Chapitre 6

« Aller Hinata ! Dépêche-toi. »

La concernée releva le regard et sautilla, une tartine dans la bouche, se battant pour enfiler ses chaussures. Une fois fait, elle prit rapidement son sac et suivit dans ses escaliers son frère.

C'était dimanche. Un jour ensoleillait. Un matin chaud. Et la ville dormait encore à cette heure matinale. Pourtant, eux, ne dormaient pas et ne profitaient pas de la possibilité de faire une grasse-matinée. En effet, ce jour-là, comme chaque matin dominical, avait lieu dans le manoir Hyûga, une réunion de famille. Où chacun faisait son rapport sur sa semaine ainsi que sur les évènements concernant l'entreprise familiale. Hinata n'aimait pas ces réunions. Elle savait qu'elle allait encore en prendre pour son grade. Elle ne faisait pas l'unanimité dans sa propre famille. Ses choix de vie et professionnels n'étaient pas au goût de tous qui se faisaient un malin plaisir de le lui balancer à chaque rencontre. Bien souvent elle finissait par partir, déprimée. Son frère ne l'aidait pas. Son père observait sans répondre. Et elle, elle baissait la tête, écoutant d'une oreille distraite, les insultes à son égard, proféraient par les anciens. Elle savait qu'ils ne pouvaient pas réagir. Ils n'en avaient pas le droit. Chez elle, les plus vieux commandaient. Les autres suivaient. Bien que son père soit le chef de famille, devant eux, il se taisait. Même quand ces derniers s'attaquaient à sa progéniture.

Oh, bien évidemment, Neji avait eu le malheur, un jour, de s'opposer à eux. Il fut chassé un mois de chez eux. Depuis, il ne répondait plus. S'avouant vaincu et ravalant toute sa haine. Et s'empêchant de frapper ces vieux rabougris et leurs idées d'une ancienne ère. C'était un crève-cœur, quand il voyait sa sœur repartir de la demeure, le regard vide et le cœur meurtri. Mais hélas, il était impuissant. Sa parole ne valait rien. Comme celle de tout le monde. Même leur père ni pouvait rien. Et c'en était désolant. Ce sentiment d'impuissance le rongeait. Et il savait que c'est avec la boule au ventre que sa sœur se rendait, chaque dimanche, là-bas.

Ils prirent la route et le trajet ne dura que quelques minutes. Un immense portail se dressa devant eux et les grilles, grincèrent avant de s'ouvrir sur une allée de gravier, bercée de chaque côté par des cyprès parfaitement taillés. Le jeune homme avança sur cette route et cinq minutes plus tard se trouva dans la cour extérieure, jonché de parterre de fleurs et en son centre une fontaine faisant office de rond-point. Ils firent le tour de ce dernier et se garèrent devant l'immense bâtisse de pierres blanches, où un immense escalier de marbre menait jusqu'à l'entrée en bois de chêne. Hinata sentit son cœur battre à vive allure. Elle n'aimait pas ces rencontres. Sa famille était … Spéciale et parfois trop à cheval sur des choses, qui pour elle, était sans grand intérêt. Elle avait, par exemple, obligation de se trouver un mari dans les années qui suivaient. Sinon, la honte serait – d'après ces vieux croulants – jeté sur leur famille. Ils avaient bien tenté de la mettre avec Sasuke. Elle s'y était ardemment refusée. Jamais elle n'imposera un tel fardeau au jeune homme qui, lui, n'avait rien demandé à personne. Sa famille était parfois coincée dans une autre ère. Avec leurs convictions, chacune plus veillottes les unes que les autres. Une femme ne devrait pas travailler. Ça, la jolie brune l'avait souvent entendu. Elle ne devrait pas faire d'étude ni même penser à en faire. Elle se devait de rester bien sagement à la maison, apprendre couture et cuisine sans rechigner. Mais elle ne le faisait pas. Elle n'était pas une rebelle, mais elle vivait avec son temps. Et sur ce point, elle et son père se rejoignaient pour son plus grand bonheur.

Aussi, le père de la demoiselle n'était psychorigide. Pas comme les anciens de leur famille. Il la laissait faire ce qu'elle voulait, tant que cela ne nuisait pas à sa santé. Hiashi Hyûga était un homme bon et sage. Parfois sévère avec ses enfants mais juste. Il avait cinquante-quatre ans et avait toujours vécu sous la coupe de ces vieux débris, comme il aimait les appeler. Alors, il ne voulait aucunement que ses enfants soient aussi bridés par cette vision étriquée de la vie. Il voyait bien que sa fille – plus que son fils – était atteinte par chaque mot prononcé par les anciens. Et il voyait son regard vide et emplit de tristesse quand elle quittait la pièce à la suite de cette réunion, qui s'apparentait plus à de la torture qu'à autre chose. Et à chaque fois que cela arrivait – C'est-à-dire – Tous les dimanches, il se sentait coupable de ne pas pouvoir parler et dire ce qu'il pensait. Mais il n'en avait pas le pouvoir. Cet homme au charisme impressionnant, s'écraser quand les ainés parlaient. Pas qu'il en avait peur, il aurait bien pu leur faire fermer leurs bouches sans dents, mais parce qu'il savait que cela aller être reporté sur ses enfants. Et ça, il ne le voulait absolument pas. Malgré son statut de chef, il était loin d'en être un Les anciens contrôlaient tout, et tout le monde. Personne n'allait à leur encontre. Et c'était bien dommage. Cet homme, à la carrure puissante, au regard d'acier et à la voix grave n'en menait pas large face à de vieux personnages, ayant – depuis longtemps – fait leur temps.

Sortant de sa torpeur, et tirée par son frère elle monta les marches menant au manoir. Elle prit le temps de regarder le jeune homme devant elle.

