Dossier n°1 : Bélier vole ? (partie 2/5)

Nous nous trouvons dans un monde parallèle à celui des chevaliers, là où les constellations n'ont aucune influence. Nos héros y ont été "recyclés" en membres de la police scientifique et combattent le crime, sous la houlette de Saori Kido et de son inséparable cravache.

Dans cet univers, le Sanctuaire que nous connaissons tous a légèrement changé, les maisons sont maintenant à la pointe du modernisme. Au moins, les interminables escaliers sont-ils toujours là, on a évité le pire ! Et dorénavant, il est possible d'atteindre n'importe quelle maison sans entrer dans les précédentes, il suffit d'un tout petit peu d'endurance.

L'enquête en cours concerne la mort d'un Bélier nommé Sion Aries, apparemment décédé suite à une chute mortellement mortelle. Plusieurs hypothèses fusent : s'agit-il d'un meurtre, d'un accident, d'un suicide, ou autre chose ?


Au pied de la rue des Escaliers Sans Fin se trouvent trois membres de la police de renom. Seiya et Hyoga sont chargés d'aller au n°1. Quant à Saori, elle avait prévu d'aller au n°13 toute seule et est complètement désemparée en regardant en l'air. La rue est immense et pourvue d'escaliers à perte de vue.

Hyoga : À bientôt, Saori !
Seiya : Pense à nous envoyer une carte postale de temps en temps !
Saori : Minute ! On inverse nos rôles !
Hyoga : Ah non, tu peux pas faire ça !
Saori : Bien sûr que si ! Je suis le chef !
Hyoga : Oui mais auprès du public, Seiya passe mieux, n'est-ce pas ? C'est pour ça qu'il doit interroger ceux du n°1 ! Alors qu'au n°13, il n'y a personne.
Saori (songeuse) : Oui, tu as raison...
Hyoga (content) : Gagné !
Saori : Seiya et moi, on va aller au 1, et toi, tout seul au 13 !
Hyoga (beaucoup moins content) : Mais...
Saori (ordonnant) : Exécution !

Pendant qu'un Hyoga dépité entreprend la montée de cette rue démesurée, Saori et Seiya vont sonner au n°1. Une personne aux longs cheveux violets et portant deux points sur le front vient leur ouvrir.

Saori : Monsieur Mu Aries ?
Mu : Oui, c'est moi.
Saori : Saori Kido de la police scientifique. Et avec moi...
Mu (surpris) : Seiya ?! Le héros d'Athènes ?! Comme je suis content de vous rencontrer !
Saori : Malheureusement, nous apportons de mauvaises nouvelles.
Mu : Oh non, ne me dites pas que...
Saori : Si...
Mu (criant) : KIKI ! VIENS ICI !

Un enfant arrive en courant.

Kiki : Quoi ?
Mu (fâché) : Quelle bêtise as-tu encore faite ?!
Kiki : Aujourd'hui ? Encore aucune. J'attendais le coucher du soleil !
Mu : Allez, avoue vite ! La police est là !

Le jeune garçon remarque enfin les invités et une goutte de sueur perle à son front.

Kiki (inquiet) : Euh... Bélier d'avril !
Mu (soupirant) : "Poisson d'avril", on dit.
Kiki : Mais non, les Poissons, c'était le mois dernier !
Mu (grognant) : Arrête de me chercher !
Kiki : Te chercher ?! Mais t'es là, andouille !
Mu (énervé) : ÇA SUFFIT ! File dans ta chambre !
Kiki : Sinon tu vas encore me battre, dis ?

Le visage de Mu vire au rouge. Kiki essaie de lui attirer des ennuis devant la police.

Mu (criant) : DANS TA CHAMBRE !
Kiki : Mais...
Mu : OUSTE !

Excellemment discipliné, Kiki obéit et disparaît. Mu soupire de soulagement.

Mu : Revenons à nos moutons. Qu'est-ce que ce petit démon a encore fait ?
Saori : Nous sommes désolés mais nous venons au sujet de M. Sion Aries.
Mu (étonné) : Ah ? Il fait des bêtises aussi ?!

