croisent et ton malaise revient aussitôt quand tu te rends compte de la proximité entre vous. Vous vous fixez en silence, l'ambiance est subitement lourde. L'endroit choisi pour vos retrouvailles n'est pas très plaisant pour toi. C'est même de mauvais goût. A croire qu'il le fait exprès.
- Qu'est-ce que tu fous là toi ? croasses-tu. Tu es bien la dernière personne que j'avais envie de voir ce soir !
- Je sais, soupire-t-il. Mais j'avais envie de te revoir pour m'assurer que tu étais en bonne santé. Nous n'avons aucune nouvelle de toi depuis ton départ. Je ne parle pas de moi en particulier mais de tous les collègues. Ils se sont inquiétés, tu sais.. ?
- Tu n'as pas besoin de parler en leur nom, ils me l'ont déjà dit et je n'ai reçu aucune lettre, ce n'est pas ma faute. Maintenant, si tu me le permets…
Tu dégages la couverture de ton corps pour amorcer le mouvement pour te lever du lit. Il s'assoit un peu mieux sur le lit, te laissant l'espace nécessaire entre ses jambes et les rideaux tirés par l'infirmière. Tu passes devant lui, gardant ton calme et ton sang-froid malgré le stress qui commence à remonter en toi. Son regard peiné te suit dans la pénombre de l'infirmerie en direction des toilettes. Tu refermes à clé la porte des toilettes derrière toi et tu te laisses tomber, dos à la porte laissant tes émotions déborder. Ton cœur et tes sentiments explosent dans ta poitrine alors que ta vue se trouble. Des torrents de larmes s'échappent de tes yeux alors que tu poses ta tête sur des genoux, pleurant chaudement.
Toc toc toc.
Il a senti ton explosion intérieure cette fois-ci malgré ta fuite. Tu sens sa présence avec ton haki de l'observation derrière la porte. Tu continues de sangloter misérablement de ton côté avant que tu ne frappes la pauvre porte d'un coup de poing féroce en criant.
- Enfoiré ! Je te déteste ! Je t'ai tout donné pendant ces années de mariage…. Tu as tout gâché pour une peste qui ne voulait que ton argent et la vie de luxe que tu étais prêt à lui offrir !
- …
- Elle avait quoi de plus que moi, si ce n'est des formes ?!
- ….
Aucune réponse. Juste un silence pesant qui accentue la douleur dans ta poitrine. Tu te sens encore plus mal. Tu as envie d'avoir des réponses depuis toutes ces années, mais est-il seulement capable de t'en donner ?
- Kizaru Borsalino ! Réponds-moi à mes questions ! JE DOIS SAVOIR ! J'AI BESOIN DE SAVOIR POURQUOI TU AS COUCHÉ AVEC UNE FILLE SUPERFICIELLE !
- Reader-san, sors d'ici et discutons face à face, gémit Kizaru dans un souffle.
- Et si j'ai pas envie ? Ça fait trois ans que je redoute de te voir et te confronter. Pourtant, ce n'est pas moi qui ait commis l'irréparable en couchant avec une autre !
- Reader-san, tu ne me vois pas bien sûr. Mais je suis actuellement agenouillé, front au sol et je te supplie de sortir pour que l'on puisse parler face à face. Je ne demande pas à ce que tu excuses mon comportement et mes actes. juste que tu acceptes ma requête. Je ne chercherais pas à avoir plus… S'il te plait.
Ton esprit essaie d'assimiler ses paroles. Discuter, parler, te voir. Toi, tu as envie de pleurer, dormir et partir loin de lui. Mais ton cœur n'y arrive pas. Tu renifles bruyamment avant de nettoyer les larmes et les gouttes qui coulent de ton nez avant de déverrouiller le verrou de la porte. Tu prends de quoi essayer ton visage et tu ouvres la porte. Borsalino s'est reculé pour laisser la porte s'ouvrir. Il a retiré ses habituelles lunettes jaunes de son visage. Tu ne vois pas bien son visage dans l'obscurité de l'infirmerie, mais tu te doutes que ses yeux bruns sont rougis et bouffis par les larmes. Vous vous regardez quelques secondes avant qu'il se recule et se lève t'invitant à retourner sur le lit. Ton cœur et ta raison se déchirent dans l'hésitation. Tes jambes décident alors de le suivre et tu es rapidement retournée sous ta couette, en position de yoga, Kizaru au bout du lit, le visage blême et les yeux baissés.