Neji Hyûga, un grand brun de vingt-six ans, stricte, froid, direct. Et pourtant le plus chaleureux des hommes que la jeune fille a pu rencontrer. Le jeune homme aspirait à prendre la relève à la tête de la compagnie ainsi que dans la famille. Alors, il marchait droit, ne faisait aucune incartade et comme aimait le dire les ainés « Il aspirait à la perfection. ». Il n'était pourtant, pas le vrai frère de la jeune fille. En effet, son père s'avérait être le jumeau de celui de la brune, mais un malheureux accident de voiture le tua. Depuis, son oncle, l'avait adopté et l'avait pris sous son aile comme un père le ferai avec son fils. Et pour ça, le jeune homme ne l'en remerciera jamais assez. Il vouait un profond respect envers cet homme, qui, après avoir perdu son frère, a pris sous sa coupe le fils de ce dernier et l'a élevé comme un père. Il ne sait pas comment il aurait fini si cela avait tourné autrement. Et grâce à cela, il avait pu se rapprocher de la jeune femme, qu'il appelait aujourd'hui sa sœur, et la protégeait contre vent et marées. Elle était ce qu'il avait de plus cher au monde et s'il venait à lui arriver quoi que ce soit, il en serait dévasté. Alors, ça lui faisait mal de la voir se torturer l'esprit avec sa famille. De la voir s'écraser à son lieu de travail pour ne pas froisser les autres. Il lui avait fait nombreuses réflexions concernant son attitude, mais elle avait préféré l'ignorer. Il pouvait être soupe-au-lait quand il s'y mettait. Pire qu'un papa poule d'après la jeune femme. Elle sourit dans son dos en repensant à ce surnom. Oui, ça lui allait définitivement bien. Elle porta son sur sa main accrochait à la sienne et sentie sa chaleur monter. Une chaleur qui se voulait réconfortante et paisible. Les battements de son cœur ralentirent, ses bouffées de chaleurs cessèrent quelque peu et elle put reprendre doucement ses esprits. Elle devait rester impassible. Elle aurait tout le temps de pleurer, une fois rentrée chez elle. Chose qu'elle faisait chaque fois qu'elle se retrouvait devant ces yeux accusateurs et un brin déçus.

Ils finirent par entrer dans le hall de cette immense bâtisse où un énorme lustre de diamant pendant au plafond. Le hall, tout de marbre fait, était entouré de délicates feuilles d'or sur les moulures. De grands tableaux de maître s'éparpillaient dans la pièce et un portrait de la petite famille était mis en évidence au fond et au milieu entre deux escaliers en colimaçon. Toute cette richesse donna le tournis à la jeune femme, qui ne s'était jamais vraiment habitué à toutes ces choses ostentatoires. Malgré le fait qu'elle y est vécue pendant des années. Pour elle, c'était trop. Cela voulait dire « je suis mieux que toi ». Elle soupira et fut entrainer à la suite de son frère dans les escaliers. Ces derniers débouchèrent sur un premier étage en sol marbré, et aux statuts ridiculement grande. Ils passèrent une, puis deux puis trois portes avant de s'engouffrer dans un dédale de couloir et d'arriver devant la porte de tous les malheurs. Hinata lâcha alors la main de Neji et prit une profonde inspiration. Comme à chaque fois qu'elle devait faire face à tous ces vieux. Après quelques secondes de répit, le brun ouvrit la porte, qui, dans un bruit de grincement cliché, s'écarta et laissa place à une salle emplit de tatamis. Où se trouvaient autour, les membres de l'honorable famille Hyûga.

Les deux jeunes gens prirent place comme à leur habitude et attendirent patiemment le début de cette atroce réunion. Entre temps, la jeune femme avait salué son père silencieusement, d'un signe de tête. Il en fit de même et reporta son attention sur trois vieux pantouflards, assit confortablement sur des coussins, habillaient de toges blanches et arborant une queue de cheval basse, attachant leur longue chevelure – signe de leur appartenance à l'illustre famille. En effet, les cheveux longs et noirs étaient une des caractéristiques typiques de cette famille. Tous les membres, sans distinctions de sexe, ou d'âge portait cela. Mis-à-part les yeux, qui étaient aussi un symbole. Ces perles violines, sans réelles pupilles, bien qu'elles se distinguaient quelque peu. Ces yeux vides de vies.

Soudain, un des patriarches bougeât légèrement et se racla la gorge.

La réunion débuta alors. Ils parlèrent tout d'abord des bénéfices de l'entreprise et des pertes de ces semaines, de ce qui pourrait améliorer les recettes ainsi que les nouvelles technologies qui peuvent être mises en place afin de toujours éveiller la curiosité du consommateur. Hiashi Hyûga répondait brièvement et sans paroles superflus aux questions qui lui étaient posées. Sans jamais s'étaler ou monopoliser l'attention. Puis vint le rapport de Neji. Toujours impeccable et se faisant mousser quand il le pouvait. Pas qu'il le cherchait, mais ces vieux êtres aimaient montrer à la jeune femme à ses côtés qu'elle ne valait pas mieux que son frère adoptif. Et ça, la jeune femme l'avait très bien compris. Les piques qu'elle recevait l'atteignaient à chaque fois. Puis, vint son tour. Elle serra les poings. Tellement que ses phalanges devinrent blanches. Elle attendait ce moment, où elle allait se faire insulter d'incapable et de traître pour avoir préféré une entreprise externe à celle de la famille. Et cela ne manqua pas. Le second ainé prit la parole, un sourire mauvais aux lèvres :

« Alors, Hinata. Raconte-nous, comment t'es-tu rendue inutile cette fois ? »

Elle ne répondit pas. Tête baissée, se mordant la joue afin de ne pas laisser ses larmes couler. Il la scruta, et repris :

« Eh bien ? N'as-tu rien à nous dire ? En plus d'être une imbécile tu serais devenue muette ? Quelle ironie. »

Toujours rien. A quoi bon ? Quoi qu'elle ait pu dire, il s'en serait servi pour l'attaquer. Elle sentit son frère se tendre. Mais elle ne fit rien. Il n'allait pas parler de toute manière. Personne ne disait jamais rien. Son pouls s'accéléra. Elle sentit ses yeux la piquer.

Non, pas maintenant.

Le vieux patriarche la regarda. Elle allait craquer, il le savait. Alors, il continua sur sa lancée.

