Bonjour ! On se retrouve pour un nouveau chapitre ! Et pour la fin de l'été. On fait un point politique et scolaire, aussi.
Merci aux reviews :
Ann le doliprane : avec grand plaisir.
sebferga : y'en a encore beaucoup en store et c'est toujours un plaisir !
FoxyCha 24 : Parce que c'est une peinture. c'est une copie du souvenir que Thatch a d'elle, mais à aucun moment, les souvenirs ne sont partagés. / Fallait bien introduire la survie de Sabo d'une façon ou d'une autre.
SaiyanOfNintendo : Aucune raison de pleurer, en effet... lul/ Immunité à l'Impérium veut pas dire Haki. Suffit d'une grosse force mentale. / Mon bunker tient depuis des années, la zone 51 me l'envie. / Le pop-corn est toujours une bonne idée.
Mizuo : Peut-être pas à voler... devenir ignifugé, très certainement. Toujours un plaisir, cela dit.
Liamireldib-b : Tu peux commenter sans te connecter, c'est juste que le commentaire mettre un peu plus de temps à se manifester. / Et oui, c'est Sabo l'odeur de cramer. Quelque part faut qu'il se prépare au mera mera. Et il l'a "cherché".
CoeurDeGel : Ce sera bien mieux quand on aura le perso en lui-même.
Aelita Yoru : On attendait sa mort à Gordon.
Yuwine : Côté One Piece on est toujours durant le timeskip. / Et oui, Sirius enfin hors de prison. / On va avoir des news de Frank et Alice. / J'ai hésité à faire de Gordon son épouvantar, je l'admet. / Et tout le monde lève les bras pour bébé Iro !
.
.
- « Harry D. Portgas : L'élu ? » lut Harry allongé par terre.
Red cessa de mâchonner sa peluche dans son transat et regarda son frère, pendant que sa sœur arrêtait de s'agiter en tous sens. Prenant ça en signe d'encouragement, l'adolescent continua la lecture de l'article de journal :
- « Des rumeurs continuent de circuler au sujet des incidents survenus récemment au ministère de la Magie et au cours desquels Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom a été vu une nouvelle fois. « Ne me demandez rien, nous ne sommes pas autorisés à en parler », nous a déclaré hier soir, au moment où il quittait le ministère, un Oubliator très agité qui a refusé de nous donner son nom. Cependant, des sources bien informées dans les hautes sphères du ministère ont confirmé que ces incidents avaient eu pour origine la légendaire salle des Prophéties. »
L'apprenti sorcier s'interrompit pour regarder Mangetsu venir se percher sur son dos avec Orion pour le déposer juste entre les deux épaules de l'adolescent afin de lui faire sa toilette. En voyant ça, Yuki claqua moqueusement son bec depuis son perchoir. Le jeune soupira et retourna à sa lecture :
- Donc… «… Bien que les sorciers de presse du ministère aient jusqu'à présent refusé ne serait-ce que de confirmer l'existence d'un tel lieu, les membres de la communauté magique sont de plus en plus nombreux à croire que les Mangemorts actuellement en prison à Azkaban, pour effraction et tentative de vol, avaient essayé de s'emparer d'une prophétie. La nature de celle-ci reste mystérieuse mais on pense généralement qu'elle concernerait Harry D. Portgas, né Potter ; la seule personne à avoir jamais survécu au sortilège de la Mort, et dont on sait également qu'il se trouvait au ministère au cours de la nuit en question. Certains vont jusqu'à surnommer Portgas « l'Élu », pensant que la prophétie le désigne comme le seul qui serait capable de nous débarrasser de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. On ignore où se trouve actuellement cette prophétie, si toutefois elle existe… »
Harry s'interrompit dans sa lecture quand Lina tira bruyamment la langue en projetant de la bave un peu partout.
- Ouais, t'as raison, des bêtises. Tousan, si tu veux le journal, faudra que tu viennes le prendre, Mangetsu a décidé d'utiliser mon dos pour faire la toilette de Orion.
- J'vois ça, yoi.
- Y'a trop d'chats dans cette maison. On se fait envahir par les félins.
L'adolescent leva son journal et peu après, il sentit son père le récupérer, permettant au jeune homme d'arranger ses lunettes de lecture et de prendre le suivant sur la pile à côté de lui.
- Politique ? proposa-t-il aux jumeaux.
- Bvu, répondit Red.
- C'est parti. Donc, « Scrimgeour succède à Fudge. » Dire s'il est plus efficace, je sais pas, mais en tout cas, il a déjà plus de charisme que mister chapeau melon.
- Le charisme ne fait pas tout, fils, lui dit Marco. Tu vas t'en sortir avec les chats sur le dos ?
- Mais oui…
- Monsieur Harry l'a cherché, alors il peut se débrouiller, commenta Dobby hors du champ de vision de l'adolescent.
- Gnagnagnagnagna.
Harry passa l'immense photo noir et blanc du nouveau ministre avec sa crinière de lion et commença la lecture :
- « Rufus Scrimgeour, ancien directeur du Bureau des Aurors au Département de la justice magique, a succédé à Cornélius Fudge comme ministre de la Magie. Cette nomination a été accueillie avec enthousiasme par la communauté des sorciers, bien que des rumeurs de désaccord entre le nouveau ministre et Albus Dumbledore, récemment rétabli à son poste de Directeur de Poudlard (en dépit de la réticence de la ICW), aient commencé à se répandre quelques heures seulement après son entrée en fonction. Les représentants de Scrimgeour ont reconnu qu'il avait rencontré Dumbledore tout de suite après la passation de pouvoirs mais n'ont pas voulu révéler les sujets abordés au cours de leur conversation. » Bah tiens, voilà que ça se tire encore dans les pattes côté anglais. Tu t'étonnes qu'ils se comportent bizarrement les sorciers. Même si la Reine Elizabeth sert plus à la déco qu'autre chose, au moins, ça marche un peu plus droit chez nous.
Les jumeaux eurent des petits bruits comme pour montrer leur accord avec leur grand-frère.
- Je vais vraiment finir par croire qu'ils te comprennent, rit doucement le père.
- Bien entendu qu'ils me comprennent, ce sont les bébés les plus intelligents du monde ! s'indigna faussement l'adolescent. Tousan réalise même pas que vous êtes intelligents, vous avez vu ? Quelle indignité.
- Fout toi de moi, je te dirais rien, yoi.
- Si tu m'y autorises !
Il eut droit à un coussin sur la tête dans un parfait lancer pour toute réponse mais Harry revenait déjà à sa lecture :
- Bon, quoi de beau ensuite…
Le sorcier de la famille leva le bras avec le journal qu'il venait de lire et l'agita doucement en attendant que Marco le récupère, plaçant devant lui un autre quotidien. Il allait commencer la lecture quand il sentit quelque chose taper dans le rouleau de papier qu'il avait entre les mains. Il tourna la tête pour voir que Iro donnait des coups de pattes dedans pour jouer sous le regard assez perplexe de l'adolescent.
