Chapitre 28 - Le Viking, conduite honteuse du / Soigner, les plaisirs de

Notes de l'auteur : Avertissement, violence/gore dans la seconde partie de ce chapitre. J'ai mentionné au début de cette fiction que c'était une histoire sans enjeux avec quelques moments sérieux occasionnellement - nous arrivons à l'un de ces sérieux moments ici. J'ai le plaisir de vous informer que c'est de la violence d'humain à humain et qu'aucun champignon n'a été blessé.


La danse, les lumières, la musique, la femme dans ses bras - c'était un moment pétillant de joie qui deviendrait l'un des souvenirs les plus chers de Drago et lui permettrait de produire de puissants Patronus pour les années à venir.

Ils se séparèrent à regret, haletants. Granger recula en premier, puis Drago l'embrassa encore ; il sentait le glas imminent de la réalité et en voulait juste un peu plus.

Puis il essaya de reculer, mais elle se mis sur la pointe des pieds et pressa sa bouche au coin de sa mâchoire. Les mains de Drago glissèrent sur sa nuque, des pétales de roses caressant ses phalanges, elle soupira contre sa joue.

La magie de l'instant commençait à disparaître. Drago fit courir ses doigts le long de sa taille pour mémoriser ses formes et l'embrassa une dernière fois pour sceller le souvenir de sa douce bouche.

Ils se regardèrent l'un l'autre, les lèvres humides, déconcertés, leurs facultés mentales alcoolisées se rendant finalement compte de ce qu'ils avaient fait.

La réalité était froide et inflexible et elle les frappa durement. Le cerveau de Drago, qui avait été, en fin de compte, absent toute la soirée, revint. Il lui demanda avec violence ce qu'il pensait être en train de faire, putain ? Un Auror n'embrassait pas sa Cible.

Granger avait l'air tout aussi confondue. Elle fit un pas en arrière. Son mouvement était teinté de reproches, de regrets et d'horreur.

Ils se regardèrent avec une inquiétude croissante et un désespoir d'affirmer que cela n'avait rien été du tout.

Granger, accablée, retrouva sa langue en première. "On n'aurait pas dû faire ça."

"Non - on aurait pas dû," dit Drago, détestant entendre à quel point il semblait essoufflé.

Granger regarda le sol, les miroirs, partout sauf lui. "Je sais que nous ne somme pas - hum - je sais que - évidemment, tu sais -"

"Oui, évidemment-"

"Et aussi - nous ne sommes pas -"

"Oui."

"Nous avons une relation professionnelle," dit Granger. "Et il y a des règles strictes à propos de ce genre de choses. Pour de très bonnes raisons."

"Il y en a. Oui. Des règles. Et un Code de Conduite qui est sans équivoque sur - sur les choses de cette nature."

"C'est vrai. Bien sûr."

"C'était une erreur de jugement," dit Drago.

"Oui. Nous étions tous les deux - tous les deux sous influence. Ça n'arrivera plus. Je ne voudrais pas enfreindre quoi que ce soit et mettre en péril - ceci. Toi étant mon Auror et - et tout ça."

"Bien."

"Bien," répéta Granger.

Drago tenta de retrouver un peu d'insouciance. "C'était les boissons. Juste les boissons."

"À l'évidence, oui. Rien de plus."

"Rien de plus," répéta Drago.

"Bien." dit Granger.

"On va - au lit ?" demanda Drago.

"Oui."

"Je veux dire séparément, bien sûr. Aller aux lits. Au pluriel. Je veux dire qu'on peut partir ensemble mais aller dans dans des lits séparés."

"Bien," dit Granger, hochant vigoureusement la tête devant cette clarification critique. "Oui."

"Parce que nous n'irions jamais dans le même lit, évidemment-"

"Bien sûr que non."

"-Ça serait de la folie."

"Oui."

"Nous ne sommes pas fous."

"Non. Nous sommes - parfaitement sains d'esprit."

Ayant établi leur contrariante sanité d'esprit, ils se tournèrent vers la porte.

Les choses qui les avaient rapprochés étaient toujours là ; ils se frôlèrent les coudes, puis s'écartèrent l'un de l'autre comme s'ils étaient brûlés, s'excusant encore.

Quitter la salle de bal fut une affaire gênante à base de qui ouvrirait la porte et qui passerait le premier, sans toucher l'autre.

Drago marcha avec Granger jusqu'au grand escalier mais ne la suivit pas à l'étage.

"Tu ne viens pas- ?" demanda Granger.

"Non," dit Drago. "Après réflexion, j'ai décidé de me jeter dans le lac."

Granger eut l'air de trouver que c'était une excellente chose à faire. "Je vais aller hurler dans un oreiller."

"Bien. Parfait. Heu - amuse-toi bien."

"Merci."

Granger se pressa pour monter les marches sans un regard en arrière.

Drago attendit d'entendre sa porte se refermer.

Puis il dit, doucement, mais avec toute l'intensité des turbulences de son âme : "Merde."

ooo

La pleine lune était imminente.

Le ministère de la Magie, tentant de concilier sécurité publique et hystérie collective, publia un avis demandant à la communauté sorcière de rester à l'intérieur pendant les trois nuits de la lune des chasseurs, en raison d'activités suspectes des loups-garous.

