Auteur : kitsu34
Origine : Saint Seiya
Couple : Milo x Camus (encore eux, mais ce sont les seuls qui marchent dans cette configuration, encore une fois... Et puis, je les aime que voulez-vous^^ )
Disclaimer : l'univers de Saint Seiya appartient à Masami Kurumada Senseï, je ne fais qu'emprunter les grandes lignes, de très loin.
Genre : UA de type romance / school-fic…Sans garantie de succès, hein…
Note : Désolé pour l'attente, je tâche de garder au moins un rythme de publication mensuel pour mes fics, à tour de rôle... Merci à tous de votre accueil pour cette fic !
Influenced Love – Chapitre 9
Camus savoura son repas avec sérénité. Sa nouvelle force s'épanouissait lentement et puissamment en lui. Il tenta de rédiger une réponse à Goldαntarès, mais renonça rapidement : il n'était pas dans le bon état d'esprit, partagé entre euphorie et excitation. Les mots se bousculaient sans trop d'ordre et il avait peur de ne pas être clair. Il devait particulièrement soigner cette réponse, elle était importante. Trop de choses dépendaient d'elle. Il répondrait plus tard, à tête reposée, chez lui.
Il se leva et rangea son plateau puis sortit. Le prochain cours était dans une grande heure : il avait le temps d'aller au café sur la place de la Sorbonne et de siroter un bon cappuccino. C'était cher, mais il avait un triomphe à fêter !
Le coeur en fête et la tête dans les nuages, arrivé dans l'établissement, il avisa une table reculée, plutôt isolée, mais tout de même à côté d'une fenêtre. Voilà qui était parfait pour se plonger tranquillement dans les commentaires sur son dernier chapitre et entreprendre de répondre à tout le monde. Poster un petit mot pour tous ses fans prenait du temps, mais il y tenait. Sans se préoccuper du reste du monde, il s'assit, passa sa commande et ouvrit son ordinateur, pour se connecter à son compte.
La page d'Aquarius s'ouvrit et le papillon des notification s'afficha aussitôt. Camus cliqua dessus et vit avec plaisir que les commentaires étaient nombreux. Très nombreux. Plongeant dans son univers virtuel, il s'absorba dans la réponse à faire à chaque commentaire élogieux.
Certains étaient plus faciles à rédiger que d'autres. Tous ne faisaient pas une analyse détaillée de son texte, comme fruit_défendu, mais parfois le commentaire pouvait être assez poussé et intéressant. A ceux-là, Camus avait à cœur de répondre de la même façon, en développant et argumentant. Il prenait soin de ne pas révéler trop d'éléments de sa vision d'ensemble, mais lâchait parfois un petit indice pour piquer et satisfaire la curiosité des lecteurs qui le méritaient.
Arrivé au douzième commentaire, il marqua un temps d'arrêt, l'esprit soudain blanc devant les phrases qui se déroulaient sur son écran et qu'il n'était pas sûr de comprendre.
Bonjour Aquarius,
Je vous suis depuis un certain temps déjà et votre travail m'intéresse vivement. Je me présente : je travaille pour une maison d'édition, Inferni Libri, et mon poste est de repérer de nouveau talents, comme le vôtre, qui représente tout à fait le genre de plume et d'univers que nous serions très heureux de compter parmi notre pléiade d'auteurs.
Je vous propose de nous rencontrer afin d'en discuter plus facilement en vis à vis. Je vous laisse aussi mon adresse mail afin que vous puissiez me contacter directement : Sorrento at infernilibri . com
Bien à vous,
Maximilien Meerjungfrau, éditions Inferni Libri
Avait-il bien lu ? N'était-ce pas un rêve ? Un éditeur le contactait ? Un vrai de vrai ? Pour le publier, lui ? Une vague de chaleur bienheureuse le traversa et s'établit dans son ventre, comme un petit animal lové en boule, ronronnant doucement. Au comble du bonheur, Camus ferma les yeux avec félicité. Combien de temps resta-t-il ainsi, abstrait du monde, retiré en lui-même, à l'écoute de la joie pure et sans mélange qui régnait en lui ?
Seul le bruit d'une chaise raclant par terre, juste en face de lui, le tira de ses songes bienheureux. Encore plongé dans sa béatitude heureuse, il rouvrit les yeux et se figea aussitôt, les lèvres crispées dans un simulacre de sourire de bienvenue.
