Le texte suivant a été rédigé lors d'une Nuit du Fof, événement organisé par le Forum francophone. Il s'agissait d'écrire en une heure sur le thème "Eden".
Eden
— De Naboo ? Oh ! j'y étais en vacances il y a… deux ans et demi maintenant. C'est une planète magnifique ! Un vrai paradis.
En disant cela, l'yop agitait son œil télescopique dont la membrane tatouée, si peu caractéristique des représentant.e.s de son espèce sur Coruscant, trahissait en revanche son appartenance à la communauté scientifique. À ce titre, et parce que son engouement semblait on ne peut plus sincère, Padmé excusa le lieu commun, et elle hocha la tête.
— Vous avez eu le temps de visiter la région des lacs ?
— Oui ! Pas tout, hélas, mais nous avons pu y passer une semaine, mes parent.e.s et moi. Les paysages sont splendides ! Et les enfants ont adoré pouvoir se baigner, en particulier…
L'enthousiasme de brave était contagieux, au point que Padmé se sentit replonger dans ses propres souvenirs de canotage estival et de randonnées dans les collines. Le.a poursuivait sa description des « vacances les plus enchanteresses de sa longue existence » :
— Ce jour-là, notamment, nos deux aîné.e.s avaient tenté de grimper sur le dos d'un shaak...
— Ah ! Vous savez prendre la sénatrice Amidala par les sentiments en lui parlant de Naboo, cher.ère Sükrkrk !
Padmé dût retenir un sourire en voyant l'œil du.e la scientifique se rétracter brusquement, sous le choc d'être abordé.e si familièrement par le Chancelier suprême de la République galactique. Constatant qu'ielle ne retrouvait pas ses moyens, elle vint à sa rescousse :
— L'honoré.e Sükrkrk m'invitait à une plaisante réminiscence, car il y a plusieurs mois que je ne suis pas retournée sur Naboo.
Padmé était toujours impressionnée par le peu d'attachement que Palpatine manifestait pour leur planète d'origine, en flagrant contraste avec l'orgueil que beaucoup de leurs congénères tiraient – sottement, il faut bien le dire – de leur planète au climat si tempéré, aux ressources naturelles si abondantes et à l'art de vivre si raffiné. Sur ce point, il différait aussi nettement de Valorum, qui flattait ses systèmes préférés au vu et au su de tout le monde.
C'était, elle en était convaincue, l'une des raisons pour lesquelles il faisait un si bon chancelier.
