Chapitre 1:

Red Hood soupira. Qu'es-ce qu'il faisait là pour l'amour de lui-même. Comment avait-il pu autant se faire manipuler aujourd'hui. Es-ce que quelqu'un avait foutu de la drogue dans ses cigarettes? Ou pire encore, dans son alcool?

Tout avait, bien sûr, commencé dès tôt le matin, alors qu'il dormait - enfin - un tuyau avait explosé dans le bâtiment. Une inondation plus tard, il était au Manoir Wayne. Il aurait voulu aller dans une de ses planques mais il avait reçu un discours pro-famille par Dick, évidement qui d'autre. Celui-ci avait avancé que tout le monde le voulait à la maison ne fusse que pour un temps. Alors Jason avait craqué et avait accepté. Quel imbécile il était.

Non pas qu'il n'aime pas le Manoir, ça avait été sa première véritable maison après tout. Mais ça ne faisait que peu de temps qu'il s'était, plus ou moins, réconcilié avec Bruce et c'était dur de garder toute la violence et la haine qui restait en lui. Il cultive ses frères adoptifs plutôt attachant, même si extrêmement chiant. Voila, ils étaient attachés, à des niveaux différents.

D'un côté, Jason se rendait bien compte que rester avec eux un temps pourrait l'aider à se stabilizer un petit peu. Après tout, quand on vivait avec 5 personnes non stop, il fallait bien prendre un rythme et se concentrer sur ce qu'il se passait.

Ce qui l'amenait à ce qu'il faisait à 23 heures dans la nuit froide du 25 février en plein Gotham. Son casque était froid et, même s'il le protégeait du vent, lui gelait les oreilles et le nez. Tout cela parce que Tim était déprimé par une dispute. Dick lui avait vaguement expliqué que le pauvre petit était enfin fait une amie sur un site de nerd ou il ne savait pas trop mais que les deux venaient de se disputer. Dick avait donc insisté que le pauvre enfant était trop mal pour pouvoir assurer une patrouille. Face aux yeux fatigué et inquiet de Dick, et surtout à sa moue agaçante, Jason avait finalement accepté de prendre le tour de Tim.

Le voici donc, en haut d'un bâtiment quelconque à attendre que quelque chose n'attire son attention. Il envisagea un moment de retirer son casque pour s'en fumer une mais le vent qui sifflait le fit changer d'avis.

C'est là qu'il la vit.

Elizabeth.

Lizzie, elle préférait.

Jason ne l'avais jamais rencontrée mais Red Hood l'avait déjà sauvé 14 fois depuis 3 semaines. A force, il commençait à la connaitre. Il ricana en pensant à la première fois qu'il l'avait vue. Elle se faisait légèrement harcelée par un japonais mal luné que Red Hood avait foutu au tapis en un coup de pied. Lizzie avait été tellement surprise qu'elle avait fait un bond en arrière. En plein dans l'eau glaciale et dégoutante des quais. Le justicier avait rit tout en la sortant de l'eau. Elle lui avait jeté un regard noir et ne l'avait même pas remercié en partant d'un air de chaton outré et mouillé. Jason avait regardé la jeune fille partir alors qu'elle essayait d'essorer les longs cheveux auburn/blond qui lui tombaient jusqu'au milieu des cuisses. Jason avait trouvé cela extrêmement drôle.

La seconde fois, elle était dans une ruelle entourée de 3 japs. Red Hood les avait proprement assommés dans le sang et la douleur. Surtout le sang - et la douleur beaucoup aussi. Il s'en souvient très bien car il avait voulu la relever, elle avait reculé avec un regard horrifié. Honnêtement, Jason avait été vexé, ça faisait deux fois qu'il venait en aide. Mais elle exploite le coupé dans sa réflexion.

«-Es-ce que tu sais combien de temps ça prend de laver du sang? N'ose même pas me toucher! »

Et Jason avait explosé de rire. Par la suite, il a trouvé plusieurs fois dans plein de situation différente même si ça concernait toujours des japonais qui essayaient de l'emmener.

Après la quatrième fois, il lui avait demandé son prénom. Après la sixième, si elle savait pourquoi on essayait de l'enlever. Elle n'avait aucune fichue idée. Au final, il avait fini par lui donner son numéro, enfin celui de Red Hood, pour quand elle était en danger.

-Hey Lizzie, dit-il en se tomber sur le banc à ses cotés.

-Hey Red, répond-elle.

C'était rafraichissant d'être avec elle et pas parce que la neige qui tombait mais parce qu'elle lui parlait normalement. Comme si elle ne savait pas qu'il avait tué, comme si elle ne saisissait pas vu frappé à sang des gens. Elle lui avait même donné un surnom.

-Que fais-tu de beau en cette nuit froide? demanda-t-il. Tu cherches à attirer quelques nippons?