« Salut. Je comprends que tu es étonné de me voir. Si tu ne veux pas parler à moi, je comprends. Mais je veux dire à toi mes explications pour mon comportement. »
Face à lui, assis d'un air tendu, se trouvait Lilian. Ébahi par la démarche du Suédois mais curieux de ce qu'il avait à lui dire, Camus secoua la tête et recomposa son visage, tâchant de le rendre le plus neutre possible.
« Oui, je sais. J'ai été sale avec toi et pas sympa. Normal que tu penses mal de moi. Tu veux bien m'écouter ? »
Ah… Il avait dû laisser quand même transparaître ce qu'il pensait de l'autre étudiant pour que celui-ci lui dise cela… Mais après tout, Lilian l'avait bien cherché ! Camus releva la tête et darda son regard d'ambre rouge sur son vis-à-vis, sans concession.
« Très bien, Lilian, je t'écoute.
- Merci. Je sais que c'est pas une excuse correcte, mais je n'ai pas aimé comme tu as parlé à Vitale, la première fois.
- Quoi ? »
Camus réalisa qu'il avait la bouche ouverte de stupeur et la ferma, l'oeil rond attaché sur Lilian. Avait-il bien entendu ? Ce n'était que cela ? Et d'ailleurs, comment lui avait-il parlé ? Il se rappelait bien l'avoir bousculé et s'être excusé, mais pas d'avoir dit ou fait quoi que ce soit d'hostile ou de sujet à interprétation… Qu'est-ce que Lilian pouvait avoir mal pris ?
« Et puis, tu es comme mes frères.
- Euh… Pardon ? »
La conversation devenait surréaliste, là… Comme ses frères ? Que voulait-il dire ?
« Je parle mal et tu comprends pas. C'est chiant. Tu parles anglais ?
- Oui, suffisamment, je pense.
- Oh, tant mieux ! Je continue en anglais, parce qu'en français c'est vraiment trop dur. Tu me rappelles beaucoup trop mes trois frères aînés, et ce n'est pas du tout une bonne chose.
- Ah bon ? Tu ne t'entends pas avec ta famille ?
- Non, pas du tout. C'est pour cela que je suis venu en France : ils m'ont viré sans cérémonie.
- Viré… Tu veux dire…
- Oui. Ils m'ont mis à la porte. Jeté dehors. En pleine nuit, d'ailleurs.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Mes parents sont morts quand j'étais petit. Un accident d'avion. C'est mon frère aîné qui nous a tous élevés. Nous sommes quatre garçons et je suis le plus jeune. Il y a une grosse différence d'âge entre les trois autres et moi. Je suis le bébé de la fratrie. Mon frère aîné, Ossian, est comme mon père et il a vingt ans de plus que moi.
- Ah oui, en effet, sacrée différence d'âge. Mais je ne comprends pas pourquoi tu me dis que je te rappelle tes frères. Je leur ressemble physiquement ?
- Non, pas du tout. Mais ton comportement est exactement le leur : toujours parfait, toujours dans les cases, tellement correct et respectueux des règles que ça en devient rigide. Parfaitement adapté à la société et à ses lois.
- C'est comme ça que tu me vois ? Eh bien, si tu savais…
- Oui. J'ai compris ce midi au resto U combien je m'étais trompé. Tu es différent d'eux. Tu n'es pas dans les clous en fait.
- Non, très loin de là, d'après mon père.
- Ton père ?
- Moi aussi, je me suis fait expulsé de la maison familiale.
- Quoi ? Toi ?
- Oui, déception paternelle en fait. J'ai refusé de suivre la voie que mon père envisageait pour moi. Je voulais étudier la littérature, il voulait que je fasse du droit. J'ai refusé, il m'a chassé de sa vie. Pour lui je n'existe plus. D'ailleurs, il m'a toujours trouvé décevant à tous les niveaux. Alors tu vois, on n'est pas si différents au bout du compte.