- On est certain que c'est une panthère et pas juste un très gros chat ? demanda-t-il en bougeant le journal pour amuser le prédateur.
- Je me suis posé tellement de fois la question que j'en ai perdu le compte, yoi.
- Dobby récupère ça.
Et l'elfe arriva de derrière la panthère pour prendre le journal et s'éloigner, ignorant la mine triste et gémissante de la grosse boule de poil qui venait de virer au gris tempête.
- Tu aurais pu prendre Stephan, pointa Izou dans son cadre.
- Il est avec Jozu, et je n'avais certainement pas le temps de partir à l'autre bout du Shin Sekai pour le récupérer, malgré toute mon affection pour ce vieux clebs, yoi, répondit laconiquement Marco dans le canapé. Sans parler que là où Iro peut se camoufler avec son pouvoir, Stephan n'est certainement pas discret.
- Un chien, c'est plus discret qu'une panthère, non ? demanda Harry en regardant par-dessus son épaule pour voir le canapé.
- Il fait ma taille au garrot.
- Ah. Exact.
Le jeune revint à son nouveau journal.
- « Le Ministère garantit la sécurité des élèves. » Maaa, est-ce qu'ils auraient sorti les grands moyens par hasard ?
Les jumeaux se contentèrent de rire.
- Je suis d'accord. Voyons ça. Alors… « Rufus Scrimgeour, le ministre de la Magie récemment nommé, a parlé aujourd'hui des nouvelles mesures radicales prises par ses services pour assurer la sécurité des élèves de l'école de sorcellerie Poudlard lors de la rentrée qui aura lieu à l'automne prochain. » Radicales ? Ca fait presque peur.
- Parle pas trop vite, chacun à sa propre notion de radicalité, yoi, lui dit son père. Continue.
- « « Pour des raisons évidentes, le Ministère ne donnera pas les détails de ce nouveau plan de sécurité particulièrement rigoureux », a déclaré le ministre. Un membre du cabinet a cependant confirmé que les nouvelles dispositions comportaient des sortilèges et enchantements de défense, un ensemble complexe de contre-maléfices et la constitution d'une petite unité d'Aurors qui auront pour seule mission la protection de l'école Poudlard. La plupart des réactions ont été favorables à la position très ferme du nouveau ministre sur la question de la sécurité des élèves. Mrs Augusta Londubat nous a déclaré : « Neville, mon petit-fils - qui est, soit dit en passant, un très proche ami de Harry D. Portgas— a combattu les Mangemorts à ses côtés au ministère, en juin dernier et… »» Et Red vient de décréter qu'il trouvait l'article ennuyeux, il s'est endormi.
- Ton frère est narcoleptique, ennuyeux ou pas, il peut s'endormir n'importe quand, même si je suis étonné que cela se déclenche aussi tôt.
- Ah ! On aurait bien besoin de Mandos à nouveau ! Je viens de lire que le ministère a refusé l'aide de la ICW pour les protections de l'école.
- Je suis triste, devant ça, de réaliser que Luna-chan et Neville-kun ne peuvent pas profiter du même régime de faveur que Ryû-kun, Hermione-chan ou toi, et ainsi devenir demi-pensionnaire. Si ça se passe mal…
- Je ne cherche pas à me battre et je prends tout le monde dans un portail pour les mettre à l'abri.
- Bien... Mais qu'est-ce que c'est que ces conneries, yoi ?
- Nanda ? se renseigna l'adolescent devant l'étrange réaction de son père.
Harry bougea son dos pour déloger les deux chats noirs qu'il avait dessus avant de se lever et de rejoindre son père qui lui montra une brochure mauve que l'adolescent parcourut des yeux en lisant à mi-voix.
- « Publié par le ministère de la Magie : comment protéger votre maison et votre famille contre les Forces du Mal ». Da fuck ?
Marco laissa son journal à côté de lui et grogna quand Iro vint s'installer en travers son ventre sous le regard amusé de Dobby.
- Je confirme, on a trop de chats par ici, et pas assez d'oiseaux, yoi.
- Pourquoi tu râles, cette fois ? demanda Ace en descendant de l'étage.
Elle jeta un regard suspicieux aux jumeaux alors que Mangetsu venait la voir avec son chaton dans la gueule.
- Ils sont trop sages ces deux-là.
- Je leur ai fait la lecture, c'est normal. J'ai l'droit de rire ?
Ace prit dans ses mains le petit Orion que lui donna la vieille Mangetsu et se pencha par-dessus l'autre épaule de son fiancé pour voir le document.
- « La communauté des sorciers se trouve actuellement sous la menace d'une organisation qui se fait appeler les Mangemorts. Le respect des conseils élémentaires de sécurité qui vous sont donnés ci-dessous vous aidera à vous protéger, vous, votre famille et votre maison contre d'éventuelles attaques. »
Du doigt, elle parcourut les sept conseils dessus, ses sourcils montant de plus en plus dans ses cheveux sous la perplexité.
1) Il est recommandé de ne pas laisser sa maison vide.
2) Des précautions particulières doivent être prises la nuit. Chaque fois que cela est possible, essayez de rentrer chez vous avant la tombée du jour.
3) Vérifiez les dispositifs de sécurité autour de votre maison en vous assurant que tous les membres de votre famille connaissent les mesures d'urgence à prendre en cas de besoin, telles que le sortilège de Désillusion, le charme du Bouclier et, si vous avez des enfants mineurs, le transplanage d'escorte.
4) Déterminez des mesures de vérification particulières avec les membres de votre famille et vos amis proches afin de détecter les Mangemorts qui tenteraient de se faire passer pour eux à l'aide de Polynectar (voir page 2).
5) Si vous avez l'impression qu'un membre de votre famille, un collègue, un ami ou un voisin se comporte d'une étrange manière, appelez aussitôt la Brigade de police magique. Il se peut qu'il ait été soumis au sortilège de l'Imperium (voir page 4).
6) Si la Marque des Ténèbres apparaît au-dessus d'une habitation ou de tout autre bâtiment, N'Y PÉNÉTREZ PAS et contactez immédiatement le Bureau des Aurors.
7) Selon certains témoignages non confirmés, des Mangemorts auraient recours à des Inferi (voir page 10). Si vous voyez un Inferius ou si vous vous trouvez confronté à l'un d'eux, signalez-le IMMÉDIATEMENT au ministère.
Le trio se regarda, partageant tous le même air las.
- On aurait vraiment eu besoin de la ICW, commenta Ace.
Marco tendit le prospectus à son fils.
- Chouette, j'vais faire un origami avec ! s'exclama joyeusement l'adolescent.
- Plus tard, j'ai rendez-vous avec les jumeaux Weasley, donc, si tu veux m'accompagner, c'est maintenant. Et toi, mon cher Fushisho, les gobelins voulaient te voir pour te proposer quelque chose.
- Et concernant la lettre de Dumby ? Là où il demandait mon assistance. Tu crois vraiment qu'il va débarquer ce soir ?
