Auteur : kitsu34
Origine : Saint Seiya
Couple : Milo x Camus (encore eux, mais ce sont les seuls qui marchent dans cette configuration, encore une fois et puis, je les aime que voulez-vous^⁾
Disclaimer : l'univers de Saint Seiya appartient à Masami Kurumada Senseï, je ne fais qu'emprunter les grandes lignes, de très loin.
Genre : UA de type romance / school-fic… Je vais essayer de délaisser l'angoisse et la torture de personnages et de me lancer dans le romantisme et l'amûûûr. Je ne promets rien. Je suis essentiellement sadique et méchant comme auteur, quand même… (ça trompe et ça mord un kitsune). Mais j'ai envie de sortir de ma zone de confort et de tenter l'aventure, alors on verra.
Note 1 : Je crains que le fandom ne tombe dans l'abandon et ne soit délaissé. Je remarque à titre personnel des hits sur mes textes, mais pas de commentaires et c'est une tendance qui s'accentue. Je conçois tout à fait que ce soit difficile de commenter, qu'on ait peur d'être jugé, qu'on ne sache pas quoi dire. Dans mes débuts dans cet univers de la fanfiction, j'ai eu du mal également à me lancer. Mais je l'ai fait quand même, car il faut garder à l'esprit que ceux qui écrivent n'ont pas d'autres retours que ces commentaires. C'est très déstabilisant de voir que les gens lisent mais ne disent rien. On se pose beaucoup de questions dont on n'a au final jamais de réponse. Alors si vous lisez un texte dans son entièreté, s'il vous plaît, laissez un commentaire. Même juste un « j'ai trop aimé » car sinon, l'auteur peut penser qu'au contraire vous avez détesté puisque c'est la règle plus ou moins tacite dans cet univers : quand on n'aime pas, on lit sans commenter… Merci pour tous les auteurs.
Note 2 : Les chapitres de cette histoires seront courts, sur le modèle du Corbeau : entre 2000 et 3000 mots.
Note 3 : Pour les lecteurs de Red Love, vous risquez de reconnaître certains personnages ^^ mais dans une version beaucoup moins sombre. Disons qu'il y a une version noire, ou rouge sang plutôt, avec Red Love, et une version rose et duveteuse, si j'y arrive ( hem…) avec ce texte.
Bonne lecture !
Influenced Love
« Nous nous arrêtons là. Le cours est terminé pour aujourd'hui, je vous remercie. Nous verrons la suite de ce chapitre la semaine prochaine. N'oubliez pas de rendre votre analyse vendredi dernier délai en me l'envoyant à l'adresse habituelle. Bonne soirée à tous. »
Le brouhaha des étudiants qui se lèvent, rassemblent leurs affaires, discutent les uns avec les autres s'éleva aussitôt dans l'amphithéâtre jusque là plutôt attentif et silencieux. Camus se leva comme les autres et entrepris de ranger rapidement son portable et le reste de ses affaires pour tenter d'approcher de l'estrade et parler au prof. Il avait des questions à lui poser et ce n'était chose facile de réussir à faire partie des rares élus qui avaient la chance de l'accompagner dans sa sortie de l'amphi après le cours et de pouvoir échanger avec lui. Il fallait se dépêcher pour être parmi les premiers. Voilà pourquoi il s'asseyait toujours près de la travée centrale dans les premiers rangs. Pas trop près cependant, car du premier rang la vue au tableau était mauvaise, trop en contre-plongée, et le son parfois pas terrible non plus, bloqué par l'estrade et le bureau, moins bon qu'aux troisième ou quatrième rangs.
En rangeant ses affaires en toute hâte, Camus ne put s'empêcher d'entendre le groupe Erasmus, un peu plus haut, qui se chamaillait amicalement. Il faut dire qu'entre l'Italien, l'Espagnol et le Grec, ils faisaient pas mal de bruit. A croire que plus on descendait vers le sud, plus la voix portait…
« Diavolo ! J'ai cru que ça ne finirait jamais ! Je comprenait un mot sur deux, j'en ai ma claque ! J'ai mal à ma tête.
- J'ai mal à la tête, Vitale, la pas ma. Tu ne peux pas avoir mal à la tête de quelqu'un d'autre.
- Je m'en cogne ! La ou ma, la tête est remplie. Elle marche pus.
- Plus pas pus.
- Rah ! Tu fais chier Sol !
- Comment tu parles à moi !
- Arrêtez de vous gueuler tous les deux ! »
Le cri, poussé par une voix plus aiguë que celle de ses deux camarades méditerranéens couvrit pourtant un instant les conversations environnantes. Tiens ? Celui-là, si Camus ne se trompait pas, était suédois pourtant. Comme quoi, il se trompait juste avant.