« Tu sais, Hinata. Tu devrais prendre exemple sur Neji. Lui, il est utile. Il sait où est sa place. Il appartient réellement à cette famille. Mais toi, qui es-tu ? Surement une erreur. Apprends où est ta place. Tu ne devrais pas être fière de porter notre nom. Tu le salis. Tu n'es qu'un déchet et les gens comme toi finissent à la poubelle. Il attendit qu'elle réagisse mais toujours rien. Tu aurais mieux fait de ne pas faire d'études et de rester dans ta chambre. Cela t'aurait évité toute cette honte. »

Soudain, une voix tonna dans le calme pesant de la pièce. Hiashi venait de se relever. Agacé par les propos plus qu'insultant de ce vieux débris en décomposition. Il regarda, sévère, cet homme qui avait osé mettre plus bas que terre sa progéniture. Il en avait plus qu'assez qu'elle récolte toute la haine de cette misérable famille. Combien d'années était-il resté là, à voir son enfant se détruire ? Il ne savait pas mais c'était fini. Plus jamais, personne ne parlera à son enfant comme ce vieux venait de le faire.

Ça suffit.

Pardon ? Demanda, moqueur l'homme âgé.

J'ai dit : Ça suffit. Réitéra le quinquagénaire. Je commence à en avoir assez que vous malmeniez mon enfant. Elle ne mérite pas ce traitement. Elle à travailler dur afin d'arriver là où elle est aujourd'hui. Il fit couler son regard sur elle. Qui avait gardé la tête baissée mais donc les soubresauts ne laissaient place à l'imagination. Elle a du mérite, d'avoir réussi à tenir malgré toute la haine que vous déversé sur elle. Elle n'est pas votre tête-de-turc. Et ceux qui font honte à cette assemblée ce ne sont ni plus, ni moins que vous. »

Il s'approcha, menaçant et prit pas le col de la toge le fanfaron. Il approcha son visage du sien. Et lui souffla :

« Si jamais, vous reparlez encore une fois à Hinata comme vous venez de le faire, je vous tue. »

Puis il le relâcha. Ce dernier tomba à terre. Et regarda, effrayé le regard noir de son chef. Il ne comprenait pas, jamais il n'était allé à l'encontre de ce qu'il disait. Il s'était toujours tu. Alors, pourquoi, maintenant il faisait pression et devenait violent. Son regard se posa alors sur la fille en face de lui. Il la vit, prostré, toujours à genoux, ses cheveux cachant son visage. Elle ressemblait à ces petits animaux, que les gens sont tentés de vouloir câliner. Mais là, c'était plus un animal blessé. Meurtri. Elle n'avait pas bougé d'un iota quand son père avait parlé. Les larmes dévalées ses joues. Elle n'avait pas su se retenir. Aujourd'hui, plus que les autres jours, ce fut violent. Psychologiquement. Elle sentit Neji lui prendre la main et la serrait le plus fort possible. Puis, il se leva, obligeant la jolie brune à en faire de même. Elle fut, alors obligé, de relever le visage et toute la tristesse du monde s'y lisait. Elle regarda son père et lui fit un sourire doux. Le remerciant. Il s'approcha alors d'elle et embrassa tendrement le haut de son crâne. Signe d'un amour profond et sincère. Elle sentit ses joues se colorer de rose et ne regarda pas une seule fois ces tortionnaires. Elle n'en avait pas la force. Cela lui ferait bien plus de mal encore. Alors sans un autre regard vers l'assemblait, elle tira son frère vers l'extérieur. Une fois dehors, elle s'engouffra dans la voiture et attendit sagement que le chauffeur daigne démarrer. Bien que la réunion n'ait duré que deux heures, elle avait eu l'impression d'y être restée pendant des heures et des heures. Elle posa sa tête contre la glace froide du véhicule et ferma les yeux, essayant de calmer son mal de tête. Elle finit par s'endormir légèrement. Et se mit à penser à deux orbes bleus qui se transformèrent bien vite en un sourire mauvais. Elle sursauta face à cette vision et se releva d'un coup, ce qui lui donna le vertige. Son frère la regardait, ayant était surpris de son réveil brutal. La jeune fille, quant à elle, se redressa, dépoussiérant ses vêtements et remettant en place sa coiffure. Le trajet, comme à l'aller ne dura pas longtemps, mais cela avait permis à la jolie brune à s'assoupir plus que de raison.

Après plusieurs secondes de silence, où elle se remettait de ses émotions, la voiture ralentie devant sa maisonnette et la brune en sortie non contente de retrouver son petit nid douillet. Elle embrassa son frère avant de détaler comme un lapin, à l'intérieur de la bâtisse. Une fois dedans, elle regarda l'heure : onze heures. Elle soupira et repense vaguement aux propos tenus ce matin-là, son cœur se serrant à ce souvenir. Elle claqua doucement ses joues de ses mains pour se reprendre et se changea, optant pour un ensemble plus décontracté, que sa jupe crayon et sa chemise blanche. Elle mit un pantalon en toile large, beige et un t-shirt noir tout aussi ample. Elle attacha ses cheveux en un chignon indiscipliné et mis sur son nez des lunettes rondes aux contours dorés. Elle s'assit sur son canapé et surfa sur le net et particulièrement sur Talk. Elle remarqua que personne n'était en ligne – Sakura en l'occurrence – alors elle décida de se déconnecter. Elle devait soit travailler soit se reposer avant de reprendre. La brune ne savait pas quoi faire. Elle voulait se vider l'esprit et penser à autre chose qu'à sa désastreuse matinée. Après avoir procrastiné sur le sofa, elle se leva, et se décida à sortir prendre l'air. Il n'y aurait pas grand monde dans les rues et elle aimait bien se balader. Le temps était au beau-fixe. Le ciel était bleu et le soleil réchauffé lentement la ville de sa chaleur. La demoiselle mis des baskets noires et prit son sac à main, oubliant d'enlever ses lunettes, et sorti. Elle prit le bus. Non pas qu'elle ne savait pas conduire, au contraire, elle avait le permis depuis près de 5 ans, mais elle n'aimait pas ça. Devoir chercher une place, être dans les bouchons pendant des heures, voir tous ces gens aigris dans leurs voitures, faisant la tête ou insultant. A contrario, le bus la détendait, elle avait le temps de réfléchir à sa vie, sans se soucier du monde extérieur. Elle pouvait se laisser aller et fermer les yeux quand elle était fatiguée après une énième journée épuisante de travail. Une échappatoire en somme.