- Qu'il débarque, mais j'ai pas d'explication, c'est une raison de plus pour que tu ne partes pas avec lui et je le mets au défi de trouver notre appartement. Je suis la Gardienne du Secret et je sais qui est dans la confidence et qui ne l'est pas. Je me ferais un plaisir de lui rappeler de vive-voix que la justice a statué qu'il n'avait pas le droit de t'approcher, que ce soit toi, Drago ou Hermione, suite à ce qu'il s'est passé l'été dernier. S'il veut poiroter dehors, c'est son souci, pas le mien.
- Dobby doit préparer le dîner ? demanda l'elfe en levant le nez de son journal.
- S'il te plaît. T'embête pas avec les jumeaux, ça va leur faire une balade. Surtout que Lina a déjà charmé les garçons, sourit Ace.
Marco replia proprement son journal et se leva.
- On rangera tout ça en rentrant, t'embête pas non plus avec, lui dit le Capitaine.
- Dobby est nourri, blanchi, logé et payé pour s'embêter avec les papiers, rétorqua l'elfe en claquant des doigts.
Et les journaux disparurent. Marco regarda Dobby descendre du canapé. L'elfe avait une expression d'amusement clair sur le visage. Le blond se retourna pour voir que sa compagne avait rendu le petit Orion à sa mère et était occupée à enfiler une veste et un bonnet à Lina, Red regardant calmement sa mère dans l'attente d'être lui aussi habillé. Le pirate sauta par-dessus le canapé et attrapa sa compagne par les hanches, lui tirant un 'eeep' de surprise, avant de se mettre à sourire comme une gosse à ce qu'on lui chuchotait à l'oreille.
- Hey, Harry, mets-toi de la musique ce soir quand tu iras te coucher, recommanda Izou.
L'adolescent eut un rire et regarda son père attraper son fils pour l'habiller à son tour. L'avertissement ne servait pas à grand-chose, il savait reconnaître les signes de lui-même.
- On aura quoi cette fois ? Encore une paire, ou plus ? demanda-t-il. La maison va finir étroite, même si Drago est parti.
- Va chercher tes notes, chaton crétin, qu'on puisse acheter tes livres aussi, gronda sa mère avec une fausse mine colérique.
.
.
- Arrête de grandir, Harry.
- Kaachan, tu fais combien ? Un mètre quatre-vingt ?
- Cinq, compléta sa mère avec un regard noir.
Marco détourna la tête de sa compagne pour ne pas rire.
- Raison de plus. Je fais un soixante-quatorze, t'as le temps de le voir venir avant que je te rattrape, alors, arrête de ronchonner parce que je grandis.
- Quand vous aurez fini de vous chamailler, vous commencerez les courses, je vais voir ce qu'on me veut, yoi, leur dit Marco avec une esquisse de sourire. A plus tard.
Et il laissa les deux bruns derrière lui pour marcher à grande enjambée vers la banque des sorciers en bout de rue.
- Il vient de nous abandonner à notre sort ou je rêve ? demanda Harry.
- Tu rêves pas.
L'adolescent manqua de faire un arrêt cardiaque quand la voix se manifesta à son oreille. Il se retourna, une main sur le cœur, traumatisé, pour voir son oncle lui adresser un immense sourire, tandis qu'à côté, Tonks saluait joyeusement Ace avec sa propre fille dans les bras.
- J't'ai pas senti venir ! Comment…. balbutia le garçon.
- Autre application du Haki, qui peut remplacer, voire compléter une cape d'invisibilité. Je te l'apprendrais la prochaine fois que je passe à l'agence, lui répondit son oncle. Alors, kabu. Montre-moi cette lettre.
- Quelle lettre ?
- Fais pas l'innocent, je sais que les résultats sont tombés aujourd'hui.
- Il est intenable depuis ce matin, soupira Tonks.
- Ow, t'as tout mon soutien, compatit Ace.
Elle savait que quand on associait Thatch et intenable, ce n'était pas bon signe
- Tu veux porter ta cousine, Harry ?
L'adolescent tendit les bras et se retrouva avec une fillette aux cheveux d'un bleu ravageur dans les bras.
- Salut Edna. Jolies cheveux chipie !
Le D. regarda son oncle avec perplexité quand il se mit à lui fouiller littéralement les poches à la recherche de la lettre. Jusqu'à ce que l'auror l'attrape par l'oreille pour l'éloigner.
- Calme-toi et comporte-toi en adulte, tout le monde te regarde bizarrement ! gronda la sorcière, ses cheveux prenant une couleur bien sanglante sous la colère.
- Quand on dit que c'est un grand gamin, c'est vraiment un gamin, se moqua l'autre mère. Qu'est-ce qui vous amène par ici ?
- Besoin de nouveaux livres de sorts. Quand on est auror, il faut être inventif pour survivre au métier. Je profite donc de mes derniers jours de congés maternité, avant d'abandonner le grand méchant loup avec sa fille, dans l'espoir qu'il ne la croque pas en mon absence.
- Pourquoi je croquerais une fillette aussi ravissante ? C'est mon bébé, pas question ! Rends-moi ma fille, kabu !
Lutter contre son oncle quand il était surexcité, c'était une cause perdue d'avance, alors, Harry rendit sa cousine au pirate qui entreprit de lui faire des grimaces.
- Tu sais qui va te remplacer, tonton ?
- Nop, et j'm'en fiche totalement. Si le nouveau professeur se manifeste auprès de moi pour avoir une idée de ce que j'ai appris à mes élèves, tant mieux, sinon, tant pis. C'est le problème de Dumby, pas le mien. L'important pour moi, c'est ma famille, rien d'autre. Bon, je peux les avoir tes résultats ou pas ?
- Donne-les-lui ou on n'en finira jamais, recommanda Tonks.
- Tu sais que tu peux aussi le demander gentiment, Thatch, pointa Ace avec un sourire amusé. Je suis une experte dans la technique des yeux de chiots, et j'ai l'avantage tâche de rousseur, donc, tu peux arrêter tes tentatives.
- Je sens que je peux m'attendre à ce que Sirius me saute dessus ce soir au bar avec Remus pour les avoir, soupira l'adolescent.
Il chassa la main que son oncle lui tendit pour obtenir le parchemin en question. Le visage en forme de cœur de Tonks se fendit d'un pauvre rire alors qu'elle secouait la tête.
- Bon Thatch, avoue, tu as réussi à la faire tomber comment pour toi ? demanda sérieusement Ace.
- Mon charme sauvage, que veux-tu, sourit Thatch avec un sourire qu'il voulait ravageur.
- T'as dû te prendre un coup, Tonks, supposa Harry.
- Possible, mais bon, je vais pas changer les choses, parce que j'ai un cuisinier de talent autour de mon petit-doigt, et j'en suis bien contente. Sans parler de la fille magnifique qu'il m'a donnée ! rit l'auror.
- Elle est belle comme un cœur, accorda Ace. Même si je reste sur l'idée que mes bébés sont les plus beaux du monde, et, tu es inclus dans le lot, mon chaton.
- Kaachan, arrête avec ce surnom, gémit l'adolescent.
- Chaton ingrat.
