Dossier n°1 : Bélier vole ? (partie 3/5)
Tombé de très haut, sans parachute, sans ailes, sans savoir ni léviter ni se téléporter, sans avoir jamais volé de sa vie (sauf peut-être un poster de la brebis Dolly), Sion Aries est bêle et bien mort en touchant le sol. La brillante police dont les membres sont tous d'origine japonaise enquête sur cette affaire. Saori, le chef, douce et compréhensive, mène ses troupes à la bagu... à la cravache. Elle a ordonné à Seiya de rejoindre Hyoga qui est chargé d'inspecter le domicile de la victime.
Lorsque Hyoga arrive sur les lieux, il découvre qu'un intrus est à l'intérieur. Avant de passer à l'action, M. Cygnus attend que la vilaine télé change de sujet.
Télé : Dans un instant, nous vous parlerons de cette histoire invraisemblable au cours de laquelle une famille de blonds a survécu deux jours sans manger et sans boire coincée dans leur décapotable !
La page de pub commence et Hyoga soupire de soulagement, il peut enfin se concentrer. Discrètement, il jette un rapide coup d'œil dans le salon et remarque des cheveux qui dépassent du divan. L'intrus est en train de regarder la télé comme s'il était chez lui ! S'armant de tout son courage et de son pistolet, le policier bondit dans le salon, pointe son arme vers la tête de l'inconnu et crie.
Hyoga : Haut les mains !
Le squatteur obéit et renverse son chocolat chaud par terre.
Hyoga : Maintenant, tu vas te lever. Doucement...
L'individu mystère se lève. Hyoga aperçoit une serviette autour de sa taille.
Hyoga : À présent, tourne-toi lentement.
Le prisonnier obtempère. Le disciple de Camus reconnaît l'inconnu et n'en revient pas.
Hyoga (étonné) : Seiya ?!
Seiya : Hyoga ! Tu m'as fait peur !
Hyoga : T'es fou ou quoi ?! J'ai failli te refroidir !
Seiya : Pourquoi ça ?
Hyoga : Qu'est-ce que tu fous ici ?! Pourquoi t'es en serviette de bain ? Et comment es-tu arrivé avant moi ?
Seiya : Une question à la fois, je te prie. Et baisse d'abord ton arme !
Hyoga rengaine son pistolet.
Hyoga : Voilà. Maintenant, explique-toi !
Seiya : Je suis arrivé ici grâce à la Jamian Airline...
...
Un peu plus tôt, chez Mu...
Une personne se présente à l'entrée.
Jamian : Jamian Airline, bonjour !
Mu : Quelqu'un veut aller au n°13.
Jamian : S'il a assez d'argent, je l'y emmène.
Mu : Tu as combien sur toi, Seiya ?
Jamian (se retournant) : Seiya ?! Le héros en chair et en os ?! Un autographe, s'il vous plaît !
Seiya (signant) : Avec plaisir !
Jamian est comblé de joie.
Seiya : Combien ça coûte pour aller au n°13 ?
Jamian : Pour toi, ce sera gratuit !
Jamian siffle et une armée de corbeaux vient le rejoindre. Le dresseur siffle de nouveau et ses compagnons attrapent Seiya par les bras et les jambes.
Seiya (se débattant) : Hé ! Lâchez-moi !
Mu : Du calme ! Les corbeaux procèdent toujours ainsi.
Jamian : Oui, tu n'as rien à craindre. Tu vas t'envoler comme un pégase !
Jamian siffle encore et les corbeaux s'élèvent dans le ciel, emmenant Seiya avec eux.
...
Seiya : J'allais commencer à monter à pied quand Mu a appelé cette compagnie aérienne. Puis j'ai décidé de t'attendre. Comme tu traînais, j'ai été prendre un bain. Il y a une piscine magnifique, ici !
Hyoga : T'as touché à autre chose ?