La jeune fille s'arrêta en centre-ville. A la gare de Ginza. De là, elle pouvait percevoir le centre commercial 109 de Shibuya. Un complexe commercial, en forme de spiral à l'intérieur et abritant nombreux magasins luxueux, de marques typiquement nippone. Shibuya était le quartier de la mode de la capitale japonaise. Hinata aimait beaucoup cet endroit. Les cafés qui parsemés le lieu. Le Tsutaya et son Starbucks au premier étage, d'où les gens pouvaient voir le passage piéton le plus utilisé du monde. Ce passage, où, d'un coup, quand tout passe au vert pour les piétons, ces derniers traversent en même temps, dans une valse presque irréelle. Le dimanche n'échappait pas à la règle. Le quartier ne dormait jamais. Il y avait du monde perpétuellement. La brune marchait, regardant autour d'elle, les mêmes magasins et les mêmes cafés. Ce même groupe de jeune demandant des Free Hugs, déguisé en chats. Cette atmosphère de joie qui la prenait aux tripes. Elle regarda le même magasin, où elle voyait toujours la même robe en satin noir, ouverte sur la jambe et au décolleté plongeant, qu'elle trouvait sublime mais qu'elle n'oserait jamais porter même dans ses rêves les plus fous. Elle regarda son reflet reporté sur la vitre et s'imagina dedans. Embrassant son prince charmant. Elle sourit à cette pensée et se retourna pour reprendre la route quand elle percuta quelqu'un. Elle se retrouva sur les fesses, lunettes de travers sur le visage. Elle grogna et se releva regardant la personne qu'elle venait malencontreusement de bousculer. Elle croisa, alors, deux perles azur qui la dévisagèrent.

« Na… »

Elle n'eut pas le temps de terminer que ce dernier la prit par le bras et la fit courir avec lui. Elle ne comprit rien. Que venait-il de se passer ? Elle regarda la main du blond tenir la sienne et se demanda ce qu'il faisait. Il tourna dans une ruelle et plaqua la brunette contre un mur et – caché par la casquette vissée sur sa tête – fit mine d'embrasser la jeune femme. De l'autre côté, une bande de furies criait le nom du blond, une d'entre elle se persuada qu'il venait de tourner dans ladite ruelle et se retrouva face à deux inconnus, enlacé, s'embrassant. Elle fit marche arrière et repartie. De leur côté les deux jeunes gens, collé l'un contre l'autre, attendez que la tempête passe. Naruto n'avait pas embrassé la jolie brune, la ramenant seulement contre lui, front contre front, et lui intimant de le prendre dans ses bras. Cachés par la casquette, cela dona l'illusion, tête sur le côté, qu'ils se bécotaient. Hinata était toute retournée. Une fois qu'il sentit le danger s'être éloigné, il se détacha légèrement de la jeune femme, et souffla :

« Je crois, qu'elles sont parties. »

Son souffle caressa les lèvres de la brune qui en fut toute retournée Elle essaya de reprendre contenance et s'éloigna du blond pour de bon. Elle bégaya des phrases incompréhensives et son visage se teinta de rouge. Elle finit par le saluer et partie en direction de l'endroit où elle se trouvait juste avant. Elle s'éloignait de plus en plus, quand, soudain, elle se sentit tirer en arrière. Elle bougeât sa tête sur le côté de sortes à voir qui était l'auteur de ce geste, et quelle ne fut sa surprise quand elle vit le champion d'UFC. Elle fut décontenancée par ce soudain revirement de situation. Elle pensait qu'il la laissera partir, après l'avoir « utilisé », afin d'éloigner ces filles. Elle ne s'attendait certainement pas à ce qu'il revienne à la charge. Alors, elle se redressa et regarda autour d'elle. Peut-être qu'elles étaient revenues qui sait. Personne. Étrange. Ou bien, il avait flippé. Elle se retourna vers l'intéressé et vit sur son visage un sourire moqueur. Elle ne comprit pas sa réaction. Il se moquait encore d'elle. Il n'était vraiment pas agréable. Enfin, surtout avec elle. Elle se vexa quelque peu. Tourna les talons et voulu s'échapper mais le blond ne l'entendit pas de cette oreille et la tira une fois de plus par l'anse de son sac. Elle dû se résigner à rester avec lui. Il attrapa la jeune fille par les épaules et lui dit :

« Aller, viens, on va manger un morceau. »