Seiya prend enfin la parole.

Seiya : Non, il est mort ce matin. Son corps était en piteux état, il s'est écrasé à une vitesse folle, il y avait du sang partout.

Saori le fusille du regard. Mu a l'air d'abord triste, puis en colère.

Saori (tout bas, à Seiya) : C'est malin ! On t'a jamais appris le tact ?!
Mu : Quel misérable !
Saori : Je m'excuse pour ce qu...
Mu : Il a sûrement fait exprès de mourir pour que j'hérite de la garde de Kiki ! Quel fourbe !
Saori (confuse) : Pardon ?!
Mu : Excusez-moi de me fâcher comme ça devant vous. Entrez donc, je vous prie.

Saori et Seiya le suivent à l'intérieur.

Seiya : Vous avez mangé un hamburger ?
Mu (interloqué) : Non pourquoi ?
Seiya : Il y a pourtant deux traces de ketchup sur votre front.

Après une telle remarque, Mu se sentirait insulté. Mais c'est le Héros en personne qui lui a faite, alors il le prend plutôt bien.

Mu : Ce n'est pas du ketchup.
Seiya : Ah bon ? Peut-être du rouge à lèvres, alors.
Mu : Non plus.
Saori : M. Aries, nous...
Seiya (la coupant) : De la peinture, peut-être ?
Mu : Non plus !
Saori : Nous allons faire vite. M. Sion Ar...
Seiya (l'interrompant) : Des confettis ?

Le chef se tourne vers la vedette et lui lance un regard mécontent.

Seiya : Quoi ? Ce ne sont pas des confettis non plus ?
Saori (sévère) : Tais-toi !

Seiya se concentre maintenant sur des bruits familiers provenant de l'étage et coupe encore la parole à son supérieur.

Seiya : Saori ?
Saori (énervée) : Quoi, encore ?!
Seiya : Ils sont deux, comme nous. Je devrais aller interroger Kiki pendant que tu t'occupes du monsieur aux confettis.
Saori (à bout) : Va donc jouer ailleurs, toi !
Seiya (confus) : Ah oui, je peux ?
Saori (hurlant) : DÉGAGE !

Seiya se lève et va s'amuser avec Kiki. Saori peut enfin interroger Mu tranquillement.

Saori : Sion était votre père ?
Mu : Mon père adoptif, pour être précis.
Saori : Nous pouvons revenir un autre jour, si vous voulez.
Mu : Non, ça ira. Je ne le voyais plus beaucoup, ces temps-ci. Et quand j'étais plus jeune, il me faisait toujours réparer ce que je cassais accidentellement et ce que Kiki cassait intentionnellement.
Saori : Kiki n'est pas votre fils ?
Mu (froissé) : Ne m'insultez pas, je vous prie ! Sion l'a adopté lui aussi. À croire qu'il n'adoptait que ceux qui ont la même tache de naissance que lui.
Saori : Est-ce qu'il avait des ennemis ?
Mu : Pas à ma connaissance. Mais il était toujours occupé chez lui à faire des expériences bizarres. Par exemple, il a travaillé des mois sur la miniaturisation.
Saori (intéressée) : Et il a réussi ?
Mu : Oui, une seule fois. Un jour, il a réussi à faire rapetisser une cruche.
Saori : Comment il a fait ?
Mu : Aucune idée. Mais on s'éloigne du sujet.
Saori : Oui, pardon. On a retrouvé un cheveu gris sur le corps de votre père. Savez-vous à qui il pourrait appartenir ?
Mu : Sans doute au pépé qui habite au n°7. Ils étaient très proches et travaillaient souvent ensemble. Je peux aussi poser une question ?
Saori : Vous venez de le faire !
Mu : Non, j'ai une autre question !
Saori : Allez-y.
Mu : Vous connaissez une bonne famille d'accueil ? J'ai pas envie de garder Kiki !
Saori : Mais c'est votre frère, tout de même !
Mu : Par adoption seulement ! Et je ne serais pas étonné que ce soit la cause de la mort de papa. Il n'en pouvait plus de ce petit diable et il se serait suicidé !
Saori : Allons, vous n'exagérez pas un peu ? Cet enfant ne peut pas être si terrible !