Potter, la WTF et tous les Aurors disponibles passèrent la lune du chasseur à chasser eux-mêmes et attrapèrent trente loups-garous qui s'étaient positionnés pour se transformer là où ils pourraient infecter le plus de gens. Sept loups-garous ne purent être attrapés à temps, quinze personnes furent infectées, cinq succombèrent à leurs blessures.

Le travail de Granger revêtit une nouvelle urgence. La Légilimancie de Drago n'avait jamais été aussi demandée.

Mais Fenrir Greyback était prudent. Il n'y avait rien d'utile dans l'esprit des captifs.

Les pièges des maisons sécurisées et de la maison de Granger donnèrent lieu à quatre captures : une sorcière et trois sorciers, tous travaillant sous les ordres de Greyback, et tous, de manière exaspérante, ignoraient où il se trouvait.

La sécurité à King's Hall fut renforcée. Des universitaires et des étudiants perplexes se virent obligés de présenter leurs diplômes à l'entrée, désormais gardée par des agents du Département de la Justice Magique. L'accès au troisième étage, qui abritait le laboratoire de Granger, était bloqué. Les autres chercheurs furent transférés ailleurs. Granger informa le personnel de son laboratoire de la menace et leur donna la possibilité d'interrompre leur travail, moyennant paiement, jusqu'à ce que la situation soit résolue. Personne ne saisit l'opportunité.

Les jours passaient dans un flou tendu et anxieux. Quand il n'était pas avec Granger, l'attention de Drago était obsessionnellement tournée vers la bague, attendant de sentir la montée de panique dans son cœur ou l'appel strident de sa balise de détresse.

Donc, évidemment, à l'incident suivant, il ne sentit aucun des deux.

Ce fut le bélier costaud qui tenait lieu de Patronus à Goggin qui l'alerta qu'il y avait un problème.

Drago était en train d'interroger un loup-garou attrapé au cottage de Granger quand le bélier d'argent bondit dans la cellule.

"King's Hall," grogna-il de la voix de Goggin. "Vite !"

Drago transplana à Cambridge pour trouver des sorciers et des Moldus paniqués courant le long de la cour de Trinity. Il se fraya un chemin jusqu'à l'entrée de King's Hall, où Goggin gisait, ouvert du sternum au pubis, se vidant de son sang.

À côté de lui se trouvaient les silhouettes molles des agents du Département de la Justice Magique qui avaient monté la garde et les corps de cinq sorciers inconnus. Plus loin, une pile de livres épars. Aucun signe de Granger.

Avec un horrible sentiment de déjà-vu inversé, Drago envoya trois Barzoï au bureau des Aurors et au service des Médicomages.

Il se Désillusionna et transplana près de la bague. Pourquoi n'avait-elle pas activé la balise de détresse ? Que lui avaient-ils fait ?

Il apparut dans une obscurité quasi totale, dans le salon d'une maison condamnée. Les silhouettes d'une demi-douzaine d'hommes sursautèrent de surprise lorsque le craquement de son transplanage révéla son arrivée.

Il ne pouvait pas voir Granger et n'osait donc pas les mettre hors d'état de nuire avec quelque chose d'explosif. Il réussit à pétrifier trois d'entre eux alors qu'il prenait ses repères, dévia deux sorts - puis il se retrouva sur la trajectoire de trop de sorts pour pouvoir les dévier, et fut touché par un Finite Incantatem, quelque chose de commotionnant au niveau de son genou et un Stupéfix.

Le Stupéfix fut comme un coup de poing, le frappant à l'épaule. Sa baguette tomba de sa main inanimée.

Drago, voyant sa baguette rouler aux pieds de ses adversaires, feignit de s'effondrer, comme si le Stupéfix l'avait correctement frappé.

Il restait quatre hommes. D'où il était maintenant allongé sur le sol, Drago pouvait voir Granger, affalée contre un mur fissuré. Elle aussi avait l'air Stupéfixé. Pas de saignement apparent. C'était un léger soulagement.

La baguette de Drago fut ramassée par le plus grand des hommes, qui en possédait désormais trois - celle de Drago, celle de Granger et la sienne.

"Est-ce que c'est un foutu Auror ? Comment ce connard a-t-il pu arriver ici ?" demanda l'un des hommes. Il lança un Lumos pour voir l'insigne de la cape de Drago.

"Elle doit avoir un mouchard sur elle", dit un autre dans un gémissement nasillard, donnant un coup de pied à Granger. Il lança un sort de révélation basique, trop rudimentaire pour révéler la bague. "Déshabillons-la."

Il releva Granger avec une violence inutile, faisant basculer sa tête pendante en arrière. Il commença à déchirer le devant de son pull et passa une main en dessous pour défaire son jean.

Il allait mourir aujourd'hui.

"Je vais la fouiller," dit le plus grand personnage.

Ce grondement avec un léger accent. Le reflet blond-roux de la barbe.

C'était Larsen.

"Tu fais toujours les trucs amusants," dit celui qui avait un ton nasillard, sa main tâtonnant vers la braguette de Granger. "Je veux que ce soit à mon tour-"

Larsen attrapa l'homme par la nuque. "Moore. J'ai dit que je le ferai."

"Enlève tes putains de mains," dit Moore, lâchant Granger pour résister à la poigne de Larsen.