« Ah, Lilian s'énerve, vous êtes mal ! »
Celui qui venait de prononcer ces mots dévalait déjà les escaliers en riant. Son accent grec ensoleillé et velouté fascinait Camus depuis qu'il l'avait entendu. La Grèce… C'était une destination qu'en tant que littéraire, il rêvait de découvrir…
Arrivé presque à son niveau, le jeune Grec fut interpellé par ses amis.
« Aiolia ! Tu viens au bar avec nous ? On rentre à la Cité et on y file ensuite. C'est soirée internationale !
- Désolé les gars mais j'ai promis à mon frère de le rejoindre pour lui donner un coup de main à l'appartement. Avec le bébé qui arrive, les choses se bousculent un peu et la chambre du petit n'est pas encore finie.
- Ah ! C'est un petit ragazzo ! C'est bien.
- On ne sait pas. Ma belle-sœur ne veut pas connaître le sexe du bébé.
- Tu nous rejoins après ?
- Si j'ai le courage, on verra ! A plus les mecs ! »
Et Aiolia s'éloigna rapidement. Camus saisit rapidement la poignée de son sac et sortit lui aussi de sa rangée pour se hâter de rejoindre l'estrade. Mais il déboula si vite qu'il percuta un autre étudiant. Il lança quelques mots d'excuses sans s'arrêter, pressé qu'il était d'atteindre le prof avant qu'il s'en aille, mais une prise ferme sur son épaule l'arrêta net et lui fit pousser un léger cri de douleur.
« Cazzo ! Tu crois que tu peux barrer comme ça ! C'est rapide ! Excuse-toi bien ! »
La mort dans l'âme, Camus se retourna et réalisa qu'il venait de percuter l'Italien ombrageux du groupe Erasmus. Celui qui avait l'air le moins aimable du lot, qui lui fichait un peu la trouille, à vrai dire, et qui n'hésitait pas à se quereller, parfois vivement, avec les étudiants dont les regards ou les actes ne lui plaisaient pas.
« Tu crois quoi, Rosso ? Tu peux bousculer moi et faire comme si rien n'était ? Je vais apprendre toi la politesse, tiens !
- Je suis désolé, je n'ai vraiment pas fait exprès. Je suis juste pressé et je ne t'avais pas vu. Excuse-moi. »
Camus espérait que son ton conciliant et son sourire suffiraient pour apaiser la situation, quand le Suédois posa sa main sur le bras de l'Italien en lui lançant un regard acéré.
« Vitale ! Laisse ! Va pas avoir des ennuis pour ça. Ça vaut pas la peine. C'est juste un pauvre nul, fringué mal avec des cheveux rouges. Aucune classe, aucun pouvoir. Le pauvre. En rajoute pas. »
Sur ces mots, il s'avança presque jusqu'à le toucher et le dévisagea bien ostensiblement en souriant avant de baisser les yeux sur sa tenue. Puis il rejeta sa longue chevelure blonde platine, si claire qu'elle paraissait merveilleuse, en arrière d'un geste langoureux et exagéré et avec un clin d'oeil à l'adresse de ses deux compagnons restés en arrière, il descendit à son tour avec un léger rire moqueur. L'Italien, calmé et souriant à son tour méchamment, et l'Espagnol, ironique également, passèrent eux aussi devant lui avec un légère bourrade.
Camus resta immobile, le visage en feu, la gorge sèche et les jambes coupées. Les discussions, un instant suspendues par l'altercation, reprirent et bientôt tout le monde se désintéressa de lui. Mais dans son for intérieur, le jeune homme bouillonnait de honte et de colère. Pourquoi ce Lilian s'en était-il pris à lui de cette façon ? Pourquoi l'avait-il ainsi humilié ? Juste pour une si petite cause… Il n'avait vraiment pas fait exprès. Et il s'était excusé en plus. Qu'aurait-il dû faire ? Qu'aurait-il dû dire ? Il n'avait jamais été fort en répartie dans les affrontements. Il n'aimait vraiment pas cela. Il préférait s'éloigner que d'affronter quelqu'un.
Il rajusta ses lunettes à épaisse monture et lissa nerveusement sa chevelure impeccablement nouée sur la nuque. Pas une mèche ne dépassait. Jamais. C'était bien trop voyant sinon avec leur couleur. Il les détestait déjà assez comme ça. Alors pas question qu'ils lui échappent. Noués, au moins, il en avait le contrôle.