Naruto se baladait dans Tokyo depuis une petite heure. La ville n'avait pas changé, malgré les immeubles ayant poussés ici et là. Il lui était agréable de marcher dans la capitale. Il aimait les vieux quartiers, aux lampions de toutes les couleurs. Ces vieux artisans qui tenaient des échoppes aux odeurs alléchantes. Mais aussi, la grande mégalopole, et ses carrefours remplis de magasins et de cafés en tout genre. Ses habitants aux styles variés et atypiques. Cela changeait des villes européennes, qu'il avait eu la chance de voir. Tous se ressemblaient là-bas. Personne, ou presque, n'avait de style vestimentaire propre à eux. Ils étaient tous les mêmes. Naruto n'aimait pas ça. Lui qui avait l'habitude de voir la diversité. Il fut quelque peu déçu. Mais il avait tout de même bien apprécié cette vie de privilégier. Peu de personne avait l'opportunité de voyager aussi souvent que lui et de voir du pays. Sortir de sa zone de confort lui avait forgé un certain caractère et une présence d'esprit des plus plaisantes. Il avait grandi aussi bien intellectuellement que dans sa façon de voir le monde. Il fut ravi de partir à Paris, il fut heureux de la quitter. Malgré une ville à l'architecture magnifique, il est vrai que la ville lumière regorgé de coins sombres. Sa culture avait toujours aimé se représenter cette ville comme un havre de paix et comme une ville où la mode était partout. Cela n'avait pas forcément était le cas. Il frôla plusieurs fois des vols de taxis ou d'hommes mauvais. Il se perdit de nombreuse fois dans les dédales de cette ville sans fin se retrouvant, parfois, dans des situations peu cocasses. Bref, Paris était belle mais aussi dangereuse, pour ceux qui ne la connaissent pas. Il était perdu dans ses pensées, quand il entendit un groupe de fille venir vers lui. Là, il sentit le danger. Son costume était dérisoire. Une casquette et des lunettes de soleil. Malgré cela, il était fortement reconnaissable. C'était le côté peu attractif de sa vie. Être connu de tous. Devoir faire attention à ses faits et gestes par peur de se voir lyncher sur la toile ou dans les journaux. Il ne devait pas faire le moindre faux pas et devait faire attention à comment il se présentait dans la rue et à ses fans. Sauf, qu'aujourd'hui, il n'avait aucune envie de les voir et de devoir être mielleux avec eux. Alors, quand il entendit ce troupeau de badauds accélérer le pas et presque crier son nom. Le seul geste qu'il fit, fut de courir. Loin. Il essaya de trouver une échappatoire mais rien. Puis, au loin, il la reconnu. Pas immédiatement, parce qu'un chignon négligé était visé sur sa tête, parce que ses lunettes la rendaient plus, normale. Parce que ses vêtements ne lui correspondaient pas et parce qu'à cet instant il la trouva belle. Ce côté négligeait l'attirait. Elle pouvait être normale finalement. Mais ce qui lui mit la puce à l'oreille, c'est son regard, hormis ses yeux violines, c'est sa mine rêveuse, devant cette boutique, qui lui fit comprendre que c'était la fille qu'il avait malmenée. Alors, une idée émergeât. Il avait réussi à semer quelques minutes le troupeau alors il se plaça sur le côté la jeune femme rêvant de ce qui semblait être une robe de soirée. Il la regarda, elle ne l'avait pas remarqué. Alors il attendit patiemment que cette dernière se retourne et le voit Sauf qu'elle le percuta. Lui, ne bougeât pas, pas le moins du monde ébranlé par cet incident. La cible, releva les yeux, surprise et quand elle remarqua enfin qui s'était, elle n'eut le temps de rien qu'il la traîna plus loin, dans une ruelle. Et puis, soudain, une idée émergea. Il la plaqua contre le mur humide de la petite rue, se pencha vers elle, frôla légèrement ses lèvres et attendit, statique, que ses groupies s'en ailles. Il pouvait sentir le souffle chaud de la brune sur son visage. Elle semblait troublée. Il n'en fit pas cas.

« Je crois qu'elles sont parties »

Après quelques minutes il se décolla de la jeune femme. Remis sa casquette en place, et se redressa. Il scruta ensuite l'horizon.

La voie est libre.

Il en fut soulagé. Il se tourna et vit la brune se ressaisir et partir, passant devant lui, lui donnant dos. Elle semblait vexée. Il ne comprenait pas pourquoi. Elle l'avait aidé. Il lui en était reconnaissant. Et il n'allait pas la laissait s'enfuir sans la remercier. Alors, avant qu'elle ne disparaisse au coin de la rue, il l'attrapa par le bras, et, amusait, il la vit regarder à droite et à gauche, pensant surement que la foule de fan était revenue. Mais ne voyant rien, il vit ses grands yeux interrogateurs le scruter. Lui, sourit, moqueur. Elle sembla se braquer, fronça les sourcils et tourna vers la rue principale dans l'espoir de s'échapper, tirant sur son bras, emprisonné. Naruto leva les yeux au ciel et la tira vers lui et tout sourire lui dit :

« Aller, viens, on va manger un morceau. »

Pardon ? Avait-elle bien entendu ? Il l'invitait à manger ? Hinata hallucinée. Cet homme arrogant et méchant, qui prenait un malin plaisir à la tourmenter, lui demandait de manger avec elle. C'était un piège. Elle n'était pas dupe. Elle fronça les sourcils, mécontente. Il se jouait une nouvelle fois d'elle. Encore une mesquinerie. Elle en était persuadée. Il l'avait utilisé afin de se débarrasser de ses fans. Il ne pouvait pas vouloir autre chose. Elle, elle allait espérer. Elle allait stupidement croire qu'il lui portait un quelconque intérêt. Quelle imbécile. Alors, dans un élan de courage, elle se défit de son étreinte, et le regarda, blessée :

« Si c'est pour te payer ma tête, non merci. Je t'ai aidé à t'échapper de ce bourbier, maintenant laisse-moi. Je n'ai pas envie que tu te moque de moi. »

Le blond ne sembla pas comprendre. Se moquer ? Il ne comprenait pas. Il avait dit ça pour se racheter, déjà de son comportement passé mais aussi parce qu'elle l'avait sortie du pétrin. Il voulait, en quelque sorte, lui rendre l'appareil. Se montrer reconnaissant. Et faire table rase de ce qui avait pu se passer le jour d'avant. Il sentit la jeune fille enlever son bras de sa main et, grommelant dans sa barbe, elle réajusta ses lunettes et fila. Le blond poussa un long râle de désespoir, passant une main sur son visage, avant de la poursuivre. Quelle idiote. Elle pouvait être capricieuse quand elle le voulait. De dos, piétinant le bitume gris et froid de la ville, il crut voir une adolescente. Une jeune fille têtue. Il sourit à cette vision. Oui, finalement, elle pouvait être normale. Il la rattrapa sans aucun effort et planta ses abysses bleus dans ceux violines de la jeune femme. Il n'allait pas se faire mener par le bout du nez par cette fille. Il avait décidé qu'elle l'accompagnera à ce déjeuner et elle le ferait. Ce n'était pas possible autrement. Alors, il réitéra sa proposition. Elle déclina. Puis après quelques secondes de bataille inutile, elle déposa les armes.

Finalement, pourquoi pas ?