Il y eut une bagarre. Drago observa et attendit qu'arrive le moment où l'un des hommes trébucherait trop près de lui et où il pourrait lui voler une baguette.

L'un des autres ravisseurs tenta de maintenir la paix, se frayant un chemin entre eux deux. "Oh, oh, oh. Pourriez-vous arrêter de déconner tous les deux ? Qui sait combien d'autres Aurors sont en route ?"

"Ouais," dit le quatrième homme dégingandé. "Prenons lui ce dont nous avons besoin et partons."

Moore profita de la distraction pour porter un coup au visage de Larsen. "Laisse-moi partir, putain de -"

Larsen ne réagit pas bien au coup. Il envoya Moore contre un mur. Moore s'en releva et se jeta sur Larsen avec un cri de rage. Les deux autres tentèrent d'intervenir, baguettes levées, menaçant de Stupéfixer les deux combattants.

Drago attendait son ouverture - il n'y en aurait qu'une. Ils étaient plus proches de Granger que de lui, maintenant, et trop loin pour qu'il puisse saisir l'une des baguettes du poing de Larsen.

Le Stupéfix raté s'estompait du bras de Drago. Il glissa sa main vers l'étui de sa cuisse, où était attaché son couteau préféré.

Il sentit une légère accélération du rythme cardiaque à travers l'anneau - puis un frémissement de peur.

Granger se réveillait.

Alors que ses ravisseurs étaient aux prises l'un avec l'autre, une de ses mains se déplaça vers sa poche. Elle gardait la tête baissée comme si elle était toujours inconsciente.

Maintenant, parmi le piétinement des bottes des hommes qui se disputaient, Drago pouvait voir quelque chose briller dans sa paume. C'était une pile de ses palets anti-magie.

Oh. Oh.

Granger était sur le point d'égaliser les règles du jeu.

Drago attendit.

Avec de rapides mouvements de poignets, Granger envoya les palets glisser dans les coins de la pièce, sous les meubles moisis et dans des recoins sombres.

L'un des hommes repéra le mouvement. "Qu'est ce qu'elle vient de faire, putain ?"

"Qu'est-ce que tu veux dire ?"

"Je viens juste de la voir - je ne sais pas - faire un mouvement saccadé - je crois qu'elle a jeté quelque chose."

Ils se regroupèrent autour de Granger.

Larsen l'attrapa par le menton et pressa sa baguette sur sa tempe. "Legilimens !"

Mais c'était trop tard. Drago avait senti le changement au moment où le périmètre avait été mis en place - il y avait eut une sorte d'extinction au plus profond de lui. Un manque soudain.

Il n'y aurait pas de Légilimancie dans cette pièce.

"Il se passe quoi putain ?" demanda Moore.

Le dégingandé pressa sa main contre son torse, comme si son souffle lui avait été volé. "Qu'est-ce que-?"

Drago ne leur donna pas le temps de tirer les choses au clair.

Il bondit sur ses pieds, fit trois grands pas vers le groupe et plongea son couteau dans le côté du premier cou à portée.

Puis, joyeusement dépourvu de sens de l'honneur, il poignarda l'homme suivant dans le dos.

Le dégingandé et le pacificateur étaient au sol.

Larsen et Moore se retournèrent et se collèrent dos au mur, baguettes levées.

"Expulsis visceribus !" cracha Larsen, abattant sa baguette vers Drago.

"Confrigo !" cria Moore, agitant la sienne vers lui également. "Doloris !"

Rien ne se passa.

L'air atterré, Larsen essaya la baguette de Drago - Decapio ! - puis celle de Granger - Stupéfix ! - sans effet.

"Mais qu'est-ce qui ne va pas-" dit Moore, pointant sa baguette inutile vers Drago.

Drago arracha la baguette de la main de Moore, comme il la lui offrait commodément.

Il la plongea dans l'œil de Moore jusqu'à la poignée.

Il y eut une projection de gel vitreux. Moore se jeta en avant avec un cri étranglé. Drago marcha sur l'arrière de sa tête et n'enleva pas son poids tant qu'il ne sentit pas la pointe de la baguette percer le crâne de l'homme et se presser contre la semelle de sa botte.

C'était pour Granger.

Il l'enjamba et se tourna vers Larsen.

Le Viking et lui se jaugèrent l'un l'autre.

L'homme le plus grand avec lequel Drago s'était battu était Goggin. Cet homme faisait ressembler Goggin à un garçon pubère. Drago était assez sage pour savoir qu'il était physiquement surpassé. Dans toute autre situation, il aurait reculé. La bonne décision ici était de fuir, ne serait-ce que le temps d'appeler des renforts. Le geste logique. Le geste évident.

Mais il ne fuierait pas. Il ne laisserait Granger seule avec cet homme qu'à l'état littéral de cadavre.

C'était le problème avec les Quelque chose entre les Aurors et leurs Cibles.

Drago avait un couteau. Larsen avait tous les avantages d'une taille et d'un poids supérieurs.

Cela allait être intéressant.

Larsen cligna des yeux dans la pénombre. "Le pilote… ?"

Ah oui. Les souvenirs de Driessen.

"Ne te bats pas avec moi," dit Larsen, levant ses mains. "Je te laisserai partir. Je n'ai besoin que d'elle. Elle ne vaut pas ce que je vais te faire."