Avec un soupir, il jeta un coup d'oeil désabusé à l'estrade vide et à l'amphi quasi désert. Avec tout ça, il avait perdu l'occasion de poser ses questions au prof. Il faudrait attendre la semaine prochaine… Sans compter les nouvelles questions que soulèverait le prochain cours et sa préparation… Il lui enverrait un mail, mais il ne se faisait aucune illusion : il ne répondait jamais.
Un nouveau soupir las lui échappa devant la queue à la bibliothèque de la fac : inutile d'attendre là aussi. Il avait trop traîné pour venir, il ne pourrait pas y entrer avant des heures. Il faudrait revenir demain, tôt. Tant pis, il allait rentrer bosser chez lui.
Remontant son col, il accéléra le pas en sortant de la fac et en remontant le boulevard pour gagner le quartier Sainte-Geneviève. Une bonne vingtaine de minutes à pied jusqu'à son minuscule studio. Mais il était conscient de sa chance. Il pouvait aller à la fac à pied et son quartier était sympa, songea-t-il en empruntant la rue Mouffetard. Il obliqua devant la vitrine d'un restaurant de quartier, fermé encore, mais dont les lumières intérieures allumées indiquaient que la mise ne place commençait pour le service du soir.
Il poussa la lourde porte bleue qui ouvrait sur la petite cour intérieure de son immeuble et monta rapidement les marches jusqu'au premier palier. Il glissa la clé en étoile, sécurisée, dans la porte blindée et pénétra chez lui avec un soupir de soulagement.
Son appartement était minuscule. A peine douze mètres carrés avec cuisine et salle de douche. Autant dire qu'il n'y avait pas beaucoup de place pour autre chose qu'un lit et un bureau-table. Mais Camus l'adorait avec ses poutres, sa cheminée médiévale immense qui abritait le lit et ses tomettes anciennes toutes cassées et de couleurs différentes au gré des rénovations. L'immeuble était très ancien, remontant apparemment au XVIIIème siècle. Et surtout, bien que minuscule, c'était chez lui. Il suspendit son pardessus à la patère fixée à la lourde porte blindée et s'allongea sur le lit avec un soupir de soulagement. Il resta ainsi quelques minutes, à se remémorer sa journée puis se redressa d'un seul coup et s'assit, saisissant portable.
Avant de bosser, il allait s'accorder un peu de bon temps !
Il ouvrit Instagram et immédiatement sur l'écran, il apparut. Camus eut un soupir profond d'aise et de satisfaction. Que cela faisait du bien après une journée pourrie ! Souriant à son écran de portable, il lança la vidéo. Encore une fois, elle était excellente. Comme toujours, en fait. Chacun de ses petits films était acerbe et méchant, précis et implacable. Il se moquait avec verve et intelligence et un sens de l'humour noir redoutable, de tous les clichés et des travers des gens. Cette fois-ci, la victime désignée était le coiffeur. Mais un type bien particulier de coiffeur. Celui qui est insupportable et reconnaissable par tout le monde. Qui est maniéré, qui connaît vos cheveux mieux que vous, qui vous abreuve de conseils que vous n'avez pas demandé et vous coiffe en dépit du bon sens et surtout pas comme vous l'avez demandé. Ce coiffeur-là, avec sa diction et son ton de voix tellement reconnaissable.
Camus se mit à rire, seul face à son écran. Que c'était bon d''être du côté des moqueurs. Surtout dans cette configuration, quand cela ne faisait de mal à personne au fond. Ce n'était pas comme s'il se moquait de quelqu'un de précis, reconnaissable. C'était un type, un cliché. Et c'était tellement bien fait. Il jouait tellement bien son rôle.
Camus arrêta l'image sur un gros plan du visage qui faisait une moue caractéristique et ridicule. Il ne se prenait pas au sérieux comme d'autres instagrameurs. Il se mettait en scène dans des passages qui ne le mettaient pas forcément en valeur. Et il ne comptait pas que sur son physique, lui au moins ! D'ailleurs, on ne savait pas vraiment à quoi il ressemblait au fond. Dans les vidéos, il était toujours complètement déguisé et maquillé. Bien entendu, il y avait des détails qui ne trompait pas : c'était un jeune homme, sans doute à peu près de son âge. Il était plutôt grand et athlétique. Et vu les traits de son visage, il devait être beau. Mais à quel stade, c'était ce qui était difficile à dire. Quant à la couleur de ses cheveux ou de ses yeux, c'était impossible de les déterminer tellement elles changeaient d'une vidéo à l'autre. C'était un vrai caméléon.
