Bonjour ! Dernier chapitre ! Encore un peu d'action ici aussi ! J'espère que vous avez apprécier !

Dans l'ancien monde, Daryl Dixon était un zonard, un type pas vraiment fréquentable, sans diplôme, sans boulot, pas très sociable, avec un frère encore moins fréquentable. Dans le nouveau monde, celui avec des morts qui se relèvent, Daryl Dixon est un survivant qui a perdu son frère, et qui a pris la virginité de Beth Green. Il n'a pas pu rester à ses côtés sur le matelas, il s'est rhabillé et s'est assis sur un fauteuil face à elle. Il ne peut que regarder la jeune fille dormir, s'imaginant parfois avoir le courage de se pencher et de passer sa main dans la masse de boucles blondes éparpillé sur l'oreiller.

Il n'arrive pas à détourner ses yeux d'elle, mais plus il l'observe, plus il la revoit, nue, sa peau pâle éclairée par les bougies. Plus il entend les petits gémissements qui sortaient de ses lèvres douces. Plus il revoie ses petits seins blanc avec leurs pointes rose et dressées, qui tiennent parfaitement dans sa main. Plus il pense a sa chatte trempé juste pour lui et sa queue. Et plus il a envie de la réveillé avec sa bouche et sa langue posé a cet endroit délicieux, et de la baiser jusqu'à ce qu'il y ai une deuxième putain de fin du monde.

Mais il ne le ferra pas. Daryl s'estime déjà chanceux d'avoir pu toucher la jeune femme une fois. Il n'imagine pas avoir la chance de recommencer, malgré ce qu'elle lui a dit.

"Je pense que j'ai très envie que tu me fasse l'amour. Ce soir, et autant d'autres soir que tu le voudras."

Il ne peut pas y croire. Il a compris qu'elle ne se voit pas de la façon dont lui, et le reste du monde, la voit, au moins en partie. Elle est presque aussi douée que lui pour se déprécier. Il va devoir lui montrer qu'elle est putain de meilleur que lui, et ça va commencer aujourd'hui. Ce soir, ils vont retrouver Carole et Noah pour effectuer le dernier jour de trajet ensemble. Ce n'est pas ce qui était prévu mais tant pis, il ne peut pas rester seul encore une nuit avec Beth.

Parce que si elle veut de nouveau faire l'amour avec lui, qu'est ce qu'il est censé faire. C'est une idée ridicule, jamais elle ne voudra reproduire cette erreur une seconde fois. Mais si elle le veut quand même? Daryl n'est pas un saint, il sait qu'il ne pourra plus jamais dire non à Beth, pas après la nuit qu'ils ont passée, pas après l'avoir désiré si longtemps.

C'est Carole qui avait raison. Il s'est énervé comme un môme quand elle lui a dit qu'il aimait Beth, mais elle ne s'est pas trompée. Il est un putain de vieux pervers amoureux d'une fille a peine sortie de l'adolescence. Il entend d'ici Merle se foutre de sa gueule.

Assis sur un fauteuil en velours face au lit et à la tentation caché sous le drap, il enchaîne une deuxième cigarette. Il a baiser Beth Green. Ça le fait tiquer. Il a pourtant l'habitude d'utiliser ce mot. Baiser c'est tout ce qu'il a jamais fait, mais employé pour elle, c'est sale et vulgaire. Il a fait l'amour à Beth Green. Il a l'impression que cette fois c'est avec lui, que le mot ne va pas. Il a à peine entamé sa cigarette qu'il l'a déjà fumé, tirant impatiemment dessus. C'était sa dernière, alors il commence à se ronger l'ongle du pouce.

Il ne fait pas tout a fait noir, la lumière de la lune passe a travers les volets en persienne, et éclaire suffisamment l'intérieur pour qu'il remarque qu'elle est réveillé. Elle l'observe de ses beaux yeux bleus qui le rendent dingue, avant de se relever un peu. Elle n'y fait pas attention, mais dans le mouvement le drap glisse, révélant sa poitrine nue. Ou peut-être qu'elle le fait pour le torturer. Il sent sa bouche devenir plus sèche et sert les poings pour s'empêcher de l'allonger et de la prendre à nouveau.