Une voix provenant de l'étage le confirme.

Voix (hurlant) : Ça suffit, j'en ai marre ! Sale gosse !
Mu : Vous disiez ?

Seiya revient en trombe ; il est rouge de colère.

Seiya : Petit morveux ! Je suis sûr qu'il a triché !
Saori : Seiya, arrête de faire le gamin !
Seiya : Il a triché, c'est certain ! Quelle petite peste !
Saori : Cette fois, ça suffit ! Va donc rejoindre Hyoga en haut !
Seiya (se reprenant) : Non ça va, je suis calmé !

Kiki revient et lui tire la langue.

Kiki (moqueur) : Trop facile ! Je l'ai battu 12 fois de suite avec à chaque fois un personnage différent. Et lui, ZÉRO !
Seiya (enragé) : Maudit garnement ! Viens te battre pour de vrai si tu l'oses !

Mu et Saori doivent le retenir pour empêcher un massacre.

Mu (étonné) : Mais j'ai pas envie de l'empêcher, moi !

Rectification : Saori tente de retenir Seiya toute seule. Kiki se réfugie derrière Mu.

Kiki : Protège-moi, frérot !
Mu (grondant) : TOI, DANS TA CHAMBRE ! ILLICO !
Saori : Et toi Seiya, monte au n°13 !
Seiya (inquiet) : Non, pitié ! Je suis vraiment calmé, cette fois-ci !
Saori : C'est un ordre !


Dans les escaliers, Hyoga vient d'atteindre le n°3. Après avoir marché autant sous le soleil, il est couvert de sueur.

Hyoga (épuisé) : C'est looooong...

Saga, en train de tondre sa pelouse, le remarque et l'appelle.

Saga : Hé ! Monsieur l'agent !
Hyoga : Oui ?
Saga : Vous avez une petite minute ?
Hyoga : Non, je suis déjà à la bourre. J'ai encore quelques milliers de marches à grimper avant d'atteindre le n°13.
Saga (insistant) : Allez ! Je vous offre un verre !
Hyoga : Bon, d'accord. Mais de l'eau glacée !

Ils entrent dans la maison et Saga le sert. Hyoga boit son verre d'un trait.

Hyoga (soulagé) : Aaaaah... Ça va beaucoup mieux !

Le policier remarque soudain...

Hyoga : Mais ! Vous avez un œil au beurre noir !
Saga : C'est justement de ça dont je voulais vous parler.
Hyoga : Qui vous a fait ça ?
Saga : Je ne sais pas.
Hyoga : Comment est-ce arrivé ?
Saga : Devant mon miroir.
Hyoga : Ah bon ?
Saga : Oui, j'étais devant mon miroir quand soudain, un poing m'a frappé. J'ai juste eu le temps de voir un œil rouge avant de recevoir le coup.
Hyoga : Un œil rouge, vous dites ? Ça ne court pas les rues. On va sûrement trouver votre agresseur.
Saga : Merci. Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive.
Hyoga : Et vous n'avez jamais porté plainte avant ?
Saga : Non, une voix m'ordonnait de me taire. Mais ça ne peut plus durer !
Hyoga : Nous retrouverons le méchant, ne vous inquiétez pas.
Saga : Comme vous êtes sympa, je vais vous montrer quelque chose d'intéressant. Suivez-moi.

Ils descendent au sous-sol.

