Loi de Murphy : "Lorsqu'une décision est à prendre, il est urgent de ne pas prendre de décision."


Chapitre 12 :

Albator

COLLÈGE POUDLARD - ÉCOLE DE SORCELLERIE

Uniforme :

1) Trois robes de travail (noires), modèle normal (noir)

2) Un chapeau pointu (noir)

3) Une paire de gants protecteurs (noire), en cuir de dragon (noir) ou autre matière semblable (et noire)

4) Une cape d'hiver (noire), avec attaches d'argent (argenté, pas noir)

Chaque vêtement (noir) devra porter une étiquette (noire) indiquant le nom de l'élève (attention : nous acceptons toutes les ethnies)

"Trois robes de travail ?" lut Harry. "Je vais en acheter une cinquantaine, ça devrait tenir la semaine."

"'ttention, Harry... la richesse fait tourner la tête mais tu dois faire gaffe à ton Héritage."

Dudley avait beaucoup souffert des confiseries sorcières, il avait mangé une dragée goût gazon, une autre goût vomi et il avait lui-même vomi en léchant le goût poubelle... inutile de dire qu'il avait été très heureux de se nettoyer la langue avec les glaces Florian Fortarôme. Il s'était méfié par précaution en voyant la couleur caca d'oie peu alléchante mais coup de bol, c'était un délicieux parfum chocolat-fraise aux noisettes. Il avait ensuite dévalisé les petits gâteaux disponibles dans les distributeurs de la Poste et on ne lui dira pas qu'il avait dévoré une bonne vingtaine de friandises pour hiboux. Quand Hagrid les avait invité à se poser un moment pour déjeuner avant de reprendre leurs emplettes, Dudley se sentait trop barbouillé et refusait de payer pour manger des légumes. Harry lui avait donc offert un repas spécial composé d'une entrée ou d'un dessert (il avait donc choisi un dessert) avec un plat puis d'autres desserts... ils s'étaient mis d'accord pour qu'Harry mange le plat composé à 10% de légumes verts (un scandale) mais finalement comme il était tout de même le fils de Vernon Dursley, le cousin avait décidé de le manger quand même.

"Tiens, il reste un bout de pain, t'as qu'à le prendre... il est brûlé, j'en veux pas." déclara Dudley en prenant son assiette.

"Oh merci, c'est très généreux."

Dudley n'arrivait pas à savoir si c'était de l'ironie ou s'il se moquait de lui mais cette question quitta rapidement son esprit quand il remarqua le désastre.

"AAAH MAIS Y'A PAS DE VIANDE !"

"Je suis végétalien, Big D... c'est le Principe."

"Bah moi je veux un steak, j'en veux un maintenant et bien cuit, surtout."

Harry se leva pour demander de l'aide en cuisine et il se retrouva accidentellement chef cuistot pendant une demie heure, en profitant pour saucer toutes les assiettes vides qu'on lui ramenait. Il commençait à croire qu'il allait passer toute sa vie à cuisiner pour le Restaurant Baguette de Pins et Sureau d'Orgeat mais grâce à la Loi d'Harry et sa promiscuité avec plusieurs fourneaux, il déclencha une catastrophe en chaîne. Le magasin du Dr Fillibuster qui vendait des feux d'artifices était tout proche (pas de bol) et il était lui-même en face des Élixir de Rafraîchissement éternelle qui vendait des potions aléatoires, un cocktail particulièrement explosif mais pas seulement.

"Waw, t'es allé loin." commenta Dudley alors qu'une bonne partie du Chemin de Traverse était en feu et que les sorciers et sorcières flottaient un peu partout autour d'eux, certains changés en crapauds ou en rats d'égouts.

"Non j'étais tout près justement, c'est ça le problème." et comme Dudley jeta un regard de travers à ses nouveaux vêtements, Harry rajouta : "J'ai emprunté son tablier à Callum Everbleed pour ne pas finir tout nu... ton vieux T-shirt est mort, je le crains."

"Harry, je suis sincèrement désolé... j'n'avais pô réalisé... prends pas 50 robes d'école. Il t'en faut au moins 300, pour commencer, au minimum !"

Ils quittèrent le restaurant alors que Dudley n'avait pas mangé son sixième dessert et qu'il commençait déjà à tordre son visage pour piquer sa crise mais il se ravisa en voyant les sorciers rassembler les indices pour comprendre qui était le coupable de tout ce chaos ce qui les mettait dans une position fâcheuse, c'est-à-dire debout pour prendre leur jambes à leur cou (enfin, si Dudley a bien un cou, c'est un mystère).

"Au revoir, Delphinus, Sculptor, Ophiuchus et les autres..." saluait chaleureusement Harry. "C'était du très bon travail, les gars, on se retrouve vendredi soir au Chaudron Baveur pour le match !"