"Elle vaut définitivement ce que je vais te faire."

Larsen laissa tomber les baguettes inutiles et se précipita vers lui. Ils commencèrent une danse dangereuse, Drago faisant de son mieux pour éviter d'être agrippé, tandis que Larsen ne voulait rien d'autre que l'approcher suffisamment pour le battre de sa masse supérieure.

Drago se plaça entre Larsen et Granger, qui était blottie dans un coin, son cœur battant à tout rompre.

Larsen s'approcha trop près. Drago traça une jolie ligne sur son visage. Un coup de poing destiné à la gorge de Drago le frappa à la poitrine. Il sentit quelque chose craquer.

Il frappa avec le couteau. Larsen esquiva au dernier moment et perdit une oreille au lieu de sa vie.

Ils se séparèrent. Drago avait du mal à reprendre son souffle - quelque chose ne fonctionnait pas correctement dans sa cage thoracique. Larsen toucha le côté de sa tête et regarda sa main ensanglantée avec émerveillement. Le morceau de chair qui avait constitué son oreille était par terre.

Ils se regardèrent. Sa Légilimancie manquait énormément à Drago.

Larsen grogna et se jeta à nouveau sur Drago. Drago envoya un coup de pied dans son plexus solaire qui aurait dû le mettre à genoux.

Ce ne fut pas le cas. Cela le ralentit un instant, puis il changea de tactique, voulant à présent se saisir du couteau de Drago. Drago vit une ouverture pour un beau crochet et saisit l'occasion, son poing fracassant l'œil de l'homme. Il sentit le contour précis de l'orbite de Larsen contre ses phalanges, sentit une sorte de grincement.

Ce coup de poing aurait jeté n'importe quel autre homme sur le cul, mais pas le Viking. Il se secoua et se précipita à nouveau vers le couteau. Drago accueillit sa main tâtonnante avec la pointe du couteau et la poussa à travers sa paume.

Larsen retira sa main et lui lança un uppercut avec l'autre, seulement partiellement esquivé par Drago.

Il frappa Drago à la mâchoire. Il vit des étoiles.

Si Larsen lui décrochait un seul vrai coup de poing, ce combat serait terminé. Le Viking était une bête.

Ils se séparèrent. Larsen tenait sa paume perforée sur le côté. Drago secoua la tête pour remettre son cerveau en place. Des points noirs flottaient dans sa vision.

Le combat au corps à corps était épuisant. Après ces longues soixante secondes de combat, Larsen aurait dû être comme Drago, haletant, tremblant d'effort. Il était à peine essoufflé.

Ils se rapprochèrent à nouveau. Drago envoya un poing dans la bouche de Larsen. Le Viking dévia de sa trajectoire et se détourna.

Maintenant, il était en colère. Il cracha des dents. Il se précipita - outrageusement rapidement, pour un homme aussi grand - et réussit à arracher le couteau des mains de Drago.

Ils plongèrent tous les deux dessus.

Drago réalisa, tandis que Larsen le plaquait au sol, que l'homme n'avait pas voulu du couteau. Il avait voulu que Drago soit à la portée de sa masse monstrueuse.

Drago était coincé. Larsen était sur lui, une main sur son cou, y pressant chaque kilo de son horrible poids.

La vision de Drago commença à devenir floue.

Larsen leva le poing.

Drago était mort.

Dans une sorte de ralenti, il vit une petite main apparaître à côté de la cuisse de Larsen.

Dans la petite main brillait un scalpel.

Le poing de Larsen commença sa trajectoire descendante. Le temps ralentit à un rythme effréné. Avec une charmante précision, le scalpel fut enfoncé profondément dans la partie supérieure de la cuisse de Larsen et traîné le long de son artère fémorale.

Le poing qui descendait s'arrêta. Le pantalon de Larsen s'écarta le long de l'incision.

Il y eut un magnifique jet de sang.

Le temps reprit sa course normale. Larsen se tourna avec un grognement et jeta Granger au sol. Elle tomba.

Le mal était fait. Larsen se releva en chancelant - une erreur. La longue blessure laissa couler ce qui ressemblait à une pinte de sang.

La vision de Drago s'éclaircit. Granger était à genoux, deux des baguettes serrées contre sa poitrine. Elle cherchait la troisième.

Larsen la repoussa d'un coup de pied et récupéra la baguette restante. Puis il la prit par le bras et la souleva. Le cœur de Drago s'arrêta - elle avait l'air si fragile, si brisable alors qu'elle se balançait avant de retrouver ses pieds.

Le Viking chancela vers la porte, saignant abondamment, entraînant Granger avec lui, ayant visiblement l'intention de s'enfuir.

Drago n'était pas d'accord avec le plan de Larsen, ce qu'il lui indiqua en se jetant vers lui, couteau à la main, et en tranchant ses tendons d'Achille stupidement épais, d'abord à gauche, puis à droite.

Granger dégagea son bras de la poigne de Larsen alors que l'homme tombait à genoux.

Le Viking regarda par-dessus son épaule, le couteau et le scalpel, ainsi que la longue trace de son propre sang, rouge-noir sur le sol crasseux.

Il rampa à moitié, tomba à moitié par la porte ouverte. Il ne le savait pas, mais cela le plaçait juste en dehors du périmètre de Granger.