Saga : Voilà. Regardez là.
Hyoga : Où ça ?
Saga (pointant son doigt) : Là !
Hyoga (étonné) : Qu'est-ce... Je rêve ou c'est un trou noir suspendu en l'air ?!
Saga : Non, c'est un passage secret !
Hyoga : D'où ça vient ?
Saga : Aucune idée. Mais la voix qui m'a frappé m'a poussé à l'intérieur et je me suis retrouvé au n°11.
Hyoga (dubitatif) : Vraiment ?!
Saga : Comme vous voulez aller au 13, ça vous fera gagner du temps. Allez-y !
Hyoga (hésitant) : Euh... Peut-être devrais-je mettre une ceinture de sécurité ?
Saga : Inutile !

Saga le pousse dans le passage secret.

Hyoga (paniqué) : Non mais arrêtez !

Trop tard. Maintenant, le trou noir l'aspire et Hyoga disparaît dedans en criant.

Saga : Tu me remercieras plus tard !

Saga fait demi-tour pour aller tondre l'autre moitié de sa pelouse.

Voix : Attends !
Saga (inquiet) : Qui... Qui va là !
Voix : Lâche ! Tu m'as balancé aux flics !

PAF ! Deuxième œil au beurre noir !


Comme Saga l'avait prévu, Hyoga est arrivé au n°11. Seulement, il se sent un peu à l'étroit et là où il se trouve, il fait tout noir.

Hyoga : Le salaud, il m'a piégé ! À L'AIDE ! AU SECOURS !

Tout semble perdu pour notre ami ! Quand soudain... Camus ouvre la porte du frigo et aperçoit Hyoga recroquevillé dedans. Passant du noir total à la lumière, l'enquêteur voue déjà une grande reconnaissance à son sauveur.

Hyoga : Vous m'avez sauvé la vie ! Demandez-moi ce que vous voulez !
Camus (mécontent) : Sors de mon frigo tout de suite, c'est une propriété privée !

L'expert s'extrait du réfrigérateur et détend ses membres.

Camus : Qui êtes-vous ? Et que faisiez-vous dans mon frigo ?
Hyoga : Je suis passé par une sorte de trou noir et j'ai atterri dedans.
Camus : N'importe quoi !
Hyoga : Du calme ! Je suis de la police !
Camus : C'est pas une raison !
Hyoga : Je suis orphelin !
Camus : C'est pas une raison non plus !
Hyoga : Je suis Verseau !
Camus : Ah ? Bon, c'est pas si grave, finalement...

L'agent Cygnus regarde autour de lui, impressionné.

Hyoga : Wouah, il y a plein de frigos, ici ! Vous faites quoi avec tous ces braves appareils ?
Camus : Je les vends. Je suis fabricant de réfrigérateurs.
Hyoga : Cool ! J'aurais tant voulu le devenir aussi, mais...

Le sourire de Hyoga s'efface lentement et laisse place à un air triste.

Hyoga : L'Université du Frigo, ici à Athènes, est très sollicitée et ne prend que des étudiants Européens. Et il n'y a pas d'Université du Frigo au Japon.
Camus (compatissant) : Pauvre petit...
Hyoga : Snif... J'aurais tant voulu apprendre à construire mon propre frigo...

Le locataire est touché par le triste sort de son invité.

Camus : Écoute, si tu veux, je t'apprendrai.
Hyoga (grand sourire) : C'est vrai ?!
Camus : On commence tout de suite ?
Hyoga : Oui ! ... Euh non, j'ai une enquête à terminer. Mais je peux revenir après le boulot.
Camus : Passe quand tu veux !

Camus le raccompagne à la sortie.

Hyoga : Merci, Maître ! Et à bientôt !


Au n°1, Saori termine d'interroger Mu et lui tend sa carte de visite. Le frère de Kiki la saisit et la regarde bizarrement.

Mu : Pourquoi vous me donnez une carte du club d'équitation ?
Saori : Zut, c'est pas la bonne ! Et je n'ai pas d'autre carte... Bah, le numéro de téléphone est le même, de toute façon. Si quelque chose vous revenait, téléphonez-moi.
Mu : Ok. Et de votre côté, si vous connaissez une famille d'accueil suic... euh courageuse...