Pour éviter une cohue désordonnée de sorciers, sorcières, grenouilles et petits-pois-cassés en colère (ils avaient tout de même détruit une bonne partie du Chemin de Traverse), Hagrid cacha les deux enfants derrière son dos et profita d'une évasion de chauves-souris comme diversion. Il les poussa délicatement chez Mme Guipure pour qu'ils se fassent faire des robes scolaires sur-mesure et il s'excusa quand un chat (noir) pénétra avec eux pour sauter sur les genoux d'un blondinet qui sursauta avant de crier parce que son geste avait malencontreusement planté plusieurs aiguilles dans son épaule et le long de son bras.

"Vous venez pour Poudlard, les p'tits gars ?" salua la couturière pendant que le garçon aux cheveux platines criait à l'agonie.

"Non, on goûte simplement au Monde Magique." averti Harry en se baissant pour éviter un porte-manteau qui chutait en sa direction. "Mon cousin n'a pas encore décidé si ça vaut le coup ou pas alors je l'accompagne, c'est tout."

Le porte-manteau termina sa chute sur un vieux balais de course qui s'éleva quelques instants dans les airs, suffisamment pour faire tomber plusieurs étagères et une commode remplie de rubans... les rubans, enfin libres, se déroulèrent un peu partout frappant plantes magiques, tabourets d'essayage et ciseaux de coutures.

"Aïe, mon œil !"

Le garçon ignora les épingles qui lui donnaient un air malvenu de porc-épic puisqu'un ciseau venait de passer sur son visage. Il ne semblait pas sentir la coupure oblique sur sa joue (pourtant profonde), sa main était plaquée sur son œil droit et il lui fallait une potion magique d'urgence avant d'avoir des séquelles. Malheureusement, ses par-dessus de robes vertes s'enflammèrent et il ne resta bientôt plus que les fermoirs argentées qui tombèrent au sol et roulèrent sous la porte, coinçant Hagrid, Harry et Dudley avec Mme Guipure et Drago Malefoy.

"Mon œil ! Mon œil !" gémissait-il. "Père ? Père ! Mon Père fera un scandale, vous savez ?"

"Attends, j'ai une trousse de soin avec moi." le rassura Harry. "J'ai du coton et de l'antiseptique, je sais faire des points de sutures mais ça risque de faire mal... j'ai déjà utilisé l'anesthésiant pour soigner la coupure de Monsieur Hagrid et aider le Professeur Quirell, ainsi qu'un petit moineau qui passait par-là, il avait l'air de souffrir."

"Mais de quoi est-ce que tu me parles, toi ? Est-ce que tu es un moldu ?! Ne m'approche pas !"

Drago utilisait sa main libre pour tenir l'objet de son dégoût à distance et Mme Guipure aurait pu le raisonner si Hagrid n'avait pas commencé à marmonner pleins de phrases inintelligibles qui étaient plus gênantes qu'autre chose. Harry restait calme et poli en toutes circonstances, c'était un garçon rempli de gentillesse qui voyait le meilleur en chacun (même en l'Héritier Malefoy) mais il savait aussi se montrer ferme dans les cas d'extrême urgence.

"Ça suffit !" gronda-t-il. "Tu es blessé et il te faut une assistance de toute urgence... sinon, tu vas perdre l'usage de ton œil, c'est très grave. Alors tu arrêtes tes jérémiades sur-le-champ et tu te tiens tranquille."

"Mais..."

"Obéissez, jeune homme. Est-ce que vous trouvez votre comportement acceptable ?" gronda la couturière.

"Pardon Madame."

Il baissa la tête, cessa de gesticuler et accepta qu'on l'amène chez l'apothicaire le plus proche... cependant la porte était fermée et il faillit tourner de l'œil (c'est le cas de le dire). Le sang, il avait l'habitude d'en voir mais quand il observa mieux les vêtements des deux garçons, il trancha qu'ils étaient définitivement nés-moldus et ça n'était pas possible. Il plissa son nez ce qui était à la fois stupide et admirable dans sa situation.

"Ne me touche pas, sang-de-bourbe." menaça-t-il.

"Hé ! Ça suffit." gronda Dudley.

"Comment oses-t..."

"Tais-toi. Tu ne sais pas à qui tu t'adresse : je m'appelle Dudley Dursley, j'ai gagné toutes les médailles d'or de boxe et de rugby et de tir-à-l'arc et de musculation le jour où je les ai volés... on m'appelle la terreur des bac-à-sables parce que je n'ai jamais hésité à frapper sur un plus petit que moi et regarde-toi, tu fais à peine l'épaisseur de mon avant-bras !"

Drago ne savait pas s'il devait éclater de rire ou hurler parce que son œil commençait à brûler sévèrement et qu'il n'avait jamais eu aussi mal de toute sa vie (pas même la fois où il avait joué à repasser les mains de Dobby et qu'il avait trébuché). Il connaissait au moins trente insultes à faire pâlir un chaporouge et de quoi renvoyer ce misérable chez lui la tête dans un chaudron !

"Ah et au fait..." rajouta Dudley avec un léger sourire. "Lui, c'est mon cousin et il s'appelle Harry Potter."