-"Tu ne dors pas Daryl ?"

Il est incapable de répondre. Ça l'énerve. Il a envie de boire. De crier. De casser des trucs. De se battre.

-"Pourquoi tu n'es pas resté avec moi ?"

Elle a l'air perdu. Lui aussi il est perdu. La voir désemparé, presque sur le point de pleurer, c'est le signe qu'il n'est qu'un gros abruti.

-"Daryl, reviens avec moi s'il te plaît."

La voix de Beth est si douce. Elle ne le supplie pas, c'est presque comme un ordre, mais sans l'intonation qui va avec. Il ne peut qu'obéir. Tout ce qu'il s'est dit, ses résolutions de mettre de la distance, de ne pas coucher avec elle une autre fois, tout s'envole.

Il se déshabille. Pourquoi porter des vêtements quand il peut coller sa peau contre celle de la jeune fille. Puis il se glisse sous les draps et la laisse se blottir contre lui. Elle sent bon, un mélange entre sa propre odeur et la sienne. Elle est douce et chaude. Elle est le paradis auquel il ne devrait pas avoir le droit.

-"Pourquoi t'es pas resté ? C'est à cause de moi ?"

Il sent le souffle de Beth sur son torse tandis qu'elle parle. Il est toujours incapable de répondre. Il ne peut que resserrer ses bras autour d'elle.

-"C'est à cause de moi. C'était pas bien pour toi."

C'est comme une boule qui grossit dans sa gorge. Elle grossit, grossit, se nourrissant des larmes de la jeune fille qu'il sent couler sur sa peau. Quand il parle, il ne reconnaît pas sa propre voix.

-"Non c'est moi Beth. J'aurais pas dû."

Elle se redresse, le repoussant, pour plonger ses yeux dans ceux de Daryl. Il voit les larmes qu'il provoque, sa détresse. Il voudrait se détourner mais il n'en est pas capable. Dans sa tête, Merle le traite de putain de femmelette. Plus fort que tout, la colère monte, comme toujours quand il pense à son frère et à ce qu'il avait l'habitude de lui dire.

-"Pourquoi ?!"

-"Bordel Beth ! Parce que c'est mal ! T'vois pas que j'te mérite pas ?! Si ton père était encore là, qu'est ce qu'il aurait pensé ?! Qu'j'ai profité d'toi !"

Elle sursaute, clairement surprise, avant de le regarder avec quelque chose qu'il n'a vu que dans les yeux de Carole parfois. Il poursuit.

-"J'suis vieux Beth. J'ai pas d'maniere, j'parle mal, j'sais rien faire. J'ai même pas pu t'proteger! J'sais même pas c'que t'attend d'moi!"

Il l'observe quand elle se redresse sur ses genoux, glorieusement nue, et qu'elle se rapproche pour l'enlacer. Il voudrait pouvoir la repousser mais il n'en a pas la force. Il ne peut que la laisser prendre son visage entre ses mains douches, et lire dans ses yeux toute sa sincérité.

-"Je veux tout Daryl. Tout ce que tu voudras bien me donner. Je ne sais pas combien de temps ça durera, parce que dans le monde actuel on peut mourir n'importe quand. Mais je prendrai tout quand même."

Elle se penche et l'embrasse, juste ses lèvres sur les siennes, et la détermination de Daryl vacille. Comme si elle ne s'était pas déjà effondrée.

-"Je veux être à toi, et que tu sois à moi. Je veux pouvoir t'embrasser et te prendre dans mes bras quand j'en ai envie. Je veux que tu en ai envie aussi, et que tu t'autorises à faire tout ce que tu veux. Pour mon père, il t'appréciait, quoique tu en penses et il aurait été content de me voir heureuse. Parce que tu es parfait pour moi."

Elle se rapproche encore, s'installant sur les haches de Daryl, effritant un peu plus ses barrières. Elle l'embrasse, plus profondément, et colle son corps au sien.

-"Beth, si j'fais ca. Si t'es a moi… J'te laisserais jamais partir."

-"Ça me va Daryl. Je… Je t'aime."