Seiya : Oui. Je me suis servi dans le frigo et j'ai mis une pizza au four. Elle va être prête d'une minute à l'autre !
Hyoga (effaré) : Tu le fais exprès ou t'es con ?!
Seiya : Quoi ?!
Hyoga : Notre travail consiste à récolter des indices pour l'enquête. Tu compromets tout !
Ding ! La pizza est prête.
Seiya : Je ne comprends rien à ton charabia. Mais on dit bien que ventre affamé n'a pas d'oreille. Ça ira mieux après avoir dévoré la pizza !
Avant que Hyoga ne lui tire une balle (ou se tire une balle), son mobile sonne.
Hyoga : Allô ? Shiryu ?
Shiryu : Alors, t'as capturé le bandit ?
Hyoga : Ce n'était pas un bandit, c'était Seiya.
Shiryu : Il a été vite pour aller au 13, dis donc ! Moi qui croyais que tu avais été vite, en fait tu as fait la limace.
Hyoga (râlant) : Tu ne comprends rien ! Laisse-moi t'expliquer...
Shiryu : Plus tard, veux-tu. Je t'appelais pour t'informer d'un fait important pour notre enquête.
Hyoga : Ah oui ?
Shiryu : La plume qu'on a retrouvée sur le corps... J'ai découvert que c'était une plume de corbeau !
Hyoga (soupirant) : Génial...
Shiryu (fier) : N'est-ce pas !
Hyoga : Il ne nous reste plus qu'à interroger tous les corbeaux de la ville !
Shiryu (mécontent) : Jamais content, toi ! En tout cas, de rien !
Clac ! Fin de la communication.
Seiya (se goinfrant) : C'était qui ?
Hyoga : Shiryu !
Seiya : Qu'est-ce qu'il voulait ?
Hyoga : On a un suspect.
Seiya : C'est super, ça ! Qui ?
Hyoga : Un corbeau !
Seiya : Fantastique ! T'as dis merci à Shiryu, au moins ?
Hyoga : Que veux-tu qu'on fasse avec une info pareille ? Je suppose que toi, l'idole des foules, tu vas me trouver le corbeau qui a perdu une plume sur la victime ?!
Seiya (soupirant) : Tu es vraiment décevant. Je me demande à quoi ça sert que le narrateur fasse des flash-back si t'écoutes pas...
Hyoga (confus) : Un flash-back ?! J'ai rien vu, moi !
Seiya (entre deux bouchées) : C'est ça... Passe-moi le téléphone !
Hyoga : Pourquoi ?
Seiya : Passe-le-moi, je te dis !
Hyoga : Tiens. Mais fais gaffe, il n'est pas comestible !
Seiya continue à mastiquer tout en composant un numéro.
Seiya : Allô Jamian ? ... Ici Seiya ! ... Oui, je sais que je suis un héros... Attends, laisse-moi parler ! Tu veux un autre autographe ? ... Alors, viens me rejoindre au n°13... Et apporte tes petits camarades !
Aux locaux des experts, le boss est de retour.
Shiryu : Vous revenez sans Hyoga et Seiya, chef ?
Saori : Bah, ils appelleront quand on devra aller les rechercher ! Où est passé Ikki ?
Shiryu : Parti chercher son frère.
Saori (outrée) : Sans me demander mon autorisation ?! Quel toupet !
Voix : Un problème ?
Revoilà le médecin légiste. Accompagné par son frérot.
Saori (indignée) : Et en plus, tu ramènes des étrangers dans MES bureaux ?!
Ikki (regard menaçant) : La présence de mon frère t'importune ?
Saori (inquiète) : Euh non, bien sûr que non ! Ton frère sera toujours le bienvenu ici !
Shun : Bonjour, je m'appelle Shun.
Shiryu : Enchanté.
Saori : Pareil !
Ikki : Je retourne travailler. Ne l'embêtez pas en mon absence ou bien je teste mes nouvelles prises de karaté sur vous !