Ravi, l'homme se détacha d'elle et entreprit de l'amener à un petit boui-boui vendant des ramens. Ceux que Naruto aimait plus que tout dans cette ville. Après quelques minutes de marches dans les ruelles nippones, après avoir contemplé la beauté de ces devantures rustiques, aux lampions rougeoyant et aux panneaux originaux, ils se retrouvèrent dans un cul de sac et devant eux se tenait une échoppe. Miteuse. Elle était – semblait-il – encrée dans un mur de pierre, ou un rideau aux écritures immenses barrait l'endroit. Le rouge et blanc, quelque peu jauni de ce dernier, rendait le lieu vieux. Mais Hinata n'en avait que faire. Elle trouvait cet endroit charmant. Le petit menu sur chevalet qui ornait l'entrée, à l'écriture fait main, ces petits dessins délicats de bols et de ramens, et cette odeur alléchante qui s'en échappée. Elle n'en pouvait plus de ces endroits guindés où elle devait se tenir droite et opiner de la tête. Alors, se trouver dans ce lieu l'émerveillait. En effet, un Hyûga ne côtoyait pas ce genre de bâtisse. Il en était de leur statut et leur paraître. Ces diners stricts et sans aucun sens, où de vieux riches s'ébattaient à trouver la meilleure affaire et à remplir le plus ses poches. Et ça, la brune détestait. C'était donc avec joie qu'elle accepta de rentrer dans ce petit restaurant de nouille. « Chez ichiraku ».

En entrant, elle fut estomaquée de voir tant de belles choses. Simples. Mais mignonnes. Le lieu ne comptait que six tables de quatre personnes. Toutes étaient alignées et sur chacune se trouvait un petit pot remplit de petites gourmandises – délicate attention. La pièce était illuminée par des lampions à la lumière blanche. Les murs d'un blanc éclatant rendaient le tout cosy. La cuisine était ouverte et tout ce qui s'y passé était à portait de tous. Il ne comptait – semble-il – que trois employés. Une jeune femme, un vieux monsieur et un jeune homme. Quand ils entrèrent, le plus âgé se rua sur le blond :

« Oh mon dieu, Naruto. Cela fait longtemps que nous ne t'avons pas vu par ici.

Oui, je sais papi. Mais avec mes combats j'ai dû partir. »

Le jeune homme semblait apaisé. Quand Hinata posa son regard sur lui, elle lui découvrit un sourire et un regard franc. Elle en fut bouleversée. Cet aspect de lui, elle voulait le graver en mémoire. Finalement, il n'était peut-être pas si mauvais. Peut-être. Ils furent installés à une table en retrait et le blond put se libérer de son ridicule accoutrement. Il secoua doucement ses cheveux pour les remettre en place, ayant étaient écrasaient par la casquette. Hinata n'en manqua pas une miette. Mais fut gênée quand le blond remarqua son regard vissé sur lui. Il eut un petit rictus et décida de la taquiner :

« Quoi, j'ai quelque chose sur le visage ? »

Elle piqua un fard. Honteuse d'avoir était prise en flagrant délit. Elle bafouilla des mots incompréhensibles avant que le blond ne rigole franchement. Là, la brune arrêta et le regarda, un sourire aux lèvres. Il se calma et fronça les sourcils Qu'avait-elle à le regarder ?

« Oui ? Demanda-t-il

Je me disais juste que, finalement, tu pouvais sourire.

Bien sûr ! S'injuria le blondinet, vexé. Je ne suis pas un monstre. »

Hinata le scruta. Il était penaud. Et semblait vouloir dire quelque chose. Mais avant qu'il n'ait ouvert la bouche, le petit jeune – surement le serveur – vint à leur rencontre afin de leur proposer la carte. S'en suivit alors de longues minutes de silences où chacun réfléchissait à ce qu'il allait prendre. Naruto se décida plus vite et attendit que la jeune femme fasse de même. Penchait sur la petite carte en papier glacé, elle fronçait les sourcils ne sachant pas quoi prendre. Elle remonta plusieurs fois ses lunettes, qui glissaient sur le bout de son nez. Puis, elle se battit avec son chignon qui ne voulait pas restait en place et où, quelques mèches de cheveux venaient chatouiller son visage. Elle souffla dessus, mais elle ne parvint pas à l'éloigner. Agacée, elle releva la tête, voulant le défaire, quand elle sentit la main chaude de la blonde face à elle, coincer, derrière son oreille, ladite mèche. Là, son cœur s'emballa. Elle se sentie rougir et préféra bafouiller des remerciements avant de reprendre la lecture de la carte. Elle cacha son visage avec celle-ci. Que venait-il donc de se passer ? Elle était abasourdie par tant de tendresse. De gentillesse. Alors qu'hier il était véhément et mesquin. Que cherchait-il. Après finalement quelques secondes de plus, elle trouva ce qu'elle allait manger Ils passèrent donc commande.

A cet instant, le silence se fit. Aucun des deux ne parlait. Que dire ? Hinata se torturait le cerveau afin de trouver un sujet de discussion tandis que le blond, jouait tranquillement avec une baguette. Lui, s'ils ne communiquaient pas, cela lui allait très bien. Il n'avait pas spécialement envie de converser. Il voulait juste profitait de l'instant. Et manger ce plat qui lui avait tant manqué. Mais une question lui taraudait l'esprit. Curieux, il demanda :

« Au fait, que faisais-tu en ville seule ? Tu ne vas pas voir ta famille le dimanche ? »

La mine d'Hinata devint sombre. Se rappelant les évènements de tantôt. Elle n'avait pas envie de s'étaler.

« Non. »

Ce fut froid et sec Plus qu'elle ne l'aurait voulu. Elle s'en voulu immédiatement quand elle vit le regard étonné du blond en face d'elle. Elle se mordit l'intérieur de la joue.

« Je suis désolée. Tu n'as rien fait et je te parle comme ça.

Ce n'est rien, je n'aurais pas dû être aussi curieux. Mais … Tout va bien ?

Hinata fut étonnée de l'intérêt qu'avait le lutteur pour sa personne. Elle sourit doucement et répondit d'une voix lointaine.

« Honnêtement, non, mais peut-être qu'un jour, je t'en parlerai. Elle le regarda droit dans les yeux. On ne se connait pas. Je ne vais pas étaler ma vie comme ça. Elle rigola doucement. Ne le prend pas mal surtout.