Il ne peut pas lui répondre. Il n'a jamais dit ce genre de chose, il ne sait pas s'il en sera capable un jour. Mais il lui montre. Ils s'embrassent, et soudain, ils sont en train de faire l'amour une seconde fois.

C'est différent de la première fois, plus animal en quelque sorte. Ils ne parlent pas, sont plus audacieux. Ce n'est pas aussi symbolique mais c'est plus vrai. Ils assouvissent leurs désirs, ne se posent plus de question. Et c'est bon. La meilleure chose que Daryl ait connue depuis longtemps. Depuis toujours peut-être.

Quand il jouit, il ne pense pas à se retirer. Il éprouve même une satisfaction toute primitive à l'idée qu'il l'a en quelque sorte marqué. Il sait qu'elle pourrait tomber enceinte et que dans un monde comme le leur c'est une situation risquée. Mais c'est trop tard de toute façon. Et puis ça finira bien par arriver. Il n'y a plus de préservatif en accès libre ou de contraception, retour aux vieilles méthodes et à leur efficacité aléatoire. Il se dit que si ça arrive, il aura neuf mois pour la mettre à l'abri.

En attendant, Beth est dans ses bras, elle l'accepte tel qu'il est, pire, le veut. Elle l'aime. Il s'endort pour être réveillé quelques heures plus tard, par un rayon de soleil qui lui tombe pile sur les yeux. Il grogne un peu puis se penche sur Beth, l'embrassant avec insistance.

-"Mmh. Encore ?"

-"Tu t'plaint femme ?"

Elle rit avant d'enrouler ses bras autour de lui et de reprendre ses lèvres. Une chose est certaine, si Beth a été une élève rapide pour apprendre à traquer ou a se défendre des rôdeurs, elle l'est tout autant en ce qui concerne les rapprochements physique. Il lui faut un gros effort de volonté pour se détacher de son corps.

-"Aller, j'suis trop vieux pour un troisième round. Et on doit partir. On r'trouve les autres ce soir."

Elle fait la moue avant de se lever, ses lèvres s'étirant en un sourire amusé quand elle le surprend détailler son corps nue.

-"Il me semble que finalement tu n'es pas si vieux…"

Daryl est sûr d'avoir créé un monstre tentateur. Comment est-il censé résister au coup d'œil qu'elle lance à sa bite dressée, et à ses joues qui rougissent. Il ne peut que regarder les fesses pâles et rondes disparaître dans la salle de bain, et se retenir de les y rejoindre. Pour sa toilette il se contente du robinet de la cuisine et quand Beth revient, heureusement couverte, il est lui aussi habillé.

Ils mangent rapidement et se remettent en route. Dehors il fait beau, mais beaucoup moins chaud que la veille. C'est plus agréable. Daryl ne peut pas s'empêcher de rester près de la jeune fille, attentif à l'environnement. Leurs bras se frôlent souvent, c'est chaque fois un frisson de plaisir et une étincelle de désir. Il a suffit de quelques jours pour qu'ils soient de nouveau confortable et familier l'un avec l'autre, avec juste ce petit quelque chose en plus.

Bientôt, ils retrouvent le couvert des arbres. C'est agréable de sentir l'odeur des sous bois, d'entendre les feuilles et les branches craquer sous leur pieds. Il se sent plus à l'aise dans la forêt. Beth se déplace sans soucis, presque aussi silencieuse et habile que lui. Quand ils traquent un lapin, c'est presque un jeu. Il la laisse tirer avec son arbalète, mais il se met dans son dos, lui caressant les hanches et soufflant dans son cou pour la déstabiliser. Elle met du temps à tirer, mais il est fier quand elle ne rate pas sa cible. Elle sourit en se retournant et lui saisit la nuque pour lui donner un baiser. Et c'est ça que Daryl veut. Cette joie, cette chaleur, cet apaisement qui le remplit. C'est une certitude ancrée dans sa chair.

Ils mettent plus de temps que prévu pour rejoindre le point de chute, mais ils ont trois lapins. Carole et Noah ne sont pas là. Daryl choisit une maison, presque la première de la ville, en brique rouge. En quelques jours, ils ont retrouvé leurs habitudes. Tuer les rôdeurs, barricader les issues, installer un camp. Sauf que cette fois ci, quand ils ont fini, ils ne partent pas, à la grande surprise de Beth.