- Alors, j'attends tes explications.
- J'ai toujours été un homme à femmes, souffle Kizaru à contre-coeur. Toi-seule avait la clé de mon cœur et de tes sentiments, Reader-san. Mais, cette garce.. Je crois qu'elle me pistait à chaque fois que je sortais avec les collègues pour tomber accidentellement sur moi à la sortie des soirées avec les collègues…
- Je ne t'ai jamais interdit d'y aller parce que je te faisais confiance !
- Je sais ! gémit Kizaru en serrant les poings. J'ai résisté…. ! Elle a continué jusqu'au soir de trop où j'ai été trop faible pour fuir mes pulsions. Nous avons fêté l'anniversaire de Kuzan. Tout le monde a dormi sur place mais moi j'ai refusé car tu avais eu un grave accident ce jour-là..
Tu te souviens de ce jour. Lors d'un entraînement quotidien, un de tes soldats a trébuché avec un fusil et tu as pris une balle perdue dans l'estomac à cause de cet abruti qui n'avait pas mis la crosse de sécurité. Tu avais longuement attendu que ton compagnon vienne te voir à l'infirmerie. Et cet idiot n'était venu que le lendemain avec une gueule de bois terrible. A l'époque, rien ne t'avait laissé penser qu'il venait de passer une soirée avec une autre femme.
- Tout s'est enchaîné, continue Kizaru. Stella est revenue le jour même dans mon bureau avec des photos de cette nuit, me racontant tous les détails. J'ai tout de suite pensé à t'en parler, je te jure ! Mais elle a commencé son chantage : si ça se savait, elle dirait que je l'avais abusé… Il n'y a eu personne pour nous voir rentrer ensemble au QG et donc personne pour me soulager d'une telle accusation. Après, tu connais la suite… Nous avons continué à nous voir : elle réclamerait des sorties en tête-à-tête dans des restaurants prestigieux, se fichant d'être vue. C'est ce qu'elle voulait pour que tu l'apprennes. Et elle a réclamé que nous fassions l'amour le plus souvent possible et partout…
Ces révélations te filent la gerbe. Ton ex-mari a été une victime de cette femme. Tu sens dans le ton de sa voix qu'il regrette tout cela, que cela le débecte autant que toi. Qu'il n'a pris aucun plaisir sexuellement avec cette femme aux formes gonflées artificiellement.
- Pourquoi ne pas m'en avoir parlé plus tôt ? souffles-tu, les larmes coulantes sur tes joues. Nous aurions réuni ensemble les preuves pour la faire virer !
- Non, elle y ait pensé aussi, admet Kizaru. Tu te souviens de la période où tu as été hospitalisée ?
- Quel rapport avec … ?
Tu blêmis quand tu finis ta question et les événements évoqués. Tes symptômes tu t'en souviens que trop bien : vomissements, crampes abdominales, vertige, somnolence, perte de connaissance, convulsions épouvantables et nombreuses choses qui ont marqué ton esprit et ta peau.
- C'était elle …. ?
- Elle t'a empoisonné à chaque fois que je lui refusais quelque chose ou qu'elle doutait de moi. Alors je l'ai supplié d'arrêter de s'en prendre à toi et je lui ai promis que j'allais te demander le divorce quand tu aurais appris notre relation.. Mais j'ai essayé de te glisser des indices…
- Des indices… Attends… la bague laissée en évidence dans la salle de bain ?!
- … Ouiii ?