Drago, toujours à quatre pattes, lança le couteau.

Agrippant sa baguette de sa main ensanglantée, Larsen ouvrit la bouche pour transplaner.

Le couteau le toucha à l'épaule. Il grogna, leva à nouveau faiblement la baguette - puis sa mâchoire se relâcha. Il tomba finalement inconscient, dans une mare de sang.

Drago et Granger se relevèrent tous les deux et le rejoignirent à l'extérieur du périmètre. Drago retira la baguette de Larsen de sa main ; Granger lui passa la sienne.

"Il ne doit pas mourir," cria Granger, s'agenouillant près de Larsen, des sorts de Guérison brillant au bout de sa baguette. "J'ai besoin de savoir pourquoi."

Drago passa des menottes à l'homme et les serra sans pitié.

Ils envoyèrent une petite ménagerie de Patronus, invoquant des Médicomages, Potter et Weasley, quiconque se trouvait au QG des Aurors, et Tonks.

Pendant que Granger stabilisait l'homme, Drago l'attrapa par la barbe et lui renversa la tête, agita sa baguette pour lui ouvrir les yeux et cracha, "Legilimens".

Dans son état à demi mort, l'Occlumancie du Viking était amoindrie. Drago haletait et expliquait ses découvertes à Granger alors qu'il procédait.

"Bien - qu'est-ce que ce connard attend de toi - deux choses - d'abord, il voulait parcourir ton cerveau à la recherche d'informations sur toute autre personne qui pourrait travailler sur l'immunothérapie magique, ou même sur les Moldus qui pourraient être capables d'aider les chercheurs en magie. Et deuxièmement-"

Drago rencontra une barrière d'Occlumancie plus dense. Il lutta contre elle, puis décida de prendre un raccourci en serrant la gorge de Larsen jusqu'à ce qu'elle disparaisse. "Deuxièmement, quand il a entendu que tu développais un traitement contre la lycanthropie, il - d'abord il n'y croyait pas - c'était impossible - et ensuite il a voulu comprendre comment tu avais isolé le virus pour le cibler en premier lieu - il n'a pas réussi à l'isoler lui-même-"

"Comment en a-t-il entendu parler ?" demanda Granger. "Et pourquoi essaie-t-il de l'isoler ?"

"Donne-nous une minute," dit Drago, travaillant à travers des fils de souvenirs disjoints pour trouver des réponses. "Il voulait gagner suffisamment ta confiance pour te rencontrer quelque part seul pour pouvoir lire dans ton esprit et comprendre comment tu avais fait. Tu as été trop prudente - trop distante, donc il - a proposé de travailler avec toi pour qu'il puisse entrer dans les coulisses. Il a senti que je le lisais au café - il ne voulait pas de confrontation - il a décidé d'éliminer les autres chercheurs avant de revenir vers toi. A découvert que tes mesures de protection avaient été renforcées - il surveillait King's Hall depuis des semaines - il avait rassemblé le groupe d'aujourd'hui pour te kidnapper - il allait utiliser la Légilimancie pour apprendre comment tu avais isolé le virus, ou te torturer pour savoir - et ensuite - putain de connard - te tuer."

"Mais pourquoi?"

"J'y arrive." Drago plongea plus profondément dans l'esprit de Larsen, là où l'Occlusion involontaire persistait le plus, malgré la quasi-inconscience de l'homme. "Il veut tuer tous ceux qui travaillent dans ce domaine parce qu'il ne veut pas de remède. Pour la lycanthropie."

Il brisa une autre barrière, dans la partie la plus profonde du cerveau de Larsen, où étaient conservés tous ses secrets les plus précieux. "Bon sang, c'est un - c'est un putain de loup-garou. Putain ! Il travaille avec Greyback - Greyback lui a parlé de toi."

"Quoi ?!"

"Il a besoin de comprendre comment tu as ciblé le virus parce que - ils essaient de développer - une sorte de contre-mesure contre toi - le laboratoire de Larsen essaie de produire - une souche de lycanthropie qui peut être utilisée pour infecter les autres à tout moment, pas seulement au moment de la pleine lune. C'est pourquoi il avait besoin de comprendre comment tu avais fait. Ils - ils essaient d'en faire une arme."

Drago sortit de l'esprit de Larsen.

Granger et lui se regardèrent.

Les craquements des Transplanages résonnaient autour d'eux.

"Je ne pense pas, non," dit la voix de Tonks.

L'un des hommes pétrifiés, encore à moitié paralysé, se traînait hors de la maison, une main agrippant sa baguette. La botte de combat de Tonks écrasa son poing contre le sol.

"Sortez-la d'ici," dit Tonks.

Granger insista pour récupérer ses palets. Puis, bras-dessus bras-dessous, ils transplanèrent au Manoir.

ooo

Au Manoir, Drago et Granger essuyèrent le sang de leur visage et tinrent une réunion au sommet avec Tonks, Shacklebolt, Potter et Weasley. Il y eut beaucoup d'étreintes pour Granger et de claques sur les épaules de Drago (il esquiva les étreintes).

Après ces exclamations et ces effusions attendues, ils s'installèrent tous les six autour d'une théière d'opimum pour discuter de l'incident.