-"Daryl ? on ne se trouve pas un endroit plus loin ?"

-"Non. On d'vait pas se r'joindre avant la fin, mais c'est plus simple d'faire le reste d'la route ensemble."

-"Ho."

Beth semble déçue et pendant un instant Daryl s'en veut. Il sait parfaitement qu'elle espérait qu'ils se retrouvent encore ce soir. Lui aussi en a envie, il veut pouvoir la regarder, la caresser, l'embrasser, lui faire l'amour. Pourtant il ne peut pas se permettre encore une nuit en dehors de la réalité, il a besoin de se confronter au regard et au jugement extérieur. Faire face à Carole et Noah, c'est avoir un avant goût de ce que ce sera de retrouver le groupe, c'est s'endurcir pour pouvoir protéger Beth. C'est aussi lui donner l'occasion de voir ce que leur relation va pouvoir provoquer, lui donner l'opportunité de mettre fin à ce qu'il y a entre eux.

-"Je pensais que ce soir on serait encore seul tous les deux."

Il sourit quand elle tourne la tête, ses joues se colorant. Il ne peut pas s'empêcher de se rapprocher, pour caresser son visage et replacer une mèche de cheveux. Il l'embrasse et elle noue ses bras autour de ses épaules presque immédiatement. Il découvre qu'il aime cette proximité et cette intimité. Il ne se serait jamais cru capable de cela.

Pendant que Beth surveille l'arrivée de l'autre groupe, il profite de la salle de bain pour faire une rapide toilette. Ils ont eu de la chance d'avoir de l'eau courante depuis le début de leur périple de retour. Quand ils retrouveront le reste du groupe, il est probable qu'ils partent de nouveau sur les routes, à la recherche d'un nouveau lieu où s'installer. Le confort d'un endroit fermé et d'un accès à l'eau va devenir aléatoire. Ca l'énerve un peu de penser que Beth va devoir se réhabituer à cette vie, mais il sait qu'elle est forte et qu'elle ne se plaindra pas.

Lorsqu'il sort, elle n'a pas bougé de place. Elle le gratifie d'un long regard et d'un sourire, avant de lui laisser sa place et de prendre la sienne. Le fauteuil est confortable, les alentours de la maison sont calmes. Il reprend la fabrication de flèche avec la dizaine de branches qu'il lui reste. C'est une activité répétitive mais qui l'absorbe sans pour autant détourner son attention. Il entend Beth revenir dans le salon, mais ne pose pas son regard sur elle, surveillant deux mordeurs qui déambulent un peu plus loin.

-"Tu sais, c'est dommage qu'on ne soit plus seul. J'aurais bien aimé qu'on… Fasse encore des câlins."

De surprise, le couteau que Daryl tient dérape et lui entaille le pouce. Il le porte à sa bouche et dévisage Beth.

-"Bah quoi ? Je n'ai pas le droit de dire ce genre de chose ?"

Daryl secoue la tête, amusé. Elle est un démon avec un visage d'ange, venu sur terre dans le but de le torturer, il en est certain.

-"On peut toujours faire des câlins. Faut juste trouver l'bon endroit et l'bon moment. Comment t'crois qu'faisait ta soeur."

-"Beurk ! Daryl !"

Il rit, et il se rend compte que c'est une chose qu'il n'a pas faite depuis longtemps. Quand elle était retenue prisonnière et que lui était avec le groupe, Beth leur manquait bien sûr, mais personne n'avait identifié en quoi son absence modifiait leur cohésion. Même lui. Pourtant c'est évident maintenant, elle est la lumière. Elle n'est pas la plus douée pour se battre, elle a quelques connaissances de base pour soigner les gens, ou entretenir un potager. Elle s'occupait de Judith. Rien d'irremplaçable. Mais ce qui a disparu avec elle, ce sont les rires, les moments de joie simples et réconfortants, l'espoir en un futur meilleur.

-"Je vais préparer les lapins pendant que tu surveilles!"