- Oui, je le comprends à présent. Je te présente mes excuses. Je suis désolée d'avoir été si méchant avec toi. J'ai transféré ma frustration et ma souffrance sur toi. J'en suis navré, vraiment. J'espère qu'un jour tu me pardonneras. »
Camus envisagea Lilian : il semblait sincère et vraiment désireux d'apaiser les choses entre eux. Et ses excuses lui faisaient plus plaisir qu'il ne l'aurait cru. Avec un sourire sincère cette fois, il tendit la main au Suédois qui la prit sans hésitation.
« J'accepte tes excuses et je t'en remercie. Il faut du cran pour faire ce que tu viens de faire.
- Merci à toi ! J'espère qu'on repartira sur de bonnes bases. Je m'appelle Lilian Rosberg et je suis ravi de te rencontrer.
- Enchanté, je suis Aloïs de Montclar. »
Les deux jeunes gens se regardèrent avec un sourire complice, puis Lilian fit signe au serveur qui vint prendre sa commande.
« Ça ne te dérange pas que je reste ?
- Non pas du tout, surtout que j'ai encore des questions à te poser.
- Vas-y, je t'écoute.
- Pourquoi tes frères t'ont-ils chassé, toi ?
- Parce que j'ai fait mon coming out. Je suis gay. Ça ne leur a pas plu.
- Oh... »
Camus baissa les yeux avec gêne sur sa tasse de cappuccino qui refroidissait et but une gorgée pour se donner une contenance. Il avait tellement envie de poser plein de questions à Lilian, mais il ne pouvait pas. Ils n'étaient pas proches et venaient même juste d'enterrer la hache de guerre. Il ne pouvait pas aborder un sujet aussi intime avec lui. Pas encore.
Lilian de son côté jeta un regard circonspect à Camus. Que signifiait sa réaction ? S'était-il trompé ou Camus n'avait-il pas encore réalisé ? Le jeune homme porta sa tasse à ses lèvres et but une gorgée puis lui lança un bref regard en biais, hésitant, comme si un flot de questions se pressaient sur ses lèvres. Mais il reposa sa tasse et se tut. Lilian sourit intérieurement. Il en était sûr à présent. Camus était gay, mais s'il n'avait pas encore fait le chemin jusqu'à la pleine conscience de cette réalité, il se posait des questions et était sur la voie.
« Tu as des questions à me poser ?
- N… Non… C'est toi que ça regarde. Cela n'a rien à voir avec moi.
- Comme tu veux.
- Mais il y a autre chose que je ne comprends pas : tu dis que tu m'a pris en grippe parce que j'ai mal parlé à Vitale ? A quelle occasion, je ne m'en rappelle pas…
- Pas mal parlé. En fait tu lui as un peu trop bien parlé, au contraire.
- Quoi ? Je ne comprends pas… »
Lilian considéra attentivement Camus. En effet, il ne comprenait pas. Il ne s'était pas rendu compte sur le moment et ne percevait pas ce qu'il dégageait. Le jeune Suédois poussa un soupir. Il avait vraiment merdé de s'en être pris à lui avec cette inconscience qu'il avait. Le pauvre n'avait vraiment pas dû comprendre son hostilité…
« Quand tu as bousculé Vitale, et que tu t'es excusé auprès de lui. Je n'ai pas aimé la façon dont tu l'as fait.
- Mais… je n'ai rien fait de particulier…
- Si, mais je me rends compte en discutant avec toi que tu ne t'en es pas rendu compte du tout et que c'était involontaire.
- Je ne vois vraiment pas…
- tu lui as parlé d'une voix douce et tu lui as souri.
- Bien sûr, c'est ainsi qu'on s'excuse.
- Non, pas comme ça. Là, c'était suggestif.
- Suggestif… ?
- Comme si tu voulais lui plaire.
- Quoi !
- Comme si tu le draguais.
- N'importe quoi ! Tu as les idées mal placées !
- Je m'attendais à ce que tu ne me croies pas, mais je ne suis pas le seul à avoir pensé ça, tu sais.
- Quoi ? C'est la meilleure, celle-là !
- Depuis ce jour, dans l'amphi, il y a des bruits qui courent…
- Comme quoi ?
- Que tu es gay. Et ce qui s'est passé avec June, ce midi, du coup, va renforcer les rumeurs.
- Oh mon dieu !
- Voilà. Je voulais te mettre au courant.
- Oh non ! Si j'avais su, jamais je n'aurais dit ce que j'ai dit !