Interloquée, Saori prend note que Mu cherche une famille d'accueil suisse et courageuse.

Saori : Bien entendu. Au revoir !
Mu : Au revoir.

Le chef retourne à sa voiture sans attendre ses deux employés errant dans les escaliers. Mais elle a oublié son portable au n°1. Dring ! ... Dring ! Il sonne justement à l'instant. Mu répond.

Mu : Allô ?
Voix : Ici Ikki. Saori n'est pas avec vous ?
Mu : Non, elle...
Ikki (le coupant) : Dites-lui que j'ai terminé l'autopsie de M. Aries. C'était ma première et j'ai eu un peu de mal avec le scalpel. La victime aura quelques cicatrices en plus, mais au moins, il n'a rien senti. J'ai analysé son sang et il était tout à fait normal, pas d'empoisonnement. Comme il peut toujours servir pour des expériences, j'en ai prélevé un litre, ni vu, ni connu ! À l'intérieur, c'était lamentable : l'estomac était tout raplapla, la rate était toute plate, le pancréas n'était plus à sa place... Et le foie, ma foi, il faut qu'elle le voie. Il est certain que la chute est bel et bien la cause de la mort. D'ailleurs, la plupart des os étaient brisés, sauf un bras qui a été épargné. J'y ai remédié en m'entraînant au karaté dessus. Quant aux deux vilaines taches qu'il avait sur le front, elles sont vraiment coriaces ! J'ai gratté, frotté et poncé un bon bout de temps rien que pour en effacer une ! Je m'attaquerai à la seconde plus tard. Sa famille sera sûrement heureuse de le voir une dernière fois avec le front bien propre. Vous lui transmettrez le message ?
Mu (choqué) : Je...
Ikki : Merci. Bye !

Clac ! Le médecin légiste raccroche. M. Aries reste immobile, frappé de stupeur. Saori toque et pousse la porte d'entrée. Comme elle voit Mu avec son téléphone à l'oreille, elle s'approche de lui et reprend son bien.

Saori (mécontente) : Non mais dis donc, il faut surtout pas vous gêner !


Bureaux de la police scientifique. Shiryu se trouvait à côté d'Ikki quand celui-ci transmettait son rapport.

Shiryu (sidéré) : Mais enfin, à qui as-tu révélé tout ça ?!
Ikki : On s'en fout, je devais faire vite ! Maintenant, je dois aller chercher Shun à l'école.

Roulant comme un cinglé, Ikki arrive à la sortie de l'établissement un peu en avance. Il sort de son véhicule et va marcher un peu. Driiiiing ! C'est la fin des cours, les élèves sortent de classe et se dirigent vers la sortie. Mais ils s'arrêtent soudainement en voyant Ikki. La masse d'élèves reste immobile quelques minutes puis se divise en deux, à l'instar des eaux séparées par celui qui a réussi l'épreuve d'Andromède dans un manga. Au bout de cette route dégagée, Shun aperçoit son idole.

Shun (radieux) : Ikki !

Il court le rejoindre et saute dans ses bras.

Shun : Excuse-moi d'être en retard, j'aidais un de mes professeurs à ranger la classe.
Ikki : Ce n'est rien, mon petit. Personne ne t'a frappé ?
Shun : Non.
Ikki : Personne ne t'a bousculé ?
Shun : Non plus.
Ikki : Personne ne t'a insulté ?
Shun : Encore non.
Ikki : Personne ne t'a regardé de travers ?
Shun : Personne.
Ikki : Bizarre ! Ça fait au moins deux semaines qu'on te laisse tranquille.
Shun : Oui. Et cela depuis que tu as envoyé le colosse de ma classe à l'hôpital.
Ikki : Lequel ? Celui qui avait ajouté des seins sur le dessin que tu avais fait de moi ?
Shun : Non. Celui qui avait craché dans le goûter que tu m'avais préparé avec tant d'amour !
Ikki : J'aurais peut-être dû le taper moins fort...