Elle est solaire, elle attire son regard quand elle se déplace, ses cheveux battant la mesure de son pas. Il soigne son doigt et reprend son activité. Bientôt l'odeur d'un ragoût envahit la pièce. Beth est douée pour ça aussi, cuisiner. Elle lui a déjà dit qu'elle le faisait souvent avec sa mère.

Quand elle revient, elle s'installe sur les genoux de l'homme sans demander la permission, avant de déposer un petit baiser sur ses lèvres et de s'installer pour un câlin. Daryl ne dit rien. C'est un trait de sa personnalité qui passe plutôt inaperçu, mais il est du genre tactile. Il a toujours aimé avoir de petits gestes, envers les personnes auxquelles il tient, que ce soit une main sur la tête, dans le dos, sur un bras, un coup d'épaule, parfois une accolade. Alors il profite de l'étreinte.

Naturellement, il est le premier à voir arriver Carole et Noah. Ils marchent tranquillement, leurs postures détendues. Il remarque tout de suite qu'ils fonctionnent bien ensemble, ils ont un rythme qui témoigne de leurs connaissances des habitudes et des réflexes de l'autre. C'est bien, ça signifie que le garçon s'est bien adapté.

Accompagné de Beth, il va les accueillir sur le perron. Ce n'est pas lui que Noah est content de revoir visiblement, parce que c'est à sa compagne qu'il offre une accolade. Pour sa part, c'est vers Carole qu'il se tourne.

-"Je suis contente de te voir Daryl. Même si je pensais qu'on ne devait se retrouver que demain, en rejoignant le groupe."

-"Mmh. Je sais. Mais y' avait pas d'danger. Et tu m'manquait."

Carole rie moqueusement, pas dupe sans pour autant comprendre le fin mot de l'histoire. Son amie se dirige ensuite vers Beth, qu'elle gratifie aussi d'une longue étreinte. Noah le regarde, dubitatif et clairement sur la réserve. Ça l'amuse.

-"T'inquiète gamin, j'vais pas t'faire d'calin."

Il n'a le droit qu'a un reniflement dédaigneux en guise de réponse. Les deux femmes lui donnent toutes deux une petite tape, et le garçon glapie de surprise tandis que Carole lui murmure un "sale gosse" rentrent tous à l'intérieur, Daryl termine de sécuriser la porte d'entrée, pendant que Beth dirige les deux autres vers la salle de bain.

-"Dépêchez vous ! Daryl a tué trois lapins et j'ai fait un ragoût !"

C'est un bazar joyeux. Il y a des sacs et des affaires qui se disséminent, des conversations feutrés, des sourires et des rires. Le repas est bon et chaud, Carole raconte leur périple.

-"C'était plutôt tranquille. Noah a fait la tête quand la voiture est tombée en rade, c'était tellement drôle. On a rencontré quelques rôdeurs, mais hormis ceux faisant partie de la horde qu'on a croisée, ils n'ont pas été difficiles à éliminer. Il est même devenu bon! Le plus dur, c'était de respecter le timing qu'on avait convenu. On a plusieurs fois failli arriver trop tôt, et je devais nous faire tourner en rond."

-"Comment ça tourner en rond ?! Tu te fiches de moi Carole !"

Tout le monde rit de la mine scandalisée du garçon. Ils sont dérangés par les grattements d'un mordeur sur le palier. Avant même que quiconque ait pu réagir, Daryl est debout, son arbalète à la main. Il sort prudemment mais il n'y a que deux morts, l'un près de la porte, l'autre encore en bas des escaliers.

Sans y réfléchir, il plante son couteau dans leurs crânes, s'en débarrassant définitivement. C'est une habitude, un geste tellement maîtrisé qu'il n'a plus besoin de se concentrer pour le faire, surtout quand ils sont si peu nombreux. En revanche, il n'oublie jamais son environnement. Ce n'est pas à la cible qu'il faut faire attention, mais à ce qui se passe derrière lui. C'est pourquoi quand le bois grince dans son dos, il se retourne rapidement, près à tuer. Carole lève les mains dans un geste de reddition avec un petit sourire.