Shun : Ikki ! Je veux rester près de toi !
Ikki : L'endroit où je travaille n'est pas pour les âmes sensibles, tu le sais bien.
Shun : Oui, tu as raison...
Ikki : N'hésite surtout pas à me téléphoner s'ils ne sont pas gentils avec toi.
Ikki retourne à son poste. Quant à son petit frère, il reste avec Saori et Shiryu.
Saori : Shun, on mène une enquête privée.
Shun : Mais je peux peut-être vous aider ?
Saori : Peut-être, mais c'est privé !
Shun : Je veux appeler mon frère !
Saori (apeurée) : Non, pas la peine ! Tu peux rester près de nous !
Shiryu : Du nouveau après avoir interrogé la famille Aries ?
Saori : Oui. Le cheveu gris trouvé sur la victime appartient au locataire du 7 de la même rue.
Shiryu : Impossible.
Saori : Pourquoi ?
Shiryu : Mon grand-père a les cheveux blanc foncé, pas gris.
Saori : C'est ton grand-père qui habite au n°7 ?
Shiryu : Pas exactement, c'est en réalité mon arrière-arrière-grand-père. Mais j'économise ma salive.
Saori : En tout cas, ça ne l'exclut pas de la liste des suspects.
Shiryu : Il ne ferait pas de mal à une mouche.
Saori : Soit. Mais la victime n'est pas une mouche !
Shiryu : Mais enfin ! Il est haut comme trois pommes et demie !
Saori : On l'interrogera quand même, un point c'est tout !
Retour au n°13 de la rue des Escaliers Sans Fin. À contre-cœur, Seiya a accepté de suivre Hyoga qui cherche des indices chez la victime.
Hyoga : Et voici sa chambre.
Seiya : Pourquoi a-t-il collé une tapisserie pleine de moutons aux murs ?
Hyoga (ironique) : Sans doute pour compter les moutons au moment de s'endormir...
Seiya (épaté) : Mais tu as raison ! Ce Sion était un génie ! Je vais acheter la même tapisserie en rentrant !
Hyoga examine une armoire.
Hyoga : Des moutons en peluche, des figurines de moutons, des vêtements en laine de mouton... Il vénérait les moutons, ma parole !
Seiya : Un... Deux... Trois...
Hyoga : Que fais-tu ?
Seiya : Je compte les moutons, pardi ! ... Quatre... Cinq... Six...
Hyoga se retourne et découvre Seiya allongé sur le lit.
Hyoga (sidéré) : Mais à quoi tu joues ?!
Seiya : Je vérifie l'efficacité de sa tapisserie... Sept... Huit... Neuf...
Hyoga : On est censés travailler, je te rappelle !
Seiya (râlant) : Laisse-moi me concentrer ! ... Ah c'est malin, je ne sais plus quels moutons j'ai déjà comptés, je vais devoir recommencer !
Hyoga : Fainéant !
Seiya (l'ignorant) : Un... Deux... Trois...
Hyoga sort de la chambre et va explorer la salle de bain. Les secondes s'égrènent.
Seiya : 50... 51... 52... Bon sang ! Il faut compter jusqu'à combien avant de s'endormir ?!
Les mains du héros chipotent sous le lit. Quand tout à coup, il sent quelque chose.
Seiya : Ce doit être l'interrupteur. En effet, je m'endormirai mieux dans le noir !
Clic ! À peine pousse-t-il sur le bouton sous le lit que ce dernier se redresse subitement et envoie Seiya valser contre le mur. BAAAM !
Seiya : Aïïïeuh !
En entendant le bruit, Hyoga revient en courant.
Hyoga (étonné) : Regarde ! Il y avait un passage secret sous le lit !
Seiya (se redressant) : Tu vois que quand moi je cherche, je trouve !
Ils descendent tous les deux et entrent dans une sorte de laboratoire.
Au bureau de la célèbre police, le grand schtroumpf vient d'arriver.