Pauvre Ikki ! Sur qui va-t-il se dégourdir les poings, si plus personne n'embête son petit frère ?


Rue des Escaliers Sans Fin. Hyoga vient enfin d'atteindre le sommet. Lorsqu'il entre, il voit passer une ombre. Le fan de frigos retourne vite se cacher derrière la porte.

Hyoga : C'est pas possible, la victime habitait seule ! Qui peut donc se trouver chez lui ?

Le blond prend son téléphone et appelle les renforts. La voix de Shiryu lui répond.

Shiryu : Un problème, collègue ?
Hyoga : Un individu est chez M. Aries !
Shiryu : Qui ?
Hyoga : Je sais pas, je n'ai vu que son ombre. Envoie-moi des renforts !
Shiryu : T'es où ?
Hyoga : Au n°13 !
Shiryu : Ah ! Alors, tu peux encore attendre des heures !
Hyoga : Pourquoi ?
Shiryu : Tu sais comme moi que cette rue est démesurée... Mais comment es-tu monté si vite, au fait ?!
Hyoga : Et toi, comment connais-tu cet endroit ?
Shiryu : C'est simple, mon grand-père habite dans cette rue. Tiens, en passant, Sion et lui étaient de très bons amis.
Hyoga : Alors, c'est peut-être ton pépé qui est chez lui.
Shiryu : L'ombre que tu as vue, est-ce qu'elle avait l'air de porter un chapeau de paille ?
Hyoga : Non pourquoi ?
Shiryu : Alors, ce n'est pas mon papy. Il ne se sépare jamais de son chapeau.
Hyoga : Donc, il y a un intrus chez M. Aries ! Je fais quoi, moi, maintenant ?
Shiryu : C'est évident : tu appréhendes le malfrat !
Hyoga : Tout seul ?!
Shiryu : T'es policier, non ?
Hyoga : Oui, mais...
Shiryu : En plus, l'intrus tente sûrement de faire disparaître des preuves.
Hyoga : Pourquoi ? Ce serait l'assassin de M. Aries ?
Shiryu : Sans doute, oui.
Hyoga : Il est peut-être armé !
Shiryu : Et toi, t'es pas armé, peut-être ?!
Hyoga : On ne peut pas m'envoyer des renforts par hélicoptère ?
Shiryu : Tu veux que j'appelle le FBI, aussi ?
Hyoga : Oui, merci !
Shiryu : Écoute, j'ai encore plein de boulot. Alors, prends ton courage à deux mains et va coffrer le malfaiteur.

Clac ! Shiryu a raccroché.

Hyoga (pestant) : Métier pourri ! Je savais que j'aurais dû changer de nationalité et devenir fabricant de frigos !

Il dégaine son arme et entre sur la pointe de pieds. Pas loin de lui, il entend le son d'une télévision.

Télé : Bonne nouvelle : aujourd'hui, le temps sera beau et chaleureux, bien loin de climat glacial et hostile de la Sibérie !

Le demi-russe entend qu'on zappe. Ainsi, Hyoga devine dans quelle pièce se trouve le voleur.

Télé : D'après les statistiques, la date du jour est plus souvent fatale aux blonds qu'aux autres.

On zappe encore.

Télé : C'est l'histoire d'un blond qui entre dans une banque armé d'un pistolet à eau...

Soudain troublé, le policier vérifie son arme. Fausse alerte, ses balles sont bien réelles. Malgré tout, Hyoga est en sueur, et ce n'est pas à cause de la chaleur. La télé continue à le narguer et l'empêche de se concentrer.

Télé : Et maintenant, l'histoire du blond et de sa maman blonde qui se noient dans leur baignoire...


Mais qu'attend donc Hyoga pour faire taire cette télé insolente ? Qui est donc l'inconnu qui squatte les appartements du défunt Bélier ? Seiya a-t-il suivi le même itinéraire que son coéquipier et hiberne-t-il dans le frigo de Camus ? Ikki prend-il des calmants en attendant qu'un imprudent embête Shun ?