-"Putain Carole ! j'aurais pu t'tuer."

-"Tu ne l'aurais pas fait. Vantard."

Elle s'accroche à son bras et l'attire un peu plus loin, avant de s'asseoir sur la rambarde de bois. Elle tourne le dos aux morts qui déambulent plus loin dans la rue, éclairée par la lumière de la lune, faisant confiance à Daryl pour surveiller ses arrières.

-"Qu'est ce qui se passe entre toi et Beth ?"

Daryl garde le silence un moment. Il ne sait pas comment répondre à cette question. Lui-même n'est pas certain de connaître la réponse.

-"J'sais pas."

-"Il va falloir que tu saches vite mon poussin. Parce que ça se voit comme le nez au milieu de la figure."

-"Mmh ?"

Carole continue de le fixer et ça le met mal à l'aise. Il fait quelques pas et se passe la main dans les cheveux.

-"Quoi ?! Qu'est ce que tu veux que j'te dise ?! Qu'j'ai profité d'elle ?! qu'j'sui un minable ?! Hein ?! C'est ça qu'tu veux que j'dise ?"

-"Tu regrettes ?"

-"Oui ! Non ! Putain !"

Ils se font face en silence. Quelques rôdeurs se sont approché, attiré par les cris, mais ils se détournent quand un mort les attire en renversant une poubelle.

-"Écoute Daryl. Je dis pas que c'est bien ou pas, ce ne sont pas mes affaires. En vérité, ce ne sont les affaires de personne, ça ne regarde que Beth et toi. Mais quand on va rejoindre le groupe, s'il s'est passé ou se passe quelque chose, ils vont le savoir. Il faut que tu t'y prépares."

Il le sait. Cette nuit et ce matin, quand Beth était à ses côtés, tout paraissait simple. Même sur la route, ils s'entendent bien, se connaissent bien et se complètent. Mais il reste bien plus vieux qu'elle, quelque chose qui était mal vu dans l'ancien monde. Toutes les personnes de leur groupe vont penser qu'il n'a rien à faire avec elle. Qu'il n'est pas assez bien.

Carole s'approche et tapote sa tête du bout du doigt.

-"Tu devrais arrêter de t'auto flageller mon poussin. Et te demander ce que TOI tu veux. Après ça devrait déjà être plus simple."

-"J'ai couché avec elle."

Elle ne paraît pas surprise, juste amusée.

-"Bien sûr. Cette fille sait ce qu'elle veut elle, et crois moi quand elle te regarde, tu es clairement ce qu'elle veut."

Carole s'en va sur ces dernières paroles. Il l'entend parler avec Noah et Beth à l'intérieur, mais ne comprend pas ce qu'ils se disent. L'air frais de la nuit lui fait du bien, le silence aussi. Pourtant, quand il entend les pas de Beth qui s'approche, il est heureux. Elle se glisse dans son dos et l'enlace, posant sa tête sur son épaule, elle ne dit rien, mais elle le sert fort, comme si elle avait peur qu'il s'éloigne.

Il comprend que c'est le cas. Elle connaît ses peurs, ses doutes, les questions qu'il se pose au sujet du regard et de l'opinion de leur groupe. Elle pense qu'il va l'abandonner. Et c'est une idée insupportable. Il se tourne et l'enlace à son tour, saisissant son visage il l'oblige à le regarder dans les yeux avant de l'embrasser, profondément, férocement.

-"J'suis désolée Beth."

Elle secoue la tête et se blottie contre lui.

-"Tu ne me laisses pas ?"

-"Non."

-" Et les autres ? Rick, Maggie ?"

-"Avant j'm'en fichait de l'opinion des gens. Y m'connaissaient pas et j'les connaissais pas. Maintenant c'est different. C'a s'ra pas facile. Mais t'es plus importante Beth."

Elle le regarde, ses beaux yeux bleus plongés dans les siens, et lui sourit tandis qu'elle caresse doucement sa joue. Elle est belle, douce, mais il sait qu'elle est aussi forte, capable de se battre quand il le faut, capable d'y croire, malgré les circonstances. Qu'importe les difficultés, elle est son espoir et il va se battre pour elle.

FIN