Les rares passants qui croisaient le groupe les regardaient bizarrement et hâtaient presque le pas, même si certains murmuraient en reconnaissant Harry. Après tout, en temps de guerre, le Chemin de Traverse n'était plus le même. Les moindres vitrines étaient masquées par les grandes affiches violettes qui répétaient les consignes de sécurité du ministère ou encore les avis de recherches des Mangemorts en cavale.
Il y avait aussi des magasins fermés, voire condamnés, comme celui du glacier, malheureusement. Ce qui était bien triste. Mais à côté, le marché de l'attrape nigaud était en plein essor. On profitait de la panique générale pour se faire des galions, et ce, sur toute la longueur de la rue. Un vendeur devant chez Fleury & Bott vendait soi-disant des amulettes efficaces contre les loups- garous, les Détraqueurs et les Inferi. Et il eut la mauvaise idée de tenter d'appâter les mères en pleine discussion.
- Vous en voulez pour vos ravissants bébés, mesdames ? Pour protéger leur joli petit cou ? Ils sont si petits ça serait bête qu'un loup-garou s'approche trop près d'eux….
Tonks adressa un regard noir à l'homme et fouilla ses poches pour en tirer sa plaque d'auror qu'elle lui mit sous le nez.
- Je suis peut-être encore en congés, mais ça ne m'empêche pas de te ramener au ministère pour ton escroquerie. Maintenant, fiche le camp.
L'homme ne se le fit pas dire deux fois.
Harry jeta un œil autour de lui pour observer les passants. Ils étaient rares et avec une expression tourmentée et anxieuse. Leur groupe devait être le seul à avoir l'idée de s'arrêter pour bavarder dans la rue. Les autres clients restaient étroitement rassemblés en petits groupes, uniquement occupés par leurs achats. Les gens avaient tellement peur qu'ils avaient presque besoin d'une escorte pour faire leurs courses, d'où les déplacements en troupeaux.
- HARRY !
Le jeune homme planta ses pieds dans le sol et réussit à ne pas vaciller quand Hermione se jeta avec joie à son cou, heureuse de le croiser. Elle se décrocha de son ami pour ensuite gagatiser sur les bébés et féliciter les mères pour les ravissantes fillettes qu'elles avaient eu.
- Edna est grande, non, pour son âge ? commenta Hermione en jouant avec le pied du bébé en question. Les cheveux, je devine que c'est de toi, Tonks, mais la taille…
- Elle tient ça de son père. Une véritable horreur à la mettre au monde, après, j'en ai eu qu'une seule. Je n'ose pas imaginer ce que ça aurait été si j'avais dû accoucher de jumeaux.
- Une abomination, dit sérieusement Ace.
Les deux femmes se regardèrent avant d'éclater de rire. Dans la grisaille craintive du Chemin de Traverse, elles se détachaient pleinement avec leur joie de vivre.
- Sinon, Harry, tu as eu quoi comme note ? demanda Hermione.
- On te demande pas les tiennes, sourit moqueusement son ami.
- Pourquoi ? s'étonna la jeune fille.
- Parce que c'est évident que tu collectionnes les Optimals d'un bout à l'autre du parchemin. Peut-être, à la rigueur, tu dois avoir un Effort Exceptionnel en Défense, mais ça doit être ta note la plus basse.
La demoiselle se mit à rougir en réponse.
- Alors ? demanda Thatch avec un grand sourire.
- J'ai eu onze O, rougit la jeune fille.
- Merde ! j'ai perdu contre Drago ! ragea Harry. J'étais persuadé que tu aurais eu un Effort Exceptionnel en Défense.
Les adultes autour se mirent à rire alors que l'adolescent se faisait frapper par la demoiselle à moitié vexée.
- Tes parents sont où ? demanda Ace avec un sourire.
- Au travail. Ils sont au courant que j'avais l'intention d'aller faire mes courses. Je savais très bien que vous les feriez aujourd'hui aussi, je commence à bien vous connaître, sourit malicieusement l'apprentie sorcière. Sans compter que je maîtrise à présent la magie des Portails, ce qui me laissera évacuer rapidement en cas de nécessité.
Les deux D. échangèrent un regard et Harry récupéra sa sœur alors que sa mère sortait son téléphone pour avertir les Granger.
- Et tes notes ? s'enquit Hermione à son ami. On peut les voir s'il te plaît ou tu les as pas sur toi ?
Pour toute réponse, Ace sortit d'une poche de son bermuda la fameuse lettre, faisant rugir d'indignation son frère. Pas très longtemps parce qu'elle l'assomma à moitié d'un coup de pied sur le sommet du crâne après avoir remis Edna dans les bras de sa propre mère. La chipie trouva d'ailleurs très drôle de voir son père ainsi maltraité. Harry récupéra sa lettre et la donna à Hermione avant d'arranger Lina dans ses bras.
- Elle, au moins, elle l'a demandé gentiment, se moqua l'animagus à l'adresse de son oncle qui se massait le crâne.
- Fais nous la lecture, va, encouragea Tonks. Avant qu'il ne pique sa crise.
- « Brevet Universel de Sorcellerie Élémentaire, » commença Hermione.
Thatch se mit à gémir, lui demandant de passer directement aux notes, ils connaissaient le refrain, mais l'adolescente tirait un grand plaisir à le faire mariner :
- « Le candidat est admis s'il obtient l'une des notes suivantes : Optimal – O ; Effort exceptionnel -E ; Acceptable – A… »
- Mais on sait tout ça ! gémit le roux.
Il se prit un coup de poing sur le crâne de la part de sa sœur pour le faire taire.
- « … Le candidat est recalé s'il obtient l'une des notes suivantes : Piètre – P ; Désolant – D ; Troll – T. Harry James D. Portgas a obtenu les notes suivantes… »
Tonks imita le bruit d'un roulement de tambour avec sa langue pour le plus grand plaisir des deux bébés.
- Astronomie : O !
Elle baissa le parchemin et regarda Harry avec un air blasé.
- Avec un père comme Marco, c'est prévisible.
Avec toute la maturité du monde, le jeune homme lui tira la langue, faisant que son amie roula des yeux et retourna à la liste :
- Continuons donc… Soins aux créatures magiques… c'est O !
- Forcément, avec un prof comme Thatch, on ne peut avoir qu' un O, sourit Tonks en regardant son compagnon bombé le torse de fierté. Ensuite ?
- Sortilèges, c'est un autre O, Défense, on s'en doute…
- T ? proposa Thatch avec innocence.
Son neveu lui marcha sur le pied en vengeance.
- C'est un O, lui dit Hermione. Venant de l'un des enseignants du Club, on ne peut attendre que ça. Et ne parlons pas de ce que tu as glané en observant Mandos. Matière suivante… Runes, c'est E, pareil pour Botanique. Histoire… un T ?
Elle leva le nez du parchemin pour regarder son ami en fronçant les sourcils.
- J'ai été trop subversif sur ma copie, se justifia le jeune homme en haussant les épaules. On me demandait des faits, mais on a juste la vision de l'Histoire par les sangs-purs. Rappelle-toi du code des loups-garous ! Et voit Remus ou tonton ! Tu vois le problème ? Comment tu veux ne pas avoir la tentation d'être subversif. Si j'ai un T, c'est parce que les examinateurs sont des puritains anglais.