Oh ! Bien sûr, je comprends parfaitement. Je dois être le dernier à qui tu voudrais te confier. Et puis, tu as ton petit-ami. »

La brune qui venait de prendre une gorgée d'eau s'étouffa. Avait-elle bien entendu ? Elle toussota avant de rire à gorge déployée. Il devait surement parlait de Sasuke. Tout le monde se méprenait sur eux. Naruto la regarda sans comprendre. Qu'avait-il de si drôle ? Il attendit qu'elle se calme. Hinata reprit son souffle et dit :

« Pour ta gouverne, Sasuke n'est pas mon petit-ami. Il est mon seul ami. Et comme un frère pour moi.

Ah bon ? Demanda-t-il étonné. Pourtant, hier, vous sembliez très proches.

Il est comme un lion. Personne ne m'approche s'il ne le veut pas. Elle leva les yeux au ciel. Enfin, ça, c'est ce qu'il croit. Ce n'est pas un mauvais bougre. Il est bourru et parfois prise-de-tête, mais c'est quelqu'un de loyal et de sensible. Je lui confierai ma vie s'il le fallait. »

L'Uzumaki fut surpris d'entre ça. Quelle belle amitié. Comme il n'en avait jamais connu. Enfin, il y avait Sakura. Mais il ne la considérée par vraiment comme une amie. Éprit d'elle, il voulait qu'elle tombe dans ses bras. Il n'était plus le gamin d'avant. Il était devenu un homme, fort et habile. Riche et bien bâti. Alors, il se devait de réussir à se l'approprié. Elle deviendra sienne, par n'importe quel moyen. Cela faisait tellement longtemps qu'il la désirée, il comptait bien continuer. Et atteindre son but. Il sourit à cette pensée. Il devrait passer la voir en rentrant.

Les plats arrivèrent une dizaine de minutes plus tard. Ils finirent par discuter de chose et d'autre sans jamais s'introduire dans la vie personnelle de chacun. Respectant l'intimité. Hinata fut enchantée en goutant son plat, Naruto se régala comme à son habitude, quand il venait ici. C'était vrai, ces ramens étaient extrêmement bons. Une fois le plat fini, ils se levèrent et Hinata obligea Naruto à faire moitié-moitié pour l'addition. Elle n'allait tout de même pas le laisser tout payer. Une fois fait, ils sortirent et décidèrent de se balader dans la ville, s'arrêtant dans de petits magasins, flânant. L'après-midi passa plutôt vite. Chacun s'était avérait être une bonne compagnie pour l'autre. Hinata avait eu le privilège de voir un blond plus humain. Bavard et blagueur. Lui, avait eu le loisir de découvrir la maladresse de la jeune femme. Elle ne faisait jamais un pas sans tomber ou bien, dans un café, elle voulut prendre une crêpe, qui finit au sol. Naruto, pour la consoler, lui en racheta une. Ils rigolèrent tous les deux de bons cœur, faisant oublier à la brune son triste matin.

Avant de se quitter, ils s'arrêtèrent dans un parc, profitant des derniers rayons du soleil. Les enfants en face d'eux, jouaient à se courir après. Les oiseaux chantaient une douce mélodie. Hinata colla son dos sur le derrière du banc et ferma les yeux, laissant les rayons de l'astre chaud réchauffer son esprit Naruto la contempla. A cet instant, il la trouva belle. Plus encore que précédemment. Le soleil brillait sur sa peau blanche, ses longs cils noirs et ses pommettes rouges l'hypnotisaient. Mais il se ressaisit bien vite. Il ne devait pas jouer les jolis cœurs. C'était la rose sa priorité. Personne d'autre. Alors, avant de finir la tête dans son cou, humant sa délicieuse odeur de fleur et de vouloir irrépressiblement embrasser les lèvres charnues et rosées qui se présentait lui, il se redressa et décida qu'il était temps de partir. Hinata se releva alors, déçue de n'avoir pas pu profiter plus de sa pause. Elle chercha du regard le blond, mais il tourna la tête. Gêné par ses pensées. Hinata ne compris pas. Mais n'en fit pas cas et le suivi silencieusement. Une fois sortis du parc, la brune arrêta le jeune homme :

« Je vais par-là, mon arrêt n'est pas loin.

Ton arrêt ? demanda le blond.

Oui, mon arrêt de bus.

Où Habites-tu ? »

Elle lui donna son adresse et il insista pour la raccompagner en voiture. C'était loin et des bus, à cette heure-ci, il n'y en avait pas énormément. Elle essaya de refuser mais ne tint pas longtemps devant l'insistance du blond Alors elle capitula. Ils s'engagèrent dans un parking souterrain et se retrouvèrent devant un Range Rover dernier cri. Dans noir satiné magnifique et aux sièges blanc glacé. Hinata fut émerveillée, elle adorait ces voitures. Elle trépigna sur place, ravie de pouvoir monter dans l'une d'entre elle. Elle entra dans le véhicule, et des étoiles dans les yeux, scruta chaque détail. Naruto pouffa :

« Tu peux t'en acheter des dizaines, pourquoi ne le fais-tu pas ? »

Elle le regarda sérieusement et répondit :

« Ce n'est pas mon argent. Je veux pouvoir m'offrir cette voiture avec mon dur labeur et pas avec l'argent de ma famille.

Je vois. J'approuve. »

Belle découverte. Elle n'était pas si bête que ça finalement. Il démarra le véhicule et fit vrombirent le moteur pour le plus grand bonheur de la jeune femme. Il sourit et parti en trombe du parking. Sur la route, bercée par la musique, une idée émergea en lui. Il continua et finalement, s'arrêta sur une grande ligne droite, dans un renforcement. Hinata ne comprenait pas.

« Pourquoi t'arrêtes –tu ? Nous ne sommes pas arrivés.

Tu veux conduire ? » demanda-t-il de but en blanc.

Là, elle hallucina.

« Q… Quoi ? »

Il soupira, ce n'était pas compliqué pourtant.