Grand Schtroumpf : On m'appelle "Vieux-Maître", d'habitude !
Saori : "Vieux", je comprends. Mais pourquoi "Maître" ?
Vieux-Maître : Parce que je maîtrise de vieilles techniques.
Saori : Par exemple ?
Vieux-Maître (réfléchissant) : Par exemple... Le pet inodoro-muet ! J'en ai déjà largué une dizaine depuis mon arrivée.
Saori (interloquée) : Le quoi ?!
Vieux-Maître : Le pet inodoro-muet ! C'est un pet sans odeur, ni bruit.
Saori : Et ça sert à quoi ?
Vieux-Maître : Vous aimez les pets bruyants ?
Saori : Oui.
Vieux-Maître : Je parle des pets des autres !
Saori : Alors, non !
Vieux-Maître : Et vous aimez les pets puants ?
Saori : Non plus !
Vieux-Maître : Dans ce cas, vous devez aimer le pet inodoro-muet ! Vous voulez que je vous apprenne à le maîtriser ?
Saori : Non, merci !
Vieux-Maître : Je vois. Autrefois, les gens avaient assez de savoir-vivre pour apprendre le pet inodoro-muet et ne pas déranger leur entourage. Mais les temps ont bien changé depuis !
Saori : Ceci dit, je ne vous ai pas fait venir pour nous parler de pets !
Vieux-Maître : Vous voulez parler de Sion ? Shiryu m'a appris la triste nouvelle.
Saori : Vous le connaissiez bien ?
Vieux-Maître : Très bien, même. Le fait que nous étions les seules personnes d'âge mûr de la rue nous rapprochait.
Saori : Comment ça ?! Il a plein d'adultes dans votre rue !
Vieux-Maître : Peut-être, mais mentalement, ils sont tous restés des gamins.
Saori : Et pas Sion ?
Vieux-Maître : Ah non ! Lui, il comprenait l'importance de certaines sciences !
Saori : Comme le pet muo-nodore ?
Vieux-Maître (s'écriant) : Le pet inodoro-muet ! C'est pas compliqué !
Saori : Soit. Qu'est-ce que vous faisiez de beau, tous les deux ?
Vieux-Maître : On jouait à chat perché, à colin-maillard, à cache-cache... Ça me rappelle le jour où je me suis caché dans le four et qu'il ne m'avait pas trouvé. J'étais content, mais après, il a fait chauffer le four. J'ai dû utiliser le fétido-assourdissant pet pour qu'il me repère et qu'il me sauve. J'ai eu chaud ce jour-là ! Très chaud, même !
Saori (agacée) : Ce n'est pas ce que je vous ai demandé ! Je voulais savoir sur quelles sciences vous travailliez avec Sion !
Vieux-Maître : Beaucoup !
Saori : Par exemple ?
Vieux-Maître : La machine qui transforme le plomb en or.
Saori (sceptique) : Vraiment ?!
Vieux-Maître : On y a travaillé une éternité, en vain. Cette foutue machine transformait le plomb en argent !
Saori (intéressée) : Ah bon ?!
Vieux-Maître : Et elle se foutait vraiment de nous, croyez-moi ! L'acier, le cuivre, le zinc, l'aluminium, le papier, le carton... Cette maudite machine changeait tout en argent !
Saori : Oh ! La vilaine !
Vieux-Maître : Ouais !
Saori : Elle mériterait une bonne correction !
Vieux-Maître : Tout à fait !
Saori : Je vous propose de m'en occuper personnellement !
Vieux-Maître : Trop tard. Sion l'a dissoute dans de la poussière étoilée.
Saori (déconfite) : Dommage...
Vieux-Maître : Mais tout n'a pas été perdu.
Saori (reprenant espoir) : Ah oui ?
Vieux-Maître : Cette machine pourrie a été recyclée en poudre à tatouages. Vous voulez voir le tigre dans mon dos ?