- Exact, accorda Hermione. HEY !
Thatch venait de lui prendre le papier des mains.
- Tu mets trop de temps. Alors… Potions, c'est un O, pareil pour Métamorphose. Très bons résultats, jeune homme, si on exclut l'Histoire. Je connais donc un garnement qui aura un exceptionnel cadeau d'anniversaire !
- Tu ne peux faire que mieux par rapport à la muselière qu'a prévu Sirius, lui répondit Harry en récupérant ses notes. On commence par quoi ?
- Les livres, répondit Ace en raccrochant. J'ai laissé un message au secrétariat de tes parents, Hermione. Ils savaient que tu voulais venir nous retrouver, au moins ?
- Hmhm, acquiesça la fille.
- Je vote pour qu'on aille se prendre un truc au Chaudron Baveur avant de partir, le pauvre Tom a l'air désespéré, proposa la tête de la mafia.
- C'est un concurrent, pointa l'auror.
- Il n'empêche qu'il fait peine à voir et qu'il est le seul à vendre des glaces dans les environs, désormais. On a pas toute l'heure si on veut pouvoir rentrer avant le service de ce soir.
Elle rangea son téléphone et reprit sa fille qu'elle embrassa au passage.
- Organisons-nous bien, alors ! sourit Tonks en s'avançant vers Fleury & Bott.
Elle se fit seule un croque-en-jambe et Thatch la rattrapa par la taille tout en assurant Edna pour qu'elle ne tombe pas au passage. La gamine n'eut pas l'air de réaliser à quel point elle avait failli finir sur le pavement vu qu'elle se contenta de rire. L'auror grimaça et préféra la rendre à son père.
Ils se référèrent à la liste de fournitures de Hermione pour prendre les livres. Métamorphose, Sortilège et Défense, c'étaient une évidence. Après une certaine hésitation, Harry rajouta Runes, Botaniques, Astronomie et Potion dans le lot. Hermione se mâchouilla une lèvre, mais finit par renoncer à l'Arithmancie pour conserver Runes et Histoire de la Magie.
- Dumbledore ne restera pas Directeur éternellement, se justifia-t-elle. Le prochain directeur sera peut-être d'accord pour remplacer enfin Binns. Participer à l'éducation des adultes de demain aidera en partie notre communauté à aller de l'avant.
- Marco t'aurait applaudi s'il t'avait entendu, sourit largement Thatch en tapotant l'épaule de la demoiselle.
La demoiselle était aussi rouge qu'un feu rouge pour le coup.
Ils sortirent avec les livres et se séparèrent pour la suite, Thatch et Tonks se proposant d'aller chercher les ingrédients pour les potions, laissant Ace accompagner les jeunes chez Guipure. La petite boutique avait l'air vide au premier abord, mais à peine la porte s'était-elle refermée sur eux qu'ils entendirent une voix familière s'élever derrière une rangée de robes de soirée pailletées de vert et de bleu.
- ... ne suis plus un enfant, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, mère. Je suis parfaitement capable de faire mes achats seul.
Il y eut une sorte de gloussement puis une voix que Harry reconnut comme celle de Madame Guipure déclara :
- Votre mère a tout à fait raison, mon petit, personne ne doit plus se promener seul, qu'on soit un enfant ou pas n'a rien à voir avec ça...
- S'il vous plaît, est-ce que vous pourriez faire attention avec cette épingle ?
Le visage pointu coiffé de cheveux d'un blond presque blanc apparut alors, vêtu d'une robe d'école sur laquelle brillaient des épingles, autour de l'ourlet et au bout des manches. Il s'avança vers le miroir et se regarda, avant de remarquer le reflet des nouveaux venus.
- Adieu la tranquillité, et moi qui pensais ne pas devoir te subir avant ce soir, Stupide Gryffondor, soupira Drago en se retournant vers ses amis.
- Que veux-tu, Tsundere, ma mission est de te faire chier jusqu'à ce qu'on en finisse avec l'école ! sourit largement Harry.
Narcissa se leva de là où elle était assise et rejoignit le trio. Toujours aussi blonde et pâle, elle avait l'air de quelqu'un qui sort d'une longue maladie, alors qu'elle ajustait sa fille sur sa hanche. Elle salua de la tête les adolescents, son regard s'attardant sur Hermione qui s'était mise en retrait et jetait des regards assez hésitant sur la femme. Puis, Mrs Malefoy se tourna vers Ace.
- Merci d'avoir veillé sur Drago.
- C'est normal, assura la D. avec une esquisse de sourire.
Drago eut un soupir silencieux de soulagement.
- Alors, ces notes ? demanda la pirate en allant s'asseoir pour attendre le tour des deux jeunes qu'elle accompagnait.
Elle leva un sourcil en voyant son fils sortir son porte-monnaie.
- Je n'ai eu que des Optimals, sauf en Histoire avec Efforts Exceptionnels. Merci pour la monnaie, Portgas. Et bravo pour tes onze O, Hermione, répondit Drago en acceptant l'argent de Harry.
- Onze Optimals, ce sont des notes assez exceptionnelles, surtout pour une… née-moldue.
Narcissa retint de son mieux son rictus en disant cela mais Hermione préféra se concentrer sur le compliment, féliciter la femme pour la ravissante petite fille, et aller s'asseoir sagement. Drago adressa une grimace embarrassée à ses amis dans le dos de sa mère.
- Tu veux la soirée pour fêter tes notes avec ta mère ? proposa Ace au jeune Serpentard. Hermione aura la sienne de toute façon.
- Merci Ace.
La tenancière de la boutique acheva peu après de faire les nouvelles robes de Drago et Narcissa se dépêcha de sortir avec son fils de la boutique.
- Elle est hors de son élément, il lui faudra du temps, se contenta de dire la brune devant le comportement de la blonde. Mais elle s'y fera, parce que l'éducation, ce ne sont pas seulement les parents qui la font, mais aussi les enfants.
Et elle poussa gentiment Hermione pour qu'elle rejoigne le tabouret afin de se faire habiller à son tour.
Une fois les robes faites, ils retrouvèrent Tonks et Thatch devant la boutique des jumeaux Weasley, là où Marco attendait déjà, les yeux un peu plus ouverts que d'habitude. Leur vitrine était un véritable spectacle par rapport aux façades ternes recouvertes d'affiches du ministère. C'était un feu d'artifice, un show sensationnel pour tous les sens. Elle attirait l'œil et ne le lâchaient pas. Les passants regardaient par-dessus leur épaule et quelques-uns d'entre eux, la mine ébahie, s'étaient arrêtés, fascinés. Derrière les vitrines, des objets sifflaient ; bondissaient ; roulaient ; rugissaient ; sautillaient ; tournoyaient… bref vivaient avec une ardeur impressionnante qui faisait presque mal aux yeux mais donnaient envie de rire. On trouvait aussi une énorme affiche aussi violette que celles du ministère. Mais le message écrit dans un jaune agressif était tout autre.