-Wow comment t'as deviné mon plan, sourit-elle, c'était juste pour revoir ton joli crane chauve et bien lustré qui illumine tes yeux chocolats.

Jason éclata de rire. C'était amusant comment elle ne cherchait pas à trouver qui était mais qu'elle essayait toujours de l'imaginer. Il ne lui donnait jamais d'indication mais s'en amusait tout de même.

-J'étais au cinéma, répond-elle plus sérieusement, il y avait une rediffusion de Harry Potter.

Elle fronça les sourcils.

-J'ai l'impression que c'est important pour moi, murmura-t-elle.

Jason ne dit rien, elle lui avait déjà vaguement expliqué qu'une partie de sa mémoire était floue. Un accident de voiture, lui avait-elle dit, un chauffard lui avait prit sa mémoire et ses parents. Jason avait grimacé. Une voiture lui avait aussi prit la mémoire, il y a quelques années.

-Alors, tu as interrogé ton Grand-Père? demanda-t-il pour changer de sujet.

-Pourquoi faire? demanda-t-elle.

C'était une choisi assez agaçante chez elle, parfois les choses filaient dans son esprit et elle oubliait. Un vestige de l'accident peut-être.

-La raison pour laquelle tu te fais courser par des Japs en furie…

-Oh.

Elle fronça les sourcils à nouveau. Même si la lumière d'une lampe lointaine n'était pas assez, Jason pouvait presque voir les yeux whiskies de son amie.

-Grand-Père n'aurait jamais rien fait avec des Japonais. Il une notion étrange de ce qui est acceptable ou pas. De ce qui est honorable ou pas. Et être un mafieux, c'est inacceptable.

Jason sentait qu'il y avait quelque chose sous le ton de la jeune fille alors il lui jeta un regard interrogateur.

-Il est assez en colère de savoir que je sors de la maison. Il voudrait que je reste enfermée pour apprendre à être une bonne épouse. Il pense que mon demi-sang m'handicape déjà et que devrais pas faire baisser mes chances.

Jason ne dit rien. Il savait déjà ce qu'elle voulait dire. Ils avaient déjà eu cette discussion alors il prit doucement une des mains de Lizzie et la serra. Le Grand-père de la jeune fille pensait que comme elle n'était pas une coréenne pure, elle était moins bien. Jason tire que cela lui allait bien justement, ça lui avait donné ces étranges yeux envoutant et sa longue chevelure au couleur chatoyante.

-Oh. Red, je suis dans le regret de te dire que tu n'es plus le seul en qui je suis redevable, dit-elle alors en souriant doucement.

-Hein? demanda élégamment Jason.

-Ce matin, dit-elle avec précaution, j'ai été tirée par un jap hors de la rue principale, il avait une arme et tout.

Elle regardait son masque comme pour essayer de voir une travers pour savoir ce qu'il en pensait. Elle finit par poser son regard sur la main libre de Red Hood crispée autour de son arme.

-Un homme est intervenu, ajouta-t-elle. Un flic, je crois. Il l'a interpellé puis le coursé. Je ne sais pas trop où ils sont allés mais je les ai pas revu.

-Ca me plait de moins en moins, grogna Red Hood en regardant Lizzie. Peut-être que tu devrais arrêter de sortir…

-Et donner raison à Grand-Père? Arrêter mes études? Qu'es-ce que je ferais ensuite? Je deviendrais comme lui? Ne sortant qu'une fois tout les milles ans?

La jeune fille avait craché ses mots. Elle soupira.

-Je voudrais juste… je voudrais savoir pourquoi il est comme ça. Je veux dire, s'il ne m'accordait que cinq minutes par jour… Il m'a prit avec lui alors pourquoi es-ce qu'il ne peut pas faire attention à moi?

Jason ne réussit pas. Il se rappelait une époque. Plusieurs en faite. Quand Willis, son père, ne faisait pas attention à lui. Quand Bruce évalue l'écarté de sa vie de justicier. Quand il avait vu que le Joker avait été épargné.

-Parfois… il hésita. Parfois, les gens font les choses pour une raison et on ne perçoit pas vraiment la raison mais on comprend que bien plus tard.

Jason repensa à tout cela. Bruce l'échantillon écarté pour le préserver et n'avait pas tué le Joker pour ne pas devenir un monstre comme lui. Willis… ne voulait pas s'attacher à quelqu'un… il suppose.

-Es-ce une raison pour faire du mal? demanda Lizzie.

-Je ne sais pas mais parfois… parfois on peut comprendre beaucoup plus tard.

Il ferma les yeux. La situation de Lizzie n'était pas la même.

-Désolé… murmura-t-il. Je ne sais pas pourquoi ton Grand Père n'arrive pas à t'accorder de l'attention, peut-être qu'il a peur de s'attacher à toi et de te voir disparaitre comme tes parents. L'un des hommes est son enfant et ça lui a fait du mal…

-Non, le coupa-t-elle. Il ne l'est pas. Il est coréen comme mon papa mais papa s'appelait Kim Joon Ki et Grand-Père s'appelle Gong Junho.