« La conduire. Ma voiture. T'as le permis au moins. »

La brune se renfrogna et assura que oui, sortant une petite carte rose. Naruto rigola. Elle était étonnante. Il se détacha et fit le tour du véhicule afin de libérer la jeune femme. Elle descendit prudemment et se retrouva bien vite côté conducteur. Stressée au possible, elle toucha le volant de ses doigts fins, sentant le cuir lisse qui habillait ce dernier. Elle changea les réglages. Et démarra. La voiture ronronna. Hinata était comme une dingue. Elle conduisait la voiture de ses rêves, enfin, elle la démarrait. Elle n'osa pas avancer. Naruto lui assura qu'elle le pouvait et il s'attacha. Finalement, prit d'un élan de courage, et après avoir observé les alentours, elle la fit bouger. Elle fut surprise de sa réactivité. Puis, bien vite elle prit le coup. Et pendant plusieurs dizaines de minutes elle conduisit. Naruto la complimenta. Il ne s'attendait pas à autant d'habilité, il fallait dire que c'était un gros gabarit et quand il fallait la conduire, bien souvent, cela n'était pas chose facile.

Après ce court, mais incroyable, trajet, elle se gara dans son allée. S'extasiant, elle remercia mille fois le jeune homme à ses côtés pour cette merveilleuse surprise et pour la journée dans sa globalité. Même si elle avait très mal débuté elle avait extrêmement bien fini. Il avait réussi à lui faire oublier ses malheurs le temps de quelques heures. Elle descendit du carrosse de métal et attendit que le blond fasse de même avant de lui embrasser furtivement la joue et de partir, le remerciant encore.

Tout penaud, Naruto toucha sa joue, l'endroit le picotait et était chaud. Il eut un léger sourire. Lui aussi avait passé un agréable moment. Cette fille pleine de mystère était étonnante. Il repartit la tête pleine de bons souvenirs.

Une fois rentrée, la jeune femme se déshabilla et alla se laver. Une fois fait, elle s'installa confortablement dans son lit et décida de raconter sa journée à sa nouvelle amie. Cette dernière fut ravie d'apprendre la nouvelle. La brune avait été ravie de découvrir cette facette du jeune homme. Même s'il lui en restait encore beaucoup à découvrir. Elle décida d'envoyer un message au principal intéressé.

« De Hinata :

Bonsoir, merci beaucoup pour cette journée qui avait, pour moi, mal commencée.

A bientôt. »

Le retour ne se fit pas attendre :

« de Naruto Uzumaki

Bonsoir, Je t'en prie. Que dirais-tu si nous nous revoyons un soir dans la semaine. »

Hinata resta bouche-bée. Qu'allait-elle pouvoir répondre. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle mourrait d'envie de le revoir même si c'était le cas. Mais elle voulait le revoir, encore et encore. Il lui plaisait fortement. Physiquement d'abord, mais aussi et depuis cette journée, mentalement. Elle décida de prendre son courage à deux mains et de proposer une date. Elle n'avait rien à perdre.

« De Hinata :

Oui, ce serait avec grand plaisir Que dirais-tu de mercredi soir ? »

Voilà, c'était fait. Elle n'avait plus qu'à attendre. Seulement, la réponse tarda à arriver et plus les minutes passées et plus elle perdait espoirs. Quelle idiote.

Naruto était rentrait chez lui tranquillement. S'était changé et avait prévu de passer la journée, une pizza en main et la télé allumée. Il avait passé un très bon moment avec la brune, qui s'était montré sous une facette moins rigide que la dernière fois. Elle s'était détendue à la fin et ce baiser en fut la preuve. Baiser, qui d'ailleurs, l'avait perturbé. Il toucha d'ailleurs, une seconde fois sa joue. La sensation de ses lèvres encore posée dessus. Son cœur s'emballa. Mais bon sang. Il ne la connaissait même pas. Enfin, que depuis hier. Puis, pour se changer les idées, il regarda le film que diffusait la télévision. Une nana éperdument amoureuse d'un homme et, qui pour le rendre jaloux, car il ne nourrit pas les mêmes sentiments qu'elle, sort avec un autre et fini par avoir ce qu'elle veut. Là, une idée émergea. Il n'était pas bête. Il avait vu l'intérêt que lui portait la jeune femme. Mais lui, ne voyait que la rose, alors il allait utiliser cette situation à son avantage. Si avec ça, Sakura ne tombait pas dans ses bras, il n'y comprenait plus rien.

Avant qu'il n'ait pu faire le moindre mouvement, son téléphone vibra un nouveau message :

« De Hinata :

Bonsoir, merci beaucoup pour cette journée qui avait, pour moi, mal commencée.

A bientôt. »

Parfait. Il n'avait même pas besoin de s'égosillait, elle venait à lui toute seule. Il savait que ce qu'il faisait n'était pas correct et qu'il allait faire du mal à la jeune femme, mais ne dit-on pas qu'en amour tout est possible ? Alors, il le ferait, quels qu'en soit les conséquences.

« de Naruto Uzumaki

Bonsoir, Je t'en prie. Que dirais-tu si nous nous revoyons un soir, dans la semaine. »

La bombe était lancée. Il n'avait plus qu'à attendre.

« De Hinata :

Oui, ce serait avec grand plaisir Que dirais-tu de mercredi soir ? »

Il sourit. La souris était sortie de son trou. Il ne répondit pas de suite. Il ne voulait pas qu'elle croit qu'il était impatient. Même si, d'un côté, c'était le cas. Mais il ne se l'avouera jamais. Trop obnubilé par son amie rose pour comprendre que les conséquences de ses actes seraient terribles. Mais à cet instant, il ne pensa pas à ça. Et trop aveuglait par ses propres sentiments, il n'imaginait pas, que de l'autre côté de la ville, une jeune femme s'attaché doucement, mais surement à ce bel être à la peau halée.

Au bout de trente minutes, il y répondit positivement. Son plan venait d'être mis en marche. Plus rien ne l'arrêterai. Enfin, c'est ce qu'il pensait.

Et sur ces pensées, il s'endormi. Rêvant d'un futur dans les bras de son amie. Vivant le pur bonheur. Au mépris d'une personne qui, elle, ne rêvait que du prince charmant et dont la nuit fut jonchée de cauchemar.