Tu fermes les yeux, agacée par le manque d'intelligence de ton ex-mari. Les jeux de piste et d'énigmes n'ont jamais été son truc mais au point de laisser des indices aussi peu compréhensibles…
- Kizaru Borsalino. Sur quoi, es-tu prêt à jurer que tout cela est la vérité ? chuchotes tu.
- Heeein ?
- Je te demande simplement de me jurer que tu me dis la vérité, là maintenant.
- Je te jure sur mon honneur et ma dignité restante ! Je suis prêt à le jurer sur mes enfants…. sur ma descendance, même si elle n'existe pas…
Tu restes silencieuse face à ses paroles. Tu sais qu'il a toujours rêvé d'avoir une famille, des enfants, bref une vie normale.
- Je ne sais pas quoi en penser, soupires-tu. Tu n'as pas une imagination aussi débordante mais me raconter tout ça, trois ans après sans chercher à me convaincre avant… C'est quand même gros.
- J'ai essayé de rentrer en contact avec toi après notre divorce, répond Kizaru avec plus d'aplomb. Mais tu t'es isolée de toute le monde et nous avons tous perdu ta trace ! Les autres collègues ne t'avaient rien fait, Reader-san !
Tu te mords la lèvre inférieure. Il n'a pas tord. En partant de Marineford, tu as laissé tout le monde derrière toi, préférant oublier tes amitiés profondes que tu avais tissées. Simplement parce que tu ne voulais plus de contact avec lui. Finalement, après plusieurs minutes de silence, tu soupires avant de te rallonger et tu lui tournes le dos, sous ses yeux étonnés.
- Reader-san ? t'appelle-t-il doucement.
- Va t'en, je veux dormir. Bonne nuit, amiral Kizaru.
Par ses simples mots, la conversation est close. Il y a trois ans, tu as fait un choix : celui du divorce. Aujourd'hui, tu n'es pas prête à faire confiance à nouveau. Borsalino semble attendre quelques minutes, espérant que tu changes d'avis avant que tu ne sentes son poids se lever, puis se rapprocher de toi. Une douce chaleur vient frôler ton front et tu sens qu'un doux baiser est déposé sur ta tempe avant qu'il ne tourne les talons et quitte l'infirmerie. Ton corps raidit par votre courte entrevue met du temps à se détendre. Morphée finit par t'appeler tard dans la nuit et celle-ci t'emmène dans le temps où tu étais encore à Marineford…
Le lendemain, G-1, 7h05,
Levée aux aurores, tu marches silencieusement dans le long couloir qui t'amène à la sortie du G-1. Le soleil est encore couché pour ton grand bonheur, te laissant dans la pénombre la plus totale. Tu files vers l'extérieur du quartier général de la Marine et de la Justice. En sortant par la grande porte, tu jettes un regard désapprobateur aux deux soldats censés garder la porte, et qui dorment profondément. Tu te retiens de leur donner un coup de pied pour les réveiller et tu continues ton chemin, en direction de ton navire. Tes pas sont rapides sur les pavés du chemin. Alors que tu t'éloignes de la célèbre base, tu sens un regard dans ton dos.
Tu tournes la tête pour balayer du regard les fenêtres ouvertes ou allumées à cette heure matinale. L'une des chambres est ouverte et une silhouette t'observe tristement partir. Tu le reconnais facilement à son pyjama rayé de jaune et ses cheveux ébènes : Kizaru Borsalino. Une fois encore, vos dernières paroles n'ont pas été tendres.
Tu détournes le regard pour regarder devant toi vers ton navire où Kyle t'attend avec tes soldats tous présents et heureux de te voir. Sans regarder derrière, tu lèves ton bras droit, et tu salues gaiement ton adjoint et tes soldats. Mais tu fais également un signe à une autre personne qui t'observe depuis sa fenêtre : pendant quelques secondes, tu n'as levé que deux doigts avant de lever les autres.
Une petite lueur d'espoir s'allume dans le cœur brisé de Borsalino : pendant vos années de mariage, ce fut votre signe d'au revoir d'entre deux missions :
" Ne m'attends pas pour dîner, je rentre bientôt à la maison !"