"C'est pas poss-" et Drago ferma sa bouche quand le concerné retira le bandeau violet, dévoilant la plus célèbre de toutes les cicatrices. "Nom d'une chouette, tu es Harry Potter !"

"Oui alors maintenant, tiens-toi tranquille... j'ai un œil à soigner et tu auras probablement une jolie balafre, toi aussi. Elle deviendra célèbre avec un peu de chance."

L'opération dura un bon quart d'heure qui fût miraculeusement épargné par la Loi d'Harry... pendant qu'il appliquait un coton imbibé d'alcool pour nettoyer la plaie sur le nez du blondinet, Dudley se faisait naturellement prendre ses mesures pour les robes d'école. Drago serra les dents pour ne pas pleurer devant le Survivant qui protégeait son œil blessé avec une compresse blanche et à peine ce dernier prononça-t-il "C'est terminé." que les vêtements de l'Héritier Malefoy se déchirèrent davantage pour finir en lambeau. La Loi d'Harry venait de se réveiller, elle avait fait une bonne sieste.

"Je ne peux tout de même pas sortir comme ça... mon œil est probablement foutu, mon visage a eu cinq points de sutures quoique ça veuille dire et ma belle soie n'a plus aucune classe ni élégance !"

"C'est fâcheux, je te l'accorde." murmura doucement Harry. "Je vais t'arranger ça."

Comme ils étaient dans une boutique de vêtements, il lui dénicha de belles bottes (noires) doublées de jaunes mises de côtés pour un certain Cédric Diggory. Il rajouta un pantalon (noir) plutôt basique qui traînait là, ça n'était pas du sur-mesure mais c'était à la bonne taille. Les sorciers n'étaient pas habitués à porter des T-shirts... il ne savait pas que la pièce (noire) qu'il assortit avec une somptueuse cape (noire) était une pièce très rare dans le monde magique, un classique chez les moldus. Il sortit une large poignée de gallions qu'il posa sur le comptoir pour payer ses achats avec un bon pourboire car il était très poli et il hocha sa tête d'un air satisfait.

"Je trouve que ça correspond très bien à ton style." conclut-il. "On dirait... Albator."

"Est-ce une moquerie ?! Ta cape est doublée d'un tissu rouge, j'ai l'air d'un Gryffondor. C'est inadmissible et je me fiche que tu t'appelle Harry Potter. Je suis l'Héritier d'une grande lignée de sangs-purs et j'ai toujours été promis à un immense avenir dans la magie (noire). Je ne peux décemment pas porter ces haillons !"

"Oh, tu es un mage noir ? Mes excuses, je n'en savais rien... je vais arranger ça."

"Je ne suis pas un mage noi... hé."

Harry sortit de son sac-à-dos un pot de peinture blanche avec un pinceau fin et il passa plusieurs minutes à griffonner pendant que la petite sorcière profitait de cet instant créatif pour prendre des mesures pour ses uniformes scolaires. Il dessinait une tête de mort car il confondait les mages noirs et les pirates mais surtout parce qu'il n'arrivait pas à se sortir du crâne le générique du dessin animé, aaah, c'était toute l'enfance de Dudley !

"Et voilà. C'est sans doute mieux ainsi... on dirait encore plus Albator."

Drago baissa la tête et il aurait écarquillé les yeux s'il avait encore... eh bien deux yeux, ça va de soi. Croyez-le ou non mais son éducation parfaite et distinguée ne l'avait pas préparée à cette situation. Il se trouvait donc parfaitement démuni.

"Euh... je ne... merc... non, pas merci. C'est hideux et je... Je... nous... nous nous reverrons à l'école."

A ce moment, la porte sortit brutalement de ses gongs laissant apparaître deux sorciers aux cheveux tellement blonds qu'ils paraissaient blancs. Derrière eux, le feu avait repris de plus belle et le couple Malefoy ne semblaient pas tellement choqués de voir leur fils comme s'il était rescapé d'un grand accident. Une journée de fous, véritablement, ils n'avaient plus vu une chose pareille depuis le grand Krach boursier de 1929 !

"Viens Drago, nous rentrons."

"A bientôt, Harry Potter." s'inclina-t-il en prenant bien soin de parler le plus fort possible.

Comme Lucius Malefoy lui avait répété depuis sa plus tendre enfance "tu devras retourner le Survivant de notre côté", son fils en avait profité pour hurler ce nom le plus fort possible et tous les passants de la rue se retournèrent pour observer cette scène absurde : Harry Potter en train d'enlacer Drago Malefoy habillé comme le héro d'une Guerre Mondiale en criant "J'ai hâte !" et Narcissa Malefoy nota dans un coin de son esprit que c'était finalement plus chaotique que le grand Krach boursier de 1929.

- Fin du 12ème chapitre -

...à suivre...

INFO : dans le texte canon, il est précisé (noir) entre parenthèse à côté de chaque vêtement et comme je trouvais ça amusant... j'ai continué tout le long du chapitre.