Retour dans la demeure de Sion, dans ce qui ressemble à un laboratoire...
Seiya : C'est quoi, tous ces bibelots ?
Hyoga : Je sais pas !
Chacun de leur côté, les deux enquêteurs cherchent quelque chose d'intéressant. Leurs recherches se révèlent fructueuses car ils finissent par trouver chacun un cahier.
Seiya : Regarde ! J'ai trouvé un mode d'emploi !
Hyoga ne se préoccupe pas de lui et consulte le journal de Sion.
Hyoga (épaté) : Incroyable ! D'après ces écrits, Sion était parvenu à réparer son frigo avec de la poudre spéciale et quelques gouttes de son sang ! C'était un génie !
Seiya : Hé ! Regarde un peu cette photocopieuse. D'après le mode d'emploi, elle permet de changer la couleur des objets !
Comme le disciple de Camus l'ignore, Seiya remonte en haut. Hyoga soupire de soulagement et peut enfin se concentrer tranquillement sur le journal qu'il tient en main.
Hyoga : Fabuleux ! Sion pouvait même transformer du papier en glaçons !
En cherchant un peu, il trouve cette incroyable machine, met quelques feuilles dedans et appuie sur un bouton. Après quelques secondes seulement, la machine lui présente un seau rempli de glaçons ! Ravi, Hyoga les déguste. Son bonheur est toutefois éphémère car il entend Seiya redescendre dans le laboratoire. M. Cygnus retourne lire le cahier de Sion, alors que son coéquipier va jouer avec la photocopieuse qu'il a dénichée.
Hyoga (lisant) : Télékinésie... Téléportation... Sion en avait des idées !
Seiya (interloqué) : Téléportation ?! Ce mec travaillait comme transporteur de télés ?!
Hyoga : Crétin ! C'est pas ça, la téléportation !
Seiya : C'est quoi, alors ?
Hyoga : Va voir au dictionnaire !
Les yeux de Hyoga sont maintenant en train d'examiner un tableau avec des équations bizarres. Il prend une photo.
Hyoga : Ça fera un bon casse-tête chinois pour Shiryu !
Ding ! Dong !
Seiya : Ah ! C'est sûrement Jamian !
Hyoga : Allons l'interroger, que je comprenne enfin pourquoi tu l'as fait venir.
Seiya : Attends encore une petite minute, s'il te plaît.
Hyoga se retourne et regarde en direction de son compagnon, atterré. Seiya est en train de changer la couleur de tous les T-shirts de Sion en rouge.
Hyoga (soupirant) : C'est pas possible, t'es un cas irrécupérable, toi !
Seiya (étonné) : Quoi ?! Il sera content Sion, de sa nouvelle garde-robe, s'il revient un jour.
Hyoga : Arrête de dire des bêtises, il ne reviendra pas !
Seiya : Ça, tu n'en sais rien. Ce n'est pas parce que personne n'a jamais ressuscité que c'est impossible ! Et puis, tu sembles oublier une chose importante : Sion était un maître en matière d'inven-Sion, comme la téléporta-Sion, par exemple. Peut-être a-t-il aussi appris la résurrec-Sion ?
Ding ! Dong ! Sauvé par le gong ! À en croire l'expression exaspérée de Hyoga, un instant de plus et il aurait mieux valu pour Seiya qu'il la maîtrise, la résurrection.
Hyoga (las) : Allez viens, Jamian nous attend !
Au laboratoire de la police, Shiryu cale sur l'analyse d'un indice.
Shiryu (se prenant la tête) : Sapristi ! Pourquoi le morceau d'épine retrouvé dans le cou de la victime est-il si petit ?!
Shun arrive à la rescousse.
Shun : Je peux t'aider ?
Shiryu : J'en doute !
Shun : Mais... Vous travaillez avec le logiciel Résoucrime !
Shiryu : Tu le connais ?