Les projets de Larsen et Greyback furent un choc pour tous. Il y avait la folie vindicative habituelle de Greyback, et puis il y avait ça : un effort concerté pour propager une maladie cruelle à grande échelle et tuer tous les chercheurs capables de trouver un remède. C'était bien au-delà de ce dont chacun d'entre eux l'avait cru capable.

"Gagnez du temps pour moi jusqu'en décembre," dit Granger, le visage pâle.

Drago apprit que Granger avait été Stupéfixée immédiatement après avoir quitté King's Hall, ce qui expliquait pourquoi il n'avait pas eu la moindre alerte de la part de la bague sur sa situation. Goggin et les agents du Département de la Justice Magique avaient abattu cinq hommes avant d'être submergés par le nombre de leurs adversaires. Goggin était à Sainte Mangouste, se remettant du même vilain sort d'éviscération que Larsen avait lancé sur Drago.

En attaquant Granger alors qu'elle quittait King's Hall, ses ravisseurs avaient utilisé sa seule véritable vulnérabilité - le seul moment où elle n'était pas entourée de protections, sortant du Hall pour transplaner. Shacklebolt dit qu'il discuterait avec les Transports Magiques pour qu'un foyer de Cheminette soit installé dans le laboratoire de Granger, afin qu'elle n'ait plus jamais à quitter les murs de protection de King's Hall.

Greyback jouait désormais à un tout nouveau jeu. Sous le poids des regards hagards de Shacklebolt et Tonks, Granger accepta, avec une douleur évidente, d'abandonner ses services aux urgences de Sainte Mangouste. Si Larsen avait été assez audacieux pour un enlèvement en plein jour à Trinity, il y avait désormais une réelle possibilité que Greyback ait l'audace de mettre en scène quelque chose aux urgences.

Tonks dit qu'elle informerait le bureau des Aurors danois de l'attaque de Larsen, de son laboratoire et de ses répugnantes intentions. Potter, Weasley et elle partirent remplir Larsen de Veritaserum et extraire toutes les informations qu'il pourrait avoir sur l'emplacement le plus récent de Greyback.

Drago se leva pour se joindre à eux, mais Tonks l'interdit catégoriquement, lui ordonna sèchement de s'asseoir et lui dit de ne pas être un martyr - il en avait assez bien fait pour aujourd'hui.

"Si tu vas quelque part, ce sera à Sainte Mangouste," dit-elle, regardant les diverses blessures de Drago.

"Je vais m'occuper de lui," dit Granger.

La réunion au sommet fut dissoute.

ooo

Drago et Granger prirent une douche et se retrouvèrent dans l'un des plus petits salons, tous deux un peu en mauvais état. Drago boitait ("Ce connard colossal était si lourd, je crois que je me suis cassé une couille").

Henriette et Tupey s'agitèrent anxieusement, offrant du thé, de l'opimum et du chocolat, jusqu'à ce qu'ils soient gentiment chassés.

Granger et Drago firent le point sur leurs blessures. Surtout des contusions pour Granger, là où elle avait été projetée, saisie et frappée. Poignets, bras, mâchoire.

La vue de ces marques fit vaciller Drago au bord d'un soudain accès de rage.

Quelque chose dut se voir sur son visage. Granger lui lança une sorte de regard déconcerté et se guérit de quelques coups de baguette rapides.

Les contusions avaient disparu. La rage resta. Drago la ligota fermement et la repoussa.

À présent, il se retrouvait cerné par la lueur verte des sorts de diagnostic alors que Granger commençait à l'examiner.

Il regarda autour de lui les pictogrammes regorgeant de significations énigmatiques.

"Tu es une sorcière utile à garder près de soi," dit Drago.

"Tu es un sorcier décent toi-même," dit Granger. "Merci. Pour aujourd'hui. Encore."

"Une idée absolument brillante, de sortir tes palets."

"Exceptionnellement heureuse que tu aies eu un couteau. J'allais te jeter le scalpel."

Granger resta silencieuse un moment le temps d'étudier le diagnostic. Puis elle dit. "Je n'aime pas vraiment être une demoiselle en détresse."

"Tu n'es pas très bonne à ça non plus. Je n'en ai jamais vu ouvrir une artère fémorale avec une telle sublime exactitude."

"Il était bien positionné pour ça."

Il y eut un silence. Ses mains étaient stables alors qu'elle s'affairait avec d'autres sorts de diagnostic.

"Tu te sens bien ?" demanda Drago.

"À quel propos ? Découper un homme ?"

"Oui. Et - tout le reste."

"Pour l'instant je suis plus affamée qu'autre chose. L'opimum atténue le reste. Toi ?"

"Ça va. Avide de revanche. Je planifie de tuer accidentellement Larsen quand je l'interrogerai. Je fantasme sur le meurtre violent de Greyback de mes propres mains. Tu sais. Ça va."

Granger lui lança un regard en coin. "Fantasmer sur un meurtre n'affaiblit-il pas la fibre morale ?"

"Je n'ai pas une seule fibre morale à proprement parler."

"Ah non ?"

"Non. Je les ai toutes données aux orphelins."

Granger s'arrêta. Elle se détourna, rit dans ses mains, puis respira et lui fit à nouveau face. "Arrête d'être stupide. On a du travail."