-Gong… Junho?

Jason réfléchit à toute vitesse. Comment connaissait-il ce nom? Quelqu'un lui en avait parlé. Qui? Dick… il avait dit que l'homme était un gros snob riche qui ne sortait jamais de chez lui. Il avait plein de garde qu'il choisissait avec soin. Certain disait qu'il fuyait un chef de mafia puissant et qu'il avait fait un pacte de paix avec lui mais il n'avait rien trouvé sur lui. Juste une paranoïa probablement compréhensible quand on vit à Gotham.

-Oui, apporte la jeune fille qui regardait la neige tomber.

Jason ne économise rien. Il se leva doucement sans lâcher sa main.

-Je te reconduis, dit-il.

Elle sourit et hocha la tête. Sur le chemin, ils parlèrent un peu. Surtout elle dans la mesure où il ne pouvait pas se permettre de laisser échapper des informations. Jason apprit alors que son Grand-Père avait engagé quelqu'un pour remplacer le vieux majordome qui, selon le grand Gong Junho, avait trop d'affection pour elle et que cela le rendait trop laxiste. Lizzie avait avoué qu'elle avait l'impression d'avoir un vrai grand-père avec l'ancien majordome mais que ce n'était pas au goût de Grand-Père. Il apprit donc avec amusement comment elle se vengeait en disparaissant pendant des heures et en faussant compagnie à l'homme. Quand ils arrivèrent enfin à l'immense propriété, Lizzie se tourna vers lui.

-Ca me fait plaisir de parler avec toi, avoua-t-elle. Ca fait du bien de savoir que quelque part dans cette immense ville, il y a au moins quelqu'un qui est vraiment intéressé par moi. Qu'il y a quelqu'un qui se bougerait pour moi ou qui passerait 35 minutes dans le froid juste pour me reconduire en sécurité.

Elle lui sourit et Jason hocha la tête. Il s'approcha d'elle et lui ébouriffa les cheveux. Elle grimaça et fit la moue.

-Je comptais t'inviter à l'intérieur pour que tu puisses te réchauffer mais finalement débrouilles-toi, dit-elle avec un ton hautain.

Puis elle se tourna vers le portail en bambou et sonna.

-Miss Kim, vous rentrez bien tard, résonna une voix pinçant à travers un petit écran.

Jason regarda l'homme qui lui était apparu tout en restant hors de son angle de vue. Il était bien loin de la bienveillance d'Alfred. L'homme dans la trentaine avait ses cheveux noirs plaqués en arrière et des lunettes lui donnaient un air plus sévère que les traits dur de son visage définitivement japonais.

-Excusez-moi, Monsieur Yamato, j'ai eu des soucis en rentrant…

-Je n'ai pas besoin de vos excuses Mademoiselle, Monsieur vous assiste.

Et la porte glissa pour révéler un paysage carrément asiatique. Si Jason ne savait pas exactement où il était, il aurait pus croire qu'il était en Corée ou au Japon. Il vit Elizabeth lui faire un petit geste de la main avant que le portail ne glisse devant elle.

-Tu m'aurais vraiment invité? demanda-t-il.

-Qui sait! Répondit-elle avec un grand sourire et un clin d'œil en se penchant pour le voir jusqu'au bout.

Il soupira et fit demi-tour pour retourner dans le centre de Gotham. La suite de sa patrouille fut carrément moins palpitante et quand il rentra enfin au Manoir Wayne, il ne put que se laisser tomber dans le canapé du salon privé.

-Monsieur Jason, demanda alors une voix douce, puis-je vous délester de vos affaires.

Jason retira son casque et regarda Alfred. Celui-ci comme toujours, prenait soin de lui. Alors que l'homme prenait tranquillement l'équipement de Jason tout en lui acceptant ses armes les plus discrètes - il ne supportait pas être désarmé -, le garçon posa son bras sur son visage pour réfléchir. Quelque soit l'âge auquel il pensait depuis qu'il était au Manoir, Alfred était là et le soutenait. Qu'il l'accepte ou non. Jason revit un instant le visage sévère et le ton froid de Monsieur Yamato et le compara au regard accueillant voir affectueux d'Alfred. Il entendit Alfred qui ouvrait la porte pour partir.

-Alfred? demanda-t-il.

-Oui, Monsieur Jason?

-Merci.

Il n'ajouta rien et le majordome, non plus. Tout deux savaient que le plus jeune n'était pas exactement la personne qui remerciait et qui acceptait l'aide ou même qui reconnaissait avoir besoin d'aide.

-Bonne sieste, monsieur, finit par dire l'homme en fermant doucement la porte.

Et même si Jason ne le vit pas, Alfred sourit.