Shun : Bien sûr. On s'en sert à l'école, une heure par semaine. Mais nous n'avons pas la version complète.
Shiryu : Alors, tu ne pourras certainement pas m'aider.
Shun : Tu as modifié les paramètres généraux ?
Shiryu (vexé) : Bien sûr ! Pour qui me prends-tu ?!
Shun : Et les options cachées ?
Shiryu : Évidemment !
Shun : Et les outils invisibles ?
Shiryu : Hein ?! C'est quoi ça ?
Shun : Je peux m'asseoir à ta place une minute ?
Shiryu lui laisse sa place et l'écolier pianote au clavier à une vitesse folle.
Shun : Voilà. Tu coches cette case-ci... celle-là aussi... puis encore celle-ci... Tu décoches là... là... et là... Puis tu vas dans "Options ultra-avancées"...
Une minute plus tard...
Shun : Voilà ! Je te rends ton siège.
Shiryu : Et ça va changer quoi, tout ce que tu as fabriqué ?
Shun : Lance de nouveau l'analyse de l'épine.
Shiryu le fait et le résultat s'affiche instantanément.
Shiryu (sursautant) : Mais ! ... Shun, comment as-tu fait ?!
Au même moment, devant chez Sion...
Jamian : Jamian Airline pour te servir, Seiya ! Tu veux redescendre ?
Seiya : Pas tout de suite. Je t'ai fait venir pour l'enquête.
Jamian (étonné) : Moi ? Je suis flatté !
Seiya : M. Aries avait une plume de corbeau sur lui quand on l'a trouvé mort. Lequel de tes corbeaux a perdu une plume récemment ?
Jamian : Mais... Euh... C'est à dire que tous mes corbeaux perdent des plumes chaque jour !
Seiya (ennuyé) : Ça se complique... Je sens qu'il va falloir interroger tous les corbeaux un par un. Et en plus, on va devoir trouver un interprète !
Hyoga : Peut-être pas. Jamian ?
Jamian : Oui ?
Hyoga : Les corbeaux t'obéissent, n'est-ce pas ?
Jamian : Oui, ils sont bien dressés !
Hyoga : Il est donc possible que tu les aies commandés pour qu'ils lâchent M. Aries dans le vide.
Jamian (outré) : Je n'aurais jamais fait ça ! Sion était mon meilleur client et sa mort va faire dégringoler mon chiffre d'affaires !
Hyoga : Explique-toi.
Jamian : Il habitait tout en haut de cette rue, c'est donc lui qui faisait les plus longs trajets. Et donc, il payait plus que n'importe quel autre client.
Hyoga : Je vois, Sion prenait Jamian Airline souvent. C'est pour ça qu'on a retrouvé une plume sur lui.
Jamian : Voilà !
Hyoga : Mais ça devait lui coûter cher !
Jamian : Ce n'était pas un problème pour lui, il était plein aux as grâce à ses inventions. À tel point qu'il aurait pu aider les autres habitants de cette rue, en particuliers sa voisine, qui habite le plus loin après lui.
Hyoga : Vous parlez du n°12 ?
Jamian : Oui. Elle le harcelait presque pour qu'il installe un téléphérique.
Hyoga (songeur) : Intéressant...
Jamian : Je peux rentrer, maintenant ? Je dois encore aller nous acheter des graines, pour mes corbeaux et moi.
Hyoga : Oui, allez-y.
Jamian repart et s'envole dans le soleil couchant. Après quoi Hyoga reçoit un appel.
Hyoga : Allô Shiryu ? ... Tu as trouvé d'où provient l'épine ? ... Mais oui, je me doute bien que tu as trouvé tout seul ! ... Bien. Mais qui plante des rosiers, dans le coin ? ... Vraiment ?! ... Merci !
Seiya : Alors ?
Hyoga : Shiryu a déterminé l'origine de l'épine : elle provient d'une rose. Et la locataire du n°12 cultive des roses. Intéressant, non ?