Vous avez peur de Vous-Savez-Qui ?
Craignez plutôt POUSSE-RIKIKI
Le constipateur magique qui vous prend aux tripes !*
Les deux adolescents se penchèrent un peu plus vers l'affiche en remarquant l'étoile et virent une petite ligne écrite en noir avec le message suivant : « Efficacité six heures. Si l'effet persiste, consultez immédiatement un guérisseur. »
- Ils t'ont écouté, pointa Harry à sa mère.
Ace regarda la ligne et hocha la tête.
- Au moins, les gens sont avertis.
- Je sais pas si je dois rire ou pleurer, avoua Tonks alors que ses lèvres tiquaient.
- Je suis pas encore entré que j'ai déjà la migraine, yoi, soupira Marco en se massant les paupières d'un air épuisé.
- Et c'est une victoire pour les jumeaux ! sourit malicieusement Thatch.
Il échangea un semblant de high five un peu difficile à cause des fillettes avec Ace.
- Tonks, puis-je espérer de ta part que tu t'assureras que l'éternel gamin restera à sa place ? demanda presque plaintivement le Phénix sans cesser de se masser les yeux.
- J'vais essayer, assura l'auror avec amusement.
- T'as si peu de foi en ton propre frère ! s'exclama Thatch l'air profondément blessé.
- Je dois vraiment commencer la liste de toutes les sales blagues que tu m'as fait depuis qu'on est gosse ?
- Laissons-les se disputer, ils vont en avoir pour un moment, proposa Ace à Tonks qui essayait de ne pas rire devant son compagnon qui chouinait littéralement en s'accrochant au sweat de l'aîné des Shirohige.
- J'prends Red, tousan, annonça l'animagus.
Harry récupéra son frère et suivit les dames dans la boutique. L'intérieur était à l'image même de l'extérieur. Avec de la foule en plus, parce que le trio ne parvint même pas à s'approcher des étagères. Il y avait tellement de monde qu'Ace rajouta une main dans le dos de Red pour s'assurer qu'il ne tombe pas ou ne soit pas bousculé, avant de finalement décider de le prendre elle-même dans son second bras, permettant aux deux amis de mieux profiter du magasin et de ses produits. Des cartons de produits étaient empilés jusqu'au plafond, servant à la fois au stock mais aussi à la décoration, avec les très populaires Boîtes à Flemme. Les Nougats Néansang étaient apparemment en rupture de stock dû à leur popularité. De l'autre côté, on se bousculait en riant devant les baguettes farceuses de différentes catégories, allant des transformations en poulets de caoutchouc ou caleçon, voire celles qui décident tout simplement de frapper leur propriétaire à chaque tentative d'utilisation.
- Harry, j'ai les mains pleines, tu peux prendre des plumes auto-encreuses pour ton père, s'il te plaît ? demanda la femme en les repérant.
- J'peux m'en prendre pour l'école ? s'enquit l'adolescent en se frayant un chemin dans la foule pour rejoindre le stand de plumes.
- Fais-toi plaisir.
- Hermione ?
- Trois pour moi, s'il te plaît. Au besoin, je leur demanderai gentiment de m'en envoyer d'autres, demanda la demoiselle en comptant son argent.
Harry arriva enfin au stand, cherchant les bonnes plumes entre celles à Réplique Cinglante et celles munies d'un vérificateur d'orthographe. Il attrape une douzaine de plumes, et revint vers les dames qui riaient en montrant les Weasear s'envolés littéralement et figurativement des étagères au son d'une musique guillerette produites par une paire qui était en lévitation au-dessus du stock. Enfin, ils parvinrent à accéder au comptoir où un groupe de gosses, tout juste bon à entrer à Poudlard, étaient en extase devant un petit bonhomme de bois montant les marches d'une potence. Au-dessous, on pouvait lire sur la boîte : « Le Pendu Réutilisable - Trouvez le bon sort ou il aura la corde au cou ! ». Ace fit un effort pour l'ignorer, mais la légère odeur de bois brûlé disait plus que tout le fond de sa pensée. Elle chercha à retrouver Tonks qu'ils avaient perdu dans la foule. Pendant ce temps, Hermione examinait un autre produit avec beaucoup d'intérêt :
- « Rêve Éveillé, sortilège breveté... »
Les deux bruns se tournèrent vers le grand présentoir juste à proximité du comptoir devant lequel se tenait la demoiselle, une boîte entre les mains qu'elle lisait à mi-voix. Les deux Portgas se retinrent de rire en voyant l'image dessus : un jeune homme séduisant et une jeune fille pâmée d'admiration, le tout sur le pont d'un navire de pirates.
Harry regarda sa mère avec un air entendu qui vira au vert au commentaire qu'elle lui glissa à l'oreille :
- /Tu serais surpris du nombre de choses que deux adultes consentants peuvent faire sur un navire pirate. Je parle même pas de la fois où ton père m'a pris par surprise dans la vigie pendant mon tour de garde~…/
Trop, beaucoup trop d'informations.
- « Une simple incantation et vous entrerez dans un rêve éveillé de trente minutes, hautement réaliste et d'une exceptionnelle qualité, facile à utiliser dans un cours de durée moyenne et pratiquement indétectable (les effets secondaires peuvent entraîner un regard vide et une tendance à baver). Interdit à la vente aux moins de seize ans. » Vous savez, c'est vraiment extraordinaire, comme magie ! fit remarquer Hermione en levant les yeux vers les autres, n'ayant rien vu de l'échange.
- Pour avoir dit ça, tu as droit à une boîte gratuite, lança une voix derrière eux.
Fred s'était approché, la mine réjouie, vêtu d'une robe de sorcier magenta qui jurait magnifiquement avec ses cheveux d'un roux flamboyant.
- Comment ça va, les jeunes ! sourit-il de toutes ses dents. Mais que vois-je ! Ma partenaire commerciale favorite et ses trois monstres !
Red se cacha à moitié dans le giron de sa mère alors que Lina applaudissait joyeusement, pour rire aux éclats quand le rouquin lui chatouilla le ventre. Harry lui jeta un regard dubitatif et soupira.
- Je vous décerne toutes mes félicitations, vous avez fait tellement peur à Marco qu'il veut même pas mettre un pied dans votre boutique ! Et croyez-moi, c'est un très bon signe pour vos affaires ! sourit malicieusement la D.
- On va te croire sur parole. Une chance qu'on puisse avoir un portrait de cette chère Haruta pour la prendre en consultante ?
- Il refuse de vous laisser en contact. Tu me diras, elle, Thatch et moi, on lui en a fait subir des vertes et des pas mûres, alors… je pense qu'il craint l'apocalypse s'il vous donne un portrait d'elle. Mais j'vais essayer de m'arranger dans son dos.
- Merci ! Venez, il faut que je vous fasse visiter !
Ils suivirent Fred vers le fond du magasin où se trouvait un présentoir de tours de cartes et de cordes.