Non, il n'arrêterait pas d'être idiot. Il aimait la voir rire. Cela lui donnait l'impression de palpiter. De plus, l'excitation post-adrénaline commençait à s'éveiller, et la sensation de palpitation induite par Granger continuait de vouloir descendre jusqu'à son entrejambe.

Continue, mon vieux.

Granger, joyeusement ignorante de Drago et de son entrejambe palpitant, rejeta quelques-uns des schémas et fit un inventaire de ses maux.

Il s'agissait d'un œil au beurre noir, de deux côtes cassées, d'une entorse au genou (le mauvais - bien sûr) et d'une mâchoire fracturée.

Elle était heureuse d'informer Drago qu'il ne s'était pas cassé une couille.

Elle partit se laver les mains. Puis elle revint et prit son air de Guérisseuse - sérieuse et concentrée, avec une certaine autorité dans son allure. "Bien. Nous allons te réparer correctement. Nous allons commencer par ces côtes. Enlève ta chemise."

Drago essaya de ne pas avoir l'air trop ravi de cette opportunité.

On lui demanda de s'allonger sur le canapé, ce qu'il fit avec joie. Il mit ses mains derrière sa tête (parce que c'était confortable, mais aussi parce que ça faisait ressortir ses pectoraux, un bonus pour Granger). (De plus, il avait des abdos parfaits. Elle était libre de le remarquer aussi.)

Granger était moins intéressée par se délecter de la perfection apollinienne devant elle qu'à marmonner à propos de Larsen entre deux incantations. Drago sentit la pression de sa baguette sur son côté et ses côtes cassées redevinrent entières, l'une après l'autre, avec des claquements étouffés.

Granger lui rendit sa chemise.

Son professionnalisme et son efficacité étaient franchement abominables.

Drago remit sa chemise parce que Granger, la faisant pendre entre deux doigts, la remuait maintenant avec impatience.

Ensuite, son genou blessé. Drago proposa d'enlever son pantalon. Non, dit Granger, il pourrait juste retrousser la jambe de son pantalon.

Bestial.

Drago retroussa la jambe de son pantalon. Elle guérit son genou.

Ensuite, son œil au beurre noir, qui ne prit qu'un instant.

Drago réfléchit. Peut-être aurait-il dû se laisser réduire en bouillie pour donner plus de difficultés à Granger et plus de raisons de le déshabiller.

Dans un nouvel accès de folie, il pensa qu'il aurait peut-être réellement dû se casser une couille.

Finalement, Granger arriva à sa mâchoire fracturée.

Une représentation lumineuse du crâne de Drago flottait dans l'air entre eux. Il était très beau et bien fait, avec des pommettes aussi belles que celles de la Magdaléenne.

Le long de la mandibule, une fissure brillait en rouge.

Granger prit une petite inspiration.

"C'est plus gros que ce que je pensais," dit Granger.

"Je serais doux," dit Drago.

Granger rit, puis reprit le contrôle d'elle-même et lui jeta un regard absolument peu impressionné.

Après avoir étudié le schéma sous plusieurs angles, elle déclara qu'elle souhaitait être particulièrement prudente en guérissant cette fracture, pour s'assurer qu'elle soit correctement réalignée et n'affecte pas sa mastication.

Bien. Enfin. Sois prudente. Va doucement. Soit proche.

Granger débarrassa l'une des tables d'appoint pour que Drago puisse s'y asseoir.

"Joli," commenta-elle alors qu'elle déplaçait un sablier ornementé.

"Tu trouves ? C'est mon arrière-arrière grand Oncle Snodsbury."

"Pardon ?"

Drago retourna le sablier pour faire la démonstration. "Il voulait être incinéré et rester utile."

"... Charmant."

Drago s'assit sur la table d'appoint. Granger était entre ses genoux et tenait son visage dans ses mains.

C'était bien, pensa Drago en la regardant. Très bien.

Granger dit qu'elle savait que ça allait être horriblement difficile, mais elle avait besoin que Drago garde la bouche fermée pendant six minutes entières.

Drago n'y voyait pas de problème. Il allait plutôt se délecter de la situation.

Granger agrandit l'image diagnostique et se mit au travail avec des mouvements de baguette lents et précis. Ses doigts et sa baguette étaient chauds sur sa mâchoire. Drago ferma les yeux et soupira, comme s'il ne faisait que soupirer et non, vous savez, sentir l'odeur de Granger juste à la sortie de sa douche. Savon, peau parfaitement propre. Quel dommage qu'il ne puisse pas se pencher en avant, presser son visage entre ses seins et inspirer.

La conscience de Drago refit surface de manière irritante pour souligner que Granger venait de subir un enlèvement traumatisant et qu'elle était maintenant en train de le guérir, et tout ce à quoi il pouvait penser était ses seins ? Il était bestial. C'était une honte.

Drago pesa les attraits de Granger contre le fardeau de bien se comporter.

Il décida qu'il était effectivement bestial, qu'il était une honte, mais au diable le bon comportement, il penserait à ses seins autant qu'il le voudrait.

Granger déplaça son poids d'un pied sur l'autre. Il sentit une caresse contre l'intérieur de son genou.

Une vague de plaisir le traversa lentement.