- Oui, je comprends.
- Mais que vais-je faire ? »
Lilian regarda longuement l'étudiant en face de lui dont le teint déjà blanc, pâlissait encore. Il soupira à nouveau, en faisant tourner sa tasse de café entre ses mains. Il n'y avait pas trente-six solutions en fait. Arrivé à ce stade, soit il fallait disparaître, se faire tout petit en espérant que les autres étudiants trouvent bientôt un autre sujet de discussion, soit il fallait accepter et voir les choses en face. Accepter d'être soi-même. Il jeta un coup d'oeil à Camus en face de lui, qui se parlait à lui-même en marmonnant, sans plus faire attention à sa présence. « Incroyable… Ridicule… Juste pour avoir souri… Les gens sont fous… trouver une petite copine… les fera taire comme ça…. »
Lilian secoua à nouveau la tête et soupira une troisième fois.
Eh bien… Camus n'était pas rendu…
oOoOo
« Et merde ! Ça ne vaut rien ! C'est pourri ! Une belle idée de merde, vraiment... »
Rageur, Milo lança son stylo loin de lui. L'instrument roula sur lui-même jusqu'au bord du bureau et dégringola à terre. Avec dépit, il chiffonna la feuille de papier en boule et la lança vers la poubelle. Elle rebondit sur la masse de papier froissé qui peuplait la corbeille et tomba à terre. Il n'arrivait à rien ce matin ! Et pourtant, cela faisait plusieurs heures qu'il tentait de rédiger le plan d'une nouvelle vidéo. Il n'avait plus posté depuis la dernière sur le coiffeur et ça faisait déjà plusieurs jours. Il lui fallait absolument trouver une idée et poster une nouvelle histoire dans la semaine.
Le temps de tourner et de monter, il devait absolument trouver un sujet aujourd'hui !
Le jeune homme regarda l'heure sur son portable. Déjà quinze heures. Malgré lui, il regarda aussi l'icône des appels. Rien. Il se mordit la lèvre inférieure et regarda alors l'icône de la messagerie. Rien non plus. Avec un juron en langue d'Homère, il lança l'appareil sur le fauteuil à côté et se renversa dans son siège, visage tourné vers le plafond.
Shaïna ne l'avait pas appelé. Poussière de Diamant ne lui avait pas répondu. Ces silences lui étaient insupportables !
Il se leva et attrapa son blouson. S'il restait dans ce bureau, il allait devenir fou ! Il fallait qu'il prenne l'air et voit des gens. Des amis. Il avait besoin de se changer l'esprit. Ses pensées bloquèrent tout de suite sur Aiolia. A cette heure, il devait être à la fac : ça tombait bien, ce n'était pas très loin. Il ferma la porte derrière lui et dévala les escaliers.
La pensée pernicieuse glissa dans son esprit mais il fit mine de ne pas s'y arrêter : il verrait peut-être Shaïna comme ça…
Dans le bus, il envoya un message à so ami, qui lui répondit aussitôt. Il devait guetter de ses nouvelles après la scène d'hier. Un sourire heureux glissa sur les lèvres de Milo : décidément Aiolia était un ami fiable, on pouvait compter sur lui !
Aiolia était encours, mais il aurait bientôt fini. Il n'avait qu'une petite demi-heure à tuer. Il fit un tour sur le parvis de la Sorbonne, mais le temps, qui virait au crachin, le fit se rabattre prudemment vers le café le plus proche.
Ce ne fut qu'une fois entré, en embrassant l'établissement du regard, qu'il réalisa qu'il connaissait deux des clients attablés. Et son cerveau marqua un temps d'arrêt.
Lilian se trouvait assis face à l'étudiant de la sandwicherie, dont il s'était tant moqué et si méchamment. Ça alors ? Quelle mouche le piquait, le Lilian ? Pourquoi était-il allé voir ce premier de la classe ennuyeux ?
Un large sourire se dessina sur les lèvres harmonieuses de Milo en scrutant le compagnon de tablée de Lilian. Particulier, gauche, coincé et maladroit. Le stéréotype parfait de l'intello...
Ne cherchait-il pas un sujet à traiter ? On venait de lui en servir un sur un plateau…
Résolument, Milo se dirigea vers la table des deux étudiants.
oOoOo