- De la magie de Moldus ! dit-il d'une voix enjouée. Pour les cinglés comme mon père, ceux qui adorent les trucs de Moldus. Ça ne rapporte pas beaucoup mais les ventes sont régulières, ce sont de grandes nouveautés...
- Un truc que je sais faire au moins qui ne consiste pas à faire tout flamber ! pouffa Ace.
- Tu n'es pas mauvaise dans les tours de cartes, c'est vrai, se rappela Hermione.
- Je les ai appris à la base pour pouvoir tricher au poker.
- Il ne faut pas jouer de l'argent, tout simplement.
La Commandante offrit un sourire carnassier à la demoiselle qui lui fit peur.
- Ahah ! Strip-poker ! devina le rouquin en agitant un doigt.
- Tous les moyens sont bons pour faire tomber la chemise de mon chéri… et le reste.
- Trop d'informations, soupira Harry qui avait le même air blasé que son amie.
Fred se contenta de rire alors qu'ils retrouvaient George qui, à défaut de serrer les mains pleines d'Ace, le fit aux jumeaux.
- Il faut que vous voyez l'arrière-boutique, c'est là qu'on gagne vraiment de l'argent - essaye de voler quelque chose, toi, et ça te coûtera beaucoup plus cher que des Gallions ! ajouta-t-il d'un ton menaçant à l'adresse d'un petit garçon qui ôta précipitamment sa main d'un bac de bonbons.
George écarta un rideau à côté des tours de magie moldus pour découvrir une pièce plus sombre où il y avait moins de monde. Les emballages des produits alignés sur les étagères étaient plus discrets et attirèrent Hermione avec méfiance.
- Nous sommes en train de lancer une ligne plus sérieuse qui peut t'être très utile pour ton agence, Ace, expliqua Fred. C'est drôle, la façon dont ça s'est passé...
- Vous n'imaginez pas combien de gens, même parmi ceux qui travaillent au ministère, sont incapables d'exécuter convenablement le charme du Bouclier, dit George. Bien sûr, ils ne vous ont pas eu comme professeur avec Drago, donc, ne connaissent pas les Deux Règles Essentiels de la Défense.
- Au début, on avait pensé que des Chapeaux Boucliers pourraient être amusants. Tu mets ton chapeau, tu défies quelqu'un de te jeter un sort et tu regardes sa tête quand le sort se retourne contre lui. Mais figure-toi que le ministère a acheté cinquante chapeaux pour son personnel ! Et on continue de recevoir des commandes en masse ! Facile de comprendre pourquoi ils ont eu besoin d'un de tes gars pour sauver Bones !
Ace eut un rire narquois au commentaire.
- Ça se vend, donc, on a construit autour. D'un côté, on a élargi la gamme et fabriqué des Capes Boucliers, des Gants Boucliers...
- …Évidemment, ils ne serviraient pas à grand-chose face à un Sortilège Impardonnable, mais pour des maléfices mineurs ou modérés...
- Vous ne vendez pas que des protections ici, non ? s'enquit Hermione.
- Du tout, regardez.
Il attrapa un objet dans une étagère et le leur montra avec fierté.
- Poudre d'Obscurité Instantanée, on la fait venir du Pérou. Très commode si tu veux disparaître rapidement.
- Comme les fumigènes, compara Harry.
- On dirait bien, supposa sa mère en observant de plus près l'objet.
- On a aussi des Leurres Explosifs qui se vendent comme des petits pains. Regardez, dit Fred en montrant d'étranges objets noirs en forme de trompe d'automobile qui essayaient de s'enfuir. Tu en fais tomber un subrepticement, il se met à courir et produit une belle explosion un peu plus loin en t'offrant la diversion dont tu as besoin.
- Pratique, commenta l'adolescent, impressionné.
- Là, on peut pas trop s'encombrer, mais j'enverrai Remus vous voir pour passer commande, si vous ne venez pas au bar entre-temps, leur dit Ace. Franchement, c'est assez pratique ce que vous vendez, je pourrais bien intégrer quelques-uns de vos articles à l'équipement de mes employés. Si je vous laisse un des uniformes de mes gars, vous pensez pouvoir y mettre les charmes de protection ?
- Avec grand plaisir, et vu ton aide, on te fera ça gratuitement !
Une jeune sorcière aux cheveux blonds coupés court passa la tête derrière le rideau. Harry remarqua qu'elle aussi portait une robe magenta, l'uniforme de la boutique.
- Il y a un client qui cherche un Chaudron Farceur, Mr et Mr Weasley, annonça-t-elle.
Harry trouva très étrange d'entendre appeler Fred et George « Mr Weasley » mais eux-mêmes ne parurent pas étonnés.
- Très bien, Verity, j'arrive, répondit George. On tient notre accord, c'est…
- …une louve, je l'ai deviné, fini Ace en hochant la tête.
- En attendant choisissez tout ce que vous voulez, d'accord ? Pour vous, c'est gratuit.
George partait déjà, ignorant les protestations de Harry devant l'idée, laissant Fred gérer. Les deux garçons revinrent dans la boutique en continuant de se disputer, suivis par les dames qui les laissèrent faire en silence, jugeant la cause comme perdue.
Ils retrouvèrent Tonks en discussion avec le couple Weasley, avec, à proximité Ginny qui s'intéressait de près aux sortilèges brevetés de Rêve Éveillé. La rouquine salua Harry et Hermione avec enthousiasme alors que Molly adressait un regard furibond à Ace.
- Dites-moi, mesdames, est-ce que vous avez vu notre gamme Charme de Sorcière ? demanda Fred en ignorant l'expression de sa mère. Suivez-moi…
Près de la vitrine étaient exposées des rangées de produits d'un rose violent autour desquels un groupe de filles surexcitées gloussaient d'enthousiasme. Hermione et Ginny restèrent en arrière, l'air réticentes, pendant que Tonks semblait vaguement intéressée. Ace y jeta un œil, un seul, et recula autant que possible comme si elle avait peur de se faire mordre.
- Et voilà, s'exclama Fred avec fierté. Vous ne trouverez pas de Philtre d'Amour, mais tout ce qu'il faut pour se faire ravissante pour le garçon de ses rêves, que ce soit des sorts de maquillage automatique, des extensions capillaires, un blanchisseur de dents…
- Pourquoi pas des philtres ? s'étonna Ginny.
- C'est une leçon pour laquelle on peut remercier cette très chère Ace. Laisse-moi te peindre le tableau pour que tu comprennes bien l'implication, sœurette. Imagine qu'un garçon pour qui tu n'as aucun intérêt te fasse boire un philtre d'amour, tu pourrais te retrouver obligé de faire des choses avec lui et pour lui que tu n'aurais jamais fait en temps normal, et ça peut aller très loin.
- Allons, ne fais pas peur comme ça à ta sœur, rouspéta Molly.
- Vous préférez voir votre fille tomber enceinte sous l'influence de cette potion après une nuit avec un garçon avec qui elle n'aurait jamais couché volontairement ? siffla Ace avec colère. Si pour vous, l'usage de cette potion ne représente que de l'amusement, c'est que vous êtes bien naïve. Vous n'avez aucune idée de ce que quelqu'un de mal intentionné peut faire avec ces potions.