Camus glissa sur l'avatar et le visage masqué apparut. Cette image le fascinait à chaque fois. C'était un montage photo magnifique et très réussi. Un visage était dissimulé par une silhouette de scorpion noire. Il était tourné de profil et le coin des lèvres se devinait, arqué en sourire moqueur. On ne distinguait qu'un œil, magnifique, à mi chemin entre un bleu lumineux et un vert radieux, une couleur de Caraïbes ou de Méditerranée. Une boucle de cheveux d'un blond soutenu, couleur de blé mûr et gorgé de soleil, retombait langoureusement par dessus une pince du Scorpion, semblant jouer avec elle. Et au cœur de la silhouette noire de l'arachnide, en lettres rouge sombre le nom se déroulait majestueusement. Gold ntarès.
Camus resta longtemps en admiration, rêveur, comme en communion silencieuse avec le beau visage masqué. Vraiment il adorait ce que faisait ce gars. Aurait-il le courage aujourd'hui de le lui écrire ? Il hésita. Il n'avait jamais osé entrer en contact avec Gold ntarès. Et s'il ne lui répondait pas ? Et s'il lui répondait méchamment ? Et si ce qu'il lui disait était nul ? Il avait peur de ne pas savoir quoi dire… Gold ntarès était si percutant, si fin dans ses analyses des personnages ridicules, il risquait de le trouver bien plat…
Son regard glissa sur le nombre de followers. Presque un million aujourd'hui. Ça ne cessait d'augmenter. Dire qu'il en avait moins de dix mille quand il l'avait découvert au début… Son doigt se suspendit juste au moment d'effleurer l'écran.
Oserait ? N'oserait pas ?
C'est juste un pauvre nul mal fringué avec des cheveux rouges. Aucune classe, aucun pouvoir. Le pauvre...
Sa mâchoire se contracta et ses yeux s'obscurcirent de colère. Il avait trop entendu ce genre de phrase. Ca devait cesser. Il devait arrêter de fuir toujours et accepter la confrontation. Il devait faire face. Prendre le pouvoir ! Il lança un dernier regard au visage merveilleux, puisant force et courage, et lança la dernière vidéo postée, celle sur le coiffeur.
Il la visionna attentivement une nouvelle fois, notant mentalement tout ce qui lui plaisait, tout ce qu'il avait envie de dire, puis lorsqu'elle s'arrêta, le coeur battant, après avoir liké, son doigt hésita entre le commentaire public ou le mp. Le commentaire était moins risqué, dans le sens où même s'il était lu par tout le monde il serait assez bref et n'avait pas besoin d'être très pertinent. Camus pouvait se contenter de dire qu'il avait aimé et citer un ou deux passages particulièrement savoureux à l'appui. Par contre, il était rare que de tels commentaires aient des réponses… Le mp pouvait être plus développé car ne serait lu que par Gold ntarès, en théorie… Répondrait-il ? Ça restait effectivement à voir. Avec près d'un million de followers, il devait en recevoir des mp… Découragé à cette pensée, Camus faillit refermer l'application sans poster de commentaire. Mais les mots cruels du Suédois revinrent le heurter sournoisement et il effleura résolument l'icône. La messagerie privée s'ouvrit.
En tremblant, le cœur battant et le souffle court, il tapa fébrilement son message. Il dut s'y reprendre à plusieurs fois, se relire, corriger le correcteur et les fautes qu'il semait au gré de son écrit. Il parvint tout de même péniblement à la fin de son message. Il hésita encore au moment de l'envoyer. Et s'il ne lui répondait pas ? Est-ce que cela ne serait pas un échec de plus ? Avait-il envie de cela ?... Mais d'un autre côté ne pas envoyer ce message ne serait-il pas l'échec suprême ? Il soupira.
« Oh, Bertrand ! Apporte-moi les magrets ! Le chef les demande !
- Tout de suite ! »
Camus sursauta et envoya nerveusement le message avant de fermer l'application, comme pris en faute. Le restaurant en dessous de son appartement s'animait et ouvrait. Il jeta un coup d'oeil à l'horloge de son portable. Il était si tard ? Il se secoua et se leva pour s'asseoir à sa table-bureau. Il n'avait encore rien fait alors qu'il avait du travail pour le lendemain ! Il n'était plus temps de rêver !
Il jeta un dernier coup d'œil à l'écran qui s'éteignait. Il mettrait un commentaire la prochaine fois. La prochaine fois, juré !
oOoOo
S'il vous plaît, faites comme Camus et encouragez l'auteur en postant un petit commentaire si la lecture vous a plu. Merci beaucoup! ^^