Elle passa le bout de sa baguette le long de sa mâchoire en lignes délibérées, marmonnant une incantation qui rendit les choses plus serrées dans toute sa mandibule.

Également, les choses semblaient plus serrées dans son pantalon.

Il devrait probablement faire quelque chose à ce sujet. Penser à des mathématiques, ou quelque chose du genre.

Granger lança un autre sort d'imagerie. "Désolé, c'est si lent. Je fais de grands efforts pour éviter tout désalignement dentaire."

Drago émit un "Mm" de compréhension du fond de sa gorge.

Lui aussi faisait de grands efforts.

Un Auror ne couchait pas avec sa Cible. C'était horriblement inapproprié. Il avait besoin de se calmer.

Entendre Granger marmonner des incantations près de son oreille était - exaltant. Sa bouche pincée en une moue concentrée, juste là, était terriblement séduisante. La pointe de sa baguette inclinée sous sa mâchoire déclenchait une combinaison hormonale fantastiquement excitante de menace et de sexy. Son regard concentré et sérieux le faisait frissonner jusqu'aux couilles.

Tout était sexy. Ce furent six des minutes les plus sexy de la vie de Drago. Il voulait l'attraper et -

"Arrête de sourire comme ça," dit sèchement Granger.

Oups.

"Si ça guérit de travers, la moitié de tes dents mâchera dans le vide", gronda Granger. "Je ne pense pas que tu apprécierais un régime liquide."

Drago aurait bien suggéré qu'il pourrait lui donner quelques jets de régime liquide, si elle était disposé pour ça, mais hélas, il ne pouvait pas parler.

"C'est presque fini," dit Granger, avec beaucoup moins d'irritation dans la voix maintenant qu'il se comportait bien (en ce qui la concernait, en tout cas).

Elle fit apparaître un diagnostic final et passa le bout de ses doigts le long de sa joue tout en l'étudiant, inclinant la tête vers la gauche, puis vers la droite.

"Parfait", dit-elle avec une satisfaction évidente. "Comme neuf. Tu peux recommencer à parler."

Elle lui donna une gentille petite tape sur la mâchoire.

C'était le contact le plus doux qu'il avait ressenti depuis des années.

Il était complètement dur.

C'était une honte absolue.

Granger partit se laver les mains.

Contrairement à Madame Pince, elle n'avait pas pris l'habitude d'observer son paquet. Ce qui était excellent, car en ce moment, il était... plutôt volumineux.

Drago baissa les yeux et constata que sa chemise sortie de son pantalon dissimulait le pire. Il se dégorgea d'un coup de baguette et s'assit là, sur la table d'appoint, se sentant comme l'homme le plus répréhensible du monde.

Ce qui ne le dérangeait normalement pas.

Mais Granger était tellement putain de - pure - et - et, juste, putain.

Granger revint au salon avec une vive détermination dans sa démarche.

"Bien", dit-elle. "Puisqu'un certain nombre de criminels sont obsédés par l'idée d'interrompre mon travail, je ferais mieux de me lancer dans les préparatifs pour Samhain sans attendre, avant d'être à nouveau attaquée. As-tu un moment pour regarder quelque chose avec moi ?"

Drago suivit Granger dans les escaliers (oui, il regarda ses fesses) et dans la suite des invités. La pièce principale de la suite avait été envahie, comme celle de son cottage, par des livres. Son ordinateur pliable brillait sur une table.

Son chat avait élu une étagère élevée comme perchoir préféré, d'où il observait Drago avec une sorte de bienveillance impérieuse, comme celle d'un grand vizir permettant à un paysan d'entrer dans le sanctuaire intérieur pour une audience avec la reine.

Révélations était de retour sur son socle. Autour du livre flottaient des piles de dictionnaires anglo-normands et de textes de référence, hérissés de carrés de papier jaunes sur lesquels Granger avait griffonné des notes.

Granger ouvrit l'ancien tome avec son degré de soin habituel et se tourna vers l'une des dernières parties.

"Bien," dit Granger, fronçant les sourcils en regardant la page. "J'ai une question à propos de l'amie d'un ami qui t'a aidé à trouver cet exemplaire de Révélations."

"Lady Saira. Que veux-tu savoir ?"

"Penses-tu qu'elle serait au fait* de détail sur d'autres objets ou artefacts rares, prétendument disparus à jamais ?"

"Euh - peut-être," dit Drago. "Elle a énormément de relations."

Granger se tourna vers lui. Ses mains étaient jointes devant elle. Elle avait cet air anxieux, celui qu'elle avait arboré lorsqu'elle lui avait demandé pour la première fois de se joindre à elle pour voler le crâne de Marie-Madeleine.

"Je veux dire, je pourrais m'en passer. Je pourrais. Mais si je veux faire les choses correctement-"

"Qu'est-ce que c'est?" demanda Drago.

"Peux-tu te renseigner sur d'éventuelles rumeurs concernant l'emplacement d'un autre objet rare, destiné à être perdu au fil des âges, s'il a jamais existé ?"

"Quel objet?"

Granger se mordit la lèvre.

"Dis-moi," dit Drago.

"Tu vas penser que je suis devenue complètement folle."

Drago se moqua. "Nous avons déjà établi que ta santé mentale était exaspérante. Dis-moi."

Granger inspira.

"Nous cherchons la boîte de Pandore."