- Je la rejoins sur le sujet, Molly, tu n'as pas idée du nombre de choses que les Mangemorts peuvent obtenir avec un Philtre d'Amour, intervint Tonks. Imagine que ce soit l'un d'eux qui glisse un philtre de ce genre à Ginny. Ce n'est pas qu'une blague, c'est de l'Impérium liquide, mais la société est juste tellement je-m'en-foutiste qu'il faudra de longues années pour faire interdire l'usage de cette option.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? demanda la dernière des Weasley pour changer le sujet.
- Un Efface-Boutons dix secondes garanties, répondit Fred. Convient à tout, depuis les points noirs jusqu'aux furoncles.
- Et ça ? s'enquit Hermione alors que les mères se tournaient le dos pour se reconcentrer sur les enfants.
La demoiselle montrait des petites boules rondes et duveteuses, dont la couleur variait du rose au violet et qui roulaient sur elles-mêmes au fond d'une cage en émettant des cris aigus.
- Des Boursouflets, répondit George en rejoignant le groupe. En fait, ce sont des Boursoufs miniatures. Nous avons du mal à en élever suffisamment pour répondre à la demande.
- Ils sont adorables ! soupira Ginny, passant un doigt entre les barreaux de la cage et regardant les Boursouflets se précipiter tout autour.
- C'est vrai, on a envie de les caresser, admit Harry. Il n'y a que ces couleurs de disponibles ?
- On est envahi par des chats, Harry, tu veux rajouter un boursouflet en plus ? s'étrangla sa mère.
- On est pas tant que ça envahi, c'est Iro qui prend toute la place, proposa l'animagus.
- Hey ! Iro est pas si encombrante que ça ! protesta sa mère.
- Nooon, juste un peu.
- Il fait quel taille ce matou pour que tu le juges encombrant, Harry ? demanda George.
- C'est une foutu panthère ! M'man a une panthère comme familier.
- Tu sauras, jeune homme, que quand je l'ai recueilli, elle était pas plus grande qu'un chaton ! défendit sa mère.
- Une panthère en familier, rien dans la norme ! se moqua Tonks. J'admets que j'ai envie de craquer pour l'un d'eux.
- Attends, Tonks, on en a un idéale pour toi !
Fred glissa une main dans la cage et en tira une petite boule de poil d'un rose pétant qui fit rire tellement la jeune femme que ses cheveux prirent une teinte toute aussi rose que la boule de poils.
- Vous faîtes bien la paire comme ça ! accorda Ace.
- Dis-nous tout Harry, parce qu'on est en train de tester avec d'autres couleurs. Tu cherches quelle teinte ? demanda Fred en refermant la cage.
- Blanc… ou jaune, voire bleu.
Les jumeaux échangèrent un sourire et ébouriffèrent les cheveux du brun.
- Un cadeau pour Luna, hein ? Tombeur !
L'adolescent avait une couleur tomate intéressante. Bien heureusement pour lui, Ronald arriva à cet instant, les bras chargés de marchandise…
… Pour apprendre qu'être le frère des propriétaires ne lui donnait pas le droit à des produits gratuits. En réponse à la demande de Fred de tout reposer s'il n'avait pas les moyens de payer, Ronald laissa tomber plusieurs boîtes qu'il avait dans les bras, poussa un juron et adressa à son frère un geste grossier de la main, malheureusement surpris par Mrs Weasley qui choisit ce moment pour se détourner des Boursouflet.
- Si je te vois encore faire ça, je te jette un sort qui te collera les doigts, lança-t-elle sèchement.
- Maman, je peux avoir un Boursouflet ? demanda Ginny.
- Je ne sais pas trop, dit Mrs Weasley, méfiante.
- Ils sont tellement mignons...
Mrs Weasley fit un pas de côté pour regarder un peu mieux les Boursouflets, dégageant la vitrine du magasin, permettant de voir que Marco et Thatch étaient en discussion avec Dumbledore. Harry fronça les sourcils en voyant que son père avait déjà un pouce dans sa ceinture. Comme pour sa mère, c'était là où il gardait son couteau en public. Finalement, le blond passa les portes de la boutique, rejoignant Ace alors que Thatch gérait Dumbledore.
- Koibito, il commence à se faire tard.
Mr Weasley examinait avec ravissement un jeu moldu de cartes biseautées, jusqu'à entendre la voix de Marco qui le fit sursauter avec violence. Il regarda avec un air effrayé le blond qui était rejoint par sa femme et les deux adolescents, ignorant le père de famille qui le fixait avec effroi. Ce ne fut qu'une fois s'être assuré que Dumbledore était bien concentré sur Thatch que le pirate regarda Arthur, ses yeux virant brièvement au jaune alors qu'il portait un long doigt à ses lèvres souriantes dans une expression moqueuse. Le pauvre roux hocha la tête en tremblant, mais déjà, le groupe était parti, Harry ayant glissé au passage l'argent pour les plumes dans les poches de Fred sans que celui-ci ne le remarque.
Dehors, Dumbledore lui adressa un sourire aimable.
- Ah, Harry, parfait, je disais justement à ce cher Thatch que j'étais venu te chercher comme prévu pour régler un petit désagrément. Et j'ai vu que tu as croisé Molly et Arthur, je suis certain qu'ils t'ont déjà informé que tu passeras le reste des vacances avec eux et ton amie Miss Granger, annonça le directeur avec son air de grand-père affectueux.
- Quand bien même ils auraient mentionné une invitation pareille, je l'aurais refusée, pointa Harry. Et vous n'avez pas le droit de m'approcher, ni de me parler.
- S'il y a bien une chose que je déteste, ce sont les gens obtus qui se croient tout permis parce qu'ils ont du pouvoir, même quand on le leur retire, yoi, pointa Marco. Je vous l'ai dit clairement que pour vos enseignants manquants, vous deviez d'une part foutre la paix à mon frère qui n'a plus envie de bosser pour vous et d'autre part, vous n'avez pas besoin d'impliquer mon fils, yoi. Très bonne soirée à vous.
Le blond se tourna vers son frère en sifflotant doucement, faisant hocher de la tête le roux.
- Je vous assure que je ne veux que le plus grand bien pour votre… fils, docteur Newgate, assura le vieillard. Nous avons juste une vision différente du genre d'environnement dans lequel un enfant doit grandir. Harry est en danger constant, d'un côté, avec le milieu dans lequel il a été élevé, et de l'autre, avec Lord Voldemort qui en a après lui.
- Qu'il vienne, ça nous fera gagner du temps. On y va, on verra un autre jour pour un verre avec le vieux cabot, dit simplement Marco.
- Moi aussi j't'aime, vieux piaf ! ricana Thatch.
- A bientôt frangin, salua Ace.
- Attention au piaf, vous en avez déjà trois, qu'il t'en fasse pas un quatrième tout de suite.
- Je vais répéter ce qu'a dit Harry, vous communiquez trop d'informations, sourit Hermione d'un air blasé.