Seiya : Tu l'as dit !
Hyoga : Allons-y.
Seiya : J'espère qu'elle est jolie. J'ai mis assez de parfum, tu crois ?
Police scientifique, dans la salle d'autopsie...
Saori (mécontente) : Mais tu ne l'as pas recousu !
Ikki (vexé) : Est-ce que j'ai l'air d'une couturière ?!
Saori : Son meilleur ami voudrait le voir pour lui dire adieu.
Ikki : T'as qu'à refuser !
Saori : Mais c'est impoli !
Ikki : Alors, on va recouvrir son corps avec un drap blanc.
Saori : Ok. Vite, apporte un drap !
La porte s'ouvre et le Vieux-Maître entre.
Saori (suant) : Trop tard !
Heureusement, le grand-père de Shiryu est trop petit pour voir le corps de Sion étendu sur la table.
Vieux-Maître : C'est lui ?
Ikki : Oui !
Vieux-Maître : Il a l'air comment ?
Saori : Paisible !
Vieux-Maître : Il a encore ses deux points sur le front ?
Saori : Combien, vous dites ?
Vieux-Maître : Deux !
Saori : Ah ! Oui, bien sûr !
Vieux-Maître : C'est quoi, le bocal près de lui ?
Ikki (l'enlevant vite) : Rien du tout !
Vieux-Maître : On aurait dit un cerveau.
Ikki : Oui mais... Euh...
Saori : Le cerveau de Sion était bien plus gros ! N'est-ce pas, Ikki ?
Ikki : Euh... Ah oui ! Absolument !
Vieux-Maître : Ça ne m'étonne pas. Vous croyez qu'il est au Paradis, à présent ?
Saori : Certainement !
Vieux-Maître : À mon avis, ça dépend de ce qu'il a écrit dans son testament. Vous n'avez pas un escabeau ?
Ikki : Non pourquoi ?
Vieux-Maître : Vous pouvez me porter, alors ? J'aimerais le voir une dernière fois.
Ikki (suant) : Euh...
Saori : Désolé, l'heure des visites est terminée !
Saori le raccompagne. De l'autre côté de la porte, ils croisent le fils aîné de Sion.
Vieux-Maître : Trop tard petit, plus de visites à cette heure-ci !
Mu : Ah tiens, Vieux-Maître ! Je pensais justement à vous.
Vieux-Maître : Ah bon ?
Mu : Sion était votre meilleur ami, pas vrai ?
Vieux-Maître : Exact !
Mu : Il y a quelque chose à quoi il tenait plus que la prunelle de ses yeux. Ça me fait mal au cœur, mais je pense qu'il aurait voulu que cela vous revienne.
Vieux-Maître : Et c'est quoi ?
Mu : Son fils.
Vieux-Maître (confus) : Quoi ?! Tu veux que je t'adopte ?!
Mu : Non, je parlais de Kiki !
Vieux-Maître : Mais vous êtes frères, je ne peux pas vous séparer !
Mu : Si, si !
Vieux-Maître : De toute façon, il faut attendre la lecture du testament.
Rue des Escaliers Sans Fin, n°12. Hyoga sonne.
Voix : Une minute, j'arrive !
La porte d'entrée s'ouvre, dévoilant une jeune femme portant une rose rouge dans les cheveux. Le regard d'Aphrodite tombe instantanément sur Seiya. Le rouge de sa rose est parfaitement assorti avec le T-shirt du héros. C'est le coup de foudre immédiat.
[Note de l'auteur : Aphrodite joue un rôle féminin ici]
Combien de secondes le héros national pourra-t-il résister au charme irrésistible d'Aphrodite ? Shiryu sert-il à quelque chose ? Que va faire Mu si son père a demandé qu'il garde Kiki dans son testament ? Se pendre, se vider de son sang, le pendre, le vider de son sang, ou bien le pendre ET le vider de son sang ?
